Briem Christian (texte adapté pour tenir compte de différences entre les version française Darby et Elberfeld allemande de la Bible)
Antworten auf Fragen zu biblischen Themen p.502
1 - Première explication quant à Éph. 2:1,5
4 - Seconde explication quant à Éph. 2:1,5
Plus d’un lecteur de la Bible s’est déjà demandé quelle était la
différence entre les péchés
et les fautes
, d’autant plus qu’en
Éphésiens 2, les deux mots sont côte à côte dans le même verset :
« et vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés… » (Éph. 2:1).
Le fait que le ch. 1 définisse la rédemption comme « la rémission
des fautes
» (Éph. 1:7), alors que Colossiens 1 la définit comme « la
rémission des péchés
» (Col. 1:14), semble indiquer que la différence
entre les deux termes n’est pas trop grande. Néanmoins, nous pouvons admettre
que le Saint Esprit n’a pas utilisé sans raison deux mots différents. La raison
ne doit cependant pas toujours être recherchée dans le sens
des mots.
Parfois l’auteur veut aussi renforcer une pensée. Cela semble être une première
explication pour Éphésiens 2 : Pour montrer à quel point nous étions
morts, Dieu nous dit que nous étions morts dans nos fautes et nos péchés
.
Au v.5 (Éph. 2:5), il ne semble pas que cette insistance importe, et Il ne
parle plus que des fautes. En Romains 5:20, les deux mots se côtoient
également. Mais là, la raison en est certainement une signification différente
des mots, comme le contexte le montre clairement. Mais examinons d’abord de
plus près chacun des mots avant de les comparer entre eux !
Le mot « péché » qui revient 174 fois dans le Nouveau
Testament, est de loin le plus fréquent. Le grec « amartía »
décrivait à l’origine un but manqué
, mais le mot a perdu en grande
partie cette signification dans le Nouveau Testament. Le mot « péché »
est le terme très condensé pour désigner une défaillance morale grave. Quand le
mot est au singulier — ce qui est le cas le plus fréquent — il décrit en général
un principe agissant à l’intérieur, une source intérieure d’actions, une force
dominante. Quelques exemples tirés de l’Écriture peuvent illustrer ce propos.
En Romains 3, il est dit que tous les hommes sont « sous le péché »,
sous ce principe dominant (Rom. 3:9). Et au ch. 5, il est explicitement
question de ce que « le péché a régné par la mort » (Rom. 5:21). De même au ch. 6 :
« Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel » (Rom. 6:12), mais ce dernier
passage indique en outre clairement où
cette source mauvaise a son siège :
en nous-mêmes, dans notre corps mortel.
Ce passage montre encore une autre chose : le péché, au sens de principe, est souvent présenté dans l’Écriture de manière personnifiée, comme s’il s’agissait d’une personne qui fait quelque chose. C’est par exemple aussi le cas en Hébreux 3 : « … afin qu’aucun d’entre vous ne s’endurcisse par la séduction du péché » (Héb. 3:13). C’est ce que fait le péché : il trompe, il conduit à l’endurcissement du cœur. Bien sûr, l’homme est et reste la partie responsable. Il ne peut pas invoquer ou s’excuser par le fait que c’est le péché en lui qui accomplit le mal.
En 1 Jean 3, nous trouvons une définition directe de ce qu’est
le péché aux yeux de Dieu : « Quiconque pratique le péché pratique aussi l’iniquité
(marche sans loi, sans frein), et le péché est l’iniquité (marche sans loi
sans frein)
» (1 Jean 3:4). C’est l’essence même du péché : L’indépendance
vis-à-vis de Dieu. On ne se plie pas à la volonté de Dieu, mais au contraire on
ne fait que sa propre volonté, sans même rien demander à Dieu. C’est une marche
sans loi, sans frein, la vraie nature du péché.
Il est important de faire la distinction entre « péché » au
singulier et « péchés » au pluriel. Lorsque le pluriel est utilisé, il s’agit
toujours des actes, des effets qui découlent du péché comme source. Le v. 1 d’Éphésiens
2 mentionné au début de cet article en est un exemple suffisant. Le fait que « péché »
au singulier puisse également signifier un acte pécheur isolé est illustré par
la prière d’Étienne : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché
! »
(Actes 7:60).
Venons-en maintenant au deuxième mot, qui ne figure que 21 fois
dans le Nouveau Testament et qui est rendu dans la traduction Darby par « faute »,
et deux fois par « chute » (Rom. 11:11,12). Il s’agit de la
traduction du mot grec « paráptoma », qui désigne à l’origine une glissade
de côté
ou chute
. Il semble que cette signification se soit
conservée au sens figuré dans le Nouveau Testament : une déviation ou une chute
morale par rapport à l’ordre et à la vérité de Dieu, par rapport à la ligne que
Lui a tracée — y compris pour la cohabitation bénéfique des hommes entre eux. « Car
si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera
aussi à vous », dit le Seigneur Jésus (Matt. 6:14). Les hommes peuvent commettre
des fautes contre les hommes, et ils peuvent commettre des fautes contre Dieu,
transgresser la ligne morale.
C’est le sens qui est sans doute toujours inhérent au grec « paráptoma ».
Bien qu’il existe un mot encore plus fort pour « transgression » (grec
parabasis), qui met l’accent sur l’activité de la volonté propre (par ex. Rom. 4:15 ;
5:14), le mot « paráptoma » a été traduit par
« transgression » en Rom. 5:20 dans la version Elberfeld allemande
tandis que la version Darby en français a conservé le terme « faute » :
« Or la loi est intervenue afin que la transgression
(en allemand) ou faute
(en français) abonde. Mais là où le péché
abondait, la grâce a surabondé ».
Le péché
était déjà dans le monde avant la loi, mais le commandement lui
a donné le caractère de transgression
.
Le fait que Galates 6:1 utilise le terme « paráptoma »
et non « parábasis » montre le caractère de la faute
qui est considérée
là : il s’agit d’un faux pas
involontaire par manque de vigilance.
C’est pourquoi la version Elberfeld allemande a utilisé le terme « faux
pas » tandis que la version Darby en français a conservé le terme
« faute ».
En Romains 11:11,12, « paráptoma » a été traduit par
« chute » aussi bien dans la version Elberfeld allemand que Darby
française. Le mot désigne la chute
d’Israël : sa déviation et son
abandon de l’obéissance à Dieu et la perte (temporaire) des bénédictions de
Dieu qui en découle.
Si nous appliquons les différences fines entre « fautes »
et « péchés » au passage d’Éphésiens 2:1 cité au début, nous pouvons
peut-être dire ceci : les croyants venus des nations
, dont il est
question dans le premier verset (« vous »), avaient eux aussi
transgressé les normes morales de Dieu telles qu’elles avaient été déposées
dans leur cœur par le Créateur (Romains 2:15). C’est pourquoi ils avaient
commis des fautes
contre Dieu et étaient « morts dans leurs fautes
et dans leurs péchés ». Les croyants juifs
du v. 5 (« nous »,
Éph. 2:5), par contre, étaient des gens qui possédaient le commandement clair
de Dieu, la loi de Sinaï, et qui l’avaient enfreint. C’est peut-être la raison
pour laquelle, dans leur cas, l’accent est mis uniquement sur leurs « fautes » et
qu’il est seulement dit : « mort dans nos fautes » (Éph. 2:5).
Cependant, en raison du sang de Christ, Dieu nous a pardonné à
la fois nos fautes
et nos péchés
. Pourrons-nous jamais être
suffisamment reconnaissants envers Lui et envers notre Sauveur ?