Adrien Ladrierre (probable)
Table des matières :
1 - Chapitre 1 — Dieu confirme Josué dans sa charge et l’encourage
2 - Chapitre 2 — L’histoire de Rahab
3 - Chapitres 3 et 4 — Le passage du Jourdain
4 - Chapitre 5 — Les Israélites campent à Guilgal
6 - Chapitre 7 — Aï, ou la chute et le relèvement
7 - Chapitre 8 — Relèvement du peuple. Prise d’Aï
8 - Chapitre 9 — Les ruses de l’ennemi
9 - Chapitres 10 et 11 — La conquête du pays
10 - Chapitres 12 à 21 — Ce qui suivit la conquête.
11 - Chapitre 22 — L’autel de « Ed » élevé par les deux tribus et demie.
12 - Chapitres 23-24 — Derniers jours et dernières exhortations du serviteur de Dieu
Bonne Nouvelle 1887 pages 7 à 15.
— Nous commencerons ce soir le premier chapitre du livre de Josué. Lis-nous le premier chapitre.
— Nous continuons la belle histoire du peuple d’Israël. Il devait se sentir heureux d’être enfin arrivé au terme de son long voyage et sur le point d’entrer dans le bon pays promis.
— Se trouver là, était pour les Israélites une preuve de la fidélité de Dieu. Combien, en jetant un regard en arrière, ils auraient dû se sentir reconnaissants envers leur Dieu qui les avait conduits, supportés et gardés dans le désert avec tant de soin et de patience ! Moïse, ce fidèle serviteur de Dieu, les avait guidés jusque-là, mais il était mort. Alors, comme nous l’avons vu, l’Éternel leur avait donné un autre conducteur, Josué, pour les introduire en Canaan. Te rappelles-tu quelque chose de l’histoire de Josué ?
— Oh, oui ! Quand les Amalékites vinrent attaquer les enfants d’Israël dans le désert, Moïse ordonna à Josué de les combattre ; ensuite il fut l’un des douze espions envoyés pour examiner le pays de Canaan, et Caleb et lui, furent les seuls qui n’eurent pas peur des géants et encouragèrent le peuple à entrer hardiment dans le pays. Exode 17 ; Nombres 13:14. Aussi ne moururent-ils pas dans le désert comme les autres.
— Ce sont là, en effet, deux faits importants de sa vie. Ils nous montrent d’avance, pour ainsi dire, ce à quoi Dieu le destinait. Mais il était aussi serviteur de Moïse. Il monta avec lui sur la montagne de Sinaï quand Dieu donna à Moïse le modèle du tabernacle et les tables de la loi. Il descendit avec lui après que les Israélites eurent fait le veau d’or, et se retira avec lui hors du camp dans le pavillon que Moïse avait dressé et où l’Éternel manifestait sa présence. Exode 32:33.
— Ainsi Josué vivait dans une grande intimité avec Moïse. Il devait être heureux auprès d’un maître si doux et si bon.
— Oui, et tu as lu au commencement du chapitre, que Dieu rappelle son service : « Josué, fils de Nun, qui servait Moïse ». Josué était jeune en comparaison de Moïse, et Dieu le formait dans la compagnie de son serviteur âgé, pour l’œuvre qu’il aurait à accomplir après lui. C’est ainsi que plus tard Timothée fut aussi préparé par les enseignements de l’apôtre Paul. 2 Tim. 1:13 ; 2:1-7 ; 3:14. L’œuvre de Josué était la continuation et comme le couronnement de celle de Moïse. Celui-ci avait été le libérateur du peuple, son législateur et son médiateur auprès de Dieu ; Josué devait être le chef qui conduirait le peuple dans les combats pour prendre possession du pays de la promesse, et ainsi achever ce que Dieu avait commencé pour Israël.
— Il me semble que Moïse représente le Seigneur Jésus qui nous délivre de l’esclavage de Satan. Il est notre grand Libérateur. Et Josué représente Jésus nous introduisant dans le ciel. Car Canaan représente le ciel, n’est-ce pas ?
— Tu as raison. Jésus est notre Libérateur qui nous affranchit de l’esclavage du péché, de Satan et du monde, et Il est aussi notre Médiateur. 1 Tim. 2:4-6. Il est le chef de notre salut ; c’est Lui qui nous introduira au ciel où Il a préparé la place. Mais Canaan représente autre chose que le ciel où nous serons un jour avec Jésus, de même que le Jourdain représente autre chose que la mort du corps.
— Que figure donc Canaan ?
— Pour te l’expliquer, je te poserai une question. Quand les Israélites furent dans le pays de Canaan, est-ce qu’ils jouirent aussitôt du repos ?
— Non, le pays était plein d’ennemis qu’ils durent combattre.
— Ainsi, pour arriver à jouir de chaque pouce de terrain, il fallait d’abord s’en emparer ; y mettre le pied comme il est dit : « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné, comme j’ai dit à Moïse » (1:3) ; et par conséquent il fallait en chasser celui qui l’occupait. Quand nous serons dans le ciel, aurons-nous à combattre ?
— Oh, non ! Tout sera paix et repos.
— Canaan ne représente donc pas le ciel, mais les bénédictions que nous avons en Christ, notre précieux Sauveur, dans les lieux célestes où Il se trouve. Satan voudrait, par ses ruses et ses efforts, nous empêcher d’en jouir et nous avons à combattre contre lui, Éph. 6:10-12, pour saisir ce que Dieu nous a donné en Christ. Dans cette lutte, le Seigneur Jésus, qui a vaincu Satan, est avec nous par la puissance de son Esprit.
— Quelles sont les bénédictions que nous avons dans les lieux célestes ?
— L’apôtre Paul nous les fait connaître en Éphésiens 1:3-7. Lis-les.
— Peux-tu m’expliquer ces versets ?
— L’apôtre nous dit que Dieu a pensé à nous bénir même avant la fondation du monde. Dans son amour Il voulait que nous fussions saints et sans tache ; comment, sans cela, aurions-nous pu être heureux dans sa présence ? Son bon plaisir était aussi de nous adopter pour être ses enfants, et dans l’immensité de sa grâce, de nous rendre agréables devant Lui comme l’est son Bien-aimé, Jésus. Mais en nous-mêmes nous n’avons aucune de ces choses ; nous ne sommes ni saints, ni sans tache, ni dignes d’être enfants de Dieu, ni agréables devant ses yeux. Dieu nous donne toutes ces choses en Christ qui les possède, et par Christ en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission de nos péchés par pure grâce.
— Et comme Christ est dans le ciel, nos bénédictions sont là, dans les lieux célestes. Quel bonheur ! Personne ne peut nous les prendre.
— Non. Celles des Israélites pouvaient se flétrir et se perdre, mais non point les nôtres. Maintenant continuons notre chapitre. Le verset 4 nous dit quelles devaient être les frontières des enfants d’Israël.
— Et elles sont bien plus étendues que le pays de Canaan puisqu’elles vont jusqu’à l’Euphrate.
— C’est vrai, mais c’était ce que Dieu avait promis à Abraham, Gen. 15:18, et ce qu’Il avait répété à Moïse, Deut. 11:22-24. Israël aurait joui de l’accomplissement de cette parole, s’il avait été fidèle. Elle ne sera maintenant réalisée que sous le règne de Christ (Psaume 72. Ce Psaume se rapporte à Salomon, type de Christ en qui seul il aura sa pleine réalisation. Voyez les vers. 7, 8, 11, etc.). Alors aussi les chrétiens auront encore plus que les bénédictions dans les lieux célestes, ils hériteront de toutes choses avec Christ, Éph. 1:10-11. Voyons maintenant comment Dieu encourage Josué pour la grande tâche qui lui était proposée. Il avait bien besoin d’être soutenu et dirigé, et Dieu ne lui manque pas.
— En effet, Dieu lui promet d’être avec lui comme Il avait été avec Moïse, et Josué avait vu comment, durant quarante ans, Dieu s’était tenu auprès de son serviteur et l’avait gardé et fortifié au milieu des plus grandes difficultés.
— Et tout serviteur et tout enfant de Dieu peut compter sur cette même assistance. Dieu dit à chacun des siens : « Je ne t’abandonnerai point et je ne te laisserai point » Héb. 13:5, Jos. 1:5, comparez Gen. 28:15. L’apôtre Paul disait quand il était prisonnier à Rome : « Dans ma première défense, personne n’a été avec moi, mais tous m’ont abandonné. Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié » 2 Timothée 4:16-17. Nous pouvons tous dire : « Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? », Rom. 8:31. Comme on est fort quand on sait que l’on a avec soi Dieu, le Tout-puissant, le Dieu qui nous aime ! C’est ce qui, dans tous les temps, a soutenu les témoins de Dieu dans leurs luttes. « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde », 1 Jean 4:4.
— C’est pourquoi Dieu dit à Josué : « Fortifie-toi et sois ferme », n’est-ce pas ?
— Oui, et Il nous dit aussi : « Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force », Éph. 6:10. Nous n’avons aucune force par nous-mêmes. Si nous voulons combattre avec notre propre force, nous sommes bientôt vaincus, comme le pauvre Pierre. Mais dans le Seigneur, nous avons la puissance pour vaincre tous nos ennemis. « Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés », Romains 8:37. Josué n’avait pas seulement besoin de force, mais aussi de direction, et Dieu lui avait donné un guide certain : c’était sa parole, la loi de Moïse. Il avait à la lire et à la méditer constamment ; c’était elle qui devait régler ses paroles et ses actions ; en tout il devait obéir à cette parole. C’est ainsi qu’il prospérerait en tout ce qu’il ferait, car tout va bien quand c’est Dieu qui nous conduit. Notre force consiste à obéir.
— Nous avons le même guide que Josué, et même plus, n’est-ce pas ?
— Oui. Il nous est recommandé que la parole du Christ habite en nous richement, Col. 3:16, et cela ne peut avoir lieu que si nous la lisons et la méditons, demandant à Dieu de nous la faire comprendre. Ensuite, nous devons nous souvenir de l’exhortation de l’apôtre Jacques : « Mettez la parole en pratique, et ne l’écoutez pas seulement », 1:22. Dieu déclare bienheureux celui qui prend plaisir en la loi de l’Éternel, qui la médite jour et nuit ; tout ce qu’il fera prospèrera, Ps. 1:1-3. Ainsi, quand nous cherchons notre force auprès de Dieu, dans la confiance qu’Il est avec nous, et que nous nous laissons guider par sa parole, tout va bien : notre chemin est plein de lumière et de sécurité.
— Je voudrais me souvenir de tout cela. Souvent je me sens bien ignorante de la volonté de Dieu et bien faible pour obéir, mais tu viens de me montrer ce que j’ai à faire.
— « Ne t’ai-je pas commandé ? », dit Dieu à Josué. C’est une grande force et un grand encouragement quand nous savons que nous faisons ce que Dieu nous a commandé. Ce peut être une chose difficile, pénible pour la chair, mais c’est ce que Dieu nous dit de faire et nous n’avons rien à craindre.
— Je comprends bien. J’ai lu justement aujourd’hui l’histoire du jeune Willie qui n’eut pas peur dans une circonstance bien difficile. Veux-tu que je te la raconte ? Il était apprenti dans un grand chantier où l’on construisait des bateaux, et il y avait là beaucoup d’ouvriers qui ne craignaient pas Dieu et qui prenaient souvent son nom en vain. Il y avait surtout un vieux contremaître très brutal et qui jurait continuellement. Willie avait été converti depuis quelque temps. Il aimait le Seigneur Jésus et souffrait beaucoup d’entendre quelqu’un blasphémer ainsi le nom de son Sauveur, car c’était contre Christ lui-même que le contremaître parlait. Que devait-il faire ? Oserait-il dire quelque chose à un homme bien plus âgé que lui et si brutal ? Mais Dieu le lui avait commandé et, prenant courage, il s’adressa au blasphémateur. « James, lui dit-il, je ne puis entendre ainsi parler contre mon Maître ». « Qui parle de ton Maître ? » dit l’homme brusquement en se tournant vers le pauvre Willie qui se tenait là, les joues en feu, des larmes dans les yeux et les lèvres tremblantes d’émotion. « Oh ! James, dit-il, ne savez-vous pas que Jésus Christ est mon Maître. Il est mort pour moi, et vraiment je ne puis supporter de vous entendre parler ainsi de Lui ». James fut tellement frappé qu’il ne trouva aucune réponse et Willie retourna tranquillement à son ouvrage. Le vieillard reprit aussi le sien, mais on n’entendit plus une mauvaise parole de ses lèvres ce jour-là. Son âme avait été profondément saisie par les simples paroles de Willie. Il alla entendre annoncer l’évangile et devint lui-même un disciple du Sauveur.
— Ton histoire est très intéressante. Elle nous montre en effet comme le plus faible devient fort quand il sait quelle est la volonté de Dieu, quand il aime le Seigneur et s’appuie sur Lui. Alors on ne s’effraie de rien. Ainsi Josué, fortifié par l’assurance que l’Éternel était avec lui, et ayant sa parole pour le garder, pouvait commencer son œuvre. Et c’est ce qu’il fit. Il commanda au peuple de se préparer à franchir l’obstacle qui le séparait encore du pays de Canaan.
— Et il recommanda aussi à ceux de la tribu de Ruben, de Gad et de la demi tribu de Manassé de venir avec leurs frères pour les aider. Ils l’avaient promis, Nombres 32, et tu as dit que leur position de ce côté du Jourdain n’était pas aussi bonne que celle des autres Israélites.
— C’est vrai. Ils s’étaient établis là, non pas après avoir consulté la volonté de Dieu mais leurs propres convenances, et c’est ce que nous ne devons jamais faire. Quand Paul fut appelé à servir Dieu, il le fit sans consulter la chair et le sang, Galates 1:16.
Bonne Nouvelle 1887 pages 25 à 30.
— Nous arrivons à une histoire bien remarquable. Tu la connais sans doute déjà, mais avant de nous en entretenir, tu feras bien de la relire.
— En effet, j’avais déjà lu plus d’une fois cette histoire de Rahab. On y voit que, même dans ces nations païennes, il y avait au moins une personne qui croyait en l’Éternel.
— Cela nous montre que, bien que Dieu se fût choisi un peuple dépositaire de ses promesses, à qui appartenaient « l’adoption, et la gloire, et les alliances, et le don de la loi, et le service [divin], et les promesses », Romains 9:4, sa grâce souveraine dépassait ces limites et s’exerçait envers une pauvre pécheresse païenne. Nous avons dans l’Écriture plusieurs exemples de cette grâce qui s’étendait à d’autres qu’à des Israélites. Ainsi, nous voyons Ruth la Moabite reçue au sein du peuple de Dieu et, au temps du Seigneur, Il guérit la fille de la femme Cananéenne, quand celle-ci consent à prendre la dernière place et fait appel au cœur de Dieu.
— Mais maintenant la grâce s’étend à tous, il n’y a plus d’exception.
— Non, la mort du Seigneur Jésus a mis fin à toute distinction, ainsi qu’il l’a dit : « Et moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même », Jean 12:32.
— Dans l’histoire de Rahab, il y a une chose qui m’embarrasse : c’est le mensonge qu’elle fit pour que l’on ne découvrît pas les espions. Je ne sais pas comment elle aurait pu faire autrement, mais ce n’en est pas moins un mensonge. Et nous ne devons pas mentir, même pour faire le bien, n’est-ce pas ?
— Certainement non. Nous ne devons cacher la vérité, ni dire une chose fausse sous aucun prétexte. Nous avons à cet égard les déclarations les plus formelles de la parole de Dieu, Éph. 4:25, Col. 3:9. Le diable est appelé le père du mensonge, et il est dit que la part de tous les menteurs est dans l’étang de feu, Jean 8:44, Apoc. 21:8. Nous savons ces choses maintenant que la vérité est venue par Jésus Christ et que la lumière de l’évangile nous éclaire, et nous sommes coupables si nous manquons à la vérité. Mais Rahab était une pauvre païenne ne connaissant rien de ces choses ; ce qui brille en elle c’est sa foi, et c’est sous ce rapport que la Bible en fait mention et la range au nombre des grands témoins dont nous avons à suivre l’exemple : « Par la foi, Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n’ont pas cru, ayant reçu les espions en paix », Hébreux 11:31.
— Le foi de Rahab se montre en ce qu’elle la détache de son peuple et lui fait préférer le peuple de Dieu.
— En effet. Si son action était jugée du point de vue des hommes, on dirait qu’elle trahissait son pays. Mais Dieu est au-dessus de tout et doit être préféré à tout. C’est ainsi qu’agit Abraham quand, par la foi, il quitta son pays et sa parenté et s’en alla, seul avec Dieu, au pays que Dieu lui montrait. Mais pour bien voir la foi de Rahab, relis ce qu’elle dit aux espions.
— Elle reconnaît la puissance de l’Éternel et sa domination sur toutes choses ; elle croit qu’Il est avec son peuple d’Israël à qui Il a donné le pays de Canaan, et elle confesse qu’il n’y a aucune puissance, aucune force ni courage dans le cœur des habitants du pays pour résister.
— Ainsi, en voyant les œuvres que Dieu avait accomplies pour Israël en le tirant d’Égypte, en lui faisant traverser la mer Rouge, et en détruisant deux rois puissants, Sihon et Og, Rahab reconnaît que le jugement va fondre aussi sur les habitants de Jéricho et de Canaan et qu’ils ne pourront échapper. Elle croit d’avance et elle craint, quand bien même le peuple n’a pas encore passé le Jourdain. Mais pour Celui qui a fait passer à son peuple la mer Rouge à pied sec, que peut être le Jourdain ? Mais la foi de Rahab ne porte pas seulement la crainte dans son cœur. Les habitants de Jéricho et leur roi craignaient aussi et avaient perdu courage. Mais cela ne les porte pas à autre chose qu’à mieux fermer leurs portes pour résister au peuple de Dieu et à vouloir mettre à mort les espions. Aucun effet salutaire n’est produit sur leurs âmes. Il en est autrement de Rahab ; en elle se voit la vraie foi. Que fait-elle ?
— Elle pense à s’échapper.
— Oui, et c’est ce qui arrive toujours quand une âme est vraiment convaincue de son état de perdition. Les hommes Israélites saisis de contrition en pensant à leurs péchés dirent aux apôtres : « Hommes frères, que ferons-nous ? » Et c’est aussi ce que dit le geôlier de Philippes : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » mais il ne suffit pas de demander comment on pourra être sauvé, il faut aller à Celui qui sauve et c’est ce que fait Rahab.
— En effet, elle s’adresse à ceux qui peuvent la garantir quand le moment du danger sera là. Et c’est ainsi que les pauvres pécheurs perdus doivent aller à Jésus qui seul sauve de la colère à venir, 1 Thessaloniciens 1:10.
— Tu dis bien. Remarque, maintenant, que Rahab se fie à la parole donnée par les espions : « Jurez-moi » leur dit-elle. Combien plus pouvons-nous nous fier à Jésus qui dit : « Celui qui croit [en moi], a la vie éternelle » ; « Je connais mes brebis, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais » Jean 6:47 ; 10:27.
— Autre chose me frappe dans ce que disent les hommes à Rahab. C’est ceci : « Nos vies paieront pour vous ». N’est-ce pas, Jésus est aussi notre Répondant ?
— Oui, sa sainte et glorieuse personne répond maintenant pour nous devant Dieu. Il a donné sa vie pour nous arracher à la mort ; sa résurrection et sa vie dans le ciel sont la preuve que Dieu a accepté son sacrifice et nous a sauvés. De plus, il a dit : « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez » Jean 14:19. Mais remarque encore, qu’il devait y avoir un signe pour distinguer la maison de Rahab et tous ceux qui s’y trouveraient réfugiés, des autres maisons et de leurs habitants destinés à la destruction, et ce signe était absolument nécessaire.
— Tu veux parler du cordon de fil d’écarlate que Rahab devait attacher à sa fenêtre. Je me figure que c’était comme le sang de l’agneau pascal que les Israélites devaient mettre sur les poteaux et le linteau de leurs portes, afin que l’ange destructeur n’entrât pas dans leurs maisons.
— Tu as raison. Et l’un et l’autre figurent le sang précieux de Jésus, qui nous met à l’abri du jugement.
— Il n’y avait aucun autre moyen pour échapper. Si Rahab avait oublié de mettre le cordon à sa fenêtre, elle aurait péri comme les autres, car on n’aurait pu reconnaître sa maison, et si quelqu’un sortait de la maison protégée par le fil d’écarlate, il n’y avait aucune sécurité pour lui.
— Cela ne nous rappelle-t-il pas, d’une manière frappante, ce beau passage : « Il n’y a de salut en aucun autre ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés » Actes 4:12.
— C’est vrai. Ceux qui n’auront pas pris Christ pour leur Sauveur seront dans une terrible détresse quand le jugement viendra. Au contraire, combien l’on est heureux de se trouver dès maintenant en sécurité ! Mais je remarque encore une chose de plus chez Rahab.
— Et laquelle ?
— C’est qu’elle ne tarde pas à mettre à sa fenêtre le signe qui assure son salut. Elle le fait dès que les hommes sont partis, et dès ce moment elle peut reposer tranquille ; à quelque instant inopiné que viennent les Israélites, elle sait qu’elle n’a rien à craindre.
— Il en est ainsi du chrétien. Il attend sans crainte Jésus venant du ciel.
— Ah, oui ! Mais combien j’aimerais que tous ceux qui entendent l’évangile fissent comme Rahab et missent en hâte sur leur cœur le cordon de fil d’écarlate, le sang précieux de Jésus qui ôte tout péché, afin qu’ils ne soient pas surpris quand Jésus viendra.
— Il faut demander au Seigneur d’ouvrir les cœurs à sa parole et saisir chaque occasion de diriger les âmes vers ce précieux Sauveur.
Bonne Nouvelle 1887 pages 41 à 50
— Les Israélites furent bien contents en voyant les espions de retour.
— Sans doute. Ces espions ne firent pas comme ceux dont nous avons vu l’histoire dans le livre des Nombres, chapitres 13 et 14. Ils ne découragèrent pas le peuple. Les hautes murailles de Jéricho ne les avaient pas effrayés, et la déclaration de Rahab leur avait fait connaître la terreur dont le cœur des Cananéens était saisi. Aussi dirent-ils à Josué : « L’Éternel a livré tout le pays en nos mains ». Aussitôt Josué et le peuple partirent pour gagner le Jourdain, seul obstacle qui les séparait encore du pays de Canaan.
— Le Jourdain était-il un fleuve difficile à traverser ?
— Oui, et particulièrement à cette époque de l’année. Tu as lu au verset 15 du chapitre 3 : « Le Jourdain regorge par-dessus tous ses bords, tout le temps de la moisson ». Il n’y avait point de pont, les eaux étaient beaucoup trop profondes et trop rapides pour être passées à gué ; de bateaux il n’y en avait point, et en eût-il eu, le courant était trop impétueux pour que l’on eût pu s’en servir.
— Mais les espions avaient pourtant pu traverser le fleuve.
— C’est vrai. Il y avait des gués, sans doute praticables, à la rigueur, en marchant un à un, mais il ne s’agissait plus du passage de deux hommes mais de tout un peuple : hommes, femmes, vieillards, enfants, avec de nombreux troupeaux et quantité de bagages. Quel temps n’aurait-il pas fallu et que de dangers à courir ! Les Cananéens auraient pu s’opposer aisément à ce long et périlleux passage. Non, Il y avait là une barrière insurmontable. Vouloir la franchir avec des ressources humaines, c’était s’exposer à périr certainement.
— Alors c’était comme au passage de la mer Rouge, n’est-ce pas ?
— Oui, mais il y avait une différence. Les Israélites avaient à traverser la mer Rouge pour échapper à leurs ennemis, le Pharaon et l’Égypte. C’était la nuit, ils étaient remplis de terreur. Comment échapper ? Devant eux, la mer et la mort dans ses flots ; derrière eux, l’esclavage le plus cruel. Alors l’Éternel leur ouvre, par la verge du jugement que tenait Moïse, un passage à travers les flots. Puis il vient se placer entre eux et leurs ennemis, ténèbres pour ceux-ci et lumière pour son peuple, et enfin quand les Israélites, jusqu’au dernier, ont atteint le rivage du salut et de la vie, Moïse étend sa verge et, selon le jugement de Dieu, la mer engloutit tous leurs ennemis. C’était la délivrance, la rédemption (Lisez Exode 14:9, 10, 13, 14-31 ; 15:13). L’Éternel combattait pour eux afin de les sortir d’Égypte.
— C’était bien beau ! Ils n’eurent rien à faire. Dieu fit tout pour eux.
— En effet. Et c’est ainsi que nous trouvons une parfaite délivrance dans la mort et la résurrection du Seigneur Jésus. Il a combattu pour nous, dans sa mort, et a vaincu Satan et le monde, le péché et la mort. Par la foi, nous avons part à sa mort et nous jouissons de la délivrance. Nous sommes « morts avec Lui ». Mais il est aussi ressuscité et il nous introduit dans la même vie que Lui. Nous sommes « ressuscités avec Lui ». L’apôtre disait aux Colossiens : « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu », 3:3.
— Eh bien, c’est encore bien plus magnifique que le passage de la mer Rouge.
— Oui, car il s’agit ici d’un salut éternel. Mais revenons au Jourdain. Le peuple était alors dans une situation bien différente. Il ne s’agissait pas de sortir, mais d’entrer. Il n’y avait pas d’ennemi qui les pressât ; c’était en plein jour, le désert est derrière eux et tout est paisible. Mais ils n’en ont pas moins un fleuve de mort devant eux, et il faut le traverser pour jouir du bon pays. Or quel était celui qui seul pouvait les faire passer à travers la mort ?
— C’est Dieu, qui les avait déjà conduits à travers la mer Rouge.
— Tu as raison ; mais les hommes faits qui étaient sortis d’Égypte étaient tombés dans le désert sauf Josué et Caleb, de sorte que Josué pouvait bien dire à leurs enfants nés dans le désert (lisez 5:4-8) : « Vous n’avez pas passé par ce chemin ci-devant ». C’était pour eux une chose nouvelle et bien merveilleuse que l’Éternel allait accomplir pour eux. Aussi Josué leur dit-il : « sanctifiez-vous », c’est-à-dire ôtez du milieu de vous toute impureté.
— C’est parce qu’ils devaient suivre l’arche, n’est-ce pas ?
— Oui, la présence de Dieu demande la sainteté et l’arche était le trône de Dieu, du Seigneur de toute la terre, qui avait fait alliance avec les Israélites, du Dieu vivant qui habitait au milieu d’eux. C’est Lui qui allait les conduire dans ce chemin nouveau où, sans Lui, ils n’auraient trouvé que la mort.
— Pourquoi devait-il y avoir une si grande distance entre le peuple et l’arche, car deux mille coudées c’est bien long.
— Cela fait environ un kilomètre. Je pense que l’Éternel voulait que les Israélites soient pénétrés du respect qui Lui était dû. Tu sais que nul ne pouvait entrer derrière le voile où était l’arche, sauf le souverain sacrificateur une fois l’an. Les Israélites adoraient toujours de loin, le chemin des lieux saints n’avait pas été ouvert par le sang de Christ. Nous, nous approchons Dieu par Christ, nous avons accès auprès de Lui comme Père, Héb. 9:8 ; 10:19-22 ; Éph. 2:18. Mais nous avons toujours à nous souvenir, même en nous approchant aussi près de Dieu que des rachetés de Christ et des enfants peuvent le faire, du respect que nous devons à sa Majesté suprême. En nous sauvant et en nous amenant à Lui, il n’en reste pas moins le Dieu fort, le Tout-puissant, le Roi des siècles, seul digne de tout hommage, Héb. 12:28 ; Apoc. 4:9:11. C’est ce grand Dieu qui daigne marcher devant son peuple, afin de lui frayer un chemin à travers ce qui aurait été la mort pour lui. Quelle miséricorde !
— Josué avait annoncé d’avance aux enfants d’Israël que Dieu couperait les eaux du Jourdain pour qu’ils puissent passer. Ce devait être pour eux un signe évident que Dieu était au milieu d’eux.
— Oui, et cette même puissance qui arrêtait les eaux du fleuve devait aussi chasser les Cananéens de devant le peuple d’Israël. La puissance de Dieu qui a tiré le Seigneur Jésus de la mort et nous a vivifiés avec Lui, est aussi celle qui nous fortifie dans notre lutte contre nos ennemis spirituels, Éph. 1:19 ; 2:5 ; 6:10-12.
— Quelle scène solennelle et magnifique ce devait être quand les sacrificateurs se mirent en route portant l’arche, tout le peuple contemplant de loin, en silence, les merveilles que Dieu allait opérer. Quelle attente ! Et que ce devait être beau de voir les sacrificateurs marcher avec confiance et toucher même les eaux de leurs pieds, et aussitôt ces flots impétueux s’arrêter, les uns s’écoulant et les autres s’amoncelant très loin (Adam est une ville située à peu de distance de l’extrémité sud du lac de Tibériade, à plus de 60 km de l’endroit où passèrent les Israélites qui ne pouvaient même voir les eaux arrêtées), de manière à laisser un chemin largement ouvert pour que tout ce grand peuple y passât sans crainte et sans danger !
— En effet. Nous voyons quelles choses grandes et merveilleuses Dieu opère pour ceux qui Lui appartiennent. Quelle confiance cela doit nous donner ! Ésaïe disait plus tard à ce même peuple : « Ne crains point, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi, et, par les rivières, elles ne te submergeront pas », Ésaïe 43:1-2. Nous pouvons saisir aussi ces paroles pour nous, car Jésus nous a rachetés et nous sommes à Lui, Tite 2:14.
— Pourquoi les sacrificateurs ne sortirent-ils pas les premiers du Jourdain en continuant à marcher devant les Israélites ? Était-ce pour que ceux-ci eussent confiance et fussent sans crainte ?
— Sans doute. Aucun Israélite n’aurait pu être sans l’arche dans le lit du fleuve, pas plus que Pierre n’aurait pu marcher sur l’eau sans Jésus, Matt. 14:29. C’était la présence de Dieu qui arrêtait les eaux. L’arche ne pouvait être submergée, et aussi longtemps qu’elle était là, tous étaient en sécurité. Aussi voyons-nous que, dès qu’au commandement de Josué les sacrificateurs qui portaient l’arche furent sortis du lit du Jourdain et eurent posé leurs pieds sur le sec, les eaux recommencèrent à couler à pleins bords. Les Israélites en avaient ainsi fini avec le désert et étaient entrés dans le pays de Canaan ; ils étaient dans une condition toute nouvelle.
— Cela a-t-il une signification pour nous ?
— Sans doute. Le Seigneur Jésus est descendu dans la mort, comme l’arche est descendue dans le lit du fleuve. De même que les Israélites passèrent où l’arche se trouvait, de même le chrétien associé à Christ participe à sa mort et en a ainsi fini avec son ancien état de péché, afin de pouvoir jouir des bénédictions célestes en Christ. C’est pourquoi l’apôtre Paul dit : « Nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort … Notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché. Car celui qui est mort est justifié du péché. … De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché », Rom. 6:1-11. Ainsi le Seigneur Jésus n’est pas seulement mort pour nous afin que nos péchés fussent pardonnés, mais nous sommes morts avec Lui pour en avoir fini avec la chair et le péché qui sont en nous. C’est aussi pour nous affranchir de ces choses qu’Il est mort.
— Quelle différence cela fait-il avec ce que tu m’as dit au sujet du passage de la mer Rouge ?
— La mort de Christ ne nous délivre pas seulement de la puissance et de l’esclavage de Satan, du monde et de la mort, de même que les Israélites furent délivrés de l’esclavage de Pharaon, mais elle nous délivre aussi de nous-mêmes, de ce que nous sommes par nature, pour nous introduire dans un nouvel état de vie, tout comme les Israélites ayant passé le Jourdain furent débarrassés du désert et de tout ce qui s’y rapportait. Mais nous reparlerons de ces choses. Maintenant occupons-nous un moment de ce que dit notre chapitre quatre.
— D’abord Josué ordonna que douze hommes, un de chaque tribu, prissent une pierre du milieu du Jourdain, de l’endroit où s’était tenue l’arche, pour les dresser là où le peuple passerait la nuit. C’était pour que les Israélites eussent un souvenir continuel du merveilleux chemin par lequel Dieu les avait conduits. Ils devaient en transmettre la mémoire à leurs enfants.
— Et c’est ainsi que nous devons avoir constamment devant nos yeux la mort du Seigneur qui nous délivre de nous-mêmes afin que nous vivions pour Lui, comme le disait l’apôtre Paul : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; — et ce que je vis maintenant dans [la] chair, je le vis dans [la] foi, la [foi] au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi », Gal. 2:20. Et ce que Dieu a fait pour nous, nous devons l’annoncer. Josué disait au peuple que Diu leur avait fait passer le Jourdain, comme auparavant la mer Rouge, « afin que tous les peuples de la terre connussent la main de l’Éternel, qu’elle est forte ; afin que vous craigniez toujours l’Éternel, votre Dieu », Josué 4:24. Dieu les avait délivrés et introduits en Canaan pour montrer sa gloire et sa puissance, mais eux avaient maintenant à marcher fidèlement, et ces pierres tirées du fleuve étaient là pour le leur rappeler. Il en est de même pour le chrétien. Il a un mémorial de la mort du Seigneur dans la Cène, et là il annonce cette mort devant le monde jusqu’à ce que le Seigneur vienne, 1 Cor. 11:26 ; lisez aussi 1 Pierre 2:9. Mais ce doit être pour lui un motif de vivre tout entier pour Celui qui l’a aimé jusqu’à la mort.
— Pourquoi l’Éternel fait-il prendre douze pierres puisque les Rubénites, les Gadites et la demi tribu de Manassé devaient retourner de l’autre côté du Jourdain ?
— Bien qu’ils occupassent une moins bonne position que les autres tribus, ils faisaient cependant partie du peuple de Dieu. Dieu voit toujours son peuple comme un tout, et les hommes de Dieu voient comme Lui. Ainsi, quand Élie bâtit son autel, il le construit de douze pierres « selon le nombre des tribus des fils de Jacob », 1 Rois 18:31, et cependant le royaume était divisé. Quand Paul parle devant Agrippa, il dit : « La promesse faite par Dieu à nos pères, à laquelle nos douze tribus, en servant [Dieu] sans relâche nuit et jour, espèrent parvenir » Actes 26:6-7, et cependant dix de ces tribus étaient dispersées au loin. Il en est de même aujourd’hui. Quoique les chrétiens soient divisés, dispersés, et qu’un grand nombre soient dans l’ignorance de leur vocation céleste et de leur unité en Christ comme membres de son corps, Dieu les voit ainsi, et l’apôtre Paul nous dit en parlant de la Cène : « Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps », 1 Cor. 10:17. Ainsi, de même que les douze pierres dressées en un seul monceau rappelaient à la fois aux Israélites ce que l’Éternel avait fait pour eux et leur unité comme peuple, de même la Cène rappelle aux chrétiens l’amour de Jésus dans sa mort et leur unité comme corps de Christ.
— Les Israélites n’avaient pas dressés de pierres au sortir de la mer Rouge. Est-ce parce qu’ils ne devaient pas rester dans le désert ?
— Oui, c’est cela. Leur place, selon le dessein de Dieu, c’était Canaan. Maintenant il y a encore une chose dont nous avons à dire un mot.
— Oui, ce sont les douze pierres que Josué dressa au milieu du Jourdain, au lieu où s’étaient tenus les sacrificateurs. Que voulaient-elles dire ? Il me semble que les eaux devaient bientôt les recouvrir et qu’elles ne se verraient plus, et pourtant il est dit : « Et elles sont là jusqu’à ce jour ». Et puis Dieu ne lui avait donné aucun ordre pour le faire.
— Les douze premières pierres étaient dressées dans le pays de Canaan, dans le lieu où le peuple était entré vivant après avoir passé par la mort. Les douze autres étaient dans le lieu même de la mort. Bien qu’invisibles, elles disaient à celui qui avait la foi : c’est là où tu es passé parce que l’Éternel était avec toi. Ainsi Christ nous a introduits dans le domaine de la vie pour jouir des biens célestes en nous faisant passer avec Lui dans la mort. Mais le cœur du croyant, dans le secret, aime se rappeler la mort de Christ et le fait qu’il est mort avec Lui pour Lui appartenir tout entier.
Bonne Nouvelle 1887 pages 64 à 74
— Te rappelles-tu le nom du lieu où campèrent les Israélites après avoir passé le Jourdain ?
— Oui, c’est Guilgal, et c’est là que Josué dressa les douze pierres prises du milieu du Jourdain.
— Guilgal est un mot qui signifie « roulement », ou l’action de rouler, d’ôter de dessus quelque chose. Nous voyons dans la suite de notre chapitre pourquoi on nomma ainsi cet endroit ; nous en reparlerons. Guilgal est un lieu important dans l’histoire d’Israël. Le camp des Israélites y resta établi durant la conquête du pays, et le tabernacle y resta dressé jusqu’à son transport à Silo, Josué 18:1. C’est là qu’après chaque victoire, les Israélites revenaient comme au lieu qui leur rappelait, d’une manière vivante, la puissance miséricordieuse de l’Éternel qui les avait fait passer à travers le Jourdain pour les introduire dans la terre promise. Le souvenir n’en fut pas perdu. Plus tard ce fut un des endroits où le prophète Samuel venait chaque année pour juger le peuple. C’est là que Saül, établi roi sur Israël, devait aller pour offrir des sacrifices, là que la royauté fut renouvelée après la victoire de Saül sur les Ammonites. Mais, hélas, C’est aussi à Guilgal que Saül se montra désobéissant et fut rejeté de Dieu, 1 Samuel 7:16 ; 10:8, 11, 14 ; 13:7-14 ; 15:12-33. Plus tard encore, les prophètes parlent de Guilgal comme d’un lieu où les Israélites avaient établi l’idolâtrie, ainsi qu’ils l’avaient fait aussi à Béthel, Osée 4:15 ; 9:15 ; 12:12 ; Amos 4:4 ; 5:5. Combien est triste cette manifestation du mauvais cœur de l’homme qui oublie et méprise les promesses et les délivrances de Dieu, en présence même de ce qui aurait dû toujours les lui rappeler !
— C’est bien vrai. Dieu est si bon ; nous ne devrions jamais l’oublier, mais au contraire toujours lui rendre grâces.
— Continuons maintenant notre chapitre. Est-ce que le passage du Jourdain par les Israélites resta inaperçu des Cananéens ?
— Oh, non ! Les rois amoréens et cananéens l’apprirent et furent frappés de crainte et entièrement découragés. Mais quelle différence y a-t-il entre les Amoréens et les Cananéens ?
— Les Amoréens étaient le plus considérable et le plus puissant des peuples cananéens. Ils descendaient du quatrième fils de Canaan, Genèse 10:16, et s’étaient établis des deux côtés du Jourdain. Og et Sihon, ces rois qu’Israël vainquit avant d’entrer en Canaan, étaient des Amoréens, Josué 2:10. C’est à cause de leur puissance que les Amoréens sont souvent nommés à part, et même leur nom sert à désigner quelquefois tous les Cananéens, Genèse 15:16.
— Je m’étonne de voir que ces Cananéens n’aient rien fait pour empêcher les Israélites de passer le Jourdain. Ils les laissent tout tranquillement entrer dans leur pays.
— L’Éternel remplissait d’avance leur cœur de frayeur. Rappelle-toi ce que Rahab disait aux espions : « La terreur de votre [nom] est tombée sur nous, et que tous les habitants du pays se fondent devant vous ; car nous avons entendu comment l’Éternel a mis à sec les eaux de la mer Rouge devant vous », Josué 2:9-10. Déjà Moïse l’avait annoncé dans le cantique que les fils d’Israël et lui chantèrent après avoir traversé la mer Rouge : « Tous les habitants de Canaan se sont fondus. La crainte et la frayeur sont tombées sur eux : par la grandeur de ton bras ils sont devenus muets » Exode 15:15-16. Quarante années s’étaient passées ; les habitants de Canaan pouvaient s’être rassurés. Ils pensaient peut-être que ce peuple errant dans le désert y serait consumé. Mais le voici qui arrive : toute une armée de guerriers. Les puissants rois Og et Sihon n’ont pu les arrêter, ils ont été détruits. Balak, roi de Moab, et les Madianites ont été passés au fils de l’épée. Le bruit de ces victoires a terrifié les Cananéens, et quand ce peuple, avec qui marche l’Éternel, se présente et s’apprête à passer le Jourdain, il n’y a dans les Cananéens ni force ni courage pour s’opposer à lui.
— Effrayés comme ils l’étaient, les Cananéens se tenaient derrière leurs hautes murailles où ils se croyaient plus en sûreté.
— En te disant qu’un délai de 40 ans avait encore été laissé aux Cananéens avant que le jugement mérité tombât sur eux, je pensais à la longue patience de Dieu qui supporte le pécheur. Il en est ainsi du monde maintenant. L’apôtre Pierre parle de ceux qui, aux derniers jours, disent : « Où est la promesse de sa venue ? » et qui pensent que le jugement ne viendra pas, mais que toutes choses resteront toujours dans le même état. Mais le Seigneur ne tarde pas, Il accomplira Sa promesse ; seulement Il est patient, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance, 2 Pierre 3:4-10. Le jugement du monde approche avec toutes ses terreurs, comme autrefois celui des Cananéens. « Quand ils diront : « Paix et sûreté », alors une subite destruction viendra sur eux », 1 Thess. 5:3. Maintenant, dis-moi : Est-ce que les enfants d’Israël marchèrent tout de suite contre les Cananéens pour prendre possession du pays ?
— Non. Selon l’ordre de l’Éternel, Josué circoncit tous ceux des enfants d’Israël qui étaient nés dans le désert pendant leur long voyage, et qui n’avaient pas été circoncis.
— Oui. Ce sont ceux qui remplaçaient les désobéissants morts dans le désert. L’Éternel Lui-même avait établi cette cérémonie de la circoncision comme signal de son alliance perpétuelle avec Abraham et sa postérité, Gen. 17:7-14. C’était la marque imprimée dans leur personne et montrant qu’ils étaient le peuple de Dieu, séparé de tous les autres. Les Juifs comprenaient bien cela. En parlant des autres nations, ils les appelaient « les incirconcis », des gens en dehors de l’alliance de Dieu, 1 Sam. 17:26, 36 ; Actes 11:3. Et si quelque étranger voulait faire partie du peuple d’Israël, il fallait qu’il fût circoncis. Un fils d’Israël qui se serait refusé à l’être devait être retranché du milieu du peuple.
— Je comprends maintenant pourquoi les Israélites qui n’avaient pas été circoncis devaient l’être avant tout. Ils étaient encore comme les gens des autres nations, n’ayant pas le signe de l’alliance de l’Éternel sur eux, et par conséquent n’étaient pas propres à combattre les Cananéens comme étant le peuple de l’Éternel.
— Ces Israélites portaient encore sur eux l’opprobre de l’Égypte. Rien ne les distinguait des Égyptiens, du milieu desquels ils étaient sortis, si ce n’est que Dieu les avait épargnés. Voilà pourquoi, après que Josué eut accompli l’ordre de Dieu, l’Éternel dit : « Aujourd’hui j’ai roulé (ou : enlevé) de dessus vous l’opprobre de l’Égypte ». C’est comme si Dieu leur avait dit : Vous avez mis aujourd’hui de côté tout ce qui restait de l’Égypte et qui était un opprobre sur vous. Ils étaient maintenant dans l’alliance de l’Éternel, tout à Lui. Tu vois maintenant pourquoi ce lieu fut appelé Guilgal.
— Ce fait a-t-il une signification pour nous, et quelle leçon pouvons-nous en tirer ?
— L’apôtre Paul nous en donne la réponse. Il écrivait aux Colossiens : « Vous êtes accomplis en lui », c’est-à-dire en Christ, « en qui aussi vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ, étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts » Col. 2:10-12.
— Que veut dire l’expression : « le dépouillement du corps de la chair » ?
— La chair, c’est notre mauvaise nature ; le corps de la chair signifie l’ensemble de tout ce qu’elle est et produit, pensées, volontés et sentiments, et tout cela n’est que péché.
— Donc, la chair c’est le méchant moi. Mais qu’est-ce que la circoncision du Christ ?
— C’est ce qui nous dépouille du corps de la chair, c’est-à-dire la mort et la résurrection de Christ, auxquelles nous avons part par la foi. La mort met fin à tout ; la mauvaise nature ne peut disparaître que par la mort. Le chrétien est mort avec Christ et ainsi dépouillé du corps de la chair ; mais, en croyant, il est aussi ressuscité avec Christ, il possède la vie de Christ. C’est là la circoncision de Christ. C’est là la circoncision qui nous sépare de la chair et du péché, ainsi que du monde. Notre méchant moi trouve là sa fin et une nouvelle vie commence pour nous, une vie où nous pouvons jouir des bénédictions célestes et combattre les ennemis spirituels, les puissances de méchanceté.
— En croyant au Seigneur Jésus, mort et ressuscité, c’est comme si j’étais morte aussi ; je n’aurais plus de mauvaises pensées et, étant ressuscitée, j’aurais des pensées comme celles de Christ, Col. 3:1-4. Mais pourtant, je crois au Seigneur Jésus et il me vient encore de mauvaises pensées et de mauvais sentiments.
— C’est vrai, car notre mauvaise nature est toujours là, mais nous l’avons dépouillée, elle n’a aucun droit sur nous. Lorsque nous la sentons se remuer, nous devons lui dire : Non, tu n’es plus moi, je suis morte à ton égard, et j’ai une nouvelle vie en Christ. C’est Christ qui est ma vie et je ne veux pas t’écouter. L’apôtre Paul nous dit à ce sujet : « De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus », Romains 6:11, et encore : « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre », Colossiens 3:5, et il montre que ces membres sont toutes les mauvaises choses qui viennent de la chair.
— En croyant en Jésus, mon Sauveur, j’en ai fini avec ce méchant moi, et je peux dire quand il me vient encore une mauvaise pensée : Va-t-en, je n’ai rien à faire avec toi.
— Quelle autre circonstance eut lieu après que le peuple fût circoncis ?
— Ils célébrèrent la Pâque.
— C’était le mémorial de leur délivrance du jugement quand ils étaient encore en Égypte. Là, ils firent la Pâque dans la crainte et à la hâte, mais à Guilgal, c’est en paix. Ils l’avaient aussi célébrée au désert, Nombres 9, au milieu des fatigues du voyage, maintenant c’est au lieu de repos. Jamais ils ne devaient oublier le sang de l’agneau pascal, la grâce de Dieu qui les avait sauvés du jugement. La Pâque devait toujours le leur rappeler.
— Sais-tu à quoi cela me fait penser ? C’est que nous devons toujours nous souvenir du Seigneur Jésus qui nous a aimés et s’est livré pour nous, Gal. 2:20, Apoc. 1:5.
— Tu as raison. Les chrétiens ont aussi un mémorial des souffrances du Sauveur : c’est la Cène, où ils se souviennent de Lui et annoncent sa mort jusqu’à ce qu’Il vienne, 1 Cor. 11:23-26.
— Oui ; mais dans le ciel aussi nous nous rappellerons de la mort du Seigneur Jésus, car les saints et les anges le voient là comme l’Agneau qui a été immolé, Apoc. 5:5-10. J’aime tant penser à cela et j’aime ce verset de cantique :
Au milieu du trône
Les tiens te verront,
Aucune couronne
Ne manque à ton front.
Et tes mains percées
Disent à la fois
Les douleurs passées
L’amour de la croix.
—
La mort de notre
précieux Sauveur est, en effet, le fondement de toutes les bénédictions dont
nous jouissons maintenant et dont nous jouirons dans le ciel, et c’est aussi ce
qui fait sortir la louange du fond de nos cœurs. Mais que firent encore les
Israélites à Guilgal ?
— Ils mangèrent du vieux blé du pays, des pains sans levain et du grain rôti.
— Ce n’était pas cette nourriture de l’Égypte qu’ils avaient autrefois regrettée, ni celle du désert venue du ciel, preuve des soins que Dieu prenait d’eux et que, cependant, ils avaient une fois méprisée, Nombres 11:6 et 21:5. C’était la nourriture produite par le bon pays où Dieu les avait amenés.
— C’étaient les grains nouveaux qu’on faisait rôtir.
— Oui. Tout ce qui était dans le pays leur appartenait. Quant aux pains sans levain, ils avaient à en manger durant sept jours après la Pâque. C’est ainsi que le chrétien, par la foi, se nourrit des choses célestes qui le fortifient et lui donnent de pouvoir combattre avec courage. Il pense à Christ, le Fils unique qui est dans le sein du Père, dans la gloire divine, avant la fondation du monde ; à Christ, le Fils de Dieu, qui l’a aimé et qui est mort pour lui ; à Christ, maintenant dans la gloire comme homme et notre grand sacrificateur ; à Christ, qui va venir pour nous prendre afin que nous soyons toujours avec Lui. Tout ce qu’est Christ et tout ce qu’Il a est à nous. Et le chrétien se nourrit aussi de ce pain sans levain qui représente Christ dans sa pureté sans tache, et il marche lui-même dans cette pureté.
— Et la manne le représente aussi, n’est-ce pas ? C’est le pain qui descendait du ciel, et Jésus a dit en parlant de lui-même : « Mon Père vous donne le véritable pain qui vient du ciel », Jean 6:32.
— En effet. Pour les Israélites arrivés en Canaan, la manne avait cessé, le désert avait pris fin. Pour nous, tout en ayant la jouissance des biens célestes en Christ, nous sommes dans le désert de ce monde, Jean 17:15 quant à nos circonstances extérieures. Les soins constants de Dieu nous y sont nécessaires, et sa bonté pourvoir sans cesse à tout.
— Comment la manne qui tombait du ciel représente-t-elle Jésus ?
— Nous avons besoin de Jésus au milieu des circonstances que nous rencontrons ici-bas. Il faut nous rappeler que ce précieux Sauveur a marché ici-bas à travers ce même monde où nous sommes. Il y a montré Sa patience, Sa douceur, Son humilité, Son amour, Sa dépendance de Son Père. En pensant à ce qu’il a été dans Sa vie terrestre, nous sommes encouragés et soutenus, et de plus nous avons en Lui le divin modèle pour notre marche ici-bas. C’est ainsi qu’Il est la manne dont notre âme est nourrie. Bientôt le désert prendra fin pour nous, mais les lieux célestes dureront toujours. Nous y entrerons, non plus par la foi, mais en réalité, dans des corps glorieux, et nous nous nourrirons de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu, Apoc. 2:7. C’est encore notre précieux Sauveur. Nous parlerons la prochaine fois de la rencontre de Josué avec un homme avec une épée nue à la main.
Bonne Nouvelle 1887 pages 81 à 92
— Nous n’avons rien dit de la fin du chapitre 5.
— Oui. Il y est parlé de la rencontre que fit Josué d’un homme avec une épée nue en sa main. Josué va courageusement vers lui, et lui demande d’abord : « Es-tu pour nous, ou pour nos ennemis ? »
— Il était bien important pour Josué de savoir à qui il avait à faire sur cette terre occupée par les ennemis ; et si un homme venait dans l’attitude du combat, il ne pouvait pas y avoir pour lui de neutralité entre les Israélites et les Cananéens, entre l’Éternel et Satan. Il fallait être pour l’un ou pour l’autre. Il en est de même aujourd’hui. Il faut être pour Christ, sans cela on est contre Lui (Luc 11:23). Mais que répond cet homme à Josué ?
— Il lui dit qu’il est venu comme chef de l’armée de l’Éternel. Cette armée, c’étaient les Israélites, n’est-ce pas ?
— Oui, ils étaient enrôlés pour combattre contre les ennemis de l’Éternel.
— Nous aussi, nous sommes comme des soldats qui combattent pour le Seigneur Jésus, mais c’est contre le mal, et non pas contre des hommes comme les Israélites.
— Tu as raison. L’apôtre Paul dit en écrivant aux Éphésiens : « Notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la [puissance] spirituelle de méchanceté » (Éph. 6:10-13 ; voyez aussi 2 Cor. 10:3-5). Et ensuite, il exhorte les chrétiens à revêtir l’armure de Dieu pour le combat.
— Je croyais que c’était Josué qui était le chef des Israélites.
— Et tu as raison. Il était le chef visible du peuple, mais il y avait au-dessus de Josué un chef invisible qui se montre à lui au moment où le combat va s’engager, afin de le fortifier, et Josué le reconnaît dès qu’il s’est nommé.
— Qui était-ce donc ?
— Ne vois-tu pas ce que fait Josué dès qu’il a entendu la réponse de cet homme, et quel nom il lui donne ?
— Oui, il se prosterne devant lui, et l’appelle son Seigneur, en lui demandant ses ordres. Je crois comprendre maintenant. C’était l’Éternel lui-même, n’est-ce pas ?
— En effet. L’Éternel apparaissait ainsi d’une manière mystérieuse, sous le nom de l’Ange de l’Éternel, l’Ange en qui Dieu avait mis son nom, Exode 23:21. Te rappelles-tu ce qui arriva à Moïse dans le désert, avant qu’il allât délivrer les enfants d’Israël ?
— Il vit un buisson tout en feu et qui ne se consumait pas, et Dieu était dans ce buisson, Exode 3.
— En lisant attentivement le chapitre où cette grande vision est rapportée, on voit qu’il est dit : « Et l’Ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu », mais plus loin cet Ange est appelé l’Éternel et Dieu. « L’Éternel vit qu’il se détournait pour voir ; et Dieu l’appela … et Il lui dit : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham ». Et il en est ainsi dans tout le chapitre. « Dieu dit à Moïse : JE SUIS CELUI QUI SUIS. Et il dit : Tu diras ainsi aux fils d’Israël : JE SUIS m’a envoyé vers vous ». Eh bien, l’Éternel qui apparaissait à Moïse et l’envoyait délivrer son peuple, se présente maintenant à Josué comme le chef suprême de l’armée des enfants d’Israël pour les conduire et les mener à la victoire. Josué était le chef visible, et l’Éternel le chef invisible qui était avec lui et dont il avait à recevoir les ordres. Quel encouragement pour Josué et tout Israël ! Dieu donne à Josué la confirmation visible de ce qu’il lui avait promis : « Je serai avec toi ». Et nous, pour nous conduire et nous fortifier dans nos luttes, Jos. 1:5, nous avons à notre tête Jésus qui a vaincu le monde (Jean 16:33. Voyez aussi Héb. 12:2).
— Pourquoi Josué devait-il ôter ses sandales de ses pieds ?
— Parce que le lieu où il se tenait était saint, et ce qui le rendait tel c’était la présence du Dieu saint, qui ne peut voir le mal (1 Jean 1:5, Hab. 1:13). Pour s’approcher de Lui, il faut qu’il n’y ait aucune souillure en nous. Aux sandales s’attachaient la boue, la poussière et les impuretés du chemin – il fallait les ôter comme signe que l’on n’apportait rien d’impur devant Dieu. Mais tu comprends que c’est dans le cœur et la vie qu’il ne doit y avoir rien d’impur.
— Oui, puisque le peuple d’Israël avait à sa tête l’Éternel, le Dieu de sainteté, il devait rejeter tout mal. Et il nous est aussi recommandé d’être saints.
— En effet. L’apôtre Pierre nous dit : « Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute [votre] conduite », 1 Pierre 1:15. Maintenant que le chef de l’armée était venu, l’armée des Israélites pouvait s’ébranler. Mais un terrible obstacle se dressait tout d’abord devant eux. Sais-tu lequel ?
— C’était la ville de Jéricho. Le peuple de cette ville se tenait soigneusement enfermé derrière ses murailles, et il fallait d’abord les renverser. Mais ce n’était pas difficile pour l’Éternel.
— En effet. Si les Israélites avaient été seuls, livrés à leurs propres ressources, il leur aurait fallu entreprendre un siège long et fatiguant dont l’issue aurait été incertaine. Avec l’Éternel comme chef, cela n’était pas à craindre. Le succès était certain, les moyens étaient entre ses mains. Dieu commence par dire à Josué : « J’ai livré en ta main Jéricho, et son roi [et ses] hommes vaillants ». La victoire est assurée d’avance. Ni les hautes murailles de la ville, ni l’habileté de son roi, le courage et la force de ses guerriers ne pourront sauver Jéricho. Oh ! Quel bonheur d’avoir Dieu pour nous et avec nous ! Qui sera contre nous ? Rom. 8:31, 37. Toutes les difficultés que le diable place devant nous, toutes ses ruses et toute sa puissance ne peuvent rien contre le chrétien. En toutes choses, « nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés », Rom. 8:37. Et quant aux moyens de s’emparer de Jéricho, Dieu ordonne-t-il aux Israélites de préparer des machines de guerre, de construire des tours et d’employer ce qui était alors d’usage dans les sièges ?
— Oh, non ! Les Israélites devaient faire pendant six jours, une fois par jour, le tour de la ville, et le septième jour ils devaient le faire sept fois, et à la septième fois pousser de grands cris, et la muraille de Jéricho tomberait. Cela devait montrer clairement que tout venait directement de Dieu.
— Oui, et cela afin que les Israélites voient bien quelle était sa puissance et qu’ils n’avaient pas à se glorifier. Nous avons là un bel exemple de ce que l’apôtre dit : « Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les [hommes] sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont ; en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » (1 Cor. 1:27-29), « afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu » (2 Cor. 4:7). Cela devait en effet sembler bien insensé de s’attendre à voir tomber des murailles en tournant autour. C’était bien une chose qui n’était pas et qui devait annuler une chose qui était. Avec qui étaient les hommes de guerre qui devaient faire le tour de la ville ?
— L’arche était au milieu de l’armée, et sept sacrificateurs sonnant la trompette marchaient devant l’arche.
— L’arche était le trône de Dieu, le signe de sa présence au milieu de l’armée des siens. C’était là leur force, si les moyens semblaient dérisoires aux yeux du monde. Et quelle est notre force à nous au milieu du monde et dans le combat contre Satan ? C’est que Jésus est avec nous, et que sa force s’accomplit dans notre infirmité. Plus nous nous sentons faibles et impuissants, plus en regardant au Seigneur nous sommes forts (2 Cor. 11:9-10, Phil. 4:13). Les sacrificateurs sonnant de la trompette devant l’arche proclamaient, pour ainsi dire, la gloire et la puissance de l’Éternel. Nous aussi, nous avons à annoncer les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (1 Pi. 2:9). C’est donc là ce que les Israélites devaient faire pour prendre la ville. Mais qu’est ce que cela demandait d’eux ?
— Ils avaient à croire Dieu. Car jamais une muraille n’était tombée par un semblable moyen, et cela devait leur sembler bien étrange.
— Tu as raison, aussi est-il écrit : « Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent » (Hébreux 11:30). Et pour nous il est dit : « c’est ici la victoire qui a vaincu le monde, [savoir] notre foi » (1 Jean 5:4). La foi ne raisonne pas, elle compte sur Dieu, s’attend à Dieu, obéit à Dieu, et la conséquence c’est la victoire. Les Israélites firent de point en point ce que Dieu avait dit, se levant de bon matin, faisant le tour de la ville sans pousser un cri, puis rentrant paisiblement dans le camp. Peut-être, du haut de leur muraille, ceux de Jéricho les insultaient-ils, les raillaient-ils ; n’importe, le Israélites continuaient sans dire un mot.
— Cela devait leur paraître long !
— Peut-être bien. Il y avait là une épreuve de patience. Dieu aurait pu faire tomber tout de suite les murailles de Jéricho, mais il voulait exercer la foi, l’obéissance et la patience de son peuple. C’est ce à quoi nous sommes appelés aussi dans nos combats sur la terre. L’apôtre dit : « L’épreuve de votre foi produit la patience. Mais que la patience ait son œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne manquant de rien » (Jacques 1:3-4). Comme les Israélites, il nous faut attendre le moment fixé de Dieu pour la fin de l’épreuve de la foi.
— Tu disais que les habitants de Jéricho se moquaient peut-être des Israélites. En tous cas, ils devaient être bien surpris et se demander à quoi cela aboutirait. Ils s’étaient sans doute attendus à être assiégés autrement.
— Le monde, en effet, ne comprend pas la marche des enfants de Dieu quand ils sont fidèles. « Le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne l’a pas connu » (1 Jean 3:1). Le monde et trop souvent les chrétiens, malheureusement, cherchent pour réussir des moyens humains. La prière, la foi, la dépendance de Dieu, sont des choses inconnues au monde. Mais je pense que, tout en se moquant peut-être des Israélites, les habitants de Jéricho devaient être bien inquiets. De même le monde d’à présent marche vers le jugement ; tout semble paisible, bien qu’une vague inquiétude remplisse beaucoup de cœurs, et tout d’un coup, la ruine surviendra. C’est ce qui eut lieu pour Jéricho. Que faisaient chaque jour les Israélites après avoir fait le tour des murailles ?
— Ils rentraient au camp et se tenaient tranquilles. Eux, ils étaient sans inquiétude car ils savaient que Dieu était avec eux et que tout irait bien.
— En effet, et c’est la précieuse assurance des enfants de Dieu. Mais le septième jour arriva. Les habitants de Jéricho virent, comme les autres jours, les Israélites se lever de grand matin et faire le tour de leurs murailles dans un silence interrompu seulement par le son éclatant des trompettes. Mais, cette fois, au lieu de rentrer, que font-ils ?
— Ils recommencent jusqu’à sept fois. Et après le septième tour, sur l’ordre de Josué, cette multitude de guerriers pousse de grands cris, et les murailles s’écroulent comme l’Éternel l’avait dit. Quel effroi dut saisir ce malheureux peuple !
— Oui. Le jugement était tombé sur la race coupable, et l’armée de l’Éternel voyait la réponse à sa foi. Les Israélites n’avaient fait qu’obéir, et, sans effort de leur part, la ville était prise. On voyait bien que la puissance seule de Dieu avait agi. Toute la gloire revenait à l’Éternel. Il en sera ainsi pour tous ceux qui s’attendent à Dieu. – Maintenant, il y a deux choses importantes dans notre chapitre. Peux-tu me les dire ?
— L’une de ces choses, c’est que Rahab fut épargnée.
— Oui. Rahab avait eu foi en l’Éternel ; elle s’était rangée du côté de son peuple et avait sauvé la vie des espions ; elle avait mis le signe du salut à sa maison, et maintenant, au milieu de la destruction qui frappe tous les autres habitants de Jéricho, elle est sauvée. « Par la foi », dit l’Écriture, « Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n’ont pas cru, ayant reçu les espions en paix » (Hébreux 11:31). Tandis que tous les autres à Jéricho étaient dans une attente inquiète de ce qui allait arriver, elle qui voyait de sa maison les Israélites faire le tour des murailles, était calme et attendait patiemment la délivrance. Et Dieu répondit à sa foi comme à celle des Israélites.
— Dans un passage, le Seigneur Jésus dit à ses disciples que des signes précèderont sa venue. « Et il y aura des signes dans le soleil et la lune et les étoiles, et sur la terre une angoisse des nations en perplexité devant le grand bruit de la mer et des flots … Et quand ces choses commenceront à arriver, regardez en haut, et levez vos têtes, parce que votre rédemption approche » (Luc 21:25-28). Il devait en être ainsi de Rahab.
— Oui. Pour nous, nous attendons tranquillement le Seigneur venant du ciel pour nous conduire dans la maison du Père (1 Thess. 1:10 ; Jean 14:2, 3 ; Phil. 3:20). Mais pour en revenir à Rahab, nous voyons que Dieu répondit magnifiquement à sa foi. Non seulement elle fut sauvée de la mort, mais elle fut reçue dans le peuple de Dieu, épousa Salmon fils de Naasson, le prince de la tribu de Juda, et eut l’honneur insigne, elle une pauvre Cananéenne, d’être une des ancêtres du Sauveur (Ruth 4:20, 21 ; Matthieu 1:4, 5 ; 1 Chron. 2:11 ; Nombres 2:3). Telle est la grâce souveraine de Dieu. Elle sauve le plus vil des pécheurs qui croit, l’introduit dans la famille de Dieu, et lui donne une place avec Christ dans le paradis de Dieu (Éph. 2:1-7 ; Jean 1:12-13 ; Luc 23:43).
— C’est bien merveilleux ! Quel bonheur pour nous ! Mais quelle est la seconde chose dont tu parlais ?
— Josué ne dit-il pas quelque chose au peuple au sujet de Jéricho ?
— Elle était mise en interdit, elle devait être anathème. Cela voulait-il dire que tout devait être détruit ?
— Oui, tout devait être détruit comme étant une chose maudite. L’argent et l’or, les vases d’airain et de fer seuls devaient être mis à part et consacrés à l’Éternel, à qui appartiennent toutes choses et qui en dispose selon sa volonté. Mais pour les Israélites, il leur était absolument défendu de prendre quoi que ce soit de ce qui était anathème. Cela les aurait rendus eux-mêmes anathème, et Dieu n’aurait plus pu les bénir. C’était une nouvelle épreuve de leur obéissance. Il en est ainsi de nous. Nous avons à nous garder avec soin dans le monde de tout ce que Dieu condamne et qui pourrait nous souiller. L’apôtre Paul dit : « Sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai » (2 Cor. 6:17). Et l’apôtre Jean exhorte aussi les jeunes gens en ces termes : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2:15). Et Jacques dit aux chrétiens de se conserver purs du monde (Jac. 1:27). C’est ce que faisait Abraham qui ne voulait rien accepter du roi de Sodome (Gen. 14:21-23). Qu’advint-il de Jéricho ?
— Elle fut brûlée et entièrement détruite.
— Oui, et Josué prononça une malédiction sur l’homme qui voudrait la rebâtir. Car ce que le juste jugement de Dieu a frappé, l’homme ne doit pas le relever.
— Mais Jéricho fut rebâtie, n’est-ce pas ? Il en est parlé dans les évangiles, et c’est là que le Seigneur rencontra Zachée.
— En effet. Les hommes incrédules ne tiennent pas compte des paroles de Dieu, mais ils en porteront les conséquences. Du temps du méchant roi Achab, il y eut un homme qui méprisa la malédiction prononcée par Josué au nom de l’Éternel, et rebâtit Jéricho, mais il subit le châtiment annoncé (1 Rois 16:34). Tu pourras rechercher les autres choses intéressantes de l’histoire de Jéricho.
Bonne Nouvelle 1887 pages104 à 112.
— Ce chapitre est bien sérieux. Il nous apprend que le Dieu saint ne peut tolérer le péché au milieu de son peuple.
— Comment Acan a-t-il pu désobéir, quand la défense de ne rien prendre de l’interdit avait été faite de manière si positive ?
— Lui-même nous raconte sa lamentable histoire, 7:21. Il avait vu un beau manteau dont il pourrait se parer, de l’argent et de l’or qui lui procureraient des jouissances. Il avait laissé la convoitise s’emparer de son cœur et en chasser la pensée de Dieu, et alors il avait commis son péché en prenant une chose maudite, c’est-à-dire le manteau, et ensuite l’or et l’argent qui appartenaient à l’Éternel. Il pensait peut-être que personne ne l’avait vu. Mais Acan n’est pas le seul qui ait agi ainsi.
— Son histoire me rappelle celle d’Ève. Elle vit que le fruit était bon à manger, agréable à voir et désirable pour donner de l’intelligence, et elle en prit (Gen. 3:6).
— Et depuis ce moment, la convoitise est au fond du cœur de tout homme. C’est pourquoi la parole de Dieu nous avertit solennellement, afin que nous ne nous laissions pas aller à la convoitise des yeux, de la chair et à l’orgueil de la vie (1 Jean 2:15, 16).
— Mais comment faire. On ne peut s’empêcher d’avoir des désirs.
— C’est vrai. Nous avons en nous une mauvaise nature qui convoite et que Satan cherche à exciter en nous montrant la beauté, les plaisirs, les honneurs et l’approbation du monde. Qu’avons-nous à faire ? Veiller, prier et résister au diable qui nous tente (1 Pierre 5:8 ; Éph. 6:18 ; Jacques 4:7). Il faut dire avec David : « Détourne mes yeux pour qu’ils ne regardent pas la vanité … Garde-moi, ô Dieu » (Ps. 119:37 ; 16:1). En nous-mêmes nous n’avons aucune force. L’apôtre Jacques retrace aussi le chemin qui conduit de la tentation au péché lorsqu’on ne veille pas. Lis les versets 14 et 15 du chapitre 1.
— « Chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise ; puis la convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort ». C’est ce qui est arrivé à Ève et à Acan.
— Et c’est ce qui arrive à chacun de nous si nous laissons la convoitise concevoir, c’est-à-dire si nous la caressons au lieu de la repousser en nous tournant vers Dieu. Maintenant voyons quelles furent les conséquences du péché d’Acan. Peux-tu me dire d’après le premier verset quelle en fut la première et la plus terrible ?
— « La colère de l’Éternel s’embrasa contre les fils d’Israël », et au début, il est dit : « Les fils d’Israël commirent un crime au sujet de l’anathème ». Mais c’est là une chose qui m’étonne beaucoup. Acan était le seul qui eût péché ; les autres Israélites n’en savaient rien. Pourquoi n’est-ce pas contre lui seul que l’Éternel fut irrité ?
— Parce qu’Acan faisait partie du peuple d’Israël, et que Dieu regarde toujours son peuple comme un tout. Dieu est saint et juste ; Il ne peut voir le mal. Quelqu’un avait péché dans le camp des Israélites, Dieu ne pouvait être avec eux aussi longtemps que le péché n’avait pas été découvert et jugé. Sans cela, Dieu se serait associé au mal.
— C’est pour montrer aux Israélites qu’il y avait quelque chose de mauvais parmi eux que l’Éternel les laisse battre par les gens d’Aï.
— Oui, car, sans l’Éternel, les Israélites étaient les plus faibles des hommes. Mais, avant de continuer leur histoire, il y a quelque chose de semblable dans le Nouveau Testament, dans l’épître de Paul aux Corinthiens. Comme Dieu habitait au milieu de son peuple, de même, par son Esprit, Il habite dans l’Assemblée ou l’Église. Elle est « la maison de Dieu », « l’habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2:22 ; 1 Tim. 3:15 ; 1 Cor. 3:16-17) ; et par conséquent le péché ne doit pas y être toléré. Les chrétiens à Corinthe y étaient l’Assemblée de Dieu (1 Cor. 1:2). Or, dans cette assemblée, un homme avait commis un affreux péché, et l’apôtre presse les Corinthiens d’ôter cet homme du milieu d’eux, parce que sans cela toute l’assemblée aurait été impure (1 Cor. 5:6-8, 13).
— Mais cet homme pouvait se repentir ; que lui faisait-on dans ce cas ?
— Il rentrait dans l’assemblée. C’est ce qui arriva à Corinthe. L’apôtre, quand l’homme coupable se fut repenti, exhorte les Corinthiens à lui pardonner et à le recevoir de nouveau (2 Cor. 2:6-8). Mais chez les Israélites, un homme qui avait péché comme Acan devait être mis à mort. C’est la différence entre la loi et la grâce.
— Oui, la loi ne pardonne pas. Combien nous sommes heureux de connaître la grâce !
— Continuons maintenant l’histoire de ce qui arriva aux Israélites après qu’Acan eut pris de l’interdit et que la colère de Dieu se fut embrasée contre le peuple. Que fait Josué ?
— Il envoie des hommes vers la ville d’Aï pour explorer le pays. C’est comme lorsqu’il envoya des espions à Jéricho, n’est-ce pas ?
— Oui, mais ce n’était pas nécessaire puisque les espions envoyés à Jéricho avaient déjà dit à Josué que l’Éternel avait livré tout le pays entre les mains des Israélites. Et puis, il y a une chose que Josué aurait dû faire tout d’abord. Sais-tu laquelle ?
— Attendre que l’Éternel lui dise ce qu’il fallait faire.
— C’est bien certain. Il aurait dû consulter l’Éternel. Et que dirent les hommes qu’il avait envoyés à Aï ?
— Que c’était une ville dont les habitants étaient peu nombreux, et qu’il suffisait pour les vaincre d’envoyer contre eux deux ou trois mille hommes. Ce qu’ils disent est très surprenant. C’est comme si tout dépendait d’Israël. Ils ne parlent pas de l’Éternel et pourtant c’était Lui seul qui avait fait tomber les murailles de Jéricho.
— Oui, la première faute, c’était de ne pas attendre la direction de l’Éternel ; la seconde, c’était d’avoir confiance en soi-même, en sa propre force, et la troisième mauvaise chose, c’était le péché encore caché d’Acan. Nous voyons bientôt les tristes résultats de ces manquements. Aï était une ville très faible en comparaison de la puissante Jéricho, et cependant les Israélites sont battus et s’enfuient.
— C’est que leur grand capitaine n’était pas avec eux, n’est-ce pas ?
— Non, il ne pouvait pas y être puisqu’il y avait du péché parmi eux. Dieu les abandonne à leurs propres forces, et ils se trouvent plus faibles que les Cananéens. Si nous nous laissons séduire par le péché, nous sommes sans force contre Satan. Le peuple battu par les habitants d’Aï perdit complètement courage.
— Il n’y eut pourtant que trente-six tués parmi les Israélites.
— C’est vrai, mais cela montrait que l’Éternel n’était pas avec eux. À Jéricho, pas un n’avait péri. Et qu’allaient-ils devenir devant tous les peuples de Canaan si une petite ville était plus forte qu’eux ? Mais que fait Josué ?
— Lui et les anciens d’Israël déchirèrent leurs vêtements en signe de douleur et d’humiliation, et se prosternèrent devant l’arche de l’Éternel. Ils faisaient bien de s’affliger ainsi, n’est-ce pas ?
— Sans doute, mais Josué aurait dû comprendre immédiatement que, si l’Éternel avait permis cette défaite et si le camp était troublé, c’était à cause de quelque péché, Josué 6:18. Car Dieu est fidèle et ne pouvait abandonner son peuple à moins que celui-ci n’ait transgressé. Mais Josué manque de confiance et va jusqu’à regretter que l’Éternel ait fait passer le Jourdain aux Israélites. Il semble avoir oublié les paroles de l’Éternel, la vision qu’il avait eue du chef de l’armée, et la puissance de Dieu montrée par la chute des murailles de Jéricho. Voilà ce que l’Écriture nous fait voir chez les plus grands serviteurs de Dieu, afin que nous apprenions à connaître toute la faiblesse de notre propre cœur.
— Mais Dieu n’abandonne pourtant pas Israël et Josué.
— Non, la fidélité de Dieu ne se dément jamais. Mais sa sainteté exige que le péché qui a amené tout ce trouble soit découvert et jugé. C’est pourquoi Il commande à Josué de se relever et d’agir. Il a compassion de sa faiblesse et lui apprend que la défaite des Israélites provient du péché qu’ils ont commis en prenant de l’interdit. Dieu qui connaît toutes choses et dont les yeux ont suivi le coupable dans ses actes, découvre tout à Josué, sauf le nom de celui qui a péché, et Il déclare qu’aussi longtemps que l’interdit n’aura pas été détruit, Il ne sera pas avec Israël. Au lieu de la parole que l’Éternel avait dite au commencement : « Nul ne pourra subsister devant toi », Dieu dit : « Les fils d’Israël ne pourront subsister devant leurs ennemis », v. 12. Quelle chose terrible que le péché ! Il sépare de Dieu.
— Dieu montre aussi à Josué ce qu’il fallait faire pour trouver le coupable, car de lui-même il ne l’aurait pas pu.
— C’est vrai. Dieu n’exige pas de nous ce qui est hors de notre portée. Ce qu’Il demande, c’est que nous nous séparions du mal, et alors Il nous guide Lui-même (2 Cor. 6:16-18). C’est par le sort que Dieu voulait que le coupable fût découvert, mais auparavant le peuple devait se sanctifier, c’est-à-dire se purifier de tout ce que la loi déclarait souillé, et ensuite rechercher le coupable de la manière que Dieu indiquait.
— Pouvons-nous aussi employer le sort pour savoir quelle est la volonté de Dieu ?
— La parole de Dieu nous présente quelques exemples de l’emploi du sort pour découvrir ce qui était caché à l’homme (1 Sam. 14:37-44, Actes 1:23-26), mais elle ne nous donne aucune direction générale et tous les cas que nous rencontrons ont eu lieu avant la venue du Saint Esprit. Nous pouvons donc conclure que ce n’est pas dans la pensée de Dieu que nous utilisions ce moyen.
— Mais ici Dieu lui-même l’ordonne.
— Oui. Il aurait pu désigner tout de suite le coupable, mais Il voulait que le cœur et la conscience de chacun soient exercés en sa présence. Quelle scène solennelle ! Tout Israël était rassemblé devant Dieu qui « sonde les cœurs et les reins » (Jér. 17:10). Où est le coupable ? Quelle tribu sera saisie ? Quelle famille ? Quel homme dans cette famille ? Comme le cœur du coupable devait battre ! Il se disait : Voilà ma tribu qui est saisie, ma famille ! Oh ! L’Éternel m’a vu, que vais-je devenir ? J’ai péché contre Lui ; je suis devenu anathème, j’ai attiré la honte et le malheur sur moi, sur ma maison et mon peuple ! Pense, quels remords amers !
— C’est terrible, en effet. Mais je suis étonnée que, voyant ce qui se préparait, Acan n’ait pas été se reconnaître coupable.
— Hélas ! C’est aussi là un côté de notre cœur naturel. L’orgueil, la honte, et, jusqu’à la fin, un secret espoir d’échapper, empêchent très souvent le coupable d’avouer son crime. Mais on ne saurait échapper à Dieu. Ses yeux sondent tout, et le moment vient où Il dit au pécheur : « Tu es cet homme ! » (2 Sam. 12:7). Oh ! Comme les pécheurs devraient se hâter de venir confesser leurs péchés, car alors il y aurait miséricorde pour eux (Ps. 32:5 ; 1 Jean 1:9 ; Prov. 28:13). Combien il est dangereux d’attendre ! Le péché sera un jour dévoilé, mais ce sera trop tard (Prov. 1:22-32).
— Acan confessa son péché quand il ne put plus faire autrement.
— Oui. Ce n’était pas la confession produite par la conviction profonde du péché dans la conscience. C’était quelque chose comme la confession de Juda, Matthieu 27:4. Aussi la sentence terrible que l’Éternel avait prononcée fut-elle exécutée sur le malheureux Acan. Le méchant fut ôté du milieu du peuple par un jugement inexorable. Et le souvenir en fut conservé dans le nom donné au lieu de l’exécution. « Acor » signifie trouble. La sainteté de Dieu ne peut tolérer le mal au milieu de son peuple.
Bonne Nouvelle 1887 pages130 à 136
— Relis le premier verset de ce chapitre 8.
— « Et l’Éternel dit à Josué : Ne crains point, et ne t’effraye point. Prends avec toi tout le peuple de guerre, et lève-toi, monte à Aï. Vois, j’ai livré en ta main le roi d’Aï, et son peuple, et sa ville, et son pays ».
— Tu vois de quelle manière touchante l’Éternel reprend ses relations avec son peuple. Il le rassure et lui promet la victoire. Maintenant qu’ils se sont purifiés du mal, Il peut de nouveau les conduire et les bénir.
— Les paroles que l’Éternel adresse à Josué sont à peu près les mêmes que celles qu’Il lui disait avant le passage du Jourdain (Josué 1:9). Et comme Il avait promis de livrer Jéricho aux Israélites, Il le promit aussi d’Aï.
— Il faut aussi remarquer la grande différence qui existe entre ce que dit l’Éternel et ce que disaient les espions relativement au nombre de guerriers qu’il fallait envoyer contre Aï.
— Les espions avaient dit de n’envoyer que deux ou trois mille hommes, et l’Éternel dit d’envoyer tout le peuple de guerre.
— Les espions parlaient à la manière des hommes. Ils ne disaient rien de l’Éternel et de sa force. Ils ne voulaient pas que tout le peuple se fatigue. Ils étaient remplis de confiance dans l’énergie et l’habileté du peuple et méprisaient Aï comme n’étant qu’un misérable obstacle. Mais Dieu voulait faire comprendre aux Israélites que, dans les batailles qu’Il conduisait, chaque homme de son armée devait combattre sans chercher du repos avant que l’œuvre soit achevée. Il voulait aussi qu’ils sachent que, si petit que paraisse l’obstacle, ils ne peuvent le vaincre que par Sa force, c’est pourquoi Il ajoute : « J’ai livré en ta main le roi d’Aï, et son peuple, et sa ville, et son pays ». C’était l’Éternel seul qui abattait la puissance des Cananéens et rendait Israël capable de remporter la victoire. Il en est de même dans le combat du chrétien contre le mal comme aussi dans toute sa vie. L’apôtre Paul disait : « Combats le bon combat de la foi », mais il disait aussi : « Non que nous soyons capables par nous-mêmes de penser quelque chose comme de nous-mêmes, mais notre capacité vient de Dieu » (1 Tim. 6:12 ; 2 Cor. 3:5). Et en même temps il encourage les fidèles par des paroles telles que celles-ci : « Ne nous lassons pas en faisant le bien, car, au temps propre, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas » (Galates 6:9) ; « Soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur », 1 Cor. 15:58. Pour en revenir aux Israélites, ne vois-tu pas aussi un grand contraste dans la manière dont Jéricho et Aï sont prises ?
— En effet. Pour prendre Jéricho, les Israélites n’avaient eu qu’à accompagner l’arche, en faisant le tour de la ville, jusqu’à ce que les murailles tombent ; tandis que, pour s’emparer d’Aï, la petite ville, ils doivent se donner beaucoup de peine.
— Oui, il faut qu’ils dressent une embuscade où se place une partie des hommes de guerre ; puis il faut que le reste de l’armée attire les ennemis hors de la ville en faisant semblant de fuir. Tout cela n’est pas bien glorieux. On ne voit pas là le déploiement magnifique et solennel de la puissance de l’Éternel comme à Jéricho. Il fallait que les Israélites soient humiliés à cause de leur vaine confiance en eux-mêmes ; il fallait aussi qu’ils apprennent que l’on n’obtient rien sans labeur, et enfin que, soit en passant par l’humiliation ou la fatigue, ils avaient à être entièrement soumis aux ordres de leur grand Capitaine. Du reste, c’est la voie que nous aussi nous devons suivre. L’apôtre Paul nous en donne l’exemple : « J’ai appris à être content en moi-même dans les circonstances où je me trouve. Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l’abondance » (Phil. 4:11-12). Et il ajoute : « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (4:13). C’est en demeurant humblement soumis au Seigneur que nous trouvons la force et que nous remportons la victoire.
— Nous le voyons bien par l’exemple des Israélites. Cette fois-ci tout leur réussit parce qu’ils font tout comme Dieu le leur commande.
— En effet. Lorsque tout a été disposé selon l’ordre divin, Josué et ses troupes se mettent à fuir. Les combattants d’Aï croient à un nouveau succès, sortent tous après les fuyards et laissent la ville sans défense. Ils se croyaient sûrs de vaincre et, au contraire, ils courent à leur ruine. Ils ne savaient pas que maintenant Israël agissait par ordre de son divin chef. Il en sera ainsi dans l’avenir. Quand le monde croira qu’un dernier effort le débarrassera de Christ et de ses saints, une ruine subite tombera sur ses armées (Apoc. 16:13-16 ; 19:11-21). Que dit tout à coup l’Éternel à Josué ? Lis le verset 18.
— « Étends vers Aï le javelot qui est dans ta main, car je la livrerai entre tes mains. Et Josué étendit vers la ville le javelot qui était dans sa main ».
— Le temps de l’attente patiente de ceux qui étaient en embuscade avait pris fin ainsi que l’humiliation de la fuite simulée. À l’instant où Josué obéit à l’ordre de l’Éternel et étend vers Aï son javelot, signe du combat contre les ennemis et emblème de leur destruction, à cet instant, Dieu met une même pensée dans l’esprit des deux parties de l’armée d’Israël, bien qu’elles ne puissent pas se voir et communiquer entre elles.
— Quelle était cette pensée ?
— C’est que le moment d’agir était venu. Les uns entrent dans la ville laissée sans défenseurs et y mettent le feu, les autres font volte-face contre les hommes d’Aï. Ceux-ci se retournant voient l’embrasement de leur ville et les Israélites vainqueurs en sortent pour les prendre à revers. Ils perdent tout courage, même la force de fuir leur manque, et ils sont tués jusqu’au dernier. Seul le roi d’Aï est amené vivant à Josué.
— Ne penses-tu pas que Josué étendit ainsi son javelot comme un signal donné, aux uns de s’arrêter et aux autres de sortir de leur embuscade ?
— Non ! Il n’est pas dit qu’il ait averti l’armée qu’il donnerait ce signal, et l’Éternel ne lui ordonne d’étendre son arme que lorsque l’action est déjà engagée. Les deux parties de l’armée agissent spontanément sous l’impulsion que l’Éternel leur communique, au moment où Josué étend son javelot. C’était le signe de la destruction totale des ennemis, aussi le garde-t-il étendu contre Aï jusqu’à ce que les habitants en aient été détruits. Si cela avait été un signal, il n’aurait pas continué à garder cette attitude.
— Il y avait douze mille personnes dans cette ville. La pensée de ce massacre me fait frémir.
— C’était l’exécution du terrible jugement de Dieu contre le mal et, en pensant au sort des pécheurs, nous ne pouvons nous empêcher de frissonner. Que sera-ce donc lorsque le Seigneur Jésus sera révélé « du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ » (2 Thess. 1:7, 8). La destruction sera encore plus terrible ; mais quelles sont les voix que nous entendons dans le ciel à l’occasion de ces jugements ? Lis Apocalypse 15:3, puis 16:7.
— « Et ils chantent le cantique de Moïse, esclave de Dieu, et le cantique de l’Agneau, disant : Grandes et merveilleuses sont tes œuvres, Seigneur, Dieu, Tout-puissant ! Justes et véritables sont tes voies, ô Roi des nations ! … Oui, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, véritables et justes sont tes jugements ! »
— Quand Dieu châtie, c’est avec une justice parfaite. Mais c’est « son œuvre étrange », « son travail inaccoutumé » (Ésaïe 28:21). Il se plaît à faire grâce (Michée 7:18). Il est patient, il attend pour user de grâce (Ésaïe 30:18). Mais le jour de la patience et de la grâce prendra fin, et nous pouvons bien frémir et être attristés en pensant au sort terrible des rebelles. Prions ce Dieu patient pendant que dure le jour de grâce afin que beaucoup d’âmes soient sauvées. Continuons maintenant notre récit. La ville d’Aï devait-elle être traitée comme Jéricho ?
— Oui, mais Dieu permit aux Israélites de prendre pour eux les bêtes et les biens qui s’y trouvaient.
— Dieu montrait ainsi, d’une autre manière qu’à Jéricho, que tout lui appartient et qu’il en dispose selon sa volonté souveraine. Il y a encore deux choses importantes dans ce chapitre. Que fit-on du roi d’Aï ?
— Josué le fit pendre à un arbre jusqu’au soir puis, comme le soleil se couchait, il ordonna qu’on descendit son cadavre et on l’enterra sous un monceau de pierres.
— Sais-tu pourquoi Josué fit cela ?
— Moïse avait ordonné que si quelqu’un avait été pendu à un bois, on devait l’enterrer le jour même (Deut. 21:22, 23), parce que celui qui était mort ainsi était maudit. Et c’est pourquoi Jésus fut attaché à la croix afin qu’Il fût fait malédiction pour nous (Gal. 3:13).
— Mais Moïse ajoute cela : « Tu ne rendras pas impure la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne en héritage ». Josué, en faisant enterrer le cadavre du roi d’Aï avant le coucher du soleil montre qu’il regardait la terre de Canaan comme appartenant déjà aux Israélites, bien qu’ils n’en aient pris encore que deux villes. C’était de sa part un acte de foi et de confiance. Ensuite, Josué fit une seconde chose que Dieu avait commandée aux Israélites par la bouche de Moïse.
— Il bâtit un autel sur le mont Ébal et offrit des holocaustes et des sacrifices de prospérité. Puis il écrivit là, sur des pierres que l’on dressa, une copie de la loi de Moïse, et ensuite il lut toute les paroles de la loi , la bénédiction et la malédiction (Deut. 27:2-4). On voit bien que Josué avait à cœur de faire tout ce que l’Éternel lui avait dit (Josué 1:7, 8).
— C’est vrai, et c’était sa sauvegarde, comme c’est aussi la nôtre de nous attacher à la parole de Dieu. Mais en bâtissant un autel en Canaan et en y adorant l’Éternel comme le Dieu d’Israël, il prenait pour ainsi dire possession du pays au nom du peuple. L’arche de l’alliance était là, témoin et gage de la relation établie entre Dieu et son peuple. Les holocaustes montraient comment le peuple s’approchait de Dieu, par un sacrifice qui les rendait agréables, et les sacrifices de prospérité témoignaient de la reconnaissance des Israélites. Enfin la loi plaçait devant eux la condition sous laquelle ils pouvaient garder le pays et jouir de la bénédiction.
— Et tous avaient connaissance de cette loi, non seulement les hommes mais aussi les femmes et même les enfants et les étrangers qui étaient avec le peuple.
— Oui, tous étaient responsables car tous avaient part aux grâces que l’Éternel accordait à son peuple.
Bonne Nouvelle 1887 pages 146 à 152.
— Dans ce chapitre, les victoires des Israélites ne découragent pas leurs ennemis et ne font qu’amener de nouveaux combats. Tous les rois de Canaan, du Jourdain à la Méditerranée et jusqu’au pied du Liban, tous se liguent contre eux. Ils agissent à la manière des hommes et pensent que, réunis, ils seront plus forts qu’Israël. Ils ignoraient que l’Éternel, le Dieu tout-puissant, était avec son peuple. Le chrétien aussi, à mesure qu’il avance, rencontre de nouveaux ennemis à combattre ; mais celui qui est en nous est plus fort que celui qui est dans le monde ; « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (1 Jean 4:4, Rom. 8:31).
— Tous les Cananéens ne voulaient pourtant pas s’exposer à être vaincus et exterminés. Les Gabaonites avaient peur d’être traités comme les habitants de Jéricho et d’Aï.
— C’est vrai, mais leur manière d’agir montre que, tout en se réclamant de l’Éternel, en réalité ils ne le connaissaient pas et croyaient pouvoir échapper à leur sort par la ruse.
— Qu’auraient-ils dû faire ?
— En reconnaissant le danger où ils étaient de subir la sentence de mort prononcée contre eux, ils auraient dû venir se livrer à Josué, lui demander d’implorer pour eux la miséricorde de l’Éternel qui aurait certainement répondu à leur prière, car Il se plaît à faire grâce, Michée 7:18. Tu te rappelles comment Rahab fut épargnée.
— En effet, elle demanda qu’on la laissât vivre, et cela lui fut accordé.
— Quand un pécheur est convaincu de son état de péché et de ruine, il ne doit pas faire comme les Gabaonites, chercher à échapper au jugement de Dieu par des moyens humains, mais il doit venir confesser ses fautes, et Dieu les lui pardonnera. Jésus a dit : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » (Jean 6:37 ; lisez Luc 18:13, 14 ; 1 Jean 1:9).
— Ces Gabaonites étaient bien habiles. C’était bien difficile de ne pas être trompés en voyant leur apparence de voyageurs venant de loin, apparence qui confirmait leurs paroles.
— Les gens du monde sont, en effet, très prudents en ce qui les concerne. Mais les enfants de Dieu doivent aussi être prudents, quoique d’une autre manière (Matthieu 10:16=. Ils doivent être sur leurs gardes pour ne pas se laisser surprendre par les ruses de l’ennemi (1 Pierre 5:8 ; Éph. 6:11-13). Le diable se sert de deux moyens contre les enfants de Dieu : la violence et la ruse, la violence pour les détruire comme lorsque Sihon et Og, les rois amorrhéens, vinrent combattre Israël ; la ruse comme lorsque Balaam donna à Balak le conseil d’attirer les Israélites dans l’idolâtrie (Nombres 21 et 25:1-2 ; Apoc. 2:14).
— Cette tromperie des Gabaonites était-elle une ruse de Satan contre les enfants d’Israël ?
— Certainement. Dieu avait positivement dit en parlant des Cananéens : « Tu ne traiteras point alliance avec eux » (Deut. 7:2), et voilà qu’un de ces peuples vient, avec des paroles trompeuses, demander que les Israélites fassent alliance avec lui. C’était agir directement contre Dieu, contrecarrer sa volonté, et c’est toujours ce que fait Satan, comme l’indique son nom qui signifie « l’adversaire ». Et le grand effort de Satan est de nous entraîner par ses ruses à agir contre Dieu et sa volonté. Dieu ne veut pas que son peuple, ceux qui lui appartiennent, s’allie avec le monde (2 Cor. 6:13-18 ; Apoc. 18:4 ; Deut. 7:1-4). Satan, au contraire, fait tout ce qu’il peut pour nous associer avec le monde dont il est le chef. Les Cananéens ne devaient pas être tolérés au milieu des Israélites qu’ils auraient entraînés dans leurs péchés. Ainsi les chrétiens qui s’associent avec le monde, courent un grand risque d’être séduits par ses convoitises. De plus, la sentence du jugement était prononcée contre les Cananéens à cause de leurs horribles péchés et Dieu seul avait le droit d’en épargner quelques-uns, s’Il le trouvait bon.
— C’était donc un piège dangereux tendu aux Israélites. Mais que devaient faire Josué et les chefs du peuple ?
— C’était tout simple. Relis la fin du verset 14 de Josué 9.
— « On n’interrogea point la bouche de l’Éternel ». Ce qu’ils avaient à faire, c’était de demander conseil à Dieu !
— Oui. Ils avaient au milieu d’eux la source de la lumière et de
la sagesse (Nombres 27:18-21). Urim veut dire
lumières, Thummim veut dire perfections. Voyez Exode
28:30. Le peuple d’Israël avait donc pour le conduire la perfection de la
lumière divine. Nous, nous avons la parole de Dieu et Son Esprit. Ils avaient
donc au milieu d’eux Dieu lui-même, « Celui qui prend les sages dans leurs
ruses » (1 Corinthiens 3:19), et ils n’avaient qu’à s’adresser à Lui. Mais
de même qu’à Aï ils s’étaient cru assez forts
, dans le cas des Gabaonites ils s’estiment assez sages
pour décider sans consulter
Dieu. N’avaient-ils pas bien tort ? Ne tombent-ils pas dans un piège de
Satan ? L’enfant de Dieu ne doit pas faire un pas sans être dirigé par son
Père.
— Ils n’étaient pas bien sûrs d’abord de la véracité des Gabaonites, car ils leur disent : « Peut-être que tu habites au milieu de nous », Josué 9:7.
— C’est ce qui les rend d’autant moins excusables. Incertains comme ils l’étaient, au lieu de se fier à des assurances d’hommes qu’ils soupçonnaient et qu’ils ne connaissaient pas, n’auraient-ils pas dû avoir recours à l’infaillible parole de Dieu ? Josué et les chefs d’Israël agissent comme si Dieu n’avait pas été là pour les diriger. Prenons garde de ne pas faire comme eux, de peur que nous ne soyons entraînés par « l’habileté des hommes à user de voies détournées pour égarer » (Éph. 4:14). Que la parole de Dieu soit « une lampe à notre pied, et une lumière à notre sentier » (Ps. 119:105), et nous ne risquerons pas de nous égarer.
— Il semble pourtant que la faute commise par les enfants d’Israël en cette occasion ne fut pas aussi grave que celle d’Acan.
— Tu as raison dans un sens, il n’y avait pas eu d’interdit qui souillait le camp. Cependant c’était un mal, et un grand, puisque par leur manque de sagesse et de dépendance de Dieu, ils laissaient un peuple maudit subsister au milieu d’eux et que, même contre l’ordre formel de Dieu, ils avaient traité alliance avec lui. Dès le chapitre suivant, nous voyons que cette alliance oblige les Israélites à défendre les Gabaonites contre les Cananéens et attire sur eux un plus grand et plus puissant effort des ennemis. Des siècles après, aux jours de David, les gabaonites sont une cause de trouble pour Israël (2 Samuel 21). Si nous manquons de dépendance envers Dieu, si nous avons confiance en nous-mêmes, nous en porterons la peine. Si nous ne veillons pas et que nous nous laissions entraîner par Satan à nous associer à une chose qui n’est pas selon Dieu, notre âme sera troublée.
— Josué et les chefs du peuple durent être bien surpris lorsqu’ils virent les Gabaonites si près d’eux.
— Oui, et sans doute bien humiliés. Avec toute leur propre sagesse, eux, les conducteurs du peuple, n’avaient même pas songé à demander aux Gabaonites où était leur pays, s’ils étaient ou non dans les limites du pays de Canaan. « Celui qui se hâte de ses pieds bronche » (Prov. 19:2). Et c’est ce que font Josué et les principaux. Ils se laissent prendre par la feinte humilité, les flatteries et les paroles religieuses des Gabaonites. Combien nous avons besoin de nous rappeler que Satan se déguise même en ange de lumière pour nous surprendre (2 Cor. 11:13-15).
— Le peuple lui-même fut bien fâché de voir qu’on épargnait les Gabaonites.
— Oui, il murmura contre les chefs. Il sentait que ce n’était pas selon Dieu de conserver des Cananéens dans le pays de l’Éternel dont eux seuls devaient hériter. Mais Josué et les chefs du peuple avaient fait un serment au nom de l’Éternel et les Gabaonites, tout Cananéens et méchants qu’ils étaient, se trouvaient à l’abri de ce saint nom. L’Éternel aurait été irrité contre Israël si ce serment avait été violé (Nombres 30:3), et l’on dû laisser vivre les Gabaonites. La violation de ce serment par Saül, bien longtemps après, attira sur Israël trois ans de famine, ce qui montre le prix du nom de l’Éternel et quel sûr abri l’on y trouve.
— Mais les Gabaonites eurent à subir le prix de leur mensonge. Ils furent comme des esclaves assujettis aux plus durs travaux.
— C’est vrai. La tache de leur faute resta imprimée sur eux. Mais ils se soumirent et nous ne voyons pas qu’ils aient jamais cessé d’être fidèles. Au contraire, il semble qu’à leur égard aussi, la grâce de Dieu a surabondé là où le mal avait abondé, Rom. 5:20. Leur labeur si rude était en partie pour le tabernacle de l’Éternel ; cela devait leur rappeler le nom qui les abritait contre la mort. Leur ville devint une ville de sacrificateurs (Josué 20:17), les ministres de la grâce ; et si, comme on le pense, ce sont eux qui portent plus tard le nom de Néthiniens (donnés), on les voit toujours associés aux lévites et serviteurs du temple, et revenant de la captivité avec le résidu d’Israël (1 Chron. 9:2 ; Esdras 7:7, 43 ; 8:20). On voit par ces passages et d’autres que les Néthiniens sont tout à fait assimilés au peuple. Dieu est abondant en grâce envers les plus grands pécheurs, et son Nom est une haute retraite et un refuge assuré (Ésaïe 12:4). Satan peut dresser ses pièges ; nous avons à y prendre garde, mais il fait un œuvre qui le trompe. Dieu est au-dessus de tout, et sa miséricorde se glorifie vis-à-vis du jugement (Jacques 2:13).
Bonne Nouvelle 1887 pages 163 à 173.
— Ces deux chapitres renferment la suite des victoires que Josué remporta sur les nations cananéennes, du sud au nord du pays, pour en achever la conquête.
— Il fallut pour cela bien du temps, n’est-ce pas ?
— Peut-être une dizaine d’années. Nous lisons : « Josué fit longtemps la guerre à tous ces rois-là » (11:18).
— Mais est-ce qu’au bout de ce temps-là il n’y eut plus du tout de Cananéens dans le pays ?
— Il en resta encore ; mais les victoires de Josué sur les plus puissants rois de Canaan, tant au nord qu’au midi, la défaite et la mort de trente et un de ces rois, la destruction de leurs armées et la prise de leurs villes et de leurs biens, avaient abattu toute la force des Cananéens, de sorte que l’on pouvait bien dire : « Josué prit tout le pays ». Israël pouvait s’y établir.
— N’était-ce pas un danger pour les Israélites que des Cananéens restent dans le pays ? Dieu n’avait-il pas commandé de les chasser tous ?
— Oui, l’Éternel avait dit : « Tu les détruiras entièrement » (Deut. 7:2) ; mais en même temps, il avait déclaré qu’il ne les détruirait pas tout d’un coup. Pour en voir la raison, lis Exode 23:29-30.
— « Je ne les chasserai pas devant toi en une année, de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi ; je les chasserai peu à peu devant toi, jusqu’à ce que tu croisses en nombre, et que tu hérites le pays ».
— Une guerre continuelle pour exterminer jusqu’au dernier Cananéen, aurait empêché de cultiver les champs et de détruire les bêtes féroces ; mais une fois la puissance des Israélites bien établie et la terreur du nom de l’Éternel répandue partout, « le pays se reposa de la guerre » et les Israélites purent commencer à s’occuper de travaux agricoles et de relever les villes détruites. Des Cananéens restaient bien encore dans le pays, mais disséminés et sans lien entre eux et sans grande puissance. Il y avait d’ailleurs une autre raison pour laquelle Dieu permettait que tous les Cananéens ne soient pas exterminés à la fois par Josué. En Juges 3:2-3, il est dit que l’Éternel laissa subsister des nations cananéennes pour éprouver par elles les Israélites qui n’avaient pas connu les premières guerres de Canaan, c’est-à-dire les enfants de ceux qui avaient fait la conquête du pays, afin qu’eux aussi apprennent ce que c’est que le combat. Mais l’ordre de combattre ces nations pécheresses et de les chasser entièrement subsistait toujours, ainsi que la défense de ne faire aucune alliance avec eux. Après la mort de Josué, les enfants d’Israël oublièrent cela, aussi tombèrent-ils dans le mal et attirèrent ainsi sur eux de terribles châtiments de la part de l’Éternel, comme nous l’apprend le livre des Juges.
— L’Éternel ne voulait pas que son peuple soit jamais lâche ou paresseux, ni qu’il manque de vigilance. Il devait aussi toujours être obéissant.
— Tu as raison et c’est ce qu’il veut aussi de nous. Tu sais qu’il y a dans l’église des époques particulières de bénédiction, que l’on nomme des réveils. L’Esprit de Dieu agit avec puissance pour rappeler aux âmes des vérités oubliées, pour ranimer la vie chez les chrétiens, et appeler des pécheurs au salut. Mais cela n’a pas lieu sans beaucoup d’opposition de la part de Satan et du monde. Il faut combattre. Ensuite vient un temps plus calme où l’opposition du monde semble cesser. Mais le monde est toujours le même ; il agit par ses attraits, et Satan par ses ruses. Dans ces temps de calme, il y a danger pour les chrétiens et surtout pour les jeunes, de se relâcher et de se laisser entraîner dans les plaisirs, les coutumes et les associations mondaines. Il faut donc continuer le combat avec une vigilance d’autant plus grande. Jamais le chrétien ne doit cesser d’être revêtu de toute l’armure de Dieu, contre les artifices du diable et les séductions du monde ; il doit toujours veiller et prier, et s’attacher à la parole de Dieu et au nom de Jésus (Éph. 6:11-18 ; 1 Jean 2:15-16 ; 2 Tim. 2:1, 3, 8 ; Apoc. 3:8).
Examinons maintenant nos chapitres. Quelle fut l’occasion de la nouvelle guerre des Cananéens contre les Israélites ?
— C’est la paix que les Gabaonites avaient faite avec Josué. Le roi de Jérusalem dit aux autres rois : « Montez vers moi, et aidez-moi, et frappons Gabaon ; car elle a fait la paix avec Josué et avec les fils d’Israël » (10:4).
— Nous voyons là la première conséquence de la faute commise par Josué et les anciens d’Israël en ne consultant pas l’Éternel au sujet des ambassadeurs gabaonites. Mais la grâce de Dieu s’élève au-dessus de tout. Les Gabaonites demandent du secours ; Josué ne peut les abandonner et monte de Guilgal avec tous les vaillants hommes d’Israël ; mais c’est avec l’approbation de l’Éternel. « Ne les crains pas », lui dit ce Dieu fidèle, « car je les ai livrés en ta main ; pas un d’entre eux ne tiendra devant toi ». Adoni-Tsédek et ses alliés étaient les ennemis d’Israël, et par conséquence de l’Éternel. Ainsi l’Éternel intervient directement en faveur de son peuple, comme à Jéricho.
— Tu veux parler de ces grosses pierres que l’Éternel fit tomber des cieux sur les Amorrhéens en déroute, n’est-ce pas ? Penses-tu que c’étaient des pierres ?
— C’était, je crois, une très forte grêle. On cite bien des exemples de chutes de grêlons pesant un quart de livre et même plus, capables de tuer un homme. Et Dieu, qui met en réserve « les trésors de la grêle … pour le temps de la détresse … pour le jour du combat et de la guerre » (Job 38:22-23), peut la faire tomber aussi forte et aussi grosse qu’il le veut.
— En Égypte aussi, l’Éternel fit tomber une grêle bien forte puisque Moïse avertit le Pharaon et ses serviteurs de faire rentrer les hommes et les bêtes de peur qu’ils ne soient tués. Il est dit aussi que les arbres en furent brisés, Exode 9:18-25.
— La grêle, ce fléau destructeur, est toujours dans l’Écriture l’expression d’un terrible jugement de Dieu.
— C’est sans doute pour cela que, dans l’Apocalypse, il est parlé plusieurs fois d’une forte grêle que Dieu fait tomber sur le monde méchant (Apoc. 8:7 ; 11:19 ; 16:21). Voyez aussi Ézéchiel 38:22.
— Quand maintenant la grêle vient à tomber, c’est une épreuve redoutée des agriculteurs, car une forte grêle peut en quelques minutes anéantir toute une récolte. Dieu la permet quelquefois pour éprouver et avertir les hommes, pendant que dure encore le temps de sa grâce et de son support. Mais que sera-ce, et combien terribles seront ses jugements quand le temps de sa colère sera venu (Apoc. 11:16-19).
— Les Amorrhéens devaient bien voir que l’Éternel combattait pour les Israélites ; car il fit dans cette journée une chose encore plus merveilleuse pour son peuple. Le soleil et la lune s’arrêtèrent à la voix de Josué afin qu’Israël pût achever de vaincre ses ennemis.
— Et remarque que c’est à la prière de Josué que l’Éternel agit ainsi dans sa puissance. « Josué parla à l’Éternel », est-il dit, et plus loin : « Et il n’y a point eu de jour comme celui-là, ni avant ni après, où l’Éternel écoutât la voix d’un homme ». Ainsi c’est la prière qui faisait mouvoir le bras de l’Éternel, du Créateur, pour suspendre le mouvement de la terre. Le peuple choisi de Dieu lui était si précieux que la nature entière, les astres les plus élevés sont subordonnés à son bien. Et sais-tu ce que l’Écriture dit de nous, chrétiens ?
— Non, je ne vois pas.
— L’apôtre Paul écrivait aux chrétiens de Corinthe : « Toutes choses sont à vous, et vous à Christ, et Christ à Dieu » (1 Cor. 3:23). Il dit aussi : « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8:28). Ne sommes-nous pas autant et même plus privilégiés que les Israélites ? Quelle consolation et quelle sécurité de savoir que tout ce qui arrive dans le monde a pour but le bien des enfants de Dieu ! Et quant à la prière, le Seigneur ne nous a-t-il pas dit : « Toutes les choses que vous demanderez au Père en mon nom, il vous les donnera » (Jean 16:23). Nous n’aurons pas à demander à Dieu d’arrêter le soleil et la lune dans leur course ; cela convenait pour le peuple terrestre. Mais nous pouvons demander avec confiance tout ce qui est selon la volonté de Dieu et concourt à sa gloire (1 Jean 5:14-15). Et nous sommes exhortés à ne nous inquiéter de rien, mais en toutes choses, à présenter nos requêtes à Dieu (Phil. 4:6). Avec toutes ces paroles encourageantes, nous pouvons marcher paisiblement vers le but, « gardés par la puissance de Dieu » (1 Pierre 1:5) qui est au-dessus de tout.
— J’ai entendu des gens dire que ce miracle de Josué était impossible, qu’il n’aurait pu avoir lieu sans que toute la terre eût été bouleversée. Je ne les ai pas bien compris, mais je me suis rappelée ce que le Seigneur a dit : « Toutes choses sont possibles pour Dieu » (Marc 10:27).
— C’est la seule réponse à donner, c’est la réponse de la foi. Celui qui a établi le soleil et la lune dans les cieux n’est-il pas le Maître absolu ? Celui qui a donné à la terre son mouvement de rotation qui fait que ces astres semblent se lever et se coucher, ne peut-il pas arrêter ce mouvement quand et comme bon lui semble, de manière même qu’il n’y ait aucune perturbation sur la terre ? Pouvons-nous limiter la puissance de Dieu ? Serait-il encore Dieu ? Non, non ! Nous pouvons dire avec Jérémie : « Ah, Seigneur Éternel ! Voici, tu as fait les cieux et la terre par ta grande puissance, et par ton bras étendu ; aucune chose n’est trop difficile pour toi » (Jérémie 32:17).
— C’est bien bon de connaître cette toute puissance de Dieu quand on sait que l’on est son enfant.
— Sans doute, mais comme nous sommes enclins, quand tout va bien, à oublier ce Dieu tout puissant et bon, et à nous appuyer sur nous-mêmes en nous attribuant quelque force, Josué et Israël doivent retourner à Guilgal où était le camp. Ce n’était pas seulement pour s’y reposer, mais pour s’y rappeler toutes les voies de Dieu à leur égard. Là, Dieu avait ôté l’opprobre d’Égypte de dessus eux ; là, le désert avait pris fin ; là, ils avaient planté le camp après avoir traversé le Jourdain, symbole de la mort, pour être introduits dans le bon pays ; là, ils avaient été circoncis, ils étaient devenus des hommes nouveaux, mis à part pour Dieu, afin de combattre les batailles de l’Éternel. Nous aussi, nous avons à nous rappeler constamment que nous ne sommes pas à nous-mêmes, que nous n’avons par nous-mêmes aucune force, et que nous avons à nous tenir pour morts au péché et au monde, et vivants uniquement en Christ pour Dieu. C’est le secret de la victoire sur le mal. L’apôtre Paul disait : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » (Galates 2:20). C’est pour nous comme Guilgal pour les Israélites.
— Je désire me souvenir de tout ceci quand Satan ou mon mauvais moi voudront m’entraîner au mal.
— Continuons notre histoire ! Josué fait aux cinq rois cananéens comme il avait fait au roi d’Aï. Il les fait pendre mais, au coucher du soleil, il fait détacher leurs cadavres et ordonne qu’on les jette dans la caverne où ils s’étaient cachés.
— C’est ce que la loi de Moïse demandait, n’est-ce pas ?
— Oui, la terre de Canaan était à l’Éternel, et elle ne devait pas être souillée par une chose maudite. Josué faisait bien de s’attacher à la parole de Dieu, et c’est aussi notre sécurité : nos victoires ne nous en dispensent pas. Nous voyons aussi l’encouragement que Josué donne au peuple et aux capitaines. Il ordonne à ceux-ci de mettre leurs pieds sur les cous des rois vaincus, et leur dit : « L’Éternel fera ainsi à tous vos ennemis ». Comment Josué pouvait-il dire cela si positivement ?
— Il avait confiance en l’Éternel.
— Oui. Eh bien, nous avons aussi notre Josué, Jésus, qui a vaincu notre grand ennemi et a mis sa puissance sous nos pieds (1 Jean 4:4 ; Jacques 4:7 ; 1 Pierre 5:9). Et bientôt le Dieu de paix le brisera entièrement (Rom. 16:20). La lutte sera finie ; nous serons avec Jésus dans le ciel d’où Satan aura été précipité (Apoc. 12:7-11).
— Ce sera un grand bonheur. En attendant, il nous faut continuer à combattre.
— C’est vrai. Retenons aussi dans nos cœurs les encouragements que le Seigneur nous donne, comme Josué le fit aux capitaines. « Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Éph. 6:10), dit l’apôtre. « Ne crains point, petit troupeau », a dit le Seigneur. Maintenant, que voyons-nous au chapitre 11 ?
— C’est une nouvelle ligne de peuples cananéens qui s’assemblent pour combattre Israël.
— Et c’est le dernier grand effort des ennemis contre le peuple de Dieu. Avec Adoni-Tsédek, c’étaient les nations du midi. Avec Jabin, roi de Hatsor, ce sont celles du nord. Toute la puissance du monde est contre les Israélites ; mais, tout comme les premiers, les derniers, bien que nombreux comme le sable de la mer, avec leurs chars et leurs chevaux, sont vaincus comme autrefois le Pharaon. L’Éternel les avait livrés entre les mains des Israélites, et Lui-même combattait pour eux, de sorte que le peuple pouvait dire : « Ceux-ci font gloire de [leurs] chars, et ceux-là de [leurs] chevaux, mais nous, du nom de l’Éternel, notre Dieu » (Psaume 20:7).
— Pourquoi l’Éternel commanda-t-il à Josué de détruire les chevaux et les chars des Cananéens ?
— L’Éternel ne voulait pas qu’une fois établi dans le pays, son peuple fût conquérant. Il voulait aussi qu’Israël comptât sur la force de son Dieu et non, comme les Égyptiens et les autres nations idolâtres, sur des moyens humains. Israël devait en tout être à part des autres peuples, et la loi de Moïse défendait de faire des amas de chevaux (Deut. 17:16).
— Il y a encore une chose : Josué brûla Hatsor. Cela ne nous est dit que de cette ville, de Jéricho et d’Aï. Pourquoi laissa-t-on subsister les autres villes ?
— Hatsor était la puissante capitale de plusieurs nations. Dieu ne voulait pas que le centre de la domination ennemie subsistât, et que son peuple fût tenté de s’y établir. L’arche dans le tabernacle était et devait demeurer le centre, le lieu de rassemblement pour Israël, et Dieu se réservait, une fois les guerres finies, de choisir un lieu pour sa demeure. Mais ce ne pouvait être Hatsor. Il reste encore une chose intéressante dans notre chapitre. Vois ce qui est dit des Anakins ou descendants d’Anak.
— C’étaient des géants qui avaient si fort effrayé les espions envoyés par le peuple. Ils disaient qu’auprès d’eux ils ne paraissaient que comme des sauterelles, Nombres 13:29-34).
— Eh bien ! Nous voyons que leur force et leur haute stature n’empêchent pas Israël de les détruire, de même que les hautes murailles n’avaient pu défendre les villes des Cananéens. Du moment que l’on marche avec Dieu, on ne connaît plus d’obstacles, car il n’y en a point pour Lui. On peut dire avec David : « L’Éternel est ma lumière et mon salut : de qui aurai-je peur ? L’Éternel est la force de ma vie : de qui aurai-je frayeur ? … Quand une armée camperait contre moi, mon cœur ne craindrait pas » (Ps. 27:1-3).
Bonne Nouvelle 1887 pages 184 à 192
— Nous parcourrons rapidement les dix chapitres qui suivent la conquête. Suis avec soin dans la Bible à mesure que nous étudions ces chapitres. Que trouvons-nous dans le chapitre 12 ?
— C’est un résumé de toutes les conquêtes faites par les Israélites et des victoires qu’ils ont remportées des deux côtés du Jourdain.
— Oui, une fois la conquête achevée, Josué pouvait compter les délivrances accordées par Dieu à son peuple ; et qu’est-ce que cela devait produire dans le cœur des Israélites ?
— Des actions de grâce, assurément.
— Sans doute. C’était l’accomplissement de ce qui avait été dit à Moïse. L’Éternel avait montré ce qu’il est, un Dieu fidèle et puissant, et Israël, établi dans le bon pays, pouvait compter ses victoires et bénir son Dieu. Un jour viendra pour nous aussi où, dans le repos du ciel, nous louerons notre Dieu pour tout ce qu’il aura fait pour nous. Maintenant qu’Israël était établi en Canaan, il restait une chose à faire. Lis le verset 7 du chapitre 13.
— « Maintenant, distribue ce pays en héritage aux neuf tribus, et à la demi tribu de Manassé ».
— C’est l’Éternel qui donne cet ordre à Josué devenu vieux, avancé en âge. Il restait bien encore un grand pays à posséder, celui des Philistins au midi, et celui des Sidoniens au nord, mais l’Éternel dit : « Moi, je les dépossèderai devant les fils d’Israël ». Le pays Lui appartenait, son peuple y était établi, et les ennemis qui y restaient devaient disparaître. Israël pouvait compter sur Sa parole. Les tribus de Ruben et de Gad, avec la demi tribu de Manassé, avaient leur héritage en deçà du Jourdain. Il fallait partager ce qui était au-delà du Jourdain entre les autres tribus. Vois au début du chapitre 14 quels sont ceux qui furent chargés de faire ce partage.
— C’est Josué, Éléazar, et les chefs des tribus.
— Nous trouvons le nom de ces derniers en Nombres 34. Ils avaient été désignés par l’Éternel lui-même, avec Josué et Éléazar. Et quant à la part du pays qui devait être donnée à chaque tribu, le sort en décidait comme l’Éternel l’avait commandé. Et l’Éternel dirigeait le sort. Salomon a dit : « On jette les sort dans le giron, mais toute décision est de par l’Éternel » (Prov. 16:33). Rien ne se fait par hasard, comme le pensent et le disent les hommes ; Dieu conduit tout, et pas même un petit oiseau ne tombe en terre sans sa volonté (Matt. 10:29). Quand il s’agit de son peuple d’Israël, l’Éternel voulait tout spécialement que rien ne soit laissé à la décision de l’homme, Lui-même réglait tout, et ainsi tout était parfait. Au commencement du chapitre 15, à qui échut le premier lot ?
— À la tribu de Juda.
— C’était dès lors la tribu royale dans la pensée de Dieu, celle où devait naître David et le Fils de David, le Seigneur Jésus (Gen. 49:8-12 ; 1 Chron. 5:1-2 ; comparez Apoc. 5:5). Voilà pourquoi elle obtient la première son héritage. Mais au chapitre 14 nous voyons qu’avant même que le lot soit donné à la tribu de Juda, un des fils de cette tribu est favorisé entre tous, et réclame et obtient son héritage.
— C’est Caleb, le courageux. Il l’avait bien mérité. Les fils de Juda viennent avec lui auprès de Josué, et Caleb rappelle ce qu’il a fait quand les autres espions décourageaient le peuple, mais que lui suivit pleinement l’Éternel et encouragea le peuple à monter hardiment contre les Cananéens. Alors Moïse lui promit de la part de l’Éternel qu’il posséderait en héritage le sol que ses pieds avaient foulés (Deut. 1:36) ; et maintenant, il vient réclamer pour lui ce pays de géants dont il n’a pas eu peur. Comme c’est beau de voir Caleb aussi fort et courageux à 85 ans qu’à 40. C’est Dieu qui l’avait soutenu.
— Sans doute. Caleb avait été fidèle, et Dieu honore et récompense toujours la fidélité. Il avait attendu patiemment pendant 40 ans dans le désert que Dieu accomplît sa promesse. Sa foi n’avait pas manqué, et l’Éternel lui a conservé toutes ses forces pour qu’il puisse jouir du pays. Il a la même force et la même vaillance. Il réalise ce que dit le prophète Ésaïe : « Ceux qui s’attendent à l’Éternel renouvelleront leur force ; ils s’élèveront avec des ailes, comme des aigles ; ils courront et ne se fatigueront pas, ils marcheront et ne se lasseront pas » (40:31). Comment se nommait la ville que Josué donna à Caleb ?
— Hébron. C’est là qu’Abraham avait vécu et enterré Sarah (Gen. 23:2, 19).
— Oui, et c’est là aussi qu’avaient été enterrés Abraham lui-même, Isaac et Jacob. Caleb était un vrai fils d’Abraham, croyant comme lui, et il reçoit comme récompense de sa foi la terre même où reposaient les patriarches qui avaient cru Dieu et s’étaient confiés en Lui. Nous aussi, nous sommes des enfants d’Abraham quand nous croyons comme lui, et nous jouissons de la bénédiction d’Abraham, non pas un héritage ici-bas, mais un héritage céleste (Gal 3:6, 7, 14, 29). Est-ce que Caleb put, sans difficulté, entrer en possession de son héritage ?
— Non. Les villes qu’il demandait étaient celles où il avait vu des géants, qui s’y trouvaient encore, et de plus c’étaient des villes fortes avec de hautes murailles. Il fallait combattre pour les prendre. Mais cela ne le décourage pas. Comme autrefois, il a confiance en l’Éternel et il dit : « L’Éternel sera avec moi, et je les dépossèderai, comme l’Éternel l’a dit ».
— Bien qu’il soit aussi vigoureux que dans sa jeunesse, il ne met pas sa confiance dans sa force, mais en l’Éternel. Et le psalmiste dit : « Bienheureux l’homme dont la force est en toi » (Ps. 84:5). C’est ce qui rend Caleb vainqueur des géants et de leurs trois chefs, Shéshaï, et Akhiman, et Thalmaï, enfants d’Anak, comme nous le voyons en Josué 15. Après cela, le pays se reposa de la guerre.
— Mais Caleb ne se contenta pas de Hébron, il voulut prendre une autre ville nommée Kiriath-Sépher. Et il promit de donner sa fille Acsa en mariage à celui qui s’emparerait de cette ville. Ce fut Othniel, son neveu qui eut cette gloire. Je pense qu’il devait être heureux d’avoir pour beau-père un serviteur de Dieu fidèle et vaillant comme Caleb.
— Je n’en doute pas, et Othniel était lui-même un homme que l’Éternel appréciait. Nous le retrouvons plus tard dans le livre des Juges. Il fut le libérateur des Israélites qui, à cause de leur infidélité, avaient été livrés au roi de Mésopotamie (Juges 3:5-11).
— La fille de Caleb ne fut pas contente de ce que son père lui avait donné quand elle épousa Othniel ; elle lui demanda une bénédiction. Que voulait-elle dire ?
— Je pense que les terres que Caleb lui avait données étaient sèches et avaient peu d’eau, étant tournées vers le midi, et Acsa en voulait de bien arrosées avec des sources d’eau. Caleb lui accorda avec largesse sa demande : il lui donna les sources du haut et celles du bas. Ainsi Dieu aussi donne à qui lui demande. À qui fut donné le second lot ?
— C’est aux chapitres 16 et 17. C’est aux fils de Joseph, c’est-à-dire à la tribu d’Éphraïm et à la demi tribu de Manassé. Y a-t-il aussi une raison pour que Joseph hérite avant les autres tribus ?
— Oui. Le droit d’aînesse avait été donné à Joseph, à la place de Ruben qui s’en était rendu indigne (1 Chron. 5:1-2), et des deux enfants de Joseph, ce fut le plus jeune Éphraïm qui hérita de ce droit d’aînesse (Gen. 48:14-20). Les enfants de Joseph, c’est-à-dire les hommes dont se composaient la tribu d’Éphraïm et la demi tribu de Manassé étaient nombreux mais, malgré leur nombre, ils ne purent pas déposséder les Cananéens. Ils les asservirent bien à payer un tribut, mais les Cananéens restèrent au milieu d’eux. D’où venait ce manque de force chez un peuple nombreux ?
— Ils aimaient mieux le repos que la guerre, et ils avaient oublié le commandement de l’Éternel. Peut-être aussi n’avaient-ils plus la même confiance en Lui ?
— Tu as raison. Ils se plaignirent à Josué de ce que le pays qu’il leur avait donné n’était pas assez grand pour eux, et Josué leur répondit qu’ils n’avaient qu’à conquérir la partie montagneuse et boisée que les Cananéens possédaient encore. Mais les fils de Joseph avaient peur des Cananéens et de leurs chariots de fer.
— Ils avaient donc oublié qu’ils avaient vaincu Jabin, roi de Hatsor qui avait aussi des chars de fer ?
— C’est probable. Nous oublions facilement ce que Dieu a fait pour nous. Que pouvait leur dire Josué ? Les encourager à combattre, en leur donnant l’assurance que, s’ils le faisaient, les Cananéens seraient chassés car c’était la volonté de Dieu. « Tu as une grande puissance … Tu dépossèderas le Cananéen, quoiqu’il ait des chars de fer » (17:17-18). Si l’on marche dans le chemin de Dieu, selon sa parole, on sera toujours fort. L’apôtre Jean écrivait aux jeunes gens : « Vous êtes forts, et la parole de Dieu demeure en vous, et vous avez vaincu le méchant » (1 Jean 2:14). Maintenant, dis-moi ce que nous apprend le commencement du chapitre 18.
— Les enfants d’Israël se rassemblèrent à Silo et ils y dressèrent le tabernacle. Ils l’avaient donc transporté de Guilgal. Mais dis-moi où est Silo.
— Silo est au nord de Jérusalem, au centre du pays, dans la tribu d’Éphraïm. « Silo » veut dire repos. Nous lisons encore une fois à ce sujet que le pays fut assujetti aux enfants d’Israël. Là où est la demeure de Dieu, là se trouve le repos. C’est pourquoi le psalmiste soupirait si ardemment après les tabernacles de l’Éternel (Ps. 84:1-4). Et nous, nous trouverons aussi le repos près de Jésus en attendant le repos de Dieu dans le ciel. Silo était maintenant le centre établi de Dieu pour rassembler son peuple. Ce n’était plus Guilgal, et le camp, et les combats, mais le repos au centre du pays après la lutte générale dans laquelle avait été abattue la force des Cananéens. Cependant, il y avait encore à agir et à lutter. Il restait sept tribus qui n’avaient pas reçu leur héritage. Josué leur dit : « Jusques à quand vous porterez-vous lâchement à aller prendre possession du pays que l’Éternel, le Dieu de vos pères, vous a donné » (Jos. 18:3). Dieu ne veut pas que son peuple soit paresseux, ni lâche. Pour jouir de ses bénédictions, il faut travailler et combattre. Voilà pourquoi, nous aussi, nous sommes exhortés à nous « fortifier dans le Seigneur », et à nous revêtir de « toute l’armure de Dieu », pour tenir ferme contre les artifices du diable (Éph. 6:10, 11). « Veillez, tenez ferme dans la foi ; soyez hommes, affermissez-vous », dit Paul (1 Cor. 16:13). Et encore : « Perfectionnez-vous » (2 Cor. 13:11). Que commanda Josué pour les sept tribus ?
— Il ordonna que l’on choisisse trois hommes de chaque tribu pour faire le relevé du pays, puis qu’on fasse sept parts et Josué donna à chaque tribu la part que le sort lui assignait. Ainsi chaque tribu eut sa part assignée de Dieu et limitée par Lui, de sorte que nul ne pouvait se plaindre. Après tous, Josué, le vieux combattant qui avait si longtemps conduit les batailles de l’Éternel, eut aussi son héritage au milieu de sa tribu, celle d’Éphraïm. Ce fut la ville de Thimnath-Sérakh. Il restait encore deux choses à faire ; tu peux les trouver dans les chapitres 20 et 21.
— Dans le chapitre 20, l’Éternel commanda à Josué de dire aux enfants d’Israël qu’ils choisissent trois villes de refuge pour que le meurtrier involontaire pût s’y enfuir. Tu m’as déjà parlé de ces villes. Kédesh était au nord ; Sichem au centre, et au midi c’était Hébron, la ville de Caleb. Et dans le chapitre 21, les Lévites viennent demander qu’on leur donne des villes pour y habiter, comme l’Éternel l’avait commandé.
— Tout était donc établi et ordonné dans le pays de Canaan, selon la parole de l’Éternel. Lis maintenant les versets 43-45 du chapitre 21.
— « Et l’Éternel donna à Israël tout le pays qu’il avait juré de donner à leurs pères ; et ils le possédèrent, et y habitèrent. Et l’Éternel leur donna du repos à l’entour, selon tout ce qu’il avait juré à leurs pères ; et, de tous leurs ennemis, pas un homme ne tint devant eux ; l’Éternel livra tous leurs ennemis entre leurs mains. Il ne tomba pas un mot de toutes les bonnes paroles que l’Éternel avait dites à la maison d’Israël : tout arriva » (Jos. 21:43-45).
— L’Éternel, le Dieu fidèle, avait accompli envers son peuple tout ce qu’il avait promis. Sa grâce les avait choisis, sa sagesse les avait conduits, sa patience les avait supportés et sa puissance les avait gardés et établis dans le bon pays. Pour nous aussi, nous pouvons compter que le Dieu de toute grâce, qui nous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus, lorsque nous aurons souffert pour un peu de temps, nous rendra lui-même accomplis, nous affermira, nous fortifiera et nous établira sur un fondement inébranlable (1 Pierre 5:10).
Bonne Nouvelle 1887 pages 204-211
— Les quarante mille guerriers des tribus de Ruben, de Gad et de la demi tribu de Manassé avaient fidèlement aidé leurs frères des autres tribus à conquérir le pays de Canaan. Ils avaient ainsi obéi à ce que l’Éternel leur avait commandé (Nom. 32:17, 27, 29 ; Jos. 1:12-18 ; 4:12-13). Maintenant que leurs frères sont établis et en repos, Josué leur dit : « Retournez et allez dans vos tentes, dans le pays de votre possession, que Moïse, serviteur de l’Éternel, vous a donné de l’autre côté du Jourdain » (22:4). Et il les bénit et les renvoya, mais non sans leur avoir fait une sérieuse recommandation. Peux-tu me dire laquelle ?
— Oui, c’est au verset 5 : « Seulement, prenez bien garde à pratiquer le commandement et la loi que vous a commandés Moïse, serviteur de l’Éternel, pour aimer l’Éternel, votre Dieu, et marcher dans toutes ses voies, et garder ses commandements, et pour vous attacher à lui, et pour le servir de tout votre cœur et de toute votre âme ».
— Quelle belle exhortation, n’est ce pas ? Pratiquer ce que l’Éternel, leur Dieu, avait commandé, marcher dans ses voies, l’aimer, s’attacher à Lui, le servir de tout leur cœur : c’était la condition indispensable pour qu’ils jouissent de la bénédiction. En faisant cela, ils montraient aussi qu’ils faisaient bien partie de son peuple. L’obéissance à Dieu est ce qui doit toujours caractériser ceux qui disent Lui appartenir et c’est la preuve qu’ils l’aiment (1 Jean 2:3-5 ; Jean 14:21, 23, 24). Les Rubénites et leurs compagnons avaient d’autant plus besoin de prendre à cœur cette exhortation qu’ils étaient de l’autre côté du Jourdain.
— Ces guerriers devaient être heureux de n’avoir plus à combattre et de se reposer après ces longues guerres, et aussi de retrouver leurs familles.
— Assurément. Ils avaient fait preuve de renoncement et de dévouement, mais Dieu ne les laisse pas sans récompense. C’est ainsi qu’il agit aussi envers tous ceux qui le servent. Lis 1Cor. 15:58 ; 3:8. Ces guerriers rapportaient avec eux de grandes richesses qui leur étaient échues comme part du butin fait sur les ennemis de l’Éternel. Et Josué leur recommande de les partager avec leurs frères qui étaient restés de l’autre côté du Jourdain pour garder et protéger leurs troupeaux, leurs femmes et leurs enfants.
— C’était bien juste.
— Oui, mais notre cœur naturel est égoïste. Il aime garder pour lui et ne désire pas partager ce qu’il regarde comme un fruit de son labeur. Ces guerriers auraient pu oublier que les autres avaient aussi travaillé, quoique moins brillamment. Lis 1 Samuel 30:21-25. La recommandation de Josué était bien nécessaire. En la suivant, les jalousies qui auraient pu surgir entre ceux qui revenaient et ceux qui étaient restés, se trouvaient coupées dans leur racine. Josué manifestait la sagesse que donne l’Esprit de Dieu qui était en lui (Nombres 27:18 ; Deut. 34:9). Les Rubénites, Les Gadites et la demi tribu de Manassé s’en retournèrent donc dans leurs possessions au-delà du Jourdain. Mais, avant de se séparer pour s’en aller chacun dans sa famille, que firent-ils ?
— Ils bâtirent près du Jourdain un autel de grande apparence.
— La suite de l’histoire nous montre quel était leur but. Mais les autres tribus l’ignoraient, et quand la nouvelle de l’érection de cet autel leur parvint, les enfants d’Israël craignirent que ce ne fût pour y offrir des sacrifices, ce qui aurait été désobéir aux commandements de l’Éternel qui avait son autel à Silo où était le tabernacle (Deut. 12:11-14), et ils s’assemblèrent pour faire la guerre à ceux qu’ils pensaient coupables. Ils se rappelaient comment, pour le péché d’Acan, tout Israël avait souffert, et ils voulaient ôter le mal d’au milieu d’eux.
— Mais avant de s’assembler pour faire la guerre, ils auraient dû s’informer auprès de leurs frères et leur demander pourquoi ils avaient fait cela.
— C’est ce qu’ils font. Il ne faut jamais condamner quelqu’un sur les apparences. Mais les Rubénites et leurs compagnons n’avaient pas eu raison d’ériger un autel sans dire à leurs frères pourquoi ils le faisaient. Ils n’avaient pas non plus d’ordre de l’Éternel. Nous sommes exhortés à nous abstenir de toute forme de mal. Et nous voyons chez les autres Israélites un grand zèle pour l’Éternel et une grande crainte d’attirer sur le peuple sa défaveur par quelque désobéissance. Que firent les enfants d’Israël avant de monter contre leurs frères ?
— Ils envoyèrent « Phinées, fils d’Éléazar, le sacrificateur », avec dix princes, un de chaque tribu, pour parler aux Rubénites, aux Gadites et à ceux de la demi tribu de Manassé.
— Te rappelles-tu quelque chose de Phinées ?
— Oui, c’est lui qui se montra plein de zèle et d’énergie pour l’Éternel quand les Israélites étaient tombés dans l’idolâtrie, Nombres 25 ; et je pense que c’est à cause de son caractère décidé pour l’Éternel qu’il fut choisi pour cette mission. Mais il me semble que lui et les autres les accusent trop vite d’avoir commis un crime et de s’être rebellés contre l’Éternel, au lieu de leur demander d’abord pourquoi ils avaient bâti l’autel.
— En effet. Peut-être auraient-ils dû le faire. Mais les Rubénites et leurs compagnons n’avaient rien dit à leurs frères, et ceux-ci, en voyant un autel, ne pouvaient que supposer que c’était pour sacrifier. Or, il ne devait y avoir qu’un autel, comme il n’y avait qu’un seul Éternel, leur Dieu, et un seul peuple. C’est pourquoi les envoyés des fils d’Israël disent : « Ne vous rebellez pas contre l’Éternel, et ne vous rebellez pas contre nous, en vous bâtissant un autel outre l’autel de l’Éternel, notre Dieu » (22:19). De même aujourd’hui, les chrétiens devraient se souvenir qu’ils sont d’un seul corps, étant baptisés d’un seul et même Esprit, et que par conséquent il ne peut y avoir qu’une seule table du Seigneur (Éph. 4:4 ; 1 Cor. 12:13 ; 10:17). On voit, hélas, combien c’est oublié. Les envoyés des enfants d’Israël étaient jaloux que l’unité du peuple fût soigneusement gardée, aussi offrent-ils à leurs frères, si leur terre avait été souillée, de passer de l’autre côté du Jourdain, dans le pays de l’Éternel où était son tabernacle. Là, ils n’auraient pas la tentation d’élever un autre autel.
— C’était beau et généreux de leur part car le pays était déjà très petit. Mais comment le pays des deux tribus et demie aurait-il pu être souillé ?
— Peut-être par l’autel s’il avait été élevé pour sacrifier. Désobéir à Dieu est une souillure. Remarque le nom qui est donné au pays de l’autre côté du Jourdain. Il est la possession de l’Éternel, donnée à son peuple. Et quel beau privilège avaient ceux qui y habitaient : le tabernacle de l’Éternel y était. Les Rubénites et leurs compagnons, en restant de l’autre côté du Jourdain, avaient perdu cet avantage. Ce n’est qu’en demeurant sur le terrain de Dieu, là où il a mis son nom, que l’on est parfaitement heureux. Toutefois le cœur des Rubénites et de ceux qui étaient avec eux était sincèrement attaché à l’Éternel, comme nous le verrons. Tu peux aussi remarquer combien le souvenir des jugements de Dieu sur les coupables était puissant dans l’esprit des Israélites. Ils rappellent à leurs frères de l’autre côté du Jourdain deux faits qui montraient que Dieu ne peut tolérer le mal au milieu de son peuple. Peux-tu me les dire ?
— L’un, c’est leur chute dans l’idolâtrie au pays de Moab, avant qu’ils ne passent le Jourdain, et l’autre c’est le péché d’Acan qui avait pris de l’interdit.
— Rappeler cela aux Rubénites et à leurs compagnons, c’était leur dire que Dieu ne peut tolérer qu’on se détourne de Lui, et ensuite que le crime d’un seul attirait le châtiment sur tout le peuple, s’il n’était pas jugé. Cela justifiait le zèle des fils d’Israël. Mais que répondent ceux qui étaient accusés ?
— Ils prennent l’Éternel à témoin, que l’autel n’avait pas été élevé pour offrir des sacrifices, mais comme un témoignage entre eux et les autres tribus, qu’eux aussi appartenaient au peuple de l’Éternel, et qu’ainsi plus tard leurs enfants après eux auraient le privilège d’aller offrir leurs sacrifices sur l’autel des holocaustes devant le tabernacle.
— Ainsi le cœur de ces Israélites était attaché sincèrement à leur Dieu. Bien loin de vouloir se détourner de Lui, ils craignaient que leur droit à faire partie du peuple de l’Éternel leur soit nié. Leur crainte provenait de la position qu’ils occupaient de l’autre côté du Jourdain, mais ils désiraient servir Dieu comme Josué le leur avait recommandé.
— Mais comment un autel pouvait-il être un témoin du fait qu’ils faisaient partie du peuple d’Israël ?
— Dans ces temps anciens, il arrivait souvent que l’on dressait une pierre ou qu’on élevait un monument comme signe et mémorial d’une convention ou d’un traité fait entre deux parties. On le faisait aussi pour rappeler un évènement mémorable. Ainsi Jacob avec Laban dressent un monceau de pierres comme signe du traité de paix qu’ils avaient fait. Jacob aussi avait élevé une pierre à Béthel comme souvenir de la vision qu’il avait eue, et Josué élève un monceau de pierres à Guilgal et un autre dans le Jourdain pour rappeler la merveilleuse intervention de l’Éternel en faveur de son peuple. Josué dressa aussi une pierre en témoignage que le peuple s’était engagé à servir l’Éternel (Gen. 31:45-54 ; 28:18 ; Josué 4 ; 24:26). L’autel près du Jourdain témoignait que les Rubénites et les autres avaient accompagné leurs frères et les avaient aidés dans leurs combats, et qu’ils ne formaient avec eux qu’un seul peuple adorant le même Dieu. Nous voyons combien les envoyés furent satisfaits de la réponse des Rubénites et de leurs compagnons. De part et d’autre, le cœur était droit devant Dieu. Au lieu de s’irriter des craintes de leurs frères, Les Israélites de l’autre côté du Jourdain leur répondent avec calme. Ainsi se vérifia la parole du sage : « Une réponse douce détourne la colère » (Prov. 15:1). Phinées, de son côté, reconnaît leur innocence. Il est heureux de voir que l’Éternel est au milieu de son peuple et qu’Israël n’a pas été souillé par l’idolâtrie.
— C’est bien beau. Comme on est heureux de voir que l’assemblée toute entière des fils d’Israël ayant appris ces bonnes nouvelles, en bénit Dieu.
— C’est bien vrai ! La paix était ainsi fermement établie entre les diverses tribus ; l’autel était témoin pour tous que l’Éternel était Dieu. Cela me rappelle ce que nous trouvons dans les Actes des apôtres. L’apôtre Pierre, à l’occasion de la conversion de Corneille, avait été accusé à Jérusalem d’être entré chez des gens des nations et d’avoir mangé avec eux. Mais quand Pierre leur eut simplement répondu comment il avait agi en tout d’après l’ordre du Seigneur, l’assemblée chrétienne glorifia Dieu d’avoir aussi sauvé des gens des nations, et la joie et la paix remplirent tous les cœurs (Actes 11:1-18).
Bonne Nouvelle 1887 pages 229 à 238
— Nous voici arrivés à la fin de cette belle histoire de Josué, introduisant les Israélites dans la terre promise. Il était devenu vieux ; il savait qu’il allait les quitter et il voulait donner au peuple qu’il avait conduit un dernier témoignage, une dernière exhortation. Cela ne te rappelle-t-il pas un autre serviteur de Dieu faisant aussi ses adieux à ceux qu’il avait enseignés ?
— Moïse bien sûr, mais je crois que tu veux plutôt parler de l’apôtre Paul quand il faisait ses adieux aux anciens de l’assemblée d’Éphèse.
— En effet, et l’on peut dire qu’il les faisait à l’Assemblée toute entière. Son discours, comme celui de Josué, rappelle les grâces que Dieu avait faites à l’Assemblée, signale les dangers auxquels elle serait exposée et renferme les directions pour y échapper (Actes 20:17-38). Mais occupons-nous de nos chapitres. Nous y voyons que Josué rassemble deux fois tout Israël avec ses conducteurs pour leur adresser ses exhortations. La première fois il commence par leur rappeler ce que l’Éternel avait fait pour eux en les introduisant dans la terre de Canaan malgré leurs ennemis. Dieu avait combattu pour eux et Josué leur avait partagé le pays. Mais tout était-il fini ?
— Non, il leur restait encore des nations à déposséder. Mais Josué leur assure que l’Éternel les chasserait de devant eux et qu’ils pendraient possession de leurs pays. L’Éternel l’avait dit et il ne peut mentir.
— Oui, Dieu est fidèle. Si Josué devait leur manquer, Dieu ne les laisserait pas. C’est ainsi que l’apôtre Paul, mis en prison et éloigné des Philippiens, leur dit : « De même que vous avez toujours obéi, non seulement comme en ma présence, mais beaucoup plus maintenant en mon absence, travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement : car c’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil. 2:12-13). Ainsi, nous avons toujours à obéir, combattre et travailler, mais c’est Dieu qui opère en nous.
— C’est une bien grande consolation et cela nous encourage et nous fortifie. Aussi Josué dit aux Israélites : « Fortifiez-vous ».
— L’Éternel lui avait adressé la même parole au commencement de son ministère (1:6, 7, 9), et maintenant qu’il a fait l’expérience de la fidélité de Dieu, il exhorte les Israélites à faire comme lui. Nous sommes aussi pressés par l’apôtre à nous fortifier dans la puissance du Seigneur (Éph. 6:10), pour demeurer fermes dans la lutte contre le mal. Nous n’avons aucune force par nous-mêmes, mais la force de Dieu est pour nous. Seulement, qu’ajoute Josué après leur avoir dit de se fortifier ?
— D’être fidèles à garder et à pratiquer ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse.
— C’était leur sauvegarde. L’Éternel l’avait aussi recommandé à Josué, et c’est ce que l’apôtre Paul dit aux anciens de l’assemblée d’Éphèse : « Je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce » (Actes 20:32). Bien d’autres passages nous exhortent à garder et à pratiquer la parole de Dieu (Luc 8:21 ; Jacques 1:22). Et cela nous est nécessaire à cause des dangers qui nous entourent. Quel est celui contre lequel Josué met en garde les Israélites ?
— C’est de ne pas entrer parmi les nations qui restaient et de ne pas servir leurs dieux, de ne pas même les nommer.
— Ils devaient garder leur place de séparation entière de tout le mal qui les entourait ; et c’est ce que nous avons aussi à faire à l’égard du monde au milieu duquel nous vivons. « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde », disait l’apôtre. Et Paul exhorte les Éphésiens à ne pas même nommer les choses malséantes (1 Jean 2:15-17 ; Éph. 5:3-4). Combien les jeunes chrétiens ont à être en garde contre le langage frivole ou même licencieux, contre les lectures profanes, et contre les divertissements du monde ! En disant aux Israélites de rester séparés de ce qui pouvait les conduire à l’idolâtrie, Josué leur montre en même temps à qui ils devaient s’attacher.
— C’était à l’Éternel, leur Dieu, qui les avait si merveilleusement aidés, qui avait été avec eux dans leurs combats.
— S’attacher à Dieu est, en effet, ce qui garde le cœur. Aussi Josué dit : « Prenez bien garde à vos âmes pour aimer l’Éternel, votre Dieu » (Josué 23:11). Tant que les Israélites avaient devant leurs yeux et dans leur âme la grandeur, la bonté, la puissance de l’Éternel, quel attrait pouvaient avoir les dieux des nations ? De même, aussi longtemps que nous avons devant nous l’amour, la grâce et l’œuvre de Jésus pour nous, nous serons préservés des influences fatales du monde. Aussi Jésus nous exhorte en disant : « Faites-vous …un trésor … dans les cieux, …car là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur » (Luc 12:33-34). Mais Josué leur dit : « Prenez garde ». Ils avaient à veiller pour ne pas être surpris. Et c’est ce que le Seigneur Jésus dit aussi à ses disciples et à nous-mêmes : « Et prenez garde à vous-mêmes » (Luc 21:34). Nous avons à être comme des sentinelles attentives, veillant pour que rien ne s’introduise en nous qui détournerait nos cœurs de Christ. Qu’est-ce que Josué dit encore aux Israélites pour les engager à être fidèles ?
— S’ils s’allient aux nations païennes et servent leurs dieux, la colère de l’Éternel s’embrasera contre eux et il les détruira.
— C’est ainsi que se termine le premier rassemblement du peuple pour entendre les solennels avertissements de Josué. C’est toujours la voix de la loi disant : Fais cela et tu vivras, sinon tu périras. La loi ne donne pas une nouvelle nature et des affections nouvelles pour s’attacher à Dieu, elle ne donne pas la force pour garder sa parole. La grâce seule, en Christ, fait de nous de nouvelles créatures (2 Cor. 5:17). Aussi les Israélites firent-ils la triste expérience de ce qu’est l’homme sous la loi. Mais passons au chapitre 24 où nous trouvons la dernière convocation du peuple. Elle est plus solennelle que la première. Il est dit en parlant d’eux tous : « Ils se tinrent devant Dieu ». Dieu était témoin dans cette assemblée. Alors Josué, au nom de l’Éternel trace devant le peuple, depuis le commencement, le tableau de toutes les voies de grâce de l’Éternel envers eux.
— Et ce qui me frappe c’est que leurs pères, et même Térakh le père d’Abraham, étaient des idolâtres.
— Oui ; bien peu après le déluge, Satan avait conduit les hommes à adorer de faux dieux, et c’est frappant de voir que ces patriarches, alors que Sem, témoin du déluge, vivait encore, se laissent entraîner dans cette aberration. Mais tel est le cœur de l’homme, après comme avant le déluge, mauvais en tout temps. Par l’histoire de Laban, nous voyons que Rachel emporta des idoles qui demeurèrent dans la famille de Jacob (Gen. 31:19, 30, 34 ; 35:2, 4), et par le verset 14 de notre chapitre, nous voyons, hélas, que les Israélites les avaient conservées, sans doute, comme on le fait de nos jours sous prétexte de vénération pour le culte de leurs pères. C’est du sein de cette idolâtrie que l’Éternel, dans sa grâce, appela et fit sortir Abraham pour être le père d’un peuple à part des nations et dont Lui, l’Éternel, serait le Dieu.
— Et c’est Lui qui prit soin d’Isaac et de Jacob et du peuple en Égypte, qui délivra les Israélites en leur faisant passer la mer Rouge, qui les conduisit à travers le désert et les établit enfin dans le pays de Canaan. Comme l’Éternel avait été bon, patient et miséricordieux envers eux !
— C’est bien vrai. Sa grâce avait été merveilleuse envers ce peuple. Elle avait même tourné en bénédiction la malédiction que Balaam prononçât contre eux : « Il vous bénit expressément », dit Josué (Jos. 24:10). L’Éternel, en Canaan, avait marché devant eux pour détruire leurs ennemis. Sans Lui, qu’auraient-ils pu faire ? Rien ; ce n’était pas leur épée et leur arc, leur propre force, qui les avaient mis en possession des villes qu’ils n’avaient pas bâties et des arbres qu’ils n’avaient pas plantés. L’Éternel, dans sa miséricorde, avait tout opéré pour eux, et les avait comblés de bénédictions.
— C’est pour cela qu’ils auraient été bien ingrats de ne pas servir l’Éternel seul. Les idoles n’auraient pas pu faire tout ce bien.
— Josué les exhorte à craindre l’Éternel et à le servir en vérité et en intégrité, c’est-à-dire sans partage et sans double cœur. Pour cela, il leur fallait se séparer des dieux de leurs pères qu’ils avaient encore au milieu d’eux. L’Éternel est un Dieu jaloux, on ne peut le servir et garder des idoles ; c’est une abomination devant Lui. Et pour nous le Seigneur nous dit que l’on ne peut servir deux maîtres, que l’on ne peut servir Dieu et Manon, c’est-à-dire Dieu et le monde et ses convoitises (Luc 16:13). Dieu veut un cœur décidé, il n’admet point de partage. Si les Israélites ne voulaient pas servir l’Éternel, ils avaient de quoi choisir : il y avait assez d’idoles, soit celles de leurs pères soit celles des Amorrhéens. Quand on ne veut pas servir Dieu, il y a assez de voies de péché, de vanité, de faux plaisirs ; c’est la voie large, on y trouve tout ce que l’on veut, sauf Dieu, mais elle aboutit à la perdition (Matt. 7:13). Pour Josué, son choix était fait, son cœur décidé ; il connaissait et aimait l’Éternel : « Mais moi et ma maison », dit-il, « nous servirons l’Éternel » (Jos. 24:15), que les autres fassent comme ils veulent, qu’ils aillent là où leurs cœurs les portent.
— Quelles belles paroles ! J’aimerais bien avoir un cœur décidé comme celui de Josué.
— Celui que Josué aimait et avait choisi pour son Dieu est toujours le même et, si tu le lui demandes, il te fera la grâce d’être décidée comme Josué, et de pouvoir dire comme Paul : « Je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, … et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ » (Phil. 3:8).
— Mais le peuple voulait aussi servir l’Éternel.
— C’est vrai. Mais, tandis que Josué avait toujours été un fidèle serviteur de Dieu, depuis le jour où nous le voyons paraître sur la scène (Ex. 17:9 ; 24:13 ; 33:11 ; Nom. 14:6 ; etc.), un homme en qui était la vie de Dieu, le peuple par ses rébellions fréquentes avait montré ce qu’il était, « un peuple de col roide », comme Dieu le dit à plusieurs reprises. Les Israélites, touchés par le souvenir de ce que l’Éternel avait fait pour eux, avaient bien, en ce moment là, un sincère désir de servir le Dieu qui les avait conduits et gardés. Mais ils auraient dû se rappeler leur faiblesse et leurs manquements et ne pas compter sur eux-mêmes. Aussi, que leur dit Josué après leur déclaration de vouloir servir l’Éternel ?
— Il leur dit : « Vous ne pourrez pas servir l’Éternel car il est un Dieu saint, il est un Dieu jaloux » (Jos. 24:19). Cela m’a bien étonné en le lisant.
— Josué les met à l’épreuve ; il veut qu’ils sondent leur cœur ; ils ne se connaissaient pas ; ils croyaient avoir de la force et de la bonté en eux-mêmes. Josué leur dit : « Il est un Dieu saint », il ne peut tolérer le péché, êtes-vous capables de répondre à cette exigence de sa sainteté ? « Il est un Dieu jaloux », il ne souffrira pas, sans le punir, que votre cœur se tourne vers les idoles. Voyez à quoi vous vous engagez. Leurs pères avaient dit : « Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons » (Ex. 19:8). Et, quelques jours après, Dieu leur dit : « Tu ne te feras pas d’images taillées », et ils font le veau d’or pour l’adorer. Ils auraient dû apprendre et reconnaître leur incapacité pour faire le bien.
— Je crois comprendre. Ils auraient dû d’abord chercher leur force en Dieu et lui demander de les garder.
— Cela me rappelle l’histoire de ce scribe qui dit au Seigneur : « Maître, je te suivrai où que tu ailles ». Jésus ne lui dit pas de ne point le suivre, mais il répond : « Le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Mat. 8:19, 20). C’est comme s’il lui avait dit : Examine bien si tu pourras me suivre dans ce dénuement absolu. Le scribe exprime un bon sentiment, mais les bons sentiments ne suffisent pas, il faut la vie et la force de Dieu et la dépendance de Lui. Mais que fait le peuple, après que Josué les a avertis solennellement qu’ils étaient témoins contre eux-mêmes, que c’était bien de leur libre choix qu’ils voulaient servir l’Éternel ?
— Ils répètent encore deux fois qu’ils serviront l’Éternel et lui obéiront. Et Josué leur dit encore une fois d’ôter les dieux étrangers qui étaient au milieu d’eux. C’étaient la première preuve d’obéissance, n’est-ce pas ?
— Oui, c’est ce qui devait prouver la sincérité de leur cœur. Laisser le mal, se séparer du péché est la première chose que Dieu réclame (És. 1:16 ; Actes 22:40). Ont-ils ôté les idoles du milieu d’eux ? Ou ont-ils cru pouvoir servir l’Éternel en les gardant ? Cela n’est pas dit. Mais la suite de leur histoire nous montre avec quelle facilité ils se sont toujours détournés de l’Éternel pour servir les faux dieux.
— Que signifie la pierre que Josué dressa ?
— D’abord, remarque que tout ce que Josué avait dit au peuple fut écrit dans le livre de la loi de Dieu. Ce livre était gardé dans le sanctuaire. Ensuite, cette pierre était dressée auprès du sanctuaire, de sorte qu’en la voyant, les Israélites devaient toujours se dire : « Nous avons promis de servir l’Éternel, et cela est écrit dans le livre de le loi de Dieu ». Leurs consciences devaient être exercées par ce témoin muet. Les Israélites étaient ainsi tenus sous une obligation d’obéissance et, s’ils désobéissaient, ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes lorsque le châtiment de Dieu les atteignait. La pierre dressée était un témoin contre eux s’ils devenaient des transgresseurs.
Josué, serviteur de l’Éternel, avait accompli sa tâche. Il mourut dans son héritage et y fut enterré. Il était de la tribu d’Éphraïm, à qui appartenait le droit d’aînesse, comme Caleb, son fidèle compagnon, était de Juda, la tribu royale. En l’un avait été l’Esprit pour conduire le peuple ; en l’autre avait brillé la foi qui s’empare des promesses.
— Que c’est beau de voir ces hommes de Dieu marcher si fidèlement ! En lisant leur histoire, on désire marcher comme eux.
— Dieu nous l’accordera si nous regardons à Lui. La foi de Joseph est aussi rappelée. Il avait cru à la parole de Dieu qui disait que les enfants d’Israël ne resteraient pas en Égypte, et il avait recommandé d’emporter ses os quand ils en sortiraient. C’est ce qu’ils firent (Gen. 50:24-26 ; Ex. 13:19), et nous le voyons maintenant reposer dans la terre que Jacob avait achetée au milieu des descendants de son Fils Éphraïm. En effet cette histoire de Dieu et des siens est merveilleuse. Qu’il nous donne d’avoir aussi cette foi ferme en ses paroles. Quelle est la dernière chose qui nous est rapportée dans ce beau chapitre ?
— Qu’Éléazar, fils d’Aaron, mourut aussi.
— Ainsi les principaux serviteurs de Dieu, témoins de la sortie d’Égypte, des scènes du désert et de l’entrée en Canaan avaient disparu ; une autre ère commençait pour Israël établi en Canaan et un autre livre nous racontera s’ils gardèrent leur promesse de servir l’Éternel.