Ladrierre Famille
Périodique mensuel La Bonne Nouvelle 1883
Table des matières :
1 - Israël dans la servitude — Exode 1
2 - Le petit enfant sauvé des eaux — Exode 2:1-10
3 - Moïse devenu grand — Exode 2:8-15
4 - Moïse à Madian — Exode 2:15-25
5 - L’appel de Moïse — Exode 3
6 - L’appel de Moïse — Exode 4
7 - La lutte de Pharaon contre Dieu : les plaies d’Égypte — Exode 7 à 10
8 - La lutte de Pharaon et de Satan contre Dieu dans l’Ancien et le Nouveau Testament
9 - La lutte de Pharaon contre Dieu — La ruine finale de Satan (2 Thes. 2 ; Apoc. 12 et 20)
— Avant de lire ensemble le livre qui suit le Lévitique, j’aimerais revenir avec toi sur quelques parties du livre de l’Exode.
— Peux-tu me dire d’abord ce que signifie Exode
?
— Il veut dire sortie
, et on a donné ce nom au second livre
de Moïse parce qu’il rapporte le grand événement de la sortie d’Égypte des enfants
d’Israël ; mais il renferme bien plus que cela. Pour que les Israélites puissent
sortir d’Égypte et être le peuple de Dieu, il fallait qu’ils fussent délivrés. Nous
avons là l’histoire de leur rédemption, de leur sortie d’Égypte et de ce que Dieu
a fait pour eux comme étant son peuple au milieu duquel il voulait habiter.
— Et que veut dire « rédemption » ?
— Ce mot signifie rachat
. Les enfants d’Israël furent rachetés,
d’abord sauvés du jugement à cause du sang de l’agneau de Pâque mis sur les
portes, puis complètement délivrés de leurs ennemis au passage de la mer Rouge.
C’est là la rédemption. Ils appartiennent alors à Dieu comme son peuple. De même
pour nous, le sang de Christ nous sauve de la colère à venir et par lui aussi, nous
sommes parfaitement délivrés de la puissance de nos ennemis.
— Je me rappelle maintenant ce que tu m’as dit à ce sujet. Je vois dans ce premier chapitre que nous avons lu combien les Israélites étaient malheureux ; pourquoi le roi étai-il si irrité contre eux, ils ne lui avaient fait aucun mal ?
— Non ; mais il les craignait. Les enfants d’Israël étaient devenus très nombreux, selon ce que l’Éternel avait promis à Abraham (Genèse 15:5 ; 22:17). Le roi d’Égypte vit qu’ils étaient plus puissants que les Égyptiens ; il eut peur qu’ils ne partent un jour d’Égypte, ce qui aurait été une grande perte pour lui parce que les Israélites étaient riches en troupeaux, et il voulut d’abord non pas les faire périr mais les affaiblir. Dans le fond, c’était s’opposer à Dieu qui ne voulait pas que son peuple restât en Égypte. Pourrais-tu dans ce chapitre me dire un passage qui montre pourquoi le roi d’Égypte ne craignait pas l’Éternel ?
— Peut-être est-ce le passage qui dit qu’il n’avait pas connu Joseph ?
— C’est bien cela. Il y avait environ soixante ans que Joseph était mort. Aussi longtemps qu’il avait vécu, on avait bien traité les Israélites ; on se rappelait comment, par le secours de Dieu, Joseph avait interprété les songes du roi, et ensuite tout le bien qu’il avait fait à l’Égypte. Le roi lui-même avait reconnu qu’il avait l’esprit de Dieu (Genèse 41:38-39). Mais le nouveau roi ne connaissait ni Joseph ni le Dieu de Joseph.
— Mais ce roi s’appelait aussi Pharaon, comment cela se fait-il ? J’ai cru longtemps que c’était toujours le même.
— Pharaon n’est pas un nom mais un titre des rois d’Égypte, qui rappelait leur prétention à être les descendants du soleil dont les Égyptiens avaient fait une divinité. Ils avaient un autre nom comme Thoutmosis ou Aménophis.
— Sait-on le nom de celui dont il est parlé ici ?
— Les savants ont beaucoup cherché mais ne l’ont pas trouvé avec certitude. Il y a beaucoup de rois d’Égypte cités dans la Bible depuis le temps d’Abraham. Tous sont désignés sous le titre de Pharaon, et le nom de deux nous est donné : c’est le Pharaon Neco qui tua le roi Josias (2 Rois 23:29-35), et le Pharaon Hophra (Jérémie 44:30) qui vécut après Neco.
— Tu m’as dit que le roi voulait affaiblir les Israélites. Était-ce en les accablant de travaux ?
— Sans doute. Les Égyptiens faisaient des Israélites leurs esclaves. Quel différence avec la manière dont le Pharaon du temps de Joseph avait traité les enfants de Jacob ! Alors le meilleur du pays était pour eux et leurs troupeaux ; les frères de Joseph étaient honorés, et Pharaon avait dit qu’ils pourraient être gouverneurs de ses troupeaux. Mais maintenant, au lieu de jouir paisiblement de leurs biens, dans leurs familles, on forçait les hommes à aller par toute l’Égypte faire des briques et du mortier, et bâtir des villes fortes sous le brûlant soleil de ce pays. Les Égyptiens occupaient leurs prisonniers de guerre à de tels travaux, et ils avaient sans doute vu qu’il en mourait un grand nombre de fatigue et de privations. C’est pour cela qu’ils employèrent ainsi les Israélites, espérant diminuer leur nombre.
— Quelle méchanceté ! Mais cela ne leur réussit pas.
— Non, sans doute. L’Éternel veillait sur son peuple, mais les Égyptiens l’ignoraient. Ils se fiaient en leurs dieux et en leur puissance, et ils se croyaient bien sages et habiles en opprimant le peuple de Dieu.
— Est-ce que les pauvres Israélites avaient confiance en Dieu pendant qu’ils étaient ainsi accablés de travaux ?
— Il y en avait certainement qui avaient conservé la connaissance de l’Éternel, comme par exemple les parents de Moïse qui agirent envers leur enfant « par la foi » (Hébreux 11:23), mais il semble bien que la masse du peuple avait oublié le Dieu de leurs pères, et qu’ils s’étaient même livrés au culte des idoles d’Égypte (Ézéchiel 20:5-9). C’est pourquoi ils avaient besoin que l’Éternel les réveillât, et leur rappelât que l’Égypte n’était pas leur pays, et que ses dieux n’étaient que des idoles. S’ils étaient restés dans la prospérité, comme du temps de Joseph, ils se seraient bien accommodés de rester en Égypte. Ainsi, tu vois, mon enfant, que Dieu, en permettant qu’ils fussent si cruellement éprouvés, avait en vue leur bien. Mais cela n’excuse pas les Égyptiens.
— Je pense qu’ils ont dû en effet sentir vivement le bonheur d’être délivrés.
— Oui. Et c’est ainsi que Dieu, avant de faire connaître à une âme le salut qu’il a accompli par Jésus, lui montre ses péchés et son état de ruine. Comment irait-on au médecin si l’on ne se sentait pas malade ? Crierait-on au secours si l’on ne se voyait pas perdu ?
— C’était bien cruel de la part de Pharaon de vouloir faire périr ces pauvres petits enfants.
— En effet, cela nous montre de quoi le cœur de l’homme est capable. Il est dit de l’homme naturel qu’il est « sans miséricorde » ; « leurs pieds se hâtent pour verser le sang innocent » (Romains 1:31 ; Ésaïe 59:7). Mais crois-tu que cette méchante pensée vint de Pharaon seul ?
— Non ! Les méchantes pensées viennent du mauvais cœur, mais je pense que Satan les excite, comme il excitait Ève à désobéir.
— Tu as raison. L’apôtre Paul nous dit que le diable « opère dans les fils de la désobéissance » (Éphésiens 2:2), et certainement il poussait Pharaon à détruire les Israélites. « Il a été meurtrier dès le commencement » (Jean 8:44). Mais pourquoi Satan faisait-il cela ?
— Parce qu’il est méchant.
— Sans doute, mais il y a plus. Le mot Satan veut dire adversaire, ce nom montre bien le caractère du diable. Il est celui qui est contre Dieu et qui s’oppose à l’accomplissement de ses desseins. Il savait que c’était dans la nation d’Israël que devait naître Celui qui lui a brisé la tête, Jésus, et il poussait Pharaon à détruire Israël. Plus tard, sachant que le Messie doit naître dans la famille de David, il pousse la méchante Athalie à exterminer la race de David (2 Rois 11:1-22). Et enfin, quand Jésus est né à Bethléhem, Satan incite Hérode à faire mourir les petits enfants de Bethléhem.
— Quelle terrible chose d’être ainsi conduit par Satan !
— Oui, et les hommes ne se doutent pas qu’ils sont ses instruments. Pharaon, les Égyptiens, Athalie et Hérode croyaient être de grands politiques, qui prenaient soin de leurs intérêts et de ceux de leurs peuples. Ils ne pensaient ni à Dieu ni à Satan. Et Satan les conduisait contre Dieu. Il ne cessera d’agir ainsi, avec toujours plus d’énergie dans les méchants jusqu’à ce qu’il soit jeté dans l’étang de feu et de soufre.
— Qu’est-ce qu’on est heureux d’appartenir au Seigneur Jésus ! Alors on n’est plus l’esclave de Satan, n’est-ce pas ?
— Non, Jésus a délivré de son pouvoir tous ceux qui croient en Lui. Mais, mon enfant, il faut veiller et prier car, s’il ne peut arracher à Jésus ses brebis, il cherche à nous faire tomber dans ses pièges pour nous rendre malheureux et déshonorer le nom de Christ (1 Pierre 5:8-9 ; Matthieu 26:41 ; 2 Corinthiens 11:3).
— J’aime bien ces femmes qui refusèrent d’obéir à Pharaon dans sa méchanceté.
— As-tu remarqué pourquoi elles n’eurent pas peur de désobéir au roi ?
— C’est parce qu’elles craignaient Dieu.
— C’est là le secret pour être fort. Quand on craint Dieu, on ne craint pas les hommes. Hélas ! Souvent on voit des enfants et même des grandes personnes ne pas résister au mal parce qu’ils ont peur qu’on se moque d’eux. Est-ce là craindre Dieu ?
— Oh non ! C’est craindre les hommes. Mais comment faire pour ne pas se laisser intimider ? L’autre jour j’avais honte de faire ma prière avant le repas quand nous avons dîné à l’hôtel.
— La première chose, c’est de n’avoir pas confiance en nous-mêmes, et ensuite de nous proposer toujours le Seigneur devant nous (Psaume 16:8). Alors nos cœurs sont fortifiés par sa présence et, en pensant à son amour, nous désirons le confesser et le glorifier. Mais as-tu remarqué comment l’Éternel récompense ces femmes fidèles ?
— Oui, il leur fit du bien et leur édifia des maisons. Qu’est-ce que cela veut dire ?
— Je pense que cela signifie que Dieu les fit prospérer. Et de plus leur nom est conservé dans le livre de Dieu comme celui de personnes que Dieu a honorées ainsi que lui-même le dit : « J’honorerai ceux qui m’honorent » (1 Samuel 2:30). Le nom de Pharaon est oublié, celui de ces femmes demeure. N’est-ce pas un grand honneur que l’approbation de Dieu ?
— Mais comment une enfant comme moi peut-elle avoir l’approbation de Dieu ?
— Le Seigneur Jésus a dit : « Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera » (Jean 12:26), et le plus jeune enfant peut servir Jésus en faisant tout en son nom (Col. 3:17).
— Je désire beaucoup servir Jésus.
— C’est Lui qui met ce désir dans le cœur, et il donne aussi la force pour l’accomplir (Philippiens 2:13). Maintenant tu vois que Pharaon va plus loin dans sa méchanceté. Cela arrive toujours ainsi quand on suit sa propre volonté. Et il entraîne son peuple à être cruel comme lui.
— Quelle chose affreuse ! Chaque méchant Égyptien pouvait donc entrer chez un Israélite, y prendre le pauvre petit garçon des bras de sa mère et le jeter dans le fleuve.
— Oui, Satan endurcit le cœur, le rend sans miséricorde, sans pitié pour les douleurs et les larmes. Quelle différence avec le cœur de Dieu qui est rempli de compassion et qui exhorte ses élus à revêtir des entrailles de miséricorde et de bonté ! (Colossiens 3:12). Si nous imitons Dieu, nous serons pleins d’amour (Éphésiens 5:1-2).
— J’ai beaucoup pensé aux pauvres Israélites esclaves en Égypte. Ils devaient être bien malheureux, obligés de travailler si durement et avec un cœur brisé par la mort de leurs chers petits enfants. Mais Dieu ne pouvait pas les oublier, n’est-ce pas ? Je me rappelle qu’il avait promis à Abraham qu’il délivrerait ses descendants, et Joseph même était mort en leur recommandant d’emporter ses os avec eux quand ils sortiraient de ce pays.
— Dieu pensait en effet à son peuple. Il voulait qu’Israël sentît sa profonde misère et son impuissance afin qu’il appréciât aussi d’autant plus la délivrance et qu’il connût la puissance de Dieu. Pharaon, l’instrument de Satan, avait à sa disposition la puissance de la mort (Hébreux 2:14), mais Dieu est plus puissant que Satan et la mort. L’histoire de Moïse le montre bien, et elle nous fait voir aussi que Dieu est le maître des cœurs et les incline selon sa volonté. Maintenant lis le chapitre 2 de l’Exode.
Lecture de Exode 2
— Quelle jolie histoire ! Il me semble voir ce beau bébé.
— La parole de Dieu dit qu’il était divinement beau. Dieu avait mis comme un cachet sur lui et ses parents s’en aperçurent. Ils croyaient Dieu ; ils savaient qu’il accomplirait ses promesses, et ils pensaient que puisque Dieu voulait délivrer son peuple, eux ne devaient pas laisser périr leur cher enfant. Aussi, sans craindre l’ordonnance du roi, ils le cachèrent (Actes 7:20 ; Hébreux 11:23).
— Pourquoi les autres Israélites ne firent-ils pas comme eux ?
— C’est qu’ils n’avaient pas la foi. Sans doute souffraient-ils cruellement en voyant leurs enfants jetés dans le Nil, mais ils ne se confiaient pas en Dieu. Les parents de Moïse croyaient Dieu ; ils avaient la certitude que Dieu saurait garder leur enfant en dépit de la puissance de Pharaon. Dieu répond toujours à la foi.
— Mais ils ne purent cependant pas le garder chez eux.
— C’est vrai. Ils durent faire un pas de plus dans ce chemin de la foi. Ce fut d’abandonner entièrement leur cher enfant à la garde et aux soins de Dieu. Mais alors même, ils ne perdirent pas confiance. Peux-tu me dire en quoi nous le voyons ?
— La mère mit soigneusement le petit enfant dans un coffret de joncs bien enduit de poix et le posa dans les roseaux sur le bord du fleuve.
— Oui, c’est bien cela. Elle ne voulait pas laisser l’enfant tomber entre les mains d’un cruel Égyptien, elle ne pouvait l’abandonner sans défense, elle le protège autant qu’elle le peut contre les eaux en enduisant de poix le coffret, contre les bêtes avec le couvercle du coffret, et contre les regards des hommes en le mettant dans les roseaux. Et quand elle a fait tout cela avec son cœur maternel, elle l’abandonne aux soins de Dieu, le seul qui maintenant pouvait délivrer l’enfant.
— Mais pourquoi ne continuait-elle pas à le garder caché comme elle l’avait fait pendant trois mois ?
— Cela ne nous est pas dit, mais seulement qu’elle ne pouvait le tenir caché plus longtemps, comme tu l’as lu. Dieu avait ses desseins. Il voulait que la foi des parents fût mise à une complète épreuve, et qu’ils lui remissent entièrement leur cher enfant pour faire éclater sa tendresse et ses soins à son égard. Dieu avait ses yeux arrêtés sur le pauvre petit enfant dans son fragile berceau. Qui était mieux gardé, le puissant Pharaon dans son palais entouré de ses soldats, ou le petit Moïse faible et sans défense ?
— Oh c’est sûr ! C’était Moïse. Dieu lui-même le protégeait.
— Oui, et nous devons nous rappeler que c’est ainsi que l’amour et la puissance de Dieu environnent chacun des siens. Nous sommes gardés par sa puissance, par la foi, pour le salut (1 Pierre 1:5). Pauvre petit, il ne le savait pas, il pleurait quoiqu’il ignorât aussi tous les dangers qui l’entouraient. Mais ses parents connaissaient la puissance de l’Éternel ; leur foi avait pénétré jusqu’à son trône et Dieu répondait à leur foi en gardant leur enfant. Que l’on est heureux de savoir qu’un Dieu tout-puissant veille sur nous. Il s’occupe même des petits enfants et les suit avec amour (Matthieu 18:10:14). On peut bien dire comme David, quand on sait cela : « L’Éternel est ma lumière et mon salut : de qui aurai-je peur ?… Quand une armée camperait contre moi, mon cœur ne craindrait pas » (Psaume 27:1-3). Mais nous voyons dans notre récit une autre preuve de la confiance que la mère de Moïse avait en Dieu. Sais-tu laquelle ?
— Je ne vois pas.
— N’as-tu pas remarqué que la mère ne laissa pas l’enfant absolument seul ?
— Oh oui, sa sœur se tenait là. Était-ce pour le garder ?
— Non, car elle se tenait loin ; mais il nous est dit que c’était pour voir ce qui arriverait. La mère de Moïse avait confiance que Dieu agirait bien qu’elle ne sût pas comment.
— Sait-on le nom de la sœur de Moïse ?
— Sans doute, elle s’appelait Marie ; son père s’appelait Amram et sa mère Jokébed (Exode 6:20).
— Et était-ce la même qui chantait à la tête des femmes après la passage de la mer Rouge ? (Exode 15:20-20).
— Oui, il n’est fait mention d’aucune autre sœur de Moïse et d’Aaron (Nombres 26:59). Elle accompagna ses frères dans la longue traversée du désert et mourut peu de temps avant eux (Nombres 20:1, 26). Mais, à la naissance de Moïse, elle était encore une toute jeune fille, peut-être de douze ans, et pouvait très bien être cachée dans les hauts roseaux des bords du Nil et surveiller le coffret, sans être vue et attirer l’attention.
— Que son cœur devait battre quand elle voyait quelqu’un passer par là ! Si c’était quelque méchant Égyptien, comme elle devait avoir peur !
— Oui, mais Dieu écartait les méchants Égyptiens et Marie partageait, je pense, la foi de ses parents. Une jeune fille peut avoir foi en Dieu tout comme une personne âgée. J’espère que ma chère fille le sait pour elle-même ?
— Oui, je suis heureuse de savoir que Dieu m’aime ; mais il me semble que je tremblerais fort si je voyais mon cher petit frère dans un si grand danger.
— Eh bien ! Il faut prendre exemple sur les parents et la sœur de Moïse, imitant leur foi et remettant entre les mains de Dieu ceux que nous aimons. De quelle manière admirable et inattendue Dieu ne répond-il pas ! Il est toujours le même.
— C’est vrai ! Marie devait pourtant craindre en voyant la fille du méchant et cruel Pharaon venir à l’endroit où était le coffret.
— C’est Dieu qui avait choisi le meilleur instrument pour sauver Moïse. Qui pouvait mieux le protéger ? Personne. Aussi Dieu dirige-t-il les pas de la princesse vers cet endroit. Dieu lui fait découvrir le coffret au milieu des roseaux, et Dieu remplit son cœur de compassion envers l’enfant qui pleure. Qui aurait pu s’attendre à pareille chose ? La fille de Pharaon s’intéressant à un enfant d’entre les misérables Hébreux ! Mais Dieu est riche en moyens et rien ne lui est impossible (Ésaïe 28:29 ; Luc 1:37).
— J’admire aussi le courage de Marie. Elle ose venir devant la princesse et lui parle si à propos.
— En effet. Mais c’est là aussi un effet de la confiance et de la foi en Dieu. « Dieu », dit l’apôtre Paul, « ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de conseil », ou de sagesse (2 Timothée 1:7). De sorte que, quand il s’agit de la gloire du Seigneur et du bien des siens, nous ne devons avoir ni honte ni crainte. Marie montre précisément dans cette occasion l’esprit de puissance qui lui ôtait la timidité. Bien des enfants sont souvent timides quand il s’agit du bien.
— C’est bien vrai. Je n’ose quelque fois rien dire à mes compagnes quand je leur vois faire ou quand j’entends quelque chose qui n’est pas bien.
— Marie montre aussi l’amour qu’elle avait dans son cœur pour son petit frère. Et si nous avons de l’amour pour les autres, nous ne craindrons pas de dire ou faire ce qui est pour leur bien. Et enfin, nous voyons qu’elle eut de la sagesse en pensant à sa mère pour être la nourrice de l’enfant, sa mère qui serait si heureuse d’avoir de nouveau son cher petit sur son sein.
— Que c’est beau ! Je te remercie de me le montrer ! Je n’y aurais jamais pensé. Combien j’aimerais avoir cette sagesse !
— Et qui donne la sagesse ?
— C’est Dieu !
— Oui, il la donne libéralement sans rien reprocher à quiconque la demande (Jacques 1), et celui qui croit en Jésus a reçu de Dieu l’Esprit qui donne la puissance pour agir avec amour. Maintenant remarque encore comme Dieu honore ceux qui le servent et marchent dans la foi. Te rappelles-tu ce que Marie fut plus tard, elle qui, enfant, avait reçu de Dieu une telle sagesse ? Lis dans Exode 15:20.
— Elle est appelée prophétesse. Est-ce parce qu’elle annonçait les choses à venir ?
— Pas exclusivement. Elle était comme la bouche de Dieu, celle par qui Dieu parlait.
— Je me représente la joie que Marie dut éprouver quand elle courut annoncer à sa mère ce qui était arrivé.
— Et quelle joie dans le cœur de la mère ! Mais je pense qu’il y avait plus encore. C’était le bonheur de voir comment Dieu avait répondu à leur foi. Comme ils devaient admirer sa puissance, comme ils devaient avoir une confiance plus grande encore en Lui. Jokébed, qui avait eu foi en Dieu, recouvrait, par une sorte de résurrection, son fils voué à la mort. Ne te rappelles-tu pas un exemple semblable ?
— C’est Isaac (Genèse 22 ; Hébreux 11:19).
— La mère emmena donc chez elle son cher enfant, protégé par la puissance même dont il n’avait eu à attendre que la mort, mais cela parce que Dieu se sert même des hommes qui ne le connaissent pas pour accomplir ses desseins. Le nom de Moïse que la princesse donna à l’enfant, racontera à jamais sa merveilleuse délivrance. N’en est-il pas de même d’un autre nom ?
— Oui, c’est le nom de Jésus qui veut dire Sauveur (Matthieu 1).
— Mais n’y a-t-il pas une différence ?
— Moïse avait été sauvé mais Jésus sauve.
— Tu as bien dit ! Moïse fut sauvé lui-même de la mort, pour devenir le libérateur du peuple d’Israël ; Jésus, Lui, a passé par la mort pour nous sauver de nos péchés. Maintenant, avant de finir notre entretien, peux-tu me dire ce que Dieu nous a enseigné dans cette histoire ?
— La foi des parents de Moïse, qui pouvaient remettre à Dieu leur cher enfant et avoir la certitude qu’il le délivrerait ; comment Dieu y répondit, et ses tendres soins pour le petit enfant ; et puis, maman, ce que Dieu avait donné de sagesse et d’amour à la jeune Marie. Que j’aimerais être comme elle !
— Nous n’avons pas fini le second chapitre. Peux-tu me dire quelque chose sur Moïse quand il fut devenu grand, s’il te plaît ?
— Tu te rappelles que le petit Moïse fut recueilli par la princesse, fille du puissant Pharaon, et que ce fut sa mère même qui continua de le nourrir. Il lui était comme rendu du sein de la mort. C’était la réponse de Dieu à sa foi.
— Qu’elle devait être heureuse ! Mais elle ne put pas toujours garder son fils auprès d’elle.
— Non, car la fille du Pharaon voulait avoir Moïse pour fils (Actes 7:21). Ce fut même elle qui lui donna son nom pour rappeler comment il avait échappé à la mort.
— Alors Moïse fut élevé comme un prince.
— Sans doute ; il fut élevé au milieu des richesses et des délices de l’Égypte, et de plus la parole de Dieu nous apprend qu’il fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens (Actes 7:22).
— Est-ce que les Égyptiens étaient un peuple très sage ?
— Oui, d’une sagesse que le monde ancien tout entier reconnaissait. On venait de bien loin s’instruire chez eux. C’était un peuple très ancien car, au temps d’Abraham, il avait déjà des rois. Il était très savant, très habile et très puissant. Outre ce que la Bible et les historiens disent, les monuments qu’il a construits et dont il reste encore des ruines considérables, montrent bien sa grandeur.
— Je me rappelle avoir vu sur une gravure plusieurs de ces monuments que l’on nomme pyramides. C’est comme des montagnes de pierre.
— Quelle force ne fallait-il pas pour les élever ! Car les pyramides ont une forme très régulière. Elles sont faites d’immenses pierres taillées et disposées par couches superposées. Les Égyptiens ne connaissaient pas nos puissantes machines. C’était à bras d’homme que l’on plaçait ces pierres énormes. Il fallut, dit un historien ancien, cent mille hommes employés pendant vingt ans pour construire la grande pyramide.
— À quoi donc servaient les pyramides ?
— C’étaient des tombeaux pour les rois. On a découvert dans la grande pyramide une entrée qui était soigneusement cachée. Cette entrée donne accès à un long corridor qui d’abord descend puis remonte pour aboutir à une chambre où se trouve un sarcophage, espèce de cercueil en pierre où l’on déposait le corps du roi. Au-dessous de la chambre du roi, il y en a une autre qu’on suppose avoir dû recevoir le corps de la reine.
— Est-ce que l’on a retrouvé quelque chose dans ces chambres ?
— Oui. Dans une des trois pyramides qui sont près du Caire, dans la moins grande, on a trouvé un cercueil en bois, des ossements et des morceaux d’étoffe de laine. Sur le couvercle du cercueil se trouve une inscription, qui fait connaître le nom du roi : Menkarura.
— Que c’est merveilleux ! Sait-on quand ces pyramides furent élevées ?
— Non, pas avec certitude, mais en tout cas bien avant que Moïse naisse. Et ce ne sont pas les seuls monuments qui subsistent et qui montrent l’industrie des Égyptiens. On a découvert d’autres sépultures soit royales, soit destinées à de riches particuliers. Ce sont des chambres décorées de peintures demeurées aussi fraîches que lorsque on les fit, et qui dépeignent toutes les scènes de la vie des Égyptiens, occupations et plaisirs. On y a trouvé des bijoux d’un travail admirable et qui dénotent une grande habileté. Enfin, comme ils avaient l’habitude d’embaumer leurs morts très soigneusement en les enveloppant d’étoffes, on a trouvé des débris de ces étoffes, très fines, et en même temps des chaussures artistiquement faites et quantité d’autres objets. Ce n’est pas tout. L’Égypte est remplie de ruines de vastes palais et de temples magnifiques consacrés à leurs dieux car ce peuple si sage était idolâtre. Dans ces palais et ces temples se trouvent peintes des scènes qui rappellent les victoires des Pharaons. L’une de ces peintures représente d’une manière frappante les Israélites accablés sous les travaux de leur dure servitude.
— Que je voudrais voir cela !
— Je te montrerai un livre qui donne la reproduction de quelques-unes de ces scènes.
— Merci. Mais je pense à une chose. Nous avons ainsi une confirmation de ce que la Bible dit.
— La Bible n’a pas besoin de cela. Elle est comme le soleil qui n’a besoin pour être vu d’aucune autre lumière que celle qu’il répand. Elle est la vérité qui illumine l’âme et réchauffe le cœur. Mais Dieu a voulu que ces peintures et ces monuments fussent conservés pour fermer la bouche aux incrédules.
— Je pense que ce peuple si habile savait aussi écrire. A-t-on conservé de leurs livres ?
— Certainement. Les Égyptiens avaient même plusieurs sortes d’écritures.
Leurs monuments sont couverts d’inscriptions, mais l’écriture en est très particulière.
Elle se compose de signes que l’on nomme hiéroglyphes,
et qui représentent
des hommes, des animaux ou des objets de la nature ou de l’industrie.
— Est-ce que l’on est parvenu à lire cette écriture ?
— Oui. Ces hiéroglyphes
expriment les choses de plusieurs manières. D’abord ce sont des dessins qui signifient
les objets mêmes dont il est question. Ainsi le dessin d’un cheval signifie un cheval.
D’autres fois les idées sont rendues par des symboles, ainsi un trône signifie la
royauté. Enfin les hiéroglyphes sont souvent simplement des lettres dont la réunion
forme un mot. L’aigle représente la lettre a
,
initiale de achem
,
aigle en Égyptien ;
une cruche remplie d’eau la lettre n
,
initiale de nem ;
un hibou la lettre m
, initiale de moulag
,
et ces
trois caractères réunis formaient le mot anem
,
qui signifie perle parce qu’on n’exprimait pas certaines voyelles comme cela arrive
dans les langues orientales.
— C’était bien moins simple que notre écriture.
— Sans doute, mais il est probable que toute écriture a commencé ainsi.
— Tu ne m’as pas dit si les Égyptiens avaient des livres ou bien n’écrivaient-ils que sur les monuments ?
— Ils écrivaient sur une espèce de papier fait avec les grands roseaux
qui croissent sur les bords du Nil et que l’on nomme papyrus
. On trouve beaucoup
de ces rouleaux de papyrus avec les momies
, c’est à dire les cadavres embaumés
qui ont subsisté jusqu’à nos jours.
— Merci beaucoup de tout ce que tu m’as dit sur les Égyptiens ; mais je suis étonnée qu’un peuple si sage soit idolâtre.
— Cela n’est pas si étrange. La science et la sagesse humaines ne changent pas le cœur. Souvent elles l’égarent. L’apôtre Paul dit en parlant des païens : « Se disant sages, ils sont devenus fous » (Romains 1:22).
— Est-ce que l’on sait ce que les Égyptiens adoraient ?
— Oui, leurs temples et leurs sépultures le font pleinement connaître. Ils étaient un peuple très religieux. On dit que leurs prêtres savaient qu’il n’y a qu’un seul Dieu, mais ils étaient d’autant plus coupables d’entretenir le peuple dans une grossière idolâtrie. Ils adoraient les astres et surtout le soleil ; les animaux, même les plus vils, les insectes et les plantes même étaient les objets de leur culte. Chaque district, chaque ville avait sa divinité. Un de leurs dieux était adoré sous la figure d’un bœuf nommé Apis, et qui devait présenter certaines particularités. Quand Apis mourait, toute l’Égypte était en deuil jusqu’à ce que l’on en eût trouvé un autre.
— Quelle folie ! Tout cela n’annonce pas beaucoup de sagesse. Comment des personnes intelligentes peuvent-elle croire qu’un animal soit un dieu !
— La parole de Dieu nous explique comment l’homme, avec son intelligence qui lui fait faire des découvertes si merveilleuses et élever des monuments si remarquables, peut tomber dans la folie de l’idolâtrie. Lis dans l’épître aux Romains au chapitre 1, le verset 21.
— « parce que, ayant connu Dieu, ils ne le glorifièrent point comme Dieu, ni ne lui rendirent grâces ; mais ils devinrent vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence fut rempli de ténèbres ».
— Tu vois que c’est le cœur qui se sépare de Dieu, et alors il n’y a plus de lumière pour lui. Les Grecs et les Romains étaient aussi des peuples très intelligents qui ont écrit des livres remarquables, élevé des monuments magnifiques et rempli le monde de leur renommée. Et cependant c’étaient des idolâtres aussi.
— Que nous sommes heureux de connaître Dieu !
— Oui. Et combien Dieu est plein de grâce de s’être fait connaître à nous par le moyen de son Fils bien-aimé. Non seulement nous connaissons le Dieu vivant et vrai, mais nous connaissons son Fils et nous avons la vie éternelle en Lui.
— Ces pauvres Égyptiens avaient-ils l’idée que leur âme vivait après leur mort ?
— Oui, et ils croyaient à un jugement qui suivrait la mort, mais tout était mêlé à des fables absurdes. Les prêtres égyptiens maintenaient toute cette idolâtrie qui leur assurait un grand pouvoir et une haute position parmi le peuple. À côté de cela, c’étaient des hommes instruits dans l’astronomie, la médecine et diverses autres sciences. Humainement donc, les Égyptiens étaient un peuple remarquable, mais devant Dieu, ils ne valaient pas plus que les autres.
— Moïse dut-il apprendre toutes ces choses ?
— Très probablement, car on instruisait les princes avec le plus grand soin, et c’étaient les prêtres qui étaient chargés de leur éducation.
— Mais Moïse ne crut pas tout ce que les prêtres lui enseignaient de leur religion ?
— La Bible ne nous dit rien des pensées et des sentiments de Moïse à cet égard, mais seulement qu’il fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens. Sa mère lui avait sans doute parlé de l’Éternel, mais Dieu parla plus tard Lui-même à Moïse, et se révéla clairement à lui, comme nous le verrons, et Moïse put apprécier alors combien la connaissance de Dieu est au-dessus de toute la sagesse des hommes. Il nous est dit aussi qu’il était puissant dans ses paroles et dans ses actions (Actes 7:22). Il avait donc tout ce qu’il faut pour réussir dans ce monde : le rang, la fortune, l’intelligence et la science.
— J’aimerais beaucoup savoir si Moïse savait qu’il était un Israélite.
— Je n’en doute pas, car il nous est dit qu’il sortit vers ses frères
et vit leurs travaux, c’est à dire combien ils étaient maltraités. Étienne dit qu’il
lui vint au cœur
d’aller les voir. Sa mère lui avait sans doute appris ce
qu’il était (Actes 7:23).
— Mais penses-tu qu’il avait l’idée que Dieu voulait les délivrer par son moyen ?
— Oui, j’en suis sûre. Dans l’Exode, tu vois seulement le récit de ce que Moïse fit, mais Dieu nous fait connaître ses sentiments dans d’autres parties de sa Parole. Lis dans Actes 7:23-28.
Lecture de Actes 7
— Je comprends maintenant que Moïse avait bien la pensée que Dieu voulait se servir de lui.
— Lis encore Hébreux 11:24-26. Nous y avons autre chose. C’est ce qui faisait agir Moïse. Peux-tu me dire ce que c’était ?
— C’est la foi, n’est-ce pas ?
— Oui, Moïse croyait comme ses parents que Dieu délivrerait son peuple, il avait compris que Dieu se servirait de lui ; et lui qui aurait pu occuper une haute position en Égypte, peut-être devenir roi, lui qui était riche et pouvait vivre dans les plaisirs, il préféra prendre sa place au milieu d’un peuple méprisé et esclave. Dès le commencement, Moïse aima le peuple de Dieu. Connais-tu quelqu’un d’autre qui s’est ainsi abaissé en renonçant à un rang élevé ?
— C’est le Seigneur Jésus, n’est-ce pas ? (Lisez Phil. 2:5-8).
— Et voilà pourquoi il est dit que Moïse estima que l’opprobre de Christ était un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte. Il aimait mieux être avec le peuple de Dieu affligé que de jouir des délices du péché et il abandonna tout pour son peuple. Il fut ainsi un type du Seigneur Jésus. Qu’est-ce que Christ a laissé ?
— La gloire du ciel, et il a refusé les richesses du monde (Matt. 4:8-10).
— Tu dis bien ; mais il y a une différence entre le Maître et le serviteur. Moïse manqua. Peux-tu me dire en quoi ?
— C’est peut-être parce qu’il tua l’Égyptien ? Mais j’ai de la peine à comprendre cela. N’avait-il pas raison de défendre ce pauvre Israélite ?
— Selon les pensées des hommes, oui ; d’autant plus qu’il y avait chez les Égyptiens une loi qui ordonnait de prendre la défense des opprimés. Cependant Moïse n’était pas tranquille ; il n’était pas sûr qu’il fit bien, car il regarda çà et là pour voir s’il n’y avait personne. Mais ce n’est pas là la grande raison qui fait que Moïse manqua. Qui lui avait commandé d’agir ainsi ou, comme le lui dit très bien l’Israélite le lendemain, qui l’avait établi prince et juge ?
— Personne. Oh ! Je comprends maintenant. Il a manqué parce que Dieu ne lui avait pas dit de le faire.
— C’est cela ! Il suivait ses propres pensées. L’obéissance parfaite, la vraie dépendance consiste non seulement à faire ce qui nous est commandé, mais à attendre l’ordre de le faire. C’est ainsi que le Seigneur Jésus a toujours fait. Une fois quelqu’un lui dit : « Maître, dis à mon frère qu’il partage avec moi l’héritage ». Mais Jésus dit : « Homme, qui m’a établi juge sur vous ? » (Luc 12:13-14). Jésus n’avait-il pas tout droit et toute autorité pour juger ?
— Sans doute.
— Mais le temps n’était pas venu où il doit régner en justice et il ne veut pas devancer le moment fixé par Dieu. Et c’est ce que Moïse aurait dû faire. Moïse qui avait la foi, et une foi qui le faisait renoncer à tout, dut apprendre l’obéissance et attendre l’ordre de Dieu. Où est-ce que Dieu le fit aller pour cela ?
— Au pays de Madian. Était-ce bien loin ?
— On ne sait pas avec exactitude, mon enfant, car il semble que les Madianites ne restèrent pas toujours dans le même pays. Quoi qu’il en soit, Moïse dut aller là et, pendant quarante ans, y apprendre à ne plus avoir de volonté à lui. C’était une longue école. Nous avons tous à apprendre l’obéissance. Jésus lui-même, « quoiqu’il fût Fils, a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » (Hébreux 11:8). Mais Lui fut un écolier parfait qui jamais ne dévia de ce sentier béni. Puissions-nous, ma chère enfant, apprendre l’obéissance, non en désobéissant et en étant châtiés, mais comme Jésus, en demeurant toujours dans la dépendance de Dieu.
— Nous n’avons pas encore fini tout à fait notre second chapitre. Te rappelles-tu où nous en étions restées ?
— Quand Moïse eut tué l’Égyptien et qu’il dut s’enfuir.
— Si Moïse avait agi selon l’ordre de Dieu dans cette circonstance, il n’aurait pas eu besoin de s’enfuir. Mais Dieu permit que cela arrivât afin que Moïse apprît à se connaître lui-même, et à compter non sur lui-même mais sur Dieu et à n’agir que quand Dieu le lui commandait. Mais où alla-t-il ?
— À Madian. Et j’admire comment, dès qu’il arrive, il montre son cœur généreux en défendant et aidant le faible et l’opprimé.
— Tu as raison ; son caractère de libérateur se montre aussi là dans un pays d’exil et envers des étrangères. Mais cela me rappelle quelqu’un d’autre qui vint aussi une fois s’asseoir près d’un puits.
— Je me le rappelle aussi ! C’est Jésus en Samarie, quand il était fatigué du chemin et que la pauvre femme vint puiser de l’eau (Jean 4:6-7).
— Jésus était là comme Moïse, un étranger, mais qui apportait à la Samaritaine une délivrance qu’elle n’attendait pas. Elle était comme les filles de Jéthro. Elle venait chaque jour chercher péniblement une eau qui ne la désaltérait que pour un moment. Les filles de Jéthro se donnaient aussi beaucoup de peine pour puiser de l’eau, et les méchants bergers les chassaient pour profiter de leur travail. Ainsi les hommes et les enfants s’efforcent de bien des manières à être heureux dans ce monde, par le travail, par les distractions et les plaisirs ; mais à qui cela profite-t-il ? À Satan seul, qui cherche ainsi à les garder loin de Dieu. L’âme n’est pas rafraîchie ; elle cherche, cherche toujours sans trouver la vraie paix. Mais Jésus, le grand Libérateur, est venu dans ce monde où il était comme un étranger, et il a chassé Satan, nous a délivrés de sa puissance et il rend notre âme vraiment heureuse.
— C’est bien vrai. Et je comprends ce que tu m’as dit une fois, comme tout dans la parole de Dieu nous ramène à Jésus.
— Cette histoire de Moïse nous rappelle, en effet, le Seigneur de bien des manières. Les Israélites l’avaient rejeté comme Libérateur. Alors Dieu le conduit au pays de Madian où son premier acte est de secourir et de délivrer ceux qui sont opprimés. C’est ainsi que Jésus ayant été rejeté par les Juifs, l’évangile a été porté aux nations païennes étrangères (Actes 13:46-47). Il y a encore un autre point en quoi Moïse à Madian est le type du Seigneur. Il trouve là une épouse, Séphora. Et tu sais, n’est-ce pas, que Jésus a aussi trouvé une épouse après que les Juifs l’eurent rejeté ?
— Oui, l’épouse du Seigneur Jésus, c’est l’Église.
— Tu as bien dit ! Maintenant il ne faut pas oublier que, tout en étant un type du Seigneur Jésus, Moïse était un homme dans l’imperfection et qui avait besoin, comme nous tous, d’être formé à l’école de Dieu. Te rappelles-tu combien de temps il resta à Madian ?
— Quarante ans.
— Oui ; c’est tout autant qu’il était resté à la cour de Pharaon. Là, il avait été dans les richesses et les honneurs, savant dans toute espèce de sciences. Maintenant, le voilà un fugitif, un étranger, un pauvre berger, dans l’obscurité. Mais c’est qu’il avait à apprendre avec Dieu dans la solitude, après avoir appris à l’école des hommes. C’est ainsi que Dieu forme ses serviteurs. En sais-tu d’autres qui sont ainsi restés seuls avec Dieu avant d’être employés à son service ?
— Je ne me le rappelle pas.
— L’apôtre Paul, après sa conversion, fit un séjour de trois ans en Arabie, et nous ne voyons pas qu’il y fut occupé à aucun service actif (Galates 1:17). Et puis, nous voyons que même le Seigneur Jésus, le Fils unique de Dieu, voulut bien pendant trente ans vivre obscur, pauvre et ignoré, dans l’obéissance. Ce n’est pas qu’il eût à apprendre ; mais il voulait être le modèle parfait pour les serviteurs de Dieu.
— Mais Moïse n’aurait-il pas pu être tout de suite employé de Dieu ?
— Sans doute, si Dieu l’avait jugé bon ; mais comme je te l’ai déjà dit, mon enfant, Moïse devait apprendre à connaître son cœur et à être dépendant de Dieu. Puis il y avait encore d’autres raisons. En le voyant riche, honoré, instruit, on aurait pu dire : « Voilà bien l’homme qu’il faut pour délivrer un peuple ». Mais Dieu ne pense ni n’agit ainsi. Il veut que, dans la délivrance, il n’y ait pas même l’apparence de secours humain, mais que tout vienne de Lui. Il envoie Moïse loin d’Égypte pour qu’il apprenne l’humilité, la dépendance ; là, il est oublié de ses frères, il devient un étranger afin que, quand la délivrance viendra, elle paraisse venir de Dieu et que toute gloire Lui en revienne. Mais il y a une autre raison qui fait que la délivrance est retardée. Que devenait le pauvre peuple pendant que Moïse était loin ?
— Il continuait à souffrir. Que le temps devait lui paraître long !
— Ils n’avaient pas compris que Dieu voulait les délivrer, qu’il avait un libérateur tout prêt (Actes 7:25) ; il fallait donc que le joug s’appesantît sur eux. Ils espéraient peut-être qu’un autre roi serait moins rigoureux. Mais non, le roi meurt, la servitude reste la même, et enfin le cri de douleur s’élève du cœur des enfants d’Israël ; ils voient qu’il n’y a point d’espérance. C’est à cela que Dieu voulait les amener. Comprends-tu pourquoi ?
— Je pense que oui. C’était pour qu’ils apprécient le bonheur d’être sauvés et la bonté de l’Éternel envers eux.
— C’est bien cela, en effet. Et Dieu en agit de même envers les pauvres pécheurs. Il veut amener l’âme à voir sa misère, son état de ruine, la perdition qui doit être sa fin. Et c’est quand on voit que l’on est ainsi perdu, qu’on apprécie le salut et le Sauveur. En connais-tu des exemples ?
— Le pauvre enfant prodigue (Luc 15) rentra en lui-même quand il se vit près de mourir de faim, et il pensa à la maison de son père où il y avait du pain en abondance ; et le geôlier de Philippes (Actes 16), se voyant perdu, dit à Paul et Silas : « que faut-il que je fasse pour être sauvé ? »
— Combien ils furent heureux, n’est-ce pas, quand l’un fut introduit dans la maison du père, vêtu de la plus belle robe, et que l’autre eut appris que Jésus était venu pour le sauver ! Mais il avait fallu pour en arriver là que d’abord l’un se sentît mourir et que l’autre se vît perdu. De même il fallait que les enfants d’Israël sentissent toute leur misère, leur impuissance pour s’en délivrer, et vissent qu’il n’y avait pas d’espérance pour qu’ils fussent prêts à recevoir et qu’ils appréciassent le libérateur et la délivrance que le cœur de Dieu leur préparait.
— Il est dit que Dieu se souvint de son alliance avec Abraham ; l’avait-il donc oubliée ?
— Non. Dieu n’est pas comme les hommes qui oublient souvent ce qu’ils ont promis. Ses desseins sont toujours devant Lui. Mais cela veut dire que le moment d’agir pour accomplir ses desseins était arrivé dès que les enfants d’Israël eurent senti leur misère et qu’ils eurent crié dans leur angoisse. Aussitôt que l’âme crie dans sa détresse, Dieu répond dans son amour, car le moyen de salut est prêt. Dès que le pécheur, reconnaissant sa culpabilité, dit : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur », Dieu lui montre qu’il n’était pas irrité, qu’au contraire il n’y a que de l’amour dans son cœur, en lui faisant connaître le salut qui se trouve en son Fils.
— Dans ces deux chapitres 3 et 4, nous est raconté l’appel que Dieu adressa à Moïse après qu’il eut passé quarante années chez Jéthro. Nous y voyons aussi comment Moïse répondit à cet appel de Dieu.
— Moïse devait être bien surpris de voir un buisson tout en feu et qui ne se consumait pas. Mais je pense que Dieu voulait ainsi attirer son attention.
— Je le pense aussi. Mais en même temps il y avait, dans cette apparition, une figure très frappante du pauvre peuple d’Israël et de ce qu’était Dieu. Le buisson dans son apparence humble, chétive, sans force et au milieu des flammes, représentait Israël dans la fournaise d’Égypte. Les Égyptiens avaient beau faire contre eux, les accabler de travaux et tuer leurs petits enfants, ils ne pouvaient les détruire ni même les abattre, et pourquoi ?
— Dieu était avec eux, comme l’ange de l’Éternel dans le buisson.
— C’est bien cela. En même temps, Dieu est un feu consumant pour ses ennemis, et les Égyptiens allaient bientôt l’éprouver.
— Pourquoi l’Éternel dit-il à Moïse d’ôter ses sandales ?
— Tu vois que Dieu dit : « Le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte ». Qu’est-ce qui le rendait saint ?
— Je pense que c’était la présence de Dieu.
— En effet. Et dans cette présence, il ne fallait rien apporter de l’impureté du monde. Voilà pourquoi il fallait ôter les sandales. C’est ainsi, mon enfant, que quand nous nous approchons de Dieu, il nous faut avoir soin de laisser toute pensée même qui ne conviendrait pas à sa sainteté. Mais quel est l’effet produit sur Moïse par la présence de l’Éternel ?
— Il a peur et n’ose regarder vers Dieu.
— C’est là ce qu’éprouve toujours l’homme pécheur jusqu’à ce qu’il ait appris à connaître Dieu. Plus tard, Moïse a le bonheur de voir Dieu face à face ; l’Éternel lui parle comme un homme à son intime ami (Exode 33:11 ; Nombres 12:8). Et nous, devons-nous avoir peur en la présence de Dieu ?
— Oh non ! Dieu nous aime, nous sommes ses enfants, et Jésus nous a lavés de tous nos péchés. On n’a pas peur de quelqu’un qui nous aime ; je n’ai pas peur de toi, chère maman ; au contraire, j’aime être avec toi. Mais voudrais-tu me dire pourquoi Dieu dit à Moïse : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob » ?
— C’était pour bien imprimer dans le cœur de Moïse d’abord, et ensuite dans celui des enfants d’Israël, qu’il n’y a qu’un seul Dieu, toujours le même ; Celui qui avait appelé Abraham hors de son pays, qui avait gardé Abraham, Isaac et Jacob dans leurs pèlerinages, qui leur avait fait des promesses et qui venait pour les accomplir. Et c’est maintenant encore le même Dieu pour nous, mais nous le connaissons plus complètement, maintenant que son Fils bien-aimé est venu nous le faire connaître (Jean 1:18).
— C’est bien beau ce que l’Éternel dit à Moïse : « J’ai vu l’affliction de mon peuple ». C’est bien doux de savoir que Dieu voit les siens quand ils sont affligés.
— Et Dieu ne se contente pas de voir, mais aussi il déploie sa puissance pour délivrer. C’est ainsi que, dans sa grâce, il est aussi intervenu pour nous délivrer du pouvoir des ténèbres, de la puissance de Satan (Colossiens 1:13). Mais Dieu voulait faire plus encore que de délivrer son peuple de la servitude d’Égypte. Où voulait-il les conduire selon la promesse faite à leurs pères ?
— Dans un pays bon, spacieux, découlant de lait et de miel. Et nous, il nous conduira dans le ciel.
— Oui, là où il n’y a plus ni deuil, ni cri, ni larmes, où la mort ne sera plus. Et quel est notre libérateur ?
— C’est Jésus. Dieu l’a envoyé pour nous sauver, de même qu’il envoya Moïse pour retirer les enfants d’Israël hors du pays d’Égypte.
— Seulement remarque une bien grande différence entre Moïse et notre précieux Sauveur. Quand l’Éternel veut envoyer Moïse, celui-ci fait toutes sortes d’objections. Mais quand le Fils bien-aimé de Dieu entre dans le monde, il dit : « Voici, je viens, ô Dieu ! Pour faire ta volonté ». Et il accomplit cette volonté en étant obéissant jusqu’à la mort, la mort même de la croix (Hébreux 10:7-9 ; Philippiens 2:8).
— Il me semble que Moïse avait bien raison de craindre et de se méfier de lui-même.
— Sans doute. Moïse avait appris à connaître sa faiblesse et à ne
pas avoir de confiance en lui-même. Il n’était plus ce Moïse prompt à agir et qui
tua autrefois l’Égyptien. Il voyait la grandeur de l’œuvre qu’il fallait faire :
paraître devant le grand et puissant roi d’Égypte et arracher à sa puissance le
peuple d’Israël. Mais Dieu lui dit : « Je serai avec toi
»,
et que pouvait la puissance de Pharaon contre l’Éternel ? Ayant Dieu avec lui,
Moïse pouvait tout. C’est comme l’apôtre Paul, seul, sans apparence, au milieu de
tant d’ennemis. Le Seigneur lui avait dit : « Ne crains point, Paul, je
suis avec toi », et Paul pouvait dire : « Tous m’ont abandonné…Mais
le Seigneur s’est tenu près de moi… J’ai été délivré de la gueule du lion ».
Il disait encore : « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie »
(Actes 18:9 ; 2 Timothée 4:16-17 ; Philippiens
4:13). Oh ! Que l’on est heureux quand on saisit cette promesse de Dieu :
« Je ne te laisserai point, je ne t’abandonnerai pas » (Hébreux 13:5).
— C’est vrai. Et c’est bien précieux d’avoir cette assurance. Je trouve souvent que les choses sont bien difficiles ; à l’école, par exemple ; et je désire me rappeler que Dieu ne me laissera pas parce qu’il l’a promis. Maintenant voudrais-tu me dire si Moïse faisait mal de demander à Dieu quel était le nom sous lequel il devrait le faire connaître aux enfants d’Israël ? Il me semble que Moïse avait besoin d’être instruit.
— C’est très vrai. Aussi nous voyons que Dieu répond gracieusement à cette demande. Les noms que les hommes portent servent à les distinguer les uns des autres ; mais les noms sous lesquels Dieu se fait connaître révèlent ce qu’il est en lui-même, ou bien ce qu’il veut être pour nous. Le nom qu’il dit à Moïse est un nom merveilleux : « JE SUIS ».
— Qu’est-ce que cela veut dire ?
— C’est que Dieu existe par lui-même ; tous les autres êtres ont été créés par Lui, mais Lui existe sans devoir son existence à personne. De plus, le nom qu’il prend indique qu’il est toujours le même sans changement, immuable comme l’on dit. N’est-ce pas que c’était bien le nom qui convenait à Dieu pour les enfants d’Israël ? C’était celui qui ne change pas dans ses desseins, qui a fait les promesses et qui les accomplira, et il sera à jamais le même pour Israël.
— Mais, Israël n’existe plus !
— Tu oublies ce que je t’ai dit plus d’une fois. Les Juifs à cause de leurs péchés sont dispersés maintenant. Mais Dieu se souviendra d’eux quand le temps de détresse de Jérusalem sera accompli, que son iniquité sera acquittée (Ésaïe 40:1-2), et alors le nom de Dieu sera pour eux, comme au temps de leur délivrance d’Égypte « l’Éternel », Jéhovah, le Dieu fidèle qui ne change pas, suivant ce que nous avons lu : « C’est là mon nom éternellement » (v. 15). Maintenant, pourrais-tu me dire sous quel nom nous connaissons Dieu ?
— Comme le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
— Oui, mon enfant. Les patriarches le connaissaient comme le Dieu
Fort, Tout-puissant, qui les gardait tandis qu’ils étaient étrangers et voyageurs
en Canaan ; pour Israël, il était et sera l’Éternel, le Dieu immuable, fidèle
à ses promesses. Nous, nous savons bien qu’il est tout-puissant et fidèle, mais
nous le connaissons de plus comme notre
Père, nous sommes ses enfants
.
C’est la précieuse et douce relation dans laquelle son Fils bien-aimé introduit
maintenant ceux qui croient en Lui (Jean 1:12-13 ; 20:17 ; Romains 8:14-17 ;
voyez aussi 2 Corinthiens 6:18).
— Que c’est doux de pouvoir appeler Dieu son Père, et savoir qu’il nous aime comme ses enfants. Cela me rappelle les premiers vers d’un cantique :
Oh ! Qu’il est doux d’aimer Dieu comme un Père,
D’aller à Lui, sans détour, sans frayeur.
Mais tu m’as dit que nous le connaissions comme Celui qui ne change pas. Je le crois, mais y a-t-il dans le Nouveau Testament un passage qui le dit ?
— Certainement, il y en plus d’un. Mais ce qu’il y a de plus merveilleux, c’est que l’un de ces passages s’applique au Seigneur Jésus. L’épître aux Hébreux dit : « Jésus Christ est le même, hier, et aujourd’hui, et éternellement » (13:8). Jésus lui-même parlant aux Juifs disait : « Avant qu’Abraham fût, je suis » (Jean 8:58).
— Ainsi Celui qui parlait avec Moïse dans le buisson c’était le Seigneur Jésus avant qu’il vînt sur la terre ?
— Je n’en doute pas, et il y a entre autres un passage qui nous montre bien clairement que Jésus était Jéhovah, l’Éternel. Lis dans Ésaïe 6:1-3 et 9.
— « L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes : de deux ils se couvraient la face, et de deux ils se couvraient les pieds, et de deux ils volaient. Et l’un criait à l’autre, et disait : Saint, saint, saint est l’Éternel des armées…Et il dit : Va, et dis à ce peuple : En entendant vous entendrez, et vous ne comprendrez pas, et en voyant vous verrez et vous ne connaîtrez pas ».
— Lis encore dans l’évangile de Jean, chapitre 12, versets 40 et 41 ;
— « Ésaïe dit encore : « Il a aveuglé leurs yeux et il a endurci leur cœur, afin qu’ils ne voient pas des yeux, et qu’ils n’entendent pas du cœur, et qu’ils ne soient convertis, et que je ne les guérisse ». Ésaïe dit ces choses parce qu’il vit sa gloire et qu’il parla de lui ».
— C’est du Seigneur Jésus que Jean parle et nous voyons par là clairement que Celui qui parlait avec Moïse dans le buisson, et qui apparaissait à Ésaïe, était le même qui vint sur la terre sous la figure d’un homme pour révéler la grâce et l’amour de Dieu.
Une autre fois, nous verrons la suite de nos deux chapitres 3 et 4.
— Nous avons vu sous quel nom Dieu voulait être connu de son peuple d’Israël, son nom d’Éternel, le Dieu qui ne change pas, qui est fidèle. Te rappelles-tu sous quel nom nous le connaissons ?
— Il est notre Père et cela est bien précieux. Cela nous montre combien il nous aime.
— En effet, et son Fils bien-aimé seul pouvait nous le faire connaître ainsi. Mais maintenant que Dieu a répondu au désir de Moïse en lui faisant connaître son nom, et qu’il lui a donné ses instructions, est-ce que Moïse se hâte d’aller où Dieu l’envoie ?
— Non, il fait toutes sortes de difficultés. Mais je comprends bien cela. C’était bien difficile et bien effrayant d’aller vers ce grand roi puissant sans savoir comment il vous recevrait, et vers ce peuple qui autrefois avait rejeté Moïse lorsqu’il était à la cour du Pharaon.
— C’est vrai ; mais
quand Dieu envoie quelqu’un et lui dit : « Je serai avec toi
»,
doit-il hésiter pour obéir ? A-t-on quoi que ce soit à craindre quand Dieu
est avec nous ?
— Non, certainement !
— Aussi devrions-nous toujours être prompts à obéir dès que Dieu commande, quand bien même la chose est difficile ou pénible et que nous sentons notre faiblesse. Ainsi te rappelles-tu ce que fit Abraham quand Dieu lui commanda d’offrir son fils unique et bien-aimé en sacrifice ? C’était pourtant bien douloureux.
— Il se leva de bon matin, je me souviens que tu me l’as dit, et je l’ai aussi relu dans ma Bible (Genèse 22:3).
— Et l’apôtre Paul, bien qu’il dût souffrir extrêmement en obéissant à l’appel de Dieu, dès qu’il eut entendu Jésus, il dit : « Que dois-je faire, Seigneur ? », et, comme il le dit plus tard : « Je n’ai pas été désobéissant à la vision céleste » (Actes 22:10 ; 26:19). Moïse n’aurait pas dû s’inquiéter de ce que les Israélites crussent ou non, c’était l’affaire de Dieu. Toutefois Dieu eut compassion de lui et répondit à la première difficulté en montrant à Moïse la puissance qu’il mettait entre ses mains. De quelle manière ?
— Je pense que c’est par les trois miracles qu’il lui donna le pouvoir de faire pour convaincre le peuple. Mais j’aimerais que tu m’expliques pourquoi Dieu choisit ces trois miracles plutôt que d’autres ?
— Tu sais ce que représente le serpent : c’est Satan, l’adversaire de Dieu (Genèse 3 et Apocalypse 12). Nul autre que Dieu n’a puissance sur lui. Eh bien, Dieu donne à Moïse la puissance sur Satan qui, par le moyen de Pharaon et des Égyptiens, tenait son peuple en esclavage. Tu vois plus loin que cette verge est appelée la verge de Dieu (chap. 4 verset 20), et c’est d’elle que Moïse se sert pour exécuter les jugements de Dieu. Te rappelles-tu ce que je t’ai dit de la lèpre ? De quoi cette affreuse maladie est-elle la figure ?
— Du péché.
— Oui. L’Éternel montre à Moïse que si l’homme a introduit dans le monde le péché qui l’assujettit à Satan, Dieu seul peut ôter le péché. Et par qui Dieu a-t-il ôté le péché ?
— C’est par le Seigneur Jésus. Il est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.
— Oui, c’est cela. Le péché est venu par le premier homme Adam, et il est ôté par le second homme qui est Christ. Maintenant pour le troisième miracle, tu comprends bien que l’eau est le symbole de ce qui produit la vie. Sans eau, tout est mort et stérile. Le sang, au contraire, est le symbole de la mort. L’eau devenant du sang signifie donc que ce qui devrait produire la vie devient une puissance de mort.
— Je comprends un peu. Mais comment cela peut-il s’appliquer ?
— De quel moyen Dieu se sert-il pour donner à l’âme une nouvelle vie, pour qu’elle soit sauvée ?
— Il nous fait annoncer sa Parole.
— Tu dis très bien. L’apôtre Pierre dit : « Vous êtes régénérés… par la vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pierre 1:23). Mais pour que la parole de Dieu produise cet effet dans l’âme, que faut-il ?
— Il faut la recevoir, croire ce qu’elle dit.
— Oui, aussi Jacques dit-il : « Recevez avec douceur la parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes » (Jacques 1:21), et il est dit des Israélites qui tombèrent morts dans le désert, que « la parole qu’ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l’entendirent » (Hébreux 4:2). Qu’arrive-t-il donc à ceux qui ne reçoivent point ce qui est destiné à leur donner la vie ?
— C’est qu’ils ne sont pas sauvés.
— Plus que cela ! La parole qu’ils ont entendue les condamne, et ainsi devient une puissance de mort. Le Seigneur Jésus disait aux Juifs incrédules : « Celui qui ne reçoit pas mes paroles, a qui le juge ; la parole que j’ai dite, celle-là le jugera au dernier jour » (Jean 12:48).
— Je comprends et je te remercie. C’est bien terrible de penser qu’il y ait des personnes pour lesquelles ce qui leur donnerait la vie devient ce qui donne la mort.
— Pour les Israélites qui avaient toujours vécu en Égypte, et qui voyaient le fleuve du Nil être la source de toute prospérité, le miracle de Moïse devait être bien frappant. Voilà donc Moïse armé de la puissance de Dieu même ; est-ce qu’il part pour obéir à Dieu ?
— Non. Il se plaint maintenant d’autre chose, c’est d’avoir de la difficulté à parler, difficulté que Dieu ne lui avait point ôtée.
— Et qu’est-ce que Dieu lui dit ?
— Qu’il avait aussi la puissance de le faire parler. Il lui promet de lui enseigner ce qu’il aurait à dire, et d’être avec sa bouche pour qu’il pût le dire. Comme Dieu est patient et bon !
— C’est vrai, et tu pourrais dire : combien l’homme est lent à se confier en Dieu et à obéir !
— Pauvre Moïse, on voit bien qu’il n’avait pas du tout envie d’aller en Égypte.
— Aussi la colère de l’Éternel s’embrase-t-elle contre lui, et il lui donne pour compagnon son frère Aaron.
— Comment cela était-il un résultat de la colère de Dieu contre Moïse ? Ne devait-il pas être heureux de se trouver avec son frère ?
— Sans doute, cela lui fut agréable ; aussi ne fait-il plus d’objections. Mais ne penses-tu pas qu’il y aurait eu plus de bonheur pour Moïse de s’appuyer sur Dieu seul, plutôt que de se réjouir d’avoir un appui humain ? Rappelle-toi, mon enfant, que le meilleur chemin c’est de croire Dieu, de se confier en lui seul, et d’obéir simplement à ce qu’il dit. S’il le juge bon, il nous aide et nous console de quelques-uns de ses enfants. On peut voir, dans la suite de l’histoire de Moïse, qu’il ne lui fut pas toujours heureux d’avoir Aaron pour compagnon. Mais est-ce que Dieu ne dit pas encore à Moïse quelque chose pour l’encourager et lui ôter une crainte de son cœur ?
— Il lui dit que ceux qui cherchaient sa vie étaient morts. Voilà donc Moïse parti. Mais il y a encore une chose que je ne comprends pas. Pourquoi Dieu cherche-t-il à faire mourir Moïse ?
— Parce qu’il y avait quelque chose dans la famille de Moïse qui n’était pas à la gloire de Dieu. Tu te rappelles que Dieu, en traitant alliance avec Abraham, lui avait donné de cette alliance un signe qu’on appelle la circoncision. Moïse avait négligé de faire cela pour un de ses fils, peut-être parce que Séphora, sa femme ne le désirait pas. Et c’est pour cela, que Dieu l’avertit si sérieusement. Pour pouvoir accomplir la mission que Dieu lui confiait, Moïse, le serviteur de Dieu, devait être en règle avec Dieu. C’était en même temps une sérieuse leçon pour Séphora.
— Moïse et Aaron durent être bien heureux de se revoir. Il y avait si longtemps qu’ils étaient séparés.
— Oui, et c’était Dieu qui les réunissait. L’Éternel avait dit à Aaron d’aller au-devant de son frère. As-tu remarqué en quel endroit ils se rencontrèrent ?
— En la montagne de Dieu. Qu’est-ce que cette montagne ?
— Vois au commencement du chapitre 3.
— Ah oui ! C’est Horeb, là où l’Éternel était apparu à Moïse, dans le buisson en feu, et lui avait parlé et tout ordonné.
— Et tu vois que Moïse raconte à Aaron tout ce que Dieu lui avait dit, et la puissance dont il était revêtu. Il était bien convenable qu’Aaron qui devait travailler avec Moïse, fut instruit d’avance de tout ce que l’Éternel allait accomplir par leur moyen. Et depuis ce moment, nous voyons que Moïse fut ferme. Dieu le fortifia et il éprouva que l’Éternel était avec lui, comme cela lui avait été promis. Nous pouvons toujours compter sur la fidélité de Dieu.
— Je t’ai fait lire ces chapitres 7 à 10 à la suite, ma chère Sophie, parce que nous y voyons la lutte obstinée du Pharaon contre Dieu. Mais, avant que nous continuions à nous entretenir de ce que nous dit la parole de Dieu à ce sujet, j’aimerais te lire quelques notes que j’ai prises, et qui t’aideront à mieux comprendre la nature des plaies ou fléaux infligés à l’Égypte à cause de l’endurcissement du cœur du Pharaon, et qui te montreront combien ces plaies devaient être terribles pour le peuple de ce pays.
« Les Égyptiens étaient un peuple qui, avec toute sa sagesse
humaine, s’abandonnait à l’idolâtrie la plus grande. Ils adoraient le soleil sous
le nom de Ra
; les Pharaons prétendaient
être de la famille de cet astre. Ils rendaient aussi culte à la lune. Le Nil, ce
fleuve auquel le pays doit sa fertilité, était aussi l’objet de leur vénération.
Mais, outre cela, ils en étaient venus à considérer comme des divinités toutes les
espèces d’animaux qui se trouvent dans leur pays. Serpents, crocodiles, singes,
bœufs, béliers chiens, chats, éperviers, ibis, et même les scarabées étaient honorés
d’un culte, comme étant des images de la divinité. Leur Dieu Apis était un bœuf
noir avec une tache blanche sur le front. Quand il mourait, toute l’Égypte était
en deuil, partout on se livrait aux lamentations jusqu’à ce que l’on eût retrouvé
un autre bœuf qui avait les signes voulus. On croyait que la divinité était revenue
habiter dans ce nouvel animal. Alors on se livrait aux réjouissances.
Leurs divinités étaient représentées par des hommes ou des femmes à tête de chat, d’épervier, de crocodile, etc., comme on les voit tracés sur les antiques monuments de ce pays, ou comme le montrent les statues de toute grandeur que l’on trouve dans les tombeaux. Et c’était devant ces idoles absurdes que les sages Égyptiens se prosternaient, c’était par elle qu’ils se croyaient protégés eux et leur pays.
Or, quand Moïse se présenta devant le Pharaon, la lutte n’était pas entre lui et le roi égyptien, mais entre l’Éternel, le Dieu des Hébreux, et les dieux égyptiens. La première fois que Moïse était venu devant le Pharaon, il avait délivré son message sans faire de miracles, et le roi avait dit avec mépris : « Qui est l’Éternel ? Je ne connais point l’Éternel ». Le fier Pharaon pensait que ses dieux à lui devaient être bien autrement puissants que le Dieu d’un peuple d’esclaves. Il fallait lui faire voir et à toute la terre combien il se trompait.
Quand Moïse revient devant le roi, c’est avec la verge de Dieu. Aaron la jette devant le Pharaon et ses serviteurs, et elle devient un serpent. Or, comme nous l’avons vu, le serpent était une des divinités des Égyptiens. Alors le Pharaon appela à son aide les magiciens. Ils étaient de la caste des prêtres et par conséquent des serviteurs des fausses divinités. Ils s’adonnaient à la magie et, par la puissance de Satan, ils pouvaient opérer des prodiges. Ils imitèrent donc ce qu’avait fait la puissance de Dieu. Mais quelle que soit la puissance de Satan, elle ne saurait prévaloir contre Dieu, aussi la verge d’Aaron engloutit-elle celles des magiciens.
Le Pharaon cependant se confia dans ses magiciens. Il ne voulut pas reconnaître la puissance supérieure de Dieu, il s’endurcit contre l’évidence et attira sur lui et sur son peuple les terribles fléaux que l’on nomme les plaies d’Égypte.
Pour bien la comprendre, il faut chercher à savoir l’époque de l’année où elle eut lieu. Rappelons-nous la terrible tâche que le Pharaon avait infligée aux enfants d’Israël, après que Moïse se fut présenté à lui la première fois : « Vous ne continuerez pas à donner de la paille au peuple pour faire des briques, comme auparavant ; qu’ils aillent eux-mêmes, et qu’ils ramassent de la paille … Et vous leur imposerez la quantité de briques qu’ils faisaient auparavant » (chap. 5:7-8).
Or ces briques se faisaient avec de l’argile mêlée avec de la paille hachée, puis on les séchait au soleil. Comme il ne pleut presque jamais en Égypte, on trouve encore maintenant dans les ruines de ces briques qui ont peut-être été arrosées des sueurs et des larmes des Israélites.
Quand on récoltait le blé chez les Égyptiens, on ne le coupait pas comme chez nous au ras du sol ; mais on coupait seulement les épis, et on laissait le long chaume dans la terre. On peut voir cela par les dessins qui subsistent encore sur les monuments après tant de siècles. Le blé récolté, on arrachait le chaume, on le hachait et on le mêlait avec la terre à briques. Au commencement, on livrait cette paille toute préparée aux Israélites, mais après l’édit du Pharaon, ils durent recueillir eux-mêmes le chaume dans les champs sous l’ardeur brûlante du soleil, puis le hacher, surcroît immense de travail, de sorte qu’ils ne pouvaient accomplir la tâche imposée. De là leur immense détresse. Mais alors Dieu intervient.
Or le fait que les Israélites se répandent dans le pays pour amasser le chaume nous montre à quelle époque de l’année commencent les plaies, et cela nous aidera à mieux les comprendre. C’était après la moisson qui se terminait vers le commencement de mai.
Maintenant il faut aussi nous rappeler que l’Égypte est une longue vallée que traverse le Nil, et qui est resserrée entre des montagnes arides et le désert. À partir de la fin de juin, le Nil se grossissait par les pluies abondantes qui tombent dans les montagnes éloignées de l’Égypte et où il prend sa source. Il montait, débordait, couvrait le pays, et déposait partout un limon fertile. Pour amener ces eaux bienfaisantes le plus loin possible, on avait creusé une multitude de canaux qui sillonnaient le pays, et on retenait les eaux dans des lacs, des étangs et des réservoirs, pour entretenir la fraîcheur, et pour pouvoir arroser quand l’eau se serait retirée. Car il ne pleut presque jamais en Égypte, il y a seulement à une certaine époque des rosées abondantes. L’eau du Nil en se répandant remplissait aussi les canaux, les étangs et les réservoirs d’une quantité de poissons servant à la nourriture des gens du pays. Le Nil croissait jusque vers la fin de septembre, puis décroissait jusqu’en décembre. Alors, dans ce limon fertile que les eaux avaient laissé, on se hâtait de semer les diverses espèces de graines qui croissaient rapidement sous l’action de la chaleur. [Remarque : le Nil ne déborde plus depuis l’achèvement du barrage d’Assouan en 1971]
On comprend de quelle importance est le fleuve du Nil pour l’Égypte. Sans lui, elle serait un aride désert ; par lui, c’était un pays d’une grande richesse. La hauteur où les eaux arrivaient était d’une grande importance, car si elles ne montaient pas assez, une grande partie du pays restait stérile. Nous pouvons croire que les sept années de famine du temps de Joseph furent amenées par le manque d’eau dans le Nil. Mais Dieu seul l’avait ordonné et pouvait l’annoncer. Chaque année, on marquait sur des rochers la hauteur à laquelle le Nil était parvenu, et on retrouve encore de nos jours de ces anciennes marques.
Les Égyptiens aimaient leur fleuve : ses eaux douces à boire, la fertilité qu’il répandait, les poissons qui y abondaient, tout le leur rendait précieux. Mais, au lieu de rendre grâces à Dieu et de le glorifier (Romains 1:21), ils avaient fait de ce fleuve une divinité, et quand la crue des eaux commençait, on la célébrait par des cérémonies religieuses.
Au matin dont la Bible parle (Exode 7:15), le Pharaon était sorti dans toute sa pompe royale, accompagné des grands hommes de sa cour et sans doute aussi de ses prêtres. Il était allé vers le fleuve, peut-être pour lui rendre hommage et accomplir quelques rites religieux, quand Moïse se présente et lui dit de la part de l’Éternel : « À ceci tu connaîtras que je suis l’Éternel : Voici, je frappe de la verge qui est dans ma main les eaux qui sont dans le fleuve, et elles seront changées en sang ; et le poisson qui est dans le fleuve mourra, et le fleuve deviendra puant, et les Égyptiens seront dégoûtés de boire des eaux du fleuve ». Et Moïse leva sa verge et frappa les eaux qui étaient dans le fleuve.
Sous les yeux du Pharaon et des grands, cette eau du Nil qu’ils aimaient devint du sang. Partout le poisson mourut, les eaux devinrent puantes. Nous pouvons difficilement nous figurer l’horreur et la terreur qui durent saisir les Égyptiens. Leur dieu était déshonoré, le fleuve qui faisait leur délice n’était que mort et corruption, un objet de dégoût. Pendant sept jours, les Égyptiens durent boire l’eau saumâtre des puits qu’ils creusaient avec peine autour du fleuve. Le Pharaon voulut voir si la puissance des prêtres de ses idoles serait aussi grande que celle de l’Éternel. Les magiciens, par leurs enchantements diaboliques changèrent en sang le peu d’eau qu’ils purent se procurer. Ils auraient mieux montré leur puissance en détournant le jugement. Mais cela ils ne le pouvaient pas. L’homme peut faire mourir ; Dieu seul peut faire mourir et vivre. Quand le temps fixé par Dieu fut écoulé, la plaie cessa. Mais le Pharaon s’était endurci.
Je m’arrêterai ici ce soir, mon enfant, et, si Dieu le permet, je continuerai une autre fois à te lire quelques détails sur les plaies qui frappèrent l’Égypte ».
— Je continuerai, ma chère Sophie, la lecture que j’avais commencée la dernière fois et te parlerai de la seconde plaie qui frappa les Égyptiens.
L’Éternel avait dit au Pharaon : « Si tu refuses de laisser aller mon peuple,… le fleuve fourmillera de grenouilles, et elles monteront et entreront dans ta maison, et dans la chambre où tu couches, et sur ton lit, et dans la maison de tes serviteurs, et parmi ton peuple, et dans tes fours et dans tes huches ». Dans ce temps, comme maintenant encore, il y avait beaucoup de grenouilles en Égypte. Durant la saison sèche, elles restent cachées dans la boue desséchée des bords du fleuve et des canaux. Quand l’époque du débordement arrive, à mesure que l’eau monte, elle amollit cette boue et rend l’atmosphère humide. Alors les grenouilles s’éveillent de leur torpeur d’été et remplissent l’air de leurs coassements. Les Égyptiens, en quelques endroits, adoraient une divinité spéciale qui les protégeait, pensaient-ils, contre les grenouilles. En d’autres endroits, au contraire, on les tenait pour sacrées. Mais quel que fût habituellement leur nombre, elles restaient dans leur élément ; aussi ce dont l’Éternel menaçait le Pharaon était-il quelque chose d’inouï. Peut-être le roi se confiait-il en la déesse Héki qui chassait les grenouilles ? Mais sa confiance fut bien trompée. La verge d’Aaron fut étendue sur le fleuve, les canaux, les réservoirs et tous les amas d’eaux, et de toutes parts des myriades de ces bêtes dégoûtantes quittant leurs demeures humides, contrairement à leurs instincts, envahirent tout, les villages comme les villes, les chaumières comme les palais, couvrant les lits, remplissant les fours, ne laissant ni trêve ni repos aux malheureux Égyptiens. Imagine quelle devait être leur détresse ! Pour les uns, c’était l’impuissance de leurs dieux à les délivrer, pour les autres, c’étaient leurs divinités mêmes qui les tourmentaient.
Les magiciens, il est vrai, firent de même par leurs enchantements ;
mais ils ne faisaient qu’ajouter à la misère du peuple. N’auraient-ils pas mieux
montré leur puissance en détruisant ces bêtes, s’ils l’avaient pu ? Mais cela
était hors de leur pouvoir. Aussi le Pharaon fut-il obligé de reconnaître la puissance
de l’Éternel et de recourir à Moïse pour être délivré. L’Éternel
fit disparaître le fléau non graduellement mais au jour fixé par le Pharaon lui-même,
afin qu’il sût qu’il n’y a nul
Dieu tel que l’Éternel, le Dieu des pauvres Hébreux. Toutes les
grenouilles qui n’étaient pas dans les eaux moururent, mais leurs cadavres amassés
par monceaux infectèrent la terre. Ainsi non seulement les eaux, mais la terre sacrée
d’Égypte avaient été souillées sans que les dieux des Égyptiens eussent pu les protéger.
Le Pharaon s’était endurci et cette troisième plaie (celle des poux
ou plutôt des moustiques) arriva sans avertissement. Durant l’été si chaud de l’Égypte,
le limon séché se change en fine poussière. C’est là que les moustiques déposent
leurs œufs. Les voyageurs nous apprennent que quand le Nil monte le long des bords
des canaux et que les eaux touchent cette poussière, la convertissant en boue, les
œufs des moustiques flottent en masses noires et bientôt éclosent. Ainsi les Égyptiens
connaissaient bien des insectes qui sont un désagrément de tous les pays chauds.
Mais quand Aaron étend sa verge, ce n’est pas des eaux et de la poussière humectée
que sortent les moustiques éclos de leurs œufs. C’est la poussière elle-même qui,
par toute l’Égypte, par terre, sur les hommes et les bêtes, devint des moustiques
par la puissance créatrice de l’Éternel. Penses un moment combien le tourment dut être grand, chaque grain de la fine poussière de la terre
devenu un insecte acharné sur hommes et bêtes. Les magiciens furent arrêtés à ce
point-là. Satan peut bien séduire et opérer des prodiges mensongers qui font illusion,
mais créer
, il ne le peut pas. Les magiciens
s’inclinèrent devant une puissance plus grande que la leur et dirent :
« C’est ici le doigt de Dieu ». Mais le Pharaon s’endurcit.
L’Égypte était par excellence le pays des idoles, comme nous l’avons vu. Jusqu’aux insectes, tout y était adoré. Les Israélites, depuis longtemps, habitaient là au milieu de ces faux dieux et de leurs fêtes pompeuses, et avaient sans doute ressenti l’influence de toute cette idolâtrie. Il était bien nécessaire que l’Éternel leur montrât, ainsi qu’aux Égyptiens, que lui seul était Dieu, et les idoles un néant. Et il employait pour cela même les plus vils animaux, montrant qu’il tient tout en ses mains.
Au matin de ce jour où il envoya la quatrième plaie, le Pharaon était encore sorti vers la rivière. C’était peut-être à l’occasion de la grande fête de l’année, quand on coupait les levées de terre qui se trouvaient à la tête des canaux, afin que l’eau se répandît au loin dans le pays. Au 19° siècle encore, c’est devant le vice-roi d’Égypte que l’on ouvrait solennellement au Caire le grand canal.
Le Pharaon était donc au bord du fleuve quand Moïse se présenta devant lui pour lui annoncer que s’il ne laissait pas aller le peuple, l’Éternel enverrait contre lui et son peuple un mélange d’insectes (ou plutôt la mouche venimeuse). Or le roi et les Égyptiens savaient bien ce que c’était dans les années ordinaires. Mais l’expérience qu’ils avaient déjà faite devait leur montrer que la menace de l’Éternel renfermait quelque chose de plus terrible que tout ce qu’ils connaissaient.
Les voyageurs nous parlent de ces essaims d’insectes ailés qui les tourmentent en Égypte lors de la crue du Nil. Chassés de leurs demeures par les eaux, ces animaux se répandent partout, se précipitent dans les maisons et s’abattent sur tous les mets. Veut-on les chasser ? Dans leur rage, ils se jettent sur vous, s’attachent aux lèvres, aux paupières, et par leurs piqûres empoisonnées vous tourmentent jusqu’à vous rendre presque fous.
Que dut être la plaie quand arrivèrent essaims après essaims, au commandement de l’Éternel, remplissant les maisons, celle de Pharaon comme les autres, couvrant les chaussées étroites qui relient les villages entre eux après l’inondation, ne laissant à personne aucun repos, infectant et gâtant la terre ! Et pour mieux montrer que ce n’était point un hasard, une année plus mauvaise que d’autres comme disent les hommes, mais que c’était sur ordre de l’Éternel, que Lui seul était Dieu commandant à toutes choses, il tira une ligne de démarcation entre les Égyptiens et son peuple. Aucun insecte ne put entrer dans la terre de Goshen. Les Israélites commençaient à sentir la bonté de leur Dieu.
Le Pharaon fit encore l’expérience que ses dieux ne pouvaient le
secourir. Il dut s’humilier, et comme les insectes étaient
venus à la parole de l’Éternel, par le moyen de Moïse, ils disparurent le lendemain
sans qu’il en restât un seul
! Quel
miracle !
Le pays d’Égypte était très abondant en toutes sortes de bétail. Nécessairement quand le Nil montait, il fallait rassembler les troupeaux dans les villages, dans les endroits resserrés. Il arrive souvent, dans de telles circonstances, qu’il éclate des maladies parmi le bétail accumulé. Les Égyptiens connaissaient sans doute ces maladies et les redoutaient. Mais ce qu’il y eut ici de frappant, ce fut que la mortalité atteignit tout le bétail à un jour assigné par Dieu lui-même, et ensuite que le bétail des Israélites fut complètement épargné, comme le Pharaon s’en assura lui-même.
L’Éternel le fit dans sa bonté pour son peuple qui devait bientôt lui offrir des sacrifices dans le désert. Le Pharaon s’endurcit cependant. Il pensait peut-être qu’après tout, il pourrait prendre le bétail des Israélites.
À cette époque de l’année, de toutes parts en Égypte sur les rives des canaux, on voit flamber des feux, et le vent du nord qui souffle alors emporte partout des tourbillons de fumée. Ce sont les roseaux secs que l’on brûle ainsi. Autrefois on joignait à cela des fêtes religieuses auxquelles le Pharaon prenait part. C’est alors que Moïse et Aaron prirent des cendres de fournaise et Moïse les répandit en présence du Pharaon, et le vent emportant cette poussière, tous ceux qu’elle atteignit, hommes et bêtes, furent frappés d’ulcères. Les magiciens eux-mêmes en furent souillés. Quelle honte pour leurs prétentions comme prêtres ! Leur sainteté affectée, leurs eaux sacrées, leurs invocations à leurs dieux, rien ne pouvait les garantir. Encore de nos jours, le peuple de ce pays est affligé d’une sorte d’ulcère que l’on considère comme le reste de ce jugement de Dieu, et nous voyons dans la Bible que l’Éternel menace son peuple de l’ulcère d’Égypte s’il n’obéit pas à sa voix (Deutéronome 28:27).
Un certain temps s’écoula probablement entre la sixième et la suivante, car nous y voyons l’orge en épi et le lin en tuyau. Le Nil s’était donc retiré et déjà la campagne verdoyante présentait l’aspect ravissant dont parlent ceux qui ont vu l’Égypte à ce moment de l’année. C’était donc au printemps. Or il faut nous rappeler qu’en Égypte, il ne pleut presque jamais. Il est vrai qu’à certaines époques les nuages formés par l’évaporation des eaux de la mer traversent le ciel, mais les orages y sont extrêmement rares et la grêle pour ainsi dire inconnue. Quelle dût être la terreur du Pharaon et de son peuple lorsque Moïse, étendant sa main vers les cieux, les nuages s’arrêtèrent et se condensèrent, et que le feu de la foudre se mit à briller sans interruption, se promenant sur la terre aux éclats du tonnerre, et que la grêle tomba si grosse que l’on n’en avait jamais vu de semblable, brisant les arbres, écrasant le lin et l’orge déjà sorti de terre, et tuant les hommes et les bêtes qui n’étaient pas abrités ! Plus rien que désolation là où tout auparavant était verdure et fraîcheur. Les sources de la prospérité de l’Égypte, ses richesses, recevaient un coup mortel. De nos jours, nous savons quels ravages cause souvent la grêle, mais les orages qui l’apportent sont de courte durée et sévissent dans une zone restreinte.
Mais là le fléau, commencé sur ordre de Moïse, dure et s’étend sur toute l’Égypte, sauf sur la terre de Goshen où les Israélites et leurs biens sont à l’abri sous la protection de l’Éternel. Auquel de ses dieux le Pharaon s’adressera-t-il ? Il n’ose même pas sortir de son palais pour aller dans leurs temples. De nouveau il fléchit devant la puissance de l’Éternel et supplie Moïse et Aaron. On voit que sa terreur est intense et son humiliation plus grande : « J’ai péché cette fois ; l’Éternel est juste, et moi et mon peuple nous sommes méchants. Suppliez l’Éternel ; et que ce soit assez des tonnerres de Dieu et de la grêle (9:27) ».
Aussitôt que Moïse a étendu ses mains, et non pas peu à peu, tout s’apaise et montre que « la terre est à l’Éternel » comme le disait le serviteur de Dieu. Mais les plus grands miracles ne changent pas le cœur, et le Pharaon s’endurcit.
C’était probablement trois ou quatre semaines après la plaie précédente : le blé et l’épeautre mûrissaient, et les jardins d’Égypte se couvraient de fleurs que les Égyptiens aimaient tant. Pendant ce temps de répit donné au Pharaon, et comme les plaies ne les frappaient pas, peut-être les enfants d’Israël faisaient-ils leurs préparatifs de départ et s’assemblaient-ils sur les frontières du pays de Goshen, du côté de Canaan ? Mais le roi s’était endurci et Moïse et Aaron viennent lui dénoncer une plaie plus terrible encore que les autres : « les sauterelles ». Les serviteurs de Pharaon tremblèrent à ces paroles. Ils savaient combien était terrible une invasion ordinaire de ces insectes. Que serait-ce quand le puissant Jéhovah (Éternel) les enverrait ? Ils ne doutent pas que cela n’arrive et ils voient déjà l’Égypte complètement ruinée. On appela donc Moïse et Aaron pour leur dire d’emmener le peuple, mais le Pharaon ne voulait laisser aller que les hommes faits, ce que les serviteurs de Dieu ne pouvaient accepter. On les chassa donc de devant le roi. Aussitôt sur l’ordre de l’Éternel, Moïse étendit sa verge et Dieu fit souffler toute cette journée et toute la nuit un vent oriental qui amena sur l’Égypte entière les essaims innombrables de sauterelles plus grosses que l’on eût jamais vues et, nous dit la parole de Dieu, jamais on n’en verra de semblables !
Le pays en fut couvert. Elles broutèrent tout ce qui était resté de verdure et jusqu’aux arbres. Les maisons mêmes en furent remplies ce qui ne s’était jamais vu.
Pour nous faire une faible idée de ce que devait être ce fléau dans les proportions où il ravagea l’Égypte, nous n’avons qu’à lire ce que l’on raconte des invasions de sauterelles en Orient, ce qui a encore lieu assez fréquemment de nos jours. Un nuage sombre s’élève à l’horizon. Il avance poussé par le vent, dense et épais, voilant la lumière du soleil et obscurcissant le jour. Quelques éclaireurs de l’armée se posent sur le sol en sautant par bonds rapides. Bientôt, la masse innombrable étant arrivée, on n’entend plus que le bruissement sec des ailes et le bruit des mâchoires qui dévorent. Les vignes, les jardins, les arbres, tout est dépouillé en peu de temps. Elles s’attaquent même à l’écorce des arbres, et entrent parfois dans les maisons où elles détruisent ce qu’elles peuvent. L’homme est complètement impuissant devant un tel fléau.
Il y a environ cent ans, en Afrique, on vit un vol de sauterelles couvrir un espace de plus de 5000 kilomètres carrés. Poussées par le vent, elles formèrent un banc de 80 kilomètres de long sur plus d’un mètre d’épaisseur. Quel nombre incalculable devait-il y en avoir ! Il y a peu d’années, dans l’Inde, un nombre si prodigieux de sauterelles s’abattit sur la voie ferrée de Madras que les trains furent arrêtés.
Nous pouvons donc nous imaginer ce que dut
être cette plaie venant après toutes les autres et avec une intensité sans égale.
Les dieux de l’Égypte impuissants, le fleuve et le sol souillés, les richesses anéanties,
voilà ce que le Pharaon voyait. Il s’humilia encore et demanda que l’Éternel retirât
de dessus lui « cette mort »
,
car eût-elle duré que serait-il resté ? Le vent d’ouest qui s’éleva à la prière
de Moïse et sur ordre de l’Éternel, enleva toutes les sauterelles et les précipita
dans la mer Rouge sans qu’il en restât une
seule
. Dieu montrait ainsi sa puissance suprême à son peuple et aux Égyptiens,
cette puissance s’étendant sur toutes choses, amenant les jugements mais délivrant
toujours complètement. Et cependant le Pharaon s’endurcit.
Alors, sans avertissement donné au roi, sur ordre de l’Éternel, Moïse étendit sa main vers les cieux, et des ténèbres si épaisses couvrirent l’Égypte entière durant trois jours que nul ne pouvait quitter le lieu où il était.
Il y a un vent d’ouest qui de nos jours souffle encore en Égypte durant 50 jours, c’est le khamsin. Il vient des déserts arides et sablonneux et, quand il souffle avec force, il amène parfois pendant quelques heures tant de sable et de poussière fine que l’air est obscurci comme par un épais brouillard. Nous pouvons supposer que l’Éternel se servit de ce vent d’ouest très fort qui enleva les sauterelles pour amener cette nouvelle plaie des ténèbres. Mais si les Égyptiens connaissaient un peu ce que le vent d’ouest pouvait faire, ils n’avaient jamais vu ses effets d’une manière aussi terrible. Nous pouvons ainsi comprendre encore mieux ce que cette plaie avait de redoutable, car en couvrant le pays de ce sable du désert, elle achevait sa désolation. Et cela nous explique comment nul n’osait se lever de l’endroit où il était, et comment on ne pouvait avoir de lumière. Car ce vent violent du désert fait pénétrer jusqu’à l’intérieur des maisons les fines particules de sable qui remplissent ainsi tout, en même temps qu’il apporte avec lui une chaleur suffocante.
Quelle plaie pour cette Égypte où le ciel est habituellement serein et où le soleil brille d’un si vif éclat ! Et jusqu’à quand devaient-elles durer ? Moïse ne l’avait pas dit. Le Pharaon attendit trois jours. Il pensait peut-être que c’était un phénomène naturel, et que le soleil, la divinité la plus antique des Égyptiens, et dont il se vantait d’être le descendant, finirait par vaincre ces terribles ténèbres. Mais non. Le soleil était impuissant. L’Égypte restait dans cette obscurité redoutable, on n’osait bouger la nuit et le silence du tombeau était dans toutes les demeures, tandis qu’à côté, et cela rend le miracle plus frappant, dans la terre de Goshen, le soleil répandait ses joyeux rayons sur les Israélites. Et s’il y avait quelqu’un d’entre eux autre part, au milieu des Égyptiens, la lumière les éclairait dans le lieu de leurs demeures. Quelle image frappante de ce dont jouissent les enfants de Dieu dans le monde ! Quelles longues journées pour ces malheureux Égyptiens ! Que pouvaient-ils attendre sinon la mort. Le Pharaon encore fit appeler Moïse, mais il ne voulait pas laisser aller le peuple avec ce qu’ils possédaient. Il dit même à Moïse : « Va-t-en d’auprès de moi ; garde-toi de revoir ma face ! car, au jour où tu verras ma face, tu mourras ». Et Moïse dit : « Comme tu l’as dit, je ne reverrai plus ta face ! » (10:28-29).
Il ne restait plus que la dernière plaie adressée au cœur du Pharaon, et qui devait l’obliger à faire partir lui-même le peuple d’Israël.
— Maintenant que je t’ai lu ces quelques notes sur les jugements de Dieu qui frappèrent les Égyptiens, nous reprendrons nos entretiens, et je pense que tu auras plusieurs questions à me poser sur les chapitres de l’Exode que nous avons lus.
— C’est vrai ! Il y a une chose qui me frappe d’abord. J’ai peine à comprendre comment Pharaon pouvait résister comme il l’a fait.
— Son cœur et sa conscience n’étaient pas atteints. Et quand on les ferme aux appels de Dieu, on s’endurcit toujours plus. Le Pharaon voyait bien la puissance de Dieu qui le frappait, et pour y échapper, il cédait momentanément. Mais ensuite son orgueil et son obstination reprenaient le dessus. Il faut aussi que tu te rappelles bien qu’au fond ce n’était pas seulement la lutte du Pharaon contre le Dieu des Hébreux, mais la lutte de Satan contre l’Éternel pour empêcher que Dieu n’accomplît ses desseins. Le Pharaon, sans le savoir n’était que l’instrument dont Satan se servait.
— Je trouve que c’est une chose bien terrible que l’on puisse être ainsi dans les mains de Satan pour s’opposer à Dieu.
— C’est le cas pour tous les hommes, grands et petits, mon enfant, jusqu’à ce qu’ils soient sauvés ; le Seigneur Jésus est venu pour détruire les œuvres du diable (1 Jean 3:8). Il est la semence de la femme qui devait écraser la tête du serpent (Genèse 3:15). Satan savait cela et c’est pourquoi nous voyons dans l’Ancien Testament qu’il cherche par tous les moyens possibles à empêcher l’accomplissement de la promesse. Il entraîna tous les hommes dans la corruption avant le déluge afin d’en faire périr la race, mais Dieu sauva Noé. Ensuite Satan incita les hommes à l’idolâtrie, mais Dieu tira Abraham de ce mal terrible. Il poussa ensuite à détruire la postérité d’Abraham dans laquelle devait naître le Sauveur, mais Dieu sauva des eaux Moïse qui fut le libérateur d’Israël. Et maintenant le Pharaon dont le cœur s’endurcit ne veut pas laisser aller le peuple.
— Mais le Seigneur Jésus n’aurait-il pas pu naître en Égypte ?
— Non ! D’abord le peuple d’Israël ne pouvait pas servir son Dieu dans le pays idolâtre, et ensuite Dieu avait promis qu’il le délivrerait de l’esclavage, et l’introduirait dans le beau pays de Canaan. Les promesses de Dieu sont certaines.
— Je comprends cela. Mais peux-tu me dire comment Satan s’opposa encore à Dieu après que les enfants d’Israël furent sortis d’Égypte ?
— Volontiers. Quand le peuple d’Israël fut en route pour Canaan, Satan chercha à le faire détruire par Amalek comme tu te rappelles sans doute que nous l’avons vu ensemble. Après cela, il le fit plusieurs fois tomber dans le péché afin d’exciter la colère de l’Éternel contre lui et le faire détruire par le jugement. Il s’efforça de le faire maudire par Balaam. Mais l’Éternel usa de miséricorde envers son peuple, lui pardonna, le délivra et le bénit. Quand Israël fut dans le pays de Canaan, Satan multiplia ses pièges pour le faire tomber sous la colère de Dieu. Mais malgré tous les péchés de son peuple, Dieu n’oublia pas son dessein. Il choisit David, un homme selon son cœur, pour roi et conducteur d’Israël. Et de la race de David devait naître Christ. Alors Satan excita Saül à tuer David mais en vain. Plus tard la méchante Athalie, poussée par Satan, voulut exterminer la famille de David. Mais l’Éternel sauva Joas dont tu connais l’histoire. Et c’est ainsi que Satan lutte jusqu’au bout, justifiant bien son nom qui veut dire « adversaire ». Et te rappelles-tu dans le Nouveau Testament quels ont été ses efforts contre le Seigneur ?
— Quand le Seigneur Jésus fut né à Bethléhem, le méchant roi Hérode voulut le faire mourir. Et puis Satan tente le Seigneur au désert pour le faire tomber mais cela n’était pas possible. Je ne me rappelle pas d’autre occasion.
— C’est quand les Juifs se saisirent de Jésus et le livrèrent pour qu’il fût crucifié. Le Seigneur leur dit : « C’est ici votre heure, et le pouvoir des ténèbres » (Luc 22:53). Satan semblait avoir réussi contre Jésus ; mais au contraire la mort de ce cher Sauveur détruisait la puissance de Satan, comme il est écrit : « Afin que, par la mort, il rendit impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est à dire le diable » (Hébreux 2:14).
— Mais Satan a encore de la puissance car le mal est encore dans le monde.
— Oui, il reste toujours l’adversaire de Dieu et le prince de ce monde. Mais c’est un adversaire vaincu et tous ceux qui croient en Jésus sont affranchis de sa puissance. C’est ce que l’évangile annonce. Le Seigneur dit à Paul : « Je t’envoie pour ouvrir leurs yeux, pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu » (Actes 26:18). Et en écrivant aux chrétiens de Colosses, il leur dit : « Rendant grâces au Père… qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres » (Colossiens 1:12-13).
— Que nous sommes heureux de ne plus être les esclaves de l’ennemi de Dieu. Comme cela me réjouit !
— En effet, nos cœurs peuvent bien rendre grâces au Père. Ce que Dieu voulait pour son peuple d’Israël c’était aussi de l’affranchir de la puissance de Satan qui se servait du Pharaon pour retenir les Israélites dans l’esclavage dans un pays idolâtre.
— Mais Satan ne tient-il pas encore bien des personnes sous sa puissance ?
— Oui. Et il s’efforce de les y garder. Pour cela il cherche à empêcher que l’évangile ne soit annoncé, et dans ce but, il emploie tous les moyens possibles. Il se sert de la persécution et de la mort même, comme dans le cas des apôtres à Philippes, par exemple, et d’Étienne à Jérusalem, et comme il l’a fait dans bien des endroits et dans tous les siècles. Quand il n’a pas pu réussir, il cherche à détourner les âmes de venir écouter la Parole. Il les retient dans le monde des plaisirs. Il les effraie par la pensée qu’on se moquera d’elles. Ainsi il est toujours actif pour empêcher les desseins d’amour de Dieu de s’accomplir pour le salut des âmes. Et il a encore maintenant toute une armée de serviteurs à ses ordres, comme l’étaient autrefois le Pharaon et les Égyptiens.
— Et qui sont-ils ?
— Tous ceux qui n’obéissent pas à l’évangile. N’est-ce pas une chose bien sérieuse que de se dire : Si je ne suis pas sauvé, affranchi par Jésus, je suis un esclave de Satan et je sers à ses desseins contre Dieu ?
— C’est bien terrible ! Mais ne peut-il absolument rien contre nous, contre ceux qui croient au Seigneur Jésus ? Il me semble quelquefois que c’est lui qui me pousse à avoir de mauvaises pensées et à dire des paroles blessantes ou à ne pas agir avec obéissance et promptitude.
— Sans doute ! Satan hait ceux qui appartiennent à Christ, et il cherche à les entraîner dans le mal, pour déshonorer Christ et les rendre malheureux. Il emploie pour cela toutes sortes de ruses. L’apôtre Paul disait aux Corinthiens en les avertissant : « Je crains que, en quelque manière, comme le serpent séduisit Ève par sa ruse, ainsi vos pensées ne soient corrompues et détournées de la simplicité quant au Christ » (2 Corinthiens 11:3). Pierre dit qu’il est comme un lion rugissant rôdant autour de nous, cherchant qui il pourra dévorer (1 Pierre 5:8). Mais il n’a aucune puissance sur nous à moins que nous ne l’écoutions et nous laissions séduire. C’est pourquoi il est écrit : « Ne donnez pas occasion au diable » (Éphésiens 4:27). Il est un ennemi vaincu, et Jacques dit : « Résistez au diable et il s’enfuira de vous » (Jacques 4:7 ; et 1 Pierre 5:9). Nous sommes appelés à combattre contre lui, mais c’est avec la force du Seigneur que Satan connaît bien, et avec l’armure de Dieu qu’il ne peut entamer (Lisez Éphésiens 6). En veillant et en priant, même une toute jeune fille comme toi sera plus forte que Satan, comme Jean l’écrivait : « Pour vous, enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4:4).
— Ce que tu viens de me dire m’a toute encouragée, car je suis souvent triste et abattue en voyant que je cède si fréquemment à ce que Satan me conseille, et je ne savais comment faire. Je vois que je n’ai qu’à aller à Christ avec toute ma faiblesse parce que Lui m’a délivrée de ce méchant adversaire.
— L’apôtre Paul nous dit : « Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Romains 8:37).
— Veux-tu que nous reprenions notre entretien sur la lutte du Pharaon contre Dieu ?
— Volontiers. Mais j’aimerais auparavant te poser encore quelques questions sur le même sujet que la dernière fois.
— Pose-les et nous verrons ce que la parole de Dieu te répondra.
— Eh bien, je voulais te demander s’il n’y aura pas un temps où Satan ne pourra plus faire de mal ?
— Certainement. Mais avant ce moment, il déploiera d’une manière terrible sa méchanceté dans le monde.
— Plus terrible que maintenant ?
— Oui.
— Pourquoi donc ?
— Parce que les hommes, après avoir entendu l’évangile, ne seront pas convertis. Alors Dieu les abandonnera comme Pharaon à l’endurcissement de leurs cœurs, et Satan les dominera pour les entraîner à une entière destruction.
— Peux-tu me dire quelques passages qui montrent cela, s’il te plaît ?
— Volontiers. Lis dans la seconde épître aux Thessaloniciens, au chapitre 2, les versets 8 à 10.
— « Et alors sera révélé l’inique, que le Seigneur Jésus consumera par le souffle de sa bouche et qu’il anéantira par l’apparition de sa venue ; duquel la venue est selon l’opération de Satan, en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge, et en toute séduction d’injustice pour ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés ». Qui est cet inique, s’il te plaît ?
— Inique
veut dire homme
sans loi, sans frein. Plus haut, dans le même chapitre, il est appelé l’homme de péché, le fils de perdition,
qui
s’élève contre tout ce qui est appelé Dieu, et qui s’assiéra dans le temple de Dieu,
se présentant lui-même comme étant Dieu. Tu vois donc que c’est un homme qui n’aura
de loi que sa propre volonté, qui s’opposera à Dieu, et ira jusqu’à se faire passer
pour Dieu au milieu des Juifs incrédules. Et Satan le soutiendra par son pouvoir
pour faire des miracles. Il sera à Jérusalem dans le temple alors reconstruit. Jean
le nomme l’Antichrist dans son épître, et dans l’Apocalypse
il l’appelle la seconde bête qui a des cornes comme un agneau, car il veut se faire
passer pour le Christ, mais elle parle comme le dragon, c’est à dire comme Satan,
en séduisant les hommes. Il est aussi appelé le faux prophète (1 Jean 2:18:22 ;
Apocalypse 13:11:13:14 ; 16:13-14).
— Y aura-t-il encore un autre homme aussi méchant que l’inique, car tu m’as dit que celui-là était appelé la seconde bête ?
— Oui, tu le liras tout à l’heure. Le mal viendra à son comble sur la terre à cause de l’endurcissement des hommes. Et voici ce qui donnera la puissance au mal : lis Apocalypse 12:9 et 12.
Lecture : « Et le grand dragon fut précipité, le serpent ancien, celui qui est appelé diable et Satan, celui qui séduit la terre habitée tout entière, — il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui… C’est pourquoi réjouissez-vous cieux et vous qui y habitez. Malheur à la terre et à la mer, car le diable est descendu vers vous, étant en grande fureur, sachant qu’il a peu de temps ». — Et que fera Satan sur la terre ?
— Tu l’as déjà vu en partie. C’est par sa puissance que l’inique fait des miracles pour séduire les hommes qui n’ont pas voulu recevoir l’évangile. Maintenant lis au chapitre 13:1, 2, ce qu’il fera encore.
Lecture : « Et je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes et sur ses têtes des noms de blasphème. Et la bête que je vis était semblable à un léopard ; et ses pieds, comme ceux d’un ours, et sa bouche comme la bouche d’un lion ; et le dragon lui donna sa puissance et son trône, et un grand pouvoir ».
— Qu’est-ce que c’est que cette terrible bête ?
— C’est le deuxième homme dont je te parlais. Une bête désigne la puissance impériale, et plus particulièrement celui qui l’exerce sans la connaissance de Dieu (Voyez Daniel 4:25 et 33 ; 7:3 et 17). Il y aura donc un homme, un empereur puissant suscité et soutenu par Satan pour s’opposer à Dieu et à son Christ. L’inique s’alliera avec lui, la terre entière lui rendra hommage ainsi qu’à Satan, et pendant trois ans et demi, ces deux méchants et ceux qui les suivront blasphèmeront Dieu, se livreront à l’idolâtrie, et persécuteront horriblement les saints, ceux qui voudront rester fidèles à Dieu (Apocalypse 12:4-8).
— Quel temps terrible !… Est-ce qu’il arrivera bientôt ? Est-ce que nous le verrons ?
— Je pense que ce temps approche rapidement. Mais nous ne le verrons pas. Jésus sera auparavant venu chercher ses bien-aimés, ceux qui font partie de son Église, pour les introduire dans la maison du Père. Et tu sais qu’il a dit : « Je viens bientôt ».
— Quel bonheur ! Mais je suis triste en pensant à ces saints qui seront alors sur la terre.
— Je le comprends. Mais Jésus a dit : « Bienheureux
ceux qui sont persécutés à cause
de la justice » (Matthieu 5:10-11), et qui souffriront à cause de Lui. Quelle
belle part sera donnée à ces bienheureux saints, quand Jésus apparaîtra dans l’éclat
de sa gloire ! Ils vivront et règneront avec Lui mille ans sur la terre rendue
heureuse par la présence du Seigneur et où dès lors la justice règnera (Apocalypse
20:4-6). Puis ils seront avec Lui pendant l’éternité.
— Les verrons-nous aussi ?
— Oui, ils règneront avec nous aux siècles des siècles.
— Qu’arrivera-t-il sur la terre pendant que ces deux hommes méchants s’y trouveront avec Satan ?
— Les plaies d’Égypte et la résistance du Pharaon sont comme un image de ce qui arrivera alors. Dieu frappera la terre de plaies terribles dont plusieurs sont décrites comme ressemblant à celles d’Égypte, mais les hommes s’endurciront toujours plus. La bête et le faux prophète finiront même par rassembler les rois de la terre et leurs armées pour livrer combat au Seigneur Jésus.
— Quelle folie ! Comment pourront-ils espérer vaincre Dieu ?
— L’homme dit dans son cœur : il n’y a point de Dieu, et en cela il montre sa folie. Il voudrait bien que Dieu n’existât point pour n’avoir pas de compte à rendre. Quand l’endurcissement du cœur est à son comble, l’homme marche contre Dieu et croît pouvoir être le plus fort. Mais ce sera la perte des chefs et de ceux qui les auront suivis. Le Seigneur Jésus, par l’apparition de sa gloire, les anéantira. Il consumera l’inique par le souffle de sa bouche. Il viendra « du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu, et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ » (2 Thess. 2:8 ; 1:7-9). Oh ! Quel moment terrible !
— Oui, cela fait trembler.
— Pour que tu vois mieux ce qui arrivera à ce moment suprême, lis encore au chapitre 19 de l’Apocalypse les versets 11 et 16.
Lecture : « Et je vis le ciel ouvert : et voici un cheval blanc, et celui qui est assis dessus appelé fidèle et véritable ; et il juge et combat en justice… Et il a sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs ».
— C’est Jésus, n’est-ce pas ?
— Oui, et tu verras au verset 14 qu’il ne vient pas seul.
Lecture : « Et les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin, blanc et pur ».
— Est-ce que ce sont les anges ?
— Non. Les anges seront aussi là, mais, comme tu l’as lu plus haut, ils sont les ministres de sa puissance et exercent la vengeance. Ceux-là le suivront en triomphe. Ce sont les saints glorifiés, nous seront là (compare chapitre 19:7-8). Lis maintenant les versets 19 à 21, et tu verras le dernier combat de l’homme conduit par Satan contre Dieu.
Lecture : « Et je vis la bête et les rois de la terre, et leurs armées assemblées pour livrer combat à Celui qui était assis sur le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et le faux prophète qui était avec elle, qui avait fait devant elle les miracles par lesquels il avait séduit ceux qui recevaient la marque de la bête et ceux qui rendaient hommage à son image. Et ils furent tous deux jetés vifs dans l’étang de feu embrasé par le soufre ; et le reste fut tué par l’épée de celui qui était sur le cheval, laquelle sortait de sa bouche, et tous les oiseaux furent rassasiés de leur chair ».
— Quel affreux sort pour ceux qui auront refusé de croire et qui auront été désobéissants à Dieu ! Mais est-ce que Satan ne fut pas jeté avec eux dans l’étang de feu et de soufre ?
— Non, pas immédiatement. Mais un ange armé de la puissance de Dieu lia Satan, et le jeta dans l’abîme, et l’enferma pour mille ans. C’est le temps que l’on appelle le Millénium, l’époque heureuse pour cette pauvre terre où Jésus règnera en justice. Après cela, Satan sera délié et fera un dernier effort contre Dieu, puis il sera, lui aussi, jeté pour toujours dans l’étang de feu et de soufre. Alors, toutes choses seront faites nouvelles, même la terre et le ciel, et le mal sera aboli pour toujours.
— Merci beaucoup pour tout ce que tu m’as dit ce soir. Que je suis heureuse de penser que Satan a été vaincu par Christ et que je n’ai qu’à lui dire de s’en aller en me réfugiant auprès du précieux Sauveur ! Et je suis bien contente aussi de penser à ce beau temps où il n’y aura plus de péché ? Comme je voudrais que tout le mode connût Christ et fût sauvé !
— C’est aussi la volonté de Dieu et c’est pourquoi il use de patience et attend, et fait annoncer aux pécheurs l’évangile qui délivre de la puissance de Satan. Et pour nous, il nous faut aussi l’annoncer en vivant saintement comme des personnes affranchies du pouvoir des ténèbres, et en parlant du précieux Sauveur à ceux qui nous entourent.
Nous nous sommes bien écartés de l’histoire du Pharaon ce soir, mais j’espère, mon enfant, que ce que nous avons dit ne sera pas inutile. Nous avons besoin de penser à cet ennemi de Dieu et de nos âmes, pour être en garde contre les pièges qu’il ne cesse de tendre aux enfants de Dieu.