E.B. (Inconnu)
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest — ME 1913 p. 86
Table des matières :
1 - Ce que Dieu voit dans nos vies
2 - Instruire les enfants dans la Parole de Dieu
3 - L’éducation est à la charge des parents
4 - Commencer tôt et inculquer l’obéissance
5 - Présenter le modèle du Seigneur
6 - Ni trop sévères ni trop indulgents
« Tu connais quand je m’assieds et quand je me lève, » dit le psalmiste à l’Éternel (Psaume 139:2), et c’est une bonne chose que nous nous en souvenions souvent dans notre vie journalière. Car « une parole dite en son temps, combien elle est bonne ! » (Prov. 15:23). Est-ce que Lui qui connaît quand nous nous asseyons, nous a déjà vus assis au banc des moqueurs (Ps. 1:l), ou avec des gens dissimulés (Ps. 26:4), ou même comme Lot, à la porte de Sodome (Gen. 19:1), ou comme Pierre, qui était assis près du feu de ses ennemis ? (Luc 22:55).
Est-ce que Lui, qui connaît quand nous nous levons, nous a déjà surpris alors que, semblables aux enfants d’Israël qui se levaient pour se divertir (Ex. 32:6), nous nous levions le matin remplis d’avance de la joie des choses de ce monde dont nous espérions jouir ce jour-là ? Ou bien a-t-il vu que « nous prenions plaisir à nous asseoir à l’ombre de notre Bien-aimé » (Cant. 2:3), pour jouir de son fruit, doux au palais ? Que, comme Marie, nous étions assis tranquilles à ses pieds et écoutions sa Parole ? (Luc 10:39). Ou aussi, que nous nous levions pour le louer, comme autrefois le peuple de Dieu se leva, sous Néhémie, pour louer l’Éternel son Dieu (Néh. 9:5). Rien n’échappe à son œil, qui est tourné sur le chemin des justes, pas plus si nous restons assis quand nous devrions nous lever, comme, par exemple, devant les cheveux blancs (Lév. 19:32), que si nous nous levons quand nous devrions rester assis, comme Marthe le faisait autrefois en contraste avec sa sœur.
Oui, il connaît quand nous nous asseyons, et quand nous nous levons ; et cela en rapport aussi avec une chose très importante pour tous ceux parmi nous, auxquels Dieu a accordé des enfants : je veux parler de l’éducation de ces enfants dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur. Il est dit en Deut. 6:5-7 : « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force. Et ces paroles que je te commande aujourd’hui, seront sur ton cœur. Tu les inculqueras à tes fils, et tu en parleras, quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras par le chemin, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ». D’une manière toute aussi pressante qu’aux parents israélites d’autrefois, cette exhortation s’adresse à nous.
Nous devons instruire nos enfants dans la parole de Dieu, faire d’elle la règle de leur éducation, de toute leur vie, jour après jour, heure après heure, quand ils sont assis à la maison, quand ils marchent par le chemin, quand ils se couchent et quand ils se lèvent. L’œil du Seigneur repose sur nous, et il connaît quand nous nous asseyons, quand nous nous levons, et tout ce que nous faisons.
Une éducation chrétienne ne peut avoir comme point de départ que la parole de Dieu. Cette Parole forme la première et la plus importante source de tout enseignement. Elle définit le caractère de l’éducation dans chacun de ses détails, et le Saint Esprit s’en sert pour agir sur les enfants, les conduire et les développer. Il est bon de remarquer ici que les pères israélites, qui devaient inculquer à leurs enfants les paroles de l’Éternel, sont eux-mêmes exhortés auparavant à aimer Dieu de tout leur cœur, de toute leur âme, et de toute leur force, puis à porter les paroles de l’Éternel dans leurs propres cœurs. Les parents qui ne connaissent pas la parole de Dieu, qui ne gardent pas dans leurs cœurs ses enseignements et ses instructions, sont de mauvais éducateurs pour leurs enfants : ils ne savent pas les élever pour Dieu et les diriger. Et les parents qui n’aiment pas Dieu de tout leur cœur sont de mauvais éducateurs, parce que les enfants ne voient pas confirmés et réalisés par l’exemple de leurs parents la Parole qui leur a été inculquée et les enseignements qu’ils ont reçus. Mais quand ces deux choses se rencontrent, quand les parents implantent la parole de Dieu dans le cœur des enfants, quand en quelque sorte ils arrosent ces jeunes plantes en germe par l’exemple de leurs vies, alors Dieu, dans sa grâce, donnera de la prospérité.
Tous les parents chrétiens ont le saint devoir d’élever leurs enfants pour Dieu et sont en cela sérieusement responsables, parce que la famille entière, les parents aussi bien que les enfants, n’est pas « dans le monde », mais « dans le Seigneur ». Les parents ne doivent pas non plus abandonner l’éducation de leurs enfants à d’autres personnes, si même elles y étaient très propres. Il n’est pas dit : « Faites élever, » mais : « Élevez vos enfants dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (Éph. 6:4). C’est une grande consolation pour nous, que la Parole nous donne ici tous les enseignements, exhortations et avertissements nécessaires, et que nous puissions puiser en elle toute la force et la sagesse dont nous avons besoin pour l’éducation de nos enfants.
Commençons donc cette éducation de bonne heure, car c’est notre désir ardent que nos enfants soient amenés aux pieds de Jésus et soient promptement sauvés. Dieu en soit béni, nous savons que si nos enfants sont rappelés dans leur premier âge, ils vont auprès du Seigneur. Comme tous les hommes, ils sont perdus selon la nature, enfantés dans l’iniquité et conçus dans le péché (Ps. 51:5) ; mais Dieu les met, selon l’immensité de sa grâce, au bénéfice de la mort de Christ, car son bien-aimé Fils est venu dans le monde pour sauver ce qui est perdu. Aussi longtemps qu’ils ne peuvent pas discerner entre le bien et le mal, ils ne sont pas placés sur le terrain de la responsabilité, et ne peuvent pas encore être invités à croire et à accepter l’Évangile. Il est difficile de dire à quelle époque chez l’enfant, la conscience du bien et du mal se réveille et quand sa responsabilité commence. Le moment varie suivant la situation et le développement de l’enfant. C’est pourquoi, aussitôt que possible, parlons de Jésus aux enfants et plaçons-les devant Lui par la prière. Cela s’adresse en première ligne aux mères ; oui, parlons-leur quand nous sommes assis à la maison, ou à la promenade, quand nous nous couchons, quand nous nous levons ! Nous devons aussi, et cela s’adresse aux pères en première ligne, commencer déjà de bonne heure à maintenir vis-à-vis de nos enfants le principe de l’obéissance, d’une obéissance sans restrictions, qui est le premier principe de l’éducation de Dieu avec Ses enfants. N’oublions pas que la propre volonté et l’indépendance se font remarquer dès la plus tendre enfance et doivent être aussitôt réprimées. Ce principe est même reconnu dans le monde qui ne tient pas compte de Dieu et de sa Parole. Inculquer à la jeunesse l’obéissance envers les parents, envers les maîtres, envers la loi, envers toute autorité établie, est une partie importante de l’éducation qui en apprend la nécessité dans l’histoire du monde et dans les événements de chaque jour. En Rom. 1:30, nous apprenons que la désobéissance envers les parents était un caractère principal de la corruption dans le paganisme, et dans 2 Tim. 3:2, que ce caractère se retrouve dans les derniers jours du christianisme. On peut aussi remarquer dans tous les temps, que le mépris de l’autorité est le signe précurseur de toute révolution sociale ou politique. Nous partageons ainsi avec le monde la responsabilité d’exiger de nos enfants une obéissance sans condition ; mais nous suivons ce principe à d’autres points de vue et avec une tout autre méthode. Nous ne devons pas simplement exiger l’obéissance des enfants à cause de notre autorité, mais nous devons leur inculquer cette parole : « Vous, enfants, obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable dans le Seigneur » (Col. 3:20). Notre devoir est de les amener au sentiment que Dieu lui-même leur ordonne d’obéir aux parents, et que cela appartient à leur responsabilité personnelle et directe vis-à-vis de Dieu.
Les enfants doivent apprendre que leurs parents agissent d’après le commandement et la volonté du Seigneur, qu’ils donnent leurs ordres et font leurs défenses, comme il plaît au Seigneur.
Nous pouvons attirer leur attention sur le saint modèle que notre bien-aimé Seigneur leur a laissé, lequel, quoique étant Fils de Dieu, était soumis à ses parents (Luc 2:51). Pour cette éducation, nous avons sans doute besoin beaucoup de la sagesse de Celui qui nous a confié ce devoir, et aussi du même esprit d’amour, de patience et de bienveillance envers nous que Dieu emploie. À cet égard, nous avons souvent fait l’expérience de ce qu’est la chair en nous, et quand nous avons rencontré de l’opposition de la part de nos enfants, nous n’avons pas tenu compte de l’exhortation : « Ne provoquez pas vos enfants » (Éph. 6:4).
Nous avons aussi maintes fois oublié qu’il est selon Dieu d’avoir égard aux sentiments et à la faiblesse de nos enfants, et tout en maintenant ce qu’ils doivent au Seigneur, de ne pas mettre sur leurs épaules plus qu’ils ne peuvent porter, « afin qu’ils ne soient pas découragés » (Col. 3:21).
D’autre part, gardons-nous de tomber dans la faute opposée et d’être trop indulgents ou faibles, ou bien d’être trop sévères parfois et trop indulgents d’autres fois, ou encore de négliger la correction pour épargner de la peine à nos propres cœurs. C’est ainsi que souvent nous contribuons à la ruine de nos enfants et préparons à nous-mêmes un avenir plein de remords et d’amertume.
« Celui qui épargne la verge » — est-il dit en Prov. 13:24 — « hait son fils ; mais celui qui l’aime met de la diligence à le discipliner ». Ayons toujours devant les yeux la manière dont Dieu, qui est plein de grâce et de miséricorde, enseigne l’obéissance à ses enfants. D’abord il nous avertit, lorsque nous refusons d’obéir, une fois, deux fois, comme nous voyons en Job 33:14. Si nous ne prenons pas garde à ces avertissements, nous nous attirons des réprimandes, et nous trouvons dans notre chemin des obstacles, ou des entraves aux projets que nous avions formés de notre propre chef. Si nous persistons malgré cela, notre divin Éducateur prend la verge pour nous châtier, mais même alors en amour, selon sa sagesse et pour notre profit, « afin que nous participions à sa sainteté » (Hébr. 12:10). Oui, le but de son éducation est de nous délivrer de tout mal, de toute propre volonté, et de nous rendre conformes à son image. Tel doit être aussi de notre part le but de toute éducation : voir croître nos enfants pour le Seigneur, dans la séparation et la sanctification pour Lui, et non pas pour le monde ; les garder du mal qui est dans le monde et maintenir la seigneurie de Christ dans toute leur vie.
Chaque étape du développement des enfants nous apporte de nouveaux devoirs. Alors il ne suffit plus de leur donner simplement connaissance de la parole de Dieu, de leur interdire toute conformité au monde dans les habitudes, les plaisirs, l’habillement, le choix des lectures et choses semblables, mais (en cela consiste notre sérieuse responsabilité) de leur montrer par notre propre conduite, par une marche fidèle dans la dépendance du Seigneur, par une sérieuse séparation du monde et de sa manière d’agir, par le ton qui règne dans la maison, par l’intérieur que nous leur procurons, par l’amour dont ils sont entourés, qu’ils appartiennent à une famille qui sert le Seigneur, qui cherche à faire en toutes choses sa volonté, et trouve en Lui sa joie, son bonheur et tout son plaisir. Alors on ne verra pas les enfants jeter des regards d’envie vers le monde, dont les sépare leur union avec des parents croyants, mais ils seront reconnaissants pour le bien que Dieu leur a fait dans la maison paternelle. Ils y puiseront des forces pour la vie qu’ils devront aborder seuls plus tard, et le Seigneur se servira des fruits de leur éducation pour leur croissance spirituelle et pour son témoignage.
Ne devrions-nous pas nous examiner chaque jour, pour nous rendre compte dans la Parole et par la prière, jusqu’à quel point nous élevons nos enfants dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur, jour après jour, heure après heure, quand nous sommes assis à la maison, en promenade sur le chemin, quand nous nous couchons et quand nous nous levons ?
N’oublions pas qu’il sait quand nous nous asseyons et quand nous nous levons, et qu’il discerne de loin nos pensées.