Auteur inconnu
ME 1864 p. 261, 281
Je crois que les fêtes que ce chapitre nous présente doivent être considérées comme n’ayant absolument en vue que la terre. D’autres portions des Écritures peuvent élever nos regards plus haut, dans le ciel, vers des résultats de ce qui est enseigné ici ; mais comme ordonnées aux Juifs, les fêtes dont nous allons nous occuper ne peuvent, historiquement, être rapportées qu’à la terre. Ceci n’empêche pas que ces fêtes ne soient pour nous d’une importance infinie, car, quels que soient d’ailleurs les résultats célestes et glorieux dont nous parlons, la plupart des événements qui sont les fondements et les objets de notre foi, se sont accomplis historiquement sur la terre. Le Seigneur a été offert en sacrifice sur la terre ; le Saint Esprit est descendu sur les disciples sur la terre ; l’Église, quoique sa gloire ne soit pas terrestre, a été formée par les souffrances sur la terre, et elle-même, elle attend que la création soit délivrée de la servitude de la corruption. Le caractère et la valeur de ce qui a été fait sur la terre, de ce en quoi l’Église trouve sa part, nous sont présentés avec tous les détails nécessaires dans le chapitre que nous avons devant nous.
Il y a sept fêtes : le Sabbat ; la Pâque ; les pains sans levain ; la Pentecôte ou les premiers fruits ; la fête des trompettes ; celle de l’expiation ; et enfin celle des tabernacles.
La première fête a un
caractère particulier. Avant même que nous apprenions ce qui a amené ou précédé
le repos, la grande vérité qu’il « reste un Repos
», est établie et mise en évidence.
C’était-là la vérité première, et qui imprimait son cachet sur toutes choses. —
Entre les trois fêtes qui suivent et les trois dernières qui viennent après, il
y a un intervalle long et significatif, qui s’étend jusqu’au septième
mois ; alors seulement la trompette retentit, pour la première des trois
dernières fêtes ; et nous ne trouvons au sujet de ce long intervalle,
qu’une seule remarque dont nous dirons un mot plus loin.
Nous rencontrons un
arrangement du même genre dans les sept paraboles du chapitre 13 de l’Évangile
de Matthieu, qui nous donnent l’histoire prophétique du royaume des cieux. Le
chapitre 23 du Lévitique nous montre, au contraire, les voies terrestres de
Dieu en grâce envers Israël, et dans bien des cas, nous le savons, par la grâce
d’adoption envers nous aussi. D’un côté, nous trouvons le récit de ce qui a
préparé le repos,
précédé par
l’établissement de ce repos, qui est le repos de Dieu en type ; de
l’autre, les effets et la nature du travail
nous sont présentés, après
que nous avons pu apprendre quels sont les traits caractéristiques de l’ouvrier
, et quels sont, en principe, et la manière de la réception et
les résultats de son travail.
Le repos de Dieu est ce qui
distingue l’homme de l’animal, ce qui fait que l’homme n’est pas comme
l’animal, dont toutes les espérances et tout le travail trouvent leur terme
ici-bas, dans ce qui périt, pour ne prendre les choses qu’au point de vue le
plus favorable. « La promesse nous est laissée, dit l’Écriture, d’entrer dans
son repos » ; — le repos de Dieu (Hébr. 4). La part de bonheur et de
communion, dans lesquels Dieu, jouissant de ses oeuvres de création et de
rédemption, a trouvé sa satisfaction, il nous la fait partager dans les
richesses de sa grâce ; par son travail, il nous fait participer à ce qui
fait sa joie et ses délices, qu’il s’agisse de communion céleste ou de
bénédiction terrestre. Les pensées et les aspirations de la créature renouvelée
sont amenées à trouver leur source et leur fin dans ce repos de Dieu,
maintenant en espérance. Dieu et l’homme sont amenés à l’unité ou à la
communion d’une même félicité, la créature (c’est-à-dire, nous) étant, par le
Saint Esprit, rendue capable de jouir de cette communion. La création elle-même
est également bénie et en repos. La foi, la patience et la lutte y sont
maintenant nécessairement liées, et donnent ainsi un caractère complexe à la
pensée du fidèle, car si le repos est assuré et certain pour lui ; si le
repos lui appartient, la lutte est là, dans le présent ; il y est
assujetti et doit passer par ce chemin. Le
Sabbat
, c’est-à-dire le septième jour, était donc la première grande fête
caractéristique et répétée. — Le Sabbat était au septième jour, parce que le
repos venait après le travail, et que ni la chair, ni la loi, ne connaissaient
de repos qu’à la fin du travail, et que le repos du monde et de la terre, le
repos de la création, ne devait arriver, qu’après que la peine et le travail,
introduits par le péché, auraient pris fin et seraient passés. Ce septième jour
figurait le repos de Dieu après la création (comp. Gen. 2:1-3) ; et quand
le travail eût été imposé à l’homme, ce jour devint, pour celui-ci (l’homme
dans la chair et ayant son héritage sur la terre) le gage et le type du repos
qui restait pour le monde et pour lui.
Mais les saints n’ont rien dans le monde ; ils sont morts au monde : la résurrection est pour eux le commencement, en même temps que la substance et la fin de leur espérance et de leur vie. Le premier jour de la semaine, auquel Jésus ressuscita d’entre les morts, est pour eux, dans leur culte, le vivant témoignage (aussi bien que le mémorial de ce qui leur a valu le repos), du repos qui demeure pour eux, dont ils jouissent maintenant en esprit ; et dont ils sortent pour aller travailler, encore un peu de temps, dans le monde, au milieu duquel ils sont appelés à vivre pour le moment. Ce jour n’est pas pour eux le repos de la création et un repos terrestre, mais la rédemption, la résurrection, et l’espérance d’un repos dans le ciel ; c’est pourquoi ils le célèbrent, non pas au jour où Dieu se reposa lors de la création, mais au jour où Jésus, le commencement de la bénédiction et de la gloire, comme chef de l’Assemblée, le premier-né d’entre les morts, ressuscita et, pour ce qui est de l’oeuvre de la rédemption, se reposa. Cette oeuvre, en effet, était achevée, et, sous ce rapport, Jésus se repose, continuant seulement d’agir incessamment encore pour la bénédiction éternelle et le service des siens, qui, dans ces choses, se réjouissent et sont en communion avec Lui, comme avec leur souverain sacrificateur, Celui qui conduit leurs louanges, sans qu’ils s’en reposent jamais, — en puissance de vie maintenant, en esprit ; plus tard dans le corps.
Le Sabbat représente donc le
repos millénial tout entier ; le repos céleste, ou la résurrection, et le
repos terrestre ou repos pour la chair. Toutefois, sauf quant au principe
général, le chapitre qui nous occupe ne parle que du repos terrestre, le repos
de la création. La loi conservait le type de ce repos, tout en prouvant que,
sous son régime, l’homme ne pouvait y arriver ; c’est pourquoi, quand le
Seigneur fut accusé de violer le Sabbat, il répondit : « Mon Père travaille
jusqu’à maintenant, et moi je
travaille » (Jean 5:17) : le Père et le Fils intervenaient en grâce pour
amener ce bonheur que la loi ne pouvait produire, auquel l’homme, dans son
impuissance, ne pouvait atteindre ; Dieu, dans sa souveraineté, et dans la
gloire de la rédemption, comme Père et Fils, intervenait ; il
« travaillait » Lui-même, sans se reposer, car il était venu en grâce, là où
l’homme dans sa misère ne trouvait pas de repos. Jusqu’à maintenant
, le Père et le Fils « travaillaient »,
car l’homme n’était pas encore délivré.
Mais passons maintenant aux
autres fêtes. Il y avait trois grandes fêtes principales : la Pâque, la
Pentecôte, et les Tabernacles, ayant chacune son caractère particulier et
distinct ; c’étaient les fêtes, à l’occasion desquelles tous les mâles devaient
se rassembler dans le lieu que l’Éternel s’était choisi pour y faire habiter
son nom (Ex. 23:17 ; Deut. 16:16) ; mais suivons, dans notre examen,
l’ordre dans lequel les fêtes se présentent à nous dans le chapitre qui nous
occupe. Le chapitre est divisé en un certain nombre d’ordonnances distinctes,
commençant chacune par ces paroles : « l’Éternel parla aussi à Moïse, en
disant ». — Le premier paragraphe ou la première ordonnance finit au verset 8,
et réunit dans une série, formant un seul tout, le Sabbat
, la Pâque
et la Fête des pains
sans levain
. Bien qu’au verset 4, la Pâque soit distinguée des deux autres
fêtes que je viens de nommer comme étant historiquement la première des six
fêtes annuelles, les autres fêtes sont, moralement, liées et identifiées avec
elle, car ce n’est que par la Pâque que l’on obtient le repos. Il peut y avoir
d’autres choses qui contribuent au repos, mais on le possède par la
Pâque ; et, en principe, ceci est aussi vrai pour l’Église, que lorsqu’il
s’agit du repos terrestre : — « qui nous a rendus capables de participer au
lot des saints », dit l’Écriture (Col. 1:12). Ce principe est d’une grande
importance. La pâque de Dieu
est
l’unique et seul fondement de repos et de sécurité, de la valeur duquel les
enfants et le peuple de Dieu peuvent se nourrir dans leurs maisons, pendant
qu’ils sont abrités par le sang qui couvre les linteaux de leurs portes. L’ange
destructeur voit le sang et, ne pouvant entrer, il passe outre. Dans les
maisons des Israélites, tout est paix, quoique le jugement les environne, et
que l’épreuve et la lutte les attendent : ainsi, l’Église est en repos,
dans la sécurité où la place la foi en l’Agneau pascal, mangé à l’intérieur des
portes teintes de sang. Ceci n’est pas l’oeuvre de l’Esprit de Dieu, sauf en ce
que l’Esprit en rend témoignage au dedans de nous, et pour nous. L’oeuvre de
l’Esprit découvre le péché, nous mène à la lutte, provoque en nous ces
exercices qui mettent au jour les fautes et les manquements de nos
coeurs ; mais l’oeuvre de l’Esprit n’est jamais la garantie ou le
fondement de notre paix. Quand l’Ennemi nous attaque, l’Esprit peut être le
moyen de prouver que la paix que nous possédons n’est pas une fausse
paix ; mais l’oeuvre de
l’Esprit ne peut jamais
être le fondement véritable de notre paix, car
cette oeuvre est toujours liée en nous à beaucoup d’imperfection ; et, il
faut la perfection quelque part, pour qu’il y ait un fondement de paix devant
un Dieu parfait. « Par une seule offrande,
il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Hébr. 10:14).
« Il a fait la paix par le sang de sa croix » (Col. 1:20). Rien ne peut être mêlé
à cela ; rien en nous ne peut s’élever à la mesure de sainteté dont ce
sang est l’expression, ni ne peut par conséquent faire la paix comme ce sang
l’a faite. Il est la revendication même de la parfaite sainteté en face de tout
le péché, et par suite la paix parfaite
du croyant en face de tout le péché,
car ce qui seul pouvait réellement mesurer toute l’étendue du péché, abolit le
péché et en purifie ceux qui marchent dans la lumière. « Car aussi nôtre Pâque,
Christ, a été sacrifié pour nous » (1 Cor. 5:7). Christ, sacrifié pour nous, est
donc bien positivement l’antitype de l’agneau qui était immolé. De plus, c’est
sous ce caractère que Christ, quant à son oeuvre et à la valeur de cette
oeuvre, occupe maintenant le trône, ainsi que nous l’apprennent Héb. 1:3 ;
Phil. 2:9, 10 ; Apoc. 5:9.
La Fête des pains sans levain
se rattachait à la Pâque : elle venait nécessairement après celle-ci.
Ayant été acceptés en vertu du sang, nous saisissons la perfection sans levain
de Christ, et nous nous en nourrissons. La foi nous le fait connaître, comme
n’ayant en Lui aucun « levain de malice ou de méchanceté », et par l’esprit de sa
sainteté qui habite dans notre nouvelle nature, nous avons communion avec Lui,
nous jouissons de Lui, et faisons de Lui notre nourriture. La fête des pains
sans levain nous présente donc le sacrifice sans tare et la perfection sans
levain de Christ, auxquels nous avons part ; ces choses qui sont le fondement
assuré du repos, de ce repos qui reste pour le peuple de Dieu. Voilà ce que
Christ était dans le monde, — et en figure nous apprenons à le connaître ainsi
ici.
Du verset 9 au verset 23, il y a un nouveau commandement. — Nous y trouvons la relation de Christ ressuscité et présenté à Dieu en résurrection, avec l’Église ; — c’est-à-dire proprement, la relation du résidu Juif avec Lui : l’adoption des nations est une chose différente ; quoique pleinement révélée dans l’Écriture ; en sorte que, en résultat final, il n’y aura ni Juif ni Gentil. Mais l’enseignement du passage que nous avons ici devant nous ne va pas au-delà de la résurrection.
Le matin, après le Sabbat, la
gerbe des premiers fruits
était
tournoyée devant l’Éternel (vers. 40-44). Au premier jour de la semaine, le
Seigneur Jésus, n’ayant pas vu la corruption, ressuscita d’entre les morts, et
devint ainsi les prémices de ceux qui dorment ; comme dans la Pâque,
l’accomplissement littéral du type, selon la propre déclaration des Écritures.
On offrait le même jour à l’Éternel un agneau pour l’holocauste et une offrande
de gâteau ; et, à ce propos, je suis obligé de faire ici au sujet des
sacrifices une courte digression, dont nous verrons l’utilité dans la seconde
partie de l’ordonnance dont nous nous occupons dans ce moment. Nous lisons en
effet, au verset 19, qu’avec les premiers fruits de la Fête des semaines, un
sacrifice pour le péché et un sacrifice de prospérité étaient offerts (vers.
17) ; il n’en était pas
de même à l’égard de la gerbe
des premiers fruits, type de la
résurrection de Christ, sur laquelle repose l’acceptation de l’Église et des
Juifs, ainsi qu’il est dit au verset 11 : « afin qu’elle soit agréée pour
vous ».
Les sacrifices dont nous entretient le livre du Lévitique, sont dans l’ordre dans lequel ils nous sont donnés : l’holocauste, l’offrande du gâteau, le sacrifice de prospérité, le sacrifice pour le péché et le sacrifice pour le délit. Les deux premiers représentent Christ, s’offrant Lui-même à Dieu sans tache et parfait ; le troisième est la figure de la communion de l’adorateur avec le sacrifice, et avec Dieu par le sacrifice ; les deux derniers sont l’expression du besoin de l’adorateur comme pécheur responsable devant Dieu, cette responsabilité étant portée pour lui par la victime à lui substituée, et qui sous le poids du péché et de la responsabilité dont elle s’est chargée, est traitée comme le pécheur lui-même devait l’être. Ces différents traits donnent un caractère très-distinct à chacun de ces sacrifices, et trouvent tous leur révélation dans la mort et le sacrifice de Jésus.
L’holocauste était donc la
figure de l’abandon complet de la vie, duquel tout dépendait ; et cela non
pas par suite d’une transgression imputée, mais l’offrande de Lui-même,
offrande non imposée mais absolument volontaire, comme nous pouvons lire au
chapitre 10 de l’Évangile de Jean : « à cause de ceci le Père m’aime, c’est
que je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais je la
laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser et le pouvoir de la
reprendre ; j’ai reçu ce commandement de mon Père » (vers. 47, 48). La vie
entière de Jésus était l’expression de ce principe, dont sa mort fut le plein
accomplissement et la pleine manifestation et le sceau : « Il se donna
Lui-même
pour nous ! » C’est de cette offrande de Lui-même que
l’évangile de Jean, qui présente Christ spécialement comme le Fils de Dieu,
rend particulièrement témoignage. Je ne parle que de ce qui se rapporte au
sujet que nous traitons. Jean ne fait pas mention du jardin de Gethsémané, mais
il dit : « Levez-vous, partons d’ici ». Et puis : « C’est moi ! » et
— « ils reculèrent et tombèrent par terre ». — « Si vous me cherchez, laissez
aller ceux-ci, afin que la parole qu’il avait dite, fut accomplie : Je
n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés », même ceux-là qui l’abandonnèrent
et s’enfuirent. Jean ne rapporte pas le : « Mon Dieu ! mon Dieu !
pourquoi m’as-tu abandonné ? » — Il ne dit pas simplement que Jésus :
« expira
» mais qu’il « remit son esprit
» (comp. Matth. 27:50 ;
Marc 15:37 ; Luc 23:46 ; Jean 18:30). N’est-ce pas là l’holocauste
offert à l’entrée du tabernacle d’assignation de l’offrande de la victime
elle-même, de sa propre et libre volonté, jusqu’à la dernière limite ? Il
était toujours vrai, en principe, que la « viande » de Jésus était « de faire la
volonté de Celui qui l’avait envoyé » (Jean 4:34) ; mais jamais davantage
que lorsque notre bien-aimé Maitre et Seigneur, le libre Seigneur de toutes
choses, rendît son âme au Père. Ce sacrifice était une offrande faite par feu,
d’agréable odeur à l’Éternel. La même chose n’est pas dite du sacrifice pour
le péché
comme tel ;
on confessait les péchés sur le sacrifice pour le péché
; il était brûlé hors du camp
comme une chose souillée ; la victime substituée portait les péchés sur sa
tête et dans son corps, fait péché pour le pécheur, souillé et traité comme
tel. Seulement, afin de faire ressortir le lien qui unit cette offrande et
l’holocauste, car toutes les deux figurent Christ, la graisse était brûlée sur
l’autel (*), et était d’agréable odeur à
l’Éternel ; mais le sacrifice lui-même, dans son caractère propre, n’était
pas une offrande faite par feu d’agréable odeur à l’Éternel. Le sacrifice du
gâteau
avait le même caractère général que l’holocauste, en ce qu’il était
comme celui-ci une offrande volontaire faite par feu, d’agréable odeur à
l’Éternel ; l’holocauste étant, ce me semble, l’offrande complète de la
vie ; l’offrande du gâteau, celle des facultés naturelles du Seigneur
comme homme, facultés qui, étant toutes parfaites comme sa volonté, faisaient
de Jésus comme homme, de toute manière, une offrande faite par feu, d’agréable
odeur à l’Éternel. Le sacrifice de prospérité
était par la graisse
brûlée sur l’autel, une offrande faite par feu, d’agréable odeur à
l’Éternel : Ceux qui l’offraient en mangeaient la chair, et puisqu’il
était la communion des adorateurs, et que ceux-ci avaient en eux du péché, ils
devaient offrir en même temps des pains levés (voyez Lévit. 8:11 et suiv.)
(*) Excepté dans le cas de la génisse rousse, qui était toute entière un sacrifice pour le péché.
Avec l’offrande de la gerbe
des premiers fruits, il n’y avait donc pas de sacrifice pour le péché, ni de
sacrifice de prospérité ; le témoignage de la perfection du dévouement de
lui-même, dans lequel Christ s’est offert lui-même dans sa vie et dans sa mort,
son offrande parfaite de lui-même accompagnait seule le tournoiement de
l’offrande devant Dieu figurant la présentation à Dieu de celui qui était
ressuscité sans avoir vu la corruption (comp. Jean 14:30 ; Actes
2:24-32 ; Rom. 6:4). Il ne pouvait être question ici de levain ; — la
semence semée et la première gerbe élevée en étaient également absolument
exempts par leur nature. — C’est à ce fait que se rattache l’Assemblée ;
c’est sur ce fait qu’elle est fondée, comme toute espérance, sur la
résurrection. Le péché et la mort étant entrés dans le monde, la résurrection
est le seul chemin pour en sortir. Jésus seul pouvait présenter à Dieu une
offrande pure et sans tache, qui délivrât l’homme du péché et de la mort. La
résurrection fut le témoignage et la puissance de l’acceptation de l’Assemblée,
car Jésus, comme son représentant, avait porté ses péchés dans son corps sur le
bois, et les avait ôtés ; ils n’étaient plus ; ils étaient pardonnés.
Jésus ressuscita quitte de ces péchés. « Il a été livré pour nos fautes, et a
été ressuscité
pour notre justification » (Rom. 4:26) ; par conséquent
nous avons la paix. La résurrection fut aussi le commencement, la source et le
caractère de la vie de l’Église, comme elle fut la puissance dans laquelle
Jésus accomplît tout ce qui assurait au Juif « les grâces assurées de David »
(Ésaïe 55:3), et, par une sacrificature perpétuelle, assurait la gloire à
l’Église, — au pécheur appelé par grâce. L’Église est ressuscitée avec Christ, toutes
ses transgressions ayant été pardonnées.
Mais en relation avec la
résurrection et l’élévation de Christ, nous trouvons la communication de la
puissance nécessaire pour jouir de ces choses et de toutes leurs conséquences,
savoir (*) le don du Saint Esprit, qui
correspond au don de la loi après la rédemption hors de l’Égypte. C’est
pourquoi, le matin après le septième sabbat qui suivait l’offrande des premiers
fruits (le cinquantième jour ou jour de la Pentecôte), on célébrait la fête
associée à celle de la gerbe tournoyée ; — on offrait un nouveau sacrifice
de gâteau ; — c’était la fête des premiers fruits. « Vous apporterez de vos
demeures deux pains pour en faire une offrande tournoyée ; ils seront de
deux dixièmes, et de fine farine, pétris avec du levain, ce sont les premiers
fruits à l’Éternel » (vers. 17). Ces pains-là devaient donc être pétris avec du
levain ; et le sens de cette partie de l’ordonnance nous est expliqué dans
la première épître aux Corinthiens, chapitre 5, vers. 8. C’est pourquoi faisons
la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de
méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité, Phil.
3:20, et le lieu de sa communion (Éph. 2:6 et même toute l’épître). — Je dis
que l’ascension de Christ était « nécessaire », tant à cause de la révélation du
mystère, qu’à cause des paroles du Seigneur (Jean 20:17), qui ne veut être
reconnu et adoré du Juif, comme ressuscité, avant qu’il soit entré dans la
gloire par son ascension, le ciel le recevant, jusqu’aux temps du
rétablissement de toutes choses (comp. Actes 3:21). C’est pourquoi Pierre, en
parlant du don du Saint Esprit, présenté ici en type, dit : « Ayant donc
été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit
Saint promis, Il a répandu ce que vous
voyez et entendez
» (Actes 2:33).
Mais les fêtes, dont le Lévitique nous entretient, étant en elles-mêmes
l’expression de ce qui se réalise sur la terre, comme se rapportant aux Juifs
(quoique les Gentils pussent être introduits), elles ne pénètrent pas au-delà
du voile, bien que le tournoiement de l’offrande devant l’Éternel figure, dans
un sens général, la présentation à Dieu, nécessaire pour tous.
(*) Je dis : « toutes leurs conséquences », par la raison que, quoique le type, tel que nous le trouvons ici, ne s’étende pas jusque dans les lieux célestes, de fait, comme nous le savons, l’ascension de Christ était nécessaire, pour que l’Église reçut le don du Saint Esprit — pour que les Gentils fussent amenés — pour constituer pour l’Église le fondement de la connaissance de la justice (Jean 16:10), — le caractère de sa vie (Col. 1:27).
Dans les directions données
au sujet de l’offrande du gâteau, nous lisons d’abord : « Quelque gâteau
que vous offriez à l’Éternel, il ne sera point fait avec du levain, car vous ne
ferez point fumer de levain, ni de miel, dans aucune offrande faite par feu à
l’Éternel ». Et puis, relativement à l’oblation des premiers fruits, le verset
suivant nous dit : « Vous pourrez bien les offrir à l’Éternel dans l’offrande
des prémices, mais ils ne seront point mis sur l’autel pour être une oblation
de bonne odeur » (voyez Lévit. 2:11-12). L’accomplissement historique de cette
fête des premiers fruits ou de la Pentecôte, qui faisait partie de celle de la
gerbe de résurrection, est trop bien connue, pour que nous ayons besoin d’en
faire l’application (voyez Actes 2:1 et suivants). C’est au « jour de la
Pentecôte », que l’Église fut, pour la première fois, formellement
rassemblée ; et quoique les opérations de l’Esprit aient continué ce
rassemblement jusqu’à nos jours, elles portent toujours le même caractère. « Il
nous a de sa propre volonté engendrés par la parole de la vérité, pour que nous
soyons comme une sorte de prémices de ses
créatures
» (Jacq. 1:18).
Ainsi, de même que Christ sacrifié nous a été présenté en figure dans la Pâque, Christ ressuscité et élevé sans souillure, devant Dieu dans la gloire, dans la gerbe des premiers fruits, accompagnée d’un holocauste et d’un sacrifice de gâteau sans levain, ainsi nous avons trouvé maintenant, en relation avec ce qui précède et comme conséquence, l’action vivifiante du Saint Esprit qui nous rassemble, mais les prémices de la nouvelle créature formées ainsi, mêlées avec du levain. Dans l’oeuvre que le Saint Esprit produit, il reste autre chose que lui-même : il y a du levain, et par conséquent, quoique offerte à l’Éternel, l’offrande ne pouvait être brûlée sur l’autel en agréable odeur. Telle est la différence essentielle entre l’Église et Christ. Christ est parfait de toute manière, et dans son sacrifice, une odeur agréable, faite par feu, beauté et perfection sans mélange, propre à être présenté à Dieu, selon la sainteté de son jugement ; l’Église aussi, par l’opération du Saint Esprit, est offerte à Dieu ; mais quelle que soit l’étendue des bénédictions dont elle est comblée, elle renferme encore du levain « le levain de malice et de méchanceté », et par suite, elle ne peut être offerte en agréable odeur en offrande faite par feu à l’Éternel. Tel est donc, maintenant encore, le caractère de l’Église, présentée en elle-même à Dieu. Les fruits de l’Esprit en elle peuvent être agréables à Dieu, et lui sont agréables sans doute, un parfum de bonne odeur ; la chair peut être soumise et mortifiée, et ces fruits bénis, contre lesquels il n’y a pas de loi, peuvent être agréés de Dieu, comme le résultat en nous et pour sa gloire, de la semence de sa grâce, et cela d’autant plus qu’ils sont produits dans un pareil terrain ; toutefois, étant offerts à Dieu en eux-mêmes, ils sont mélangés de levain. Mais Dieu, dans l’ordonnance, pourvoyait d’une manière remarquable à cette infirmité, il ordonne un sacrifice pour le péché, offert et tournoyé avec les pains levés (vers. 19-20) ; et comme l’offrande de Christ était présentée dans sa pureté propre, et pouvait être un parfum de bonne odeur, ainsi aussi les pains levés étaient acceptés en vertu de ce qui les accompagnait, c’est-à-dire du sacrifice pour le péché, qui subvenait pour ainsi dire, et suppléait à la présence du levain. Un sacrifice de prospérité accompagnait aussi l’offrande, parce que la joie et la communion de l’Église par l’Esprit y sont associées.
Toute la dispensation actuelle porte le caractère de cette fête ; la Pâque et les Pains sans levain se rattachent au repos ; la Gerbe des prémices aux offrandes parfaites qui l’accompagnent ; les Pains levés qui la suivent, au sacrifice pour le péché qu’ils rendaient nécessaire, et au sacrifice de communion qui en était le résultat et qui était encore caractérisé par le levain qui était là (voyez Lév. 7:3). L’oeuvre de Christ pour le repos, et le rassemblement et l’état de l’Église auxquels répond le sacrifice pour le péché, sont mis ainsi clairement et distinctement en évidence ; et la dispensation dans laquelle nous nous trouvons placés ne va pas au-delà de ces choses.
Nous trouvons au vers. 22 une
allusion à la moisson
, mais ce sujet n’est pas traité pour le moment.
« La moisson » embrassait des choses célestes, le froment (puisque Christ
lui-même a été rejeté, ressuscité et glorifié) qui devait être recueilli dans
son grenier. Sa position dépassait les choses terrestres, car Christ, lui,
était sorti des choses terrestres pour aller dans le ciel.
La condition toute entière et les circonstances dans lesquelles l’Église se trouve, quoiqu’elle soit sous l’action de l’Esprit de Dieu manifestée sur la terre, n’appartenaient pas aux choses célestes ; c’était toujours le pain levé. La moisson se rattachait proprement à la gerbe tournoyée, — à la résurrection, et elle est passée sous silence, parce que l’Église ressuscitée sera associée à Christ dans la gloire céleste. Toutefois il est fait allusion à la moisson, non par le moyen d’une fête, ou d’une partie d’une fête, mais par un fait qui s’y rattache. La moisson ne dépouillait pas, et, selon le dessein de Dieu, ne devait pas dépouiller entièrement le champ. Les bouts du champs n’étaient, ne devaient pas être moissonnés ; les épis qui restaient ne devaient pas être glanés : il restait dans le champ, après la moisson, des épis qui, quoique n’étant pas recueillis dans le grenier, étaient cependant du froment ; et il n’est question ici que de cela, et il n’est fait aucune mention de l’ivraie.
Après ces choses, nous sommes ramenés au cours des choses terrestres. Bien des mois s’étaient écoulés depuis que Dieu avait commencé à travailler, et bien des mois devaient s’écouler encore, après la période non-mentionnée des choses célestes, avant que le temps fut là de revenir aux conseils divins qui se rapportaient proprement à la terre (*). Les premiers fruits caractérisent toute l’époque, et quant à la moisson il n’en est question qu’en passant pour dire qu’elle ne dépouillait pas entièrement le champ.
(*) Je suppose d’après cela que, strictement parlant, le passage se rapporte aux Juifs, quoique d’autres portions de l’Écriture nous montrent l’introduction des Gentils dans la bénédiction et les circonstances qui s’y rattachent.
Le verset 23 amène, comme
accompagnant le commencement du septième mois, une sainte convocation, un
mémorial de jubilation
, un
jour de joie et de repos. On s’y souvenait de l’Éternel. C’était le caractère
de la fête : — c’était un mémorial. La fête se célébrait quand la lune
commençait de nouveau à recevoir la lumière du soleil, quoique faiblement
encore et ayant été jusqu’ici obscurcie. Quand les autres pensées ont passé, le
mémorial du Seigneur prend de la puissance. Les trompettes se faisaient
entendre à d’autres époques, comme mémorial devant le Seigneur ; mais
cette fête-ci était elle-même la fête de mémorial : les trompettes
caractérisaient l’objet même de la fête ; seulement, celle-ci avait lieu à
la réapparition de la lune et non pas à celle du soleil de justice. Jusqu’au
temps figuré par cette fête, la lune avait été éclipsée par la lumière
spirituelle au moins du soleil de justice, maintenant elle reparaît éclairée
par le soleil de justice lui-même, dont elle reflète les rayons, toute oubliée
qu’elle eût été, au moins par l’homme dans son orgueil.
La trompette se faisait entendre à la nouvelle lune, au jour solennel de la fête (Ps. 81:3 ; Ésaïe 60) : car si une femme pouvait oublier son enfant qu’elle allaite, en sorte qu’elle n’ait point pitié du fruit de son ventre, encore que les hommes l’oubliassent, Sion était gravée sur les paumes des mains de Celui qui ne se lasse point et ne se fatigue point, et dont il n’est pas possible de sonder l’intelligence (És. 49:15, 16 ; 40:28). — « Depuis que j’ai parlé contre lui, je me souviens de lui encore constamment ; c’est pourquoi mes entrailles se sont émues pour lui » (Jér. 31:20). « Car tes serviteurs prennent plaisir à ses pierres » (Ps. 102:14). L’appel était public et retentissant, quoiqu’il se fît pendant la nouvelle lune ; — et quand la trompette se faisait entendre, elle réclamait l’attention des îles, de tous les habitants du monde, de tous ceux qui demeuraient sur la terre (comparez Ésaïe 18:3, 4 et suivants).
L’appel général et public
étant fait, le jour des Propitiations
arrive
pour Israël, où chacun de ceux du peuple est appelé à passer par une
humiliation personnelle, qui, dans son caractère, était une mise à part pour
Dieu. C’était un jour auquel les Israélites devaient affliger leurs âmes, et
s’abstenir de toute occupation mondaine : « Vous ne ferez aucune oeuvre.
« Toute âme qui ne s’affligeait pas devait être retranchée, et il en sera ainsi,
en effet, quand ce jour viendra pour Israël ; Joël nous le montre (Joël
2) ; Sophonie nous en fait connaître le caractère (Soph. 3:12) ;
l’affliction elle-même nous est décrite par Zacharie (Zach. 12) ; Ésaïe
enfin au chap. 53, nous montre Israël, reconnaissant hautement la valeur de
l’oeuvre qui a fait la paix pour ceux qui menaient deuil (*).
(*) Je n’ai pas besoin de dire que la valeur de cette oeuvre est applicable à l’Église ; mais confessée hautement par le résidu Juif au dernier jour.
Ces deux fêtes des trompettes et des propitiations sont encore à venir ; ce sont des ordonnances pour Israël, dont l’accomplissement anti-typique aura lieu plus tard, après que la période accordée d’une manière spéciale à l’Église, rassemblée par l’Esprit comme un pain levé des premiers fruits tournoyé devant l’Éternel, sera écoulée.
Le jour du retentissement de
la trompette et le jour de l’expiation, — ce jour d’humiliation et d’affliction
pour Israël, — sont suivis, après l’intervalle parfait de deux fois sept jours,
par la sainte convocation de la Fête des
Tabernacles,
à laquelle tous les enfants d’Israël devaient se
présenter : — c’était « la grande assemblée ». Quelques détails remarquables
se rattachent à cette fête. Pour autant que je sache, elle seule est appelée
une assemblée solennelle, sauf une seule fois, probablement dans le même but,
la fête de la Pâque, au chapitre 16, vers. 8 du Deutéronome. La fête des
Tabernacles était la dernière grande fête de l’année. Ce fut à l’occasion de
cette fête qu’eût lieu la dédicace du temple de Salomon, lorsque « le roi,
tournant son visage, bénit toute l’assemblée d’Israël », après que le Dieu
d’Israël eut accompli de sa main, ce qu’il avait dit de sa bouche à David, et
que la gloire de l’Éternel eut rempli la maison de Dieu. Ce fut à l’occasion de
cette fête que les enfants d’Israël furent rassemblés sous Néhémie, après
qu’ils eurent été ramenés dans leur pays après la captivité de Babylone. Ce fut
encore à la même occasion que les frères de Jésus l’engagèrent à se montrer au monde
; mais son temps n’était pas encore venu, quoique leur
temps fut toujours prêt et il ne monta pas alors à la fête (Jean 7). C’était le
rassemblement final de toute la congrégation d’Israël.
Un autre détail remarquable,
dans la fête des Tabernacles, c’est qu’il y avait un huitième jour, ou, comme
nous dirions, un premier jour de la semaine, ce qui n’avait pas lieu aux autres
fêtes. Il en est fait mention au verset 39, après la récapitulation des fêtes
que nous venons de passer en revue ; et il est dit, pour que nous le
remarquions, que la fête devait être célébrée après qu’on avait recueilli le
fruit du pays. De plus, tous ceux qui seraient nés d’entre les Israélites
devaient demeurer dans des tentes, en témoignage de ce qu’ils avaient été
appelés à demeurer comme des pélerins dans des tentes, à l’ombre du Seigneur,
dans une terre déserte et sans abri. C’était la fête de la rentrée de la
récolte ; et « le huitième jour » est, comme nous l’avons vu, le premier
jour de la semaine, le jour de la résurrection. Les Israélites devaient se
réjouir devant l’Éternel pendant sept jours ; c’était la part qui leur
revenait dans leur repos ; mais le huitième jour était le jour de
l’assemblée solennelle, « la grande journée de la Fête ». L’introduction de
l’Église ressuscitée, sa relation particulière avec le repos qui reste pour le
peuple de Dieu, se lient, sans doute, à ce jour-là. Ce que le Seigneur dit à
l’occasion de « la grande journée de la fête » établit, et confirme ce que nous
avançons. « En la dernière journée, la grande journée de la fête », à laquelle,
quoique présent en type, Jésus n’avait pas voulu se montrer au monde, Il cria,
disant : « Si quelqu’un
a soif,
qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit
l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. (Or il disait cela
de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en Lui) » (Jean 7:37, 38).
Ce passage nous présente, en
premier lieu, l’admission des nations : « Si quelqu’un
a soif » ; puis le don du Saint Esprit, ce témoin des
choses célestes, duquel découlent les eaux rafraîchissantes de la divine
connaissance et de la grâce ; ce témoin de ce qui a été établi, lorsque
Jésus, en montant au ciel, a été glorifié, et dont le Saint Esprit, venant du
ciel, rend témoignage. Il y a sans doute ici, dans les paroles du Seigneur, une
allusion au rocher du désert. C’était lorsqu’Israël, sorti du désert, serait
entré dans le pays, qu’il devait célébrer la fête des Tabernacles. Jésus
n’était pas encore manifesté au monde, et ne devait pas l’être avant d’être
glorifié. En attendant, les saints altérés se trouvaient dans le désert, « dans
une terre déserte et aride, où il n’y avait point d’eau », attendant de voir la
gloire qui leur apporterait le repos, — ce premier jour de la semaine nouvelle
et éternelle, alors que Jésus apparaîtrait. Mais, de chacun d’eux découleraient
des fleuves d’eau vive ; l’âme de chacun d’eux, par le Saint Esprit
demeurant en lui, deviendrait le moyen d’une bénédiction sans bornes ;
chacun de ceux qui autrefois étaient altérés, serait une source de bénédiction
pour d’autres. Ce n’est pas seulement que le croyant serait né du Saint Esprit,
ou que le Saint Esprit demeurerait en lui, comme une source jaillissant en vie
éternelle, mais de son âme découlerait un fleuve de choses spirituelles et
célestes, toutes les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en
Christ. « De son ventre », dit l’Écriture ; parce que pour celui qui
croyait, ce n’était pas seulement un don qui lui était fait, ce qui est la
forme la moins importante de la présence du Saint Esprit, car là même où le don
existait, Jésus pouvait toujours dire. « Je ne vous connais pas » (comp. Nombr.
24:1-4 ; Matth. 7:22-23 ; 1 Cor. 13:1-3) ; mais que les
affections de l’âme étant divinement renouvelées, l’homme, qui aurait reçu
l’Esprit, serait rendu capable, par la puissance de cet Esprit, de posséder et
de communiquer ces joies célestes, d’en jouir, de les faire connaître, en
attendant qu’elles soient réalisées à la huitième et grande journée de la fête,
quand Jésus, après s’être caché pendant si longtemps, et avoir fait les choses
comme en secret, serait manifesté au monde. La scène dont nous parlons
embrasse, par conséquent, ce que nous nommons habituellement l’Église des
nations, l’Église glorifiée, et dont le Seigneur avait dit que l’Esprit qui y
habite dans sa bénédiction toute puissante, dans chaque âme individuellement,
serait le signe dans
le désert, non seulement comme un rocher d’où découleraient pour tous des
fleuves d’eau vive, mais en ce que ces fleuves découleraient du ventre de celui
qui croirait. La portée du huitième jour de la fête apparaît ainsi bien
clairement.
La fête de la récolte se
rapportait proprement à Israël, le peuple de Dieu, ramené du milieu de tous les
peuples, hors du désert, au lieu du repos de Dieu, pour s’y réjouir. Mais cette
fête nous ouvre une autre perspective, vaguement accusée encore, dans laquelle
Israël et le monde auront sans doute leur part de bénédiction, mais (le regard
du croyant rempli du Saint Esprit saura le discerner) dans laquelle les
bénédictions découleront de sources plus élevées, quoique les plaines
inférieures puisent être arrosées par elles, de sources intarissables,
infinies, alimentées par le ciel même, lorsque, en réponse aux désirs ainsi
formés de ses rachetés, le Seigneur répandra de sa plénitude : et
« l’Éternel répondra aux cieux, et les cieux répondront à la terre, et la terre
répondra au froment, au bon vin et à l’huile, et eux répondront à Jizréhel ».
Dieu « la sèmera pour Lui
en la terre, et fera miséricorde à Lo-Ruhama,
et il dira à Lo-Ammi : Tu es mon peuple ; et il Lui dira : mon
Dieu ! » (Osée 2:21-23). Alors les montagnes, recevant la pluie des
bénédictions d’en haut, distribueront ces richesses par les vallées que le
Seigneur aura formées ; et les plaines inférieures seront arrosées par la
bonté et la gratuité que par elles-mêmes, dans leur position basse et éloignée,
elles n’auraient jamais pu atteindre ou amener jusqu’à elles. Bienheureux sera
ce jour-là : — un jour d’union et de joie sans obstacle ! Toute cette
création longtemps divisée, cette création, qui n’a jamais été véritablement
unie dans la gloire, mais seulement dans la misère apportée par celui qui a
souillé les cieux et qui a trompé et perdu l’homme sur la terre, sera réunie
dans toutes ses parties, en un tout complet, dans une bénédiction commune, bien
co-ordonnée, en même temps que appropriée, à chaque partie : et cela en
relation avec une autre plénitude plus élevée, la plénitude infinie de Celui
qui, étant le Seigneur venu des cieux, est descendu dans les parties les plus
basses de la terre et est remonté là où il était auparavant, afin qu’il remplit
toutes choses. Toutes choses, tant celles qui sont dans les cieux que celles
qui sont sur la terre, seront réunies en un, sous la primauté de Celui en qui
nous avons ainsi été faits héritiers, et en qui nous serons à la louange de sa
gloire ; et dans une union parfaite, réfléchissant diversement sa gloire,
nous contribuerons à la perfection du témoignage rendu à l’amour de Celui à qui
toute cette gloire appartient. Toute la glorieuse excellence et tout le fruit
du sang de l’Agneau, par lequel toutes ces choses auront été accomplies, seront
mis en évidence, et seront exaltés par les rachetés émerveillés et remplis
d’une éternelle gratitude. Ce sang nous a lavés et nous a sauvés pour que nous
eussions communion avec le Très-Haut ; il a purifié l’héritage qui était
souillé — et a amené le repos de Dieu maintenant accompli dans l’amour et dans
la paix.