ISBN 2-900319-37-4
Sommaire
Les affirmations
de la Bible et nos sentiments
L'assurance du salut
Les deux natures du croyant
Le péché et les péchés
Peut-on améliorer
la vieille nature ou la soumettre à la loi ?
La solution : notre mort avec
Christ
Doit-on se sentir mort ?
La vieille nature
empêche-t-elle la communion avec Dieu ?
Comment Dieu nous
voit-il : dans la chair ou dans l'Esprit ?
Le Saint Esprit : seule
puissance de la vie nouvelle
Notre responsabilité
marcher par l'Esprit
Les absolus de la nouvelle nature
En conclusion
« Au début je croyais être sauvé, mais maintenant j'en doute : je ne suis pas meilleur qu'avant ma conversion ». Tel est le langage découragé de bien des personnes qui ont pourtant clairement proclamé leur foi en Jésus Christ.
Un tel état d'âme offre à Satan une belle occasion pour lancer ses dards enflammés : il suggère que l'on n'est qu'un misérable hypocrite se trompant soi-même et trompant les autres et que l'on ferait mieux d'abandonner la partie en se montrant sous son vrai jour et en avouant qu'on n'a jamais passé par la nouvelle naissance.
Nous comprenons quelles angoisses causent de tels assauts ; aussi nous désirons nous tourner vers l'enseignement biblique pour trouver la réponse à cette question en priant le Seigneur d'accompagner ces lignes de sa bénédiction. Lui seul peut affermir une personne inquiète, la délivrer de ses doutes et placer dans son coeur des accents de louange.
Les affirmations de la Bible et nos sentiments
Avant d'entrer dans notre sujet nous pensons utile de préciser qu'il n'y a que deux attitudes possibles face à une déclaration divine :
la croire ou la rejeter.
L'incrédule affirme ne croire que ce qu'il voit ou que
ce qu'il comprend.
Le croyant n'ajoute pas foi à tout ce qui se dit mais croit
tout ce que Dieu dit, même si, présentement, cela dépasse
sa compréhension ou contredit son expérience : il a mis sa confiance
en Celui qui ne peut le tromper.
D'ailleurs, même dans la vie quotidienne, nos sentiments
et nos expériences nous égarent souvent et nous empêchent
de voir les faits tels qu'ils sont réellement.
Pour bien différencier les faits des sentiments qu'ils provoquent
prenons deux exemples :
* En 1948 on annonça la constitution de l'Etat d'Israël.
Cela suscita dans le monde toutes sortes de sentiments et de réactions
contraires, mais ne changea rien au fait lui-même : l'Etat d'Israël
existait.
* Le jour de sa majorité un jeune homme vient voir son père
et lui dit : « Je ne sens pas que j'ai 18 ans ». Est-ce que cela
change quelque chose au fait ? Le livret de famille prouvera l'âge réel
du jeune homme et suffira à lui ouvrir tous les droits que lui confère
sa majorité.
Pourtant de vrais chrétiens raisonnent comme ce jeune homme :
Ils se privent des droits et des joies qui leur appartiennent parce qu'ils regardent
à leurs sentiments plutôt qu'aux affirmations les plus claires
de la parole de Dieu.
L'assurance du salut
Comment obtenir l'assurance du salut ? En ajoutant foi aux déclarations
de l'Ecriture sainte. Appliquons donc les remarques qui précèdent,
à quelques versets de l'Evangile selon Jean.
La fin du chapitre 3 présente quatre affirmations :
1 - Le Père aime le Fils
2 - Il a mis toutes choses entre ses mains
3 - Qui croit au Fils a la vie éternelle
4 - Qui désobéit au Fils… la colère de Dieu
demeure sur lui.
Voici donc des déclarations qui ne sont pas de simples opinions
humaines basées sur notre expérience, mais des faits divins fermement
établis.
Considérons les Points 1, 2 et 4: nous acceptons facilement
ces déclarations parce qu'elles sont la Parole de Dieu, bien conscients
que nos sentiments ou notre expérience ne peuvent entamer de telles vérités.
Venons en maintenant au point 3: QUI CROIT AU FILS A LA VIE ETERNELLE.
C'est là que commencent parfois les problèmes, pour celui qui
doute : « Je ne sens pas que j'ai la vie éternelle… »
Mais qu'ont à faire nos sentiments face à une déclaration
positive de Dieu ? Une personne troublée disait un jour : « Si seulement
je pouvais croire que je suis sauvée, je serais sauvée, mais je
n'ai pas assez de foi pour cela ». Ce langage peut paraître raisonnable,
mais ce n'est pas celui de l'Evangile : On peut aussi bien :
- se « sentir » sauvé et être perdu -
que
- ne pas se « sentir » sauvé et l'être !
La Bible dit : QUI CROIT AU FILS A LA VIE ETERNELLE. Recevons donc
ce que Dieu dit plutôt que nos sentiments. Ils ne pourront jamais offrir
une base solide à notre foi. Si la colère de Dieu demeure sur
l'incrédule qu'il le sente ou non -soyons assurés que la vie éternelle
est aussi certainement la part de celui qui croit.
Réellement il nous suffit d'accepter ce que Dieu dit et
de nous y cramponner fermement malgré tous les doutes qui peuvent surgir.
Le Saint Esprit ensuite se chargera de remplir notre coeur de reconnaissance
et de louange et de l'incliner à prier Dieu en toute confiance comme
notre Père.
Les deux natures
Quelqu'un dira : « Là n'est pas ma difficulté ; je ne doute pas que le croyant, celui qui est né de nouveau, possède
actuellement la vie éternelle. Mais en comparant mon expérience
journalière avec certaines vérités très claires
de la parole de Dieu, je crains beaucoup de ne pas être né de nouveau. »
Avant de répondre de façon plus complète nous
voulons vous faire part d'une remarque encourageante : le désir de conformer
sa vie aux enseignements de la parole de Dieu, n'est pas le propre de l'incrédule
mais du croyant. Les angoisses et les exercices de conscience qu'une personne
peut éprouver en comparant son expérience avec les exigences de
la parole de Dieu sont la preuve même de la possession de la nouvelle
nature. Ceux qui sont « morts dans leurs péchés »
n'éprouvent jamais d'angoisses pareilles : « Il n'y a point de
crainte de Dieu devant leurs yeux » (Romains 3 .18).
Considérons maintenant deux versets de la Bible qui mentionnent deux
impossibilités absolues :
* « Celui qui est né de Dieu ne peut pas pécher » (1 Jean 3
.9).
* « La pensée de la chair est inimitié contre
Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le
peut pas. Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu »
(Romains 8.7-8).
Notons bien cette opposition
? Nés de Dieu et ne pouvant pas pécher
? Dans la chair et ne pouvant plaire à Dieu.
A notre naissance, nous recevons une nature mauvaise, si mauvaise
qu'il lui est impossible de se soumettre à la sainte loi de Dieu. Elle
« ne peut plaire à Dieu ». Le roi David doit confesser :
« J'ai été enfanté dans l'iniquité, et dans
le péché ma mère m'a conçu » (Psaume 51.
5).
Mais lors de notre naissance spirituelle (ou nouvelle naissance)
nous recevons par l'opération souveraine de l'Esprit, par le moyen de
la parole de Dieu (Jacques 1. 18 ; 1 Pierre 1. 23), une nature
entièrement différente, une « nature divine » (2 Pierre
1. 4), une nouvelle vie que l'incroyant ne possède pas (l Jean
3. 15). Le Seigneur le déclare formellement à Nicodème :
« Ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui
est né de l'Esprit est esprit (Jean 3. 6).
Le croyant possède donc deux natures :
Celle qui est née de la chair et qui, de ce fait, ne peut
plaire à Dieu, et celle qui est née de l'Esprit et qui ne peut
pas pécher, parce qu'elle vient de Dieu. Au chapitre 7 des Romains, nous
voyons ces deux natures mentionnées ensemble, comme par exemple au dernier
verset :
« Moi-même, de l'entendement (de l'esprit renouvelé,
de la nouvelle naturel), je sers la loi de Dieu, mais je vois dans mes membres
une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement ».
Prenons une illustration pour bien faire comprendre cette vérité
capitale :
Des oeufs de cane ont été ajoutés à
la couvée d'une poule. Peu après l'éclosion la différence
apparaît : Les canetons vont s'ébattre sur la mare au grand émoi
de la poule, alors que jamais les poussins ne s'y risqueront. Il y a donc ici
la manifestation de deux natures bien distinctes avec des goûts et des
instincts entièrement différents. Toutes les fermières
du monde, assistées de tous les hommes de science, ne réussiront
jamais à changer la nature d'un caneton en celle d'un poussin : chacun
d'eux gardera toujours sa nature.
Les deux natures dans le chrétien sont encore plus distinctes en vertu
de la différence de leurs origines : l'une vient de l'homme déchu,
l'autre est de Dieu, dans toute la sainteté de sa nature. L'une est humaine
et souillée, l'autre divine et pure. Toute pensée ou action mauvaise
dans le croyant doit donc nécessairement provenir de la vieille nature ; tout bon désir, tout acte approuvé de Dieu prend sa source dans
la nouvelle.
L'avenir de ces deux natures est également tout à
fait différent : nous serons définitivement débarrassés
de la vieille à notre mort ou à la venue du Seigneur, alors que
notre nouvelle nature n'aura son plein épanouissement que dans le ciel.
2 NOTES :
[Pour faciliter l'exposé et la compréhension nous utilisons
les expressions « vieille nature » et « nouvelle nature »,
alors que l'Ecriture emploie d'autres termes tels que « vieil homme »
et
« nouvel homme » (Ephésiens
4
.
22-24) ou encore « la chair » et
la nature divine » (Romains
7
. 18.2 Pierre
1
. 4).
]
[ Remarquons ici que l'Ecriture mentionne la chair de deux manières :
1 - Ce terme est employé pour désigner le corps
physique (1 Timothée 3. 16 ; Colossiens
2
. 1, etc.).
2. Il s'applique ailleurs à la nature mauvaise et déchue
de tout descendant d'Adam, empoisonnée par le péché qui
y habite, et qui est la source de toutes les mauvaises actions que l'homme commet
(Galates 5. 17).
]
Le
péché et les péchés
Le mauvais principe existant en nous par nature, est fréquemment
appelé le PECHE (au singulier), tandis que les actions, paroles ou pensées
mauvaises, résultats de cette nature corrompue, sont appelés les
PECHES (au pluriel).
Nous pouvons voir cette distinction en 1 Jean 1. 8-9 :
* « Si nous disons que nous n'avons pas de PECHE, nous nous
séduisons nous-mêmes ».
* « Si nous confessons nos PECHES, il est fidèle et
juste pour nous pardonner nos péchés ».
Cette distinction est de toute importance, car si l'Ecriture nous
enseigne que Dieu pardonne nos actes coupables en vertu du sang de Christ, elle
nous montre aussi que Dieu ne pardonne jamais la nature pécheresse, mais
la juge et la condamne.
Supposons que vous ayez un enfant d'un caractère violent
et emporté. Un jour, dans un accès de colère, il jette
un objet contre une vitre et la brise. S'étant calmé il prend
conscience du mal qu'il a fait, s'humilie et demande pardon. Certes vous lui
pardonnez volontiers son acte, mais que pensez-vous du caractère emporté
qui l'a poussé à cet acte ?
Vous le condamnez, vous le détestez, vous le feriez disparaître
si vous le pouviez.
Le mauvais caractère correspond au PECHE habitant en nous,
tandis que le déploiement de son activité qui a fait briser la
vitre correspond aux PECHES. L'un est l'arbre, l'autre, le fruit porté
par cet arbre.
Ainsi, bien que Dieu pardonne les PECHES du croyant, il ne pardonne
jamais le PECHE. Dans sa justice, il ne peut que le frapper de condamnation : « Dieu ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair
de péché, et pour le péché (c'est-à-dire
comme sacrifice pour le péché), a condamné le péché
dans la chair » (Romains 8. 3).
Peut-on améliorer la vieille nature ou la soumettre à la loi ?
La vieille nature est-elle améliorée par la nouvelle ? Une seule réponse : rien ne peut améliorer la chair.
L'essai a été tenté de toutes les manières
? l'homme dans l'innocence a péché
? l'homme sous la loi a transgressé les commandements
? l'homme a rejeté le Fils de Dieu venu en grâce.
La présence de la nature divine dans un croyant n'améliore
pas la vieille nature, mais en manifeste la complète perversité.
Si vous donnez à un nécessiteux un beau pantalon neuf, croyez-vous
que ce dernier embellira l'apparence de sa vieille veste déchirée ? Ce sera plutôt le contraire, il soulignera le contraste entre les deux.
Celui qui est né de l'Esprit de Dieu possède des
désirs, des goûts, des instincts particuliers à la nouvelle
nature : celle-ci prend plaisir dans la loi de Dieu et se soumet à la
direction de sa Parole.
Mais il découvre aussi qu'il a toujours affaire avec les
instincts et les désirs de la vieille nature.
Il y a ainsi « les choses de la chair » et « les choses de l'Esprit » (Romains 8. 5). Les goûts et les
aspirations de ces deux natures sont en opposition directe les uns aux autres.
Ce qui trouble souvent le nouveau converti, c'est qu'il ne peut
faire réaliser à la chair ce que la parole de Dieu exige de quelqu'un
qui est né de nouveau. En d'autres termes, il essaie d'accomplir ce que
Dieu a déclaré être impossible, c'est-à-dire soumettre
la chair à sa sainte loi (voyez Romains 8. 7-8). Il trouve que
la chair veut penser aux choses de la chair, qu'elle est ennemie de la loi de
Dieu et de Dieu lui-même. Or, s'il en est ainsi, plus ce croyant s'efforcera
de réaliser cette impossibilité, plus grande sera sa misère.
En effet, appliquer la loi à la chair pour chercher à soumettre
celle-ci, ne fait que manifester qu'elle est incurable. Si vous jetez de l'eau
sur de la chaux vive, loin de la refroidir, vous allez la faire s'échauffer.
Il en est ainsi de la chair ; appliquez-lui la loi, celle-ci ne fera que manifester
son insoumission car « par la loi est la connaissance du péché » (Romains 3. 20). Le croyant aspire à accomplir le bien
en accord avec les désirs de sa nouvelle nature, mais il trouve hélas
que « le mal est avec lui ». Il s'ensuit une lutte entièrement
désespérée : toute la volonté du croyant est mobilisée
pour le bien, mais le mal triomphe souvent… jusqu'au jour où, conscient
de sa totale impuissance, il s'écrie : « Misérable homme
que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » Alors, cessant
de regarder à lui-même, il se tourne vers le Seigneur qui lui montre
que, non seulement il est mort pour lui sur la croix, mais que la vieille nature
a trouvé sa fin judiciaire à la croix. Il peut alors rendre grâces
à Dieu par Jésus Christ (Romains 7.24).
Il a ainsi appris ce que tout croyant doit un jour apprendre :
* Que « la chair » est condamnée et qu'il n'y
a ni bien en elle, ni remède pour elle (Romains 7.18 -8.7)
* Que la nature nouvelle ne possède en elle-même aucune
puissance réelle ni pour le bien, ni contre le mal.
La solution : notre mort avec Christ
Les premiers chapitres de l'épître aux Romains
s'occupent de la purification des PECHES, mais à partir du chapitre 6,
l'apôtre nous montre comment nous sommes délivrés du PECHE.
Par exemple :
* Romains 4. 25 nous parle de Christ comme ayant été
livré pour nos fautes (PECHES) et ressuscité pour notre justification ; la conséquence bénie est que nous sommes justifiés (rendus
justes) sur le principe de la foi et que nous avons la paix avec Dieu par notre
Seigneur Jésus Christ.
* Romains 6. 7 traite de la délivrance du PECHE et
nous dit : « Celui qui est mort est justifié du péché ».
Ainsi nous sommes justifiés de nos péchés
par la mort de Christ pour nous, mais nous ne sommes délivrés
du péché que par notre mort avec Christ.
Considérons deux récits bibliques qui nous parlent
de la purification du lépreux :
* Lévitique 14. 1-7 : Le lépreux, incapable
de faire quoi que ce soit pour sa propre purification, doit se tenir tranquille
et assister à tout ce qui se fait pour lui. Un oiseau « vivant
et pur » est trempé dans le sang d'un oiseau égorgé,
puis le sacrificateur le laisse s'envoler. Ainsi, en figure, le lépreux
peut voir quelqu'un de « vivant » et de « pur » descendre
dans la mort pour lui et en ressortir par la résurrection. Le lépreux
est alors déclaré pur.
De même « Christ a souffert une fois pour les péchés,
le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu » (1 Pierre
3.18). Nous sommes au bénéfice d'une oeuvre accomplie entièrement
en dehors de nous. Sans que nous ayons rien à faire plus aucune tache
ne peut être trouvée sur nous : « Le sang de Jésus
Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.
7).
* 2 Rois 5.10-14: Ici personne ne prend la place de Naaman ; il faut qu'il entre
lui-même dans le Jourdain, figure de la mort. Sans nous étendre
sur ce qui en résulte, nous pouvons remarquer que tout ce qu'il avait
été comme lépreux a disparu dans la mort.
Ainsi l'Ecriture nous enseigne que non seulement Christ est descendu
dans la mort pour le croyant, mais que ce dernier, comme Naaman, est entré
lui même dans la mort : il est mort avec Christ (Romains 6. 8).
Tout ce que nous sommes par nature, comme aussi tout ce que nous
avons fait, a déjà été jugé à la croix,
et Celui qui y a porté notre condamnation a dit : « C'est accompli ». Qui donc nous condamnera ? qui intentera accusation contre des élus
considérés justes par Dieu lui-même ? (Romains 8.33).
Que Satan vienne placer nos péchés devant nous, nous ne chercherons
ni à les nier, ni à les excuser, mais nous répondrons simplement :
« Christ est mort pour mes péchés ». S'il cherche
à nous troubler à cause de notre nature mauvaise, nous ajouterons : « Et moi aussi, je suis mort ».
Doit-on se sentir mort ?
Ici se présente une difficulté pratique pour beaucoup
de personnes. Un croyant priait pour « qu'il lui soit donné de
sentir qu'il était mort avec Christ » ; Dieu ne nous demande jamais
de sentir que nous sommes morts ! Il nous dit de « nous tenir pour morts
au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Romains 6. 11). Il nous faut croire que nous sommes morts avec
Christ, simplement parce que Dieu le dit et non parce que nous le sentons, car
nous ne le sentirons jamais. Dieu nous dit qu'à ses yeux il en est ainsi,
et veut que nous le croyions aussi simplement que nous croyons que Christ est
mort pour nos péchés. Dieu compte la mort de notre substitut,
Christ, comme étant la nôtre, et, par la foi, nous sommes d'accord
avec les déclarations de Dieu.
Ainsi notre ancienne condition, en tant que fils d'Adam tombé,
a pris fin devant Dieu à la croix où « notre vieil homme
a été crucifié avec Christ » (Romains 6. 6) ;
et maintenant nous sommes en relation vivante avec le dernier Adam, le Christ
ressuscité ; nous sommes « à un autre, à Celui qui
est ressuscité d'entre les morts » (Romains 7. 4).
Comme croyants, nous avons été introduits dans une
position entièrement nouvelle. Celui qui a porté notre condamnation,
ayant été fait péché pour nous sur la croix, est
maintenant ressuscité d'entre les morts Dieu nous voit « en Lui ». Nous sommes fait « justice de Dieu en Christ », et par
conséquent nous sommes pour toujours à l'abri de la condamnation.
La vieille nature empêche-t-elle la communion avec Dieu ?
Prenons un exemple :
Un enfant rentre de la forêt et pose sur la table une poignée
de baies de belladone. Aussitôt son père les reconnaît, les
dénonce comme un poison terrible et ordonne de les jeter.
Si le fils fait confiance à son père et considère
ces baies comme dangereuses, la seule présence du mauvais fruit n'aura
pas occasionné la moindre rupture de communion entre le père et
le fils.
Mais si le fils, trompé par la belle apparence de ces fruits,
et refusant d'accepter le jugement de son père, cherche à conserver
sa cueillette, il est en désaccord avec son père, la communion
est rompue. De plus s'il persiste à vouloir les goûter il en portera
certainement la conséquence.
Lorsque le croyant auquel Dieu a enseigné ces vérités
bénies, découvre que le péché habite encore en lui
et que la vieille nature est aussi mauvaise que jamais, il peut, au lieu de
tenter inutilement de l'améliorer, prendre le parti de Dieu contre elle.
Il la considère comme un ennemi mortel dont il faut toujours se garder.
Il sait que Dieu l'a entièrement condamnée à la croix,
et par conséquent lui-même aussi la condamne entièrement.
Il se tient pour « mort au péché, mais vivant à Dieu
dans le Christ Jésus » (Romains 6. 11)
Le croyant est ainsi pleinement d'accord avec Dieu ; il peut goûter
avec Lui une heureuse communion malgré la présence de la vieille
nature.
Comment Dieu nous voit-il : dans la chair ou dans l'Esprit ?
Dieu n'attend rien de bon de la chair, il l'a mise définitivement
de côté comme une chose foncièrement mauvaise. En outre,
elle n'a plus aucun droit légitime sur nous. Nous ne sommes plus débiteurs
à la chair « pour vivre selon la chair » (Romains 8.12).
Bien que nous soyons responsables d'exercer la plus grande vigilance pour l'empêcher
d'agir, Dieu, par la mort et la résurrection de Christ, nous permet de
la considérer comme n'ayant plus aucun droit ni aucune place dans notre
nouvelle condition devant Lui. La croix de Christ a rompu pour toujours le lien
qui nous unissait au premier Adam déchu, et le Saint Esprit a apporté
dans nos âmes la vie du dernier Adam ressuscité.
Dieu ne nous considère plus comme étant « dans
la chair », mais « dans l'Esprit », et la seule vie que nous
possédions maintenant devant lui est la vie de Christ. C'est pourquoi
l'apôtre pouvait dire : « Je suis crucifié avec Christ et
je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi et ce que je vis maintenant dans
la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé
et qui s'est livré lui-même pour moi » (Galates 2.20).
A sa nouvelle naissance, le croyant entre donc dans un état
nouveau : il est en Christ (2 Corinthiens 5. 17). Il est dès lors
étroitement et indissolublement uni à Christ, et ne forme, pour
l'éternité, qu'un seul être avec lui. Cette union est si
totale, si absolue qu'elle constitue une véritable identification avec
lui. Nous nous contenterons de donner quelques références.
Le croyant est
? crucifié, mort et enseveli avec Christ (Romains 6.
4-8; Galates 2. 20; Colossiens 2.20)
? vivifié avec lui (Ephésiens 2. 5)
? ressuscité avec lui (Colossiens 3. 1)
? appelé à souffrir avec lui (Romains 8. 17)
? héritier avec lui (Romains 8. 17)
? déjà glorifié avec lui (Romains 8.
17,30).
Le Saint Esprit : seule puissance de la vie nouvelle
L'Esprit de Dieu fait plus que donner la vie à un pécheur
mort ; il est aussi la puissance de cette vie nouvelle.
Lorsqu'une personne, sous l'action de l'Esprit de Dieu, reconnaît
sa condition misérable, confesse ses péchés, accepte les
vérités de l'Ecriture concernant la personne et l'oeuvre de notre
Seigneur Jésus Christ, croit à ce que l'Ecriture appelle « l'évangile de son salut », le Saint Esprit vient sceller le croyant
et faire sa demeure en lui (Ephésiens 1. 13) ; son corps devient
« le temple du Saint Esprit ». Il ne s'appartient plus à
lui-même, mais il a été « acheté à prix » (1Corinthiens 6.19).
Sur les murs d'un hôtel on pouvait lire la pancarte suivante :
« Cet établissement sera ouvert de nouveau sous une
direction entièrement nouvelle ».
Cette annonce peut nous faire penser au passage que nous venons
de citer : La maison était la même, les fenêtres, les portes,
les cheminées, les dépendances n'avaient pas changé, mais
elle avait un nouveau propriétaire et de ce fait une direction entièrement
nouvelle.
Il en est ainsi du croyant. C'est le même individu, avec
les mêmes facultés qu'il avait avant sa conversion ; il a peut-être
les mêmes occupations, les mêmes conditions de vie, mais il est
devenu la propriété personnelle d'un autre. Il appartient à
Christ, et comme tel, il est placé maintenant sous « une direction
entièrement nouvelle », car le Saint Esprit demeure dans le corps
du chrétien, en fait sa résidence, et gouverne d'après
des principes célestes.
Là réside la force du croyant pour toute activité
selon Dieu. C'est sa puissance pour résister à la chair, pour
« faire mourir les actions du corps » (Romains 8.13). Il
nous est dit en Galates 5.17 que « la chair convoite contre l'Esprit
et l'Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l'une à
l'autre, afin que nous ne pratiquions pas les choses que nous voudrions ».
Cette opposition permet ainsi de distinguer entre les désirs de nos deux
natures ; le Saint Esprit en nous est alors une puissance suffisante pour nous
amener à vivre selon les désirs de notre nouvelle nature. Il est
capable de nous faire sortir victorieux de tous nos débats spirituels.
Veillons à ne pas attrister Celui qui est venu pour nous diriger, « le Saint Esprit de Dieu » par lequel nous avons été scellés
pour le jour de la rédemption (Ephésiens 4.30).
Notre responsabilité : marcher par l'Esprit
Il est indispensable de comprendre que la puissance du Saint
Esprit en nous n'agit pas indépendamment de notre état moral.
Là se trouve notre responsabilité. C'est pour cela que nous sommes
appelés à marcher (à nous conduire) « par l'Esprit » (Galates 5. 16). Une même puissance est disponible pour
tous, mais chaque croyant ne la laisse pas agir en lui de la même manière.
Nous devons faire des progrès dans notre vie chrétienne, et notre
marche (ou notre comportement) « par l'Esprit » devrait devenir
évidente à tous. Voici quelques autres exhortations de la Parole
pour une vie pratique à la gloire du Seigneur :
* Marcher « comme des enfants de lumière » (Ephésiens
5. 8) en fuyant tout ce qui est obscur, le mensonge, l'hypocrisie, la
malice et en s'ouvrant à la lumière de Dieu dans sa Parole. Nos
fautes sont ainsi dévoilées, jugées, confessées
et le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché (1
Jean 1. 7).
* Marcher « dans la vérité » (2 Jean 4),
selon la saine doctrine, ce qui suppose que la Parole soit connue et appliquée.
* Marcher « dans l'amour » (Ephésiens 5.2)
car l'Esprit de Dieu tend toujours à unir les membres du corps de Christ
par des liens d'amour.
* Marcher « par la foi, non par la vue » (2 Corinthiens
5. 7) en s'appuyant sur les promesses de la parole de Dieu et non sur
les raisonnements de notre intelligence.
* Marcher « d'une manière digne de l'appel »
dont nous avons été appelés (Ephésiens 4.
1), « digne de l'Evangile » (Philippiens 1. 27), « digne
du Seigneur » (Colossiens 1. 10), « digne de Dieu » (1
Thessaloniciens 2.12).
Les absolus de la nouvelle nature
Dans la première épître de Jean nous trouvons,
parmi d'autres, trois faits absolus qui caractérisent celui qui est « né de Dieu » :
? Il ne pratique pas le péché… et ne peut pas pécher
(1 Jean 3.9)
? Il est victorieux du monde (1 Jean 5. 4)
? Le méchant ne le touche pas (1 Jean 5.18).
Pourtant, pour être honnête, nous devons confesser
que ces qualités ne caractérisent pas toujours les croyants. Comment
faut-il donc comprendre ces versets ?
L'image d'un arbre greffé nous montrera la portée
de ces passages. Choisissons un pommier dans un verger et interrogeons le jardinier.
Il nous explique comment il a transplanté puis décapité
un pommier sauvage, pour y insérer un petit rameau d'une bonne espèce.
« Et maintenant, comment appelez-vous cet arbre ?
- Un pommier, bien sûr.
- Pourtant c'est un arbre greffé : pourquoi ne dites-vous
pas que c'est en partie un pommier sauvage et en partie un pommier cultivé ?
- Parce qu'il ne vient à l'idée d'aucun jardinier
de s'exprimer ainsi. C'était un pommier sauvage dans la pépinière,
maintenant c'est un bon pommier dans le verger. C'est en réalité
le même arbre, mais quand je l'ai décapité, son histoire
comme pommier sauvage a pris fin. Et du jour où la greffe a commencé
à donner signe de vie, sa nouvelle histoire comme bon pommier a commencé.
- Ce pommier porte-t-il encore des pommes sauvages ?
- Non, et même il ne le peut pas. Il est tout aussi impossible
au bon pommier de porter des pommes sauvages qu'il était impossible au
pommier sauvage de produire de bonnes pommes.
- Voulez-vous dire qu'il ne reste à cet arbre absolument
rien de la nature du pommier sauvage ?
- Certes pas, mais je maintiens qu'il n'y a rien en lui du pommier
sauvage qui n'ait été condamné comme tel. Et s'il donnait
des signes de vie en poussant des rejetons du vieux tronc, je prendrais immédiatement
mon sécateur et je n'épargnerais pas le plus faible d'entre eux. »
L'application de cette image est évidente. Le pommier sauvage
représente un homme dans son état naturel, avant d'être
né de Dieu. A sa seconde naissance, une vie nouvelle, semblable à
la greffe du pommier, est produite en lui, par l'Esprit et la parole de Dieu.
Dans ses épîtres, l'apôtre Jean présente
les vérités d'une manière très absolue. De même
que le jardinier affirmait que l'arbre était un bon pommier, de même
Jean, dans les passages auxquels nous avons fait allusion, ne considère
le croyant que par rapport à sa nouvelle nature. Il lui est aussi impossible
de pécher que de faire porter des fruits sauvages à un pommier
greffé. Comment une nature divine pourrait-elle pécher ?
Toutefois l'apôtre ne passe pas sous silence l'existence
de la mauvaise nature dans le croyant. Dans le chapitre 2 il nous dit : « Je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu'un
a péché nous avons un Avocat auprès du Père, Jésus
Christ le juste ».
Nous trouvons le même enseignement dans les épîtres
de Paul. Bien qu'il y ait effectivement deux natures distinctes dans le croyant,
Dieu considère que notre vieille condition de pommier sauvage a pris
fin judiciairement à la croix : notre vieil homme a été
crucifié avec Christ, nous ne sommes plus considérés comme
étant dans la chair (Romains 7. 5 ; 8. 8-9).
En conclusion
Nous avons vu la coexistence de deux natures, qui, du fait de leurs origines différentes, ont des goûts entièrement différents : l'une se nourrit des choses de la chair, l'autre des choses de l'Esprit. N'oublions pas que ces deux natures réclament journellement la satisfaction de leurs besoins respectifs.
QUELLE NATURE NOURRIRAI-JE ?
Nous sommes exhortés - D'un côté :
* A ne pas prendre « soin de la chair pour satisfaire à
ses convoitises » (Romains 13.14)
* A nous abstenir des « convoitises charnelles, qui font
la guerre à l'âme » (1 Pierre 2.11).
D'un autre côté
A « désirer ardemment, comme des enfants nouveau-nés,
le pur lait intellectuel » afin que nous croissions par lui à salut
(1 Pierre 2. 2).
Veillons donc avec soin à tout ce que nous regardons, lisons,
pensons, éprouvant toute chose par cette question :
Cela nourrira-t-il la nouvelle nature, ou bien est-ce la chair
qui en fera son profit ?
Ceux qui sèment « pour la chair » et ceux qui
sèment « pour l'Esprit » en retireront, les uns et les autres,
les fruits correspondants, « car ce qu'un homme sème, cela aussi
il le moissonnera » (Galates 6. 7-8).
Puissions-nous avoir une conscience toujours plus délicate
et une défiance toujours plus grande de notre vieille nature. Bientôt
nous verrons le Seigneur comme il est et nous lui serons rendus semblables :
seule notre nature divine subsistera durant l'éternité dans un
corps glorieux (1 Corinthiens 15. 42-44). Ayant cette espérance,
cherchons à vivre dès maintenant selon cette nature, en nous purifiant
de tout mal (1 Jean 3. 3).
Que le Seigneur soit de plus en plus notre nourriture journalière,
et que sa Parole fasse nos délices.
DIEU ! TU ES MON DIEU ; JE TE CHERCHE AU POINT DU JOUR ; MON AME A
SOIF DE TOI (Psaume 63. 1).
J'AI DE LA JOIE EN TA PAROLE COMME UN HOMME QUI TROUVE UN GRAND
BUTIN (Psaume 119. 62).
Deux natures en une seule personne : voilà comment la Bible explique les difficultés que rencontre, au début de sa vie chrétienne, celui qui vient de saisir le salut en Jésus Christ.