KOUASSIT Jean-Claude
Table des matières :
1.1 - Existence, origine, destinée — des questions auxquelles on ne peut échapper
1.2 - S’arrêter et écouter ce que Dieu dit
1.4 - La solution : l’Évangile
2 - L’homme sous le regard de Dieu
2.2.2 - Conséquence de la désobéissance — la mort et ses effets
2.2.3 - Je suis un pécheur perdu
2.3 - Les raisons de la colère de Dieu — la culpabilité de tous
2.3.1 - Le témoignage de la Création parle à tous
2.3.2 - La connaissance de Dieu mise de côté et remplacée par des idoles — Rom. 1:21-22
2.3.3 - Corruption et dégradation finales
2.4 - L’homme entièrement responsable ; le jugement de Dieu justifié
2.4.1 - L’homme est responsable
2.4.3 - Chacun concerné personnellement
2.5 - Le sort du Juif — Rom. 2:17 à 3:2
2.5.1 - Peuple de Dieu, peuple privilégié
2.5.2 - Aussi coupables que les autres
2.5.3 - Tous coupables, tous injustes
3 - Nécessité de la justice de Dieu
3.2 - La justification par la foi en Jésus — Rom. 1:16, 17 ; 3:22
3.2.1 - Dieu apporte un remède quand il n’y a plus de ressources
3.2.2 - Une justice qui justifie, non pas une justice qui condamne
3.2.4 - Accepter ce que Dieu offre
3.3 - Les moyens d’y avoir part — Rom. 3:24
3.3.1 - Besoin de quelqu’un qui veuille racheter
3.3.4 - Accepter par la foi ce que Dieu offre
3.4 - Jésus, victime propitiatoire, victime excellente — Rom. 3:25-26
3.4.2 - Christ fait péché pour nous
3.4.3 - L’opprobre des hommes, le méprisé du peuple
3.4.4 - Pourquoi Jésus a-t-il tant souffert ?
3.4.5 - Pour qui Jésus a-t-il tant souffert ?
3.4.6 - Jésus la victime excellente
3.5 - Les résultats de la justification par la foi
4.1.1 - L’annonce du royaume — message rejeté
4.1.2 - Un nouveau message : la nouvelle naissance
4.1.2.1 - Nicodème avait un besoin
4.1.2.3 - La nouvelle naissance : de quoi s’agit-il ?
4.1.2.4 - La révélation des choses célestes
4.1.3 - Les résultats de l’action de la Parole, de l’Esprit
4.2 - La repentance et la confession des péchés
4.3 - La foi au Sauveur et la confession de Jésus comme Seigneur
4.4 - Pardonnés et réconciliés avec Dieu
4.4.1 - Richesses de l’œuvre de Christ à la croix — l’expiation par le sang
4.5 - Sanctifiés et délivrés du péché — position et pratique
5 - La Vie Éternelle donnée gratuitement (Jean 3:14-15)
6.1 - Le Saint Esprit envoyé suite à la glorification de Christ
6.2 - L’Esprit glorifie Christ — L’Esprit d’adoption
6.3 - L’Esprit habitant dans le croyant — Puissance de la vie nouvelle
6.4 - L’Esprit dans le croyant : Sceau, onction et arrhes (2 Cor. 1:21-22)
6.4.2 - L’Esprit comme onction
6.4.3 - L’Esprit dans le croyant comme arrhes (ce qu’on goûte du ciel, à l’avance)
7 - Sauvés pour quoi ? —- Pour servir et pour attendre des cieux le Seigneur Jésus
8.2 - Dieu a donné le moyen de se faire connaître
8.3 - Ne pas résister à Dieu qui offre son salut
8.5 - Dieu a tellement fait pour nous — Luc 15
Quelle que soit sa position sociale, sa condition ou sa situation tout homme s’est au moins une fois posé des questions sur son existence, son origine et sa destinée. Il est vrai qu’il peut fuir la réalité en ne désirant pas voir les choses en face. Dès lors il peut se lancer dans l’activité, les religions, les sectes ; il peut être occupé par la science, la politique, l’art, les affaires, la tradition, les études, le travail… rien que pour fuir la réalité. Mais la réalité est comme une ombre qui le suit, comme un filet qui l’enveloppe même s’il tente par tous les moyens de s’en débarrasser. Dans sa tentative d’évasion, il peut parfois supposer, discuter, calmer sa conscience, faire semblant, accepter, refuser, calculer, se nourrir de vains espoirs, rien que pour fuir la réalité. Il peut aussi adopter cette maxime : « Mangeons et buvons car demain nous mourrons ».
Or la réalité est là : Même s’il ne veut pas le reconnaître, l’homme a besoin de quelque chose qu’il n’arrive pas à définir. Il sait qu’il y a en lui un manque, un vide qu’il désire combler en s’offrant les plus grands plaisirs, en ouvrant son cœur aux fables, aux discours persuasifs et aux philosophies.
Nous désirons que notre lecteur marque un arrêt dans sa longue marche pour regarder, pour écouter une Personne vivante, Jésus Christ, le Fils de Dieu.
« la Parole était au
commencement auprès de Dieu…
en elle était la vie, et la vie était
lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres
ne l’ont pas comprise
» (Jean 1:4-5).
L’homme n’a pas su, en Celui qui venait en ami pour l’éclairer, discerner son Créateur, celui de qui il sort, celui de qui il vit, celui qui donne un sens à sa vie. Que pouvons-nous faire devant une telle situation ? Abandonner et laisser tout se dégrader ou nous arrêter un peu pour écouter ce que Dieu nous dit pour nous montrer le chemin vers lui, pour le connaître ?
Il est bon de chercher à connaître Dieu, à recevoir ses pensées pour revenir vers lui, notre Créateur.
Mais, même en sachant qu’il
existe, l’homme est capable d’une chose effroyable, à savoir que « la lumière
est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la
lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises
» (Jean 3:19). Tel est l’homme
avec son cœur incurable et sa méchanceté sans nom qui voit la lumière et qui
préfère les ténèbres à la lumière. C’est d’ailleurs l’une des causes de son
jugement.
Ce refus de Dieu et cette
hostilité se sont pleinement révélés quand le Seigneur Jésus s’est présenté
comme le Messie promis à son peuple Israël. Face à ce cœur débordant d’amour et
de bonté, les Juifs, suivis par ceux qui ne l’étaient pas, ont catégoriquement
témoigné leur refus. Mais Dieu aime l’homme malgré tout, Il s’approche de lui,
lui tend la main, compatit à ses douleurs, le comprend dans ses besoins, lui
ouvre son cœur et bande ses plaies. Dieu n’est pas si loin qu’on ne le pense et
Il « veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de
la vérité
» (I Tim 2:4). C’est pourquoi « il est patient envers vous, ne
voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance
» (2
Pier. 3:9).
Il est vrai qu’on aime vivre
dans le tâtonnement, dans le flou ou dans le doute. Mais il y a une question
essentielle qu’on doit se poser. Job l’exprime ainsi : « Comment l’homme
sera-t-il juste devant Dieu
? » (Job 9:2). Posons la directement à
Dieu. Et nous savons que « quiconque demande reçoit ; et celui qui
cherche, trouve
» (Matt. 7:8).
Nous avons l’assurance que l’Évangile s’adresse à tous ceux qui sont perturbés dans leur esprit au sujet de leur sort éternel. Or quel est l’homme sensé qui ne s’interroge pas sur cela ? C’est très souvent après s’être interrogé que l’on cherche une religion, une secte, une philosophie, une société secrète, ou bien on désire rester tel quel dans l’incertitude, ou encore on embrasse l’athéisme ou la religion des anciens.
Mais l’Évangile est la bonne nouvelle de Dieu. C’est le message de la grâce qui éclaire notre chemin, qui donne du repos à notre âme et qui ouvre le chemin de la paix avec Dieu.
Dieu lui-même nous parle. Qui est plus compétent que Dieu pour montrer le chemin qui mène à lui ? Est-ce l’homme, son intelligence, son raisonnement, sa philosophie ou son enseignement ? Est-ce le diable, sa doctrine, ses agents ?
Dieu seul peut, Dieu seul veut intervenir. C’est Dieu qui sauve ; le salut est son œuvre. Il en est la source et lui seul peut répondre à la question de Job : « Comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu ? ».
Les questions fondamentales que l’homme doit se poser sont les suivantes : Comment Dieu me voit-il ? Que pense-t-il de moi ? Quelle est au fait ma position réelle devant lui ?
On cherche souvent à se
cacher devant Dieu, à fuir la réalité, mais on oublie que « il n’y a aucune
créature qui soit cachée devant lui mais toutes choses sont nues et découvertes
aux yeux de celui à qui nous avons affaire
» (Héb. 5:13).
À l’origine, l’homme a été
créé sans péché, innocent et en relation immédiate avec Dieu dans un jardin de
délices appelé Eden. Il lui avait été donné de dominer sur les poissons de la
mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur les reptiles et sur toute la
terre. L’homme jouissait de tous les privilèges, il était le maître de la
création mais dans une position bénie de dépendance devant son Créateur. De
plus, Dieu qui le connaissait à fond déclara : « Il n’est pas bon que l’homme
soit seul ; je lui ferai une aide qui lui corresponde… Et l’Éternel Dieu
forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et l’amena vers l’homme
»
(Gen. 2:18-22). Adam était alors comblé et avait auprès de lui une aide avec
qui il pouvait communiquer et communier. Dans cet état d’innocence où tout
était beau et plaisant, l’homme était responsable d’obéir au commandement de
Dieu : « Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; mais de l’arbre
de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car au jour
que tu en mangeras, tu mourras certainement
» (Gen. 2:16-17).
Mais le diable, sous l’apparence
du serpent séduisit Ève en jetant un doute sur ce que Dieu avait dit. « La
femme vit que l’arbre était bon à manger, et qu’il était un plaisir pour les
yeux et que l’arbre était désirable pour rendre intelligent ; et elle prit
de son fruit et en mangea ; et elle en donna aussi a son mari pour qu’il
en mangeât avec elle, et il en mangea
» (Gen. 3:6).
Cet acte était grave car c’était
désobéir au commandement de Dieu. Adam et Ève ont, de leur propre volonté,
mangé le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il n’y avait
aucune pression, aucune force surnaturelle qui les oblige à commettre un tel
acte. Ils étaient donc à même de refuser de manger, ils pouvaient dire non au
diable, mais délibérément ils choisirent de désobéir. Alors « les yeux de
tous deux furent ouverts, et ils connurent qu’ils étaient nus
». Ayant
succombé à la tentation en désobéissant, « l’homme et sa femme se cachèrent
de devant l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin
» (Gen. 3:8). Tel
est l’homme qui de tout temps ne supporte pas le regard de Dieu, et pour
refuser d’y penser, il préfère très souvent nier son existence.
Mais c’est Dieu qui a créé l’homme
et quoiqu’il soit l’offensé, c’est encore lui qui fait le premier pas. « L’Éternel
Dieu appela l’homme, et lui dit : où es-tu
? (Gen. 3:9). Nous
voilà devant une question qui traverse les âges et qui s’adresse à l’homme
quelle que soit sa cachette. Et que de fois n’a-t-on pas étouffé cette voix
douce, qui nous atteint dans notre retranchement, et qui se fait entendre à
la suite de la désobéissance.
Quelle a été la portée réelle
de cette désobéissance ? C’est que « par un seul homme le péché est
entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé à
tous les hommes, en ce que tous ont péché
» (Rom. 5:12). La conséquence
pratique de la désobéissance d’Adam se résume ici. C’est l’introduction dans le
monde, du péché et de la mort. Le drame, c’est que désormais tous les hommes
sont assujettis à la puissance de la mort. Rien ne peut arrêter ses œuvres, pas
même les progrès extraordinaires de la science. Même si la mort est par moment
banalisée à cause de la souffrance, respectée à cause de sa tyrannie, elle
demeure le compagnon mal aimé et inséparable de l’homme. Pire, la mort a un
pouvoir terrible, et elle règne en maître selon qu’il est écrit : « Par
la faute d’un seul, la mort a régné
» (Rom. 5:17). Elle est semblable à un
filet qui enveloppe l’humanité. Personne n’y échappe. Elle est dépourvue de
toute pitié et compassion. Elle frappe, impose sa loi et méprise les pleurs.
Elle est devenue « le roi des terreurs
» (Job 18:14).
Il faut se souvenir avec humilité que c’est par la faute de l’homme qu’elle a ce pouvoir.
Comment Dieu me voit-il dans ce sombre tableau ?
« Par une seule faute les
conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en condamnation
»
(Rom. 5:18). Sous le regard de Dieu, je suis un homme condamné à mort. Je suis
perdu, ruiné et pécheur. La désobéissance d’Adam m’a placé dans cette position
et Dieu me voit tel : « Il n’y a pas d’homme juste sur la terre qui ait
fait le bien et qui n’ait pas péché
» (Ecc. 7:20). Aucun raisonnement ne
peut contredire Dieu et sa Parole : « Si nous disons que nous n’avons
pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous
»
(1 Jean 1:8).
Ami, sache donc que Dieu te
voit pécheur, réalise que le péché est avant tout un problème de nature. La
nature humaine a été marquée par le péché à cause de la faute d’Adam, et cette
nature, je l’ai reçue en entrant par naissance physique dans ce monde. Le roi
David avait pleinement compris cette vérité, ainsi déclare-t-il : « Voici,
j’ai été enfanté dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu
» (Ps.
51:5). Voilà un homme qui reconnaît avec force et humilité son origine :
dans le péché. Cette vérité est pour tous ! Personne n’y échappe. Le péché
est comme un mauvais gène qui se transmet de parents à enfants depuis Adam.
Nous sommes donc tous pécheurs par naissance.
La première cause qui établit la culpabilité de tous les hommes, même celle des païens, vis-à-vis de Dieu c’est le témoignage parlant de la création.
« La colère de Dieu est
révélée du ciel contre toute impiété et toute iniquité des hommes qui possèdent
la vérité tout en vivant dans l’iniquité : parce que ce qui peut se
connaître de Dieu est manifeste parmi eux ; car Dieu le leur a
manifesté ; car, depuis la fondation du monde, ce qui ne peut pas se voir
de lui, savoir et sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne par le
moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites, de manière à les
rendre inexcusables
» (Rom. 1:18-20).
En venant dans le monde, tout homme a sous les yeux un merveilleux spectacle. La terre produit de la verdure, les arbres fruitiers donnent leurs fruits selon leurs espèces. En haut dans les cieux, des luminaires éclairent la terre pour que toutes les plantes qui y sont, reçoivent la chaleur et la lumière, indispensables à leur épanouissement. Les eaux ne sont pas vides. Il y a de la vie partout sur la terre comme dans le ciel. Les êtres vivants s’expriment chacun selon son espèce. Le tableau est riche, les sons et les couleurs sont à leur place. Tout est harmonieux. Nous sommes en présence d’une intelligence supérieure qui a appelé toutes ces choses à l’existence, et les fait croître avec un but précis. Rien n’est fait au hasard !
Au milieu de tout cela l’homme est différent de toutes les autres créatures vivantes : plus faible que bien des animaux, il a une intelligence ; il cherche à comprendre tout ce qui est devant lui. Il a été créé à l’image de Dieu (Gen. 1:27).
Nous entrons dans ce monde et nous voyons et contemplons la beauté de la création. À travers elle, nous découvrons son Auteur. Le doigt de Dieu est présent partout, la création est son œuvre.
Toutes les perfections
invisibles de Dieu, sa puissance éternelle, sa divinité, se voient à l’œil nu
depuis la création du monde. Si je ne peux pas voir Dieu physiquement, je le
vois à travers ses ouvrages. La création est donc un témoignage trop parlant
pour que l’on puisse nier l’existence de Dieu. C’est pourquoi même le païen est
inexcusable et il attire sur lui la colère de Dieu, colère qui se révèle du
ciel contre toute personne qui méprise ce témoignage de la vérité. Comment
peut-on nier l’évidence ? On ne peut pas prétendre à l’athéisme. C’est à
juste titre que l’Ecriture dit que seul « l’insensé dit en son cœur : il
n’y a point de Dieu
» (Ps. 14:1).
La deuxième raison de la colère de Dieu, c’est que les hommes ont connu Dieu dès le commencement. Mais qu’en ont-ils fait ?
« Ayant connu Dieu, ils ne
le glorifièrent point comme Dieu, ni ne lui rendirent grâce ; mais ils
devinrent vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence
fut rempli de ténèbres : se disant sages, ils sont devenus fous
» (Rom.
1:21-22).
La logique voudrait que
devant la splendeur des choses créées on explose en louange devant Celui qui a
déployé tant de puissance et de sagesse. Mais les hommes dépourvus d’intelligence
ont sombré dans ce qui n’a pas de sens. Ils n’ont pas glorifié Celui qui en
était digne, en suivant leurs pensées obscures et leurs raisonnements. La
conséquence de cet égarement, c’est qu’ils sont devenus fous. L’homme a
toujours eu tendance à représenter Dieu ; ils ont changé la gloire
incorruptible de Dieu en image corruptible. L’homme a préféré adorer la
créature au lieu du Créateur. Pour le prophète Ésaïe, les adorateurs d’idoles
et leurs fabricants n’ont ni intelligence, ni entendement. Pour preuve : « Le
sculpteur en bois étend un cordeau ; il trace sa forme avec de la craie
rouge, il la fait avec des outils tranchants, et la trace avec un compas, et la
fait selon la figure d’un homme, selon la beauté de l’homme, pour qu’elle
demeure dans la maison. Il se coupe des cèdres, et il prend un rouvre et un
chêne ; il choisit parmi les arbres de la forêt. Il plante un pin, et la
pluie le fait croître. Et un homme l’aura pour en faire du feu, et il en prend
et s’en chauffe, il l’allume aussi, et cuit du pain ; il en fait aussi un
dieu, et l’adore ; il en fait une image taillée, et se prosterne devant
elle. Il en brûle la moitié au feu ; avec la moitié il mange de la chair,
il cuit un rôti, et il est rassasié ; il a chaud aussi et dit : ha,
ha ! je me chauffe, je vois le feu ! Et avec le reste il fait un
dieu, son image taillée : il se prosterne devant elle et l’adore, et lui
adresse sa prière, et dit : délivre-moi, car tu es mon dieu. Ils n’ont pas
de connaissance et ne comprennent pas ; car il a couvert d’un enduit leurs
yeux, en sorte qu’ils ne voient pas, et leurs cœurs, en sorte qu’ils ne
comprennent pas. Et on ne rentre pas en soi-même, et il n’y a pas d’intelligence,
pour dire : j’en ai brûlé la moitié au feu, et encore, j’ai cuit du pain sur
ses charbons, j’ai rôti de la chair et j’ai mangé ; et ce qui reste, en
ferai-je une abomination ? Me prosternerai-je devant ce qui provient d’un
arbre ? Il se repaît de cendres ; un cœur abusé l’a détourné ;
et il ne délivre pas son âme, et ne dit pas : n’ai-je pas un mensonge dans
ma main droite
? » (És. 44:13-20).
Tout ceci est la conséquence
du rejet de Dieu et pour combler ce vide l’homme a tendance à adorer du bois,
des rivières, des montagnes, la lune, le soleil… mais nous devons prendre
conscience que derrière ces éléments physiques se cachent des démons, c’est
pourquoi l’apôtre Paul dit avec certitude qu’une idole n’est rien en elle-même
« mais que les choses que les nations sacrifient, elle les sacrifient à des
démons et non pas à Dieu
» (1 Cor. 10:20). Et Dieu connaissant cette
mauvaise tendance chez l’homme avait sévèrement mis en garde son peuple Israël
en ces termes : « Tu ne feras point d’image taillée, ni aucune
ressemblance de ce qui est dans les cieux en haut, et de ce qui est sur la
terre en bas, et de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne t’inclineras
point devant elles, et ne le les serviras point
» (Ex. 20:4-5).
Même dans la chrétienté présente, cette tendance demeure. Ainsi sous le couvert du Christianisme, on est prêt à adorer tous les saints, après les avoir représentés par des gravures ou des statues.
En troisième lieu, la folie de l’homme peut l’amener à faire des choses ignobles :
« C’est pourquoi Dieu les a
aussi livrés, dans les convoitises de leurs cœurs, à l’impureté, en sorte que
leurs corps soient déshonorés entre eux-mêmes : eux qui ont changé la
vérité de Dieu en mensonge, et ont honoré et servi la créature plutôt que celui
qui l’a créée, qui est béni éternellement. Amen ! C’est pourquoi Dieu les
a livrés à des passions infâmes, car leurs femmes ont changé l’usage naturel en
celui qui est contre nature ; et les hommes pareillement, laissant l’usage
naturel de la femme, se sont embrasés dans leur convoitise l’un envers l’autre,
commettant l’infamie, mâles avec mâles, et recevant en eux-mêmes la due
récompense de leur égarement
» (Rom. 1:24-27).
La dégradation de l’homme s’est
accentuée jusqu’à déshonorer son propre corps. En effet, beaucoup n’ont pas
hésité à livrer leur corps au diable pour qu’il le possède. Oubliant que notre
corps doit être respecté, certains hommes ont livré les leurs pour qu’ils
soient abîmés et souillés dans des séances d’orgies sexuelles et encore, « leurs
femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; et les
hommes aussi pareillement, laissant l’usage naturel de la femme, se sont
embrasés dans leurs convoitises l’un envers l’autre, commettant l’infamie,
mâles avec mâles
» (Rom. 1:26-27). C’est horrible ! Et c’est
malheureusement là où on arrive lorsqu’on ne se soucie pas de connaître Dieu.
Le sens moral est obscurci ; la nature mauvaise dont nous avons hérité ne
fait que se dégrader davantage. C’est la ruine totale, et la déchéance
irrémédiable. Tout ceci provoque la colère de Dieu qui se révèle du ciel.
Le passage de Rom. 1:26-27 s’applique à l’évidence à l’état banalisé du monde actuel — sans même qu’il y ait des séances d’orgies — à la liberté sexuelle sans frein que l’homme ne trouve pas horrible du tout, car il « trouve son plaisir dans ceux qui commettent de telles choses » (Rom. 1:32). Ce qui est terrible — un endurcissement terrible — c’est que l’homme persévère malgré le débordement de maladies entraînées par cette corruption morale, et le développement parallèle de la méchanceté et de la violence, visés par Rom. 1:29. Que notre lecteur veuille bien se rendre compte de cette situation et ne pas endurcir son cœur plus avant !
L’homme a été créé intelligent
et responsable. Après la chute, il a acquis la connaissance du bien et du mal,
c’est-à-dire une conscience qui le juge. Il sait très bien qu’il fait ce qui
est mauvais : c’est cela être pécheur. Il est conscient des actes qu’il
commet et il sait aussi que le jugement de Dieu est selon la vérité car « ceux
qui commettent de telles choses sont dignes de mort
» (Rom. 1:32). L’homme
le sait ; cependant il fait le mal pour provoquer Dieu. Et s’il ne va pas
jusqu’à accomplir un acte ignoble, pour une raison ou une autre, il approuve
dans son cœur, et souvent même ouvertement, ceux qui les font.
Dieu est au-dessus de nous.
Il voit tout, Il sait tout et rien ne lui échappe. Il connaît à merveille toute
la personnalité de l’homme, ses tendances, ses pensées secrètes et sa volonté.
Il sonde les reins et connaît le cœur de l’homme qui est tortueux par-dessus
tout (Jér. 17:9). Une des choses qui doit nous couvrir de honte c’est que
malgré notre état pervers, nous osons condamner et juger avec mépris ceux qui
font le mal que nos cœurs désirent en secret : « C’est pourquoi tu es
inexcusable, ô homme, qui que tu sois qui juges ; car en ce que tu juges
autrui, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu commets les mêmes
choses
» (Rom. 2:1).
Peut-être que personne ne
nous voit quand nous commettons des infamies. Mais arrêtons de faire semblant
parce que Dieu est lumière et Il voit tout. Et celui qui juge se condamne
doublement car cela montre qu’il sait faire la différence entre le bien et le
mal et que même avec cette connaissance, il fait les mêmes choses. Mettons
notre masque de côté et approchons-nous de la lumière pour voir notre ruine et
notre pauvreté. Venons sous le regard de Dieu pour découvrir la perversité de
notre nature. Acceptons que nous sommes coupables, perdus, car quoi que nous
fassions, nous n’échapperons pas au jugement de Dieu qui est selon la vérité.
Et c’est selon la vérité que Dieu jugera les actions secrètes des hommes. C’est
selon cette même vérité qu’il rendra à chacun selon ses œuvres accordant « à
ceux qui, en persévérant dans les bonnes œuvres, cherchent la gloire et l’honneur
et l’incorruptibilité, la vie éternelle ; mais à ceux qui sont disputeurs
et qui désobéissent à la vérité, et obéissent à l’iniquité, la colère et l’indignation ;
tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal
» (Rom.
2:7-9).
Chacun ayant un compte à
rendre personnellement à Dieu, il s’agit ici d’un jugement individuel. L’homme
est entièrement responsable des actes qu’il commet. Personne ne payera à sa
place et de toute façon , « il est réservé aux hommes de mourir une fois, et
après cela le jugement
» (Héb. 9:27).
À quoi bon s’endurcir tout en persévérant dans le mal ? À quoi bon fuir la réalité en calmant la conscience sous le couvert d’une propre justice ? À quoi bon prendre pour prétexte « ma religion » pour tenter d’apaiser la colère de Dieu ? Pourquoi ne pas dès maintenant accepter le témoignage que Dieu donne de ta propre vie ?
Qu’en est-il des Juifs ?
Israël est une nation privilégiée parmi tous les autres peuples de la terre. « Les
oracles de Dieu leur ont été confiés
» (Rom. 3:2). Les Juifs étaient
détenteurs des saints commandements de Dieu et des promesses leur avaient été
faites, notamment la venue sur terre du Messie, Emmanuel, Dieu avec nous. Dieu
donc avait les regards sur ce peuple. Mais, ayant tous ces privilèges, ils ont
été remplis d’un orgueil démesuré allant jusqu’au mépris des autres peuples.
Ils se glorifiaient de posséder la loi et de connaître la volonté de Dieu. Le
Juif s’est cru « conducteur d’aveugles, lumière de ceux qui sont dans les
ténèbres, instructeur des hommes dépourvus d’intelligence, maître des petits
enfants, ayant la formule de la connaissance et de la vérité dans la loi
»
(Rom. 2:19-20).
Les Juifs pouvaient enseigner
les autres. Mais au lieu de mettre la Parole en pratique, ils se sont mis à
faire le contraire de ce qu’ils enseignaient : « Toi qui prêches qu’on
ne doit pas dérober, dérobes-tu ? Toi qui dis qu’on ne doit pas commettre
l’adultère, commets-tu l’adultère ? Toi qui as en abomination des idoles,
commets-tu des sacrilèges ? Toi qui te glorifies en la loi, déshonores-tu
Dieu par la transgression de la loi
? » (Rom. 2:21-24). Sans loi, l’homme
est démontré pécheur et perdu ; sous la loi c’est pire, car ayant la
connaissance de la volonté de Dieu, il la viole délibérément, démontrant par-là
que l’homme est incapable d’obéir à la loi. C’est donc en connaissance de cause
que l’apôtre Paul dit que « la pensée de la chair est inimitié contre Dieu,
car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas
»
(Rom. 8:7). À travers tout ce qui précède, la ruine de l’homme est constatée.
Son état de péché est démontré, qu’il soit juif ou païen. Sous le regard du
Dieu scrutateur des cœurs, « il n’y a pas de différence car tous ont péché et
n’atteignent pas à la gloire de Dieu
» (Rom. 3:23).
Mais alors comment l’homme
sera-t-il juste devant Dieu ? Il ne peut pas l’être par l’observation
scrupuleuse de la loi car « nulle chair ne sera justifiée devant lui par des
œuvres de loi, car par la loi est la connaissance du péché
» (Rom. 3:20).
Nous ne pouvons qu’être d’accord avec l’Ecriture lorsqu’elle dit : « Il
n’y a point de juste, non pas même un seul. Il n’y a personne qui ait de l’intelligence,
il n’y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se
sont tous ensemble rendus inutiles, il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y
en a pas même un seul » ; « car nous avons ci-devant accusé et juifs et
grecs d’être tous sous le péché
» (Rom. 3:10-12, 19).
Tel est en substance le fondement des relations de l’homme responsable avec Dieu son Créateur.
Tout homme doit rencontrer Dieu, même si ce fait est nié par toutes sortes de philosophies ou doctrines. Or Dieu est saint par nature et ne tolère donc pas le péché. La condamnation du pécheur est certaine, car le péché produit la colère. Est-il possible que Dieu acquitte le coupable qui mérite la condamnation sans compromettre son caractère saint et sa justice qui punit le mal ?
En d’autres termes comment serait-il juste en justifiant le pécheur ?
En outre, le besoin de justice n’est pas seulement pour éviter la condamnation finale, mais aussi pour goûter la vraie justice dès ici-bas, et en rendre témoignage, et pour goûter la paix et la vraie bénédiction qui s’y rattachent
Dieu, voyant tout ce que l’homme a fait et sachant qu’il a une nature déchue, n’attend plus rien de bon ou juste de celui-ci. Il s’approche de nous et nous trouve dans une position où nous sommes incapables de bouger étant morts dans nos péchés et ayant perdu tout espoir. Dans cette perspective, l’âme reste troublée et attend sa condamnation éternelle. Mais Dieu est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté. Il nous offre une justice, dont lui est la source. Cette justice de Dieu met l’homme de côté car il est reconnu coupable. Il est frappant de constater que même les Prophètes et la Loi rendent témoignage à cette justice de Dieu. Cela nous amène à reconnaître que Dieu est au-dessus de nous et ses pensées sont haut élevées. Pour preuve, avant que l’homme n’ait démontré par l’expérience qu’en lui, il n’y a rien de bon, et qu’il est pécheur par nature, Dieu connaissait toutes choses et avait déjà pourvu au besoin de justice. C’est pourquoi, au moment où sa colère se révèle du ciel, la justice aussi fait son apparition pour rendre l’homme juste et agréable devant Dieu.
Ce n’est pas la justice qui condamne, c’est une justice positive que Dieu veut donner à l’homme. Elle émane du cœur de Dieu et fait partie intégrante de la bonne nouvelle du salut qu’il fait annoncer aux hommes.
Cette justice n’apparaît pas pour juger et condamner, mais elle vient en grâce et en amour pour rassurer l’homme, le faire sortir de son état d’angoisse et d’inquiétude, pour le prendre par la main et le conduire dans la présence même de Dieu, présence dont nous étions bannis. Dieu donc fait une offre qui répond au grand besoin de l’homme.
Il est doux de noter que
cette justice est pour tous, car tous ont péché et il n’y a point de
distinction entre les Juifs et les autres peuples parce que « tous nous sommes
devenus comme une chose impure, et toutes nos justices, comme un vêtement
souillé et nous sommes tous fanés comme une feuille, et nos iniquités, comme le
vent, nous emportent
» (És. 64:6).
L’homme n’a pas été capable de plaire à Dieu, de se faire lui-même une justice ; tout ce qu’il peut faire, c’est se tourner vers celui qui seul peut lui en donner une. Au moment où l’homme est déclaré pécheur et coupable, Dieu trouve le moyen de l’acquitter. Il déclare juste celui qui croit en Jésus. Après avoir découvert sa nudité et son incapacité, ce l’homme doit faire, c’est simplement accepter ce que Dieu lui tend.
« Justifiés gratuitement
par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus
» (Rom. 3:24).
L’introduction du principe de la rédemption (ou rachat) dans l’acte par lequel Dieu déclare juste et acquitte un coupable, est significative : la rédemption suppose que nous sommes esclaves. Vu que nous ne pouvons pas nous affranchir nous-mêmes ; vu notre incapacité à cause du péché qui habite en nous et de la mauvaise nature qui sert le péché ; vu que Satan nous tient captifs dans son enclos faisant jour et nuit passer devant nous nos offenses, nos fautes, la mort et sa tyrannie, nous avons besoin d’un « racheteur » pour qu’il paye le prix qui correspond à notre état.
Celui qui a cette capacité, c’est
le Seigneur Jésus Christ. C’est donc par l’œuvre de Jésus Christ que la justice
nous est gratuitement accordée ; nous disons bien gratuitement
car
l’homme est entièrement absent dans cette œuvre. Il n’a rien fait pour mériter
cette justification. La justification lui est donnée par pure grâce. Les
desseins et les plans de Dieu sont extrêmement merveilleux et dépassent de très
loin l’intelligence humaine. Dieu ne fait rien qui soit en contradiction avec
lui-même. Il opère selon sa volonté. Si la justice s’obtenait par les œuvres de
loi, seuls les Juifs auraient eu cette justice. Car « nous savons que tout ce
que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi
» (Rom. 3:19) et
ceux qui sont sous la loi sont naturellement les Juifs. Du coup, le reste des
hommes aurait été perdu sans espoir puisqu’ils ne possèdent pas la loi. C’est
pourquoi « Dieu a renfermé tous, juifs et nations, dans la désobéissance,
afin de faire miséricorde à tous
» (Rom. 11:32).
L’étendue de cette
miséricorde est ici précisée par l’apôtre Paul « la justice, dis-je, de Dieu
par la foi en Jésus Christ envers tous, et sur tous ceux qui croient
» (Rom.
3:22).
Elle est envers tous
,
proposée à tous et ceci montre que Dieu veut que tous les hommes soient
sauvés
. Devant cette pensée merveilleuse, nous ne pouvons que nous courber
et dire avec l’apôtre Paul : « Ô profondeur des richesses et de la
sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont
insondables, et ses voies introuvables ! Car qui a connu la pensée du
Seigneur, ou qui a été son conseiller
? » (Rom. 11:33-34).
L’Évangile est véritablement la bonne nouvelle de Dieu qui nous trouve dans notre état désespéré et nous offre non une justice humaine frêle et sans valeur, mais une justice divine qui vient du cœur de Dieu et qui a de grands résultats. Désormais, tout être humain peut l’avoir car elle est pour tous et donnée gratuitement.
Ne la méprisons donc pas, mais au contraire que notre foi saisisse ce que Dieu nous offre.
La particularité de cette
justice, c’est qu’on la reçoit par la foi et seulement par la foi : elle
est placée par Dieu sur tous ceux qui croient
.
« Le Christ Jésus, lequel
Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang, afin de montrer sa
justice à cause du support des péchés précédents dans la patience de Dieu, afin
de montrer, dis-je, sa justice dans le temps présent, en sorte qu’il soit juste
en justifiant celui qui est de la foi de Jésus
» (Rom. 3:25-26).
Pour sauver entièrement le coupable, Dieu s’est pourvu d’une victime propitiatoire en la personne de Jésus mourant sur la croix. Le propitiatoire est un lieu de rencontre entre le coupable et Dieu, de sorte que l’homme, qui par sa nature pécheresse avait attiré sur lui la colère, peut désormais avoir accès à la présence de Dieu qui lui est rendu propice.
Cette grande faveur est due à l’œuvre de Jésus Christ qui a entièrement satisfait la justice divine en faveur de l’homme.
En devenant notre substitut,
le Seigneur Jésus, lui qui n’a pas connu le péché, a été fait péché, ce que
nous étions : péché. Le châtiment qui donne la paix est tombé sur lui. Il
a commencé par goûter cette horreur à Gethsémané. Devant la souffrance qui l’attendait,
et dont Il réalisait déjà toute l’atrocité, Il pria ainsi : « Père, si
tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! toutefois, que ce soit
pas ma volonté mais la tienne qui soit faite… Et étant dans l’angoisse du
combat, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme des grumeaux
de sang découlant sur la terre
» (Luc 22:42-44).
Point n’est besoin de faire
un commentaire sur ce passage parce que nous risquons d’en altérer la
teneur ; et de toutes façons la plume ne traduira jamais toute l’agonie
que le Seigneur connut en ces moments de douleur, moment où l’heure des
ténèbres pointait à l’horizon. Pour mieux comprendre ce passage, il nous faut
entrer dans ce que Christ a vécu en ce moment précis et où Luc mentionne que sa
sueur devint comme des grumeaux de sang. Jésus dans toute sa perfection et
ayant réalisé à fond tout ce qui l’attendait épanche son cœur devant son Père
en lui demandant que cette coupe s’éloigne de lui si c’était possible. Lui qui
était saint dans tout son être ne pouvait pas désirer être fait péché. Mais,
venu ici bas pour faire la volonté de son Père, Jésus maintient sa position de
dépendance, qui était la perfection de son humanité et sa raison de vivre. Il
demeure obéissant jusqu’à la mort quoiqu’Il lui en coûte. Ainsi : « Toutefois,
que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite
».
Sur la croix où Il fut
crucifié, Il fit siennes nos iniquités : « Des maux sans nombre m’ont
entouré ; mes iniquités m’ont atteint, et je ne pus les regarder ;
elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, et mon cœur m’a
abandonné
» (Ps. 40:12).
Le Seigneur Jésus s’est
identifié à nous. Nos péchés sont devenus ses péchés. Il les a acceptés comme s’ils
étaient siens, et les a portés. Lorsqu’Il eut dit « mes iniquités » Il fut fait
« péché ». Dès lors, dans cet acte de substitution, Il tomba sous le coup de la
sainteté de Dieu. Dieu ne pouvait que se détourner de lui et l’abandonner
malgré ses vives supplications : « Mon Dieu ! mon Dieu !
pourquoi m’as-tu abandonné, te tenant loin de mon salut, des paroles de mon
rugissement
? » (Ps. 22:1).
Jésus était en ce moment
précis sous la colère de Dieu. L’innocent était par l’acte de substitution,
devenu le coupable et Ésaïe le prophète dit : « Il a plu à l’Éternel de
le meurtrir ; il l’a soumis à la souffrance
» (És. 53:10).
Sous ce fardeau lourd et sous
cette colère inflexible, Christ dit par l’esprit prophétique : « Je suis
l’homme qui ai vu l’affliction par la verge de sa fureur. Il m’a conduit et
amené dans les ténèbres, et non dans la lumière. Certes, c’est contre moi qu’il
a tout le jour tourné et retourné sa main. Il a fait vieillir ma chair et ma
peau ; il a brisé mes os. Il a bâti contre moi et m’a environné de fiel et
de peine. Il m’a fait habiter dans des lieux ténébreux, comme ceux qui sont
morts depuis longtemps.
Il a fait une clôture
autour de moi, afin que je ne sorte point ; il a appesanti mes chaînes.
Même quand je crie et que j’élève ma voix, il ferme l’accès à ma prière. Il a
barré mes chemins avec des pierres de taille ; il a bouleversé mes
sentiers. Il a été pour moi un ours aux embûches, un lion dans les lieux
cachés. Il a fait dévier mes chemins et m’a déchiré ; il m’a rendu désolé
» (Lam. 3:1-11).
Jésus est l’Agneau de Dieu
qui a pris sur lui le péché de l’humanité entière et cette vérité devient
efficace pour celui qui croit. En ces trois heures sombres d’expiation, la
communion avec son Père fut interrompue. La joie lui était ôtée, tous l’avaient
abandonné. Il n’avait plus personne sur qui s’appuyer. L’agonie était à son
comble, sa force l’abandonnait et la douleur physique avait atteint ses os. En
plus, Il a connu l’opprobre et l’ignominie d’autant plus qu’il était nu comme
un ver : « Moi, je suis un ver, et non point un homme ; l’opprobre
des hommes, et le méprisé du peuple
» (Ps. 22:6).
La terre l’avait jugé indigne
et le ciel lui était fermé. Il était donc suspendu, à la merci des chefs du
peuple, des dignitaires, des autorités, en un mot des grands de ce monde :
« Beaucoup de taureaux m’ont environné, des puissants de Basan m’ont
entouré ; ils ouvrent leur gueule contre moi, comme un lion déchirant et
rugissant
» (Ps. 22:12-13).
Jésus n’a pas seulement été
objet de violence de la part de ceux qui détenaient le pouvoir mais aussi de la
part du reste du peuple mélangé avec les païens ; des soldats romains, et
de ceux qui étaient de passage ce jour là à Jérusalem : « Les chiens m’ont
environné, une assemblée de méchants m’a entouré ; ils ont percé mes mains
et mes pieds
» (Ps. 22:16).
Celui qui avait parcouru Jérusalem et ses contrées est là, roué de coup, injurié et méprisé. Il souffre comme substitut, Il souffre comme victime expiatoire. Il est la risée de la populace et toute cette contradiction des hommes contre lui nous est dépeinte dans un tableau foncièrement sombre.
Or « certainement, lui, a
porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs, et nous, nous l’avons
estimé battu, frappé de Dieu, et affligé ; mais il a été blessé pour nos
transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre
paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris. Nous avons
tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son
propre chemin, et l’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous. Il a
été opprimé et affligé , et il n’a pas ouvert sa bouche
» (És. 53:4-7).
Jésus a été la victime parfaite qui répondait aux exigences divines. Même si le ciel était d’airain, Dieu lui-même dut souffrir en voyant son Fils cloué sur une croix comme un vulgaire malfaiteur qui méritait son châtiment. Pour faire la volonté de son Père, le Seigneur Jésus porta dignement sa croix, mourut comme sacrifice pour le péché. Il était seul dans cette affaire ; et Il porta sur lui notre iniquité. Et c’est l’Éternel lui-même qui fit tomber sur lui l’iniquité de nous tous . Quelles heures que celles où Jésus fut fait péché !
La contradiction des hommes
était à son comble : « Pour mon amour, ils ont été mes
adversaires ; mais moi je me suis adonné à la prière. Et ils m’ont rendu
le mal pour le bien, et la haine pour mon amour
» (Ps. 109:4, 5). L’une des
choses les plus pénibles à supporter, c’est lorsque l’amour qu’on porte envers
une personne est méprisé et bafoué. Tout ce qu’on désire c’est son bien et on
est prêt à tout pour le bonheur de l’autre mais les choses deviennent
insupportables lorsque l’autre ne comprend pas, pire, a de la haine pour notre
amour. Jésus souffrit plus que tout parce qu’il nous aima d’un amour total qui
ne s’explique pas.
Pourquoi venir souffrir ainsi
pour des hommes, qui, en retour ne manifestent que de la haine et du
mépris ? Pourquoi connaître l’agonie jusqu’à dire « sauve- moi ô
Dieu ! car les eaux me sont entrées jusque dans l’âme. Je suis enfoncé
dans une boue profonde, et il n’y a pas où prendre pied ; je suis entré
dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge. Je suis las de
crier ; mon gosier est desséché ; mes yeux se consument, pendant que
j’attends mon Dieu. Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les
cheveux de ma tête ; ceux qui voudraient me perdre, qui sont à tort mes
ennemis, sont puissants, ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu. ô
Dieu !
» (Ps. 69:1-4).
Nous ne pouvons trouver qu’une
seule réponse : Nous croyons que Jésus voulait d’abord maintenir la gloire
de Dieu qui ne pouvait supporter le péché, quel que soit le prix, et ensuite
parce que, de toute éternité, il débordait d’amour pour son Père. À la croix il
en a donné la preuve à tout prix, même s’il devait être abandonné de Dieu. La
croix a donné aux anges, aux hommes et aux démons de constater l’amour du Fils
pour le Père (Jean 14:31). La croix a aussi permis de découvrir la perversité
de l’homme, sa nature déchue et incurable. Nous avons pu connaître la haine
terrible de Satan envers Dieu et les hommes, saisir la gloire de Dieu, son
étendue et enfin constater l’amour de Christ envers son Père et les hommes. Et
l’amour est fort comme la mort c’est pourquoi « beaucoup d’eaux ne peuvent
éteindre l’amour et les fleuves ne le submergent pas
» (Cant. 8:7). Il
mourut à la place du pécheur, et en notre faveur. Tous nos péchés furent mis
sur son compte et de ce fait, Il rendit Dieu accessible à tous. Il est la
victime propitiatoire que Dieu destine à tous mais l’œuvre expiatoire elle-même
devient réelle pour celui qui croit ainsi, « le fils de l’homme n’est pas
venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour
plusieurs
» (Matt. 20:28).
Les « plusieurs » sont
naturellement ceux qui acceptent cette œuvre bénie. Que mon lecteur sache que
désormais, il y a un médiateur entre Dieu et nous. Chose que Job ne savait pas
quand il se justifiait devant Bildad disant : « Il n’y a pas entre nous
un arbitre qui mettrait sa main sur nous deux
» (Job 9:33). Mais maintenant
nous savons que « Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est
un, l’ homme Christ Jésus qui s’est donné lui-même en rançon pour tous
» (1
Tim. 2:5-6). Nous reconnaissons que Jésus est le Médiateur parfait capable de
poser sa main sur nous et sur Dieu de sorte que nous sommes comme touchés de
Dieu lorsque Jésus nous touche. Dieu peut désormais nous sauver par sa grâce,
nous recevoir avec amour et l’amour de Dieu n’est pas inactif mais actif. C’est
pourquoi l’apôtre Jean dit : « En ceci a été manifesté l’amour de Dieu
pour nous, c’est que Dieu a envoyé son fils unique dans le monde, afin que nous
vivions par lui ; en ceci est l’amour, non en ce que nous, nous ayons aimé
Dieu, mais en ce que lui nous aima et qu’il envoya son fils pour être la
propitiation pour nos péchés
» (1 Jean 4:9-10).
Dieu est à l’œuvre, et l’homme ne peut rien faire. C’est lui qui donne Jésus comme victime propitiatoire.
La raison en est qu’« un
homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa
rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à
jamais
» (Ps. 49:7-8).
Cette déclaration est digne de toute considération en ce sens que tous, nous sommes pécheurs par naissance. Personne ne peut donc payer la rançon à notre place étant donné que lui-même aura un compte personnel à rendre à Dieu parce qu’il est lui aussi coupable.
Mais alors, quel est cet homme qui pouvait donner à Dieu la rançon atteignant la valeur du rachat de l’âme ? La Parole nous montre que Dieu est Esprit et saint par nature. Il punit le mal parce que sa justice et sa sainteté l’exigent. L’homme doit comprendre qu’il est manifesté coupable et ruiné et qu’il doit rencontrer Dieu dans l’éclat de sa sainteté et dans la réalité de son jugement. Nous ne pouvons pas nous présenter devant Dieu en pensant être purs, car au moins une fois dans notre vie, nous avons péché et par ce fait, sommes déjà disqualifiés pour prétendre à être juste. C’est donc inutile pour nous de faire le maximum de bonnes œuvres pour plaire à Dieu et espérer être sauvé, dans la mesure où une seule faute provoque la colère et donc la condamnation. Il ne sert à rien de dire comme l’homme de la rue : « Je n’ai ni tué, ni volé, ni commis l’adultère, pourquoi Dieu me punira-t-il ? » Ou encore être comme ceux qui veulent améliorer le monde par tout leur effort, établissant des lois pour les accomplir, respectant tous les tabous, s’acquittant avec soin des devoirs religieux. Inutile de vouloir impressionner Dieu : Tu es foncièrement mauvais, tu pèches à longueur de journée, soit en pensée soit en parole ou encore en acte.
Il est vrai que l’on peut arriver à ne pas commettre d’actes grossiers susceptibles d’attirer les regards, mais la colère, les injures, les convoitises, les mobiles malsains, les mauvais désirs, les mauvaises pensées sont des péchés aux yeux de Dieu. Nous pouvons être appréciés des hommes et recevoir leur approbation parce qu’en apparence on ne dérange personne mais Dieu connaît l’état de notre cœur et face à une telle situation, nous ne pouvons que trembler et nous demander : « Qui pourra me sauver ? »
Toute personne a un compte à rendre à Dieu. Le désir de l’âme qui veut la paix avec Dieu ne peut être satisfait par une religion quelconque, une philosophie ou une secte. Posons-nous sérieusement la question de savoir qui peut nous sauver et faire en sorte que notre âme ne soit plus dans le doute, quitte sa position de trouble, de perturbation, pour l’assurance et le repos ? Que mon lecteur réalise que l’âme souffre, désirant être en paix avec son Créateur. Nous pouvons vivre comme nous voulons, mais la réalité est là ; l’âme n’est pas en paix, elle est perturbée à la pensée de rencontrer Dieu un jour en jugement. Elle n’a aucune envie de se retrouver devant Dieu dans le doute, dans la crainte ou dans l’espérance mais plutôt dans l’assurance. C’est pour toutes ces raisons que Jésus a été envoyé par Dieu parce qu’il était le seul capable de satisfaire les exigences de Celui-ci.
Lui seul pouvait comprendre
et partager ces exigences et cette volonté immense que Dieu avait de sauver l’homme
coupable. En plein accord avec son Père, il s’est présenté lui-même pour
accomplir cette volonté, disant : « Tu n’as pas voulu de sacrifice, ni d’offrande,
mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas pris plaisir aux holocaustes ni aux
sacrifices pour le péché ; alors j’ai dit : Voici, je viens, il est
écrit de moi dans le rouleau du livre pour faire, ô Dieu, ta volonté… C’est
par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de
Jésus Christ faite une fois pour toutes
» (Héb. 10:1 et 7).
Il était sans défaut et sans
tâche, l’agneau préconnu dès avant la fondation du monde. Sa naissance fut
miraculeuse : « sa mère, Marie, étant fiancée à Joseph, avant qu’ils fussent
ensemble, se trouva enceinte par l’Esprit saint
» (Matt. 1:18).
Cette naissance ne fut pas du type naturel que nous connaissons, car si cela avait été le cas, notre adorable Seigneur aurait eu en lui le principe du péché, conséquence de la désobéissance d’Adam.
S’il avait dû rendre compte
pour lui-même à Dieu comme nous, Il aurait été disqualifié pour payer notre
rançon. Mais gloire soit rendue à Dieu ; le prophète Ésaïe annonçait bien
avant sa naissance que « la vierge concevra et elle enfantera un fils, et
appellera son nom Emmanuel
» (És. 7:14). Jésus est par ce fait la seule
personne, qui en entrant dans le monde par naissance physique, n’a pas eu en
lui et cela dès sa naissance, le principe même du péché. Il est donc le
médiateur parfait capable d’accomplir la rédemption. Approchons-nous de lui
comme victime propitiatoire, agréée de Dieu. Il est notre justice ayant
accompli la justice de Dieu.
« Ayant donc été justifiés
sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur
Jésus Christ
» (Rom. 5:1).
L’apôtre avait précédemment dit que la colère de Dieu se révélait du ciel contre toute impiété et toute iniquité des hommes. Dieu était en colère contre l’homme et il était impossible à ce dernier de fuir la colère, tant sa culpabilité était signalée sans la loi et sous la loi. Dieu, dans sa grande bonté a envoyé au temps marqué, c’est-à-dire au temps où la condition de l’homme s’est révélée irrémédiable et incurable, le Fils de ses délices pour mourir à notre place. Cet acte d’une valeur éternelle avait pour but de donner à Dieu le moyen de nous justifier ; ce qui fait qu’aujourd’hui encore, Dieu justifie l’impie en étant lui-même juste.
La paix qui est ici annoncée comme résultat pratique de la justification par la foi est ce qui est donnée à celui qui a connu cette vérité. Cette paix n’est pas la paix de Dieu, mais la paix avec Dieu ; Dieu ne me regardant plus comme un objet à condamner et à punir dans le feu qui ne s’éteint point. Mon âme trouve donc un profond repos parce qu’elle n’est plus troublée, angoissée et confuse mais elle trouve l’acceptation. Il est doux de constater ici, une fois de plus, que tout est de Dieu. L’homme n’y est pour rien. C’est pourquoi cette paix est ferme et inébranlable. Et c’est justement cette paix, résultat d’une œuvre divine qu’il faut à mon âme pour la tranquilliser et lui donner de l’assurance.
Certains veulent s’approcher de Dieu pour apaiser sa colère, et à force de réfléchir, tombent dans une vague espérance, ou dans le doute, ou encore dans le rationalisme, faisant des calculs avec beaucoup de raisonnements.
D’autres, à force de subir le martyre que connaît l’âme perturbée, lèvent le poing contre Dieu ou tout simplement adhèrent à une philosophie qui nie Dieu. Quel gâchis ! Pourtant il suffit simplement d’accepter le témoignage que Dieu donne de notre vie perdue et mauvaise, de reconnaître notre incapacité à être juste devant Dieu, d’accepter le remède que Dieu apporte à notre condition. Il suffit de saisir, par la foi, qu’il nous revêt comme d’un manteau de la justice parfaite de son Fils, ce qui fait que nous entrons librement, sans la moindre conscience d’être rejetés, dans la faveur et la présence même de Dieu. Lecteur, désormais la voie est libre, tu as accès à la faveur imméritée. Dieu n’est plus caché, Il est plutôt révélé comme Dieu Sauveur.
Nous sommes donc vus en Christ avec un autre œil, non avec l’œil du Juge mais du Père qui aime et qui manifeste son amour.
Quel beau résultat que celui de la justification par la foi ! Nous qui manifestions méchanceté, désobéissance, mépris et hostilité, nous sommes amenés dans une nouvelle position devant Dieu : c’est la restauration dans sa faveur.
Que c’est rafraîchissant de voir de près ce qu’il y a dans le cœur de Dieu ! Il veut nous avoir près de lui dans la gloire là où se trouve présentement le Fils de son amour.
Dieu est amour et son amour actif va nous chercher dans une position où le mot misérable nous convient. Il nous revêt de la justice de son Fils Jésus Christ.
En effet, il a été déjà
démontré que l’homme n’a pas de justice en lui-même ; c’est pourquoi Dieu
lui impute cette justice pour qu’il soit apte à sa présence et du coup, Dieu le
voit comme étant sans faute, ses péchés étant effacés. Quant à son étendue, la
justification et ses résultats sont offerts à tous car « comme par une seule
faute les conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en
condamnation, ainsi aussi, par une seule justice, les conséquences de cette
justice furent envers tous les hommes en justification de vie
» (Rom. 5:18).
Le Messie promis d’Israël
était en lui-même le Salut de Dieu, la « lumière pour la révélation des
nations
» (Luc 22:32).
Il avait pour mission la
délivrance d’Israël et l’introduction du règne millénaire. Toutes ces vérités
avaient été annoncées dans les Psaumes et par les prophètes ; tout bon
Israélite désirait vivement voir le moment où son Messie serait manifesté. Mais
le temps s’était écoulé et beaucoup d’entre eux avaient méprisé ou même oublié
cette promesse. Néanmoins, quelques-uns malgré l’indifférence générale,
espéraient fortement. Parmi ceux-ci, figurent Zacharie, Elisabeth, Anne et
Siméon qui, tous attendaient la consolation d’Israël. Jean-Baptiste avait été
le précurseur de ce Messie. Sa naissance fut prédite et il naquit d’une femme
qui, dans sa condition première, était stérile et avancée en âge. Il est dit de
ce Jean-Baptiste « qu’il sera grand devant le Seigneur, et il ne boira ni vin
ni cervoise ; et il sera rempli de l’Esprit Saint déjà dès le ventre de sa
mère. Et il fera retourner plusieurs des fils d’Israël au Seigneur leur Dieu…
tu seras appelé prophète du Très-haut car tu iras devant la face du Seigneur
pour préparer ses voies, pour donner la connaissance du salut à son peuple,
dans la rémission de leurs péchés, par les entrailles de miséricorde de notre
Dieu, selon lesquelles l’Orient d’en haut nous a visités afin de luire à ceux
qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour conduire nos
pieds dans le chemin de la paix
» (Luc 1:15-16 ; 76-79).
Tout ce qui avait été dit de lui s’est réalisé dans sa vie pratique et publique. Son message était fort et direct, ne ménageant personne mais déclarant la vérité. Cet homme était comme une lampe qui luisait et autour de laquelle Israël aimait à se retrouver, car depuis longtemps Dieu n’avait plus parlé à son peuple. Dès lors, voir un prophète surgir en cette période de ruine, apportait la joie. Son message était basé sur l’Évangile du royaume. De ce fait, les Juifs devaient se repentir et se faire baptiser pour attendre le règne qui venait. Jésus, pendant son ministère public démontra que le royaume de Dieu était proche et prêt à être établi ; il suffisait, pour Israël, de discerner en lui le Messie promis, de se repentir et d’accepter son témoignage ; mais parce que leurs œuvres étaient mauvaises, ils ont préféré les ténèbres à la lumière. Le message du Seigneur Jésus a été rejeté, sa parole méprisée, et sa vie devenue une occasion de chute pour plusieurs.
Dans cette atmosphère de confusion et d’incrédulité générale, le royaume de Dieu ne pouvait être établi, puisque le roi était rejeté. Dieu ayant renfermé tous les hommes juifs et païens dans la désobéissance, un nouveau message est annoncé : c’est celui de la nouvelle naissance qui s’adresse à tous. Désormais pour le Juif, on n’entrait plus dans le royaume de Dieu par droit de naissance mais par une nouvelle naissance. Ce nouvel ordre de choses dépassait de très loin l’espérance juive.
C’est ce que Jésus expliquait
à Nicodème en qui le Saint Esprit produisait en vue de son salut, une soif de
connaître et le sentiment qu’il n’était rien malgré sa position de docteur de
la loi. Cet homme contrastait avec le reste du peuple qui ne croyait en Jésus
qu’à cause de ses miracles. Cette croyance provoquée par la curiosité, par l’intérêt
matériel, n’avait aucune valeur, et ne les délivrait pas de leur aveuglement. C’est
pour tout cela que Jésus ne se fiait pas à eux car Il connaissait ce qui était
dans l’homme « mais il y avait un homme d’entre les pharisiens, dont le nom
était Nicodème, qui était un chef des juifs. Celui-ci vint à lui de nuit, et
lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car
personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n’est avec lui
»
(Jean 3:1-2).
Nicodème avait le sentiment
de sa misère, il ne croyait pas seulement au nom de Jésus mais il voulait
savoir un peu plus. Quoiqu’il fût docteur d’Israël, il n’en demeure pas moins
qu’il désirait connaître. Les besoins de son âme étant forts et comme il savait
que le monde allait être contre lui, il vint de nuit. Que c’est beau lorsque l’Esprit
Saint opère dans un homme ! Même si les difficultés pour aller à Jésus
semblent être un obstacle infranchissable à cause de la position sociale ou
religieuse, à cause des « qu’en dira-t-on », ou même à cause de la peur de la
persécution, l’Esprit saura ouvrir le chemin parce qu’il veut achever l’œuvre
qu’il a commencée. Nicodème vient à Jésus avec des paroles aimables : « Rabbi,
nous savons que tu es un docteur venu de Dieu
». Jésus connaissait le grand
besoin de Nicodème et savait aussi que le terrain sur lequel Nicodème s’approchait
de lui était faux ; aussi faisant fi de toutes ces flatteries, Il va droit
au but en présentant le nouvel ordre de choses en ces termes : « En
vérité, en vérité je te dis : si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut
voir le royaume de Dieu
» (Jean 3:3).
Nicodème s’était approché de
Jésus en tant que bon juif, donc fils, par naissance, du royaume et sur ce
terrain, il voulait être enseigné ; mais Jésus n’est pas là pour enseigner
la chair et satisfaire sa curiosité. Le royaume de Dieu était au milieu d’eux,
dans sa personne. Il fallait une nouvelle naissance pour le voir. Dieu
établissait quelque chose de nouveau que l’homme naturel n’était pas capable de
voir. Mais le royaume de Dieu était là et Jésus, répondant aux pharisiens qui
lui avaient demandé quand viendrait le royaume de Dieu dit : « le
royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention ; et on ne
dira pas : voici, il est ici, ou voilà, il est là ; car voici, le
royaume de Dieu est au milieu de vous
» (Luc 17:20-21).
C’est triste de constater que les Juifs ne le discernaient pas. Ils étaient assis dans les ténèbres et ne voyaient en lui que le fils du charpentier, l’homme qui n’avait pas étudié et qui venait de Nazareth, la ville méprisée. Ils avaient du mal à discerner que ce Jésus était le Christ, le Fils du Dieu vivant, Emmanuel, Dieu avec nous.
Il fallait une nouvelle
naissance pour discerner en Jésus celui qui introduisait le royaume de Dieu.
Mais Nicodème est surpris par ce langage qui n’a rien à voir avec ses
connaissances. Il demande : « Comment un homme peut-il naître quand il
est vieux ? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et
naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te dis : si
quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de
Dieu ; ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l’Esprit
est esprit
» (Jean 3:4-6).
Nous sommes ici devant une
déclaration formelle du Seigneur Jésus ; Il place devant nous le contraste
entre la naissance physique : ce qui est né de la chair, et la naissance
spirituelle : ce qui est né de l’Esprit. « La chair et le sang ne
peuvent pas hériter du royaume de Dieu
» (1 Cor. 15:50). Il faut une
nouvelle naissance caractérisée par ces deux éléments : l’eau, symbole de
la Parole, et l’Esprit Saint. En clair, pour naître de nouveau, condition
obligatoire pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut que l’on écoute la
Parole qui présente avec clarté notre état misérable et notre ruine
irrémédiable. Il faut que l’on écoute Dieu quant à la manière dont Il nous
voit, qu’on sache comment Dieu apprécie notre état et nos œuvres en tant qu’homme
responsable. Nos oreilles doivent entendre ce que Dieu a fait pour nous
racheter, comment il a jugé bon de mettre devant nous un propitiatoire afin que
nous ayons part à sa justice. Cette Parole, ayant été entendue, l’Esprit Saint
vient et l’applique à nos cœurs pour nous la faire bien comprendre et nous
pousser à l’accepter. Ce processus nous conduit à la vie nouvelle, à la
naissance par l’Esprit, la nouvelle naissance.
L’Esprit Saint est donc la
source de la nouvelle naissance. Nous sommes véritablement dans un nouvel ordre
de choses et tout ceci était étrange pour Nicodème d’où sa question : « comment
ces choses peuvent-elles se faire ?
» (v. 9). Jésus s’étonne que
Nicodème n’arrive pas à saisir ce nouvel ordre de choses, car toutes ces
vérités n’étaient pas si étranges que çà. Dieu parle, mais nous ne prêtons pas
attention et Nicodème se croyait en face d’un message tout neuf. Or, il n’en
était rien dans la mesure où en Ézéchiel 36, le prophète avait prophétisé
montrant que l’entrée dans le règne millénaire ne se ferait que par un renouvellement
intérieur d’où cette déclaration : « Je répandrai sur vous des eaux
pures, et vous serez purs : je vous purifierai de toutes vos impuretés et
de toutes vos idoles. Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai
au-dedans de vous un esprit nouveau, et j’ôterai de votre chair le cœur de
pierre, et je vous donnerai un cœur de chair, et je mettrai mon Esprit
au-dedans de vous
» (És. 36:25-27).
Nicodème qui connaissait bien
la loi aurait dû comprendre ces choses : « Tu es le docteur d’Israël, et
tu ne connais pas ces choses
? » (Jean 3:10). C’est triste de constater
que ces docteurs étaient aveugles, que dire donc du peuple ! Notre
Seigneur Jésus a vraiment souffert pendant son passage sur la terre car chaque
jour, Il voyait des aveugles conduire d’autres aveugles.
Nicodème était troublé devant
cette vérité, lui qui avait étudié et certainement enseigné un grand nombre. Il
enseignait des choses qu’il ne connaissait pas vraiment, mais Jésus dit :
« Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que
nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage
(Jean 3:11). Le
Seigneur Jésus connaissait – non pas en partie, comme nous, mais à fond. Il
parlait avec conviction de ce qu’il avait vu et entendu. Lui seul avait la
compétence nécessaire pour rendre témoignage de ce qu’il avait vu et entendu
et, chose contradictoire, ses contemporains ne recevaient pas son témoignage.
Face à cette incrédulité,
cette indifférence et ce refus, Il dit : « Si je vous ai parlé des
choses terrestres et que vous ne croyez pas, comment croirez-vous si je vous
parle des choses célestes
? » (v. 12)
Ces « choses terrestres » étaient celles qui concernaient Israël et en grande partie le règne millénaire du Messie sur la terre. Mais ils n’arrivaient pas même à saisir que la première des choses pour entrer dans ce royaume où le Christ serait le Roi, c’était de naître de nouveau. Comment pouvaient-ils comprendre quelque chose d’une espérance céleste ?
Nous voulons ici marquer un
arrêt pour louer Dieu qui nous a envoyé son Fils, l’homme venu du ciel pour
nous révéler ses pensées de grâce. En effet, depuis que Christ est venu, le
ciel s’est comme ouvert pour que nous comprenions et croyions aux « choses
célestes
». Cette connaissance des affaires d’en haut s’est accentuée depuis
la Pentecôte après l’ascension de Jésus dans le ciel. Le Saint Esprit est alors
venu sur la terre nous faire connaître que nous sommes liés à Christ dans le
ciel, jouissant ainsi d’une part céleste avec lui. Les prophètes et apôtres,
principalement Paul, ont été les canaux bénis pour exposer par écrit les
pensées de Dieu quant aux « choses célestes » qui sont notre part maintenant.
Les mystères ont été donnés à
connaître et il est bon pour l’homme d’écouter le Seigneur Jésus car « personne
n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils de l’homme
qui est dans le ciel
» (v. 13)
Notre ruine a sa source dans la nature que nous possédons par naissance physique et nous avons démontré plus haut que l’homme est incapable d’être acceptable devant Dieu, ce qui fait que tout ses efforts ne sont que des œuvres mortes. La solution que Dieu annonce pour que l’homme puisse se tenir devant lui, c’est la création d’une nouvelle nature participant de la nature divine (1 Pier. 1:4).
Nous comprenons maintenant pourquoi Nicodème, quoiqu’il fut docteur de la loi ne comprenait pas le langage de Jésus. Jésus n’améliore, ni n’enseigne la chair. Il l’a met de côté et donne une nature nouvelle. De ce fait, Dieu donne la vie comme résultat de l’action de la Parole proclamée et reçue par l’opération puissante du Saint Esprit qui juge tout dans l’homme. Il lui présente sa misère, lui fait réaliser sa condition de pécheur perdu. À la place des pensées perverses de l’homme, il introduit celles de Dieu afin que l’homme voie comme Dieu voit. C’est la nouvelle naissance qui permet d’entrer dans une sphère nouvelle que la chair n’aperçoit ni ne comprend. C’est ce que Jésus enseignait à Nicodème, lui montrant que Dieu n’avait plus affaire à la vielle nature. Désormais la Parole symbolisée ici par l’eau, vient à l’homme avec son action purificatrice supplanter les pensées perverses de la chair par celles de Dieu : la naissance d’eau fait ainsi son apparition et l’Esprit applique toute cette Parole au cœur, convainquant l’homme d’accepter le témoignage de Dieu. Quand ce témoignage est accepté, le Saint Esprit communique la vie : c’est la naissance de l’Esprit et ce qui est né de l’Esprit est esprit.
La nouvelle naissance, c’est donc le fait d’être né d’en haut, né de Dieu, c’est le fait de posséder la vie et une nouvelle nature pour se tenir devant Dieu, de comprendre son langage, d’être introduit dans le royaume du Fils de son amour parce que c’est sur ce terrain qu’il agit en puissance et en force et donne toute sorte de bénédictions.
L’apôtre Jean dit dans son
épître que « quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu
» (1
Jean 5).
Sachons donc que ce qui nous
lie à Dieu sur la base de la nouvelle position de l’homme sous le doux regard
de Dieu, c’est la vie et une nature nouvelle. Cette nature est créée selon Dieu
dans une justice et une sainteté parfaites, qui ne pèche pas, comme l’apôtre
Jean le précise en disant : « quiconque est né de Dieu ne pratique pas
le péché, car la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pas pécher,
parce qu’il est né de Dieu. Par ceci sont rendus manifestes les enfants de Dieu
et les enfants du diable
» (1 Jean 3:9-10).
Celui donc qui est né de Dieu a deux natures fondamentalement opposées quant à leur source et leurs caractères. La vieille se reçoit par la naissance physique. Nous recevons la nouvelle par la nouvelle naissance, par la repentance et la foi en Celui qui s’est sacrifié lui-même pour nous sauver. Croyant que sans elle l’homme ne peut être en relation avec Dieu, nous souhaitons vivement que celui qui lit ces pages se repente.
L’homme naturel veut suivre son chemin en marchant malheureusement sans frein ni loi. Et même si par moments, il croit qu’il y a un Dieu dans le ciel, il veut être en relation avec lui et lui plaire, à sa manière et selon ses propres vues.
Qu’un tel homme s’arrête pour écouter l’Évangile de Dieu ! Cet Évangile lui dit qu’il est pécheur, coupable, perdu, et que son sort, c’est la condamnation éternelle. Cet Évangile lui déclare que le chemin qu’il suit, bien qu’il soit juste à ses propres yeux et réponde à ses aspirations, le mènera indubitablement à la perdition. Que doit faire cet homme dans une telle situation ? Il doit accepter le témoignage de Dieu. Ce processus douloureux et difficile de changement de pensée, de cœur et d’esprit est ce que l’on appelle la repentance. Elle suppose donc une nouvelle attitude, une nouvelle façon de voir et d’apprécier. Il s’agit pour l’âme coupable de réaliser au plus profond d’elle-même sa condamnation. En d’autres termes, c’est prendre le jugement de Dieu et l’appliquer à soi-même, à sa condition d’homme perdu, à son état irrémédiable de péché.
C’est désormais voir mon
œuvre, ma justice propre, mes prétentions, avec le regard de Dieu. C’est saisir
que tout ce que j’ai fait jusqu’ici pour obtenir le salut est nul devant Dieu.
C’est enfin dire comme Job : « J’ai horreur de moi, et je me repens dans
la poussière et dans la cendre
» (Job 42:6).
Pour que l’homme arrive à
reconnaître ses fautes, à reconnaître que tout ce qu’il a construit pour
obtenir le salut est abominable devant Dieu, il faut un travail de l’Esprit
Saint. Car lui seul peut opérer pour convaincre l’homme d’accepter le
témoignage que Dieu donne de sa vie. C’est difficile à dire mais il faut avouer
que l’homme peut volontairement refuser de se laisser convaincre par le Saint
Esprit. Ô homme, « la bonté de Dieu te pousse à la repentance
» (Rom.
2:4).
L’homme en qui le Saint Esprit a puissamment opéré en vue de le convaincre de sa condition de perdu selon l’appréciation de Dieu, ne peut que trembler et être poussé vers un Objet extérieur à lui, Objet que Dieu présente à son âme. Dieu ne reste pas inactif devant le besoin que crée dans une âme le Saint Esprit. Au contraire, Il présente pour étancher la soif de cette âme : Jésus Christ son Fils bien aimé, qui est objet de ses délices.
L’apôtre Paul dit : « Si
tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur
que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car du cœur on croit
à justice, et de la bouche on fait confession à salut. Car l’Écriture
dit :
« quiconque croit en lui ne sera pas confus » car il n’y a pas
de différence de Juif et de Grec, car le même Seigneur de tous est riche envers
tous ceux qui l’invoquent ; car quiconque invoquera le nom du Seigneur
sera sauvé
» (Rom. 10:9-13).
Cette déclaration formelle s’adresse
à chacun parce que tous ont péché et sont donc sur le même pied d’égalité :
coupables devant Dieu. Il est maintenant demandé à ce coupable qui réalise qu’il
mérite le juste jugement de Dieu, de se tourner vers le Sauveur, de croire en lui,
et de le confesser de sa bouche comme Seigneur. Ce titre de Seigneur montre sa
grandeur et son autorité. Il est aussi ajouté : « si tu crois dans ton
cœur
». Cette vérité est la pierre de touche, car la foi du cœur n’a rien à
voir avec toutes les autres formes de croyances. Par elle, toutes nos
affections sont engagées et s’attachent à cet Objet extérieur à nous. Mon cœur
est saisi par cette Personne qui s’est sacrifiée pour me permettre d’être
délivré du jugement, et ni l’obstacle, la persécution, la honte ne peuvent m’empêcher
d’aller à lui.
Il s’agit en fait de croire
dans son cœur que Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts. Parler de
résurrection suppose que Jésus est mort pour mes péchés et la résurrection est
la preuve irréfutable que Dieu a agréé son sacrifice et qu’il peut nous donner
maintenant la justice que nous avons cherchée en vain. C’est pourquoi « du
cœur, on croit à justice
».
Ayant donc cette pleine assurance et cette profonde conviction, et mon cœur étant rempli de la personne vivante de Celui qui m’a sauvé, je ne peux que confesser publiquement Jésus Christ. Je donne à travers cet acte une expression vivante de ma foi et de la profonde réalité qui est en moi.
Que toute âme d’homme qui
tremble devant l’idée de l’éternité sache que « quiconque croit en lui ne
sera pas confus
».
On ne parlera jamais assez de l’immensité et de la richesse de l’œuvre de Christ à la croix. Les fondements de notre réconciliation et de notre pardon ont été posés là, une fois pour toutes, dans la souffrance et dans la douleur.
Quel contraste frappant avec
tous les sacrifices de la dispensation de la loi ! Jésus connaissant
parfaitement Dieu son Père, et sachant tout ce qui était nécessaire pour que
les conseils éternels de grâce s’accomplissent, vint dans le monde selon les
exigences de ces conseils, s’offrir lui-même en sacrifice. Il a opéré
pleinement l’expiation devant Dieu, étant entré dans le vrai sanctuaire dans la
présence de Dieu avec son propre sang. Dieu est pleinement satisfait de cette
œuvre et Il n’a pas besoin qu’il y ait répétition. Dans le sanctuaire céleste,
tout est sanctifié par le sang précieux de Jésus. Nous y entrons dans la
présence de Dieu avec confiance à cause du sang de Jésus. Et, plus beau encore,
à cause de ce sang, le propos de Dieu peut enfin se réaliser parce qu’en Jésus
« toute la plénitude s’est plu à habiter, et par lui, à réconcilier toutes
choses avec elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui,
soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux.
Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à votre entendement,
dans les mauvaises œuvres, il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le
corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables et
irrépréhensibles devant lui
» (Col 1:19-22).
Le fondement étant posé, Dieu peut déployer envers nous toute la richesse de sa grâce infiniment variée. Le pécheur perdu, peut s’approcher et recevoir justice, pardon et réconciliation.
Le Christ, par sa mort nous
ouvre un chemin par son sang pour aller vers Dieu. Nos œuvres et nos efforts n’ont
pas de place ici, tout est grâce et bénédiction. L’œuvre de Christ dépasse de
très loin le cadre de la terre, il va jusque dans le ciel pour abolir le péché
devant Dieu par son sacrifice. C’est une œuvre parfaitement excellente, agréée
de Dieu, capable de purifier le pécheur, de le réconcilier avec Dieu et de lui accorder
un plein pardon pour qu’il puisse dire : « bienheureux celui dont la
transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert ! Bienheureux l’homme
à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a
point de fraude
! » (Ps. 32:1-2).
Il n’y a plus d’incertitude ni d’angoisse parce que le fondement a été posé et il est solide. L’âme est heureuse parce que le plein pardon lui est accordé à cause de l’œuvre expiatoire de Christ. Désormais, on peut proclamer haut et fort que tout homme peut avoir le pardon de ses péchés parce que le sacrifice expiatoire a été pleinement agréé du fait qu’il a été offert par l’Agneau sans défaut et sans tâche. Soulignons que c’est l’homme qui a offensé Dieu par ses nombreuses fautes et normalement, c’est l’homme qui devait mourir parce que le salaire du péché, c’est la mort. Nous comprenons pourquoi Jésus était véritablement homme et véritablement Dieu.
Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus qui s’est donné lui-même en rançon pour tous» (Tim 2:5-6).
L’œuvre est parfaite et nous
sommes invités à croire en cette œuvre, en sa valeur et en son étendue. Enfin,
l’âme troublée peut avoir un plein repos. Elle est en paix avec Dieu qui « est
fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute
iniquité
» (1 Jean 1:9).
Dieu est entièrement
satisfait, sa justice est satisfaite. Satan ne peut plus nous accuser et
montrer du doigt un de nos péchés. Il nous regarde et il est irrité, n’ayant
rien à dire. La loi qui avait pour but de montrer notre incapacité est
glorifiée. L’âme reconnaît sa culpabilité et se jette avec confiance entre les
mains du Dieu sauveur. Elle a entièrement confiance qu’elle est acceptée de
Dieu car « Il nous a rendus agréables dans le bien-aimé, en qui nous avons la
rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa
grâce
» (Éph. 1:6-7).
La vérité sur ce point est
très importante et nous ne voulons pas vous laisser dans l’ambiguïté et le
vague mais nous voulons que vous sachiez que l’Écriture déclare positivement
que l’expiation est une œuvre achevée et qu’elle constitue désormais le
caractère de l’état chrétien. Soyons donc d’accord avec l’apôtre Paul pour « rendre
grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans
la lumière, qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés
dans le royaume du fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission
des péchés
» (Col 1:12-14).
De nos jours, l’on s’est vraiment écarté de cette vérité si bénie et beaucoup de personnes souffrent parce qu’elles n’ont pas l’assurance que la question de leurs péchés a été réglée devant Dieu par l’œuvre expiatoire de Christ. Or dès les premiers temps du christianisme, les apôtres annonçaient cette bonne nouvelle.
Pour sa première prédication
devant un païen après la Pentecôte, l’apôtre Pierre précise devant Corneille
que Jésus leur a « commandé de prêcher au peuple et d’attester que c’est lui
qui est établi de Dieu juge des vivants et des morts. Tous les prophètes lui
rendent témoignage, que par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission
des péchés
» (Act. 10:42-43).
Plus loin, l’apôtre Paul
déclare devant son auditoire que par Jésus est « annoncée la rémission des
péchés, et que de tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de
Moïse, quiconque croit est justifié par lui
» (Actes 13:38-39).
Les apôtres annonçaient clairement et avec hardiesse la rémission des péchés. Eux-mêmes avaient été au bénéfice des résultats de cette œuvre. Quoique nous ne soyons pas tous des évangélistes, nous sommes appelés à faire l’œuvre d’un évangéliste en annonçant à ceux qui nous entourent, en parole ou par écrit, la repentance et le pardon des péchés. C’est une tâche noble et d’une très grande valeur devant Dieu, car elle ouvre le chemin à l’aveugle, donne la paix à l’homme troublé et rassure celui qui a le doute. Puissions-nous le faire avec hardiesse et conviction, ayant nous-mêmes expérimenté cette vérité !
Que c’est doux d’être
pardonné et réconcilié avec Dieu ! De là vient que nous pourrons répondre
au désir de Dieu exprimé par Jésus en ces termes : « les vrais
adorateurs adoreront le
Père en esprit et en vérité ; car aussi le
Père en cherche de tels qui l’adorent
» (Jean 4:23).
Comment mon lecteur adore-t-il ? Est-il dérangé dans la présence de Dieu à cause de son péché qui pèse sur lui ? Dans ce cas, il n’est pas le vrai adorateur que le Père recherche. Sur le plan humain, il nous serait difficile d’être dans la présence de notre prochain quand nous ne sommes pas à l’aise vis-à-vis de lui pour une raison ou une autre. Étant dans sa présence, nous nous reprochons quelque chose, et la conscience nous reprend. Nous n’avons pas la paix et l’âme est par conséquent irritée et troublée. Même si pendant longtemps nous jouons aux hypocrites en étouffant la voix de la conscience, tôt ou tard nous craquerons, ne pouvant plus supporter une telle situation. Nous plaçons devant vous cette faible image pour montrer qu’une âme qui n’est pas à l’aise dans la présence de Dieu et qui n’a pas conscience que ses péchés sont pardonnés et qu’elle est elle-même réconciliée avec Dieu, agréée de lui, ne peut en aucune manière prétendre être parmi les vrais adorateurs que le Père recherche. Il faut que j’aie la conviction que mes péchés sont pardonnés et que je suis moi-même réconcilié avec Dieu, pour que je puisse adorer.
Le fondement de notre paix
ayant été assuré par l’œuvre expiatoire de Jésus, notre communion est totale
avec Dieu. « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les
lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a
consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, et ayant un grand
sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur vrai,
en pleine assurance de fois, ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une
mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure
» (Héb. 10:19-22).
Nous avons vu plus haut que l’une
des conséquences immédiates de la nouvelle naissance c’est que le chrétien
possède une nouvelle nature. La première nature est tellement corrompue qu’on
ne peut l’améliorer. Elle a été condamnée à la croix : « Notre vieil
homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que
nous ne servions plus le péché
» (Rom. 6:6). C’est bien dommage que
quelques-uns tentent de la faire sortir de sa position de crucifiée, pour la
faire revivre en l’améliorant. Toute cette tentative est inutile et ne sert à
rien car la vielle nature ne peut pas produire des fruits dignes de la
repentance, des fruits de la sainteté, et elle ne peut pas être enseignée parce
que « l’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu,
car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître parce qu’elles se
discernent spirituellement
» (1 Cor. 2:14).
On ne peut donc pas parler d’une
sanctification qui a son origine dans une nature déchue et rejetée mais qui est
en nous pendant notre bref séjour sur la terre. Au contraire « la chair
convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont
opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous
voudriez
» (Gal 5:17).
Le chrétien qui commence ses premiers pas dans la foi est par moment surpris de constater que sa chair n’a pas du tout changé. Elle est pareille à celle qu’a le païen et il fait l’expérience de l’homme dont parle l’apôtre Paul qui, pour plaire à Dieu s’était mis sous la loi :
« Je trouve donc cette loi
pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi, car je prends
plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes
membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me
rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres
» (Rom. 7:21-23).
Un tel chrétien est anxieux
quant à sa vie chrétienne. Rien ne va et sa marche pratique prouve le contraire
de sa profession. Quoiqu’il ait pris toutes les bonnes résolutions possibles
pour faire le bien et plaire à Dieu, il doit dire comme l’homme de Romains 7 « Ce
que je fais, je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux que je
fais, mais ce que je hais, je le pratique… je sais qu’en moi, c’est-à-dire en
ma chair, il n’habite point de bien, car le vouloir est avec moi, mais
accomplir le bien, cela je ne le trouve pas. Car le bien que je veux, je ne le
pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais
» (Rom. 7:15,
18-19).
Ces paroles décrivent à n’en point douter l’état pratique du chrétien sincère qui, s’étant mis sous la loi veut vivre une vie de sainteté pour plaire à Dieu. Mais hélas ! Il n’y arrive pas. Ayant la volonté, il n’a pas le pouvoir et il fait le contraire de ce qu’il veut faire : le péché le domine. Il fait l’expérience que le péché devient de plus en plus fort en lui quand il se met sous la loi.
À ce propos, l’apôtre
dit : « je n’eusse pas connu le péché, si ce n’eût été par la loi ;
car je n’eusse pas eu conscience de la convoitise, si la loi n’eût dit :
« tu ne convoiteras point
… ». Or moi, étant autrefois sans loi, je
vivais ; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je
mourus ; et le commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même
pour moi pour la mort
» (Rom. 7:7, 9-10).
Le péché est donc fort quand
on se place sous la loi pour vivre la sainteté pratique. N’oublions pas que
Dieu a donné la loi « afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde
soit coupable devant Dieu
» (Rom. 3:19) et de plus « la loi a été notre
conducteur jusqu’à Christ afin que nous fussions justifiés sur le principe de
la foi ; mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un conducteur,
car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus
» (Gal
3:24-26). Néanmoins la loi demeure. Elle est d’origine divine, elle est sainte
juste et bonne. Cependant elle ne s’exerce plus sur le chrétien et pour
cause : « la loi n’est pas pour juste, mais pour les iniques et les
insubordonnés, pour les impies et les pécheurs, pour les gens sans piété et les
profanes, pour les batteurs de père et les batteurs de mère, pour les
homicides, pour les fornicateurs, pour ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des
hommes, pour les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et s’il y a
quelque autre chose qui soit opposée à la saine doctrine suivant l’évangile de
la gloire du Dieu bienheureux
» (1 Tim 1:9-11).
L’un des drames dans le christianisme d’aujourd’hui c’est que l’on s’est grandement écarté de l’enseignement simple que les apôtres et prophètes ont laissé par écrit, chacun voulant faire ce qu’il lui plaît. Bien plus, on a séparé la marche pratique, de la saine doctrine. Comment donc pouvons-nous demander à un chrétien de marcher saintement sans avoir reçu au préalable l’enseignement qui se trouve dans la Parole à ce sujet ? On ne peut pas s’écarter de la Parole et en même temps vouloir vivre une vie digne de Dieu. Ce que doit faire le chrétien, c’est de s’asseoir pour être enseigné comme Marie le fut aux pieds de Jésus. L’apôtre Paul avait conscience de cette nécessité, c’est pourquoi il dit aux Colossiens :
« Nous ne cessons pas de
prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa
volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour lui plaire à tous
égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance
de Dieu
» (Col 1:9-10).
Ainsi, c’est après que j’ai
compris l’enseignement sur un sujet donné que je peux obéir, marquant ainsi que
j’accepte cet enseignement. Lecteur, la mesure, c’est la Parole de Dieu, non
notre propre satisfaction ou encore l’approbation des autres. On peut penser
bien faire et être approuvé des autres, mais la Parole peut nous contredire et
mettre à nu toutes nos mauvaises intentions ainsi que nos mobiles déplacés. La
Parole pénètre là où le regard des autres n’ira jamais. Inutile de se lancer
des fleurs car ce qui nous juge, c’est la Parole de Dieu. Pour plaire à Dieu,
il faut vivre ce qui sort de sa bouche, et ce que Dieu veut, est écrit dans la
Bible. Méditons-là soigneusement, car chacun aura un compte à rendre à Dieu
pour lui-même. Jetons maintenant un regard sur ce que l’apôtre Paul dit aux
Corinthiens : « Vous êtes de lui dans le Christ Jésus, qui nous a été
fait sagesse de la part de Dieu, justice, sainteté et rédemption, afin que,
comme il est écrit
: celui qui se glorifie, se glorifie dans le
Seigneur
» (1 Cor. 1:30-31). Cette déclaration de l’apôtre brise toutes nos
prétentions. Nous prenons conscience ici que nous n’avons pas en nous-mêmes une
sanctification mais que Jésus a été fait, pour nous, sainteté. Voilà ce que
Jésus est pour nous en vertu de son œuvre accomplie. Ma foi doit saisir et
garder ferme cette vérité, attendant que les effets pratiques de la vérité se
développent puissamment en moi. Précisons ici que la nouvelle nature ne
pratique pas le péché et ne nous conduira jamais dans ce chemin-là.
La nouvelle nature porte en
elle les germes de la sainteté. Tout ce qu’elle veut c’est qu’on la laisse
vivre pleinement n’étant pas entravée par les actions de la chair. Elle n’est
point guidée par la loi mais elle accomplit la loi. Si la loi dit : « Tu
ne tueras pas
», la nouvelle nature ne sera pas du tout ébranlée parce que
le principe du meurtre n’est point en elle et n’effleure pas sa pensée ;
au contraire, elle trouve son plaisir à accomplir toute la volonté de Dieu.
Ce n’est pas à la légère que
Jésus dit à la croix : « C’est accompli
». Nous devons en réalité
faire des progrès dans la connaissance de ce que Christ a accompli pour nous. À
cette croix, Jésus a acquis pour nous une sanctification parfaite.
Il est vrai que notre marche
pratique tend à prouver le contraire mais il n’en demeure pas moins que la
sanctification fait partie de ce grand salut. L’apôtre Paul nous demande à
cause de notre bienheureuse union avec Christ de nous tenir pour « morts au
péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus
» (Rom. 6:11). Notons
que notre union est tellement totale avec Christ que nous devenons
automatiquement participants de tout ce que Christ est. Que c’est doux de
savoir que Jésus a été fait pour nous, sanctification ! Que cette vérité
prenne racine en nous. Que notre foi la rende vivante et opérante ! Dès
lors nous verrons que la sanctification de position est une réalité de telle
sorte que sa manifestation pratique suivra. Sachons par ailleurs que, quant à
la pratique, le Saint Esprit opère au moyen de la Parole.
Les croyants sont « élus
selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance
et l’aspersion du sang de Jésus Christ
» (1 Pier. 1:2).
Jésus demandait à son
Père : « Sanctifie-les par la vérité
» (Jean 17:17). Paul dit aux
Corinthiens : « Or vous êtes de lui dans le Christ Jésus, qui nous a été
fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption
» (1
Cor. 1:30).
Le Saint Esprit, connaissant
parfaitement le Dieu qui vit dans la lumière et dont la sainteté est ce qui le
caractérise, travaille dans le croyant afin qu’il soit irrépréhensible, s’appuyant
sur l’œuvre parfaite de Christ à la croix qui fait de nous des sanctifiés par
position. Étant en nous comme résultat de cette même œuvre, il nous fait
prendre conscience de notre identification avec Christ. Il stimule nos
affections afin que Christ devienne notre trésor. Or « là où est ton trésor,
là sera aussi ton cœur
» (Matt. 6:21).
Le Saint Esprit donne la
force à la nouvelle nature pour se développer, manifester le fruit de l’Esprit
qui est « l’amour, la joie, la paix, la longanimité la bienveillance, la
bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance : contre de telles choses,
il n’y a pas de loi
» (Gal. 5:22).
Nous avons été mis à part d’une
manière absolue « car par une seule offrande, il a rendu parfait à perpétuité
ceux qui sont sanctifiés
» (Héb. 10:14 ).
Telle est notre position, et
cette œuvre n’est plus à refaire parce que « nous avons été sanctifiés, par l’offrande
du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes
» (Héb. 10:10). C’est
plutôt nous qui devons faire des progrès dans la connaissance de cette œuvre.
Jésus nous veut là où Il est. Le monde ne l’a pas jugé digne, Il a été cloué
sur un bois, hors de Jérusalem. Il n’est pas du monde, nous n’en sommes pas non
plus. Réalisons maintenant que nous sommes mis à part. Si nous saisissons par
la foi notre sanctification absolue en position, la sanctification progressive
se met en marche. La Parole est le moyen puissant dont le Seigneur se
sert : « Sanctifie-les par la vérité ; ta parole est la vérité
»
(Jean 17:17). Il n’y a pas que la Parole, il y a aussi le sang de Christ qui
purifie notre conscience des œuvres mortes : « Le sang de Jésus Christ,
son fils, nous purifie de tout péché
» (1 Jean 1:7 ).
Pour avoir communion avec
Dieu, il faut poursuivre la sainteté. La Parole distingue la sanctification de
position de la sanctification progressive ou pratique. Ce sont deux choses que
nous ne devons pas mélanger. Le but du croyant, c’est de tendre résolument vers
la ressemblance à Jésus. « Que le Dieu de Paix lui-même vous sanctifie
entièrement, et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entier,
soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ
»
(1 Thes. 5:23).
Dieu savait que l’homme ne pouvait pas venir jusqu’à lui dans sa condition de pécheur. Il fallait donc que Dieu lui-même puisse pourvoir au remède car il était impossible à l’homme de se rendre juste en produisant quoique ce soit qui puisse satisfaire les exigences de Dieu. Jésus, pour montrer le remède de Dieu pour le salut de l’homme coupable, rappelle une scène bien connue de tout Juif, qui s’était produite pendant la traversée du désert.
Israël, ce peuple
particulièrement béni parmi tous les peuples de la terre, a souvent provoqué la
colère de Dieu par l’idolâtrie et l’incrédulité. Le peuple avait une très
mauvaise tendance à murmurer. Ils méprisaient les bons soins de Dieu au point
de dire que la nourriture que l’Éternel leur donnait, était misérable ;
alors « l’Éternel envoya parmi le peuple les serpents brûlants et ils
mordaient le peuple
» (Nomb. 21:6). Malgré tout, nous apprécions énormément
la démarche du peuple qui « vint à Moïse, et dit : nous avons péché, car
nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Prie l’Éternel qu’il retire de
dessus nous les serpents
» (Nomb. 21:7).
Le peuple reconnaissait en
Moïse le législateur, le prophète envoyé de Dieu, et il savait que Dieu pouvait
écouter celui-ci. Ô si tout homme pouvait seulement s’approcher de Jésus et
reconnaître qu’il a péché contre Dieu, Jésus lui présenterait ce que Dieu a
fait pour qu’il ne périsse pas. « Moïse pria pour le peuple. Et l’Éternel dit
à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et mets-le sur une perche ; et
il arrivera que quiconque sera mordu, et le regardera vivra. Et Moïse fit un
serpent d’airain, et le mit sur une perche ; et il arrivait que lorsqu’un
serpent avait mordu un homme, et qu’il regardait le serpent d’airain, il vivait
»
(Nomb. 21:8-9). On ne demandait pas de raisonner, de philosopher, de supposer
mais de croire la parole de l’Éternel : « quiconque sera mordu et le
regardera, vivra
» et d’y obéir. Ce qui était important ici, c’était la
confiance en ce que Dieu avait dit, c’était de regarder simplement le moyen qu’il
donnait pour la guérison.
Et le Seigneur Jésus
déclare : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut
que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse
pas, mais qu’il ait la vie éternelle
» (Jean 3:14-15).
Quel est l’homme qui peut dire qu’il n’a jamais été mordu par le serpent du péché ? Si tu n’es pas un extra-terrestre et que tu es de la race humaine, écoute donc ce que Dieu propose pour que tu aies la vie éternelle. Seul Dieu peut nous montrer le chemin qui mène à lui. Jésus dit que pour avoir la vie éternelle, il faut simplement croire en lui, le fils de l’homme élevé sur la croix, fait péché pour nous pécheurs. Cela a eu lieu au temps marqué, et le Christ souffrit et mourut pour le peuple sur une croix dressée hors de Jérusalem dans un lieu nommé Golgotha. Il mourut là, élevé entre le ciel et la terre, perché sur cette croix maudite et fut fait malédiction pour nous ; non seulement pour les Juifs mais aussi pour l’humanité tout entière.
Le serpent qui a été la
source du péché a été maudit. Jésus, fait péché pour nous, a reçu à notre place
la malédiction de Dieu que nous avions méritée. Mais Christ était et demeure le
saint Fils de Dieu et il révèle le motif, la source du mystère de sa
mort : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique
afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle
»
(Jean 3:16).
Le cœur de Dieu s’ouvre dans
cette déclaration de Jésus. Nous y voyons qu’il aime le monde entier composé de
toutes sortes de personnes. Nous y voyons aussi que la source du salut offert à
tout homme c’est que « Dieu est amour
» (1 Jean 4:9) et qu’il l’a démontré
en ce que « lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous
»
(Rom. 5:8). Ce salut est gratuit. Pour le recevoir, il faut croire que Jésus
est mort pour nos péchés sur une croix, qu’il a pris sur lui le jugement de
Dieu à notre place, et cela suffit. Mais ceux qui refusent de croire périssent.
Refuser de croire Dieu c’est le tenir pour menteur et prétendre pouvoir se
présenter devant Lui comme si on était juste, sans péché. Mais celui qui croit,
reconnaît au plus profond de lui-même qu’il est coupable et perdu, et qu’il ne
peut en aucune manière être juste devant Dieu. Il accepte simplement ce que
Dieu propose pour être réconcilié avec lui ; il échappe ainsi à la
condamnation éternelle et reçoit la vie éternelle.
Le contenu de ce message
était si simple et si vivant qu’il détruisait toutes les prétentions des hommes
de telle sorte qu’il prit la forme d’un scandale pour les Juifs et fut une
folie pour les païens. Mais l’apôtre Paul prêchait Christ crucifié : « Car,
puisque, dans la sagesse de Dieu, le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu,
il a plu à Dieu, par la folie de la prédication, de sauver ceux qui croient
»
(1 Cor. 1:21).
Que mon lecteur s’arrête dans
sa folie et qu’il sache que Jésus est le chemin, la vérité et la vie, qu’il puisse
dire comme l’apôtre Jean, après avoir été touché par la grâce de Dieu : « nous
savons que le fils de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence afin
que nous connaissions le véritable, et nous sommes dans le véritable savoir
dans son fils Jésus Christ : lui est le Dieu véritable et la vie éternelle
»
(1 Jean 5:20).
Dieu s’est fait connaître aux
hommes par la présence personnelle de Jésus sur la terre. Il est l’image de Dieu,
l’empreinte de sa substance de telle sorte que le voir c’était voir Dieu (Col.
1:15 ; Héb. 1:2-3). En Jésus, « habite toute la plénitude de la déité
corporellement
» (Col. 2:9) et Il a pu dire : « Je suis sorti d’auprès
du Père, et je suis venu dans le monde, et de nouveau je laisse le monde, et je
m’en vais au Père
» (Jean 16:28). Par sa mort expiatoire suivie de sa
résurrection, nous pouvons nous tenir devant Dieu sans aucune conscience de
péché. La rédemption accomplie, le Seigneur Jésus monte au ciel et Il envoie le
Saint Esprit afin que tout croyant, né de nouveau, puisse vivre de la vie
divine et expérimenter la vie en abondance. Quelle abondance de bénédictions
nous est ainsi apportée : « Celui
qui nous a oints, c’est Dieu,
qui aussi nous a scellés, et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs
»
(2 Cor. 1:22).
L’Esprit veut nous conduire
dans toute la vérité, dans des choses qui ne nous sont jamais montées au cœur.
« Quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute
la vérité : Car il ne parlera pas de par lui-même, mais il dira tout ce qu’il
aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver. Celui-là me
glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. Tout
ce qu’a le Père est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend du mien,
et qu’il vous l’annoncera
» (Jean 16:13-15).
Premièrement l’Esprit Saint
en nous fait que nous crions « Abba, Père
» et nous savons que nous sommes
enfant de Dieu. Ensuite, Il nous fait prendre conscience que Christ est en nous
et nous en lui. Enfin, Il nous communique l’amour de Dieu qui est versé dans
nos cœurs (Rom. 5:5). Face à tous ces privilèges, notre responsabilité est de
ne pas l’attrister mais de le laisser agir en nous. Il ne nous incombe pas de
le prier et chercher à le voir en nous — c’est du mysticisme — mais simplement
de réaliser que c’est par l’Esprit que nous pouvons prier Dieu (Éph. 6:18) et
avoir accès auprès du Père (Éph. 2:18).
La nouvelle nature a besoin
de la puissance que donne le Saint Esprit. Une fois de plus, l’homme n’y est
pour rien ; c’est Dieu qui travaille ; il n’y pas moyen de se
glorifier ; tout est grâce et don de Dieu. Dieu donne le Saint Esprit
comme puissance pour animer la nouvelle nature afin qu’elle agisse, et nous
savons que son fruit n’ira jamais en contradiction avec la volonté de Dieu car
« quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, car la semence de Dieu
demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu
» (1
Jean 3:9).
Dieu ne donne pas seulement
le Saint Esprit comme puissance, Il le donne pour habiter personnellement en
nous. Ainsi, l’apôtre Paul interpelle les Corinthiens qui déshonoraient Dieu et
leurs corps en ces termes : « Ne savez-vous pas que votre corps est le
temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu ? Et vous
n’êtes pas à vous-mêmes ; car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc
Dieu dans votre corps
» (1 Cor. 6:19-20).
Dieu nous a acquis à grand
prix ; Il met tout en œuvre pour que nous ayons une communion
ininterrompue avec lui. L’Esprit Saint habite en nous comme dans un temple.
Nous ne devons pas oublier que l’Esprit Saint était au ciel attendant que l’œuvre
de la rédemption soit accomplie. Il pouvait par moments, d’une manière
sporadique, intervenir sur la terre et dans les croyants, mais pour qu’il
habite dans les croyants, il fallait nécessairement que l’œuvre de la
rédemption soit accomplie et que le Seigneur Jésus soit glorifié (Jean 7:39). Avant son départ ; il
rassurait ses disciples troublés en ces termes : « Moi, je prierai le
Père, et il vous donnera un autre consolateur, pour être avec vous
éternellement, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il
ne le voit pas et ne le connaît pas, mais vous, vous le connaissez parce qu’il
demeure avec vous, et qu’il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins
»
(Jean 14:16-18).
L’Esprit Saint vient du ciel
habiter dans celui qui est né de nouveau. Cet Esprit connaît le ciel qui est
objet de nos espérances. Il nous fait prendre, d’une manière consciente, la
place où nous met l’œuvre rédemptrice de Jésus. Sa présence en l’homme régénéré
permet à celui-ci de goûter déjà le ciel même. Le croyant est comme à la
source, buvant cette eau divine qui le désaltère, étanche sa soif et lui donne
le pouvoir d’être heureux parce que les grands besoins de son âme sont comblés.
C’est ce que Jésus voulait enseigner à la femme Samaritaine qui, étant connue
comme pécheresse, vint au puits de Sichar à midi pour fuir le regard accusateur
de ses concitoyens. Cette femme rencontre Jésus venu en grâce dans un temps où
Israël le rejetait. Jésus, brisant toutes les barrières entre Juifs et
Samaritains, établit un lien de confiance avec elle et attire son attention sur
des vérités profondes. À cette femme qui avait soif des choses du monde, Jésus
lui propose une autre eau qui étanchera sa soif à jamais : « Celui qui
boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ; mais
l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie
éternelle
» (Jean 4:14).
Que celui qui lit ces pages
sache que Jésus est prêt aujourd’hui à donner de l’eau à celui qui a soif, à
donner du repos à celui qui est fatigué et chargé. Que de fois on aurait fait l’économie
de la perte de temps si on avait compris très tôt que Jésus était le don de
Dieu qui ne laisse pas errer ses rachetés dans ce monde méchant ! Il est « l’Esprit
qui est de Dieu afin que nous connaissions les choses qui nous ont été
librement données par Dieu
» (1 Cor. 2:12). Nous savons que Jésus a été
glorifié et justement l’Esprit Saint en est le témoin vivant. Il était au ciel
lorsque ce fait eut lieu c’est pourquoi Il donne la certitude à notre esprit
que tout est accompli : le pardon, la grâce, la réconciliation, l’amour de
Dieu, l’espérance de la gloire, la nouvelle position que nous possédons en
Christ sont des vérités que l’Esprit Saint place devant les yeux de la foi.
Le sceau de Dieu qui n’est
pas un objet matériel, ni une sensation, ni une puissance, ni un ange, mais l’Esprit
en personne, est donné au croyant comme marque indélébile. Le Seigneur dans les
cieux regarde sur la terre et voit des objets estampillés qui brillent, le
Saint Esprit en étant la flamme. Ainsi, malgré le grand mélange que connaît la
terre habitée, l’apôtre Paul peut dire : « Toutefois le solide fondement
de Dieu demeure, ayant ce sceau : le Seigneur connaît ceux qui sont siens
»
(2 Tim 2:19). Parole réconfortante en ces temps de trouble où le mélange est ce
qui caractérise la grande maison, qui dès le commencement était l’Église du
Dieu vivant appelée à être la colonne et l’appui de la vérité. Mais le Seigneur
connaît les siens ; et ceux qui lui appartiennent ont en eux l’Esprit de
Dieu comme sceau ; preuve que le travail a été achevé et bien fait. Et
quel est ce chef d’entreprise qui apposera son sceau sur un document inachevé ?
« Vous avez espéré, ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre
salut ; auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint-Esprit de
la promesse, qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la
possession acquise, à la louange de sa gloire
» (Éph. 1:13-14).
L’Esprit comme sceau est donc une marque d’appartenance à Dieu. Mais cette marque d’appartenance n’est pas destinée seulement à être visible de Dieu. Les effets du Saint Esprit devraient aussi faire voir effectivement aux yeux des hommes que le croyant est un enfant de Dieu.
Pour notre intelligence, nous devons savoir que l’habitation effective du Saint Esprit dans le croyant est ce qui constitue l’état chrétien. Il est par conséquent nécessaire que nous distinguions le fait d’être scellé et l’opération du Saint Esprit en nous qui se lie avec notre expérience. Ne confondons donc pas la position en Christ et la marche pratique.
L’onction est une capacité de comprendre et d’intelligence (1 Jean 2:20). L’apôtre Jean enseignait les petits enfants, mais ceux-ci étaient assurés que, grâce au Saint Esprit, ils étaient rendus capables de comprendre ce qui venait de Dieu. L’interdiction, qui a longtemps prévalu, de la Bible aux gens ordinaires sous prétexte qu’il leur fallait seulement l’enseignement de l’église n’est donc pas fondé. La suggestion de certaines sectes ou milieux chrétiens qu'il existe des connaissances spéciales au-delà de la Bible est également fausse.
L’onction est aussi une puissance d’action ou de consécration : 2 Cor. 2:21. Autrefois, dans l’Ancien Testament, l’onction était appliquée aux lépreux guéris et purifiés (une image du croyant à qui la vie nouvelle a été donnée), aux rois, aux sacrificateurs et aux prophètes (une image du nouveau rôle du croyant comme représentant le Seigneur et comme serviteur du Seigneur - 1 Pierre 2:5-9). Cela nous montre que l’action du chrétien, pour être efficace et selon Dieu, doit être animée par le Saint Esprit.
Par ailleurs, nous reconnaissons que l’homme scellé dans le présent n’est jamais allé au ciel. Cependant l’Esprit Saint qui est descendu du ciel et qui est maintenant en lui rend vivantes et présentes les réalités célestes de telle sorte que la terre et ses affaires n’ont plus d’attrait. Ce qui est présent à l’esprit de cet homme scellé, c’est l’éternité, le Christ dans la gloire, son héritage et aussi le retour de Jésus qui viendra le chercher afin que là où Il est, il y soit aussi.
Pendant qu’il était sur la
terre, Il disait à ses disciples lors de son départ : « Que votre cœur
ne soit pas troublé ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la
maison de mon Père, il y a
plusieurs demeures, s’il en était autrement, je vous l’eusse dit car je vais
vous préparer une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de
moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi
(Jean
14:1-3).
L’Esprit Saint en nous, rend
ce lieu familier. Il fait en sorte que nos cœurs soient remplis de toutes les
réalités célestes. Nous n’ignorons pas que le croyant a été préparé pour la
gloire dont il n’est plus privé. Sa position est plus élevée qu’Adam innocent.
Cette gloire, il l’a en espérance mais l’Esprit Saint la rend présente. Avec l’Esprit
Saint en nous, nous voyons déjà le Seigneur Jésus dans la gloire c’est pourquoi
« nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes
transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en
Esprit
» (2 Cor. 3:18).
La gloire de Jésus est devant le croyant ; il nous est simplement demandé de la contempler et le Saint Esprit en nous, fait que nos cœurs ne sont pas oisifs mais goûtent à toutes les bénédictions liées à cette gloire de sorte que nous en soyons dès maintenant inondés. Dieu ouvre ainsi le ciel au croyant par l’Esprit Saint demeurant en lui. Les privilèges liés à la présence effective du Saint Esprit dans le croyant sont immenses et il n’est pas bon qu’il soit dans le vague à ce sujet. Le Saint Esprit en lui est le gage de l’héritage, la preuve vivante et permanente que le ciel est ce qu’il attend. L’héritage, il ne l’a plus seulement en promesse, il l’a, il le sait, il le goûte ; c’est sa portion constante et le Saint Esprit agit en ce sens.
Les Thessaloniciens avaient
répondu à la pensée de Dieu pour eux. Ils vivaient pleinement le propos de Dieu
de sorte que l’apôtre pouvait leur dire : « Vous êtes devenus nos
imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole, accompagnée de grandes
tribulations avec la joie de l’Esprit Saint, de sorte que vous êtes devenus des
modèles pour tous ceux qui croient dans la Macédoine et dans l’Achaïe… en
tous lieux, votre foi envers Dieu s’est répandue, de sorte que nous n’avons pas
besoin d’en rien dire
» (1 Thes. 1:6-8).
Après avoir été convertis ils
avaient vu et écouté son serviteur Paul ; ils avaient reçu le même salut
que l’apôtre, il n’était pas difficile pour eux d’imiter celui qui avait été
imitateur de Jésus-Christ. Les Thessaloniciens étaient différents de leurs
contemporains ; c’étaient des hommes mis à part, sanctifiés pour servir le
Dieu vivant et vrai, en
contraste avec les faux dieux et les idoles qu’ils adoraient auparavant. Le
changement était total et l’on ne pouvait que le constater. Il n’y avait pas de
mélange et ils ne pouvaient être que des modèles pour les autres croyants. Ils
servaient librement le Dieu qui les avait délivrés et entraient dans sa
présence sans aucune crainte parce qu’ils avaient réalisé la richesse du
sacrifice de Jésus dont ils étaient les bénéficiaires. Ils avaient aussi la
connaissance du Père, nom que Jésus révèle après sa résurrection lorsqu’Il dit
à Marie de Magdala « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu
et votre Dieu
» (Jean 20:17). Ils connaissaient donc le cœur du Père qui les
aimait et qui avait tout mis en œuvre en vue de leur salut.
Ils avaient pleinement
conscience qu’ils avaient été convertis à Dieu en se tournant « des idoles vers
Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son fils
qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui
vient
» (1 Thes. 1:9-10). Le salut qui avait été révélé aux Thessaloniciens
est le même que le nôtre et le résultat doit être le même. Nous sommes sauvés
pour servir le Dieu vivant et vrai. L’inactivité ne fait pas du tout partie de
la vie chrétienne, on est pas passif lorsque l’Esprit Saint est en nous.
L’apôtre Jacques, avec le
regard du commun des mortels dit : « Comme le corps sans esprit est
mort, ainsi aussi la foi sans les œuvres
est morte
» (Jac. 2:26). En effet, comment moi en tant qu’homme,
pourrais-je savoir si tu as la foi, si tes œuvres ne démontrent pas la réalité
de celle-ci ? Dieu seul sonde les cœurs, mais nous, nous ne pouvons que
dire avec Jacques « quel profit y a-t-il si quelqu’un dit qu’il a la foi, et
qu’il n’ait pas d’œuvres ?
» (Jac. 2:14). Nous sommes sauvés pour
servir parce que l’Esprit Saint en nous, nous conduit à découvrir les bonnes
choses que Dieu a préparées pour ceux qu’il
aime afin que nous les pratiquions. La foi produit des œuvres à la gloire du
Père.
Un second caractère brillait
aussi dans la vie des Thessaloniciens ; ils attendaient chaque jour des
cieux Jésus que Dieu avait ressuscité d’entre les morts. Le croyant doit
réaliser que Jésus revient pour enlever les siens « car le Seigneur lui-même,
avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette de
Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront
premièrement, puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble
avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi
nous serons toujours avec le Seigneur
» (1 Thes. 4:16-17). Cette attente des
premiers chrétiens doit caractériser notre christianisme aujourd’hui. On peut
étudier le retour de Jésus en bien des manières ; mais la vie journalière
des Thessaloniciens montre que le retour de Jésus fait partie intégrante de la
vie chrétienne. Les choses de la terre n’ont plus d’attrait et nous ne plaçons
plus notre confiance en ce qui est admiré du monde. Attendre chaque jour le
Seigneur est un puissant stimulant qui nous entraîne vers le but que Dieu s’est
fixé en nous sauvant.
Le véritable problème de l’homme après la chute d’Adam, c’est qu’il est devenu un être qui prend conscience qu’il y a en lui un vide et des désirs profonds, très souvent inexplicables, à satisfaire. C’est quelque chose qui le ronge et qu’il veut à tout prix combler. On peut nier Dieu et sa nécessité, cependant, il n’en demeure pas moins qu’on réalise qu’il manque quelque chose. Et c’est très souvent pour fuir la réalité que l’on a tendance à s’adonner aveuglement à l’activité, à accepter sans ambages toutes sortes de philosophies, d’enseignements qui enseignent la réalisation de soi. Pour combler le vide, on est prêt a adorer le diable ou à donner à un homme la position que Dieu devrait avoir pour nous diriger. Ou encore, on est prêt à gagner le monde avec le désir inavoué de se faire soi-même Dieu. Celui qui ne trouve pas Dieu hors de lui, le cherche en lui. Mais une vie sans Dieu est vide de sens, elle est semblable à un navire sans gouvernail ballotté ça et là par des vents contraires sur une mer en furie. Or Dieu connaît l’homme à fond. Il le sonde et Il connaît ses grands besoins. C’est pourquoi Il a donné aux hommes le moyen de le trouver.
« Il a fait d’un seul sang
toutes les races des hommes pour habiter sur toute la face de la terre, ayant
déterminé les temps ordonnés et les bornes de leur habitation, pour qu’ils
cherchent Dieu s’ils pourraient en quelque sorte le toucher en tâtonnant et le
trouver, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous
» (Actes 17:26-27). En
fait, Dieu n’est pas si loin. Tout autour de nous prouve qu’il est là car Il
est « le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, lui qui
est le Seigneur du ciel et de la terre
» (Actes 17:24).
Cependant Dieu ne s’est pas
arrêté là pour se faire connaître de l’homme car « Dieu ayant autrefois, à
plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes,
à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils, qu’il a établi héritier de
toutes choses, par lequel aussi il a fait les mondes, qui étant le
resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance, et soutenant
toutes choses par la parole de sa puissance, ayant fait par lui-même la
purification des péchés, s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts
lieux
» (Héb. 1:1-3).
Pour se révéler à l’homme,
Dieu s’est approché de lui dans un corps d’homme. Il a été manifesté en chair
et a habité parmi les hommes. Mais malgré tout, la nature de l’homme s’est
jusqu’au bout montrée ruinée, rebelle, incontrôlable, indisciplinée et a
démontré qu’elle ne supportait pas Dieu. La preuve, ils l’ont haï sans cause
ayant conspiré contre lui, ils ont délibérément résolu de le crucifier afin de
faire taire la voix qui présentait clairement leur condition. Mais au fait,
pourquoi une telle attitude ? Nous ne trouvons qu’une seule réponse
exprimée par l’apôtre Jean en ces termes : « la lumière est venue dans
le monde, et… les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car
leurs œuvres étaient mauvaises
» (Jean 3:19). À la vérité, l’homme préfère
les ténèbres à la lumière parce qu’il ne veut pas écouter Dieu et accepter le
moyen qu’il propose pour être réconcilié avec Lui.
Eh bien, l’homme est
inexcusable, c’est entièrement sa faute s’il refuse le moyen que Dieu propose.
Qu’il sache que celui qui refuse Dieu comme Sauveur le rencontrera comme Juge.
Certains peuvent argumenter en disant : « Je suis né dans une famille où
notre religion ne nous permet pas d’agir ainsi » ; mais nous nous souvenons
encore de ce que Jésus disait aux juifs : « Le royaume des cieux est
pris par violence, et les violents le ravissent
» (Matt. 11:12). La violence
mentionnée ici n’est pas physique, mais il s’agissait pour le Juif qui avait
discerné en Jésus le Messie de se défaire de tout lien et de sortir du système
judaïque pour saisir l’Objet qui avait ravi son cœur. Cela ne se faisait pas
sans violence et sans souffrance. L’auteur de l’épître aux Hébreux leur
enjoint : « Sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre
»
(Héb. 13:13).
Pour nous aujourd’hui, le
camp qui nous retient captif peut être notre religion, nos liens familiaux, nos
traditions, nos amis … Cependant, à cause du sort de notre âme, nous devons
sortir hors du camp pour aller à Jésus. Cela ne se fera pas sans difficulté. Il
faut reconnaître que l’homme — vous ou moi — est un être difficile et
orgueilleux. Mais « l’Évangile est la puissance de Dieu à salut
» qui
anéantit tout raisonnement et révèle l’amour de Dieu pour le pécheur. Il est
bon pour l’homme qu’il arrête de résister. Il n’y a pas de honte à capituler
devant Dieu. C’est plutôt une gloire de dire : « Dieu m’a vaincu ». Le Dieu
que Jésus révèle a toujours voulu des fils et une famille autour de lui pour
leur faire découvrir la plénitude de son amour. Aujourd’hui encore, il nous
fait dire par l’apôtre Paul que le Dieu Sauveur veut que tous les hommes soient
sauvés et viennent à la connaissance de la vérité. C’est donc l’homme qui ne
veut pas l’être.
Pour certains, leur haine
contre Dieu découle du fait qu’ils ont vu des personnes qui se proclament
chrétiens, apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs, docteurs, anciens,
diacres, diaconesse, faiseurs de miracles… commettre des choses abominables.
Ces mauvais comportements offensent Dieu et recevront leur jugement. L’apôtre
Paul nous avertit qu’aux derniers temps, des hommes auront la forme de la
piété, mais en auront renié la puissance (2 Tim. 3:5). Est-ce donc là une
raison suffisante pour laisser son âme périr ? « Chacun de nous rendra
compte pour lui-même à Dieu
» (Rom. 14:12). Tout homme a véritablement un
compte à rendre à Dieu et comme son âme est éternelle, il connaîtra soit la vie
éternelle, soit les peines éternelles. Dès maintenant Dieu place devant nous la
vie afin que nous la choisissions. Et Jean nous rappelle « que Dieu nous a
donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le
Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie
» (1 Jean
5:11-12).
Mais alors, pourquoi l’homme refuse-t-il la vie en choisissant la mort ? Or Dieu lui montre le chemin, lui expose le moyen pour l’atteindre et surtout rend un vibrant témoignage à son Fils, son Don par excellence. Dieu s’est dépouillé en donnant Jésus pour que l’homme soit réconcilié avec lui. Peut-être mon lecteur voudrait qu’on lui parle encore de Jésus avant qu’il ne se décide ? Mais la plume ne traduira jamais l’excellence de la personne de Jésus.
Il est celui qui a
parfaitement glorifié Dieu sur la terre et il s’est offert lui-même à Dieu,
volontairement, sans contrainte et sans aucune pression. Sa perfection est mise
en évidence quand on considère qu’il est celui « qui n’a pas commis de péché,
et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude ; qui, lorsqu’on
l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas,
mais se remettait à celui qui juge justement ; qui lui-même a porté nos
péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés, nous vivions à
la justice
» (1 Pier. 2:22-24).
Jésus était l’image du Dieu
invisible et le reflet de sa gloire. Jésus connaissait parfaitement le Père
ayant été avec lui de toute éternité. Il avait pu dire : « À cause de
ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne.
Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir
de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce
commandement de mon Père
», (Jean 10:17-18).. Et encore : « C’est mes
délices, ô Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans
de mes entrailles
» (Ps. 40:8). Que de fois n’a-t-il pas été exposé aux
obstacles et aux difficultés qui tendaient à briser cet élan ? Il fut
tenté en toutes choses à part le péché mais — gloire à Dieu ! — toutes ces
tentations, ces obstacles, ces embûches, ces assauts de l’ennemi, l’animosité
des hommes n’ont fait que faire briller l’excellence de sa personne, à l’intérieur
comme à l’extérieur. Tout comme le lapidaire qui, après avoir fait passer sa
pierre précieuse dans toutes sortes d’épreuves, l’expose avec satisfaction à la
contemplation des admirateurs, ainsi nous voyons le Seigneur Jésus sortir de
toutes sortes d’épreuves, vainqueur. Sa pensée n’allait pas au-delà de sa
parole ; ce qui nous montre que, l’intérieur et l’extérieur de Christ
étaient identiques c’est-à-dire purs. Il n’a pas laissé échapper une parole qui
ne reflétait pas sa pensée. Mais au contraire, ses mobiles, ses intentions, ses
affections, ses actes et ses paroles cadraient avec ses pensées qui toutes
découlaient de Dieu. Ainsi il a pu dire aux Juifs qui s’étonnaient de son
enseignement : « Ma doctrine n’est pas mienne, mais de celui qui m’a
envoyé
» (Jean 7:16). Ceux qui l’écoutaient « s’étonnaient de sa
doctrine ; car ils les enseignaient comme ayant autorité, et non pas comme
les scribes
» (Marc 1:22). À une autre occasion, « une femme éleva sa voix
du milieu de la foule et lui dit : bienheureux est le ventre qui t’a porté
et les mamelles que tu as tétées. Et il dit : mais plutôt bienheureux sont
ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent
» (Luc 11:27-28)
Notre Seigneur Jésus a résolument marché devant Dieu dans une entière obéissance, une totale dépendance et un profond dévouement. Cette obéissance l’a conduit jusqu’à la mort de la croix pour sauver l’homme perdu. Il nous aima jusqu’à la mort. Y a-t-il une preuve d’amour plus grande que celle-ci ? Il faut être vraiment insensible pour ne pas capituler devant l’amour de Jésus. Dieu a ouvert les portes de sa maison en donnant son Fils. Allons à Lui en empruntant le chemin qu’il nous présente. Les portails éternels sont ouverts et plusieurs demeures attendent ceux qui croient.
Pour l’heure, les trois
Personnes divines sont en action pour que le coupable soit acquitté, le rebelle
accepté, l’inique pardonné, et le pécheur justifié. Chacune des trois Personnes
divines cherche l’homme perdu, comme le Seigneur l’a montré dans les trois
paraboles de Luc 15 : Nous voyons Jésus en cet homme qui, ayant perdu une
brebis parmi les cent, laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert
pour aller après celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée. Mais
lorsqu’Il l’a retrouvée, Il ne l’insulte pas, ne la frappe pas, ne la menace
pas, ni ne la tire par les oreilles pour l’amener de force dans sa bergerie.
Mais « il la met sur ses propres épaules ,bien joyeux ; et , étant de
retour à la maison, il appelle les amis et les voisins , leur disant :
Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis perdue
» (Luc 15:5-6).
Quelle manière ! Tout est joie et amour.
De plus nous voyons le Saint
Esprit représenté dans cette femme qui, ayant perdu une drachme parmi les dix
qu’elle possède, arrête toute autre activité et se met à la recherche de
celle-ci. Elle sait que la drachme est une pièce de monnaie qui ne fera pas de
bruit pour se signaler. La drachme n’a pas de vie et donc ne peut se mouvoir.
Cette femme ne reste pas les bras croisés et ne dit pas : « ce n’est pas
grave, les neuf autres me suffisent ». Mais elle allume une lampe pour voir la
drachme cachée dans les ténèbres. Si cela ne suffit pas, elle balaie la maison
et cherche avec soin et diligence jusqu’à ce qu’elle la retrouve. Et « l’ayant
trouvée, elle assemble les amies et les voisines, disant : Réjouissez-vous
avec moi, car j’ai trouvé la drachme que j’avais perdue
» (Luc 15:9).
Enfin nous voyons le Père
dans cet Homme qui avait deux fils. « Le plus jeune d’entre eux dit à son
père : Donne-moi la part du bien qui me revient. Et il leur partagea son
bien. Et peu de jours après ,le plus jeune fils, ayant tout ramassé, s’en alla
dehors en un pays éloigné ; et là il dissipa son bien en vivant dans la
débauche. Et après qu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce
pays-là ; et il commen
ça d’être dans le besoin. Et il s’en alla et
se joignit à l’un des citoyens de ce pays-là et celui-ci l’envoya dans ses
champs pour paître des pourceaux. Et il désirait de remplir son ventre des
gousses que les pourceaux mangeaient ; et personne ne lui donnait rien. Et
étant revenu à lui-même, il dit : Combien de mercenaires de mon père ont
du pain en abondance, et moi je péris ici de faim
! » (Luc 15:11-17).
Quel fils indigne que celui-ci ! Il ressemble étrangement à l’homme
pécheur qui étant en relation avec Dieu par le souffle de vie décide de ne plus
reconnaître Dieu comme son Créateur et son Père. La pensée de l’indépendance,
de la propre volonté, de l’obstination et de l’égoïsme l’envahit et il décide d’aller
dans un pays éloigné, symbole du monde : c’est la séparation. Là, il
dissipe tous ses biens c’est-à-dire tout ce que Dieu lui a naturellement donné
en tant qu’homme. Dans ce monde où Dieu est absent, il est livré à lui-même et
laisse libre cours à sa chair : c’est la vie de débauche, la sensualité
qui entraîne la destruction physique et spirituelle. Mais que peut donner le
monde à celui qui a soif ? Il se rend très vite compte que ce qui faisait
l’objet de sa joie n’est qu’un élixir. Il connaît la famine, l’âme souffrant d’un
manque de nourriture. Réalisant sa solitude et son manque, il se met au service
du diable ; citoyen du pays qui, sans prendre connaissance de ses besoins
réels, l’envoie dans ses champs, garder les pourceaux. L’humiliation est à son
comble, le péché est ce qui l’environne ; le fils indigne ne fait que s’enfoncer.
Lui qui était fils d’un père riche qui dormait dans une belle demeure et avait
des serviteurs, le voilà qui descend au plus bas de l’échelle sociale, avec les
pourceaux. Il finit par ne plus rien avoir à manger enviant même les gousses,
nourriture des porcs dont il ne pouvait même pas se nourrir. Le diable n’est
pas l’ami de l’homme et ne l’aime pas.
Ceux qui se sont confiés à
lui en savent quelque chose. Le fils indigne se souvient de la maison
paternelle où il y a tout en abondance. Il entre en lui-même : c’est le
réveil et la prise de conscience. Il prend une ferme résolution et se
dit : « Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui
dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis
plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes
mercenaires .Et se levant, il vint vers son père
» (Luc 15:18-20).
Le fils indigne fait un
retour en arrière : c’est la conversion, ensuite il se repent et après il
confesse ses fautes tout en gardant dans sa mémoire le message qu’il dira à son
père. Mais il lui manque quelque chose : Il ne connaît pas le cœur du
père, ses intentions, sa bonté et sa manière d’accueillir ceux qui s’éloignent
de lui. Et à cause de cette méconnaissance, il espère seulement que son père le
traitera comme l’un de ses mercenaires ! Or, « comme il était encore
loin, son père le vit et fut ému de compassion, et, courant à lui, se jeta à
son cou et le couvrit de baisers
» (Luc 15:20).
Qu’aurions-nous fait à sa
place ? Nous l’aurions traité comme un vaurien pour ensuite le renier
parce que nous l’aurions jugé indigne de porter notre nom. Mais le père était
différent ; il fut ému de compassion, courut à sa rencontre, se jeta à son
cou, méprisa ses odeurs, sa saleté et la vétusté de ses haillons. Le père
oublia qu’il pouvait se salir et le couvrit de baisers. Quelle manière !
Après que le fils indigne eut confessé ses fautes, « le père dit à ses
esclaves : Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez ; et
mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds ; et amenez le veau
gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ; car mon fils
que voici était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est
retrouvé
» (Luc 15:22-24).
Dieu veut que tous les hommes
soient sauvés. Il est prêt à donner la robe de la justice à quiconque se
repent. Inutile de repousser à demain la grâce qui t’est donnée aujourd’hui.
Que mon lecteur sache qu’« il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un
seul pécheur qui se repent
» (Luc 15:10).