Adapté de Emanuel Munteanu, oral 7 avril 2024
1 - [Lecture de la Parole de Dieu]
2 - [Besoin d’être vainqueur en face des ruses du diable]
3 - [Les changements imposés par le roi]
3.1 - [Changement du lieu de vie]
3.2 - [Changement en eunuque, empêcher de porter du fruit]
3.3 - [Changement du but de l’existence]
3.4 - [Changement de l’éducation]
3.5 - [Changement de la nourriture]
4 - [L’exemple de Daniel : être vainqueur malgré la situation générale]
Je voudrais lire trois courtes portions de la parole de Dieu. Tout d’abord, juste trois mots en Apocalypse ch. 3 : « Celui qui vaincra ».
Deuxième passage, 2 Pierre 2 v. 19, à la fin du verset : « On est esclave de celui par qui on est vaincu ».
Et dans le livre de Daniel, ch. 1v1-7 :
« La troisième année du règne de Jehoïakim, roi de Juda, Nebucadnetsar, roi de Babylone, vint à Jérusalem et l’assiégea ; et le Seigneur livra en sa main Jehoïakim, roi de Juda, et une partie des ustensiles de la maison de Dieu, et il les fit apporter dans le pays de Shinhar, dans la maison de son dieu : il fit porter les ustensiles dans la maison du trésor de son dieu. Et le roi dit à Ashpenaz, chef de ses eunuques, d’amener d’entre les fils d’Israël, et de la semence royale et d’entre les nobles, des jeunes gens en qui il n’y eût aucun défaut, et beaux de visage, et instruits en toute sagesse, et possédant des connaissances, et entendus en science, et qui fussent capables de se tenir dans le palais du roi, — et de leur enseigner les lettres et la langue des Chaldéens. Et le roi leur assigna, pour chaque jour, une portion fixe des mets délicats du roi et du vin qu’il buvait, pour les élever pendant trois ans, à la fin desquels ils se tiendraient devant le roi. Et parmi eux il y avait, d’entre les fils de Juda, Daniel, Hanania, Mishaël, et Azaria ; et le prince des eunuques leur donna des noms : à Daniel il donna [le nom de] Belteshatsar, et à Hanania celui de Shadrac, et à Mishaël celui de Méshac, et à Azaria celui d’Abed-Nego » (Daniel 1:1-7).
Vous vous demandez probablement quel est le lien entre les trois passages que je viens de lire. En Apocalypse 3, vous avez vu le vainqueur. En 2 Pierre 3, vous avez le contraire d’un vainqueur, c'est-à-dire une personne qui est vaincue. Et avec Daniel, la question est de savoir ce que vous avez à vaincre, et qu’est-ce qui peut vous vaincre.
En 1 Timothée 6 v.11, il y a l’expression « homme de Dieu ». Cette expression, toujours au singulier, apparaît habituellement en temps de déclin général, quand la majorité des gens qui professent avoir une relation extérieure avec Dieu sont en faillite.
Cela implique qu’il y a deux groupes de chrétiens, dont l’un consiste dans ceux qui sont vaincus par les conditions générales de faiblesse. En 2 Tim. 3 Paul parle de temps fâcheux où l’état général de la chrétienté est la faiblesse.
Tous ont tendance à être influencés par cela, et c’est l’état général présent. Mais dans ce genre de temps, Dieu ne se laisse pas sans témoins. Il y a des gens qui, par Sa grâce, sont capables de surmonter l’état général de faiblesse et peuvent donner un témoignage fort et lumineux malgré l’état général. Et c’est pourquoi j’ai fait la relation avec Daniel. Je voudrais qu’on voie un peu ce que cet exemple du livre de Daniel nous apporte aujourd'hui en l’an 2024, et plus spécialement aux jeunes. Dans le passage que nous avons lu, un roi étranger, le puissant roi Nebucadnetsar, est venu à Jérusalem, la ville du Dieu vivant, et l’a prise d’assaut. Ensuite ce roi étranger idolâtre a déporté toute une jeune génération de leur pays vers le sien. Il faut que nous prenions conscience que nous sommes tous, sans exception, jeunes et vieux, dans un conflit spirituel.
C’est ce qu’on retrouve en Éphésiens 6. Le v. 11 exhorte « revêtez-vous de toute l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux ruses — ou aux stratégies, aux tactiques militaires — du diable ». Il y a donc bien un conflit spirituel dans lequel tous les croyants sont impliqués, qu’ils s’en rendent compte ou non.
Certes l’ennemi de nos âmes a été vaincu à la croix par le Seigneur Jésus Christ, notre Sauveur bien-aimé, et il ne pourra jamais nous ramener dans notre ancienne condition. Nous sommes à jamais assurés d’être entre les mains bénies du Seigneur Jésus Christ et du Père.
Cependant, il y a des ruses ou stratégies du diable pour gâcher la vie des croyants. Il cherche à les rendre autant que possible inutiles pour la gloire de Dieu. Il est possible qu’une personne qui a le Saint-Esprit, qui est un enfant bien-aimé de Dieu, puisse malheureusement vivre une vie marquée, à la fin, par le seul mot « inutile » — inutile pour la gloire de Dieu dans le temps d’ici-bas.
Par la description des plans de ce roi Nebucadnetsar contre la jeune génération, la Parole de Dieu nous révèle les stratégies que notre ennemi a en tête vis-à-vis de chacun d’entre nous. L’apôtre Paul, en 2 Cor. 2v11 dit que nous risquons d’être circonvenus, c'est-à-dire piégés par Satan, car nous n’ignorons pas ses desseins. Nous sommes conscients de ses ruses, mais la majorité, ou tout au moins une grande partie des croyants, ne sont pas conscients de ces ruses, de ces stratégies, de l’ennemi de nos âmes. Paul dit donc que nous sommes conscients des plans du diable. Il l’écrivait aux Corinthiens. La question qui se pose maintenant pour chacun de nous : la parole de Dieu me fait-elle prendre conscience de la manière dont Satan travaille ? Dans les difficultés, que ce soit d’assemblées ou de champ de mission, l’ennemi cherche à détruire, à détruire l’œuvre ou des assemblées, et même à porter atteinte à la vie de quelqu’un. Le fait de voir d’où vient l’ennemi permet de mieux savoir ce qu’il faut demander en prière.
Gardons à l’esprit cette réalité, que nous sommes dans un conflit spirituel, que nous le réalisions ou non. Et nous devons réaliser deux choses importantes. La première est que par nos propres forces, nous n’avons aucune chance contre l’ennemi. Par ma propre force, avec ma seule capacité naturelle, je n’ai aucune chance, je serai vaincu. Mais la bonne nouvelle à saisir, c’est que Celui qui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde ; c’est ce que dit Jean (1 Jean 4v4).
Par la grâce du Seigneur Jésus Christ, Jean nous dit (1 Jean 2) qu’il y a des jeunes gens dans la foi qui ont vaincu, — vaincu le méchant, c'est-à-dire le diable. Ils ont vaincu car ils connaissaient la Parole de Dieu. Inversement beaucoup de jeunes, et pas seulement eux, sont vaincus par l’ennemi parce qu’ils ne connaissent pas bien ou n’apprécient pas ce que Dieu a écrit pour nous dans Sa parole bénie. Je n’ai aucune force en moi-même. Dans le Seigneur Jésus Christ, j’ai toute la force nécessaire pour gagner dans ce conflit.
Parfois le Seigneur dit de fuir. Par exemple, il dit « fuyez la convoitise, fuyez l’impudicité ». Quand Il parle du diable, Il dit « résistez au diable », affrontez-le, restez là. Ne fuyez pas. S’agissant de tentation, il ne faut pas dire dans mon esprit, je vais affronter facilement la tentation. Le Seigneur dit, non, fuyez la tentation ; fuyez la convoitise. Mais Satan, vous lui résistez. C’est ce que nous dit la parole de Dieu.
Le roi Nebucadnetsar est une image très claire de Satan sous deux aspects. En 2 Corinthiens 4v4, Satan est appelé le dieu de ce siècle, lequel cherche à aveugler vis-à-vis de la lumière de l’évangile de la gloire de Christ. Cela signifie qu’il est l’initiateur, qu’il est à l’origine de toutes les fausses religions qui existent dans ce monde, quel que soit leur nom. Il est le dieu de toutes les fausses religions, leur initiateur, leur père. Mais dans l’évangile de Jean ch. 14, il est appelé le chef de ce monde. Il a donc deux qualités. D’une part, il dirige toutes les activités spirituelles, religieuses, les fausses religions et les activités religieuses. Deuxièmement, en tant que chef de ce monde, il dirige ce que nous pouvons appeler les activités séculières, toutes les politiques de ce monde sont entre ses mains. C’est lui qui les dirige.
Nous allons voir au moins six choses que le roi Nebucadnetsar a essayé de faire, de changer dans la vie de ces jeunes gens, et elles ont une application spirituelle pour nos vies.
Tout d’abord, le roi Nebucadnetsar a changé leur lieu de vie, physiquement. Il les a arrachés à la terre promise, à ce qui était leur héritage, un héritage terrestre évidemment. Vers où les a-t-il déplacés ? le verset 2 parle de Shinhar. Pour nous, nous n’avons pas d’héritage matériel ; nos bénédictions sont spirituelles. C’est notre héritage. Comment des bénédictions spirituelles peuvent-elles être déplacées d’un endroit à un autre, si je n’ai pas d’héritage matériel. Comment les fidèles peuvent-ils être empêchés de jouir de la vie dans laquelle ils ont, selon l’image de l’Écriture, un ruissellement de lait et de miel ?
Comment l’ennemi peut-il faire cela avec moi ? ou avec chacun d’entre nous ? Comment peut-il faire que je sois privé de mes bénédictions spirituelles, de ce que j’ai en Christ ? La réponse est Shinhar. Shinhar signifie « répandu » : on rejette tout, on n’a aucune restriction. C’est faire ce que l’on veut, un lieu de liberté totale — et beaucoup de gens sont trompés par cela.
Quelqu’un dira peut-être que la liberté est quelque chose de merveilleux. — Oui, si c’est en Christ, c’est merveilleux. Mais nous vivons à une époque où, notamment dans la chrétienté, chacun fait ce qu’il veut. Ce qu’on appelle des restrictions, les restrictions divines de l’Écriture, lesquelles nous protègent et nous permettent de jouir des bénédictions, sont repoussées, en particulier dans l’esprit des jeunes, mais pas seulement dans leur esprit.
Vous avez probablement entendu ceci : « Ce que nos parents pratiquent est dépassé, c’est trop étroit, vraiment trop étroit ». C’est ainsi que toute une génération cherche à se débarrasser de ce qu’elle qualifie de dépassé, ignorant même ce que sont les bénédictions spirituelles. Et pour faire quoi ? faire tout ce qui leur passe par la tête ; peut-être quelquefois des choses positives, mais qui n’ont rien à voir avec l’Écriture.
Le but de l’ennemi est donc le suivant : me priver de la joie que je peux avoir dans mon héritage spirituel. Et quelle en est la conséquence ? si je n’ai pas de joie dans mes bénédictions spirituelles en Christ, mon cœur va avoir envie de quelque chose d’autre, et je vais commencer à chercher ailleurs des délices, ou du plaisir, ou de la joie. Dans quoi ? Dans les choses où les incroyants de ce monde cherchent à trouver de la joie. Dès lors, quand ils me regarderont, ils me verront en compétition avec eux dans les choses du monde, et je ne serai pas un témoignage pour eux. Ils ne verront rien de la joie que Christ donne, même si je suis un véritable enfant de Dieu.
Si je cherche la joie et le plaisir dans les choses du monde, avec des gens qui ne connaissent pas Christ, comment vont-ils voir que Lui peut donner une joie qui n’a rien à voir avec ce qui est sur cette terre ? Voilà donc la première étape franchie : rechercher la satisfaction dans les choses que ce monde recherche. L’ennemi veut nous faire vivre pour des choses qui n’ont rien à voir avec Christ, rien à voir avec le plaisir divin. Ce sont des choses que l’homme terrestre ne peut ni voir ni goûter.
C’est donc la première étape : l’ennemi, comme le roi Nebucadnetasr, a changé le lieu de vie.
La deuxième chose que nous voyons au v. 3, c’est que le roi a parlé avec Ashpenaz, le chef des eunuques. C’est la deuxième chose qu’il veut faire. Il veut changer les jeunes gens en eunuques. Ésaïe l’avait annoncé dans une prophétie à ce sujet (39v7). « Ils prendront de tes fils qui naîtront de toi, que tu auras engendrés. Ils seront eunuques dans le palais du roi de Babylone ». Qu’est-ce qu’un eunuque ? Physiquement, ces jeunes gens ont été castrés, afin d’anéantir la génération suivante, afin qu’aucun leader potentiel ne vienne s’opposer au roi.
Maintenant, la question est de savoir, d’un point de vue spirituel, ce que cela nous dit, en particulier aux jeunes. Nous sommes appelés, et c’est important, à porter du fruit pour Dieu. L’objectif de l’ennemi est que la jeune génération ne porte pas de fruits pour Dieu.
Vous voyez, et c’est très important, le roi n’a pas dit, prenez tous les jeunes. Son premier objectif était que dans cette génération, il choisisse ce qu’il y avait de mieux. Le meilleur, à la fois physiquement (beau), intellectuellement (très instruits), de grands potentiels. Quiconque a un grand potentiel et peut faire avancer, non pas le roi de Babylone, mais le roi des cieux, est dans la ligne de mire de l’ennemi. Et pourquoi ? parce que ce genre de jeunes peut être vraiment utile pour l’avancement du royaume.
Beaucoup aujourd'hui, beaucoup de jeunes que je connais ayant ainsi un haut potentiel, sont trompés pour vivre des vies pour la terre. Ils viennent aux réunions ; ils sont présents le dimanche, rarement en semaine pour les réunions de prière. Peuvent-ils être utiles au témoignage local ? Peuvent-ils être utilisés par le Saint-Esprit dans le culte et l’adoration qui doivent être rendus au Seigneur Jésus ? Très souvent la triste réponse est non.
Pourquoi ? Toute leur énergie, toutes leurs capacités sont canalisées, consommées sur leur lieu de travail. Certes nous devons travailler. Mais nous ne devons pas être paresseux, ni sécher les cours comme étudiants, ni être de mauvais employés. Mais la question est de savoir si toute mon énergie est consommée, si toutes les capacités que le Seigneur Jésus Christ m’a données, sont consommées pour l’avancement de ce qui est matériel dans ce monde. On peut allers aux réunions chrétiennes, mais juste comme un meuble, comme une chaise. Présent, fatigué, incapable de se concentrer, on ne sert absolument à rien. Il s’agit d’une stratégie de l’ennemi. Les meilleurs feront avancer le monde, prétend-on. Non ! Les meilleurs devraient avoir ceci à l’esprit, que Christ nous a sauvés pour que nous vivions des vies qui Le glorifient, qui fassent avancer Son royaume, âme par âme. Nous avons pu voir ici ce que le roi voulait : qu’ils n’aient pas de fruits, pas de disciples à leur suite.
Nous connaissons les prières de l’apôtre Paul, comment il a prié plusieurs fois pour que le croyant porte du fruit. Tout d’abord, le fruit est le caractère de Christ qui se manifeste dans nos vies ; mais aussi les choses que nous pouvons faire pour le Seigneur Jésus Christ, l’évangile, l’édification des saints, tout.
La question est donc : est-ce que je vis une vie fructueuse ? Parce que le Seigneur Jésus Christ nous a donné Sa vie, une vie de résurrection. Le Saint Esprit, personne divine, habite en nous. Nous avons la sainte Parole de Dieu. Nous avons tout à notre disposition. La question est de savoir combien de fruits il y a dans ma vie.
Troisièmement, non seulement le roi a changé leur lieu de vie, non seulement il les a transformés en eunuques, mais comme troisième chose, il a voulu changer le but de leur existence. À la fin de leur formation, le roi a dit que son but étaient qu’« ils soient capables de se tenir dans le palais du roi ». Ils devaient être capables d’être à son service.
En Colossiens 1, v. 17, il est dit du Seigneur Jésus Christ, que « Lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par Lui », et au v. 16 il est dit, « toutes choses ont été créées par Lui », et, ce qui est très important : « et pour Lui ». Voilà la réponse à cette question fondamentale que chacun devrait se poser : « Pourquoi est-ce que j’existe ? Pourquoi mon cœur bat-il ? Pourquoi suis-je apparu dans le temps ? » Et la merveilleuse réponse, c’est « Pour Lui ». Pour Christ. Le but de l’existence n’est accompli qu’en relation avec cette personne. En Ésaïe 43 v. 21, il est dit pareillement, au sujet du peuple terrestre de Dieu, « J’ai formé ce peuple pour moi-même ; ils raconteront ma louange ».
Ma vie, et celle de tous les autres, trouvera son plein accomplissement si elle est vécue pour la gloire de Dieu, si telle est la manière dont je vis ma vie ici, en relation avec Son Fils.
Quelle bénédiction d’être né dans une famille avec des parents croyants ! Personnellement j’ai ignoré cette bénédiction et l’ai méprisée pendant de nombreuses années. Quelle bénédiction d’avoir l’Évangile devant soi chaque dimanche, chaque semaine. Et quelle bénédiction lorsque, en écoutant l’Évangile, vous avez un moment où vous venez confesser vos péchés. Quelle bénédiction de voir en Christ celui qui a pris votre châtiment sur la croix. Et quelle bénédiction de naître de nouveau. Quelle bénédiction de dire : je n’ai pas seulement des parents croyants, j’ai ma propre relation avec Christ. Quelle bénédiction ! Et ce n’est pas tout, Il est mon Sauveur.
Beaucoup de croyants, malheureusement, sont simplement satisfaits d’avoir un billet pour le ciel ; je suis sauvé, mes péchés sont pardonnés, et c’est tout. J’ai franchi la frontière. — Non : le Seigneur Jésus Christ veut que nous nous éloignions de la frontière, que nous progressions dans Sa connaissance, et que nous vivions des vies qui Le glorifient.
La chose suivante que le roi voulait changer chez eux, c’était leur langue. C’est comme s’il avait dit : « Je ne veux pas entendre d’hébreu dans les rues de Babylone ». Pas d’hébreu, pourquoi ? Parce que cela les identifierait comme étrangers, comme étrangers à sa culture. Ce serait une manifestation claire de leur origine. Alors maintenant, l’ennemi veut aussi changer notre façon de parler.
Il y a une influence du monde qui est caractéristique. Cette influence est forte en rapport avec le langage que le monde essaie d’inculquer dans l’esprit et le cœur de la jeune génération. Sa caractéristique est le manque de respect envers l’autorité.
Quel genre d’autorité ? Les parents d’abord, puis les enseignants. Peut-être suis-je très poli avec mes parents ; mais quand je vais à l’école, suis-je une personne différente ? Mes professeurs sont-ils rien pour moi ? Tout ce dont le monde parle, musique, films, etc. tout est imprégné de manque de respect, non seulement le manque de respect envers les parents, mais aussi le manque de respect envers les enseignants.
Ensuite il y a la vie de l’assemblée, et c’est une tragédie si le langage de la jeune génération montre un manque de respect envers les pères spirituels, les parents, les frères et les sœurs.
En Éphésiens 4v29, l’apôtre Paul nous dit : « Qu’aucune parole déshonnête (ou corrompue) ne sorte de votre bouche, mais celle qui est bonne, qui sert à l’édification, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent ». Nous en avons un merveilleux exemple en la personne de notre bien-aimé Seigneur Jésus quant à la manière dont Il parlait. Des gens qui étaient ses ennemis ont été envoyés pour L’arrêter. Ils sont revenus et ont dit : « Nous n’avons jamais entendu un homme parler comme Lui ». Si je passe du temps avec quelqu'un, si j’apprends sa langue et si cela va jusqu’à mon cœur, il y en aura des preuves ; et c’est un témoignage fort. Peut-être que nous ne pensons guère à cela dans notre façon de parler. Ce roi voulait que leur langue hébreue disparaisse. C’est ce que veut notre ennemi. Il ne veut pas que les jeunes ou les croyants parlent différemment, ni qu’ils aient une autre façon de communiquer. Il ne veut pas qu’on voie la grâce, ni la beauté de la langue de l’Écriture.
Mais c’est ainsi que le Seigneur parlait. Si vous passez du temps avec Lui, vous apprendrez Son langage et vous parlerez comme Lui.
La cinquième chose que le roi a changée, c’est leur nourriture. Il n’a pas dit : « Je vous donnerai la nourriture de mes serviteurs, de la bonne nourriture. Il a dit, non, je vais vous donner exactement ma nourriture, ma viande et mon vin, probablement la meilleure nourriture qu’on pouvait trouver. Nous devons comprendre ce que cela signifie. C’était un test pour toute une génération. Imaginez que vous êtes prisonnier de guerre et que, soudain, on vous fait cette offre : « Écoutez, voilà la meilleure université du monde, avec une bourse d’études. Vous n’avez rien à payer. Les meilleurs professeurs. Non seulement vous n’avez pas à payer votre logement, mais vous avez aussi droit à la meilleure nourriture »… La viande et le vin. Tout va bien ? Quelque chose n’irait pas ?
Un jeune homme est parti de cette petite chose : « Je ne mangerai pas cette nourriture ». Nous pensons parfois que nous devons faire de grandes choses, être fidèles dans certaines choses importantes. Non, nous devons être fidèles et faire attention d’abord aux petites choses.
Tout a commencé par la nourriture. Ce livre a été écrit à cause d’un jeune homme qui a dit : « J’ai résolu dans mon cœur (Dan. 1 v. 8) de ne pas manger de cette nourriture ». Qu’est-ce que c’était ? La meilleure nourriture du monde. De toute évidence, sa situation n’est pas la nôtre. L’ennemi de nos âmes, le diable, a de la nourriture, de la nourriture spirituelle, pour les gens de ce monde. Partout on voit des gens qui mangent, de la musique, des films, du sport, des livres. C’est tout comme on veut. Il y a une faim dans l’âme des hommes. Ils ne sont pas satisfaits de cette nourriture, mais ils continuent à la manger tous les jours. Et c’est ce que veut l’ennemi.
On a un dicton : « Vous êtes ce que vous mangez ». Autrement dit, ce que vous mangez, cela se voit, y compris si nous mangeons peu ou beaucoup. Tout est visible dans notre corps, mais pas seulement dans notre corps.
Je parle quelquefois avec des jeunes. Il y en a qui disent : je n’ai pas envie de lire la Parole de Dieu, puis ils ajoutent : Je n’ai pas envie d’aller aux réunions, et je n’ai pas envie de prier. Je questionne alors : quel est votre régime alimentaire ? on me répond : un régime très sain, je vais à la gym, je ne mange qu’un type de poisson. — Non, non ; dites-moi quel est votre régime spirituel ; que mangez-vous ?
Lorsque je mange de la camelote, il n’y a rien pour nourrir ma nouvelle nature. Tout ce que ce monde donne, même le meilleur et le plus noble pour lui, cela ne convient pas à ma nouvelle nature. La nouvelle nature de chaque croyant ne se nourrit que d’un seul type de nourriture, et c’est Christ dans la gloire. Donc si je mange des futilités, des affaires qui absorbent le monde, je n’ai pas d’appétit pour les choses divines. Et mon appétit pour les choses divines va faiblir ; je n’y trouve plus d’intérêt. Vous ne pouvez pas vous nourrir de la camelote du monde, excusez mon langage, et ensuite aller vers les choses divines et dire : « Waouh, je profite des deux ». Non, c’est impossible. Si vous aimez ce que le monde peut vous offrir, vous direz malheureusement que ce qui est de Christ est ennuyeux, difficile, sans attrait. En réalité, ce qui peut vraiment satisfaire l’âme, c’est la nourriture que donne Christ, et non ce que donne l’ennemi de nos âmes, même si cela a bonne apparence.
Les jeunes gens avec Daniel ont refusé la nourriture du monde. Ils ne l’ont pas fait de manière arrogante et agressive. Daniel a simplement dit : « Puis-je avoir des légumes ? Et de l’eau ? » Il a été très poli. Parfois, on peut avoir de bonnes motivations mais les exprimer d’une mauvaise manière. Mais Daniel a été gentil et doux. Son responsable a eu peur. Alors Daniel a proposé : « Mettez-nous à l’épreuve pendant dix jours ». Quel a été le résultat de ces dix jours de légumes et d’eau ? Leurs visages étaient différents ; cela avait eu un impact. Si nous nous nourrissons du Christ, cela se verra. Mon visage brillera si nous partageons Christ.
Pourtant le Seigneur Jésus a dit : « Heureux serez-vous quand on dira du mal de vous ». Est-ce possible ?oui, parce que vous rendez témoignage de moi. Quand je jouis de Christ, mon visage ne va pas être sombre et rempli de tristesse. Le visage de Moïse rayonnait quand Il avait parlé avec l’Éternel. Pour nous, ce sera aussi visible, et la nourriture que nous mangeons se reflétera dans notre témoignage aux autres.
Notons que le processus d’éducation n’était pas instantané. C’est que le diable veut influencer la jeune génération. Il avait prévu trois ans d’éducation avec ce régime. C’est un processus lent qui prend du temps, quelque chose de très important. Cela aussi est démoniaque : éloigner les enfants de leurs parents. Le diable sait que les parents ont une bonne influence sur les enfants. Malheureusement, il peut aussi y avoir des jeunes vivant sous le même toit que leurs parents, et qui, en même temps, restent très éloignés les uns des autres. Cela aussi est un travail de l’ennemi. Il veut prendre la jeune génération, il veut la soustraire à l’influence spirituelle positive de leurs parents. Pourquoi ? Pour pouvoir éduquer, influencer, détruire leur vie.
Le résultat d’avoir tenu ferme ces dix jours quant à la nourriture, a préservé ces jeunes gens pendant les trois ans de leur éducation !
Le sixième changement a été celui des noms. Dans les Écritures, le nom équivaut à l’identité de la personne. Ils devaient se débarrasser de leurs noms hébreux parce que ce serait un tort de marcher dans les rues de Babylone — la confusion, où tout est accepté comme juste — en ayant un nom comme Daniel, qui signifie Dieu est juge ou Dieu est mon juge.
Que voudrait-on que Dieu juge ? Les gens disent que Dieu ne jugera personne, que tout le monde a raison, que toutes les religions mènent au paradis — et voilà quelqu’un qui porte un nom qui dit « non, il n’y a qu’un seul Dieu, et ce seul Dieu jugera tous ceux qui ne sont pas conformes à Sa norme divine ». C’était inacceptable, changez de nom !
Maintenant, comment cela s’applique à nous ? Nous avons une identité que le monde voudrait que nous cachions. On a l’exemple de Nicodème. À un moment donné de sa vie, seules deux personnes savaient qu’il était un disciple.
J’ai demandé à des jeunes de ma famille qui sont au lycée : « Est-ce que les gens dans votre classe savent que vous êtes chrétiens ? » Silence. L’un d’entre eux a donné une bonne réponse : « personne ne me l’a demandé ». — Joseph d’Arimathée était disciple de Christ en secret (Jean 19:38), mais seulement jusqu’à un certain point : jusqu’à ce qu’il ait vu la croix et la personne du Seigneur Jésus Christ et les souffrances qu’il a endurées parce qu’Il aimait Joseph.
L’une des raisons pour lesquelles on a parfois honte de témoigner de Christ est que je ne profite pas comme il faut de cette vie ; je ne vois pas Son sacrifice. Je ne médite pas assez sur Son sacrifice. Quand vous regardez la croix et que vous comprenez tout ce qu’Il a enduré, vous êtes alors appelé à dire dans votre entourage : « C’est l’Homme qui m’a sauvé. Il a pris le châtiment pour moi. Je ne veux pas avoir honte ». Joseph d’Arimathée est arrivé au moment où il s’est manifesté publiquement. Pour lui cela signifiait, peut-être, l’exclusion de la société dans laquelle il vivait. Pour nous aussi cela peut signifier l’ostracisme. Il était un homme riche, mais il a dit en quelque sorte : « Je veux le corps du Christ. Je veux m’identifier à mon Sauveur dans Sa mort. Je veux témoigner de Lui ».
Pierre a eu honte de témoigner du Seigneur Jésus Christ parce qu’il avait confiance en lui-même. Mais il y a eu un moment où, après avoir appris sa leçon, il a gagné des milliers de personnes. Il n’a pas eu peur de les appeler à se repentir, et le Seigneur a opéré. Nous pouvons être utilisés, chacun de nous, dans nos circonstances.
Mais nous avons besoin d’une chose. Suis-je disponible ? Ai-je envie de dire quelque chose de mon Seigneur aux gens qui m’entourent et dont je sais que, sans cette connaissance, ils périront ? Le diable veut que notre identité soit cachée. Il ne veut pas que nous brillions, il ne veut pas que nous parlions de Christ.
Pour terminer, j’aimerais juste dire que Daniel est un professeur de premier ordre. Comment a-t-il pu vivre à cette époque ? Il a pu s’adapter et vivre sous l’autorité de quatre empereurs, et a été capable, selon son livre, de donner son témoignage dans un monde où tout était contre Dieu, non pas avec de simples présidents, mais avec des rois cruels.
Et il a été capable, dans sa première prise de position, de dire : je veux me garder sans être souillé par le monde. C’était une ligne de démarcation claire ; c’était son premier désir. Il l’a décidé (arrêté) dans son cœur, comme s’il disait : Je ne veux pas être déterminé par ce que le monde me donne.
En même temps, il a eu de bons amis, il a les a certainement cherchés. Cela aussi est important, car pour être utile, il n’est pas suffisant que je me sépare des choses négatives de ce monde. Il avait des amis et a épanché son cœur avec eux, et non seulement cela, mais il a lui-même passé du temps en prière avec eux. Donc on a la combinaison de la séparation du monde, avec de bonnes relations, et avec la communion personnelle avec Christ.
Homme dépendant, il passait du temps à prier, trois fois par jour. On l’a menacé : arrête de prier ou tu mourras. Qu’a-t-il fait ? Il a continué. Mais il n’a pas seulement été un homme de prière. Il a eu la perspective glorieuse de la nation. Il a pu comprendre, par les Écritures et par révélation, quels étaient les plans de Dieu pour cette nation. Qu’en est-il de nous ? Quelle est notre perspective ? Attendons-nous le moment où le Christ Jésus sera glorifié par Dieu, qui Lui donnera toutes choses du ciel et de la terre ? Honneur à Lui. Attendons-nous ce moment ? Avons-nous le désir de faire partie de cette compagnie, de ce corps de témoins qui sera à côté de Lui et renforcera cette gloire dans l’avenir ?
Ce sont des choses concrètes pour nous aussi. En regardant la vie des hommes de foi de l’épître aux Hébreux, nous sommes encouragés par le fait qu’il est possible, dans une période de déclin, et même de déclin général, non pas d’être vaincu, mais d’être des vainqueurs, d’avoir cette grâce, de s’élever au-dessus de la situation générale, et de vivre une vie pour la gloire de Christ, et pour la bénédiction des personnes qui nous entourent.
Que le Seigneur Jésus Christ nous donne la grâce nécessaire pour regarder les hommes de foi, pour comprendre leurs lignes directrices, pour garder nos yeux sur Christ, et pour vivre des vies victorieuses, pour la gloire de Celui qui va bientôt venir nous chercher pour aller à la maison. Que Son nom soit glorifié et que nos cœurs battent pour Lui. Amen.