Gerrid Setzer
Im Glauben leben, 2024-6 p.9
1 - « Ne sois pas témoin, sans motif, contre ton prochain » Proverbes 24:28
2 - Le témoignage de Dieu et de Job
4.1 - [Contre les soupçons sans fondement]
4.2 - [Contre les soupçons malintentionnés]
4.3 - [Ne pas générer des racines d’amertume. Suivre l’exemple de Job épuré]
Les trois amis de Job croyaient que Job devait souffrir parce qu’il avait gravement péché. Pour étayer cela, les amis parlèrent en général de la ruine des impies — ce que Job était censé s’appliquer à lui-même. Parfois, ils lui parlaient directement et lui faisaient des reproches concrets. C’est Éliphaz qui le fit avec le plus de précision (Job 22:5-9). Il affirma que Job avait commis les péchés suivants :
• Prendre un gage sans raison
• Ôter les vêtements des pauvres
• Ne pas désaltérer les assoiffés
• Ne pas nourrir les affamés
• User de violence pour obtenir possession et considération
• Renvoyer les veuves les mains vides
• Enlever aux orphelins leurs moyens de subsistance.
Ces accusations étaient tout simplement fausses ! Car l’auteur (inconnu) du livre de Job a dit, par le Saint Esprit, quelque chose de tout différent quant à Job : « Cet homme était parfait et droit, craignant Dieu et se retirant du mal » (Job 1:1). Et Dieu témoigna deux fois dans le ciel devant l’assemblée des anges : « Il n’y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu et se retirant du mal » (Job 1:8; 2:3).
Job lui-même contredit également les reproches infondés de ses amis. Bien qu’il n’ait pas brillé par son humilité, il était pourtant honnête. Job parla de ce qu’il avait délivré l’orphelin et fait chanter de joie le cœur de la veuve. Il s’était engagé pour les faibles et n’avait pas abusé pour son profit de sa grande influence, mais avait plutôt arraché sa proie à l’injuste. Il s’était intensément occupé des pauvres, des veuves et des orphelins, les nourrissant et les habillant (Job 29:12-17; 31:16-22).
Éliphaz ne pouvait apporter aucune preuve de ses affirmations effrontées. Il venait d’une autre région que Job, et n’avait aucune connaissance de la vie quotidienne de son ami. Il ne s’appuyait sur aucun témoin fiable, mais simplement sur sa théorie selon laquelle Dieu n’envoie le malheur que sur les impies. Si Job avait perdu ses biens et que la mort eut frappé sa famille, alors cela devait être la juste rétribution pour ne pas avoir aidé autrui dans la détresse et avoir accepté leur mort avec indifférence. Oui, cela devait être ainsi !
Après qu’Éliphaz et ses amis aient formulé et défendu leur théorie avec véhémence, il n’y avait plus de retour en arrière pour eux. La discussion devait être gagnée, et il fallait que Job soit verbalement battu. L’idée de remettre en question leur théorie ne leur venait pas. Ils n’admettaient tout simplement pas l’idée qu’ils aient pu avoir jugé la situation de manière trop exclusive. Éliphaz tissa même un énorme réseau de mensonges pour rendre ses arguments plus percutants.
L’Écriture met en garde contre les « mauvais soupçons » (1 Timothée 6:4). Et combien on arrive vite à imputer à tort quelque chose à quelqu’un ! Un frère tombe gravement malade, ou une sœur subit un terrible accident, et déjà la question fait surface que cela pourrait être un coup frappé par Dieu à cause d’un péché non dévoilé. Lorsque des enfants suivent des chemins de propre volonté et de péché, on spécule rapidement sur les négligences dans la maison paternelle. Les parents ne se sont-ils pas rendus coupables du même péché que celui manifesté maintenant chez l’un de leurs enfants ? Lorsque plusieurs frères quittent une assemblée locale, ne suspecte-t-on pas souvent, comme par réflexe, que les frères du lieu ont dominé les autres et ont échoué dans leur service pastoral. Bien sûr cela peut être vrai, mais tant qu’il n’y a pas d’indications et de preuves claires, ce ne sont que de mauvais soupçons pour lesquels nous devrons rendre compte à Celui à qui nous avons affaire.
Parfois, des personnes qui ne sont pas aimables sont suspectées pour justifier un jugement négatif à leur égard, alors que ce jugement a déjà été formé, mais qu’on ne veut pas paraître comme quelqu’un qui classe autrui à tort. Tout cela n’est pas correct et très blessant pour la personne concernée. Il est donc compréhensible que Job, face aux tirades de ses amis, s’écrie : « Voici, je connais vos pensées, et vos plans contre moi pour me faire violence » (Job 21:27).
Nous devons donc nous garder soigneusement de conclusions indignes, de suppositions malveillantes et de déclarations irréfléchies qui peuvent mener à des conflits, à de l’amertume (Héb. 12:15) jusqu’à séparer de bons amis. Ceux qui ont eux-mêmes été victimes de soupçons peuvent prendre exemple sur le Job épuré, qui pria pour ses amis désarçonnés et redressés par Dieu, ouvrant ainsi la porte à une bénédiction abondante (Job 42:10).
« Ne parlez pas les uns contre les autres, frères » Jacques 4:11