Le jugement dans la vie du croyant et de l’Assemblée

Michael Vogelsang

Truth and Testimony 1996-9


1 - Le jugement substitutif de Christ

2 - Le jugement de soi

3 - Le jugement dans les voies gouvernementales de Dieu avec un croyant

4 - Le jugement de l’assemblée

5 - Le tribunal de Christ


Le jugement n’est-il pas un sujet très sérieux ? Oui, il l’est, et que le Seigneur nous en donne une impression profonde. Mais je voudrais montrer qu’il y a des aspects de ce sujet qui devraient réjouir nos cœurs et nous inciter à louer de plus en plus notre Dieu et notre Seigneur et Sauveur. La Bible distingue au moins cinq formes différentes de « jugement » qui ont un rapport avec le croyant. Voyons-les brièvement.


1 - Le jugement substitutif de Christ

Dès le début de notre méditation, nous trouvons quelque chose qui est une joie éternelle pour nos cœurs. Il existe un jugement que tout pécheur mérite : le châtiment éternel en enfer. Mais le croyant sait que ce châtiment ne l’atteindra jamais parce qu’un Autre a déjà porté le jugement à sa place. Pendant les trois heures de ténèbres sur la croix du Calvaire, notre Seigneur béni a porté tout le poids de la colère divine : « Toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi » (Ps. 42, 7b), mais « beaucoup d’eaux ne peuvent éteindre l’amour, et des fleuves ne le submergent pas » (C.d.C. 8:7). Et pourquoi a-t-Il pris tout cela sur Lui ? Oh, nos cœurs connaissent la réponse. C’était pour vous et pour moi. Il a porté le jugement de Dieu pour tous ceux qui sont venus à Lui comme leur Sauveur dans la repentance et la foi. Les paroles qu’un futur Résidu d’Israël prononcera peuvent certainement s’appliquer à nous : « Mais Il a été blessé pour nos transgressions, Il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur Lui, et par Ses meurtrissures nous sommes guéris » (Ésaïe 53:5).


2 - Le jugement de soi

Bien qu’il n’y ait pas de condamnation pour ceux qui sont en Christ (Rom. 8:1 ; Jean 3:18 ; Jean 5:24), cela ne signifie pas qu’il n’y a absolument plus de jugement dans la vie d’un croyant. Tant que nous marchons sur terre, il y a besoin de jugement au sens de châtiment ou de discipline. Et la première (et la meilleure) chose que Dieu attend de nous, c’est que nous le fassions nous-mêmes.

Le jugement de soi devrait être une caractéristique constante de la vie du croyant. En relation avec le repas du Seigneur (Cène), l’apôtre écrit aux Corinthiens : « Que chacun s’examine lui-même, et qu’il mange du pain et boive de la coupe » (1 Cor. 11:28). Cet examen de conscience n’est pas simplement l’affaire du samedi soir ou du dimanche matin. Au contraire, ce devrait être notre attitude constante de sonder nos cœurs, nos motivations et nos consciences en Sa présence. En écrivant ceci, l’auteur de cet article est pleinement conscient de ses propres lacunes à cet égard. Mais le jugement de soi est le seul moyen d’échapper à d’autres formes de châtiment divin.


3 - Le jugement dans les voies gouvernementales de Dieu avec un croyant

Les saints de Corinthe n’avaient pas toujours suivi les instructions de l’apôtre, ce qui signifie que certains d’entre eux avaient mangé et bu (à la Cène) de manière indigne. Le résultat est clairement énoncé par l’apôtre : « Car celui qui mange et qui boit indignement, mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps (= ne discernant pas le corps du Seigneur). C’est pourquoi parmi vous plusieurs sont faibles et malades, et qu’un grand nombre dorment » (1 Cor. 11:29-30).

Si nous manquons à nous juger nous-mêmes et à mettre notre conduite en accord avec la Parole de Dieu afin de « marcher dignement », alors Dieu notre Père doit nous discipliner dans Ses voies avec nous sur terre. Cela semble très sérieux — et ça l’est certainement — mais nous devrions nous réjouir que notre Père s’occupe de nous de cette manière. Cela prouve que nous sommes des fils. « Car celui que le Seigneur aime, Il le discipline, et Il fouette tout fils qu’Il agrée. Vous endurez des peines comme discipline : Dieu agit envers vous comme envers des fils ; car quel est le fils que le père ne discipline pas ? Mais si vous êtes sans la discipline à laquelle tous participent, vous êtes des bâtards et non pas des fils… mais Il nous discipline pour notre profit, afin que nous participions à Sa sainteté » (Héb. 12:6-10). L’expérience effective de la discipline divine est bien sûr quelque chose que nous n’aimons pas, mais l’auteur de l’épître aux Hébreux en était conscient et il dit : « Or, pour le moment, aucune discipline ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse ; mais plus tard elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle » (Héb. 12:11).

Il y a deux dangers quant à notre réaction vis-à-vis de la discipline divine dans nos vies : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne perds pas courage quand tu es repris par Lui » (Héb. 12:5).


Que le Seigneur nous donne à tous d’être exercés de la bonne manière par toutes les voies de Dieu envers nous.


4 - Le jugement de l’assemblée

Il y avait un mal non jugé du genre le plus grossier au milieu de l’assemblée de Corinthe, et l’apôtre a dû leur dire : « Car qu’ai-je à faire de juger ceux du dehors ? Vous, ne jugez-vous pas ceux du dedans ? Mais ceux du dehors, Dieu les juge. Ôtez donc le méchant du milieu de vous » (1 Cor. 5:12-13). S’il y a de la méchanceté ou du mal au sein d’une assemblée locale, la sainteté de Dieu exige que l’assemblée juge et mette dehors la personne méchante. La même chose est soulignée par le Seigneur Jésus Lui-même en Matthieu 18 : « En vérité Je vous dis que tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel… Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (18:18, 20).

Chaque fois que cette triste, grave et sainte nécessité se présente, et que les saints, réunis au Nom du Seigneur, ont le devoir de lier le péché à quelqu’un, alors ce jugement de l’assemblée est reconnu dans les cieux. Bien sûr, cela vaut aussi pour l’heureuse occasion de la restauration du pécheur, et du fait de délier le péché, qui s’ensuit dans le jugement de l’assemblée. Outre les exigences de la sainteté de Dieu, la restauration de celui qui est soumis à la discipline est le but d’un tel acte.

Il n’est pas nécessaire de mentionner qu’un acte de discipline reconnu au ciel est également reconnu par toutes les assemblées locales sur la terre. Celui qui a été mis à l’écart des saints à Corinthe était exclu de la communion à Éphèse, à Philippe et dans toutes les autres assemblées. Celui qui était reçu de nouveau (2 Cor. 2:6-8) était également reçu pour la fraction du pain dans toutes les autres localités. C’est toujours le modèle pour ceux qui sont rassemblés à Son Nom dans la communion les uns avec les autres.


5 - Le tribunal de Christ

« Car nous devons tous comparaître devant le tribunal de Christ » (2 Corinthiens 5:10). Nous avons commencé notre méditation en pensant au sacrifice du Seigneur Jésus. Et après quelques considérations stimulantes sur le jugement dans la vie d’un croyant, nous terminons maintenant avec une autre pensée, à la fois stimulante et encourageante.

Lorsque le croyant comparaîtra devant le tribunal de Christ, il ne sera pas jugé au sens de condamné. Cette question a été réglée au Calvaire. Mais il sera manifesté. Le croyant devrait se réjouir à l’idée qu’à ce moment-là, il verra — pour la première fois et entièrement — sa propre vie de la manière dont le Seigneur Jésus la voit. Et dans nos corps glorifiés, nous serons entièrement d’accord avec ce jugement. Tout cela nous conduira à l’adoration céleste éternelle.

La place manque ici pour s’étendre en détail sur ce sujet important du tribunal de Christ. Cependant, dans la liste qui suit je donne quelques ramifications du sujet, avec les références bibliques correspondantes. Cette énumération a pour but d’inciter le lecteur à une étude personnelle, ce qui sera certainement d’une grande valeur et d’une grande bénédiction.

1. Tous les hommes sans exception doivent comparaître devant le tribunal (2 Cor. 5:10 ; Eccl. 12:14).

2. Ce tribunal comporte trois « sessions » différentes :

a) 2 Cor. 5:10 ; Rom. 14:10

b) Matt. 25:31-33

c) Apoc. 20:11-12

3. C’est le tribunal de Dieu, en contraste avec un jugement humain (Rom. 14:11-12). Même le Serviteur parfait (Jésus) a remis Son œuvre à Son Dieu (Ésaïe 49:4).

4. Jésus Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, sera le juge (Jean 5:22, 27 ; Actes 10:42 ; 17:31 ; Rom. 2:16).

5. Les croyants n’y seront ni jugés ni condamnés (Jean 3:18 ; 1 Cor. 11:32 ; Rom. 8:1).

6. Ils y apparaîtront avec des corps glorifiés (2 Cor. 5:10).

7. La comparution des saints devant le tribunal aura lieu entre l’enlèvement et les noces de l’Agneau (Apoc. 19:7-8).

8. Toutes les actions y seront rétribuées (2 Cor. 5:10 ; 1 Cor. 3:13).

9. Nous devrons rendre compte de toutes nos paroles (Matt. 12:36).

10. Les conseils du cœur seront manifestés (1 Cor. 4:5).

11. Les choses cachées seront mises en lumière (1 Cor. 4:5 ; Rom. 2:16).

12. La fidélité dans le service sera récompensée (Matt. 25:21).

13. La position du croyant dans le royaume dépend du verdict au tribunal (Luc 19:17).

14. La fidélité personnelle actuelle se répercute sur la part collective future de l’église (Apoc. 19:8).

15. Chacun devra rendre compte de lui-même (Rom. 14:12).

16. Un serviteur peut perdre une récompense à cause de l’infidélité de ceux qu’il a contribué à amener au Sauveur (1 Jean 2:28 ; 2 Jean 8).

17. Il est possible de subir une perte au tribunal (1 Cor. 3:14-15 ; Apoc. 3:11).

18. La pensée du tribunal nous encourage à Lui être agréables (2 Cor. 5:9).

19. Marcher à la lumière du tribunal nous donnera une bonne conscience (1 Cor. 4:4 ; 1 Jean 2:28).

20. Parce que Christ sera le juge, nous accomplissons le ministère de la réconciliation (2 Cor. 5:11ss).

21. La vérité du tribunal nous fait respecter la liberté d’autrui en matière de liberté chrétienne (Rom. 14).


Les affirmations 1 à 4 concernent le Juge.

Les affirmations 5 à 7 parlent du croyant et du tribunal.

Les affirmations 8 à 17 parlent de ce qui se passe au tribunal.

Les déclarations 18 à 21 parlent du résultat actuel dans la vie du croyant lorsqu’il est occupé par la vérité du tribunal.