Hébreux 9:11-12 — Christ entré dans les lieux saints avec son propre sang ?

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Héb. 9:11-12 Ces verset donnent une image ou une figure de la propitiation faite par le sang de Christ. Il s'agit bien d'une image et non d'une action concrète, pour plusieurs raisons :

  • Le corps du Seigneur ressuscité était fait de chair et d'os (Luc 24:39) et non plus de chair et de sang
  • On voit mal le Seigneur recueillir son sang après sa mort pour aller ensuite, 40 jours plus tard, le présenter dans le ciel. En tous cas, ce serait un supposition étrange et sans fondement dans l'Écriture.
  • L'offrande du sang sur et devant le propitiatoire (c'est-à-dire dans "le lieu très-saint" ou "les lieux saints") selon Lév. 16:14-17 était faite pour faire propitiation pour le sacrificateur et pour sa maison et pour toute la congrégation d'Israël (16:17). Cette propitiation pour lui-même n'a pas eu lieu d'être faite pour le Seigneur Jésus. De plus, selon Héb. 7:27 et 10:10, la propitiation que le Seigneur Jésus a faite n'a pas été faite après Son ascension et Sa glorification au ciel, mais elle a été faite par Sa mort sur la croix, quand Il s'est offert en sacrifice = quand Il a offert Son corps en sacrifice. Elle n'a pas été faite a posteriori ni une seconde fois (elle a été faite "une fois pour toutes").
  • Ce qui vient d'être dit est en accord avec la lecture stricte et attentive de Héb. 9:11-12 d'où il apparait que «avec son propre sang» se rattache à «Christ étant venu» du début du v. 11, et non à «est entré dans les lieux saints» de la fin du v.12. Cette compréhension du texte est en accord avec 1 Jean 5:6.
  • Cependant on aime faire la liaison en Héb. 9:12 entre la propitiation et le fait d'entrer dans les lieux saints, car cela rappelle Lév. 16 et cela souligne bien le caractère général de la propitiation obtenue par le sang du Seigneur Jésus et le fait qu'elle a été acceptée par Dieu et qu'il y a ainsi un libre accès à la présence de Dieu dans les lieux saints = le ciel pour nous. Mais en Lév. 16 la propitiation n'était pas faite par la mort (l'égorgement) de la victime, mais elle était faite ensuite, séparément, par l'aspersion du sang, pour bien souligner tout ce qui avait besoin de bénéficier d'une propitiation (sacrificateur et sa maison et les lieux saints et la tente d'assignation et les fils d'Israël). Au contraire, dans le cas de l'oeuvre de Christ, le «c'est accompli» a pu être prononcé dès Sa mort en remettant Son esprit; et la propitiation a été obtenue déjà par le sacrifice du Seigneur Jésus, et c'était déjà une propitiation complète (sauf pour Lui-même).