Certains distinguent des spiritualités différentes, même dans le mouvement évangélique. Ils identifient ainsi un courant de sainteté, un courant animé d'un souci d'orthodoxie, un courant contemplatif, un courant charismatique, un courant de justice sociale. Constatant des forces et des faiblesses dans ces courants, ils voudraient construire un « équilibre communautaire dans une vraie unité » en créant des ponts entre courants .
Mais que faire pour plaire au Seigneur ? car c'est bien là l'essentiel de ce que nous avons à rechercher, comme disait l'apôtre Paul (Colossiens 1:9-10) : « Nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d'une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne oeuvre, et croissant par la connaissance de Dieu… » etc.
Faut-il constater ces courants humains, essayer de faire avec, en gommant les divergences ou en construisant des ponts ? Il est clair que pour connaître la volonté du Seigneur et lui plaire à tous égards, il faut rechercher dans la Parole de Dieu quel est le chemin du chrétien et de l'église ou assemblée. Cette Parole enseigne-t-elle des spiritualités différentes ?
La sainteté n'est elle pas plus qu'un courant particulier, qu'une spiritualité particulière ? L'Écriture nous dit : « Poursuivez… la sainteté, sans laquelle nul ne verra le Seigneur » (Héb. 12:14). Tous les chrétiens sont responsables de le faire. Peut-on imiter l'apôtre Paul (1 Cor. 4:16; 11:1; Phil. 3:17; etc.), imiter le Seigneur (1 Cor. 11:1), imiter Dieu (Éph. 5:1) sans sainteté ?
L'orthodoxie est le « sain enseignement » ou « saine doctrine » qu'au temps de la fin les gens abandonnent au profit des fables (2 Tim. 4:3-4). Il y a un connaissance faussement ainsi nommée, dont certains font profession, et ils s'écartent ainsi de la foi (1 Tim. 6:21). L'apôtre Pierre met fortement en garde contre les faux docteurs (2 Pierre 2). Il y a le grand danger d'être ballotés et emportés ça et là par tout vent de doctrine (Éph. 4:14), et c'est le but des ministères chrétiens d'y remédier. C'est pourquoi ce qu'il faut propager avec insistance, c'est la Parole de Dieu, selon l'adjuration solennelle de l'apôtre Paul (2 Tim. 4:1-2), et cela est dit à Timothée juste après que Paul ait noté comme première qualité de Timothée le fait d'avoir pleinement compris la doctrine de Paul (2 Tim. 3:10), ce qui est bien la vraie orthodoxie. On voit bien que l'orthodoxie est une vertu importante de tous les chrétiens, spécialement dans les temps fâcheux de la fin (début de 2 Tim.3).
Être contemplatifs ? En 2 Cor. 3:18 nous lisons : « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit ». Mais le verset suivant dit « c'est pourquoi ayant ce ministère comme ayant obtenu miséricorde, nous ne nous lassons point ». Cette activité de méditation et d'adoration nourrissait la vie intérieure et était la source d'une activité d'autant plus ardente dans le ministère chrétien, lequel est justement le sujet principal de cette deuxième épître aux Corinthiens. On trouve aussi la communion avec Dieu le Père et le Seigneur Jésus (1 Cor. 1:9; 2 Cor. 13:13; Phil. 3:10; 1 Jean 1:3,6), ce que l'apôtre Jean appelle aussi « Dieu demeure en nous et nous en Lui », mais cette communion à laquelle nous sommes tous appelés (1 Cor. 1:9 et 1 Jean 3:3) ne se dissociait pas du service chrétien fidèle comme le montre la troisième épître de Jean. Il ne faut pas confondre la vraie contemplation avec le mysticisme, dangereux parce qu'il est une contrefaçon. — On voit donc que tout chrétien doit être un contemplatif, mais pas contemplatif de n'importe quoi : contemplatif de Christ et des gloires de Christ.
Être charismatiques ? Tout chrétien doit marcher par l'Esprit (Gal. 5:15,25), mais beaucoup confondent les pensées de Dieu avec les pensées de l'homme, et les manifestations spirituelles de Dieu avec celles qui ne sont pas de Lui. Le subjectivisme et l'arbitraire ne sont pas non plus de l'Esprit de Dieu. L'Esprit de Dieu ne peut pas agir contrairement à la Parole de Dieu (écrite, la Bible).
Travailler à la justice sociale ? Bien sûr, Dieu est juste, et le royaume de Dieu est justice et paix et joie (Rom. 14:17), mais dans l'Esprit Saint ! Or le monde est opposé à Dieu (1 Jean 2:15-17; Jacques 4:4), et est conduit par le « chef de ce monde » ou « chef de l'autorité de l'air » (Jean 14:30; Éph. 2:2), c'est-à-dire Satan. Ne pensons pas qu'un monde pareil va progresser vers une justice selon Dieu. — On trouve la bienfaisance exercée à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament (l'apôtre Paul faisait des collectes pour les pauvres en Judée ; Hébreux 13:16 exhorte directement à la bienfaisance en faisant part de nos biens, et également Gal. 6:10; voir Actes 20:35; 2 Cor. 8 et 9; Éph. 4:28; 1 Tim. 6:18). Tous ces passages incitent le croyant, de manière normale individuellement ou collectivement, à avoir égard aux pauvres et aux besoins divers qu'il rencontre. L'activité spirituelle ne fait pas oublier les besoins matériels, mais tout cela n'est pas un travail orienté dans le sens de la justice sociale dans un monde ennemi de Dieu.
Retenons que la Parole de Dieu ne nous présente pas des courants différents s'accordant plus ou moins les uns aux autres et qui devraient travailler à s'entendre. Il y a la marche qui plait au Seigneur à tous égards, voilà ce qui est demandé à tous les chrétiens. La sainteté, l'orthodoxie, la contemplation des gloires du Seigneur et la communion avec Lui, la marche par l'Esprit et les égards pour les pauvres, font partie de tous les caractères ou vertus requis de tous les chrétiens, et il est néfaste de constituer un courant spécial dédié à l'une de ces vertus plutôt qu'à une autre. — Certes il y a des dons de grâce (ministères) différents, mais ceux-ci sont là justement pour affermir les croyants dans la manifestation de toutes les vertus chrétiennes, ce qui est appelé le perfectionnement des saints, l'objectif étant de parvenir « tous à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (Éph. 4:12-13).
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