Rassemblements virtuels
Ernst-August Bremicker [ajouts bibliquest entre crochets]
Chers frères et sœurs
J’aimerais partager avec prudence avec vous quelques réflexions,
et poursuivre en partie ce que j’ai déjà dit.
- 1. Tout
d’abord, nous devons accepter la situation actuelle comme venant de la main du
Seigneur. Il s’adresse aux hommes dans leur ensemble, Il s’adresse en même temps
à nous — personnellement (qu’est-ce que le Seigneur veut ME dire) et
collectivement (qu’est-ce que le Seigneur veut NOUS dire). La lettre du frère X.
m’a fait beaucoup réfléchir, mais l’époque n’est pas comparable ; elle était
incomparablement plus difficile qu’aujourd’hui [interdiction des assemblées par
Hitler en 1937]. Néanmoins, nous devons prendre le temps de réfléchir calmement
à ce que le Seigneur veut nous dire.
- 2. Deuxièmement,
continuer comme avant n’est ni une bonne solution ni même possible. Les
réunions en tant qu’assemblée (comme nous avons eu l’habitude jusqu’ici) ne
sont plus autorisées. Cela a apporté un changement décisif. Nous devons l’accepter
de la part du Seigneur et nous demander pourquoi il en est ainsi (voir point
1). Toutes formes d’activisme et de fébrilité ne sont certainement pas bonnes (Ésa.
30:15 : « C'est en revenant et en vous tenant en repos que vous serez
sauvés ; dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force »).
- 3. Troisièmement,
même s’il n’y a pour le moment aucune réunion de l’assemblée locale, ce n’est
pas pour autant que l’assemblée locale a cessé d’exister. Non, elle subsiste.
Pour les frères qui portent la responsabilité, l’invitation à paître le
troupeau de Dieu continue à s’appliquer (c’est-à-dire celle de faire la tâche
que fait un berger). Cela s’applique également — et peut-être même davantage — dans
les moments où nous ne pouvons pas nous voir régulièrement en personne. Et l’exhortation
de Paul s’applique encore à tous : « Exhortez-vous (ou :
encouragez-vous) l’un l’autre et édifiez-vous l’un l’autre, comme aussi vous le
faites » (1 Thes. 5:11). Justement dans le temps présent, il y a « les
dispersés » et les solitaires. Justement dans le temps présent, il y a lieu
de se soucier les uns des autres. Les possibilités pour le faire ne manquent
pas. Pourquoi ne pas décrocher son téléphone et appeler un frère ou une sœur ?
Un mot de réconfort et d’encouragement — cela fait du bien ! « Une
parole dite en son temps, combien elle est bonne » (Prov. 15:23). Essayez
donc un peu ; vous ferez de belles expériences.
- 4. Quatrièmement,
le ministère pastoral comprend également le soin spirituel envers le peuple de
Dieu. Bien sûr, à cet égard chacun est d’abord responsable pour soi-même, mais
il me semble que les frères responsables (ceux qui font le service des anciens)
ont spécialement cette charge. Nous ne pouvons pas simplement laisser courir
les « brebis ». Ce serait plus que de la négligence. Le Seigneur ne
fait pas cela non plus (je recommande de lire tranquillement Ézéchiel 34:11-16.
Nous y trouverons l’exemple du Seigneur que nous devons suivre). Une
possibilité (parmi d’autres) est offerte avec les réunions virtuelles. Chaque assemblée
doit se décider pour elle-même à ce sujet. Nous ici sur place (à Volmarstein), nous
avons déjà fait de très bonnes expériences à cet égard. Une rencontre virtuelle
ne remplace jamais complètement une réunion d’assemblée. Elle ne peut être qu’un
pis-aller — si tant est que ce soit réellement une solution de replis. Ce qui est
le plus douloureux, c’est qu’on ne puisse pas rompre le pain. Et cependant c’est
une possibilité de louer le Seigneur ensemble, de Le prier et de parler sur Sa
Parole (« Aller à la réunion » fonctionne très bien pour nous. Les
frères qui s’expriment doivent simplement être disciplinés — accessoirement nous
apprenons par-là à nous attendre davantage les uns les autres …).
- Chaque crise est un danger et l’ennemi voudrait tout faire pour
nous dissocier maintenant (et même plus). Nous prions pour que cela n’arrive
pas.
- Chaque crise est en même temps une opportunité : nous devons de nouveau prendre position, être nouvellement reconnaissants
pour ce que nous avons eu pendant de nombreuses années (étions-nous reconnaissants
pour cela ?) Nous avons l’occasion de nous resserrer et de nous encourager
mutuellement.
De nombreuses questions restent sans réponse : nous les partageons
avec le Seigneur et échangeons les uns avec les autres à leur sujet. Nous avons
des sentiments différents et nous devons les respecter. Un verset a pris beaucoup
d’importance pour moi ces derniers jours. À la fin du livre d’Esther, Mardochée
dit : « Car Mardochée, le Juif, fut le second après le roi Assuérus,
et il fut grand parmi les Juifs et agréable à la multitude de ses frères,
cherchant le bien de son peuple et parlant pour la paix de toute sa race »
(Esther 10:3). Cela parle d’abord de notre Seigneur. En même temps, c’est un
défi pour nous : sommes-nous de ceux qui, en ce moment même, recherchent
le bien du peuple de Dieu et parlent pour sa paix ?
Salutations cordiales
Ernst-August