Bremicker Ernst-August [ajouts bibliquest entre crochets]
Truth & Testimony 2020-3 p. 98
Table des matières :
1 - [Ce que fit Anne, mère de Samuel]
2 - [Responsabilité des parents]
2.1 - [Premier objectif, amener les enfants au Seigneur Jésus]
2.2 - [Deuxième objectif : que les enfants demeurent avec Lui]
2.3 - [Troisième objectif : que les enfants servent le Seigneur]
2.4 - [Responsabilité qui accompagne la grâce]
3 - [Motifs profonds et réponse divine]
Comme beaucoup d’hommes pieux dans l’Écriture, Samuel fut grandement béni par le fait d’avoir eu une mère pieuse et dévouée. Sa naissance et ses jeunes années sont rapportées en 1 Samuel 1 et 2.
Sa mère Anne avait demandé d’avoir un fils, et Dieu lui accorda sa requête. Elle lui donna le nom de Samuel qui signifie « demandé à Dieu » ou « entendu de Dieu ». Les deux choses étaient vraies. Elle demanda à son sujet, et Dieu entendit sa prière et y répondit (1 Sam. 1:9-20). En outre, sa haute estime de la valeur de la prière fervente fut transmise à son fils. Samuel fut un homme de prières, comme on le voit dans les occasions où il a intercédé pour Israël (par exemple 7:5).
Dans sa prière, Anne promit de donner son fils en retour à Dieu (1:11). Cependant jusqu’à ce qu’il ait grandi et fut sevré, elle le garda avec elle. Alors elle accomplit sa promesse et l’apporta à Éli qui, à cette époque, était sacrificateur pour Israël à Silo. C’est là que Samuel allait paraitre devant l’Éternel et y demeurer pour toujours (1 Sam. 1:22).
En rapport avec ce récit, mon intention est de présenter au lecteur quelques brèves pensées sur la manière d’éduquer nos enfants dans une atmosphère chrétienne avant de les « lâcher » à l’extérieur. À cet égard, Anne est un bon exemple non seulement pour les mères, mais aussi pour les pères et pour tous ceux qui ont à s’occuper d’enfants et de jeunes gens.
Le désir de Anne était d’amener Samuel à la maison de Dieu à Silo. C’est là qu’il devait paraitre devant Dieu. Et non seulement cela, mais il devait également y habiter et y servir. Dieu exauça sa requête. Samuel devint l’un des grands serviteurs de l’Éternel. Déjà comme jeune garçon, il commença à adorer Dieu (la forme la plus haute du service) et à Le servir en assistant Éli (1 Sam. 1:28 ; 2:11 ; 3:1). Plus tard il devint prophète et Dieu parla à Son peuple terrestre par son moyen.
Le Nouveau Testament nous instruit quant à notre responsabilité d’élever nos enfants (de les éduquer) dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur (Éph. 6:4). Si cette exhortation est donnée spécialement aux pères qui ont la première responsabilité dans ce domaine, le principe s’applique aussi bien aux mères. À la fois le père et la mère ont à prendre soin de leurs enfants, et partagent la responsabilité de leur éducation.
Il y a toute une série d’objectifs dans l’éducation des enfants et des jeunes gens. Bien sûr cela comprend l’instruction et les orientations dans divers domaines qui les aideront pour le reste de leur vie. Cependant en tant que parents chrétiens, il faut inclure quelque chose de plus important. Comme dans le cas de Anne qui désirait que Samuel paraisse devant l’Éternel, le principal objectif de cette éducation des enfants par des croyants est de les amener au Seigneur Jésus. Quand Il était sur la terre, le Seigneur Jésus a dit : « Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car à de tels est le royaume des cieux » (Matt. 19:14). C’est donc un privilège d’amener les enfants à Jésus de telle sorte qu’ils arrivent à Le connaître aussi tôt que possible. Cependant il y a là aussi un défi. Suivons l’exemple d’Anne et soyons un encouragement pour nos enfants à avoir confiance dans le Seigneur, — plutôt que de les en dissuader en aucune manière.
Il y a ensuite un second objectif lié de près au premier : que nos enfants demeurent avec Lui — qu’ils se tiennent en communion pratique avec Lui et qu’ils croissent dans la connaissance de Sa personne. Nous pouvons être sûrs que Anne pratiquait continuellement la prière (ch. 1) et l’adoration (ch. 2) tandis qu’elle élevait Samuel. C’était une bonne chose. On a toute raison de penser qu’elle a aussi partagé la Parole de Dieu avec lui, tout au moins ce qui en était révélé à l’époque. C’est une bonne chose d’aider nos enfants dans ces activités, de sorte que cela fasse partie de leur vie quotidienne ordinaire.
Troisièmement, nous avons à chercher à ce que nos enfants servent le Seigneur comme Samuel L’a servi. À cet égard aussi, il est probable que Anne a donné un bon exemple à Samuel. L’adoration de Dieu et Son service à d’autres égards seront appris par nos enfants non pas tant dans les réunions, mais dans nos maisons et dans les arrangements de la famille. Est-ce que nous leur enseignons à jouir de la présence de Dieu avec des cœurs reconnaissants et qui adorent ? Est-ce que nous les enseignons à être utiles au Maître chaque fois qu’Il les appelle ? Et par-dessus tout : sommes-nous de bons exemples ?
Le désir de Anne concernant Samuel fut exaucé, et sa fidélité dans la manière dont elle l’éduqua fut récompensée par Dieu. « Et le jeune garçon Samuel allait grandissant, agréable à l’Éternel et aux hommes » (1 Sam. 2:26). « Et le jeune garçon Samuel servait l’Éternel devant Éli » (1 Sam. 3:1).
Il y a aussi à apprendre de quatre
autres aspects de la
conduite de Anne pour élever son fils. Si c’est une pure grâce de Dieu que
Samuel devint ce qu’il a été, Anne reconnut le côté de sa responsabilité
humaine qui va de pair avec la grâce de Dieu. Elle ne s’est pas reposée sur la
grâce de Dieu pour s’en servir comme d’une excuse de ne pas accomplir sa responsabilité
en rapport avec l’héritage que Dieu lui avait donné.
En premier lieu elle a pris soin du jeune garçon en l’allaitant (1:23). Appliquant cela spirituellement, nous devons fournir à nos enfants de la nourriture spirituelle pour leurs âmes. Il n’est jamais trop tôt pour nourrir nos enfants d’une telle nourriture, qui est « le pur lait intellectuel » de la Parole de Dieu (1 Pierre 2:2 ; 1:25). Quand ils sont encore jeunes, nous leur en faisons la lecture. Quand ils commencent à aller à l’école, nous les aidons à lire et à comprendre par eux-mêmes. Bien sûr nous respecterons l’âge et le caractère de l’enfant. Nous ne leur donnerons pas une nourriture qui ne convient pas, nous ne leur donnerons pas trop ni trop peu. La qualité et la quantité seront équilibrées de manière à ce qu’ils croissent spirituellement. Ainsi le lait maternel est quelque chose qui est formé au préalable et au sein de la mère. Dans le domaine spirituel, il n’y a pas ce qui correspond à la « restauration rapide » (fast food) ou au « prêt à emporter ». Nos enfants ne seront bénis que si nous leur donnons quelque chose qui a été produit et pratiqué par nous-mêmes et dont nous avons fait nous-mêmes l’expérience.
Secondement Anne a sevré son fils (1 Sam. 1:23). Les enfants ne peuvent pas se contenter à perpétuité de la nourriture spirituelle venant de leurs parents. Nous avons à les « sevrer ». Ils ont besoin d’apprendre à se tenir debout sur leurs deux pieds, et à se nourrir spirituellement eux-mêmes. Ils ont besoin de construire leur propre relation étroite avec le Seigneur Jésus. Bien sûr le sevrage spirituel est un processus qui peut prendre du temps. Il est bon de passer du temps avec nos enfants tandis qu’ils apprennent à être autonomes dans ces domaines.
Ceci amène à un troisième point : Anne accompagna son fils quand le jour fut venu de quitter la maison paternelle et d’aller à Silo (1:24). En tant que parents nous ne devons pas abandonner spirituellement nos enfants à certains points de la vie et nous attendre à ce qu’ils soient directement autonomes spirituellement. Bien plutôt nous devons les « accompagner » là où c’est nécessaire pour les aider à croître dans la grâce et dans la connaissance du Seigneur Jésus (2 Pierre 3:18). Nous devons aussi le faire quand ils débutent quelque chose de nouveau dans leur vie naturelle (par exemple l’école ou l’université). En plus de garder un œil d’amour sur eux, nous pouvons les « accompagner » du point de vue spirituel en priant avec eux sur les problèmes particuliers auxquels ils sont confrontés, et en discutant les questions qu’ils peuvent avoir au sujet de la Parole de Dieu, etc.
Finalement Anne lâcha Samuel quand elle le laissa avec Éli. Nous pouvons imaginer que ce ne fut pas chose facile pour Anne de laisser à Silo son garçon qu’elle aimait tant. Cependant elle savait que c’était selon la volonté de Dieu et selon Sa propre promesse. Les enfants sont un don merveilleux de la grâce de la part du Seigneur, mais dans une certaine mesure ils ne sont que « prêtés ». Ce serait égoïste de vouloir les garder pour nous-mêmes. Ils appartiennent au Seigneur. Si le Seigneur désire s’en servir pour Lui, nous devons l’estimer comme un privilège de les Lui donner. Certains d’entre nous savent par expérience que ce n’est pas toujours facile. Cependant, c’est en définitive un privilège béni d’être capable de le faire.
Bien sûr, Anne n’a pas oublié Samuel. Elle le visitait chaque année, lui apportant une robe qui montrait qu’elle restait attentive à son bien-être et à son apparence. Comme parents nous devons toujours nous soucier du bien-être spirituel de nos enfants et de leur témoignage. Où qu’ils soient, nous pouvons prier pour eux.
Tout ce que Anne fit en élevant Samuel fut fait par amour : amour pour Dieu, et amour pour son fils. Elle désira que son fils serve l’Éternel, et elle le fit avec un zèle et un renoncement garantissant qu’elle exécutait sa promesse faite à Dieu concernant Samuel. Le résultat fut que cette mère pieuse et dévouée eut un fils pieux et dévoué.