Christian Briem
Extrait de Mit Gott in der Wüste - Exode 15 à 17.
Traduit dans « Avec Dieu dans le désert —Exode 15 à 17 » p. 106-124
édité par EBLC, La Foge C,
1816 Chailly-Montreux, Suisse, 2005
Table des matières :
5 - Satan — écrasé sous nos pieds
En relation avec les murmures des fils d’Israël dans le désert,
trois types importants nous sont donnés en Exode 16 et 17. La manne
parle
de Christ devenu chair ; le rocher
frappé dirige nos regards sur
Christ crucifié ; et dans l’eau
qui jaillit du rocher frappé, nous
voyons le Saint Esprit. On ne peut pas inverser l’ordre de ces trois types sans
détruire l’image tout entière.
Effectivement, la précision avec laquelle les types de l’Ancien
Testament présentent déjà souvent des vérités chrétiennes du Nouveau Testament
est frappante. Même l’ordre des événements
n’est la plupart du temps pas
sans importance. Une telle impression est encore renforcée quand nous en
arrivons au second paragraphe d’Exode 17 et y découvrons un quatrième
élément : À Rephidim, après avoir bu l’eau vive,
le peuple de Dieu se trouve immédiatement engagé dans le combat contre les
ennemis.
« Et Amalek vint, et combattit contre Israël, à Rephidim. Et Moïse dit à Josué : Choisis-nous des hommes, et sors, combats contre Amalek ; demain je me tiendrai sur le sommet de la colline, la verge de Dieu dans ma main. Et Josué fit comme Moïse lui avait dit, pour combattre contre Amalek ; et Moïse, Aaron, et Hur montèrent au sommet de la colline » (Ex. 17:8-10).
Lorsque Dieu donna la manne à son peuple terrestre, le sabbat
fut introduit : Christ amène l’âme au repos, il conduit son peuple au
repos éternel de Dieu. Mais après avoir bu « le breuvage spirituel »
et avoir ainsi été fortifié, le peuple se trouve, comme conséquence immédiate,
engagé dans le combat
contre l’ennemi.
Eh bien, c’est précisément ce que nous avons à apprendre ici,
mais que nous avons parfois de la peine à réaliser. Comme rachetés, lorsque
nous avons été délivrés de la servitude de Satan et nous trouvons dès lors du
côté de Christ, nous nous trouvons immédiatement engagés dans le combat. Il se
peut que nous nous y soyons aussi peu attendus que les fils d’Israël autrefois
y étaient préparés. Lorsqu’ils avaient été délivrés de
la puissance du Pharaon par le bras fort de l’Éternel et avaient traversé la
mer Rouge, ils ont pu penser qu’ils allaient entrer tout de suite dans le pays
promis et jouir de son lait et de son miel (comp. Ex.
3:8). Mais au lieu de cela, ils se sont retrouvés dans le désert et confrontés,
après avoir été fortifiés par la manne et l’eau du rocher, à un ennemi puissant
— Amalek et son peuple. Certes, Dieu les avait amenés
à lui
; il leur dit en effet un peu plus tard : « Vous
avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes
d’aigle, et vous ai amenés à moi
» (Ex. 19:4). Combien ce « à
moi » est précieux ! Et cependant, quant à leurs circonstances
extérieures et à leurs expériences, ils étaient toujours dans le désert avec
toutes ses privations et tous ses dangers.
Pour nous, bien-aimés, il n’en va pas autrement. Nous sommes rachetés par la grâce, nous avons été amenés en fait « à Dieu » ; mais il n’en demeure pas moins que nous nous trouvons aussi dans le désert. Toutefois, à cela s’ajoute quelque chose que nous n’avons pas connu au début. Par la réception du Saint Esprit en vertu de l’œuvre accomplie de Christ, nous n’avons pas seulement été fortifiés et rafraîchis afin de poursuivre notre chemin, mais nous avons aussi été rendus capables de combattre contre l’adversaire de Dieu. Nous ne connaissions pas une telle lutte quand nous étions encore en « Égypte » et sous la puissance de Satan.
Or, il est un point qui nous surprend souvent : Dieu ne
nous épargne pas
ce combat, le combat chrétien ! Au contraire, il
permet à « Amalek » de venir et de nous
résister, de sorte que nous nous voyons contraints de nous battre contre lui.
Nous entendons, nous aussi, l’ordre de Dieu : « Combats contre Amalek ! » Et il ne s’agit pas là seulement
d’expériences personnelles, mais nous le constatons aussi dans l’histoire de l’Assemblée de Dieu. Le
combat des premiers chrétiens contre les puissances du mal a commencé peu après
le don du Saint Esprit au jour de la Pentecôte et la constitution de
l’Assemblée.
Naturellement toute une série de questions surgissent en relation avec notre « combat contre Amalek ». Il convient d’y répondre si nous voulons tirer profit du passage qui est placé devant nous. Quel ennemi « Amalek » représente-t-il pour nous aujourd’hui ? Pourquoi Dieu permet-il ce combat pour son peuple ? En quoi consiste le combat contre « Amalek » et comment est-il mené ? De quelles ressources disposons-nous pour le livrer ? Combien de temps dure-t-il ? Les versets 8 à 10 de notre chapitre 17 nous permettent, me semble-t-il, de trouver la réponse que la parole de Dieu donne à ces questions.
Plusieurs
ont cru devoir discerner en « Amalek » la chair
, le péché qui habite en nous. Une telle pensée n’est certes
pas à rejeter sans hésitation, comme si la chair n’avait absolument rien à
faire avec « Amalek ». Mais elle paraît un
peu trop étroite, trop unilatérale. Dans le Nouveau Testament, Dieu ne nous
demande pas non plus directement de combattre contre la chair en nous, contre
le péché comme nature. Au contraire, nous devons nous tenir nous-mêmes pour
« morts au péché » (Rom. 6:11). « Or ceux qui sont du Christ ont
crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Gal. 5:24). En
revanche, nous devons « faire mourir » par la puissance de l’Esprit
les « actions du corps » (Rom. 8:13). Mais nous ne combattons pas contre le péché en nous.
Si toutefois il a porté des fruits et produit des « actions », nous sommes
tenus de les condamner sans ménagement devant Dieu dans le jugement de
nous-mêmes. Le verset 4 de Hébreux 12, dans
lequel nous lisons que les croyants d’entre les Juifs n’avaient « pas
encore résisté jusqu’au sang en
combattant contre le péché
»
ne contredit nullement
ce qui vient d’être avancé ; en effet, il est question ici d’un combat
contre le péché venant de l’extérieur, donc de persécutions, qu’ils enduraient
de la part de personnes leur étant opposées, et qui pouvaient aller jusqu’à la
mort.
Amalek était un ennemi déclaré des Israélites, il cherchait à arrêter le peuple dans sa progression à travers le désert et, si possible, à l’anéantir. Les autres ennemis d’Israël n’étaient pas moins dangereux, mais leurs méthodes de combat portaient un caractère différent. Les Philistins procédaient avec politique, les Jébusiens se distinguaient par leur bravoure. Au contraire, les Amalékites menaient leur combat d’une manière abjecte. Dieu ne voulait pas que cela tombe dans l’oubli : « Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek, en chemin, quand vous sortiez d’Égypte : comment il te rencontra dans le chemin, et tomba en queue sur toi, sur tous les faibles qui se traînaient après toi, lorsque tu étais las et harassé, et ne craignit pas Dieu » (Deut. 25:17, 18). « Ainsi dit l’Éternel des armées : J’ai considéré ce qu’Amalek a fait à Israël, comment il se plaça contre lui sur le chemin quand il montait d’Égypte » (1 Sam. 15:2).
Nous trompons-nous en voyant en « Amalek » une image de Satan lui-même et de sa puissance, par laquelle il cherche à arrêter aujourd’hui le peuple de Dieu dans son chemin au travers du désert et à lui faire du tort ? Certes, il ne peut pas nous replacer dans la servitude en « Égypte », sous sa puissance, mais il peut nous frapper et nous blesser de manière sensible. À cet effet, il se sert de tous les moyens possibles, du monde autour de nous et en particulier de la chair en nous, sa fidèle alliée « derrière les fortifications ». Combien les ruses d’« Amalek » sont redoutables ! Il nous attaque précisément lorsque nous sommes faibles, las et harassés ; il nous éprouvera justement quand, comme Israël à Rephidim, nous avons péché et sommes ainsi d’autant plus vulnérables ! Chers amis, soyons-en conscients : En cédant à nos convoitises charnelles, au lieu de porter sur elles l’arrêt de mort de Dieu, nous ne combattons pas contre « Amalek », mais nous nous livrons à lui. Satan cherchera toujours à introduire des principes charnels, mondains, dans notre vie. De cette manière, il nous affaiblit et nous empêche de faire des progrès dans le chemin de la foi.
Résumons brièvement ce qui vient d’être dit : Le combat propre du chrétien n’est pas dirigé contre la chair, mais contre Satan qui se sert de la chair. Nous ne sommes capables de combattre « Amalek » par la puissance de l’Esprit habitant en nous que quand nous réalisons notre mort avec Christ au péché. Soulignons encore que nous ne combattons pas non plus contre nos semblables ou même contre des frères. Satan peut évidemment utiliser comme instruments des hommes ou des frères (Matt. 16:23), mais nous ne combattons pas contre eux.
Le combat
contre « Amalek » n’a pas lieu dans les
lieux célestes (comp. Éph.
6:l0 et suiv.) : il se déroule dans le désert (Satan exerce son pouvoir
dans différentes sphères), mais reste cependant le combat de Dieu
.
Il le livre contre
l’adversaire, mais il le fait par son peuple. Voilà ce qui lui confère un
caractère si élevé à nos yeux, et nous donne aussi le courage de le mener.
C’est bien le combat de Dieu
, dans lequel il veut se glorifier. En même
temps, nous apprenons également ici pourquoi il doit être livré : Dieu
veut enlever à Satan du « terrain » dans ce monde, et cela, par notre
moyen. Aussi devons-nous non seulement ne pas être battus
par « Amalek »,
mais encore gagner
du
terrain sur lui.
D’une part, cela peut se réaliser en amenant des hommes à Christ par la prédication de l’Évangile. Le monde gît dans les ténèbres. Pourtant, la vraie lumière luit déjà, et avec chaque âme qui est conduite des ténèbres à la lumière, « les ténèbres s’en vont » (1 Jean 2:8). — Quelle pensée réjouissante !
Mais d’autre part, dans la sphère individuelle de chaque chrétien, il existe aussi de nombreuses possibilités de gagner du terrain sur Satan. Pensons un peu à la lumière et aux ténèbres. Par le moyen de l’ignorance, Satan s’efforce toujours de maintenir l’âme loin de la lumière divine. Il le fait pour nous croyants également. Combien de recoins de notre cœur restent encore fermés au Seigneur !
Le diable a intérêt à ce que cela demeure ainsi. Nous connaissons souvent si peu les pensées et la volonté de Dieu ! Pour nous aussi, « les ténèbres s’en vont » dans la mesure où nous laissons l’Esprit de Dieu agir en nous et croissons dans la connaissance de Dieu et de notre Seigneur Jésus. Les progrès dans la sanctification pratique, la consécration à Dieu, l’amour pour les frères, la patience et la persévérance constituent un « gain de terrain » sur l’adversaire et une victoire sur celui qui veut empêcher la manifestation de telles vertus.
Cependant,
cela signifie qu’il faut combattre, chaque pouce doit être gagné. Il s’agit
certes du combat de l’Éternel, mais nous
devons le mener. Il est
en ce point fondamentalement différent du combat de l’Éternel au chapitre 14.
Dans ce passage, c’est lui
qui a
anéanti le Pharaon et toute son armée — une image merveilleuse de la
rédemption. Cette œuvre, il l’a accomplie tout seul, de sorte que Moïse a pu
dire au peuple : « Tenez-vous là, et voyez la délivrance de
l’Éternel, qu’il opérera pour vous aujourd’hui ; car les Égyptiens que
vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus, à jamais. L’Éternel combattra
pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles » (Ex. 14:13, 14).
Dans le combat contre « Amalek », en revanche, nous devons combattre ; à cet égard, rien ne nous tombe du ciel. Un ennemi puissant veut nous empêcher d’avancer, et par nos propres forces, nous ne pouvons rien contre lui. Quel bonheur de disposer de ressources, venant de Dieu, afin de ne pas succomber dans la lutte !
« Et Josué fit comme Moïse lui avait dit, pour combattre contre Amalek ; et Moïse, Aaron, et Hur montèrent au sommet de la colline. Et il arrivait, lorsque Moïse élevait sa main, qu’Israël avait le dessus ; et quand il reposait sa main, Amalek avait le dessus. Mais les mains de Moïse étaient pesantes ; et ils prirent une pierre, et la mirent sous lui, et il s’assit dessus ; et Aaron et Hur soutenaient ses mains, l’un deçà, et l’autre delà ; et ses mains furent fermes jusqu’au coucher du soleil. Et Josué abattit Amalek et son peuple au tranchant de l’épée » (Ex. 17:10-13).
Nous
voyons ici d’abord Josué et la manière dont il a dirigé ses frères dans le
combat contre Amalek. Josué est sans aucun doute un
type de Christ qui, dans la puissance du Saint Esprit, conduit son peuple
racheté au combat. Quelle paix et quelle tranquillité inondent
notre cœur lorsque nous saisissons cette vérité ! Les circonstances par
lesquelles nous passons peuvent être très décourageantes, les attaques de
l’ennemi contre le témoignage du Seigneur se révéler hardies, mais c’est son
combat que nous menons et dans celui-ci, il
marche à la tête.
Faisons donc abstraction des hommes et appuyons-nous uniquement sur lui et sur
la puissance de son Esprit, qui seule nous permettra de résister à l’ennemi et
de remporter la victoire !
Mais même
quand nous livrons le combat de l’Éternel avec « Josué » comme chef
dans les plaines du désert, nous avons besoin de Lui d’une autre manière
encore. Cela nous est présenté en Moïse
au sommet de la colline. La personne et le service de
notre Seigneur sont si grands, qu’une seule image ne suffit pas pour nous en
donner une illustration. Aussi, à côté de Josué dans
la plaine
,
nous trouvons maintenant
la personne de Moïse — Moïse
sur la colline
avec la verge de la puissance de Dieu dans sa main. Les
combattants placés sous Josué dans la plaine avaient le dessus sur Amalek seulement lorsque, au sommet de la colline, soutenu
par Aaron et Hur, Moïse élevait ses mains.
Deux vérités extrêmement importantes se dégagent de cette image. La première concerne le service de notre Seigneur et Sauveur pour nous dans le ciel. À la droite de Dieu, dans la dignité de sa sacrificature (« Aaron ») et le maintien de la sainteté et de la justice divines (« Hur » = « lumière »), il intercède pour les saints selon Dieu (Rom. 8:34). Il paraît maintenant devant la face de Dieu pour nous et peut « sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Héb. 9:24 ; 7:25).
Nous ne comprendrons pleinement tout ce que nous devons ici-bas sur la terre à ce service de notre Souverain Sacrificateur dans le ciel que lorsque nous aurons atteint le but de notre pèlerinage. Toutefois, l’image qui nous occupe montre très clairement que notre victoire sur l’ennemi dépend entièrement de Lui.
Le type lui-même ne peut jamais égaler la réalité ; il n’est qu’une ombre des choses célestes. Nous comprenons donc que les mains de notre grand Souverain Sacrificateur ne faiblissent jamais : elles sont fermes, jusqu’au coucher du soleil. Il est toujours (c’est-à-dire sans interruption) vivant pour intercéder pour nous ; et son service ininterrompu ne peut pas demeurer sans effet et sans résultat. Quel réconfort nous offre une telle certitude !
La seconde
vérité nous concerne directement : la nécessité de la dépendance
envers notre Seigneur et
Maître dans le ciel. Souvenons-nous toujours que nous dépendons totalement de
lui et de son service, qu’il s’agisse, d’une manière générale, de notre marche
dans le désert ou, en particulier, de notre combat contre « Amalek ». Le Seigneur Jésus a dit :
« Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15:5), et cette
affirmation est et reste vraie à tous égards.
Et pourtant nous perdons si vite la conscience de notre dépendance du Seigneur en toute chose ! C’est le domaine de la vie pratique où nous manquons le plus facilement ! Lui avons-nous vraiment demandé si nous devions entreprendre ceci ou cela ? Et même quand nous avons commencé quelque chose dans sa dépendance, il arrive que la chair prenne la direction pour la suite. Cela peut même se produire dans le service que nous accomplissons pour le Seigneur ou pendant que nous prions. Non seulement nous perdons alors la bénédiction, mais nous nous exposons à une chute. Un serviteur béni du Seigneur a dit une fois dans une méditation : « Si en vous parlant maintenant, je devais cesser de le faire dans la dépendance du Seigneur, je perdrais toute bénédiction pour mon âme… Je ne peux pas parler et vous ne pouvez pas écouter avec profit sans dépendance envers le Seigneur. »
La bénédiction de Dieu pendant la traversée du désert réside dans une marche réalisée dans la dépendance. Si notre vie est caractérisée au contraire par l’indépendance, Satan marquera des points et fera du tort à notre âme, malgré tous les soins de Dieu. Et si, dans un tel état, nous ne retournons pas rapidement à Dieu, il se peut que notre vie entière de rachetés soit inutile au Seigneur. Cependant, en toute circonstance, nous pouvons compter sur sa grâce et sa bonté. Il veut et peut nous maintenir debout dans le combat et assurer toute bénédiction par la puissance de sa sacrificature et de sa justice.
Tout cela
nous fournit une réponse de plus à la question : Pourquoi
Dieu
permet-il à « Amalek » de venir contre
nous ? C’est seulement dans le combat
que certaines vertus
spirituelles, dont la plus importante est la dépendance du Seigneur, se
développent et prospèrent sous l’opération du Saint Esprit. Et où
apprendrions-nous mieux que dans le combat contre « Amalek »
les vertus que sont le courage, la bravoure, la détermination, la disposition
au renoncement, la maîtrise de soi, la persévérance, la méfiance à l’égard de
soi-même et la confiance en Dieu ?
Restons donc près du Seigneur et ne nous laissons pas décourager dans les luttes ! Car nous ferons l’expérience de ce qui, dans notre passage, est exprimé de la manière suivante : « Et Josué abattit Amalek et son peuple au tranchant de l’épée » (Ex. 17:13) — la victoire sur Satan et ses séductions. Toutefois, souvenons-nous que jamais le diable ne s’enfuira de devant nous. Mais si nous lui résistons, étant en communion avec Christ, alors il s’enfuira de nous (Jacq. 4:7). Et pourquoi ? Parce qu’en nous il a rencontré Christ.
Avec la victoire de Josué sur Amalek, l’ennemi était-il définitivement vaincu et la guerre terminée ? Absolument pas !
Certes, en cette occasion la victoire avait été remportée, mais, comme nous le montrent les derniers versets du chapitre, la guerre devait se poursuivre « de génération en génération ».
« Et l’Éternel dit à Moïse : Écris ceci pour mémorial dans le livre, et fais-le entendre à Josué, que j’effacerai entièrement la mémoire d’Amalek de dessous les cieux. Et Moïse bâtit un autel, et appela son nom : Jéhovah-Nissi ; et il dit : Parce que Jah a juré, l’Éternel aura la guerre contre Amalek de génération en génération » (Ex. 17:14-16).
Il fallait pourtant d’abord que Moïse écrive pour mémorial dans un livre ce qui s’était passé avec Amalek à Rephidim. Cela devait permettre à l’avenir aux fils d’Israël de se souvenir de ce que l’Éternel avait fait pour eux autrefois. Moïse bâtit alors l’autel « Jéhovah-Nissi », en signe de reconnaissance et d’adoration, proclamant ainsi devant tout le peuple que l’Éternel était son enseigne et que la délivrance face à l’ennemi venait de lui seul.
Avons-nous aussi écrit dans nos cœurs ce que le Seigneur Jésus,
« notre enseigne », a fait pour nous au cours des années écoulées de
notre marche à travers le désert ? Ne nous a-t-il pas accordé, dans une
grâce infinie, son secours contre l’ennemi en d’innombrables occasions ?
Nous n’avons d’ailleurs pas toujours été conscients de son soutien. Et
pourtant, nous pouvons aussi nous rappeler maintes circonstances dans lesquelles
nous avons ressenti profondément son aide. Ces victoires nous ont-elles
conduits à adorer Celui qui nous les a données et à l’apprécier
davantage ? Ah ! combien de fois
n’avons-nous pas même oublié de l’en remercier ! Apprenons à dire de
lui : « l’Éternel mon
enseigne » ! N’est-il pas
digne de notre entière consécration et de notre confiance sans réserve ?
Mais ensuite, les regards sont détournés du passé et dirigés
vers l’avenir, cela pour deux motifs. Le premier est que le combat contre Amalek ne cesserait pas
. C’était le combat de
l’Éternel, et il le livrerait de génération en génération. Il devait non
seulement être mené pendant la durée de toute une
génération, mais se poursuivre dans les générations futures.
Nous devons, nous aussi, apprendre que le combat contre « Amalek » n’est pas terminé lorsqu’une
victoire a été remportée sur lui. Dans sa bonté, notre Seigneur
nous donne certes la promesse de la victoire, et toute assurance pour le temps
de notre pèlerinage, mais il ne nous promet pas que le combat cessera. Après
une victoire, nous ne pouvons pas nous relâcher, satisfaits ; nous devons
au contraire être constamment exercés à demeurer dépendants de lui, nous
attendant à de nouvelles attaques. Certes, nous pouvons désirer ardemment le
repos sabbatique éternel, et nous l’atteindrons. Mais tant que nous sommes
ici-bas dans le désert, le Seigneur conduit sa guerre contre Satan et veut se
servir de nous pour la mener. Dans toutes les difficultés, quel réconfort de
savoir qu’il ne s’agit pas de notre guerre, mais de celle du Seigneur !
Quel privilège alors d’y avoir part et, pour ainsi dire, de combattre sous sa
bannière !
Deuxièmement, Moïse devait communiquer à Josué que l’Éternel
« effacerait entièrement
la mémoire d’Amalek
de dessous les cieux
». Ici, nos regards sont de nouveau portés
vers l’avenir — au-delà du temps présent. Un jour, Agag,
l’Amalékite, sera mis en pièces devant l’Éternel (1
Sam. 15:33). Oui, bientôt le Dieu de paix brisera Satan sous nos pieds (Rom.
16:20). Parole forte ! Quel triomphe Dieu accordera à ceux qui ont été prêts à mener le combat
de l’Éternel contre Satan pendant le temps de leur pèlerinage sur la
terre !
En nous permettant de remporter des victoires sur Satan, Dieu nous donne aujourd’hui déjà un certain avant-goût de ce que signifiera l’élimination définitive du vieil adversaire de Dieu et des hommes. Elle se produira en trois étapes. D’abord, trois ans et demi avant l’établissement du Millénium, le « grand dragon… le serpent ancien, celui qui est appelé diable et Satan » sera précipité sur la terre (Apoc. 12:9). Il perd ainsi, avec ses anges, son champ d’activité dans le ciel (comp. Jude 9 ; Dan.10:13, 20, 21), où, comme « l’accusateur de nos frères », il accusait devant Dieu jour et nuit le résidu fidèle du temps de la fin. Il n’y retournera jamais.
Puis, immédiatement avant l’établissement du règne de paix de Christ, il sera lié et jeté dans l’abîme pour la durée du royaume millénial (Apoc. 20:1-3). Il est impossible que Christ règne et qu’en même temps le « chef de ce monde » puisse exercer son influence corruptrice ! Mais ce que Dieu a dit tout au début au « serpent » — que la « semence de la femme » lui briserait la tête (Gen. 3:15) — ne trouvera son plein accomplissement que lorsque le diable, après une brève libération, sera jeté définitivement dans l’étang de feu et de soufre, pour y être tourmenté aux siècles des siècles (Apoc. 20:7-10).
En
Romains 16, le Saint Esprit parle cependant de ces événements si solennels en
des termes très encourageants pour nous : « Or le Dieu de paix
brisera bientôt Satan sous
vos pieds
». Il est le Dieu de paix, rien ne peut troubler sa paix ni
ébranler son trône. Et il effacera entièrement la mémoire d’« Amalek » de dessous les cieux : nous n’aurons
plus jamais à nous souvenir de lui ! Notre bienheureuse occupation sera Christ
,
qui a fait la paix par le sang de sa croix et qui a posé ainsi le fondement de
tout ce que le cœur du Dieu de paix désirait pour nous.
Notre
chemin traverse encore le désert, bien-aimés, et nous le ressentons parfois
profondément. Mais nous ne marchons pas seuls : Dieu est avec nous. Il a
pris les dispositions nécessaires pour tout ce qui nous concerne : la faim
et la soif, les privations et les difficultés, les dangers et le combat, la vie
et la mort. Faisons-lui confiance ! Quoi qu’il puisse arriver — Dieu amène
les fils à la gloire
(Héb. 2:10). Tel est le résultat final des voies de Dieu en
grâce, et c’est pour cela que le Seigneur Jésus a goûté la mort.
Ainsi nous voyons déjà apparaître le but. Dieu veut nous faire partager son repos sabbatique éternel en gloire. Autrefois, à notre conversion, nous nous sommes trouvés sans nous y attendre dans le désert ; de même tout à coup aussi notre pèlerinage va prendre fin. Le Seigneur Jésus viendra et nous enlèvera de ce monde pour nous introduire dans la maison de son Père. Après toutes les peines, nous échangerons le désert et ses expériences contre la gloire incomparable de Dieu ; « et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles » !