Briem Christian (ajouts bibliquest entre crochets)
Gottes kostbare Gedanken, p.235-247
1 - [Comment l’apôtre Paul a fait face aux dangers courus par les Colossiens]
2.1 - [Dépouillement du corps de la chair, circoncision du Christ]
2.2 - [Ensevelis avec Christ : le baptême]
2.3 - [Ressuscités et vivifiés — Position]
3 - Christ à la droite de Dieu
3.1 - [La résurrection entraîne la séparation du monde]
3.2 - [Ce qu’on possède et ce qu’on recherche]
3.3 - [La place des choses de la terre]
3.4 - [Christ et les choses du ciel attirent]
4.1 - [Penser aux choses qui sont en haut]
4.2 - [… et non pas à celles qui sont sur la terre]
4.3 - [Impossibilité de rechercher à la fois le ciel et la terre]
5.1 - [Morts vis-à-vis du monde]
5.2 - [Une vie qui ne peut pas être perdue : la vie dans le Fils]
5.3 - [Vie cachée en Dieu vis-à-vis du monde]
5.4 - [Le croyant et sa vie manifestés]
Les croyants à Colosses courraient plusieurs dangers : Les spéculations philosophiques, le mysticisme oral, l’ascétisme et les éléments juifs cherchaient à s’introduire parmi eux. Comment le Saint Esprit fait-il face à ces dangers graves ? En développant la vérité de l’évangile et en présentant la gloire de la personne de Christ. Car Lui doit avoir la primauté en toutes choses (Col. 1:18), et en Lui habite toute la plénitude de la Déité corporellement (2:9). Et en ce qui concerne les saints, l’apôtre Paul ajoute « Et vous êtes accomplis en Lui » (2:10).
Dans les passages cités, nous avons pour ainsi dire le cœur, la clé de cette précieuse épître. Son auteur, comme nous venons de le voir, ne commence pas par mettre en garde contre les dangers et leurs conséquences, mais il écrit d’abord au sujet de Christ et de Sa gloire, pour décrire ensuite la position bénie dans laquelle le chrétien croyant est parvenu par son association avec Lui. Nous sommes parfaits devant Dieu en Christ ; en Lui, nous sommes accomplis, amenés à la plénitude. Que nous manque-t-il encore ? En Lui, nous avons tout ce que nous pouvons désirer comme bonheur pour le temps et l’éternité.
Nous avons dit : « Par l’association avec Lui ». Avant que celle-ci se réalise, il fallait que quelque chose de grandiose se produise. Car par nature, nous étions caractérisés par le « corps de la chair » (Col. 2:11) et nous étions spirituellement morts à Dieu (v. 13). « Corps de la chair » — cette expression désigne la chair, l’être pécheur, dans son ensemble, le péché étant considéré comme la caractéristique principale du corps. Ce corps de chair devait être « dépouillé », comme un vêtement dégoûtant, et cela s’est fait par la « circoncision du Christ ». Ce n’est pas une référence à Luc 2:21, mais à Sa mort sur la croix. Si nous croyons en Christ, nous avons, par grâce, part à Sa mort et sommes libérés une fois pour toutes du péché — le péché considéré comme un tout, comme un état.
Si l’on parle de « circoncision », c’est parce qu’il s’agit de
souligner une certaine séparation
. De même que le Juif était séparé des
autres nations par le fait de sa circoncision, de même nous avons été « circoncis »
par la mort de Christ, c’est-à-dire séparés de tout ce que nous étions. Dans la
mort de Christ
, notre vieil homme a trouvé sa fin judiciairement, une vérité
qui est davantage développée dans l’épître aux Romains (ch. 6). Ici cependant,
nous apprenons que nous avons été « ensevelis » avec le Seigneur Jésus, ce dont
notre baptême est une excellente image. Ainsi, par la foi, nous nous associons
à la mort de Christ, sachant que nous bénéficions de toute la valeur de Sa mort ;
que tout ce que nous étions a été « enseveli » avec Lui. Avons-nous déjà remercié
notre Dieu de ce que, par la mort de Son Fils, tout notre vieux et misérable
moi est pour toujours ôté de Ses yeux, « enseveli », de sorte que nous pouvons
maintenant nous exclamer avec bonheur avec l’apôtre : « Je ne vis plus, moi
… » (Gal. 2:20) !
Mais ce n’est qu’un aspect de notre position, l’aspect négatif.
Par la foi, nous avons aussi part à la résurrection du Seigneur
, comme il
est dit plus loin en Colossiens 2 : « … en qui (ou : dans lequel) aussi
vous avez été ressuscités avec Lui, par la foi en l’opération de Dieu, qui L’a
ressuscité d’entre les morts » (v. 12). Si « ensevelir » signifie amener le mort
parmi les morts, « ressusciter » signifie amener celui qui est déjà vivant à sa
place parmi les vivants. Autrement dit : Si nous avons été ressuscités
avec Christ, nous avons été placés dans le monde de la résurrection
de
Christ. Grâce merveilleuse ! Christ en résurrection est maintenant le contenu
de notre vie, Il est notre vrai moi, comme il est dit plus loin dans Galates 2 :
« … mais Christ vit en moi ».
Nous avons donc ici un changement de position
: « enseveli »
– « ressuscité avec ». Dans le verset suivant vient encore un changement d’état :
« mort » – « vivifié ensemble ». Nous avions besoin des deux, nous avons reçu les
deux comme un don dans la mort et la résurrection du Seigneur. Pourrions-nous
jamais assez remercier Dieu, notre Père, et notre Seigneur Jésus-Christ pour
cela ?
Il faut remarquer que ce qui est présenté ici est vrai pour tout
enfant de Dieu. Ce n’est nullement une question de pratique
, mais de position
accordée par Dieu. La réalisation pratique nous est présentée au ch. 3. C’est à
cet aspect de toute importance que nous allons nous intéresser maintenant.
« Si donc vous avez été ressuscité avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col. 3:1).
Le « si » du début de la phrase désigne en grec une condition accomplie
,
de sorte qu’on peut aussi traduire : « Du fait que maintenant vous avez été
ressuscités ». On part donc d’une chose réelle
qui s’applique à tout
enfant de Dieu. « Vous avez été ressuscités ». Quel fait glorieux ! Dieu l’a
accompli pour nous, c’est entièrement Son œuvre. Nous avons vu cela en relation
avec le chapitre 2, v. 12, et la foi croit ce que Dieu dit et en tire la
conséquence nécessaire. Maintenant, s’Il est « en-haut » et que nous avons été
ressuscités avec Lui, la seule conclusion possible est que, quant à notre état
spirituel, nous sommes en dehors de ce monde. Certes, nous ne trouvons pas ici le
fait que les croyants sont assis ensemble dans les lieux célestes comme dans l’épître
aux Éphésiens (2:6). Cependant, nos affections et nos motivations, nos
aspirations et nos pensées doivent être orientées vers les choses d’en haut.
Littéralement, il est dit : « Cherchez (constamment) les
choses d’en haut ». En principe, elles nous appartiennent, car nous sommes déjà
bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (Éph.
1:3). Mais ici, il s’agit de les rechercher
. Les deux sont vrais. Toutes
les choses d’en haut — Christ Lui-même et tous les fruits de Son œuvre — sont à
nous. Et en ce qui concerne notre activité pour en jouir spirituellement, elles
sont à notre portée. C’est en elles que nous devons vivre et nous activer. En
tant qu’hommes ressuscités, nous sommes en relation avec le ciel, bien que,
comme le Seigneur pendant les quarante jours de la résurrection, nous soyons en
fait encore ici-bas sur la terre.
Si les « choses d’en haut » nous appartiennent, les choses de la terre ne sont pas notre propriété effective. Elles ne nous sont confiées que pour les administrer (Luc 16:10-12). Dieu veut que nous soyons imprégnés par les « choses d’en haut » comme notre seul vrai et constant trésor. En effet, là où est notre trésor, là aussi sera notre cœur (Matt. 6:21) ! C’est ce que montraient déjà les patriarches d’autrefois, dont nous parle Hébreux 11. Ils avaient placé leur cœur dans une patrie « meilleure, c’est-à-dire céleste » (11:16) et étaient donc satisfaits de n’être entre-temps que des étrangers et des voyageurs vivant sous des tentes. C’est aussi ce à quoi nous devrions tenir, sachant que Dieu ne nous décevra jamais, mais qu’Il nous donnera tout ce qu’il nous a promis.
« Là où le Christ est assis à la droite de Dieu ». Là il est clair
qu’en fin de compte, c’est une personne
qui nous attire : Christ à
la droite de Dieu. Seule une personne au ciel peut nous élever au-dessus de la
terre. Le Christ a quitté cette scène. Il réside désormais en haut dans le ciel,
et le cœur est attiré vers Lui. C’est la manière dont Dieu sanctifie nos cœurs :
Placer Christ devant nous comme glorifié dans le ciel (Jean 17:19).
Le fait que le Seigneur Jésus soit maintenant assis à la droite
de Dieu
a une double signification. D’une part, cela montre qu’Il est accepté
par Dieu
. D’autre part, cela fournit la preuve que l’œuvre de la rédemption
est accomplie
. Quant au premier point, c’est Dieu qui l’a fait asseoir à Sa
droite comme expression de Son bon plaisir (Ps. 110: Éph. 1:20 ; Héb. 1:13).
Quant au deuxième point, c’est Christ Lui-même
qui s’est assis à la
droite de Dieu, — ce qui est la preuve qu’il n’y a plus rien à faire pour la purification
des péchés (Héb. 1:3 ; 8:1 ; 10:12 ; 12:2). C’est une position
glorieuse et unique que notre Sauveur occupe aujourd’hui dans le ciel : « Assis
à la droite de Dieu ». Et c’est à Lui que nous sommes associés !
Il y a quelque chose d’important et de sérieux dans le fait que Dieu exhorte les Siens deux fois de suite pour une seule et même chose. Il vient de faire un appel pour que nous cherchions les choses d’en haut. Et maintenant, Il ajoute, presque dans les mêmes termes :
« Pensez aux choses qui sont en haut, et non pas à celles qui
sont sur la terre » (Col. 3:2).
Remarquez avec quelle insistance il parle ! Si Christ est assis à la droite de Dieu, toutes nos pensées et nos aspirations ne doivent-elles pas être dirigées vers les choses d’en haut, dont le Seigneur Jésus est le centre ? En Lui, nous avons notre plus grand trésor, nous L’avons dans le ciel. Il nous a en effet aimés et s’est livré Lui-même pour nous (Éph. 5:2). Et comme Il nous a aimés alors, Il nous aime aujourd’hui et nous aimera pour l’éternité. Ne serait-il pas étrange qu’un tel Sauveur aimant n’attende pas de nous une réponse correspondante à Son amour parfait ? Quel appel à nos cœurs il y a donc dans ces paroles : « Pensez aux choses qui sont en haut » !
Et quelle force ces mots acquièrent encore quand il y est ajouté
le côté négatif : « … et non pas les choses qui sont sur la terre » !
Nous sommes ainsi mis en garde contre les choses qui tendent à nous détourner
des choses célestes et de nous tirer vers le bas comme un poids mort. Plus nous
permettons à nos affections d’être occupées des choses terrestres, plus les
choses d’en haut perdent leur valeur pour notre cœur. « … qui ont leurs pensées
aux choses terrestres » — quel état déplorable des chrétiens professants, qui faisait
pleurer
Paul (Phil 3:18-19) !
Il est impossible de se regarder à la fois vers le haut et vers
le bas. Nous ne pouvons pas avoir nos motivations et nos affections à la fois
dans le ciel et sur la terre. Des affections partagées sont une impossibilité
morale. Le Seigneur en a parlé dans le Sermon sur la montagne et a dit : « Nul
ne peut servir deux maîtres… Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon » (Matt.
6:24). Et Il ajouta : « Mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa
justice… » (6:33). « Cherchez premièrement », et quoi ensuite ? Rien
d’autre !
Si quelqu’un fait son travail et ses affaires pour le Seigneur (Col. 3:23), il ne dirige pas ses pensées sur les choses terrestres. Ce qui est toujours déterminant, c’est ce qui occupe la première place dans nos affections.
Les exhortations qui nous ont occupés dans les deux premiers versets du chapitre sont maintenant fondées de manière précieuse.
« Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ qui est votre vie sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec Lui en gloire » (Col. 3:3-4).
C’est notre position
que la foi saisit : Nous sommes
morts
. Depuis le moment où nous avons accepté par la foi le Seigneur
Jésus Christ comme notre Sauveur personnel, Dieu nous voit en Christ :
morts avec Lui, ensevelis avec Lui, vivifiés avec Lui. En tant qu’ayant « crucifié »
la chair avec ses passions et ses convoitises (Gal. 5:24), nous sommes morts
vis-à-vis du monde et de ses objectifs.
Mais alors, nous avons aussi reçu la vie
de Christ, la nature
de Dieu. Cette vie — Dieu soit loué — on ne peut pas la perdre, car elle n’est
pas en nous, mais dans Son Fils
(1 Jean 5:11). Ce n’est donc pas à nous
de la garder. Nous allons cependant nous pencher un peu plus sur cette vérité.
Bien que nous possédions la vie éternelle par la grâce de Dieu, elle
n’est pourtant pas en nous proprement dit. Elle a plutôt son siège dans le Fils
de Dieu, qui a pu témoigner de Lui-même : « Car, comme le Père a la vie en Lui-même,
ainsi Il a donné au Fils d’avoir la vie en Lui-même
» (Jean 5:26). Cela
ne peut jamais être dit de nous, les croyants. Mais nous avons la vie en Lui
.
N’a-t-Il pas laissé ces paroles heureuses, prononcées dans la chambre haute peu
avant Sa mort : « Parce que Je
vis, vous
aussi vous vivrez »
(Jean 14:19) ? En prononçant ces paroles, le Seigneur se voyait déjà
au-delà de la mort, en résurrection. Et non seulement cela, mais Il associait également
Ses disciples à Lui dans cette nouvelle position : ils auraient la même vie,
ils L’auraient Lui en tant que vie en eux.
Oui, Christ est notre vie, et notre vie est cachée avec Lui en Dieu. Quelle consolation, quelle sécurité cela représente ! Ce n’est que si la vie de Christ pouvait être enlevée que notre vie pourrait l’être aussi, car Christ à la droite de Dieu est notre vie. Si la mort ne peut plus régner sur Lui (Rom. 6:9), alors elle ne le peut pas davantage sur nous.
Nous apprenons ainsi quelle grâce infinie réside dans ce que le siège de cette vie n’est pas en nous, mais en Christ. La source de notre ancienne vie était en Adam. Elle pouvait être touchée par Satan. Mais la source de la vie éternelle est « dans Son Fils [le Fils de Dieu] », en Christ. Elle est donc préservée en toute sécurité, car Il est à la droite de Dieu.
Une simple image peut un peu expliquer ces pensées. La vie naturelle circule dans tout mon corps, y compris dans mon doigt. Mais le siège de ma vie naturelle n’est pas dans mon doigt. S’il est coupé, par exemple à la suite d’un accident, la vie reste dans mon corps. Pourtant, mon doigt était aussi vivant que le reste de mon corps, mais il n’est pas le siège de la vie.
Il en va de même pour la vie éternelle : Elle a son siège, non pas dans le premier Adam, ni même en nous, les croyants, mais seulement dans le Seigneur Jésus. C’est de Lui, le Glorifié, que la vie découle en permanence, instant après instant, en nous et hors de nous. Cela se fait par la puissance de l’Esprit, comme le Seigneur l’a dit : Si quelqu’un croit en moi, comme l’a dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son corps » (Jean 7:38). Dans la mesure où nous laissons de la place à l’Esprit Saint, cela sera le cas dans notre vie pratique.
Vis-à-vis du monde, notre vie avec Christ est cachée
en
Dieu quant à son origine, son caractère et son but. Le monde gît dans le méchant
et n’a connu ni le Père ni le Fils. C’est pourquoi il ne nous comprend pas non
plus, nous les enfants de Dieu (1 Jean 3:1). Une vie vécue par la foi et qui
tend vers un but invisible, lui est totalement étrangère et incompréhensible. Le
monde ne peut pas la reconnaître, et à cause delle il va même se moquer de nous
et nous mépriser. Mais nous devons nous en accommoder. Car Christ, notre vie, n’a
pas encore été manifesté, et le temps de la manifestation de la gloire de
Christ n’est pas encore venu.
Cependant, il n’en sera pas toujours ainsi. Un jour viendra où Celui qui est déjà notre vie sera révélé en gloire. Et quand Il viendra, Il ne sera pas seul. La première fois qu’Il est venu, Il est venu seul, Il est mort seul (Jean 12:24). La prochaine fois qu’Il viendra, Il ne reviendra pas seul. Ses saints l’accompagneront, et apparaîtront avec Lui et semblables à Lui en gloire (il n’est pas question ici de l’enlèvement). Lui, le premier-né parmi plusieurs (une multitude de) frères (Rom. 8:29) et la tête de son corps, de l’Assemblée (Éph. 1:23 ; Col. 1:18), ne sera plus jamais vu seul. Il sera glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru (2 Thes. 1:10). Nous avons déjà la vie éternelle, nous sommes déjà vivifiés Mais Dieu désire davantage : cette vie doit aussi être visible en gloire devant tous. Le monde doit reconnaître pourquoi le chrétien a vécu, quelle sagesse a façonné sa vie — à l’honneur et à la gloire de Dieu et du Seigneur Jésus Christ.
Nous sommes déjà ressuscités
avec Lui aujourd’hui. Nous serons manifestés
avec Lui — en gloire.
Glorieuse espérance ! Tandis que nous attendons son accomplissement (Rom. 8:25), nous trouvons en Christ, là-haut, dès aujourd’hui, notre joie et notre satisfaction profondes.