C. H. Mackintosh
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ME 1862 p.301, 321, 400 traduction améliorée par Bibliquest
Table des matières abrégée :
1 - Doctrine de la persévérance finale
2 - Réponses aux questions des adversaires de la doctrine sur la persévérance finale
3 - Passages de l’Écriture qui renverseraient la doctrine de la persévérance finale
4 - Encore un mot sur la Persévérance finale.
Table des matières détaillée :
1 - Doctrine de la persévérance finale
1.1 - Partir de quel point de vue ? Persévérance de qui ?
1.2 - Hébreux 7:25 : Persévérance de Christ
1.3 - Persévérance de la Trinité
1.4 - Croire Dieu ou céder à l’ennemi ?
1.6 - Romains 8:35-39 / Jean 10:28
2 - Réponses aux questions des adversaires de la doctrine sur la persévérance finale
2.2 - Le Saint Esprit peut-il habiter dans un cœur qui se livre au mal et à des pensées impures ?
2.3 - S’il en est ainsi, ne dira-t-on pas que chacun peut vivre comme bon lui semble ?
3 - Passages de l’Écriture qui renverseraient la doctrine de la persévérance finale
3.1 - L’Écriture ne se contredit pas
3.2.2 - Contexte de Jacques 2:24
3.2.3 - Œuvres de loi et œuvres de foi
4 - Encore un mot sur la Persévérance finale.
Cher ami,
Votre lettre se rapporte à un sujet très important, beaucoup trop important pour être résumé en quelques lignes tracées à la hâte, sous le titre de « Correspondance » ou de « Explication de passages ». La question de la persévérance finale, quoique très simple, selon notre jugement, a embarrassé bien des personnes ; et les questions que vous nous soumettez, ainsi que les passages de l’Écriture que vous alléguez, prouvent abondamment que vous n’êtes pas vous-même très au clair sur ce point. Néanmoins, il est possible que vous ayez plutôt pour but d’être utile aux autres que de vous instruire vous-même, en provoquant une discussion de cette doctrine, à la lumière de la Parole. Quoi qu’il en soit, nous serons toujours heureux de faire part à nos lecteurs et à nos correspondants de la lumière que, dans sa grâce, le Seigneur peut nous avoir communiquée, sur des sujets d’un intérêt commun pour tous ceux qui aiment la vérité.
En essayant de répondre à votre intéressante lettre, nous avons trois choses à faire, savoir : En premier lieu, d’établir la doctrine de la persévérance finale ; ou en d’autres termes, la sécurité éternelle de tous les membres de Christ. En second lieu : de répondre aux questions que vous nous avez présentées, et que les adversaires de la doctrine de la persévérance finale mettent habituellement en avant. Et troisièmement : d’expliquer les passages que vous citez et qui semblent vous présenter de grandes difficultés. Puisse le Saint-Esprit nous enseigner, et nous donner un esprit entièrement soumis à l’autorité de l’Écriture, afin que nous soyons capables de former un jugement sain sur le sujet que nous allons examiner.
Premièrement donc, quant à la doctrine de la persévérance
finale, elle nous paraît fort claire et fort simple, pourvu qu’on la considère
dans son rapport immédiat avec Christ, comme, au reste, toute doctrine doit
être considérée. Christ est l’âme, le centre et la vie de toute doctrine. Une
doctrine séparée de Christ n’est qu’un dogme sans vie et sans puissance, une
pure idée dans l’esprit, un simple article de credo. C’est pourquoi il faut
considérer chaque vérité dans ses rapports avec Christ. Il faut qu’Il soit
notre point de vue et notre point de départ ; ce n’est qu’autant que nous
nous tenons près de Lui et que, de ce grand point central, nous considérons
tous les autres que nous pouvons nous en former une idée vraiment correcte et
juste. Si, par exemple, je fais du moi
mon point de vue, et que, de ce
point, j’envisage la question de la persévérance finale, je puis être sûr de
n’arriver qu’à une vue entièrement fausse du sujet, attendu que, de cette
manière, c’est de ma
persévérance finale qu’il s’agira, et que tout ce
qui dépend de moi
est nécessairement incertain.
Mais, si Christ est mon point de départ, et que, de ce centre,
j’examine le sujet, la vue que j’en aurai sera immanquablement correcte, vu
qu’alors ce sera de la persévérance de Christ qu’il sera question ; or, je
suis parfaitement assuré qu’Il persévérera
et que nulle puissance du
monde, de la chair ou du Diable, ne pourra empêcher que Christ ne persévère
jusqu’à la fin pour le salut de ceux qu’Il a rachetés au prix de son propre
sang, car selon Hébreux 7:25 « Il peut sauver entièrement (littéralement :
jusqu’à l’achèvement) ceux qui s’approchent de Dieu par Lui ». C’est bien
là assurément de la persévérance finale, quelles que soient les difficultés et
la puissance contraires : « Lui peut sauver entièrement ». Le
monde avec ses mille pièges est contre nous ; mais « Lui a tout
pouvoir » (Matt. 28:18). Le péché en nous avec ses mille opérations est
contre nous : mais « Lui a tout pouvoir ». Satan avec ses mille
machinations est contre nous ; mais « Lui a tout pouvoir ». En
un mot, il s’agit de la capacité de Christ, non de la nôtre ; il s’agit de
la fidélité de Christ, non de la nôtre ; il s’agit de la persévérance
finale de Christ, non de la nôtre. Tout dépend de Lui dans cette importante
affaire. Lui a racheté ses brebis et Lui les sauvegardera le mieux qu’il
pourra. Or, puisque : « Tout
pouvoir Lui a été donné dans le
ciel et sur la terre », ses brebis sont nécessairement — et pour toujours
— en parfaite sécurité.
Si la vie du plus faible agneau de Son troupeau pouvait être atteinte par quoi que ce soit, il ne pourrait pas être dit de Christ : qu’Il a « tout pouvoir ».
Il est donc de la plus haute importance de considérer la question de la persévérance finale comme inséparablement liée à Christ. Alors les difficultés disparaissent ; les doutes et les craintes s’évanouissent ; le cœur est affermi, la conscience soulagée, l’entendement éclairé. Il est impossible que ce qui constitue une partie du corps de Christ périsse jamais ; Or, le croyant fait partie de ce corps : « Nous sommes membres de son corps, de sa chair et de ses os » (Éph. 5:30).
Chacun des membres du corps de Christ était écrit dans le livre
de l’Agneau mis à mort, avant la fondation du monde, et nulle créature n’a le
pouvoir d’effacer ce qui est écrit dans ce livre. Écoutez ce que le Seigneur
Jésus dit de ceux qui sont à Lui : « Mes brebis entendent ma voix, et
je les connais, et elles me suivent, et je leur donne
la vie éternelle
et elles ne périront jamais, et nul
(homme, diable ou qui que ce soit
d’autre) ne les ravira de ma main. Mon Père qui me les a données est plus grand
que tous, et personne ne les ravira des mains de mon Père (Jean 10:27-29).
Assurément la persévérance finale est comprise dans ces paroles ; et qui plus est, non la persévérance des saints seulement ; mais celle du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Oui, cher ami, c’est sous cette face que nous voudrions vous voir considérer le sujet en question. C’est la persévérance finale de la sainte Trinité. C’est la persévérance du Saint Esprit à ouvrir les oreilles des brebis. C’est la persévérance du Fils à recevoir tous ceux dont les oreilles ont été ainsi ouvertes. Enfin, c’est la persévérance du Père à garder, en son propre nom et dans la paume de sa main, le troupeau racheté au prix du sang de son Fils. Voilà qui est assez clair.
Il faut, ou que nous admettions la vérité, — la vérité consolante et fortifiante de la persévérance finale, ou que nous cédions à la proposition blasphématoire qui attribue à l’ennemi de Dieu et de l’homme le pouvoir de poursuivre, avec succès et jusqu’au bout, la lutte qu’il soutient contre la sainte et éternelle Trinité. Il n’y a pas de milieu. « Le salut est de notre Dieu » du commencement (Ps. 3:8 ; Jonas 2:10) à la fin (Apoc. 7:10). C’est un salut gratuit, inconditionnel et éternel. Il vient chercher le pécheur, dans toute sa culpabilité, sa ruine et sa dégradation, pour l’élever là où Dieu habite dans toute sa sainteté, sa vérité et sa justice ; et ce salut est éternel. Dieu le Père en est la source ; Dieu le Fils en est le canal ; et c’est par la puissance du Saint Esprit que ce salut est appliqué à l’âme et qu’elle en jouit. Tout est de Dieu, du commencement à la fin ; du fondement de l’édifice jusqu’à la pierre la plus haute ; d’éternité jusqu’en éternité. S’il n’en était pas ainsi, ce serait folie et présomption que de parler de persévérance finale ; mais puisqu’il en est ainsi, ce serait une incrédulité et présomption que de penser à autre chose.
Avant comme après la conversion, de nombreuses difficultés se présentent sur notre chemin, cela est vrai ; nous avons de puissants adversaires ; mais c’est précisément pour cette raison que nous devons maintenir la doctrine de la persévérance finale entièrement dégagée du moi et de tout ce qui en dépend, et la faire reposer simplement sur Dieu. Quelles que soient les difficultés et en dépit de tous les adversaires, la foi peut toujours dire avec triomphe : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Et encore : « Qui est-ce qui nous séparera de l’amour de Christ ? Tribulation, ou détresse, ou persécution, ou famine, ou nudité, ou péril, ou épée ? Selon qu’il est écrit : « Pour l’amour de toi, nous sommes mis à mort tout le jour ; nous avons été estimés comme des brebis de tuerie ». Au contraire, dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs, par Celui qui nous a aimés. Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Rom. 8:35-39).
Dans ces passages encore, la persévérance finale est enseignée
de la manière la plus claire et la plus forte. « Aucune créature ne pourra
nous séparer ». Que ce soit le moi
, sous n’importe quelles
formes ; ou Satan avec toutes ses ruses et ses machinations ; ou le
monde avec tous ses attraits ou son dédain, — ils ne pourront jamais séparer le
« nous » de Rom. 8:39, de l’amour de Dieu qu’Il nous a montré en
Jésus Christ notre Seigneur. Sans aucun doute, il y a des personnes qui peuvent
se tromper et en tromper d’autres. Des cas de conversions simulées peuvent se
présenter. On peut paraître courir bien pendant un temps, puis faillir. Les
fleurs du printemps peuvent n’être pas accompagnées des fruits mûrs et suaves
de l’automne. Tout cela est possible et, de plus, les vrais croyants peuvent
manquer en plusieurs choses. Ils peuvent broncher et être arrêtés dans leur
course. Ils peuvent avoir plus d’une raison de se juger et de s’humilier dans
les détails de la vie pratique. Mais, en accordant à toutes ces choses la part
la plus large, l’importante doctrine de la persévérance finale n’en reste pas moins
inébranlable et intacte sur son éternel et divin fondement : « Je
leur donne (à mes brebis) la vie éternelle
(non temporaire ou
conditionnelle), et elles ne périront jamais
» (Jean 10:28). Et
encore : « Sur ce roc je bâtirai mon assemblée, et les portes du
hadès ne prévaudront pas contre elle » (Matt. 16:18). On peut raisonner
selon ses propres idées et baser ses arguments sur des cas qui se présentent de
temps en temps dans l’histoire des chrétiens professants [= disant être
chrétiens sans avoir la vie de Dieu] : quant à nous, considérant le sujet
au point de vue divin et donnant pour base à nos convictions l’infaillible
Parole de Dieu, nous soutenons que tous ceux qui appartiennent au
« nous » de Rom. 8, aux « brebis » de Jean 10, et à
« l’Assemblée (ou l’Église) » de Matt. 16, sont aussi en sûreté qu’Il
est possible à Christ de les rendre sûrs, et nous croyons que c’est là la somme
et la substance de la doctrine de la persévérance finale.
En second lieu, cher ami, nous répondrons brièvement et positivement aux questions que vous nous avez présentées.
Un vrai croyant sera infailliblement sauvé ; mais nous jugeons que le salut renferme, non-seulement une pleine délivrance des conséquences futures du péché ; mais encore une délivrance de la puissance et de la pratique du péché dans le temps présent. D’où il s’ensuit que si nous rencontrons quelqu’un qui vit dans le péché, et qui néanmoins se vante de l’assurance de son salut, nous le regardons comme un antinomien (un laxiste, un relâché) et point du tout comme un sauvé. « Si nous disons que nous avons communion avec Lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas selon la vérité » (1 Jean 1:6). Le croyant peut tomber, mais il sera relevé ; il peut être surpris, mais il sera restauré ; il peut errer, mais il sera ramené, parce que Christ peut sauver entièrement, et aucun de ses petits ne périra.
Le corps du croyant est le temple du Saint Esprit (1 Cor. 6:19). Cette vérité importante est le fondement solide sur lequel repose toute exhortation à la pureté et à la sainteté du cœur et de la vie. Nous sommes exhortés à ne pas contrister le Saint Esprit. « Se livrer » au mal et à des pensées impures (Rom. 6:19) n’est nullement la marche chrétienne. Le chrétien peut être assailli, affligé et harassé par de mauvaises pensées, et en pareil cas, il n’a qu’à regarder à Christ pour remporter la victoire. La marche qui convient au chrétien est décrite ainsi dans la première épître de Jean : « Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas, mais celui qui est né de Dieu se conserve lui-même, et le méchant ne le touche pas » (1 Jean 5:18). Voilà le côté divin de la question. Nous savons, hélas ! qu’il y a le côté humain ; mais nous jugeons le côté humain par le divin. Nous n’abaissons pas le point de vue divin au niveau du point de vue humain, mais nous avons toujours pour point de mire le côté divin malgré le côté humain. Nous ne devrions jamais être satisfaits à moins de 1 Jean 5:18. C’est en ayant toujours en vue le vrai modèle que nous pourrons espérer d’atteindre à une hauteur morale plus élevée. Prétendre avoir l’Esprit, tout en « se livrant au mal » et à des pensées impures, est à mon avis ce que faisaient les Nicolaïtes d’autrefois (Apoc. 2:6,15), ou le moderne Antinomianisme (= laxisme, relâchement).
Eh bien, qu’est-ce que « vivre comme bon lui
semble » ? C’est autant que possible vivre comme Christ. Si cette
question eût été adressée à Paul, qu’aurait-il répondu ? 2 Cor. 5:14-15 et
Phil. 3:7-14, nous fournissent la réponse. Il est à craindre que ceux qui
posent de telles questions ne connaissent pas grand-chose de Christ. Nous
comprenons qu’une personne puisse se trouver embarrassée dans les filets d’un
système théologique qui ne voit qu’un côté, et qu’elle soit embrouillée par les
dogmes opposés de la théologie systématique ; mais nous croyons que celui
qui se sert de la liberté, de la souveraineté et de la fermeté éternelle de la
grâce de Dieu, comme d’une excuse pour vivre dans le péché, ne connaît rien
du christianisme, et « n’a ni part, ni lot dans cette affaire » (Rom.
8 :21, parole de Pierre à Simon le magicien) ; mais qu’il est dans
une condition dangereuse et vraiment épouvantable.
Quant au cas que vous alléguez du jeune homme qui, ayant entendu
un pasteur énoncer que « une fois enfant de Dieu, on est toujours enfant
de Dieu », en prit occasion de se plonger et de vivre ouvertement dans le
péché ; ce n’est qu’un exemple entre mille. Nous croyons que le pasteur
avait raison quant à ce qu’il dit
, et que le jeune homme eut tort en ce
qu’il fit
. Juger les paroles du premier par les actes du dernier serait
une grave erreur. Que penseriez-vous de mon fils s’il disait : « une
fois fils, toujours fils », et je peux donc briser portes et fenêtres chez
mon père, et me livrer à toute sorte d’inconduite ?
Nous jugeons l’énoncé du ministre par la Parole de Dieu, et nous
le déclarons vrai ; nous jugeons la conduite du jeune homme par la même
règle, et nous déclarons qu’elle est mauvaise. La chose est toute simple. Nous
n’avons aucune raison de croire que le jeune homme ait jamais réellement goûté
la grâce de Dieu, car dans ce cas il l’aimerait, il cultiverait et pratiquerait
la sainteté. Le chrétien a à lutter contre le péché, mais lutter
contre
le péché et se vautrer
dans le péché sont deux choses entièrement
opposées. Dans le premier cas, on peut compter sur la sympathie et la grâce de
Christ ; dans l’autre, on blasphème de fait le nom de Christ, en ce qu’une telle
conduite implique que Christ est ministre du péché. Juger la vérité de Dieu par
les actions des hommes est, selon nous, une grave erreur. Tous ceux qui le font
doivent arriver à une fausse conclusion. C’est précisément le contraire qu’il
faut faire pour être dans le vrai. Saisissez d’abord la vérité de Dieu, puis
jugez toutes choses par cette vérité. Prenez la règle divine, et qu’elle soit
pour vous la mesure de toutes choses. Prenez la balance du sanctuaire pour
constater le poids de tout et de chacun. Il ne faut pas régler la balance
d’après le poids de chacun ; mais juger du poids de chacun d’après la
balance. Quand bien même dix mille chrétiens professants apostasieraient pour
vivre et mourir ouvertement dans le péché, cela n’ébranlerait pas notre
confiance en la doctrine divine de la persévérance finale : la même Parole
qui prouve la vérité de cette doctrine, prouve aussi la fausseté de ce qui a
été leur profession. « Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient
pas des nôtres » (1 Jean 2:19). « Le solide fondement de Dieu demeure,
ayant ce sceau : le Seigneur connaît ceux qui sont siens, et : Qu’il
se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim.
2:19).
Nous en venons, en troisième lieu, à l’examen des divers passages de l’Écriture qui, comme vous dites, sont habituellement mis en avant par ceux qui voudraient renverser la doctrine de la persévérance finale. Mais auparavant, nous jugeons important de poser un principe fondamental qui, selon nous, est des plus utiles dans l’interprétation de l’Écriture en général. Ce principe bien simple, le voici : Aucun passage de l’Écriture ne saurait en contredire un autre. Si donc il y a contradiction apparente, elle ne peut provenir que de notre manque d’intelligence spirituelle.
Si, par exemple, quelqu’un allègue Jacques 2:24, en faveur de la
doctrine de la justification par les œuvres, il se peut que je ne soit pas
capable de répondre. Il est fort possible que des milliers de personnes aient
été, comme Luther, péniblement embarrassées par ce passage. On peut posséder
l’assurance la plus claire et la plus entière de sa justification, sans aucune
œuvre que l’on ait faite, mais simplement « par la foi en
Jésus-Christ », et être néanmoins incapable d’expliquer ces paroles de
Jacques : « Vous voyez qu’un homme est justifié par les œuvres et non
par la foi seulement ». Comment traitera-t-on une pareille
difficulté ? Certains ne comprennent pas l’apôtre Jacques. Ils se trouvent
fort embarrassés par la contradiction apparente entre Jacques et Paul. Que
faut-il faire ? Appliquer le principe ci-dessus posé ; pas autre chose.
On a autant de chances d’observer une collision entre deux astres tournant
chacun sur son orbite que le Créateur lui a assignée, que de voir deux auteurs
inspirés se contredire dans leurs assertions. Eh bien ! en Rom. 4:5 je lis
les paroles parfaitement claires que voici : « Mais à celui qui ne
fait pas des œuvres
, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi
lui est comptée à justice ». Ici les œuvres sont complètement exclues,
comme principe de justification, et la foi seule est reconnue. De même dans le
chap. 3:28, je lis : « Nous concluons que l’homme est justifié par la
foi, sans œuvres de loi ». Et encore : « Étant justifiés par la
foi, nous avons la paix avec Dieu » (Rom. 5:1). Dans l’épître aux Galates,
un enseignement tout à fait semblable est ainsi exprimé : « Sachant
néanmoins que l’homme n’est pas justifié sur le principe des œuvres de loi, ni
autrement que par la foi en Jésus-Christ, nous aussi (les Juifs), nous avons
cru au Christ Jésus, afin que nous fussions justifiés sur le principe de la foi
en Christ et non pas sur le principe des œuvres de loi : parce que sur le
principe des œuvres de loi, nulle chair ne sera justifiée » (Gal. 2:16).
Dans tous ces passages et dans beaucoup d’autres, les œuvres sont soigneusement exclues comme principe de justification, et le langage de ces textes est si simple que « même un insensé ne pourrait s’y égarer ». Si donc nous ne pouvons expliquer Jacques 2:24, il faut, ou bien en nier l’inspiration, ou bien recourir à notre principe, savoir qu’aucun passage de l’Écriture ne peut en contredire un autre, et avec une confiance inébranlable et une tranquillité parfaite, continuer à nous réjouir dans la grande vérité fondamentale de la justification par la foi seulement, en dehors de toute œuvre de loi.
Après avoir attiré l’attention de mon lecteur sur le fameux
passage de Jacques 2:24, il n’est peut-être pas superflu d’ajouter quelques
mots pour en faciliter la compréhension. Le vers. 14 renferme un petit mot qui
fournit la clef du passage tout entier. « Quel profit y a-t-il si
quelqu’un dit
qu’il a la foi ? » demande l’apôtre inspiré.
S’il avait dit : « Quel profit y a-t-il si quelqu’un a
la
foi ? », la difficulté serait insurmontable, l’embarras sans espoir.
Mais ce mot important « dit » enlève toute difficulté, et expose, de
la manière la plus simple, la doctrine que l’apôtre a en vue. On pourrait aussi
demander : « Quel profit y a-t-il si quelqu’un dit
qu’il
possède cent mille euros de revenu, s’il ne les possède pas ? »
Or, le mot « dit » est presque toujours omis par ceux
qui citent Jacq. 2:14 de mémoire. On a même voulu affirmer que ce mot n’est pas
dans l’original. Mais quiconque comprend le grec, n’a qu’à voir le passage, et
il s’assurera que le mot y a été mis par le Saint Esprit et que tous nos
principaux critiques et éditeurs bibliques l’y ont laissé. Nous croyons que
l’influence de ce mot se fait sentir d’un bout à l’autre du contexte. Il ne
sert de rien à quiconque, de se borner à dire
qu’il a la foi ; par
contre, s’il a réellement cette foi, il y pour lui « profit », pour
le temps et pour l’éternité, d’autant plus que la foi l’unit à Christ, et le
met en possession pleine et inaliénable de tout ce que Christ a fait, et de
tout ce qu’il est pour nous devant Dieu.
Ceci nous amène à une autre face du sujet qui contribuera
beaucoup à écarter les apparentes contradictions entre les deux apôtres
inspirés, Paul et Jacques. Il y a une différence très essentielle entre les œuvres
de loi
et les œuvres de foi
. Paul, avec une sainte jalousie, exclut
les premières, tandis que Jacques recommande avec insistance les dernières.
Mais, qu’on y fasse bien attention, ce ne sont que les premières que Paul
exclut, comme aussi ce ne sont que les dernières que Jacques recommande. Les
œuvres d’Abraham et de Rahab n’étaient pas des œuvres de loi, mais des œuvres
de foi. Elles étaient le fruit naturel et vrai de la foi, séparées de laquelle
elles n’auraient possédé aucune vertu justifiante.
Il est digne de remarque que, dans l’histoire de quatre mille ans, le Saint Esprit, par l’apôtre, ait fait choix d’œuvres telles que celles d’Abraham en Gen. 22 et celle de Rahab, en Jos. 2, plutôt que d’alléguer quelqu’un des nombreux actes de charité ou de bienveillance, tiré de l’immense masse de matériaux qu’il avait à sa disposition. Il semble que, prévoyant l’usage que l’ennemi ferait du passage qui nous occupe, le Saint Esprit ait choisi avec soin deux pareils exemples à l’appui de sa thèse, qui prouvent, sans laisser aucun doute, que c’est en faveur des œuvres de foi, et non en faveur des œuvres de loi qu’il insiste ; en sorte que l’inappréciable doctrine de la justification par la foi, à l’exclusion des œuvres de loi, demeure entièrement intacte.
Enfin, si quelqu’un désirait savoir quelle est la différence
entre les œuvres de loi et les œuvres de foi, la voici : Les œuvres de loi
sont celles que l’on accomplit dans le but d’acquérir la vie ; les œuvres
de foi sont le fruit naturel et vrai de la vie que l’on possède. Mais que faut-il
faire pour avoir la vie ? Croire au Fils de Dieu : « En vérité,
en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit Celui qui
m’a envoyé, a vie éternelle » (Jean 5:24). Il faut que nous ayons la vie
avant de pouvoir faire la plus petite chose ; et c’est, non pas en « disant
»
que nous avons la foi, mais en l’ayant réellement, que nous obtenons la
vie ; et si nous l’avons nous porterons les précieux fruits de la foi, à
la gloire de Dieu.
Ainsi donc nous pouvons, non-seulement croire implicitement que
Paul et Jacques doivent
être d’accord, mais nous voyons clairement
qu’ils sont
d’accord.
Ayant ainsi cherché à définir notre principe et à le rendre clair par des exemples, nous vous laissons le soin, cher ami, de l’appliquer dans les différents cas embarrassants et difficiles que vous pourrez rencontrer en étudiant l’Écriture, tandis que nous essayerons d’expliquer, autant que le Seigneur nous en rendra capables, les importants passages que vous nous avez présentés.
Nous lisons dans 2 Pierre 2:1 : « Or il y a eu aussi
de faux prophètes parmi le peuple, comme aussi il y aura parmi vous de faux
docteurs qui introduiront furtivement des sectes de perdition, reniant aussi le
maître qui les a achetés, faisant venir sur eux-mêmes une prompte
destruction ». La difficulté de ce passage réside, probablement, dans ces
mots : « reniant le Seigneur [ou : le maître (*)] qui les a achetés
» (**). De fait, ces paroles ne présentent aucune
difficulté. Le Seigneur a un double droit sur tout homme, femme et enfant
existant sous le ciel. Un droit en création et un droit en rédemption. C’est à
ce dernier que les paroles de l’apôtre se rapportent. Les faux docteurs ne
niaient pas seulement que le Seigneur les avait faits
, mais même que le
maître les avait achetés
. Il est important d’y faire attention ;
cela nous aidera à écarter plus d’une difficulté. Le Seigneur Jésus s’est
acquis un droit sur tous les membres de la famille humaine. Le Père lui a donné
pouvoir sur toute chair (Jean 17:2). De là le péché de ceux qui le renient. Ce
serait un péché de le renier comme Créateur. C’est un péché plus grand encore
de le renier comme Maitre qui a acheté. Ce n’est point du tout une question de
régénération. L’apôtre ne dit pas : « Reniant le Seigneur qui les a
vivifiés ». Dans ce cas, en effet, il y aurait difficulté ; mais tel
que le passage est construit, il laisse entièrement de côté la doctrine de la
persévérance finale.
(*) Ce n’est pas ici le mot (Seigneur), tel que le connaît
l’Église, mais le mot (d’où l’on a fait despote
) qui signifie plutôt maître
d’esclaves
.
(**) Le mot doit bien être achetés
, et non pas rachetés
.
Ce mot est la traduction d’un verbe grec qui signifie « acheter au
marché ». Cela n’a aucun rapport avec les mots fréquemment employés pour désigner
le rachat
ou la rédemption
.
Nous lisons : « Car si après avoir échappé aux souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, étant de nouveau enlacés, ils sont vaincus par elles, leur dernière condition est pire que la première ; … mais ce que dit le proverbe véritable leur est arrivé : « Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi lui-même, et la truie lavée, à se vautrer au bourbier ». La diffusion de la connaissance des Écritures et de la lumière de l’Évangile peut exercer et exerce fréquemment une influence étonnante sur la conduite et le caractère de personnes qui n’ont jamais connu la puissance de l’évangile de Christ qui sauve, vivifie et affranchit. Il est même presque impossible qu’une Bible ouverte circule ou que l’évangile gratuit soit prêché, sans qu’ils soient accompagnés de résultats frappants, qui toutefois resteront au-dessous du résultat essentiel : la régénération. On peut laisser de grossières habitudes, renoncer à divers actes d’impureté, sous l’influence d’une « connaissance » purement intellectuelle « du Seigneur et Sauveur Jésus Christ », sans que le cœur ait jamais été réellement atteint à salut. Or, on verra toujours que ceux qui secouent tout à fait l’influence de la lumière évangélique, — lors même que cette influence ne s’est jamais étendue au delà de leur conduite extérieure, — se plongent dans le mal beaucoup plus profondément qu’avant d’avoir subi cette influence, et se livrent plus que jamais à des excès de mondanité et de folie. « Leur dernière condition est pire que la première ». Le diable prend plaisir à traîner le ci-devant professant dans une fange bien plus épaisse que celle dans laquelle il se vautrait aux jours de son ignorance et de son insouciante folie. C’est pourquoi il est urgent que nous insistions auprès de tous ceux avec lesquels nous sommes en rapport, sur l’importance de rendre certaine leur profession, de telle sorte que la connaissance de la vérité n’agisse pas seulement sur leur conduite extérieure, mais qu’elle atteigne le cœur en lui communiquant cette vie que ne saurait perdre celui qui une fois la possède. Ce passage ne renferme rien qui puisse effrayer la brebis de Christ, mais de bien sérieux avertissements pour ceux qui, quoique ayant revêtu pour un temps l’apparence extérieure des brebis, n’ont jamais été dans le fond autrement que comme le chien et la truie.
Ézéch. 18:24-26 : « Et si le juste se détourne de sa justice et commet l’iniquité, faisant selon toutes les abominations que le méchant commet, vivra-t-il ? De tous ses actes justes qu’il aura faits, aucun ne viendra en mémoire ; dans son iniquité qu’il aura commise, et dans son péché qu’il a fait, en eux il mourra… Quand le juste se détournera de sa justice, et qu’il pratiquera l’iniquité, il mourra pour cela ; dans son iniquité qu’il aura commise, il mourra ». À quoi nous pouvons joindre votre allusion à 2 Chron. 15:2 : « L’Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui ; et si vous le cherchez, vous le trouverez, et si vous l’abandonnez, il vous abandonnera ». Nous nous sentons pressés de dire, cher ami, que ceux qui allèguent de semblables passages de l’Écriture, comme portant en quelque mesure atteinte à la vérité de la persévérance finale des membres de Christ, font preuve d’un bien triste défaut d’intelligence spirituelle. Ces passages, ainsi qu’une foule d’autres textes analogues de l’Ancien Testament et aussi du Nouveau, nous exposent le sujet profondément important du gouvernement moral de Dieu. Or, être simplement un objet du gouvernement de Dieu est une chose, et être un objet de sa grâce immuable est une autre chose. Il ne faut jamais les confondre. Pour traiter à fond ce sujet et le développer au moyen des divers passages qui s’y rapportent, il faudrait un volume ; nous nous bornerons donc à ajouter que, selon notre intime persuasion, quiconque ne distingue pas soigneusement entre l’homme sous le gouvernement et l’homme sous la grâce, ne saurait comprendre la Parole de Dieu. Dans le premier cas, l’homme est considéré comme marchant ici-bas dans une position de responsabilité où il est en danger ; dans le second cas, il est considéré comme associé avec Christ en haut, dans une position de privilèges inaliénables et d’éternelle sécurité. Les deux passages de l’Ancien Testament auxquels vous avez renvoyé ont entièrement rapport au gouvernement de Dieu, et n’ont donc absolument rien à faire avec la question de la persévérance finale.
Matt. 12:45 : « Alors il va et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui-même ; et étant entrés, ils habitent là ; et la dernière condition de cet homme-là est pire que la première. Ainsi en sera-t-il aussi de cette génération méchante ». La dernière phrase de ce passage explique le contexte tout entier. Notre Seigneur décrit la condition morale du peuple Juif. L’esprit d’idolâtrie les avait quittés, mais pour un temps seulement, pour revenir avec une force et une énergie sept fois plus grandes, en sorte que leur dernière condition sera rendue infiniment pire que tout ce qui aura eu lieu jusqu’alors dans leur merveilleuse histoire. Pris dans une acception secondaire, ce passage peut bien s’appliquer à un individu qui, ayant subi un certain changement moral et manifesté quelque amélioration dans sa conduite extérieure, retourne en arrière et devient plus ouvertement corrompu et plus vicieux que jamais.
2 Jean 8, 9 : « Prenez garde à vous-mêmes, afin que
nous ne perdions pas ce que nous avons opéré, mais que nous recevions un plein
salaire. Quiconque vous mène en avant et ne demeure pas dans la doctrine du
Christ, n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, celui-là a le Père et
le Fils ». Dans le verset 8, l’apôtre exhorte la dame élue et ses enfants
à prendre garde à eux, de peur qu’il ne perde quelque chose du fruit de son
ministère. La dame et ses enfants devant être une partie de sa récompense, au
jour de gloire à venir, l’apôtre désirait avec ardeur les présenter exempts de
fautes en présence de cette gloire, afin de recevoir sa pleine récompense. Le
vers. 9 ne demande aucune explication. Il est d’une simplicité solennelle. Si
quelqu’un ne demeure
pas dans la doctrine de Christ, il ne possède rien.
Laissez écouler la vérité quant à Christ, et vous n’aurez aucune sécurité à
l’égard de quoi que ce soit. Le chrétien a très-certainement besoin de marcher
avec vigilance pour échapper aux pièges et aux tentations de tout genre dont il
est entouré ; mais comment cette vigilance sera-t-elle mieux obtenue ou
maintenue ? est-ce en posant son pied sur le sable mouvant de ses propres
œuvres, ou en le fixant fermement sur le rocher du salut éternel de Dieu ?
Quelle est la position la plus favorable à l’exercice de la vigilance et de la
prière : celle dans laquelle on vit dans des craintes et des doutes perpétuels,
ou celle dans laquelle on se repose avec une confiance enfantine sur l’immuable
amour d’un Dieu sauveur ? Nous croyons pouvoir deviner votre réponse, cher
ami.
Apoc. 3:11 : « Je viens bientôt ; tiens ferme ce
que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne ». Il y a, dans ce
passage, deux choses à considérer : d’abord, c’est une exhortation
adressée à une assemblée ; ensuite, il n’est pas dit : « afin
que personne ne prenne ta vie
». Un serviteur
peut perdre sa
récompense
; mais un enfant
de Dieu ne saurait perdre la vie
éternelle. Une multitude de difficultés seraient écartées en faisant
soigneusement attention à cela. Une chose est la relation de fils, une tout
autre chose est la relation de disciple. Une chose est la sécurité en Christ,
une tout autre chose est le témoignage pour Christ. Si notre sécurité dépendait
de notre témoignage, ou notre relation de fils de notre fidélité comme
disciples, où en serions-nous ? Il est bien vrai que, mieux je connaîtrai
ma sécurité, plus je jouirai de ma relation d’enfant de Dieu, et plus mon
témoignage sera actif et plus je serai fidèle comme disciple ; mais ce
sont des choses qu’il ne faut jamais confondre.
Enfin, cher ami, vous dites : « Tous les textes qui parlent de persévérer jusqu’à la fin, et de vaincre, impliquent qu’il est possible de ne pas persévérer et de ne pas vaincre, et donc qu’il est aussi possible de n’être finalement pas sauvé ». Nous répondons simplement que nous serons en tout temps heureux d’examiner de près avec vous chacun des passages auxquels vous faites ainsi allusion d’une manière générale, et nous pourrons prouver, par la grâce de Dieu, qu’aucun de ces passages, interprété sainement, ne combat le moins du monde l’importante vérité de la persévérance finale ; mais qu’au contraire chacun d’eux renferme en lui-même ou dans son contexte immédiat, la preuve qu’il est en parfaite harmonie avec la vérité de la sécurité éternelle du plus faible agneau appartenant au troupeau que Christ a racheté au prix de son sang.
Veuille le Seigneur établir toujours plus fermement nos âmes dans sa vérité et nous garder pour son royaume céleste, à la gloire de son saint nom !
Nos lecteurs auront compris que la phrase ci-dessus : « c’est
la persévérance finale de Christ, non la nôtre » n’est au fond qu’une
paraphrase du passage d’Hébreux 7:25 : « Il [Jésus] peut sauver
entièrement [= jusqu’à l’achèvement] ceux qui s’approchent de Dieu par
lui » ? À ce verset, nous pouvons ajouter, entre autres : Jean
13:1 et 14:16, 18 et Matth. 28:20 ; Jean 5:17 ; Rom. 5:10. Tous ces
passages démontrent que Dieu – le Père, le Fils et le Saint-Esprit –persévère
ou ne cesse pas d’agir en grâce pour sauver les pécheurs, et pour garder
l’héritage pour les héritiers et les héritiers pour l’héritage (1 Pier. 1:4,
5) ; sans cela, les rachetés seraient perdus. Il aurait été peut-être
mieux de dire : « La persévérance finale de Christ est le fondement
unique, indispensable et assuré de la nôtre ». Cette idée se trouve
développée dans la suite, et elle est admirablement exprimée dans le passage de
Jér. 32:40, qui sans doute se rapporte à Israël, mais qui, pour le fond, se
rapproche de tant de déclarations analogues du Nouveau Testament, et peut aussi
s’appliquer, à plus forte raison, aux chrétiens : « Je ferai avec eux
une alliance éternelle, que je ne me retirerai point d’auprès d’eux, pour leur
faire du bien (persévérance de Dieu
) ; et je mettrai ma crainte
dans leur cœur, pour qu’ils ne se retirent pas de moi » (persévérance
du peuple de Dieu
). Cette magnifique promesse présente aux croyants
[d’Israël] la double sécurité, d’une part, que Dieu ne les rejettera jamais, et
de l’autre qu’ils n’abandonneront jamais Dieu.