ANDRÉ Georges
Table des matières :
3.1 - Dimensions principales :
3.3 - Matériaux (25:3-7 ; 35:4 à 36:7).
4 - Le Tabernacle lui-même — Exode 26
4.2 - Le Voile — Exode 26:31-35
4.3 - Les tapis, la tente et les couvertures
4.3.1 - Les tapis — Exode 26:1-6
4.3.2 - La tente — Exode 26:7-13
4.3.3 - Couverture de peaux de béliers
4.3.4 - Couverture de peaux de taissons
5.1 - Pieux et tentures — Exode 27:9-19
5.3 - L’autel d’airain — Exode 27:1-8
5.4 - La cuve d’airain — Ex. 30:17-21 ; 38:8
6 - Les vêtements du souverain sacrificateur — Exode 28
6.1 - Ordre des chapitres 25 à 30
6.2 - Les vêtements du souverain sacrificateur
6.2.1 - L’éphod — Exode 28:5 à 6
6.2.2 - La robe de bleu — Exode 28:31-32
6.2.3 - La tunique — Exode 28:39
6.2.4 - La tiare et la lame d’or — Exode 28:36-38
7.1 - La table des pains de proposition — Exode 25:23-30 ; Lév. 24:5-9
7.2 - Le chandelier — Exode 25:31-40 ; 27:20 à 21 ; Lév. 24:1-4 ; Nomb. 8:1-4
7.3 - L’autel d’or — Exode 30:1-10
8.1 - L’Arche — Exode 25:10-22
8.2 - Le propitiatoire — Exode 25:17-21
8.3 - Contenu de l’arche — Hébreux 9:4
8.3.2 - La cruche d’or — Exode 16:32-34
8.4 - La verge d’Aaron — Nombres 17
Pour les illustrations, voir document spécifique.
Ces notes ne représentent pas une étude complète du Tabernacle. Elles sont seulement le résumé de quelques entretiens sur ce type remarquable qui nous aide à mieux comprendre les grandeurs de la révélation du Nouveau Testament. « Les objets profonds et infinis de notre foi se rapprochent et deviennent comme palpables pour nous par le moyen des types » (J.N.D.).
Dans la Genèse, nous voyons Dieu appeler des hommes individuellement, tel Abraham, à quitter le milieu où ils sont, pour devenir voyageurs et étrangers, dans l’attente d’une « meilleure patrie ». Ainsi est le croyant aujourd’hui, appelé par le Seigneur Jésus hors du monde, devenu « forain et voyageur », en route vers le ciel.
Mais dans l’Exode Dieu nous montre qu’il n’appelle pas seulement les hommes individuellement, mais qu’il veut avoir un peuple sur la terre. Ce peuple, il l’a d’abord délivré de la puissance de l’ennemi (Pharaon), racheté du jugement par le sang de l’Agneau (Pâque ; Ex. 12) et séparé du monde (Égypte) par la Mer Rouge, en l’amenant dans le désert.
Et là, dans le désert, Dieu
se révèle comme Celui qui veut habiter
au
milieu de son peuple (Ex. 15:2 ; 25:8 ; 29:45-46).
De même aujourd’hui, Dieu habite au milieu de ses rachetés qui forment un tout : la maison de Dieu composée de pierres vivantes, telle que nous la voyons dans 1 Pierre 2 ; l’habitation de Dieu par l’Esprit, telle que la présente Éphésiens 2:19 à 22.
Nous trouvons dans la Parole sept « demeures » successives de Dieu sur la terre :
Les enseignements relatifs au tabernacle se trouvent dans les chapitres 25-40 de l’Exode. Rien n’était laissé au bon plaisir du peuple ou de Moïse : tout devait être « selon le modèle » montré par Dieu (25:9). De même dans l’église.
Du chapitre 25 au chapitre 31, nous avons les instructions de l’Éternel à Moïse. Elles comprennent :
constructiondu tabernacle.
Mais entre deux vient la triste circonstance du veau d’or, chapitres 32 à 34. Il fallait que le peuple apprenne à connaître son cœur et réalise qu’il ne méritait que le jugement. Alors les affections pour l’Éternel de ceux qui le recherchaient sont mises en exercice et les amènent à sortir vers la tente d’assignation (33:7). Enfin Moïse, alors que son visage rayonnait (34:29-35) peut révéler au peuple les instructions divines concernant Sa demeure au milieu d’eux. Grand enseignement pour nous : c’est dans la mesure où les cœurs des croyants reconnaissant leur incapacité personnelle seront attachés à la personne du Seigneur et disposés à « sortir du camp » vers Lui, qu’ils saisiront les pensées de Dieu relatives à sa demeure au milieu de son peuple (voir aussi Ézéchiel 43:10-11).
Nous retiendrons trois pensées principales dans les enseignements que nous donne le tabernacle
Parvis: 100 coudées sur 50 (27:9-12). Porte : 20 coudées
Tabernacle lui-même: 30 coudées de long sur 10 coudées de large et 10 coudées de haut (26:15-25)
Lieu Saint: 10 coudées de large, 20 coudées de long, 10 coudées de haut — Le voile faisant séparation entre le Lieu Saint et le Lieu très Saint était placé sous les agrafes (26:33, 6)
Lieu très Saint: 10 x 10 x 10 : cubique (= la perfection, quand l’infini se donne à connaître dans le « fini ») ; cf. Apoc. 21 :16
Six objets principaux se trouvaient dans le tabernacle, dans l’ordre suivant depuis l’entrée (Est)
Quatre groupes :
Dieu
Christ
Saint Esprit
Les rachetés(objets de la sacrificature).
L’Éternel demande au peuple
d’apporter pour Lui
(Ex. 25:2) une offrande prise sur ce
qui était à eux
(Ex. 35:5). Tous pouvaient
apporter l’offrande, car tous avaient reçu des Égyptiens à leur sortie
d’Égypte diverses richesses (Ex. 11:2 à 3 ; 12:35-36), mais personne
n’était obligé
d’apporter. Seuls ceux qui avaient un « esprit libéral » le
faisaient, selon que leur coeur
les y portait (Ex. 35:21 ; 36:2).
Chacun donnait selon ses moyens : l’un de l’or, l’autre de l’argent,
l’autre des tissus, un autre du poil de chèvre ; les princes offraient des
pierres précieuses ; mais tous avaient pour but d’apporter quelque chose à
la maison de Dieu.
D’autre part, des hommes et des femmes eurent le désir non seulement d’apporter, mais de « s’approcher de l’oeuvre pour la faire » (Ex. 36:2), là aussi portés par leur coeur.
Par exemple, il nous est dit
au chap. 35, v. 25, que « toute femme intelligente fila de sa main » du bleu, de
la pourpre, de l’écarlate et du fin coton. Celles-ci n’avaient pas seulement
apporté quelque chose pour la maison de Dieu, mais collaboraient à l’oeuvre.
Mais elles le faisaient dans leur sphère, probablement dans leur tente, ou à
l’entrée de celle-ci. Le fil qu’elles procuraient ainsi au sanctuaire avait une
grande importance, car si le fil n’était pas solide, était mal préparé, peu
importe le talent des « hommes intelligents » (36:8), les tapis et les voiles du
tabernacle n’auraient pas été parfaits. Chaque chrétienne, jeune ou âgée, peut,
dans sa sphère, « filer » les diverses couleurs qui nous parlent toutes des
gloires variées du Seigneur Jésus : dans leurs conversations, dans leur
attitude, dans l’influence qu’elles exercent, placer quelque chose de Christ, de ses perfections et de
ses gloires. Marie de Béthanie en était si pénétrée que lorsqu’elle
eut oint la tête et les pieds du
Sauveur, « toute la maison » fut remplie de l’odeur du parfum.
Puis d’autres femmes habiles « que leur coeur y porta », filèrent du poil de chèvre. Si la séparation pratique dont nous parle le poil de chèvre, n’est pas réalisée dans la maison, dans la famille, les habitudes, la tenue, les lieux que l’on fréquente, l’éducation des enfants, comment pourrait-elle ensuite être réalisée dans la maison de Dieu ? Les dons les plus éminents dans une assemblée ne pourront pas apporter la bénédiction que Dieu voulait donner si les soeurs, dans la dépendance du Seigneur, n’ont pas « filé » et le bleu et la pourpre et l’écarlate et le fin coton et le poil de chèvre.
On peut ainsi distinguer quatre classes de personnes dans le peuple :
Tous ceux qui collaboraient
ainsi à l’œuvre de la maison de Dieu le faisaient par affection pour lui. Si
nous aimons le Seigneur Jésus, nous aurons à cœur de ne pas vivre seulement de
l’assemblée (quelque précieux que
cela soit), mais aussi pour
l’assemblée, apportant chacun selon ce qu’il
a reçu, sa contribution pour le bien de l’ensemble, dans la dépendance et selon
les instructions divines.
Il vient un temps où l’on ne peut plus apporter ni servir (Ex. 36:6). Ne laissons pas passer notre jeunesse sans avoir à cœur de collaborer à l’œuvre de la maison de Dieu selon que le Seigneur nous en fera la grâce.
Pour pouvoir être transporté à travers les nombreuses étapes du désert, le tabernacle était démontable en diverses parties ; il n’en formait pas moins un tout. À chaque départ les Lévites démontaient le tabernacle et le transportaient, partie sur leurs épaules, partie sur des chariots. Dans chaque nouveau lieu de campement, on commençait par dresser le tabernacle, puis le peuple campait tout autour (Nomb. 1 à 4).
La maison même du tabernacle était composée des ais, des tapis et des voiles. Elle est, d’une part, un type de Christ ; d’autre part, un type des rachetés formant ensemble la maison de Dieu, l’assemblée.
Dimensions : 1 1/2 coudée de large sur 10 de haut. 20 ais au Nord, 20 ais au Sud, 8 à l’Ouest : total 48.
Chaque ais représentait donc une planche large et longue, qui devait provenir d’un arbre de grande taille. Il avait fallu couper l’arbre et façonner la planche avant de l’apporter au tabernacle. Tel le racheté qui a été tiré de ce monde et formé par Dieu pour devenir partie intégrante de Sa maison (cf. 1 Rois 6:7).
Mais une planche, si large et
si grande soit-elle, ne peut pas se tenir debout
toute seule (chap. 26:15). C’est pourquoi deux tenons à la base de chaque
ais pénétraient profondément dans deux bases d’argent. Celles-ci représentent
la rédemption (chap. 30:11-16 ; 38:25-27), la justification par la foi,
telle qu’elle nous est présentée dans Romains 3 à 5. Les deux bases font penser
aux deux vérités fondamentales : la justice et
l’amour de Dieu, auxquelles l’œuvre de Christ a parfaitement
répondu. Parce que Christ a pris sur Lui nos péchés et a été fait péché pour
nous, supportant à notre place le jugement, Dieu
est juste
en pardonnant au pécheur, c’est-à-dire « juste et justifiant celui
qui est de la foi de Jésus » (Rom. 3:26). Ainsi son amour qui voulait pardonner
est intimement lié à sa justice. Dieu ne peut que pardonner les péchés de celui
qui par la foi se place sous le sang de Jésus : c’est justice de sa part
envers Christ.
Ainsi, tel un ais dressé debout dans le sable du désert, bien affermi sur sa base, le croyant racheté est tenu debout et son salut est bien assuré.
« C’est par la foi que vous êtes debout », nous dit 2 Corinthiens 1:24. Ce n’est, en effet, ni par notre énergie ni par notre connaissance, mais uniquement par la foi dans l’œuvre accomplie du Seigneur Jésus que nous pouvons être debout. Aussi, « que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe » (1 Cor. 10:12). Il y en a qui peuvent paraître être debout : élevés dans un milieu chrétien, ils ont acquis à l’école du dimanche ou dans des réunions une assez large connaissance intellectuelle des choses de Dieu ; mais s’ils n’ont jamais trouvé le Sauveur pour eux-mêmes, si « la parole a’a pas été mêlée dans leurs cœurs avec de la foi », ils paraissent être debout, mais tomberont certainement. — Cet avertissement s’adresse aussi aux vrais enfants de Dieu quant à leur marche pratique : ne pensons jamais, lorsque nous voyons un frère qui et tombé, que cela ne nous arrivera pas (Gal. 6:1), mais mettons notre confiance dans la grâce et la puissance du Seigneur, selon qu’il est écrit : « Le Seigneur est puissant pour le tenir debout » (Rom. 14:4).
Mais un ais, même bien assuré sur sa base, serait facilement renversé par le vent du désert s’il restait seul ; c’est pourquoi les ais devaient être unis les uns aux autres. Leçon pour nous à tout âge de ne pas vouloir rester seul comme croyant, mais de rechercher la communion des enfants de Dieu. Ceci est particulièrement important lorsqu’un jeune, pour des études, un apprentissage ou d’autres circonstances, quitte le foyer paternel et va dans une ville ou un pays étranger.
« L’amitié du monde est inimitié contre Dieu » (Jacq. 4:4). Prenons garde de ne pas chercher des amis dans le monde, mais, au contraire, soyons reconnaissants des amis croyants que Dieu place sur notre chemin, avec lesquels nous pouvons avoir une part commune, regardant ensemble vers un même but. Être en aide l’un à l’autre dans le chemin de la foi, prier ensemble, se faire part des merveilles découvertes dans la parole de Dieu et des expériences que le Seigneur nous amène à faire de son amour, voilà quelques-unes des joies de l’amitié chrétienne.
Mais il y a plus encore. Ce ne sont pas seulement quelques ais qui devaient être groupés, mais tous devaient être bien unis ensemble et tenus par cinq « traverses » (Ex. 26:26 à 28). On peut voir dans ces traverses trois significations :
Les ais debout, fixés à leurs bases d’argent et unis par des traverses étaient recouverts d’or ; les rachetés du Seigneur sont nés de nouveau, sont devenus « participants de la nature divine » (2 Pierre 1:4) et lorsqu’ils sont considérés dans le sanctuaire, comme les ais, on ne voit plus que l’or qui les recouvre. C’est ainsi qu’ils forment, telles les « pierres vivantes » aujourd’hui, la maison de Dieu (1 Pierre 2).
Selon Hébreux 10:20, le voile séparant le lieu saint du lieu très saint représente Christ venu en chair. Il était fait de bleu (caractère de Celui qui est venu du ciel), de pourpre (Celui qui ayant souffert recevra la domination universelle), d’écarlate (couleur du sang rappelant ses souffrances, mais aussi sa gloire comme Messie sur Israël) et de fin coton (humanité et marche parfaite de Jésus) — caractères du Seigneur Jésus que nous présentent d’une façon particulière les quatre Évangiles (quatre piliers), mais aussi toutes les pages de la parole.
Plusieurs n’ont pas discerné la gloire de la Parole faite chair (nous recommandons très vivement à cet égard de lire la brochure de J.G. Bellett, « La gloire morale du Seigneur Jésus »). En effet, le voile cachait l’arche, mais ce voile a été déchiré du haut en bas à la croix. D’autre part, l’apôtre Jean rappelle ceux qui, avec lui, « virent Sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1:14).
Sur le voile étaient brodés des chérubins montrant que le Seigneur discerne tout, prend connaissance de tout et juge de tout (voir Apoc. 1 à 3). Les chérubins, rappelant dans un sens ceux d’Eden, montraient que l’accès du sanctuaire était fermé. Mais aujourd’hui, le voile ayant été déchiré, Jésus nous a ouvert l’accès de la présence même de Dieu (Luc 23:45 ; Héb. 10:19-22).
Dix tapis de 4 coudées sur 28 forment un ensemble de 40 coudées sur 28. Ces tapis sont faits des mêmes fils que le voile, mais alors que pour le voile le bleu vient d’abord, pour les tapis le fin coton est mentionné en premier. En effet, si les tapis représentent Christ (selon la pensée que le tabernacle nous parle de Dieu manifesté en Christ), ils représentent aussi les croyants tels qu’ils sont vus en Christ, « rendus agréables dans le Bien-aimé ». Or, lorsqu’il s’agit des croyants, c’est avant tout la justice pratique dans leur marche qui doit les marquer, alors que pour Christ c’était en première ligne son caractère céleste qui était mis en évidence.
Les enfants de Dieu tels qu’ils sont vus dans le sanctuaire, comme nous les présente l’épître aux Éphésiens, et aussi celle aux Colossiens, portent les caractères de Christ.
Les tapis étaient bien unis ensemble par des ganses de bleu et des agrafes d’or : les liens qui unissent les rachetés aujourd’hui sont divins et célestes ; les croyants ne se groupent pas parce que cela leur convient de le faire, ou parce qu’ils se mettent d’accord sur certains points pour se réunir mais c’est Dieu qui les a unis indissolublement ensemble. En se réunissant simplement autour du Seigneur Jésus, ils rendent témoignage à ce que Dieu a fait, ou, comme on l’a dit, ils expriment de fait ce qui existe déjà pour la foi. Dans un temps de ruine comme maintenant, un tel rassemblement doit se conformer à 2 Timothée 2:19 et 22, pour être selon la pensée du Seigneur.
Dans la pratique, il importe que les croyants manifestent quelle est leur position dans le sanctuaire, reproduisent les caractères de Christ (fin coton, bleu, pourpre et écarlate : « si nous souffrons avec Lui, nous régnerons aussi avec Lui ») et montrent la réalité du fait que Dieu les a unis ensemble.
Si l’ennemi a réussi à disperser et diviser les chrétiens quant à leur témoignage pratique sur la terre, il n’en reste pas moins qu’en Christ et pour Dieu, ils sont un, comme l’ensemble des tapis joints l’un à l’autre par les agrafes formait « un seul tabernacle » (chap. 26:6).
« Par-dessus le tabernacle » une tente de poil de chèvre faisait protection contre toute influence ou souillure extérieure.
Onze tapis de 4 sur 30 coudées formaient un ensemble de 44 sur 30 coudées, qui dépassait donc les premiers tapis.
Le poil de chèvre parle de la séparation pour Dieu (vêtement des prophètes), non par la sévérité envers les pécheurs, mais la séparation d’avec les pécheurs dans la sévérité envers soi-même, qui peut s’allier avec l’affabilité et la débonnaireté les plus parfaites, telles qu’elles ont été vues en Christ (J.N.D.).
Il ne peut y avoir réalisation des caractères de Christ (tapis) sans séparation du monde. Les femmes avaient filé le poil de chèvre (chap. 35:26) : chaque croyant, même le plus humble, est appelé à réaliser pratiquement cette séparation du monde dans sa vie de tous les jours, dans sa maison, dans son travail, dans son comportement. Si chacun là où il est placé, « file » le poil de chèvre, la séparation de la maison de Dieu d’avec le monde sera réalisée, mais si pratiquement il manque des fils, le tissu même de la « tente » ne sera plus une protection contre la souillure extérieure.
Les tapis de la tente étaient joints par des ganses et des agrafes d’airain : unité des croyants dans la séparation et le jugement du mal.
Bélier — offrande de consécration (chap. 29:19). C’est le dévouement des rachetés au Seigneur, à ses intérêts et à sa maison, produit par la conscience de la consécration complète de Christ à Dieu pour les rachetés, consécration qui a été jusqu’à la mort (teintes en rouge) : 2 Cor. 5:15 ; Éph. 5:2.
La séparation extérieure sans dévouement intérieur, de cœur au Seigneur conduit au légalisme et à la propre justice (par ex. Luc 18:9-14).
S’Il veut que notre coeur L’aime
Sans partage ni détour,
C’est qu’Il est d’abord Lui-même
Immuable en Son amour.
C’était la couverture extérieure, la seule chose que l’on voyait du tabernacle, avec le voile servant d’entrée au lieu saint. Pour voir les tapis et leurs broderies, l’or des ais et les divers objets du lieu saint et du lieu très saint, il fallait pénétrer dans le sanctuaire. De l’extérieur on voyait seulement cette couverture de peaux de taissons. Tel Christ dans ce monde : pour découvrir ses gloires variées, il fallait la foi qui discernait en lui le Fils de Dieu ; mais pour les autres « il n’y avait point d’apparence en lui pour le faire désirer » (És. 53:2).
Ces peaux de taissons nous parlent aussi de la vigilance indispensable pour éviter les pièges et déjouer les attaques de l’ennemi. C’est comme un cilice moral d’une entière efficacité. Sans vigilance dans la marche pratique, on se laisse entraîner par des amis mondains ou des circonstances, à des situations où, sauf intervention particulière du Seigneur, on ne peut que Le déshonorer (1 Cor. 15:33-34 ; Prov. 4:20-27).
Les quatre choses sont donc intimement liées pour reproduire pratiquement les caractères de Christ, il est indispensable que les enfants de Dieu réalisent la séparation du monde et du mal, le dévouement à Christ et la vigilance. Si dans la dépendance du Seigneur on a à coeur de Le servir avec amour, on sera gardé de bien des pièges, on comprendra mieux la nécessité de la séparation du monde et l’on veillera à ce qui pourrait ternir le témoignage et entraver l’œuvre du Seigneur.
En principe, le parvis avec son enceinte nous parle du témoignage extérieur et public que doivent rendre ceux qui composent la maison de Dieu, par opposition au tabernacle lui-même, qui nous présente le sanctuaire et ce que l’on y contemple. Le sanctuaire était fondé sur des bases d’argent (à l’exception des piliers du voile de l’entrée placés sur des bases d’airain, visibles de l’extérieur), tandis que les piliers du parvis reposaient tous sur des bases d’airain.
Dimensions : 100 coudées de long sur 50 coudées de large ; 56 piliers, supportant 280 coudées de tentures ; la porte à l’Est soutenue par 4 piliers était large de 20 coudées.
À noter que la longueur des tentures est égale à celle des tapis du tabernacle mis bout à bout : le témoignage extérieur ne doit pas dépasser la vie intérieure dans le sanctuaire. La hauteur des tentures étant de 5 coudées, il était impossible depuis l’extérieur de voir ce qui se passait à l’intérieur du parvis. On apercevait seulement les peaux de taissons du tabernacle et la fumée qui montait de l’autel d’airain.
Cette enceinte blanche (fin coton) soutenue par ses piliers d’airain, reposant sur des bases d’airain, nous parle en particulier de
En effet, il ne convient pas aux rachetés de faire parade devant le monde de l’assurance de leur salut (bases d’argent) ou des bénédictions diverses qui sont leurs, tels que vus en Christ ; c’est leur marche qui doit parler ; le jugement d’eux-mêmes leur est indispensable pour rester debout ; l’amour qui les unit comme rachetés du Seigneur est leur témoignage pratique devant le monde : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples si vous avez de l’amour entre vous » ; « … qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jean 13:35 ; 17:21).
Dimensions : 20 coudées de large sur 5 de haut = 100 coudées carré, soit la même surface que les voiles d’entrée dans le sanctuaire ; ceux-ci avaient 10 sur 10 coudées = 100 coudées carré.
La porte du tabernacle était donc large. Elle portait les mêmes couleurs que les voiles du tabernacle et nous parle de Christ en grâce, ouvrant largement ses bras pour accueillir « quiconque » veut entrer. Christ est la porte (Jean 10:7). Aucun chérubin ne barrait l’accès du parvis comme à l’entrée du jardin d’Eden (Gen. 3:24).
Une seule condition existait cependant pour qu’un Israélite puisse entrer par cette porte : il fallait qu’il apporte un sacrifice. Ceci nous amène à :
Le premier objet rencontré à l’entrée du parvis.
Dimensions : 5 sur 5 sur 3 coudées, donc carré, symbole rappelant la portée universelle du sacrifice de la croix (4 vents, 4 points cardinaux, etc.). L’autel est un type de Christ (bois de sittim), mais de Christ rencontrant le jugement de Dieu sur le péché (airain) (voyez Nomb. 16:36-40).
Le but essentiel de l’autel était d’être le lieu où l’on offrait les sacrifices et répandait le sang qui seul « fait propitiation pour l’âme » (Lév. 17:11 ; voyez aussi Héb. 9:22 : « sans effusion de sang il n’y a pas de rémission »). L’autel nous parle de Christ ; les sacrifices nous parlent de Christ ; le sacrificateur nous parle de Christ.
L’ensemble de ce qui se passait à l’autel nous présente la croix.
Deux vérités fondamentales se dégagent de l’autel d’airain et des sacrifices qui y étaient offerts :
La grille d’airain de l’autel, qui supportait le feu du jugement, nous rappelle aussi Christ qui a passé à travers le feu du jugement de Dieu. Sondé ainsi dans tout son être, il n’a manifesté que ses propres perfections.
Les sacrifices étaient
offerts sur l’autel : holocaustes, offrandes de gâteau, sacrifices de
prospérité, sacrifices pour le péché et le délit. Arrêtons-nous un moment au sacrifice pour le péché
, tel qu’il est
présenté en Lévitique 4:27 à 35.
Un Israélite qui, ayant désobéi à l’un des commandements de l’Éternel « s’est rendu coupable », réalise son péché. C’est le Saint Esprit qui convainc de péché par le moyen de la Parole. Longtemps un jeune homme peut rester indifférent aux péchés qu’il a commis, comme à son état de péché devant Dieu, mais un moment vient où, dans sa grâce, Dieu intervient par son Esprit pour produire en lui ce sentiment de culpabilité. Que doit-il faire alors ?
L’Israélite devait « amener
son offrande », une chèvre ou un agneau sans défaut (vers. 28, 32). Il ne
suffisait pas de savoir
comment on
devait procéder pour que le péché soit pardonné, mais il fallait effectivement amener
une offrande : aller
chercher dans son troupeau un animal, non pas de rebut, mais sans défaut, et
traverser tout le camp en le conduisant jusqu’à la porte du parvis pour
l’amener à l’autel. Arrivé là, l’Israélite devait « poser la main sur la tête du
sacrifice » : il plaçait ainsi sur cette victime innocente et sans défaut
le péché dont il s’était rendu coupable. Puis lui-même devait égorger la
victime. Il faut venir personnellement à la croix, en reconnaissant son péché,
en acceptant qu’il a été porté par la Victime sainte et sans tache, frappée par
le jugement de Dieu à la place du pécheur.
Le sacrificateur prenait du
sang de la victime, le mettait sur les cornes de l’autel et versait le reste au
pied de l’autel ; puis il brûlait la graisse et faisait propitiation pour
le coupable. Ce sacrificateur nous parle de Christ qui, lui, a tout accompli
pour la purification du pécheur. La parole déclare alors formellement à deux
reprises : « et il lui sera pardonné
» (v. 31 et v. 35). L’Israélite
pouvait s’en retourner dans sa tente avec l’assurance du pardon ; non pas
parce qu’il ressentait quelque chose en lui-même, mais parce qu’il était écrit
dans la Parole inspirée « il lui sera pardonné ». De même aujourd’hui :
l’œuvre de Christ nous donne la sécurité
du
salut, mais c’est la Parole de Dieu qui nous en donne la certitude
: « Qui croit
au Fils a
la vie éternelle » (Jean 3:36 ; voir aussi Héb. 10:10 et 14).
Si quelqu’un n’est pas certain de son salut, qu’il prenne sa bible et que sous
le regard de Dieu il relise ce qui est écrit et le croie.
Pour les holocaustes
(Lév. 1) l’Israélite qui s’approchait de l’autel devait
aussi « poser sa main sur la tête de l’holocauste » (vers. 4). Dans ce cas, il ne
s’agissait pas d’être pardonné ; celui qui apportait l’offrande était déjà
pardonné,
car il avait dû
précédemment apporter un sacrifice pour le péché. Il offrait cet holocauste en
signe de reconnaissance et d’adoration. En quelque sorte les mérites de la
victime passaient sur l’adorateur et celle-ci était « agréée pour Lui ». « Il nous
a rendus agréables dans le Bien-aimé » (Éph. 1). Dieu voit les siens en
Christ ; à cause de l’holocauste qui monte « comme une odeur agréable à
l’Éternel », celui qui s’approche est agréé
devant Lui (Éph. 5:2).
La cuve d’airain, dont les dimensions ne nous sont pas données, était placée entre l’autel d’airain et le tabernacle. Elle ne servait pas à offrir des sacrifices, mais à s’y laver, ce que Aaron et ses fils devaient faire chaque fois qu’ils entraient dans la tente d’assignation ou qu’ils s’approchaient de l’autel pour offrir un sacrifice.
En Jean 13, le Seigneur Jésus
lui-même nous a montré la signification de la cuve d’airain. Lors de ce dernier
souper avec ses disciples, il se lève de table et se met à laver leurs pieds.
Pierre ne le voulait pas, mais Jésus dit : « Si je ne te lave, tu n’as pas
de part avec
moi ». Pierre alors demande que non seulement ses pieds et
ses mains soient lavés, mais aussi sa tête. Et Jésus de lui répondre :
« Celui qui a tout le corps lavé n’a besoin que de se laver les pieds ;
mais il est tout net ».
Pour celui qui a tout le corps lavé, c’est-à-dire qui a passé par la nouvelle naissance à la conversion, il n’est pas nécessaire de répéter ce qui a été accompli une fois pour toutes (Tite 3:9) ; mais il arrive trop souvent que le croyant, à cause de la chair qui est encore en lui, ait péché, qu’il ait souillé ses pieds dans le chemin. Il ne s’agit pas alors d’être « converti » de nouveau, mais il faut que les pieds soient lavés. Le Seigneur montre par la Parole en quoi on a manqué ; il faut confesser sa faute à Dieu (1 Jean 1:9) et se souvenir que pour ce péché-là, Christ est mort (voyez aussi le type de la génisse rousse dans Nombres 19 et la brochure de H.R. sur ce sujet). Ayant ainsi les pieds lavés, le racheté peut avoir « une part avec le Seigneur » : jouir de la communion avec Lui.
En effet, lorsqu’un croyant a manqué, la communion avec le Seigneur est interrompue. Il n’y a plus de joie, plus de « goût » pour la Parole. Le salut n’est pas perdu, la vie éternelle est toujours là, mais il y a un nuage. Il faut donc sans retard se tourner vers le Seigneur, lui confesser sa faute, en discerner les causes en se jugeant soi-même, se souvenir de l’efficacité de son sacrifice, et l’on est restauré. Mais souvenons-nous toujours que toutes ressources nous sont données pour ne pas céder au péché, comme l’écrit l’apôtre : « Je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ».
Il importe de réaliser chaque
jour ce jugement de nous-mêmes et ce lavage des pieds ; mais comme les
sacrificateurs devaient le faire avant d’entrer dans le sanctuaire, ou avant de
s’approcher de l’autel, il importe tout particulièrement que nous le fassions
« chacun » chez soi, avant le culte et avant de prendre part à la cène, selon
l’enseignement de 1 Corinthiens 11:26-32. Dans ces versets, il nous est montré
que quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera
coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur. Mais il n’est pas ajouté
qu’à cause de la souillure du chemin il faille s’abstenir de la cène ; au
contraire : « que chacun s’éprouve soi-même et qu’ainsi il mange ». Avant
d’entrer dans le sanctuaire, se juger soi-même, passer à la cuve d’airain, et
ainsi manger. Dans le sentiment profond de la grâce qui, à cause de l’œuvre de
Christ seule nous permet de nous approcher, on participera au mémorial de sa
mort, pour répondre à son dernier désir.
Négliger le jugement journalier de nous-mêmes et participer dans cet état à la cène, nous expose au jugement du Seigneur : plusieurs à Corinthe étaient faibles, malades ou même dormaient, sans doute physiquement ; mais il y a là un enseignement moral aussi, car si nous manquons au jugement de nous-mêmes et prenons la cène avec légèreté (s’en abstenir est peut-être encore plus grave), nous deviendrons faibles spirituellement, ou malades (une brebis malade s’éloigne du troupeau !), ou même nous serons gagnés par le sommeil spirituel (voyez Éph. 5:14). Si c’est le cas, combien il importe alors de se réveiller, de se « relever d’entre les morts », pour retrouver la lumière de la face de Christ.
La cuve d’airain avait été faite avec les miroirs des femmes qui s’attroupaient à l’entrée de la tente d’assignation (Ex. 38:8). Ceci comporte un double enseignement :
Les chapitres 25 à 27 de l’Exode renferment les instructions de l’Éternel à Moïse pour la construction du tabernacle et présentent avant tout les objets qui nous parlent de la manifestation de Dieu en Christ. Au chapitre 30 seulement, se trouvent la cuve d’airain, nécessaire pour que l’homme puisse s’approcher, et l’autel d’or. En effet, avant de pénétrer dans le sanctuaire, les sacrificateurs devaient, à la cuve, se laver les mains et les pieds ; puis une partie de leur service envers Dieu consistait précisément à faire fumer l’encens sur l’autel d’or.
Entre ces deux parties des instructions divines, les chapitres 28 à 29 décrivent l’institution de la sacrificature. « Le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus » (1 Tim. 2:5). En Christ, Dieu se révèle d’abord lui-même à nous : « Le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître ». Puis vient le seul moyen par lequel nous pouvons nous approcher de lui : Christ comme Sacrificateur. En son nom, nous adressons au Père nos prières. Par lui, nous offrons sans cesse à Dieu des sacrifices de louanges, « des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus Christ ». Lui-même est « toujours vivant pour intercéder pour ceux qui s’approchent de Dieu par lui » (Héb. 7:25). Avant de présenter l’accès du sanctuaire, il fallait donc faire passer devant nos yeux le souverain sacrificateur.
Exode 28 décrit les saints vêtements dont Aaron devait se vêtir « pour gloire et pour ornement ». Ils nous parlent exclusivement du Seigneur Jésus. En effet, Aaron les a-t-il jamais portés, excepté le jour de sa consécration ? (Ex. 29:5). À peine en fonction, Nadab et Abihu (Lév. 10) offrent devant l’Éternel un feu étranger, et sont frappés à mort. « Et l’Éternel parla à Moïse, après la mort des deux fils d’Aaron… Dis à Aaron, ton frère, qu’il n’entre pas en tout temps dans le lieu saint, au-dedans du voile ». Lorsqu’une fois par an, Aaron y pénétrerait, il serait vêtu, non de ses vêtements glorieux, mais « d’une sainte tunique de lin » (Lév. 16:4) (*). Exode 28 dirige donc nos regards vers un plus grand qu’Aaron, Celui qui seul n’a jamais failli, « le souverain sacrificateur de notre confession, Jésus » (Héb. 3:1). C’est donc à Lui seul que nous penserons dans ce qui suit.
(*) Note Bibliquest : Il semble que le Souverain Sacrificateur revêtait ces vêtements d’Exode 28 à la fin des cérémonies du Jour des Propitiations, selon Lév. 16:24
Par-dessus les autres vêtements, le sacrificateur était revêtu d’un éphod, sorte de châle-manteau, aux épaulières duquel étaient fixées deux pierres d’onyx ; sur sa poitrine était solidement attaché le pectoral de jugement. Sous l’éphod se trouvait une robe de bleu, ornée à son bord inférieur de grenades et de clochettes. Enfin le vêtement de dessous consistait en une tunique blanche de fin coton. Sur la tête était placée une tiare portant la lame d’or pur.
L’éphod était le vêtement sacerdotal par excellence. Comme le voile, il était tissé de bleu, de pourpre, d’écarlate et de fin coton, mais il s’y ajoutait de l’or : « Ils étendirent des lames d’or, et on les coupa par filets pour les brocher parmi le bleu, et parmi la pourpre, et parmi l’écarlate, et parmi le fin coton, en ouvrage d’art » (Ex. 39:3). Merveilleux symbole de la gloire divine du Fils, sur lequel l’épître aux Hébreux attire toujours nos regards. Dans les jours de sa chair (représentée par le rideau du lieu très saint), sa gloire de Fils de Dieu était comme voilée (sauf pour les yeux de la foi) : pas d’or broché en filets dans le voile. Mais dans son office de souverain sacrificateur dans le ciel, où il conserve tous les caractères qu’il revêtait et qu’il revêtira comme homme sur la terre, brille sans voile la gloire divine, s’entremêlant pour ainsi dire à la texture même de ses autres caractères. Dieu qui lui rend ce témoignage : « Tu es sacrificateur pour l’éternité », a d’abord déclaré : « Tu es mon Fils » (Héb. 5:5 et 6).
Solidement fixées aux
épaulières de l’éphod, deux pierres d’onyx
portaient gravés les noms des
fils d’Israël : six sur une pierre, six sur l’autre, « selon leur
naissance ». Sur les épaules qui ont porté la croix, le bon Berger charge sa
brebis. Au jour de sa gloire terrestre, « le gouvernement sera sur son épaule ». Mais
en attendant, le sacrificateur porte sur ses épaules le poids du peuple de
Dieu ; sa puissance se déploie constamment en leur faveur. Leurs noms y
sont gravés « selon leur naissance », c’est-à-dire en tant que nés de Dieu, tous
égaux devant lui, tous aussi ayant à se conduire sur la terre comme ses
enfants.
Sur le cœur du sacrificateur
était fixé le pectoral
. Sorte de coussin carré, d’un empan de côté, il
était, comme l’éphod, fait d’or, de bleu, de pourpre, d’écarlate et de fin
coton retors. Douze pierres le garnissaient : une pour chaque tribu,
« selon les noms des fils d’Israël ». Tel est, vu dans le sanctuaire, le peuple
de Dieu que notre sacrificateur porte continuellement sur son coeur.
Remarquons que les pierres n’étaient pas toutes de même couleur. Chacune avait sa nature propre. Les rachetés ne sont pas tous semblables, mais unis dans leur diversité ; les uns ont saisi davantage tel aspect de la gloire de Christ, tel côté de la vérité ; d’autres, tel autre. Paul n’était pas comme Jacques, l’un présentant le croyant en Christ, l’autre dans sa marche pratique sur la terre. Jean, à son tour, était différent d’eux, pénétré surtout de l’amour du Seigneur pour lui. Aucun croyant ne peut à lui seul refléter toute la gloire de Christ. Tous doivent être réunis, telle l’épouse au banquet des noces, pour que la beauté de l’Époux soit reflétée en elle (Ps. 45:10-11). Dans le sanctuaire, les pierres précieuses brillent sur le cœur du sacrificateur ; mais notre part actuelle dans ce monde n’est-elle pas de reproduire en quelque mesure dans notre vie pratique, ce qui est vu dans le sanctuaire ? Exercice constant, où nous vient en aide tout l’amour de notre Sacrificateur.
Le pectoral ne pouvait être séparé de l’éphod. Une longue description nous montre comment il y était fixé (v. 22-28), afin « qu’il ne bouge pas de dessus l’éphod ». Chaînettes et cordons d’or et de bleu, liens divins et célestes, donnent aux croyants une parfaite sécurité : nul ne les ravira de la main du Berger, et personne ne peut les arracher du coeur du Sacrificateur.
Sur le pectoral se trouvaient
les urim
et les thummim
, lumières et perfections, dont il ne nous
est guère donné de détails. Par eux, on consultait l’Éternel (voir Nomb. 27:21)
pour savoir comment se conduire. Ressources de la sagesse divine pour une
marche en rapport avec notre position.
Trois choses sont donc réunies dans le sacrificateur et son éphod : la puissance sur son épaule, l’amour dans son cœur, la sagesse qui en découle. N’est-il pas remarquable de retrouver ces trois ressources dans l’Esprit qui nous a été donné selon 2 Timothée 1:7 : « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance et d’amour et de conseil ». L’un ne va pas sans l’autre. La puissance sans l’amour, c’est la loi ou le jugement. L’amour sans le conseil manque de discernement (cf. Phil. 1:9-10). La puissance et l’amour et la sagesse qui proviennent de notre Sacrificateur, sont nécessaires pour que, dans ce monde, soutenus par lui, nous reflétions quelques-uns de ses caractères.
Christ n’est pas notre sacrificateur sur la terre (Héb. 8:4), mais dans le ciel. C’est ce que nous rappelle cette robe entièrement de bleu, portée sous l’éphod. Tout dans son office nous attire vers le ciel où s’accomplit présentement son service (Héb. 9:24).
Les bords de la robe étaient
garnis alternativement de grenades (de bleu, de pourpre, et d’écarlate) et de
clochettes d’or. « Le Sacrificateur céleste doit être lui-même un homme
céleste ; à ce caractère céleste du Christ se rattachent les fruits et le
témoignage du Saint Esprit ; comme ici en figure, les grenades et les
clochettes à la robe bleue du souverain sacrificateur. C’est de Christ,
envisagé dans son caractère céleste, que ceux-ci descendent ; ils sont
attachés aux bords de sa robe ici-bas. » (J.N.D.) Le Psaume 133 nous en donne
une belle image : il compare les frères qui habitent bien unis ensemble à
l’huile versée sur la tête d’Aaron, qui descendait jusqu’au bord de ses
vêtements. La bénédiction vient de la Tête dans le ciel jusque vers ceux qui,
sur la terre, ont par le Saint Esprit à porter du fruit et à rendre témoignage
devant le monde. Notre Sacrificateur, actuellement dans le lieu saint, est
caché (Ex. 28:35) ; mais ici-bas, on entend le son du témoignage qui lui
est rendu, et l’on constate le fruit produit par la bénédiction qui découle de
son office en haut. « Personne ne vit jamais Dieu ; si nous nous aimons
l’un l’autre, Dieu
demeure en nous » — merveille de l’état chrétien (1
Jean 4:12).
« Un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs » (Héb. 7:26). Tel a été le Seigneur Jésus dans toute sa marche ici-bas, tel il en porte encore le caractère dans le ciel, base morale de toute sa sacrificature. D’avoir été sur la terre, lui permet de nous comprendre pleinement : « Nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché » (Héb. 4:15). « Il dut en toutes choses être rendu semblable à ses frères, afin qu’il fût un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur » (Héb. 2:17). Non seulement il est un sacrificateur plein de puissance, mais aussi rempli de miséricorde et de compassion. Combien il est encourageant pour nous, au milieu de l’opposition, de la contradiction des pécheurs, des difficultés de la route, de penser à Celui qui nous y a précédés et qui, aujourd’hui dans le ciel, prie pour nous, capable de sympathiser aux souffrances des siens qu’il a lui-même connues.
Sur la tiare de fin coton était placée une lame d’or pur, posée sur un cordon de bleu, et portant gravé : Sainteté à l’Éternel. Les Israélites apportaient à Dieu les offrandes selon ses instructions. Pourquoi donc nous est-il parlé de « l’iniquité des choses saintes que les fils d’Israël auront sanctifiées dans tous leurs dons » ? Pour le comprendre, pensons à nos louanges, nos cantiques, nos prières, nos expressions d’adoration. Combien souvent entachées de faiblesse, d’infirmité, de distraction, d’expressions incorrectes ! Quelle peine aussi nous avons parfois à exprimer ce que nous avons sur le coeur ! Précieux encouragement de penser que, tel autrefois Aaron, notre souverain sacrificateur sait présenter ces offrandes imparfaites de telle manière qu’elles soient agréées pour nous devant Dieu, continuellement.
La ceinture
entourait
l’éphod. Travail d’art particulièrement précieux (v. 8), soulignant que Son
service sera parfaitement et toujours accompli avec la force des reins ceints.
Comme autrefois sur la terre, il ne se lasse pas et ne se fatigue pas. Il est
toujours vivant pour intercéder pour nous. Et lorsqu’il viendra et trouvera des
esclaves veillant, attendant leur Maître, « il se ceindra et les fera mettre à
table, et, s’avançant, il les servira » (Luc 12:37). Sur la terre son oreille a été percée, pour qu’il fût
« serviteur à toujours » ! (Ex. 21:6).
Les fils d’Aaron
(v. 40-43), à l’encontre de
leur père, représentent les croyants qui, aujourd’hui tous sacrificateurs,
peuvent pénétrer dans les lieux saints dont nous entretiennent les chapitres
suivants.
S’il y a dans l’office de
souverain sacrificateur des choses difficiles à saisir (pour en faire les
vêtements, il fallait des hommes intelligents, remplis de l’esprit de
sagesse ! v. 3)
combien il y en
a d’encourageantes ! Dans notre faiblesse, nous nous sentons portés sur
ses épaules ; dans notre affection défaillante, nous nous savons présentés
sur son cœur devant Dieu ; dans notre manque de discernement, nous avons
en lui toute sagesse et lumière pour nous guider ; en regard de l’iniquité
de nos saintes offrandes, nous avons l’assurance qu’il y a sur son front de
quoi les rendre agréables continuellement devant Dieu.
Tes saints, dans la lutte,
Et de tous côtés
Ici-bas en butte
Aux infirmités,
Sont, dans le ciel même,
Portés sur ton coeur,
Ô notre suprême Sacrificateur !
Si la porte et l’autel d’airain nous parlent de l’accès du tabernacle ouvert à quiconque voulait y venir avec un sacrifice, le lieu saint nous présente le privilège exclusif des sacrificateurs. Aujourd’hui pour être sacrificateur, il faut être enfant de Dieu, né de nouveau. Et tout enfant de Dieu est sacrificateur (ce qui n’était pas le cas en Israël) (1 Pierre 2:5). La portion que nous allons considérer concerne donc ceux qui connaissent le Seigneur Jésus pour leur Sauveur et non pas ceux qui n’ont pas encore voulu venir à lui.
On a comparé l’autel d’airain
à la conversion
, la cuve d’airain à la confession
et le lieu
saint à la communion
.
Dans le tabernacle, il n’y avait ni plancher, ni siège, ni fenêtre ! En effet, les sacrificateurs, les pieds dans le sable, devaient toujours se souvenir qu’ils étaient encore dans le désert. Comme aujourd’hui, quels que soient les privilèges dont nous pouvons jouir, nous éprouvons que nous sommes encore sur la terre, où nous ne connaissons « qu’en partie » : le « face à face » est encore à venir.
Il n’y avait pas de siège
dans le tabernacle parce que les sacrificateurs devaient rester debout (Héb.
10:11) : leur service n’était jamais terminé, les sacrifices de l’autel
d’airain ne pouvaient jamais « ôter » les péchés. Par contre, le Seigneur Jésus
« ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis
à perpétuité
à la droite de Dieu » (Héb. 10:12).
Enfin le tabernacle n’avait pas de fenêtre. Autrement dit, il n’était pas éclairé par la lumière extérieure, la lumière naturelle : l’intelligence de l’homme « animal », guidé seulement par son âme (1 Cor. 2:14), ne peut pas comprendre les choses de Dieu. Il faut pour les connaître la lumière que donne le Saint Esprit (le chandelier).
Le lieu saint contenait la table des pains de proposition à droite en entrant, le chandelier à sept branches à gauche et l’autel d’or au centre devant le voile. Ces trois objets nous parlent de nourriture, lumière et culte.
La table de petites dimensions (deux coudées de long, une coudée de large et une et demie de haut) était de bois de sittim plaqué d’or pur. De toute évidence un type de Christ, portant son peuple devant Dieu. Les pains sur la table, au nombre de douze (Lév. 24:5-9), ont une double signification. Faits de fine fleur de farine, recouverts d’encens, comme l’offrande de gâteau, ils nous font penser
a) premièrement à Christ, nourriture des sacrificateurs dans le lieu saint. Cette nourriture est indispensable à l’enfant de Dieu qui veut croître, « avancer vers l’état d’homme fait », ne plus rester un petit enfant en Christ. Sans nourriture un enfant ou une plante s’étiole. Mais il faut aussi une nourriture saine, sinon l’enfant on la plante dépérit. C’est par la nourriture spirituelle que notre « homme intérieur » est formé. Le Psaume 144:12, exprime la prière « que nos fils soient comme des plantes croissant dans leur jeunesse ». Méditons souvent sur la personne du Seigneur Jésus, cherchons-le dans les évangiles et dans toute la Parole. Un frère disait : « Tu n’as pas trouvé Christ dans cette page de la Bible ? c’est que tu l’as mal lue ! » « Sondez les écritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5:39). À noter en passant que Christ comme nourriture nous est présenté aussi dans l’offrande de gâteau, le sacrifice pour le péché, le sacrifice de prospérité, le sacrifice de consécration, l’agneau de la Pâque ; d’autre part, comme manne et comme vieux blé du pays ;
b) aux saints : vus en Christ, ayant sa nature (fine farine), agréables à Dieu (encens), dans l’ordre établi de Dieu (six par rangée), tels que nous les décrit par exemple l’épître aux Colossiens. Ce sont les croyants à la lumière du sanctuaire, dans leur position devant Dieu, tels que Christ (la table d’or) les présente à Dieu ; un rebord d’une paume tout autour de la table empêchait le pain de tomber : emblème de la sécurité des rachetés en Christ ;
c) aux douze tribus d’Israël, soit à l’époque du désert, soit dans un temps futur lorsque l’administration de la terre sera confiée à ce peuple — et, dans le sanctuaire, toujours présentes dans la pensée de Dieu (Rom. 11).
Contrairement aux autres
objets du tabernacle faits de bois de sittim recouvert d’or, le chandelier
était entièrement d’or pur, forgé d’une seule pièce ; il nous parle de ce
qui est essentiellement divin. C’était de l’or « battu
», rappelant que Celui qu’il
représente, Christ, a passé par la souffrance. Le veau d’or, par contre, avait
été simplement fondu (Ex. 32:24). Le chandelier lui-même est donc un type de
Christ, tandis que l’huile est, comme dans toute la Parole, un type du Saint
Esprit.
Un des éléments du chandelier mentionné plusieurs fois sont les fleurs d’amandier. Ces fleurs nous font penser à la verge d’Aaron qui avait bourgeonné, produit des fleurs et des amandes, telle que nous la voyons en Nombres 17 : type de la résurrection de Christ. L’amandier, selon Jérémie 1:11 et 12, montre que Dieu accomplit ses promesses en Christ. C’est ainsi un Christ ressuscité et élevé dans la gloire qui a donné le Saint Esprit aux siens.
Dans l’ensemble : chandelier, huile et sept lampes brûlant dans le sanctuaire, on peut voir aussi Christ tel qu’il est présenté par le Saint Esprit par l’entremise des vaisseaux humains du ministère. En effet, sous cet aspect, il y avait besoin des mouchettes (Ex. 25:38) pour ôter tout ce qui aurait entravé le libre cours de l’huile pour produire la lumière. D’autre part, les sept lampes nous montrent que le ministère de Christ par l’Esprit s’exerce par divers canaux.
Nous voyons le chandelier briller sous cinq aspects différents :
Le Seigneur Jésus dit en parlant du Saint
Esprit : « Celui-là me
glorifiera ;
car il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera » (Jean 16:14).
Si la nourriture est indispensable à la croissance, la lumière ne l’est pas moins. Une plante placée dans un lieu obscur, même bien arrosée, dépérirait. Un jeune chrétien qui ne marche pas dans la lumière ne peut faire aucun progrès. Au contraire, il s’éloigne de plus en plus du Seigneur. Or, la lumière du Saint Esprit ne s’obscurcit pas pour nous généralement subitement, mais nous laissons petit à petit une chose, puis une autre se placer entre le Seigneur et nous comme un léger voile, qui va s’épaississant de plus en plus et nous prive de la communion avec Lui, de la jouissance de sa Personne, et entrave l’action du Saint Esprit en nous. Il ne peut alors y avoir ni croissance, ni communion, ni joie. Que faut-il faire ? Revenir à lui avec prière, chercher sa face et prendre le temps nécessaire pour, comme Marie, passer avec lui, si faire se peut, des heures qu’on laisse s’écouler jusqu’à ce qu’il nous ait rendu la joie de notre salut.
L’autel d’or était de dimensions beaucoup plus réduites que l’autel d’airain, soit une coudée de large, une coudée de long (carré), deux coudées de haut. Il était de bois de sittim plaqué d’or pur et nous parle essentiellement de Christ. Placé vis-à-vis du voile (chap. 30:6), il est intimement lié à l’arche et au propitiatoire.
C’est à l’autel d’or que le sacrificateur offrait le parfum, tandis que le peuple à l’extérieur priait (Luc 1:9-10). Belle figure du Seigneur Jésus qui présente à Dieu les prières de son peuple, que ce soit pour l’intercession ou pour l’adoration (Apoc. 8:3-4).
C’est à l’autel d’or que le souverain sacrificateur intercède pour le peuple, tel Christ dans Jean 17 ; Héb. 7:25 ; Rom. 8:34.
Mais c’est aussi à l’autel d’or que l’enfant de Dieu peut aujourd’hui venir pour offrir l’encens : les perfections de Christ qui montent vers Dieu.
C’est le culte, service le plus élevé du chrétien. Culte rendu sans doute avant tout en assemblée (1 Pierre 2:5) ; mais chacun de nous ne peut-il pas matin et soir, tel le sacrificateur avec l’encens, faire monter à Dieu sa reconnaissance pour le don inexprimable de son Fils ?
L’encens était uniquement pour Dieu (chap. 30:34-38) ; il ne pouvait être offert que dans le lieu saint, et ne devait pas être consumé par un feu étranger, mais seulement par celui pris à l’autel d’airain (voir Nadab et Abihu, Lév. 10). Combien il importe que nous soyons recueillis dans le sentiment de sa présence, lorsque nous ouvrons la Parole ou nous approchons de Dieu dans la prière, ou plus encore lorsque nous sommes réunis autour du Seigneur en assemblée. La distraction, les coups d’oeil, voire hélas ! les sourires qui s’échangent d’un banc à l’autre, même dans le culte, sont, sans exagération, une iniquité dans le lieu saint. Rien de la chair ne doit être toléré là. Et que dire de la hâte de certaines personnes de se préparer à sortir avant la fin du culte !
D’autre part, c’est à Dieu seul, Père et Fils, que s’adressent nos prières et notre adoration. Nulle part dans la Parole nous ne voyons que des prières doivent être adressées à qui que ce soit d’autre. Lui seul peut être l’objet du culte. « Il est ton Seigneur : adore-le ».
Comme la cité dans l’Apocalypse 21:16, le lieu très saint était cubique, montrant la perfection de Dieu en toutes choses. Il était obscur, car, selon 1 Rois 8:12, Dieu avait dit qu’il habiterait dans l’obscurité profonde, manifestant par là qu’il n’était pas encore pleinement révélé aux hommes. Cette pleine révélation de Dieu n’a eu lieu qu’en Christ, Dieu manifesté en chair (Jean 1).
Enfin le lieu très saint était fermé par le voile, comme nous l’avons vu, sur lequel se trouvaient les chérubins rappelant ceux d’Eden qui fermaient le chemin de l’arbre de vie. Personne ne pouvait y entrer (sauf Moïse qui était dans une situation particulière) à l’exception du souverain sacrificateur une fois l’an avec du sang (Lév. 16 ; Héb. 9:7). Maintenant le voile a été déchiré, lors de la mort du Seigneur Jésus (Luc 23:45) et nous pouvons nous « approcher », par le « chemin nouveau » décrit dans Hébreux 10:19-22.
Dans les ordonnances pour le
tabernacle données par Dieu à Moïse, dans les chapitres 25 à 27, l’arche vient
en premier lieu : lorsque Dieu se révèle à nous, il part du sanctuaire et
sort vers le parvis ; il nous présente d’abord ce qui est l’objet suprême
de son cœur : la personne de Christ. Lorsque nous considérons le chemin
par lequel nous
nous approchons de Dieu, nous venons d’abord au parvis,
à l’autel, puis à la cuve, et seulement ensuite pouvons pénétrer dans le
sanctuaire. C’est pourquoi, dans notre entretien, nous avons pris l’arche en
dernier lieu.
Si l’arche est le premier objet placé devant nos yeux dans ces chapitres, c’est certainement parce que la Personne de Christ doit avoir la première place dans nos affections. Au Psaume 132, nous voyons quelle importance l’arche avait pour David. Il est remarquable que ce Psaume soit suivi du 133 où « il est bon et agréable que des frères habitent unis ensemble ! » Il faut d’abord le Centre pour que le rassemblement se réalise.
On ne pouvait voir l’arche que dans le lieu très saint. L’accès nous en est ouvert aujourd’hui ; mais c’est toujours avec la plus grande révérence qu’il convient de nous occuper de la Personne du Seigneur Jésus.
L’arche avait 2,5 coudées de long, 1,5 de large, 0,5 de haut ; faite de bois de sittim et d’or pur (pour les ais, il n’est pas dit or pur), elle est un type de la Personne de Christ, la « Parole faite chair » (Jean 1), « Dieu manifesté en chair » (1 Tim. 3:16). Mystère devant lequel nous adorons ! Mais il ne nous convient d’aucune manière de vouloir disséquer l’humanité parfaite (le bois de sittim) de la divinité (l’or), toujours présentées dans la Parole merveilleusement unies en une seule Personne, telle que nous la révèlent les évangiles et d’autres pages des écritures. Pour avoir voulu regarder dans l’arche, les hommes de Beth-Shémesh sont morts (1 Sam. 6:10) ; pour avoir touché l’arche, Uzza fut frappé (2 Sam. 6:7).
Un couronnement d’or (v. 11) se trouvait « tout autour de l’arche », nous parlant de la gloire excellente de Christ, mais formant aussi comme une sorte de protection contre toute irrévérence devant le mystère de sa Personne (le même couronnement se retrouve à l’autel d’or et à la table des pains).
Comme les autres objets du tabernacle, l’arche était munie de barres pour la porter. Celles-ci ont une importance particulière en rapport avec l’arche, soit que l’on pense à toutes les étapes qu’elle a parcourues depuis Sinaï jusqu’au repos final dans le temple de Salomon (1 Rois 8:8), soit qu’une fois encore il faille souligner la sainteté de ce qui représentait Christ lui-même : l’arche devait toujours être portée et non mise sur un chariot (1 Chron. 15:2).
En Nombres 4:5-6, nous voyons l’arche cheminant à travers le désert, recouverte de bleu, tel Christ dans ce monde : « Celui qui vient du ciel » (Jean 3:31). Sous le bleu, les peaux de taissons recouvraient ses gloires variées : le voile (v. 5) qui seul pouvait être en contact avec l’arche même. « Il n’a ni forme, ni éclat ; quand nous le voyons, il n’y a point d’apparence en lui pour nous le faire désirer » (És. 53:2). Seule la foi pouvait discerner les gloires du voile, sous les peaux de taissons. Quant à l’arche même « personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11:27). C’est l’inscrutable mystère.
Dans le désert (mais pas après la traversée du Jourdain), l’arche est appelée « l’arche du témoignage » (v. 16). Il y a eu dans le désert de ce monde un Témoin fidèle qui a en tout répondu à la volonté de Dieu (tables de la loi dans l’arche) et l’a glorifié sur la terre.
Ailleurs c’est « l’arche de l’alliance », base des relations de Dieu avec son peuple ; enfin c’est « l’arche de l’Éternel », lorsqu’il s’agit de montrer sa puissance comme au Jourdain, à Jéricho, ou dans la maison de Dagon (1 Sam. 5:3).
L’arche était un coffre dont le propitiatoire formait le couvercle (voir la note v. 17) : le mot propitiatoire est dérivé du verbe couvrir ; dans l’Ancien Testament, la propitiation des péchés signifie que ceux-ci étaient « couverts », comme au Psaume 32:1 ; tandis que dans le Nouveau Testament, une fois l’œuvre de Christ accomplie, les péchés sont « ôtés » (Héb. 10:4, 11-18). Le mot propitiatoire traduit dans la version allemande par Gnadenstuhl, dans la version anglaise par Mercy-Seat, contient aussi l’idée de grâce, de miséricorde.
Il était fait entièrement d’or pur et nous parle de la justice inhérente à la nature divine. Il était, d’autre part, surmonté de deux chérubins d’or battu, tirés de lui, faisant corps avec lui. Les chérubins, soutiens du trône de Dieu (Ps. 80:1 ; 89:14), parlent fondamentalement du jugement de Dieu ; ainsi la justice divine appelle le jugement inexorable de Dieu sur son peuple pécheur, qui n’a d’aucune manière observé la loi (Ex. 32:19).
Mais
les chérubins et le
propitiatoire étaient placés sur l’arche, comme pour dire sur Christ qui, lui,
a pleinement accompli la volonté de Dieu et en a permis l’accomplissement
d’amour envers l’homme (l’arche contenait les tables de la loi) ; puis,
sur le propitiatoire se trouvait le sang de la victime que le sacrificateur y
avait apporté au grand jour des propitiations (Lév. 16:14-15). Les chérubins
n’avaient pas une épée comme en Eden, mais, au contraire, des ailes pour protéger ;
et leurs faces, vis-à-vis l’une de l’autre, étaient tournées vers le
propitiatoire : elles regardaient le sang !
L’ensemble — l’arche, le propitiatoire et les chérubins — est devenu ainsi non pas le trône de Dieu en jugement, mais le trône de la grâce. Tout nous parle et de Christ et de son œuvre, nous y voyons d’une façon frappante et profonde comment il a été pleinement répondu à la justice et à l’amour de Dieu (Ps. 85:10). Le trône de la grâce est fondé sur l’obéissance de Christ jusqu’à la mort.
Le propitiatoire était le lieu de rencontre de Dieu avec l’homme dans un double sens :
Le Seigneur Jésus, en Hébreux 3:1, réunit le double caractère de Moïse et d’Aaron lorsqu’il est appelé « l’apôtre et le souverain sacrificateur de notre confession ».
Les premières tables avaient été brisées devant l’idolâtrie du peuple (Ex. 32:19). Les secondes tables nous sont présentées en Deutéronome 10:3-5 comme n’ayant été faites qu’après la construction de l’arche et placées là dès que Moïse descendit de la montagne : seul Christ pouvait accomplir la loi de Dieu (Ps. 40:8) ; à cause de Lui seul, typifié par l’arche, Dieu pouvait continuer à demeurer au milieu de son peuple.
Cette cruche d’or contenant la manne nous présente deux pensées :
descendu du ciel, pain vivant, nourriture de son peuple au désert (Jean 6), et part de l’Éternel au pain donné par Lui.
À noter à ce sujet que les Israélites ramassaient chaque jour un omer de manne ; telle est notre part, en nous nourrissant chaque jour de Christ. Mais le dernier verset d’Exode 16 nous dit que « l’omer est la dixième partie de l’épha » : le peu que nous pouvons saisir de Christ ici-bas n’est qu’une faible partie de la pleine mesure que nous aurons dans la gloire !
Cette verge, qui avait bourgeonné, produit des fleurs et des amandes, nous parle de la grâce et de la résurrection.
Ainsi tout ce que l’arche elle-même nous apprend de la Personne de Christ est complété par son contenu : son obéissance parfaite, son abaissement comme descendu du ciel, sa grâce et sa résurrection.
Le tabernacle nous a parlé de la maison de Dieu et de l’ensemble de ses rachetés, représentés dans les ais, les tapis, les douze pains, les piliers et les tentures du parvis, types encore incomplets du mystère qui devait être pleinement révélé à l’apôtre Paul : l’assemblée qui est Son corps (Éph. 3:5).
Mieux encore, le tabernacle nous a présenté la révélation de Dieu en Christ ; dans toutes ses parties, de l’arche jusqu’à la porte, nous y avons vu Christ. Puisse-t-Il être toujours davantage l’objet des méditations de nos coeurs et de l’attachement de nos âmes.
Le tabernacle enfin nous montre le chemin par lequel nous avons accès à Dieu. Dans ses grandes lignes, l’évangile de Jean en suit le plan. Les chapitres 1 à 13 représentent le parvis : dès l’entrée, tel l’autel d’airain, l’Agneau de Dieu se présente à nous (1:29) ; le chapitre 13 correspond à la cuve d’airain. Les chapitres 14 à 16 nous font pénétrer dans le lieu saint. Le Seigneur Jésus s’entretient avec ses disciples, tout particulièrement du Saint Esprit et des lumières qu’il leur apportera. Puis au chapitre 17, notre souverain Sacrificateur entre seul dans le lieu très saint pour parler avec son Père et intercéder pour les siens.
N’importe qui en Israël pouvait pénétrer dans l’enceinte du tabernacle par la porte large dont aucun chérubin ne barrait l’accès, pourvu qu’il apportât un sacrifice. À l’autel d’airain, le coupable apprend comment ses péchés peuvent être pardonnés. Aujourd’hui, à la croix, le pécheur repentant sait par la foi que le sang de Christ a ôté son péché : jamais plus Dieu ne s’en souviendra.
Devenu sacrificateur, le croyant trouve à la cuve d’airain ce qui répond aux souillures de la route. Puis, entré dans le sanctuaire (les lieux saints ne forment plus qu’un pour nous aujourd’hui), l’enfant de Dieu trouve nourriture et lumière. Il a conscience d’être présenté devant Dieu en Christ : « Vous en moi » (Jean 14:20). À l’autel d’or, il peut adorer et faire monter devant Dieu quelque chose des perfections de la Personne merveilleuse qui remplit ce saint lieu. Et maintenant, à travers le voile déchiré, il peut contempler la beauté et les gloires de Celui dont l’arche n’était qu’une ombre (Ps. 27:4 ; 2 Cor. 3:18).
Lorsque la nuée, signe de la présence de Dieu, a rempli le tabernacle puis le temple, les sacrificateurs ont dû se tenir dehors (Ex. 40:36 ; 2 Chron. 5:14). Objet d’effroi même pour les disciples (Luc 9:34), elle est pour nous aujourd’hui la demeure du Père, d’où retentit la voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ». Hébreux 10:19 à 22 nous décrit la somme de nos privilèges actuels. Au lieu d’un accès fermé, nous avons une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints. Le sang de Jésus a été versé ; le chemin nouveau et vivant a été ouvert par lui à travers le voile ; il demeure notre grand sacrificateur, qui présente à Dieu, purifiées, nos saintes offrandes. Resterions-nous « loin », comme autrefois les anciens d’Israël ? (Ex. 24:1). Au contraire, sans crainte, nous pouvons nous approcher. Mais un état pratique y correspond : un cœur vrai qui aime le Seigneur ; une pleine assurance de foi, des certitudes fondées sur la Parole de Dieu ; les cœurs par l’aspersion du sang de Christ purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps, une fois pour toutes, lavé d’eau pure (Tite 3:5 ; Jean 13:10.)
Parole merveilleuse :
« Approchons-nous ». Tout ce que nous avons vu dans le tabernacle répète que « le
chemin des lieux saints n’a pas encore été manifesté ». Dieu habitait
l’obscurité profonde (2 Chron. 6). Aujourd’hui tout est ouvert, tout est
lumière. Christ est venu avec son propre sang ; il a offert son propre
corps ; et maintenant, position bénie en attendant la gloire, « par lui
nous avons les uns et les autres, accès auprès du Père
par un seul
Esprit » (Éph. 2:18). Ayant goûté que le Seigneur est bon, les « pierres
vivantes » s’approchent de Lui (1 Pierre 2:4). C’est le désir de son coeur de
nous avoir dans sa présence ; le Père cherche des adorateurs, qui
l’adorent en esprit et en vérité. Y aurait-il conclusion meilleure à toute
notre étude que cet appel pressant :
APPROCHONS-NOUS !