André Georges
Table des matières :
1.1 - Jésus Christ et Jésus Christ crucifié — 1 Cor. 2:2
1.2 - Une demeure, des sacrificateurs, des sacrifices
1.3 - La nécessité du sacrifice
2 - Les sacrifices de Lévitique 1 à 7
3 - L’holocauste — Lévitique 1 ; 6:1 à 6 ; 7:8
3.3 - L’offrande de menu bétail
4 - L’offrande de gâteau — Lévitique 2 ; 6:7 à 16
4.1 - Éléments de l’offrande de gâteau
4.3 - La part de Dieu dans l’offrande
4.4 - La part des sacrificateurs
5 - Les sacrifices pour le péché et le délit — Lévitique 4 et 5 ; 6:17 à 7:7
5.3 - La responsabilité est en proportion des privilèges reçus
6 - Le sacrifice de prospérités — Lévitique 3 ; 7:11 à 36
6.2 - La part des sacrificateurs
Ces pages, résultant d’entretiens avec des jeunes croyants, cherchent à mettre à leur portée l’enseignement si riche et vaste des sacrifices lévitiques. Elles sont forcément incomplètes.
Nous nous sommes occupés
précédemment, sous le titre de « Cinq Villages », de la vie
du Seigneur
Jésus : Bethléhem, où il est né ; Nazareth, où il a été élevé ;
Capernaüm, centre de son ministère en Galilée ; Béthanie, où il a
particulièrement manifesté sa gloire ; Emmaüs, où ressuscité, il faisait
« brûler le coeur » de deux disciples. Nous voulons maintenant considérer la mort
du Seigneur Jésus, « l’offrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour
toutes » (Héb. 10:10) : sujet éternel de l’adoration des rachetés, que nous
ne pouvons certes pas sonder ici-bas, mais dont le Seigneur désire occuper nos
cœurs.
Déjà, dans sa vie, ne « commençait-il pas à enseigner ses disciples : « Il faut que le fils de l’homme souffre beaucoup… et qu’il soit mis à mort » (Marc 8:31). Et quand il traversait la Galilée, « il enseignait ses disciples : le fils de l’homme est livré entre les mains des hommes et ils le feront mourir » (9:31). « En chemin, montant à Jérusalem… prenant encore une fois les douze avec lui, il se mit à leur dire les choses qui devaient lui arriver : le fils de l’homme sera livré… ils le condamneront à mort » (10:33). Mais les disciples « ne comprenaient pas ce discours » et « craignaient en le suivant ».
Il a fallu le jour de la résurrection et le merveilleux entretien des disciples sur le chemin d’Emmaüs, pour faire brûler les coeurs, en « leur expliquant dans toutes les écritures les choses qui Le regardent ». — « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses ? » Maintenant enfin le voile était ôté pour eux, sinon pour leur peuple (2 Cor. 3:14) ; ils discernaient sous les récits et les types de l’Ancien Testament, sous les innombrables sacrifices dont le sang avait coulé à travers les siècles, la figure de la seule offrande, par laquelle « Il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10:14).
Pour nous aussi, le voile est
ôté, et conduits par l’Esprit de Dieu, nous pouvons considérer dans ces
sacrifices d’autrefois autant d’images, autant d’aspects divers du parfait
sacrifice qui devait être accompli à la croix. Si Dieu a voulu nous conserver
ces ordonnances qui ne s’appliquent plus à nous et n’étaient qu’une ombre des
biens à venir, c’est qu’elles nous aident à entrer dans une mesure plus grande
et plus précise dans la connaissance de la personne et la compréhension de
l’oeuvre de Celui qui a pu dire : « Tu n’as pas voulu de sacrifices, ni
d’offrandes, ni d’holocaustes, ni de sacrifices pour le péché, et tu n’y as pas
pris plaisir… alors j’ai dit : Voici, je
viens pour faire Ta
volonté ».
Dans l’Exode, nous voyons
comment Dieu a voulu tirer son peuple d’Égypte, non seulement afin de le
délivrer de l’esclavage du Pharaon, mais pour l’avoir à lui : « Laisse
aller mon fils pour
qu’il me
serve » (Exode 4:23). Mais le peuple
était pécheur, et il a fallu le sang de la Pâque sur chaque
maison, pour
qu’il soit préservé de l’ange destructeur. À travers la mer Rouge et le désert,
ils ont été conduits jusqu’au Sinaï, où Dieu peut leur dire : « Vous avez
vu ce que j’ai fait à l’Égypte et comment je vous ai portés sur des ailes
d’aigle, et vous ai amenés à moi
» (Exode 19:5). Et l’Éternel
d’ajouter : « Et maintenant… vous me serez un royaume de sacrificateurs,
et une nation sainte ». Le prophète précisera : « J’ai formé ce peuple pour
moi-même ; ils raconteront ma louange » (És. 43:21).
Hélas, Israël n’a pas répondu
à ce que Dieu avait en vue pour lui ; ils se sont vite corrompus et
détournés. Il a fallu l’intercession de Moïse en Exode 33, pour qu’il puisse
transmettre au peuple les instructions reçues sur la montagne de Sinaï pour
construire le tabernacle : Une demeure
où Dieu pouvait habiter au
milieu de son peuple (Voir le résumé de nos entretiens sur ce sujet :
« Notes sur le Tabernacle ».) Dans l’Exode encore, les sacrificateurs, la famille
d’Aaron, sont institués (chap. 28 et 29).
Dans le Lévitique, Dieu parle
« de la tente d’assignation », pour indiquer à son peuple comment ceux qui « sont
dehors » peuvent s’approcher
de Lui dans son sanctuaire. Dans les Nombres
(1:1), Dieu parle à Moïse « au désert », pour la marche
vers Canaan (Voir
nos entretiens intitulés « La marche au désert »). Au début du Deutéronome (1:1),
l’Éternel parle « en deçà du Jourdain », en vue du pays
de Canaan :
comment faudra-t-il s’y comporter ?
Nous avons ainsi, à la fin de
l’Exode et au début du Lévitique, une maison où
les sacrifices sont
offerts ; nous apprenons qui
peut s’approcher : sacrificateurs
et adorateurs ; et comment
ils le font : avec un sacrifice
(Lév. 1 à 7).
1 Pierre 2:5 nous donne la
contrepartie actuelle de ces ombres d’autrefois : « Vous approchant du
Seigneur comme d’une pierre vivante… vous-mêmes aussi, comme des pierres
vivantes, êtes édifiés une maison
spirituelle, une sainte sacrificature,
pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ ». Nous
trouvons de nouveau une maison, des sacrificateurs et des sacrifices. Mais il
s’agit d’une maison
spirituelle : l’ensemble des pierres vivantes,
tous les rachetés du Seigneur qui ont en Lui trouvé la vie éternelle et forment
sa maison, son assemblée. (Voir nos entretiens sur « Le Nom qui rassemble »).
Malgré la ruine actuelle, nous pouvons en quelque mesure, jouir des privilèges
de cette maison spirituelle, en nous réunissant autour du Seigneur Jésus comme
appartenant à l’assemblée de Dieu.
Aujourd’hui, sont sacrificateurs
,
« une sainte sacrificature », non une seule famille tels autrefois Aaron et ses
fils, mais tous les rachetés, comme le dit Apocalypse 1:5 : « À celui qui
nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang, et il nous
a
faits… des sacrificateurs pour son Dieu et Père ». Les chrétiens sont à la
fois : adorateurs, sacrificateurs, et fils.
Ce ne sont plus des
sacrifices sanglants qui doivent être offerts, mais des « sacrifices
spirituels
», « un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres
qui bénissent son nom » (Héb. 13:15). Cette louange n’est pas uniquement la
reconnaissance de nos cœurs d’avoir été sauvés, quoiqu’elle soit certainement à
sa place ; il y a infiniment plus : nous ne venons pas devant le Père
seulement pour lui rendre grâces, mais surtout pour lui parler de son Fils et
de l’œuvre qu’il a accomplie à la croix. Devant lui, nous rappelons cette seule
offrande de son corps accomplie une fois pour toutes. Il ne s’agit, d’aucune
manière quelconque, d’une répétition du sacrifice ; mais dans les prières,
dans les cantiques ou dans la Cène, on rappelle la mort du Seigneur, on en
considère devant Dieu avec reconnaissance et adoration les divers et
merveilleux aspects. « Je ferai le tour de Ton autel » (Ps. 26:6).
Dans l’Ancien Testament, de
nombreux types nous parlent de la mort de Christ. Tous ont ceci de
commun : ils ne sont pas avant tout un exemple d’amour ou de dévouement,
mais présentent une vie donnée à la place d’une autre : Jésus Christ n’est
pas mort seulement parce qu’il a été dévoué, afin d’être un modèle d’amour et
d’abnégation, mais : « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait
péché
pour nous », — « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi,
étant devenu malédiction
pour nous » — « Christ a souffert une fois pour
les péchés, le juste pour les injustes
, afin qu’il nous amenât à Dieu ».
Ces types placent devant nous
autant d’aspects divers de la mort de Christ. Les vêtements de peau (un animal
avait donc été immolé) de Genèse 3:21, rappellent comment Dieu pourvoit à la
nudité du pécheur. Le sacrifice sanglant d’Abel apportant les premiers-nés de
son troupeau, montre la nécessité du sang répandu — sans effusion de sang, il
n’y a pas de rémission (Héb. 9:22) — alors que l’offrande de Caïn, fruit de son
travail sur une terre maudite, n’est pas agréée. En Genèse 22, Abraham offre
Isaac, comme Dieu donnera son Fils ; mais, de fait, le sacrifice d’Isaac
n’est pas consommé : à sa place, un bélier est offert en holocauste. Lors
de la Pâque, le sang de l’agneau devait être mis sur chaque porte :
appropriation personnelle du sacrifice de Christ. Le serpent d’airain au désert
nous rappelle Jésus fait malédiction pour nous. Ésaïe 53 dit
expressément : « Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous
sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l’Éternel a fait tomber sur
Lui
l’iniquité de nous tous ». À la fin du chapitre, le prophète souligne
quatre aspects de la croix : « Il aura livré son âme à la mort, il aura été
compté parmi les transgresseurs, il a porté le péché de plusieurs, il a
intercédé pour les transgresseurs ».
Parmi tous ces types, les chapitres 1 à 7 du Lévitique se détachent comme nous donnant l’institution divine des principaux sacrifices.
Nous trouvons dans ces chapitres quatre principaux sacrifices (selon Héb. 10:8).
Lév. 1 |
L’holocauste |
Lév. 2 |
L’offrande de gâteau |
Lév. 3 |
Le sacrifice de prospérités ou de paix |
Lév. 4 à 5:13 |
Le sacrifice pour le péché, qui est intimement lié à : |
Lév. 5:14-26 |
Le sacrifice pour le délit. |
Lév. 6 et 7 |
La « loi » des sacrifices, c’est-à-dire les ordonnances relatives à ces sacrifices. |
Ces divers sacrifices se divisent en deux classes :
a) les sacrifices volontaires
,
en odeur agréable à l’Éternel : l’holocauste, l’offrande de gâteau et le
sacrifice de prospérités. Ils étaient, en tout ou en partie, brûlés sur l’autel
(ici le verbe brûler est dans l’original le même que celui employé pour brûler
— faire fumer — l’encens). Ils nous parlent tous trois de l’excellence de
Christ et de son dévouement jusqu’à la mort.
b) Les sacrifices obligatoires
:
pour le péché et pour le délit. Si quelqu’un avait péché, il devait offrir un
tel sacrifice pour être pardonné : « Il faut
que le fils de l’homme
soit élevé afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la
vie éternelle ». Les victimes n’étaient pas placées sur l’autel, sauf le sang et
la graisse ; elles étaient soit brûlées hors du camp (un autre verbe est
employé dans l’original que pour les sacrifices de bonne odeur), soit mangées
par le sacrificateur.
Indiquons brièvement la signification essentielle de ces quatre sacrifices.
L’holocauste était brûlé tout entier sur l’autel ; c’est Christ livrant sa vie à la mort, s’offrant pour la gloire de Dieu, victime parfaite, accomplissant ainsi toute sa volonté : « Voici, je viens ô Dieu, pour faire ta volonté ».
L’offrande de gâteau ne comportait ni sang, ni victime égorgée ; c’est la perfection de la nature et de la vie de l’Homme Christ Jésus souffrant et éprouvé. Une partie de l’offrande était brûlée sur l’autel pour Dieu, une partie était mangée par le sacrificateur.
Le sacrifice de prospérités ou de paix avait ceci de particulier qu’une partie — la graisse — était offerte à Dieu sur l’autel ; une partie — l’épaule et la poitrine — était mangée par les sacrificateurs ; le reste était pour l’adorateur et ses invités (quiconque est pur, 7:19). Il rappelle donc la paix que Jésus a faite « par le sang de sa croix », de sorte que nous avons pleine communion avec Dieu dans le sacrifice de son Fils. Ce privilège est particulièrement mis en évidence dans la Cène : communion du sang du Christ — communion du corps du Christ.
Le sacrifice pour le péché et le délit était obligatoirement offert par le coupable afin d’être pardonné. Les péchés spécifiques devaient, en outre, être confessés (5:5) ; ce en quoi on avait fait tort devait être restitué (5:16, 24).
Ces divers sacrifices sont donc autant d’aspects de l’œuvre de Christ. De fait, ils sont intimement liés les uns aux autres : l’holocauste et le sacrifice pour le péché étaient égorgés au même endroit (7:2) ; la graisse du sacrifice de prospérité était brûlée sur l’holocauste (3:5) ; l’holocauste et l’offrande de gâteau étaient presque toujours offerts ensemble.
Pourquoi l’holocauste nous est-il présenté d’abord, alors que, tout naturellement, nous aurions placé le sacrifice pour le délit et le péché en premier lieu ? En nous donnant la révélation de sa pensée, Dieu procède de l’intérieur vers l’extérieur.
Pour le tabernacle, il ne nous présente pas tout d’abord le parvis, puis le lieu saint et le lieu très saint ; mais il place devant nous premièrement l’arche, puis les objets du lieu saint, puis le tabernacle lui-même et enfin le parvis. De même, dans les sacrifices, l’holocauste vient en premier lieu, suivi de l’offrande de gâteau, du sacrifice de prospérités et du sacrifice pour le péché. La perfection de la victime, son dévouement à Dieu, ont la première place. C’est d’ailleurs une conséquence de son dévouement à la volonté de Dieu qu’il ait été fait péché pour nous. Il fallait que fût placé sous nos yeux tout d’abord la perfection de Christ pour Dieu, que lui seul peut apprécier pleinement.
Un sacrificateur est une personne spirituelle (1 Cor. 2:15) qui considère premièrement ce qui est dû à Dieu. Dans la mesure seulement où nous connaissons la grandeur du sacrifice de Christ, nous pouvons saisir la gravité du péché. À nos yeux, un péché compte par ses conséquences, soit pour nous-mêmes, notre famille, ou du point de vue social. Mais quand nous contemplons l’immense sacrifice qui a été nécessaire pour ôter le péché, nous en comprenons un peu mieux le sérieux. Que Dieu ait dû être manifesté en chair et habiter au milieu de nous ; qu’après avoir fait briller sa perfection comme Homme sur la terre, le Fils de Dieu s’offre lui-même en sacrifice parce qu’il n’y avait pas d’autre moyen pour ôter les péchés — nous fait saisir bien mieux et bien plus profondément « qu’un seul péché est plus affreux pour Dieu que ne le sont pour nous mille péchés, et même tous les péchés du monde » (J.N.D.).
Mais s’il est question du chemin qui nous amène à Dieu, le sacrifice pour le péché vient en premier lieu. Sa valeur est infinie, et pourtant il importe de n’en pas rester là. Savoir que le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché est la base de notre foi, mais ce n’est pas tout de se savoir purifié ; il s’agit de saisir que nous avons la paix avec Dieu et partant, communion avec lui au sujet de son Fils. Il faut entrer plus avant et discerner les perfections de Celui qui a vécu dans ce monde et s’est offert en sacrifice. Enfin, il importe de comprendre que lui seul a pleinement répondu à toute la volonté de Dieu ; maintenant Dieu nous voit en lui, agréés, « rendus agréables dans le Bien-Aimé ».
Dans la « loi » des sacrifices (6 et 7), après avoir parlé de l’holocauste et de l’offrande de gâteau, l’Esprit de Dieu place devant nous le sacrifice pour le péché avant le sacrifice de prospérités. En effet, il ne faut plus avoir besoin de s’occuper de soi-même ou des torts faits à nos frères, pour jouir sans entrave de la communion avec Dieu et avec les autres. C’est l’ordre que nous suivons dans notre étude.
Si les pages de l’Ancien Testament et tout spécialement ces sacrifices du Lévitique, placent devant nous à maintes reprises la mort de Christ, il n’y est que très rarement fait allusion à sa résurrection (deuxième oiseau dans la purification du lépreux, Lév. 14 ; gerbe des prémices, Lév. 23). Mais aujourd’hui, si nous pouvons nous souvenir d’un Sauveur qui a été mort, nous connaissons un Seigneur vivant : « J’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles » (Apoc. 1:18). Et non seulement Jésus ressuscité, mais Jésus élevé dans le ciel, assis à la droite de Dieu ! Dans le tabernacle, il n’y avait pas de siège : leur service n’étant jamais terminé, les sacrificateurs ne pouvaient s’asseoir. Mais le Seigneur Jésus ayant accompli une oeuvre parfaite, qui ne sera jamais répétée, a pu s’asseoir dans le sanctuaire : c’est ainsi que nous le considérons maintenant ; plus encore, nous attendons son retour pour nous prendre auprès de Lui, perspective ignorée des saints d’autrefois.
En 1 Chroniques 21:24, David indique qu’il ne veut pas offrir à l’Éternel « un holocauste qui ne coûte rien ». Les « sacrifices spirituels » que nous offrons aujourd’hui nous coûtent-ils donc quelque chose ?
Il ne s’agit pas ici d’apporter son dévouement, son service, ou son argent — chacune de ces choses a sa place, mais pas dans la louange rendue à Dieu. Qu’est-ce qui peut donc nous coûter dans ce « fruit des lèvres qui bénissent Son Nom » ? « Tout vient de Toi, et ce qui vient de ta main, nous te le donnons » (1 Chron. 29:14), dit David. Christ a tout fait pour nous, mais c’est dans la mesure où nous l’apprécions, où nous le saisissons par la foi, où nous entrons dans la grandeur de Son oeuvre et de Sa Personne, que nous pouvons ensuite en parler à Dieu intelligemment et selon Lui. Un exercice personnel de cœur n’est-il pas nécessaire pour s’approprier ces choses, ou, comme le dit Pierre, pour « croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » ?
En Israël, les uns apportaient des taureaux ; les autres, qui n’en avaient pas le moyen, pouvaient offrir seulement des brebis ou des chèvres ; et ceux qui étaient trop pauvres, des oiseaux. Chacun de ces holocaustes représentait Christ ; chacun d’eux était de bonne odeur ; mais l’Éternel aurait-il agréé celui qui, pouvant apporter un taureau, se serait contenté d’un oiseau ? Il avait dit à plus d’une reprise : « On ne paraîtra pas à vide devant ma face », et plus tard, il instruira son peuple à remplir leurs corbeilles pour venir au sanctuaire (Deut. 26).
Il importe donc d’être dans l’état moral convenable et de faire l’effort, de prendre le temps d’entrer dans ces choses, de les considérer à travers la Parole dans la présence de Dieu. Ainsi, tout particulièrement au culte, nous ne viendrons pas avec des cœurs vides ou qui n’aient que quelques vagues pensées au sujet du Seigneur Jésus, mais avec des cœurs remplis de Son amour, capables d’offrir de vrais sacrifices spirituels. Conduits par l’Esprit de Dieu, ceux qui seront la bouche de l’assemblée donneront expression aux actions de grâces et aux louanges dont tous seront remplis. Et Dieu qui lit dans les cœurs y appréciera tout ce qu’il verra de son Fils.
Deux dangers, nous menacent : l’adorateur qui devrait apporter un taureau (Héb. 5:12) et se contente d’un oiseau, montre le peu de cas qu’il fait du Seigneur Jésus et de son sacrifice. Mais celui qui a dans son cœur seulement l’équivalent d’un oiseau et se donne l’apparence d’apporter un taureau, prononçant des phrases et utilisant des expressions qui dépassent la mesure de sa foi et la réalité de ses affections, manque plus gravement.
Mais que dire de l’homme qui, selon Malachie 1:8, apporterait une bête aveugle ou boiteuse ! Par exemple des pensées au sujet du Seigneur et de son oeuvre, qui seraient le fruit de sa propre imagination ou entachées d’erreur. Prenons garde, tout particulièrement pour ce qui concerne la personne de Christ et son sacrifice, d’être formés exclusivement par la parole de Dieu.
C’est une question de coeur.
En Jérémie 30:21, Dieu pose la question : « Qui est celui qui engage
son coeur pour venir à moi ? » Nous sentons en nous occupant de ces
chapitres, qu’il y a là des profondeurs et des hauteurs qui dépassent de
beaucoup tout ce que nous pouvons concevoir, mais cela nous
découragera-t-il ? Ne ferons-nous pas un effort ? Ne paierons-nous
pas le prix nécessaire pour, conduits par l’Esprit de Dieu, entrer dans ces
choses et avoir une communion plus réelle avec le Père qui a pu dire :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » ? — « Considère
ce que
je dis ; car le Seigneur te donnera
de l’intelligence en toutes
choses. Souviens-toi de Jésus Christ » (2 Tim. 2:7).
Comme nous l’avons vu, l’holocauste, le sacrifice brûlé tout entier sur l’autel, vient en premier lieu. Il importait, en effet, de mettre d’abord en évidence la perfection de la victime, perfection qui ne peut être appréciée pleinement que par Dieu seul. Le Seigneur Jésus lui-même l’a dit : « À cause de ceci, le Père m’aime, c’est que moi, je laisse ma vie ». « Le centre et le fondement de notre accès auprès de Dieu est l’obéissance de Christ et son sacrifice ». (J.N.D.) L’Israélite qui s’approchait de la tente d’assignation était pourvu d’une offrande parfaite, « un mâle sans défaut ».
Déjà pour la Pâque, il fallait « un agneau sans défaut, mâle, âgé d’un an ».
1 Pierre 2:22 nous dit du
Seigneur Jésus qu’il n’a pas commis
de péché ; alors que si
facilement nous manquons, Lui, dans aucun de ses actes, dans aucune de ses
attitudes, dans aucune de ses pensées, n’a commis de péché. Mais il y a
plus : 2 Corinthiens 5:21 précise : « Il n’a pas connu
le
péché ». Il n’avait aucune affinité pour le péché, aucune propension, aucun
désir vers lui, comme nous les constatons trop souvent en nous-mêmes. Plus
encore, 1 Jean 3:5 ajoute : « Il n’y a pas de péché en
Lui ». Non
seulement il n’a pas commis de péché, de faute, mais le péché ne l’effleura
jamais, la nature pécheresse ne se trouvait pas en Lui. Il a bien été tenté en
toutes choses comme nous, mais la Parole précise « à part le péché » (Héb. 4:15).
Voulons-nous le témoignage de ceux qui ont vécu avec Lui et n’étaient pas ses amis ? Le brigand crucifié à ses côtés a déclaré : « Celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire ». Judas, plein de remords de l’avoir vendu, revient en disant : « J’ai livré le sang innocent ». Ses ennemis, en Le voyant sur la croix, déclarent : « Il a sauvé les autres ». Et Pilate, avant de le condamner, a répété : « Je ne trouve aucun crime en cet homme ; je suis innocent du sang de ce juste ». Nous pourrions multiplier les passages où brille et s’impose cette perfection du Seigneur Jésus ; ce sera pour chacun un sujet d’étude béni de tâcher de les découvrir.
Mais si la victime devait être présentée sans défaut, il fallait aussi que l’intérieur fût manifesté comme répondant à l’extérieur. C’est pourquoi elle était écorchée, puis coupée en morceaux. Le Seigneur Jésus a pu dire par le psalmiste : « Ma pensée ne va pas au-delà de ma parole ». Toutes les diverses parties de Son être étaient également parfaites. La victime était ensuite lavée avec de l’eau, l’intérieur et les jambes. La Parole a mis à l’épreuve Christ dans sa vie et dans son dévouement jusqu’à la mort, non pas pour ôter quelque souillure, mais pour prouver que tout était parfait. Dans son être intérieur, dans ses pensées intimes, dans ses affections, tout a été manifesté comme correspondant pleinement à la pensée de Dieu. Dans sa marche — les jambes — il a toujours montré entière dépendance, pleine obéissance. « Le lavage d’eau rendait le sacrifice typiquement ce que Christ était, lui, dans son essence, c’est-à-dire pur » (J.N.D.).
La victime sans défaut, écorchée, coupée en morceaux, lavée, était ensuite placée sur le feu de l’autel. Le jugement de Dieu a mis à l’épreuve tout ce qu’était Christ ; tout a été trouvé excellent, « une odeur agréable à l’Éternel ».
Jésus s’est offert Lui-même ; il a rencontré le jugement de Dieu. Durant les heures de ténèbres, les quelques femmes et disciples qui s’étaient rassemblés au pied de la croix, se sont éloignés et « regardaient de loin ». Dieu seul peut apprécier pleinement l’excellence de la Personne de son Fils et la valeur de son sacrifice ; mais si nous ne pouvons y entrer, notre part bénie est de contempler et d’adorer.
Celui qui s’approchait de l’entrée de la tente d’assignation, conscient de ne pas être en lui-même propre pour la présence de Dieu, s’était pourvu d’une offrande parfaite. À cause d’elle, il osait s’approcher « pour être agréé devant l’Éternel ». Il ne s’agit pas ici de pardon de péchés, ni de purification. Il est précieux de savoir que Jésus est mort pour nos fautes et que son sang nous purifie pleinement, mais c’est dans un sens un côté négatif. Il s’agit d’apporter à Dieu une offrande qui soit agréable pour Lui. Sera-ce notre marche ? notre dévouement ? le fruit de nos efforts ? Caïn l’a pensé en apportant le fruit de son travail, mais l’Éternel n’a pu agréer son sacrifice. Abel, conscient de ne pas répondre en lui-même à la pensée de Dieu, présente des agneaux de son troupeau : sacrifice sanglant d’une autre victime en qui il pouvait être agréé.
« Et il posera sa main sur la tête de l’holocauste ». Non seulement apporter une offrande parfaite, mais s’identifier avec elle, dire par ce geste : elle sera agréée pour moi ; elle fait propitiation. 1 Jean 4:17 affirme : « Comme Il est Lui, nous sommes ». Dieu nous voit en Christ ; il nous a « rendus agréables dans le Bien-Aimé » (Éph. 1:6) ; il nous reçoit comme il reçoit son Fils.
Nous en avons un exemple dans
l’épître à Philémon. Onésime, esclave, s’était enfui de chez son maître
Philémon ; entré en contact avec Paul prisonnier, il est amené au
Seigneur. Il s’agit maintenant de renvoyer l’esclave à son maître, mais comment
celui-ci l’accueillera-t-il ? Paul s’emploie à ce que Philémon reçoive
Onésime, comme, pour ainsi dire, Christ s’est employé pour que Dieu nous
reçoive. Il écrit : « S’il t’a fait quelque tort, ou s’il te doit quelque
chose, mets-le moi en compte… Moi je paierai ». Ces paroles rappellent le
sacrifice pour le péché. Le Seigneur Jésus répond à toutes nos fautes ;
c’est lui qui a payé la dette de nos péchés. Pourtant cela ne rendait pas nécessairement
Onésime agréable à
Philémon ; tout au plus, un obstacle à sa réception était-il ôté :
puisque Paul paierait, Philémon ne pouvait refuser de recevoir Onésime. Mais
nous trouvons aussi la contrepartie de 1 Jean 4:17 : « Si tu me tiens pour
associé à toi, reçois-le comme moi-même
». L’apôtre lui-même eut été fort
agréable à Philémon, qui l’aurait reçu les bras ouverts : il devait donc
recevoir Onésime comme il aurait reçu Paul. Ainsi Dieu nous reçoit comme il
reçoit son Fils, « Comme Il est, Lui, nous sommes ». Voilà de quoi nous donner
« toute assurance au jour du jugement », et nous faire entrer pleinement dans l’amour de Dieu : « En ceci
est consommé l’amour avec nous ».
Ainsi, perdant de vue ce que nous avons fait et ce que nous sommes, nous pouvons nous présenter devant Dieu, non pas à vide, non pas avec le fruit de notre travail, mais « en Christ ». Lorsque celui qui s’approchait posait sa main sur la tête de la victime, les mérites de l’offrande passaient sur l’adorateur ; ils lui étaient imputés : « Lui » a été agréé à ma place.
À ma place seulement ? Non, à celle de tous mes frères, de tous les rachetés du Seigneur, quels qu’ils soient, malgré leur ignorance ou leurs fautes (certainement pas plus grandes que les miennes). Sachons toujours voir les enfants de Dieu « en Christ », rendus parfaits comme Il l’est Lui-même.
Après avoir apporté son offrande et avoir posé la main sur la tête de la victime, étant ainsi agréé, l’Israélite aurait pu s’en retourner chez lui ? — D’aucune façon. Il devait lui-même l’égorger ! Chaque adorateur doit ressentir profondément la nécessité de la mort de Christ. Pour « achever l’œuvre que le Père lui avait donnée à faire », il ne suffisait pas qu’Il fût parfait dans sa vie, pleinement agréable à Dieu, il fallait qu’Il mourût : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses… ? » Sur la montagne de la transfiguration, tout était gloire et lumière, mais de quoi Moïse et Élie s’entretenaient-ils avec Jésus ? — « Ils parlaient de sa mort qu’il allait accomplir à Jérusalem ».
L’adorateur devait aller plus avant : il écorchait l’offrande, il la coupait en morceaux. Pour pouvoir les présenter à Dieu dans l’adoration, il faut approfondir les perfections du Seigneur Jésus, contempler comment non seulement à l’extérieur il a été parfait, mais combien, dans ses pensées, dans son être intime, il a pleinement glorifié Dieu. Nos cœurs ainsi exercés pourront alors, conduits par l’Esprit, offrir à Dieu des sacrifices spirituels qui rappellent un peu mieux ce que son Fils a été pour Lui.
Les actes directement en rapport avec l’autel étaient réservés aux sacrificateurs, fils d’Aaron. Un sacrificateur, comme nous l’avons dit, est une personne spirituelle qui, vivant près de Dieu, saisit ce qui Lui est dû. Les sacrificateurs présentent le sang et en font aspersion tout autour sur l’autel : Valeur infinie du sang de Christ, qui est entré dans la mort pour accomplir jusqu’au bout la volonté de Dieu. Les sacrificateurs arrangent aussi le bois et le feu, puis y mettent les morceaux de la victime, la tête, la graisse, et font « fumer le tout sur l’autel ». Nous ne pouvons pénétrer dans le mystère de Christ sous le jugement de Dieu, tel que, par exemple, le psaume 22 nous le présente ; mais nous pouvons en parler à Dieu, le considérer devant lui, le faire monter comme un parfum agréable.
Éphésiens
5:2 le précise : tout d’abord « Christ nous a aimés et s’est livré Lui-même
pour nous » — c’est notre part ; mais ensuite « …s’est livré comme
offrande et sacrifice à Dieu
, en parfum de bonne coeur » ; — c’est
la part de Dieu, l’holocauste.
Tous les Israélites n’apportaient pas de taureau ; ceux qui étaient trop pauvres se contentaient d’un agneau ou d’un chevreau. Bien des détails des versets 10 à 13 correspondent au paragraphe précédent, mais certains traits font défaut.
L’adorateur ne posait pas sa main sur la tête de la victime. Il avait bien conscience de la perfection de l’offrande, mais il ne s’identifiait pas avec elle. Bien des enfants de Dieu savent que Christ a été parfait en toutes choses, mais ils n’ont pas saisi, par la foi, et par la grâce de Dieu, que « comme Il est, Lui, nous sommes ».
L’Israélite n’écorchait pas non plus son offrande ; il n’y a pas la même contemplation des perfections intérieures du Seigneur Jésus.
Mais si la vision de Christ est moins complète, moins nette, elle est cependant réelle et l’offrande brûlée sur l’autel reste « un holocauste, un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Éternel ».
Voici une offrande plus faible encore. Pourtant l’adorateur a voulu s’approcher ; selon ses moyens, il a apporté ce qu’il pouvait, une offrande qui n’est pas sans défaut et dont il faudra ôter « le gésier et son ordure ». Ce n’est plus l’adorateur qui égorge ou qui écorche, c’est le sacrificateur qui fait presque tout ; l’intérieur de la victime n’est pas « apprécié » : l’oiseau est seulement fendu et pas divisé ; on n’entre pas dans le détail des perfections de Christ.
Toutefois si l’adorateur est faible, le sacrificateur sait mettre en valeur cette offrande et exprimer ce qui était vague dans l’esprit et le cœur de celui qui s’est approché. Au culte, tel frère saura préciser dans la prière ce qui n’était jusque-là qu’imprécis et vague dans le cœur de certains de ses frères. Ainsi encouragés, ceux-ci seront à même une autre fois d’apporter peut-être un agneau.
Mais quoi qu’il en soit, malgré la faiblesse, la pauvreté même, notre chapitre déclare expressément : « C’est un holocauste, un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Éternel ». Pensée consolante, et qui nous garde de nous décourager : si faible et petite soit l’offrande, elle est quand même agréable à Dieu, parce que son Fils lui a été présenté en quelque manière.
Il s’agit de faire des progrès spirituels : si un enfant en Christ n’apporte qu’un oiseau, un jeune homme (selon 1 Jean 2) apportera un agneau et un père, un taureau. Mais prenons-y garde : on peut avoir avancé dans les choses de Dieu, avoir été à même d’apporter un taureau, puis, faute de communion avec le Seigneur et de vigilance, retomber dans un état pratique qui ne nous permette d’apporter qu’un agneau ou une paire d’oiseaux. S’il importe de faire des progrès dans la grâce et dans la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, il est aussi capital de veiller à notre marche et à tout ce qui entrave notre communion avec Dieu.
En Lévitique 6:1 à 6, il est répété plus d’une fois que l’holocauste devait être sur le foyer, sur l’autel, toute la nuit jusqu’au matin ; le feu y brûlait continuellement ; on ne devait pas l’y laisser s’éteindre. Christ s’est offert une fois pour toutes et son sacrifice ne devra jamais être répété ; mais le mémorial de son offrande, le parfum de l’holocauste monte continuellement devant Dieu pendant la nuit de son absence. Combien il est précieux pour le cœur du Père de voir dans ce monde de ténèbres, des cœurs apprécier l’œuvre de son Fils et faire monter continuellement devant lui, dans la louange, cette odeur agréable de son sacrifice. Le Psaume 134, point culminant des Cantiques des degrés, nous dit : « Voici, bénissez l’Éternel, vous, tous les serviteurs de l’Éternel, qui vous tenez durant les nuits dans la maison de l’Éternel ! Élevez vos mains dans le lieu saint et bénissez l’Éternel ! »
Et si pendant la nuit de son absence, la fumée de l’holocauste monte continuellement en parfum de bonne odeur devant Dieu, sa valeur ne cessera d’être à toujours agréable devant lui quand tous les rachetés autour du trône chanteront le cantique nouveau.
Dans l’offrande de gâteau, il n’est question ni d’une victime égorgée, ni de sang répandu, ni de propitiation, ni de péché. L’offrande n’est pas offerte « pour être agréé ». Ce chapitre ne nous parle pas de la mort du Seigneur Jésus, mais de sa vie, de son humanité parfaite. C’est la perfection personnelle de Christ, objet et nourriture de notre coeur, mais avant tout, parfum de bonne odeur qui monte vers Dieu qui a trouvé en lui toute sa satisfaction. C’est le dévouement absolu à Dieu de toutes les facultés d’un homme vivant ici-bas, son être tout entier offert à Dieu, au long d’une vie de totale obéissance.
L’offrande de gâteau était offerte ensemble avec l’holocauste (voir par exemple Nombres 28 et 29). Dans le sentiment d’avoir été agréé — en relation avec l’holocauste — l’adorateur peut apporter l’offrande de gâteau, c’est-à-dire présenter à Dieu la vie parfaite de Christ, homme sur la terre, et s’en nourrir lui-même. Considérer la vie de Christ dans ses diverses perfections et la comparer à la nôtre, serait sujet de découragement. L’écart est infini… Mais, dans l’assurance d’avoir été « agréés en Lui », « nous avons le droit de nous oublier nous-mêmes, d’oublier nos péchés, d’oublier toute autre chose que Jésus » (J.N.D.). Le considérer ainsi dans la perfection des détails de sa vie, devient alors une joie profonde pour l’âme et, envers Dieu, un sujet d’adoration toujours renouvelé.
Chaque matin et chaque soir, en Israël, on offrait et l’holocauste et l’offrande de gâteau (Nomb. 28). Ne pouvons-nous pas, au début et à la fin de nos journées, rendre grâces à Dieu pour le Seigneur Jésus et pas seulement pour tous les bienfaits qu’il nous a donnés avec lui ? Mais souvenons-nous toujours que l’offrande de gâteau était « une chose très sainte entre les sacrifices de l’Éternel faits par feu », et devait être mangée « dans un lieu saint ». Tout ce qui touche à la Personne de Christ, qu’il s’agisse de sa divinité ou de son humanité, doit toujours être considéré avec la plus grande révérence, sans y mêler aucune autre considération venant de nos propres coeurs.
1 Pierre 3:21 à 24 nous montre cette union de la vie parfaite de Christ, modèle pour nous, et de sa mort expiatoire. L’une ne peut pas être séparée de l’autre, comme beaucoup voudraient le faire, qui verraient en Jésus un modèle à imiter, mais voudraient écarter toute idée d’expiation dans son sacrifice. De telles pensées sont entièrement étrangères à la Parole de Dieu.
La fleur de farine représente l’humanité de Christ, parfaite dans tous ses détails, tel qu’il a été sur la terre pour le bon plaisir de Dieu, dans sa vie, sa mort et sa résurrection. Dans la fleur de farine tout est fin, pur, blanc, égal. En Christ-homme tout était harmonie et aucune de ses qualités ne prédominait, comme c’est souvent le cas chez nous. Il pouvait à la fois user de grâce et reprendre le mal ; il savait consoler et corriger ; il savait comment se comporter dans la maison du pharisien et dans le foyer de Béthanie.
Il nous faut apprendre à voir la Personne de Jésus, tel le Baptiseur qui, « regardant Jésus qui marchait », pouvait dire : « Voilà l’Agneau de Dieu ».
Nous avons essayé, dans nos entretiens sur les « Cinq Villages », de faire ressortir à travers les récits des évangiles quelques-unes de ces perfections de la vie de Christ sur la terre. Nous y renvoyons, sans reprendre ici les choses que nous y avons considérées. Nous ne pourrons jamais assez contempler la vie de « Jésus de Nazareth, oint de l’Esprit Saint et de puissance, qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; car Dieu était avec lui » (Actes 10:38). (*)
(*) Nous voudrions aussi vivement recommander « La Gloire morale du Seigneur Jésus » de J. G. B., un des ouvrages les plus remarquables que nous possédions
Dans les Psaumes, nous apprenons à connaître les perfections intimes de son être, surtout dans le premier livre qui nous le présente homme sur la terre ; affligé et pauvre, mais se proposant toujours le Seigneur devant lui ; prenant son plaisir dans les saints, les excellents de la terre ; persévérant dans son service ; ne celant pas la bonté et la vérité de Dieu dans la grande congrégation ; parlant de Sa fidélité et de Son salut. Nous y voyons l’homme obéissant, dépendant, plein de confiance en Dieu, entièrement dévoué à Sa gloire.
L’offrande était pétrie à l’huile et/ou ointe d’huile, tel le Seigneur Jésus conçu du Saint Esprit, puis oint du Saint Esprit lors du baptême de Jean, et rempli du Saint Esprit en commençant son ministère (Matt. 1:20 ; Luc 3:22 ; 4:1, 14). Sur les disciples, au jour de la Pentecôte, l’Esprit descendra comme des langues de feu. S’il devait être en eux la puissance de leur service, et celui qui les conduirait dans toute la vérité, il avait aussi chez eux à juger et purifier bien des choses.
Que de pensées, de conceptions erronées, d’habitudes doivent en nous être consumées par le feu de l’Esprit ! Rien de tel en Christ. Aussi l’Esprit descendit-il sur lui comme une colombe, symbole de l’innocence, ainsi qu’il convenait envers l’Homme parfait.
L’encens versé sur l’offrande de gâteau était entièrement brûlé sur l’autel. Il représente toute la satisfaction que Dieu a éprouvée dans la vie de son Fils sur la terre. « Son nom est un parfum répandu » (Cant. 1:3 ; Jean 12:3). Tout ce qu’il faisait était pour Dieu et non pour l’approbation des hommes. « Plus Christ était fidèle, plus il était méprisé et contredit ; plus il était débonnaire, moins on l’estimait ; mais l’accueil qu’il trouvait, ne produisait en lui aucune altération, parce qu’il faisait toutes choses, uniquement pour Dieu. Devant la multitude, ou avec ses disciples, ou en présence de ses juges iniques, rien n’altéra la perfection de ses voies, parce qu’en toutes circonstances, il faisait toutes choses pour Dieu. L’encens de son service, de son cœur et de ses affections, était pour Dieu et montait continuellement devant lui » (J.N.D.).
« Il plut à l’Éternel de le
meurtrir, il l’a soumis à la souffrance » (Ésaie 53:10). Que veulent dire ces
mots ? Pourquoi plut-il
à Dieu de le meurtrir ? Ce sont les
profondeurs inexplorables du divin mystère : Dieu a donné
son Fils
unique. Mais il n’en reste pas moins que Christ devait être démontré parfait
aussi dans la souffrance. Si dans son enfance, parfaitement soumis, dans son
ministère, plein de compassion, il n’avait rencontré ni souffrance, ni
opposition, on aurait pu dire « c’est bien facile d’être parfait quand tout va
bien ». Nous le savons par expérience : vivre avec des gens compréhensifs
et agréables, facilite tant de choses ; mais devoir jour après jour se
trouver avec des personnes pénibles, met à l’épreuve le chrétien le plus dévoué.
L’offrande de gâteau devait donc être soumise à l’action du feu, et cela de trois manières : au four, sur la plaque et dans la poêle.
Le four
nous parle des souffrances secrètes qu’a
éprouvées le Seigneur Jésus dans sa vie. Que n’a-t-il ressenti à la vue du mal,
de la mort ! Il pleura. « Il est méprisé et délaissé des hommes, homme de
douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur, et comme quelqu’un de qui on
cache sa face ; il est méprisé, et nous n’avons eu pour lui aucune estime »
(Ésaïe 53:3).
Nous rendons-nous compte de ce qu’a dû éprouver le Seigneur rejeté de son peuple ? Lorsque nous visitons un malade, ayant renoncé à une occupation plus agréable pour en trouver le temps, et que nous lui apportons quelque menu cadeau, quelle est notre réaction, s’il refuse de nous recevoir en disant : ce visiteur ne me plaît pas ! Combien plus avait quitté le Seigneur de gloire pour venir au milieu de son peuple et quelle bénédiction infiniment plus grande ne lui apportait-Il pas ? « Il vint chez soi et les siens ne l’ont pas reçu ». Souffrances de l’amour méconnu : « Ils m’ont haï sans cause ». « Pour mon amour, ils ont été mes adversaires ».
Et que dire de l’incompréhension de ses disciples ? Comme nous l’avons vu, il avait « commencé » à leur parler de sa mort ; puis, sur la route, il avait essayé de nouveau de les enseigner à cet égard ; montant à Jérusalem, il leur parle une dernière fois sur le chemin de ce qui l’attend, mais eux ne comprenaient pas. À Gethsémané, il prend les trois plus intimes, ceux qui avaient vu sa gloire, ceux qui avaient assisté à la résurrection de la fille de Jaïrus, et leur demande de veiller une heure avec lui, mais ils s’endorment et la Voix triste doit leur dire : « Ainsi vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ». Son cœur, sans trouver d’écho, se refermait douloureusement sur lui-même (Ps. 102). Comme en témoigne le psaume, il a ressenti profondément la trahison de Judas. Et nous voyons dans l’évangile la peine qu’il éprouva du reniement de Pierre : le regard qu’il dirige vers lui, tout en rappelant au disciple l’amour inaltérable de son Maître, en dit long sur la souffrance de celui-ci.
Il a éprouvé douloureusement comme homme la coupure de la mort au milieu de sa vie : « Il a abattu ma force dans le chemin, il a abrégé mes jours. J’ai dit : Mon Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours ! » (Ps. 102:23, 24). — « Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure » (Jean 12:27). Et à Gethsémané encore, alors que dans l’angoisse du combat, il priait plus instamment et que sa sueur devenait comme des grumeaux de sang découlant sur la terre, il priait disant : « Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! »
La plaque
nous parle
des épreuves publiques qu’a subies le Seigneur. Nous le voyons homme fatigué,
assis au puits de Sichar, ou dormant dans la nacelle, malgré la tempête ;
rentré à la maison, accablé de travail, avec ses disciples « ils ne pouvaient
pas même manger leur pain », car la foule s’assemblait de nouveau. Mais plus
encore : tout le long de la route, il rencontrait la « contradiction des
pécheurs contre lui-même », l’inimitié des pharisiens qui allaient jusqu’à
l’injurier et dire : « Celui-ci ne chasse-t-il pas les démons par le chef
des démons ? » Puis ce furent les coups et les crachats, le fouet et la
croix.
L’offrande cuite dans la poêle
— correspondant peut-être à l’holocauste d’oiseau — semble présenter une
compréhension plus vague et moins nette des souffrances de Christ, car nous
entrons peu dans ce domaine, quoique les uns plus que les autres.
Quelle que fût l’offrande présentée à l’autel, on en faisait fumer le mémorial ; et toujours c’était « un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Éternel ». Dieu apprécie tout ce qui est de son Fils ; même si la compréhension que l’adorateur en a, reste faible, l’offrande conserve cependant toute sa valeur, par tout ce qui parle de Lui.
« Une pleine
poignée de
fleur de farine et de l’huile, avec tout l’encens ». Dans toute sa vie, Christ
était une offrande à Dieu. Adam, dans son innocence, avait joui des faveurs de
Dieu. Il lui en rendait ou aurait dû lui en rendre grâces, mais il n’était pas
lui-même une offrande à Dieu. C’était précisément l’essence de la vie de Christ
d’être une offrande à Dieu, saint, essentiellement séparé de tout ce qui
l’entourait, consacré à Dieu, vivant dans la puissance de l’Esprit.
Tout le reste était pour eux. Ils pouvaient se nourrir de cette parfaite offrande, mais devaient le faire dans un lieu saint, à l’écart des pensées et des bruits du monde, en se souvenant toujours que « c’est une chose très sainte ».
S’occuper de Christ sanctifie et transforme à Son image. Toute nourriture forme l’être intérieur ; assimilée en nous, elle marque la personnalité tout entière. Nous avons eu rencontré des hommes ou des femmes sur lesquels on dénote au premier regard qu’ils vivent dans la souillure ; s’en étant nourris, y trouvant la satisfaction de leur être intérieur, petit à petit, leur aspect, leur visage, leur attitude en sont marqués. Ne peut-il pas en être de même du chrétien ? Parce que Christ est dans son cœur, ne portera-t-il pas la joie et la paix sur sa figure ? « Contemplant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image » (2 Cor. 3:18) — non seulement la gloire du Seigneur dans le ciel, mais avant tout la gloire morale qui a brillé dans sa vie sur la terre. Il ne s’agit pas d’observer des règles et des ordonnances, mais d’être transformés par le renouvellement de notre entendement (Rom. 12:2 ; Éphés. 4:23) : oeuvre intérieure opérée par la nourriture que nous prenons, sous l’action de l’Esprit qui prend ce qui est à Christ et nous le communique.
Au désert, chaque matin, le peuple ramassait la manne : Christ, pain vivant descendu du ciel, nourriture de son peuple dans la marche, pour son encouragement et sa force. Dans le sanctuaire, les sacrificateurs se nourrissaient de l’offrande de gâteau, perfections de la vie de Christ, afin d’être rendus capables d’exercer leur service envers Dieu.
Le souverain sacrificateur lui-même devait présenter continuellement matin et soir une offrande de gâteau particulière, entièrement brûlée sur l’autel : tout son service était comme encadré par la perfection de Christ, marqué de Son sceau (Lév. 6:12 à 16).
Tous deux étaient exclus de l’offrande de gâteau.
Le levain
nous parle de l’enflure de l’importance
personnelle, de l’orgueil, de l’hypocrisie qui veut paraître ce qu’elle n’est
pas. C’est le mal qui soulève la pâte qu’il corrompt. Il n’y avait aucun levain
en Christ, mais il pouvait démasquer celui des pharisiens et des saducéens.
Aucun levain ne devait faire partie du mémorial de l’offrande offert sur
l’autel. Mais même ce que les sacrificateurs mangeaient, ne devait pas être
cuit avec du levain (Lév. 6:10). Combien facilement dans notre appréciation de
la vie parfaite de Christ, se mêlerait une importance personnelle : croire
que nous en savons plus que d’autres, ou le danger de faire des phrases, de
dire plus que l’on ne ressent, de répéter des lectures non digérées !
Le miel
nous parle des affections naturelles, des
sentiments aimables de l’homme qui peuvent exister sans la vie de Dieu. De tels
sentiments sanctifiés par la grâce sont désirables, même nécessaires entre
nous, mais ils ne font pas partie des sacrifices ; en particulier, la
sentimentalité doit être exclue de l’adoration ; et dans le service du
Seigneur, des motifs mélangés — par exemple le désir de se trouver avec tel ou
telle ! — n’a rien à y voir. Ce qui est à sa place, dans la vie privée,
n’a rien à faire dans le sanctuaire.
Le sel représente en première ligne la force préservatrice de ce qui est divin, la puissance sanctifiante qui nous tient séparés de la corruption. Le sel ne manquait pas dans la vie de Christ. Il exhorte aussi ses disciples à avoir du sel en eux-mêmes. Combien l’ambiance sera différente là où se trouveront deux ou trois croyants qui n’ont pas peur de montrer leurs couleurs et de rendre témoignage pour le bien et contre le mal. On n’osera pas, tant qu’ils sont là, se comporter comme en leur absence. « Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, assaisonnée de sel » (Col. 4:6).
Mais le sel de l’alliance
nous fait penser aussi à la fidélité nécessaire aux relations que Dieu a
établies avec les siens dans l’économie où ils se trouvent. La vie doit être
mise en accord avec l’offrande. Il faut avoir le désir de refléter Christ, et
non contredire, par notre marche, nos paroles et nos louanges à son sujet. Sans
doute, ressentirons-nous toujours combien loin nous sommes de la vraie offrande
de gâteau, mais ce qui compte est la décision du cœur. Parlerons-nous en belles
phrases de tout le dévouement de Christ aux intérêts de son Père, de son
obéissance à sa volonté, de ses compassions et de sa bonté, pour, l’instant
d’après, nous montrer durs et méchants envers nos frères, et poursuivre
exclusivement nos intérêts personnels ? — « Tu ne laisseras point manquer
sur ton offrande de gâteau le sel de l’alliance de ton Dieu ! »
Puissions-nous vraiment nous nourrir de cette offrande de gâteau. On enseigne aux enfants les récits des évangiles ; on raconte les miracles du Seigneur et les paraboles qu’il a prononcées ; tout cela est à sa place, mais se nourrir de lui dans sa vie parfaite est autre chose. Il faut le voir avec les yeux du coeur ; il faut sentir en son âme un peu de ce qu’il a ressenti ; il faut, en quelque mesure, entrer dans la communion des souffrances de l’Homme de douleurs.
Dans l’humilité profonde,
Suivant ton obscur chemin,
Tu fus méprisé du monde,
Toi qui lui tendais la main ;
Toi, dont l’amour secourable,
Compatissant et parfait,
Sur l’humanité coupable
Versa bienfait sur bienfait.
Oh ! quels trésors il nous ouvre,
Ton coeur plein de charité !
Dieu lui-même n’y découvre
Que lumière et sainteté.
Les sacrifices pour le péché et le délit n’étaient pas laissés à la discrétion de l’Israélite ; c’étaient des offrandes obligatoires lorsqu’on avait manqué : « si quelqu’un a péché… alors il amènera son offrande ». Ce n’est donc pas un adorateur qui vient à l’autel, avec le désir d’être agréé ou pour rendre grâces, et pour jouir de la communion avec Dieu et se nourrir des sacrifices ; mais c’est un coupable qui s’approche afin d’être pardonné.
Il n’y a pas d’autre moyen que le sacrifice pour ôter le péché. Le Psaume 49:7, nous dit : un homme ne pourra d’aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon. Ni nos larmes, ni nos actes de contrition, ni ceux de nos frères pour nous, ne peuvent effacer le péché aux yeux de Dieu. « Sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission… mais maintenant Christ a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » (Héb. 9).
La confession (Lév. 5:5 à 6) et la restitution (5:16, 23) ne suffisent pas ; elles étaient nécessaires dans les fautes prévues dans ce chapitre, mais nullement suffisantes. Ainsi, au verset 25, en plus de la restitution au prochain avec un cinquième par-dessus, il fallait amener « pour l’Éternel » son sacrifice pour le délit.
« Dieu ne laisse rien passer ; Il peut tout pardonner et tout purifier ; mais Il ne peut rien laisser passer. Le péché, caché aux yeux de celui qui le commet, n’est point caché à Dieu ». Moïse déclare aux deux tribus et demie qui ne seraient pas allées à la conquête du pays de Canaan : « Sachez que votre péché vous trouvera ». Les frères de Joseph ont cru pendant vingt ans que leur père ignorerait leur crime, mais Dieu l’a mis en lumière. Acan pensait avoir bien caché dans sa tente le manteau de Shinhar et dessous, l’argent et le lingot d’or, mais son péché l’a trouvé. Habakuk 1:13 déclare : « Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux contempler l’oppression ». Dieu n’ignore rien, et le mal, si bien caché qu’il puisse être pour nous, est toujours le mal pour lui. « Toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4:13).
« Dieu ne juge pas du péché selon notre estimation propre, mais selon ce qui convient pour lui. Il faut, pour nous rendre heureux par sa présence, qu’il juge le mal, tout le mal selon cette présence pour l’en exclure absolument. Faudrait-il qu’il rende d’autres personnes malheureuses, rende universellement impossible toute joie sainte, même dans sa présence, afin de laisser le mal se faire impunément ? Non, cela est impossible ; Dieu juge tout » (J.N.D.). Dans son gouvernement, il peut laisser longtemps les choses impunies, mais dans nos relations avec lui, aucune communion n’est possible si le mal n’est pas jugé, confessé et pardonné.
Lévitique 4 nous parle des péchés contre l’un des commandements de l’Éternel. Ce pouvait être le fait du sacrificateur oint (v. 2 à 12) ou de toute l’assemblée (v. 13 à 21) ou encore d’un chef (v. 22 à 26) ou de quelqu’un du peuple du pays (v. 27 à 35).
Dans les deux premiers cas qui interrompaient le service de Dieu, il fallait apporter un taureau et le sang de la victime était présenté dans le lieu saint : on en faisait aspersion sept fois devant l’Éternel par-devant le voile ; le sang était aussi mis sur les cornes de l’autel d’or où l’on offrait l’encens, et tout le reste versé au pied de l’autel de l’holocauste. L’animal tout entier était brûlé, non pas sur l’autel d’airain, mais — après que l’on en eût prélevé la graisse qui seule fumait sur l’autel de l’holocauste — la peau du taureau, toute sa chair avec sa tête et ses jambes et son intérieur et sa fiente, étaient brûlés hors du camp. Jésus a souffert hors de la porte ; il n’y avait pas dans le camp — Jérusalem — de place pour lui, même comme sacrifice pour le péché. C’est pourquoi les croyants doivent sortir vers lui, hors du camp, hors de tout ce qui, religieusement, renie son sacrifice pour le péché.
Lorsqu’un chef ou quelqu’un du peuple du pays avait péché, il fallait apporter un bouc ou une chèvre ; le sang était placé sur les cornes de l’autel de l’holocauste et le sacrifice mangé par le sacrificateur.
Nous avons dans le Lévitique trois sortes de sacrifices pour le péché :
relationsde Dieu avec son peuple, Lui permettant d’exercer sa patience dans le support des péchés d’une année entière. Le sang était porté dans le lieu très saint, sur le propitiatoire. À cause de ce sacrifice, Dieu demeurait au milieu d’eux. C’est un type du sacrifice de Christ, offert une fois pour toutes, mais qui conserve éternellement sa valeur devant Dieu. — C’est aussi, dans un sens, une figure d’une âme amenée au Seigneur et qui saisit que Christ a ôté ses péchés. La nouvelle naissance ou la conversion ne s’opère pas deux fois. Sans doute fera-t-on des progrès dans la connaissance de la valeur de l’oeuvre de Christ, mais c’est une fois pour toutes que l’on devient enfant de Dieu ; si l’on pèche après avoir cru, il n’y a pas besoin de rétablir la relation, mais la communion avec Dieu. Un enfant désobéissant demeure Son enfant, mais ne jouit plus de la relation qui l’unit à Dieu.
service de Dieuétait interrompu, la communion de tout le peuple.
C’est pourquoi le sang devait être porté devant le voile où l’on en faisait aspersion, non pas une fois, mais sept fois, et sur l’autel des parfums. La victime était brûlée hors du camp. Ainsi seulement pouvait être rétabli le service du sanctuaire.
communion personnelleétait interrompue. Le sang était placé sur les cornes de l’autel de l’holocauste et versé au pied de cet autel ; la victime elle-même était mangée par le sacrificateur. C’est l’exemple d’un croyant, d’un enfant de Dieu qui a péché, dont la communion avec le Seigneur a été interrompue ; cette communion est rétablie par le service fidèle du Seigneur comme Avocat, qui fait agir la Parole sur la conscience ; ainsi le coupable est amené à confesser son péché ; le cas échéant, il réparera envers le prochain le tort causé ; et surtout il reprendra conscience de la valeur du sacrifice de Christ, propitiation pour nos péchés, toujours efficace devant Dieu.
Dans tous les cas — neuf fois de suite — il est expressément déclaré : « Il lui sera pardonné ».
En effet, si le sacrificateur oint avait péché ou toute l’assemblée, il fallait apporter un taureau ; un chef présentait un bouc ; quelqu’un du peuple du pays apportait une chèvre ; dans d’autres cas, si les moyens ne pouvaient atteindre à un agneau, on apportait deux oiseaux ou même un dixième d’un épha de fleur de farine. Plus la responsabilité est grande parce que l’on a reçu davantage du Seigneur, parce que l’on a fait des progrès dans les choses de Dieu, d’autant plus grande est l’appréciation de l’œuvre de Christ que la restauration comporte. Un « chef » est quelqu’un qui a eu à cœur l’ordre parmi le peuple de Dieu, ou qui a été occupé au service du Seigneur. On saisit d’emblée combien sa responsabilité est plus grande que celle d’un simple croyant ; mais d’aucune façon, cela ne doit être un motif pour un enfant de Dieu de se tenir en arrière lorsqu’il s’agit des intérêts du Seigneur, soit dans le service, soit dans l’assemblée. Si le Seigneur appelle, sa grâce pourvoira et répondra à la responsabilité accrue.
Il ne s’agit pas d’avoir préalablement un long repentir ; il ne nous est pas dit que le souverain sacrificateur pendant six mois, ou un chef pendant trois mois, ou quelqu’un du peuple du pays pendant un mois, devait pleurer sur ses fautes et ensuite apporter l’offrande ! Non, dès que l’on se sait coupable, il faut venir avec le sacrifice. Le vrai jugement de soi est produit, non en pensant beaucoup à son péché — quoique ce soit à sa place, selon Psaume 51:3 — mais en considérant devant Dieu combien il en a coûté à Christ de le prendre sur lui et de l’ôter.
Jean nous parle dans son épître de trois classes de croyants : les enfants, les jeunes gens, les pères ; un père, lorsqu’il a manqué, aura une conscience bien plus profonde de l’œuvre de Christ, accompagnée d’un réel jugement de soi-même, que ne pourrait l’avoir un enfant.
Dans le cas du chef ou du simple Israélite, le sacrifice n’était pas brûlé hors du camp, mais mangé par le sacrificateur. « Dans un sens, c’est le cœur de Christ prenant notre cause quand nous tombons. Il prend souci de ses brebis. Le sacrificateur n’avait pas commis le péché, mais il s’identifiait complètement avec lui. Christ a fait sien notre péché ; le sacrifice et l’aspersion du sang sont des faits accomplis, qui ne seront jamais renouvelés ; mais ils sont le fondement de son service actuel d’intercession comme notre avocat auprès du Père » (1 Jean 2). (J.N.D.) Dans un autre sens, c’est aussi la part « des siens comme sacrificateurs par la communion du cœur et par la sympathie, de s’identifier avec le péché d’autrui, ou plutôt avec l’œuvre de Christ pour le péché. Nous ne pouvons le faire que dans le caractère de sacrificateur et avec le sentiment de la gravité du péché, mis en regard de l’œuvre dont il est l’objet ». (J.N.D.) Combien en a coûté à Christ d’ôter le péché. Et le péché de mon frère peut se produire chez moi, fruit de ce que je suis moi-même dans la chair : « Prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté ».
Lévitique 5:1 nous présente
le manquement du témoin
. On peut taire un mal qui devrait
être
mis au jour. Il ne s’agit pas de médire et de raconter les fautes de nos
frères, mais il y a des cas particuliers où, « ayant entendu la voix
d’adjuration », il faut parler.
Bien plus fréquent est de manquer de rendre témoignage du bien, de ce que nous avons « vu ou su ». 1 Pierre 3:15 dit : « Soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et crainte, à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous ». N’avons-nous pas souvent manqué à une telle « voix d’adjuration » ? Nous aurions eu l’occasion d’être en aide à une âme, nous aurions eu la possibilité de rendre témoignage de Christ, mais nous nous sommes retirés en arrière. Si le cas était clair et que nous ayons refusé, la parole du Lévitique ne s’applique-t-elle pas aussi à nous : « Alors il portera son iniquité » ?
Les versets 2 et 3 présentent
les cas d’impureté, de manque de séparation
, soit au-dehors, soit dans
la maison. Que de contacts inutiles avec le monde nous souillent, en nous
rendant là où nous n’avons rien à faire, ou en laissant les choses du monde
pénétrer dans notre foyer. Amitiés dans le monde, association avec les
incrédules (2 Cor. 6:14 à 16) ; livres et revues ou gravures impurs ;
spéculations intellectuelles contraires à la Parole de Dieu : souillures
de chair et d’esprit (2 Cor. 7:1). « Quand il le sait, alors il est coupable ».
Tout cela interrompt notre communion
avec Dieu ; si parfois nous nous sentons peu enclins à prier ou ne
jouissons pas de la Parole, n’est-ce pas à cause de tels manquements « restés
cachés », qui contristent le Saint Esprit ? Il cherche à nous en faire
prendre conscience, afin qu’ils soient jugés et pardonnés.
Le
verset 4 condamne les paroles légères
. Jurer de faire du mal,
c’est-à-dire proférer des menaces sans les mettre à exécution. Mieux aurait
valu se taire, aussi dans l’éducation des enfants ! Ou promettre de faire
du bien et ne pas tenir sa promesse, que ce soit envers des enfants, ou envers
des frères. La faute est dans la légèreté avant tout. « Nous faillissons tous à
plusieurs égards. Si quelqu’un ne faillit pas en paroles, celui-là est un homme
parfait ».
Que faire dans des cas semblables ? « Et il arrivera, s’il est coupable en l’un de ces points-là, qu’il confessera ce en quoi il aura péché ». C’est l’enseignement de 1 Jean 1:9 : non pas simplement demander pardon au Seigneur d’avoir médit de quelqu’un, ou d’avoir manqué de Lui rendre témoignage, ou de nous être associés à l’impureté ; mais, devant Lui, confesser ce que nous avons fait, passer notre faute en revue dans sa lumière, être amenés à en saisir la gravité. Mais il ne faut pas s’arrêter là : « Et il amènera à l’Éternel son sacrifice pour le délit, pour son péché qu’il a commis ». Il s’agit de reprendre conscience de la valeur du sacrifice de Christ, de sa mort à la croix sans laquelle ce péché que nous venons de confesser ne pourrait être pardonné.
Lévitique
5:14 à 16 concerne l’infidélité dans les choses saintes
. On n’a pas
rendu à l’Éternel ce qui lui revenait, mais s’est approprié de la chose sainte.
Pour les Israélites, c’étaient, en particulier, les dîmes, la dixième partie de
leurs récoltes, qu’ils n’auraient pas apportées au sanctuaire. En Malachie 3:8
à 12, on voit comme le peuple frustrait Dieu et amenait sur eux sa
malédiction ; tandis que s’ils avaient apporté les dîmes au sanctuaire, il
y aurait eu de la nourriture dans sa maison, et la bénédiction de l’Éternel
aurait reposé sur eux. Combien nous manquons dans ce domaine ! Le Seigneur
nous donne vingt-quatre heures par jour. Plusieurs sont consacrées au sommeil,
à la nourriture, au travail ; mais Il désire que chaque jour, nous
prenions un moment à part pour être à ses pieds. Ne nous arrive-t-il pas de le
frustrer dans ce domaine et d’employer pour notre distraction ou même pour plus
de travail qu’il n’en faut, le temps qui devait être mis de côté pour
lui ? Et que dire du dimanche, premier jour de la semaine, jour du
Seigneur, où, tout particulièrement, il nous appelle à nous souvenir de lui
dans sa mort et à « veiller une heure avec lui » ? — L’Israélite devait
donner la dixième partie de son revenu ; dans le Nouveau Testament, sans
qu’il soit question de prescriptions légales, nous sommes à maintes reprises
exhortés à ce « sacrifice » pour la bienfaisance et pour les serviteurs du
Seigneur (Héb. 13). Ne nous sommes-nous jamais approprié pour nous-mêmes ce qui
lui revenait ? — Et dans le
domaine spirituel, combien n’avons-nous pas reçu de richesses ?
Savons-nous en faire profiter la maison de Dieu ? Apporter dans
l’assemblée, soit en louanges, soit en exhortations, soit en prières, la « dîme »
qui serait en bénédiction ? — Dans nos maisons, dans notre travail, y
a-t-il pour Dieu la part qui lui revient ? — Si la bénédiction est retenue
dans la famille, dans l’assemblée, dans notre activité ou dans notre service,
serait-ce que nous avons manqué d’apporter « la dîme » ?
Que faire dans de tels cas ? « Il amènera son sacrifice pour le délit à l’Éternel ». Reprendre conscience du sacrifice du Seigneur qui s’est livré lui-même pour nous, qui a tout donné pour nous racheter ; puis : « Ce en quoi il a péché en prenant de la chose sainte, il le restituera et y ajoutera par-dessus un cinquième ». Pas seulement regretter de n’avoir pas su mettre à part pour le Seigneur les moments nécessaires, mais dorénavant prendre le temps voulu et même y ajouter un cinquième par-dessus ! Et si l’on a trop gardé pour soi de son revenu — quelle qu’en soit l’ampleur, car le Seigneur a plus apprécié la pite de la veuve que le surplus des riches — ne convient-il pas de lui restituer et le principal et le cinquième par-dessus ?
Les versets 20 à 26
considèrent enfin les torts
faits au prochain
, en particulier les
choses volées, extorquées : garder pour soi ce qui appartient aux autres,
ou ce qui nous a été confié pour les autres. Dans le domaine matériel :
objet volé, ou emprunté et pas rendu ; travail insuffisamment rétribué.
Dans le domaine spirituel où le Seigneur nous a beaucoup confié en vérités de
la Parole clairement exposées, soit
pour les siens, soit pour l’évangélisation : garder égoïstement ce « bon
dépôt » au lieu de le mettre à la portée de ceux auxquels il est destiné.
Dans un tel cas, il fallait d’abord rendre l’objet volé ou le dépôt confié, ajouter un cinquième par-dessus et, ensuite, apporter le sacrifice pour le délit. Combien de personnes se sont rendues malheureuses en ne restituant pas aux autres ce qu’elles s’étaient approprié ! La confession au Seigneur ne suffit pas, même la conscience de son sacrifice ; la réparation est demandée.
« Si quelqu’un a péché… », avons-nous lu dans le Lévitique. La même expression se retrouve en 1 Jean 2:1, suivie des mots « …nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste ; et lui est la Propitiation pour nos péchés ». Ainsi le « sacrifice » est toujours à notre portée : il ne s’agit pas de tenter d’abord de se corriger pour ensuite venir à lui ; mais il faut venir à lui tels que nous sommes, avec notre péché, le confesser et saisir à nouveau que lui est la propitiation pour nos péchés :
Tel que je suis, sans rien à moi,
Sinon ton sang versé pour moi…
Agneau de Dieu, je viens.
Une fois conscient, de son péché, l’Israélite devait apporter son offrande. Ce fait même manifestait et sa faute, et son appréciation de la valeur du sacrifice. Quelqu’un du peuple s’acheminait-il à travers le camp vers le tabernacle conduisant une chèvre, ou même le sacrificateur oint avec un taureau, tous savaient qu’ils avaient péché, mais tous savaient aussi qu’ils avaient conscience d’être pourvus d’une offrande qui couvrirait leur faute.
L’appréciation morale de l’œuvre de Christ varie ; comme nous l’avons vu, l’un apporte une chèvre, un autre seulement des oiseaux, un autre enfin, une simple poignée de fleur de farine ; dans tous les cas, il s’agit d’une offrande parfaite, parlant de Christ qui seul a de la valeur aux yeux de Dieu. Le brigand sur la croix n’aurait pu expliquer ce que Jésus accomplissait, ni la valeur de Son sang. Sa foi saisissait bien peu quoiqu’il lui dise : « Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume ». Mais il avait la conscience d’être là justement, recevant le châtiment des choses qu’il avait commises ; quant à Christ, il déclarait : « Celui-ci n’a rien fait qui ne dût se faire ». Il avait la certitude de la perfection de Celui qui souffrait à ses côtés — perfection que mettait en évidence la « poignée de fleur de farine ». Cela suffisait pour que le Seigneur déclare : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ».
Arrivé à l’entrée du tabernacle, le coupable devait, comme dans l’holocauste, poser sa main sur la tête de la victime. Par ce geste, il déclarait que si lui, pécheur, ne pouvait être accepté de Dieu, le sacrifice le serait à sa place. Il plaçait son péché sur la tête de l’offrande, elle-même sans défaut, afin qu’il fût expié : « Nous avons tous été errants comme des brebis… et l’Éternel a fait tomber sur Lui l’iniquité de nous tous ». Poser ma main sur la tête de la victime, c’est avoir profondément conscience que mon péché a été mis sur Christ.
Le coupable égorgeait ensuite
lui-même l’animal ; ce n’était pas l’affaire du sacrificateur. C’est
dire : voilà ce que je méritais ; pour moi Il a dû
mourir. « Le
Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré Lui-même pour moi ». Le sang était mis sur
les cornes de l’autel d’airain (1 Jean 1:7) ; la graisse y brûlait « en odeur
agréable » : même dans le sacrifice de Christ pour le péché — et pas
seulement dans l’holocauste — Dieu a trouvé toute sa satisfaction. Les péchés
spécifiques devaient être confessés ; les torts, réparés. Mais ensuite, à
neuf reprises, il est expressément déclaré : « Et il lui sera pardonné ». —
« Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste
pour nous
pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). Il
s’agit de le croire. Une fois le péché confessé, une fois que l’on a repris
conscience du prix payé par Christ pour ce péché-là, il ne faut plus
s’appesantir sur sa faute, mais l’abandonner. Pénétrés de l’amour de Christ et
de la grandeur de son sacrifice, ayant retrouvé la joie de notre salut, nous
pouvons humblement poursuivre la course, sachant que la même grâce qui nous a
restaurés, pourra nous garder vigilants et fidèles si nous restons près de Lui.
Dieu déclare expressément
quant à lui-même : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de
leurs iniquités » (Héb. 10:17). Et quant à nous, le Psaume 103 rappelle :
« Autant l’orient est loin de l’occident, autant Il a éloigné de nous
nos
transgressions ».
Il en est de même pour la Cène. Plus d’un jeune s’en tient éloigné parce qu’il est préoccupé de ses manquements et de son indignité. Pourtant que représente la Cène, sinon le corps de Christ donné pour nos péchés, le sang de Christ qui nous en purifie. Saisissant par la foi que Dieu nous voit en Christ, qu’il ne se souvient plus de nos péchés, ni de nos iniquités, nous pouvons nous approcher sans crainte du mémorial de la mort du Seigneur, « sans aucune conscience de péché ». Nous ne disons pas sans révérence, car il importe de toujours discerner le corps et le sang du Seigneur. Nous ne sommes pas dignes d’être à sa table, mais lui est digne que nous nous en approchions ; et nous pouvons oublier notre indignité et nos fautes dans le sentiment de la grâce qui y a pleinement répondu. « Que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange » — ainsi, c’est-à-dire dans le sentiment de n’avoir rien en lui pour Dieu, mais sachant que la grâce, par l’œuvre de Christ, a pourvu à tout ce qu’il était et ce qu’il n’était pas.
Que ta mort, ô sainte victime,
Soit toujours présente à nos yeux !
Ton sang a lavé notre crime,
Seul ton sang nous ouvrit les cieux.
Troisième dans l’institution
des sacrifices, le sacrifice de prospérités vient en dernier lieu dans les
« lois ». Il n’est pas offert comme l’holocauste « pour être agréé », ni comme le sacrifice
pour le péché pour être « pardonné », mais celui qui l’apporte vient pour rendre
grâces
(7:12). Il sait par la foi qu’il est agréé en Christ, que ses péchés
ont été ôtés par Son sacrifice, et qu’il peut ainsi avoir communion avec le
Père, avec son Fils Jésus Christ et avec ses frères (1 Jean 1:3).
C’est le sacrifice de paix
(Friedensopfer, peaceoffering). Christ a fait
la paix par le sang de sa
croix (Col. 1:20) ; il a annoncé
la bonne nouvelle de la paix (Éph.
2:17) ; il est
notre paix (Éph. 2:14).
Il exprime en outre la communion
.
Il y a une part pour Dieu : le sang et la graisse ; une part pour les
sacrificateurs : l’épaule et la poitrine ; une enfin pour l’adorateur
et ses invités : le reste de l’offrande. Selon 1 Corinthiens 10:18, celui
qui apportait un sacrifice de prospérités, désirait avoir communion avec
l’autel. De même dans la Cène, nous avons communion avec Dieu au sujet du
sacrifice de son Fils ; nous avons communion au corps et au sang de Christ
donnés pour nous ; nous exprimons la communion les uns avec les autres en
participant tous au seul et même pain.
Sacrifice d’actions de grâces, sacrifice de paix et de communion, le sacrifice de prospérités était une offrande volontaire d’odeur agréable. Il impliquait un exercice personnel devant Dieu : « Ses mains apporteront… » (Lév. 7:30). Seuls ceux qui savent leurs péchés pardonnés à cause de l’oeuvre du Seigneur Jésus et sont conscients en une mesure d’être rendus agréables dans le Bien-Aimé, agréés en Lui, peuvent offrir le sacrifice de prospérités et réaliser la communion fraternelle ; ceux qui ne connaissent pas le Sauveur pour eux-mêmes, n’ont aucune part ici. Ils ne sauraient participer — nous ne disons pas assister — au culte d’actions de grâces et encore moins à la Cène du Seigneur.
Comme toujours, l’offrande devait être sans défaut.
Le sang
était répandu
tout autour de l’autel ; même quand il ne s’agit ni de pardon, ni
d’acceptation, le sang de Christ garde toute sa valeur devant Dieu sous quelque
aspect que l’on considère l’œuvre de son Fils. Il est la base éternelle de
notre relation avec lui.
La graisse
était
entièrement brûlée sur l’autel ; elle représente ce qui faisait les
délices de Dieu en Christ : l’énergie intérieure, le dévouement à sa
volonté jusqu’à la mort : « Non pas ma volonté, mais la tienne ». Jean 10:17
nous en donne la portée : « À cause de ceci, le Père m’aime, c’est que moi
je laisse ma vie ». Seul Dieu peut apprécier réellement ce dévouement de son
Fils jusqu’à la mort. Nous le contemplons, nous adorons, heureux qu’il y ait
dans toute cette oeuvre une part spécialement pour Dieu.
Lévitique 7:22 à 27 souligne qu’aucun Israélite ne devait manger ni le sang, ni la graisse. Nous ne pouvons entrer dans le « mystère de la piété », Dieu manifesté en chair, le Seigneur Jésus venant comme un homme pour pouvoir offrir son corps (Héb. 10:10) en sacrifice et verser son sang. « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père ». La valeur unique de son sang et de sa Personne dépasse l’entendement de la créature.
La poitrine
, apportée
ensemble avec la graisse, tournoyée devant l’Éternel, était ensuite mangée par
Aaron et ses fils. Elle nous parle de l’amour du Christ qui surpasse toute
connaissance, selon la prière d’Éphésiens 3:19. Comme sacrificateurs, nous
sommes appelés à nous nourrir de cet amour de Christ, à être capables de
comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur et la longueur et la
profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour de Celui qui pouvait
dire : « J’aime mon maître, ma femme et mes enfants ». Amour de Christ pour
son Père, pour son épouse — l’Église, pour chacun de ses rachetés. Nourris de
cet amour, nous pourrons être remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. Mais
jamais nous ne l’embrasserons tout entier : il surpasse toute
connaissance ! C’est aussi la graisse brûlée sur l’autel.
La nourriture forme l’homme
intérieur ; ce que nous mangeons devient partie de nous-mêmes. Pénétrés de
l’amour de Christ, les rachetés sont amenés à l’imiter. « Comme le Père m’a
aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour » : voilà
ce qui correspond à se nourrir de la poitrine du sacrifice de prospérités. Et
le Seigneur d’ajouter : « Que vous vous aimiez les uns les autres, comme
je vous ai aimés » (Jean 15). Nourris de l’amour du Seigneur, enracinés et
édifiés en lui, demeurant en lui, nous pourrons nous aimer les uns les autres.
Les sacrificateurs mangeaient
aussi de l’offrande de gâteau
qui accompagnait le sacrifice (7:12). Elle
nous parle de la marche de Christ. S’en nourrir, comme nous l’avons vu, c’est
saisir profondément et personnellement comment Christ a marché ici-bas. Ainsi
remplis de lui, nous serons formés intérieurement pour « marcher comme lui a
marché » (1 Jean 2:6). Aimer comme lui nous a aimés, marcher comme lui a marché,
telle est la part des « sacrificateurs » : des croyants qui non seulement se
réjouissent d’être sauvés, d’avoir la paix avec Dieu, d’éprouver ses soins et
ses bénédictions, mais ont à coeur ce qui revient à Dieu, ce que Lui désire, ce
qu’il demande :
Quel encens rare et sans mélange,
T’offriraient les tiens en retour ?
Le parfum de notre louange
N’est-il pas, Jésus, ton amour ?
L’épaule droite
était aussi la part du sacrificateur. Cette
épaule nous fait tout d’abord penser à la force et à la puissance (cf. Exode
28:12 ; Luc 15:5). C’est la prière d’Éphésiens 1:17 à 20 : « …pour
que vous sachiez… quelle est l’excellente grandeur de sa puissance envers
nous qui croyons, selon l’opération de la puissance de sa force, qu’il a opérée
dans le Christ, en le ressuscitant d’entre les morts ». Quelle puissance Dieu ne
doit-il pas déployer pour arracher une âme à Satan et au monde et en faire son
enfant ! La même puissance a opéré dans le Christ pour le ressusciter
d’entre les morts. Prononcer une simple formule ne donne pas la vie, mais
« manger sa chair et boire son sang » (Jean 6:54), c’est-à-dire croire de tout
son être à un Christ mort ; cela implique l’opération de toute la
puissance de Dieu, pour l’appropriation personnelle par la foi des vertus de ce
sacrifice.
Mais si nous considérons l’épaule droite, en relation aussi avec 1 Samuel 9:24, sous l’angle de Christ lui-même, nous y reconnaîtrons sa part personnelle, la portion élevée qui revient à Celui qui a toute prééminence. Il a donné son sang et a offert le parfait sacrifice (v. 33) ; obéissant jusqu’à la mort, il a reçu un nom au-dessus de tout nom ; il est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux ; le gouvernement sera sur son épaule ; et devant lui, tout genou se ploiera.
Pour quel motif un Israélite offrait-il un sacrifice de prospérités ? Comme action de grâces ou comme voeu, nous dit Lévitique 7:12 et 16 : réponse à des bénédictions reçues, énergie du dévouement spirituel à Dieu. Il ne s’agissait donc pas d’obtenir quelque chose : d’être pardonné ou agréé, mais d’apporter la reconnaissance des cœurs qui avaient déjà reçu la bénédiction divine. C’est l’essence même du culte. Sans doute sortirons-nous édifiés, encouragés, consolés du culte, mais ce n’en est nullement le but : apporter à Dieu ce qu’il désire, lui parler de son Fils bien-aimé. Et là, pas d’obligation, comme un despote en imposerait à ses sujets ! Dieu ne nous contraint pas d’exprimer notre reconnaissance et de le louer, quoiqu’il nous ait sauvés pour cela même. « Le Père cherche des adorateurs », des pécheurs pardonnés devenus ses enfants, qui sont heureux de rappeler devant lui l’oeuvre et la Personne par qui ils ont été sauvés (cf. Luc 17:16-18).
L’offrande pouvait être de gros bétail ou de menu bétail, agneau ou chèvre. Tous n’ont pas la même appréciation spirituelle de l’œuvre de Christ ; mais aussi longtemps que Christ est présenté, il y a la part de Dieu, et de la nourriture pour l’adorateur comme pour ses invités qui eux-mêmes n’auraient rien apporté : « quant à la chair, quiconque est pur mangera la chair » (Lév. 7:19).
L’Israélite posait sa main
sur la tête du sacrifice et s’identifiait avec lui. Dans l’holocauste, il
exprimait ainsi que seule cette victime parfaite pouvait être agréée pour
lui ; autrement dit les mérites de l’offrande passaient sur l’adorateur.
Dieu voit en nous la perfection de l’œuvre de Christ. Dans le sacrifice pour le
péché, le coupable, en posant sa main sur la tête de l’animal, plaçait sur
cette victime pure ses péchés à lui : la culpabilité du pécheur passait
sur la victime. Mais dans le sacrifice de prospérités, c’est avec une
reconnaissance profonde et dans le sentiment de la paix déjà faite, que
l’adorateur pose sa main sur la tête du sacrifice. Dans la conscience que Christ
a pleinement répondu à tout ce que Dieu demande (offrande mâle) et à tout ce
dont nous avons besoin (offrande femelle), possédant la paix avec Dieu, nous
nous réjouissons dans l’œuvre parfaite accomplie à la croix. Comme on l’a dit,
Christ est suffisant pour tout ce que nous sommes et tout ce que nous ne sommes
pas. « Il est le Rocher, son oeuvre est parfaite ». « Il est
notre paix ».
Mais aussi tout ce que Christ était et tout ce qu’Il a fait, était infiniment
agréable à Dieu ; et c’est en cela que nous avons communion.
L’adorateur lui-même égorgeait la victime : sentiment profond que si la paix a été faite, ce fut par le sang de Sa croix ; c’est la communion du sang du Christ (1 Cor. 10). Après que la graisse eût été brûlée sur l’autel en odeur agréable, on pouvait manger du sacrifice. D’abord offrir, ensuite manger.
Avec le sacrifice était
présentée une offrande de gâteau
(7:12). On ne peut dissocier la vie
parfaite de Christ de sa mort ; dans nos actions de grâces, nous exprimons
souvent la perfection de sa vie, liée à l’offrande de lui-même sur la croix. La
graisse du sacrifice de prospérités était brûlée sur l’holocauste
. Nous avons ainsi l’union des trois sacrifices d’odeur agréable,
nous rappelant que s’il y a divers sacrifices, ils représentent tous « une seule
offrande ».
Chose étrange, il fallait aussi présenter du pain levé avec le sacrifice d’action de grâces (v. 13). Ces pains n’étaient pas brûlés sur l’autel ; l’un d’eux était mangé par le sacrificateur, les autres par l’adorateur et ses invités. Dans le culte d’adoration, nous ressentons notre faiblesse, ce que nous sommes en nous-mêmes. Dans ce qui représente Christ, au contraire, aucun levain n’était admis.
La chair devait être mangée le jour même où elle était offerte en action de grâces, tout au plus le lendemain s’il s’agissait d’un voeu. Notre communion ne peut pas être dissociée du sacrifice, sinon elle devient impure. Les plus belles prières, les plus beaux cantiques exprimés par routine, notamment une liturgie, rendent le culte formaliste, chose très grave aux yeux de Dieu.
« Dès que notre culte se sépare du sacrifice, de son efficace, et de la conscience de l’infinie acceptabilité de Jésus devant le Père, il devient charnel, formel, et pour la satisfaction de la chair. Nos prières sont alors la chose la plus triste possible, une forme charnelle au lieu de la communion dans l’Esprit. Cela est mauvais, une vraie iniquité » (J.N.D.). Ni nos expressions de louanges, ni notre communion fraternelle, ne peuvent être dissociées, éloignées du sacrifice : « un seul pain, un seul corps » en Lui. Combien plus encore nous en éloignons-nous lorsque des dissensions, pour ne pas dire des disputes, viennent prendre la place de la conscience du sacrifice. On ne peut manger ensemble de la chair du sacrifice de prospérités que dans le sentiment profond de ce qu’il en a coûté au Seigneur Jésus de s’offrir lui-même à Dieu pour nous et dans la réalisation pratique de la paix entre enfants de Dieu (Matt. 5:24).
« Quiconque est pur mangera de la chair » ; par contre « l’âme ayant sur soi son impureté », sera retranchée de son peuple. En effet, « le sacrifice appartient à l’Éternel ». Un étranger n’y avait aucun droit ; celui qui n’est pas un racheté du Seigneur ne peut participer au culte et rendre grâces, encore moins prendre la Cène. Mais un vrai Israélite pouvait être impur. Que faire ? Il n’osait manger du sacrifice de prospérités, mais une ressource était offerte : Lévitique 22:6, montre que l’homme impur devait laver sa chair dans l’eau ; « et après le coucher du soleil, il sera pur, et ensuite, il mangera des choses saintes ». 1 Corinthiens 11 nous en confirme l’enseignement actuel : « Que chacun s’éprouve soi-même et qu’ainsi il mange ». Il ne s’agit pas de s’abstenir de la Cène, mais de se juger soi-même et ainsi de manger. Seulement celui qui avait manqué — surtout dans le cas d’une chute grave qui a interrompu non seulement la communion individuelle avec Dieu, mais la communion dans l’assemblée à la Table du Seigneur — ne pouvait manger des choses saintes qu’après le coucher du soleil. Pour ce jour-là, la lumière brillante de la face de Dieu s’était en quelque sorte voilée. Il était restauré, il pouvait manger, mais ce n’était plus la pleine lumière. Seulement souvenons-nous qu’une fois la restauration pleinement effectuée, un nouveau jour se lève, non par aucun mérite en nous, mais à cause de l’œuvre parfaite de Celui qui a tout accompli.
Rappelons enfin que, selon Philippiens 3, « nous rendons culte par l’Esprit de Dieu ». Il faut donc posséder le Saint Esprit pour pouvoir rendre culte (Éph. 1:13). Il faut aussi qu’il ne soit pas attristé, sinon comment pourrait-il nous conduire à l’adoration ? « Si le culte et la communion sont par l’Esprit, ceux-là seuls peuvent y participer qui ont l’Esprit de Christ, et qui, en outre, ne l’ont point contristé, rendant ainsi impossible par la souillure du péché la communion qui est par l’Esprit » (J.N.D.).
Les sacrifices spirituels d’aujourd’hui sont le « fruit des lèvres » qui bénissent Son nom (Héb. 13) : prières d’actions de grâces et cantiques de louanges.
Plusieurs strophes de cantiques portent la marque de l’un ou de l’autre sacrifice.
Le caractère de l’holocauste
est exprimé, par exemple dans ces mots :
Tu vins du ciel t’offrir en sacrifice,
Et par toi seul Dieu fut glorifié :
Sa sainteté, son amour, sa justice,
Ta croix, Jésus, a tout magnifié.
(H. & C. 14:2.)
De tels cantiques sont assez rares.
L’offrande de gâteau
,
la vie parfaite du Seigneur Jésus, est présentée dans des strophes comme :
Suprême amour, grâce infinie !
Nous te voyons, homme divin,
De l’humble crèche à l’agonie
Suivre ton douloureux chemin.
Étranger, hai sur la terre,
Et des tiens même abandonné,
Tu pris enfin la coupe amère
Au jardin de Gethsémané.
(H. & C. 45:3).
Nous trouvons beaucoup plus
fréquemment des cantiques exprimant la pensée du sacrifice pour le péché
.
Par exemple :
Oh ! comme ils ont pesé sur toi,
Seul, dans cette heure sombre,
L’abandon, l’angoisse et l’effroi
De nos péchés sans nombre !
(H. & C. 42:2.)
ou encore cette strophe :
Sauveur couronné d’épines,
Ton sang coula sur la croix
Et la colère divine
T’accabla de tout son poids !
(H. & C. 136:2.)
Quant au sacrifice de
prospérités
, nous chantons souvent des paroles exprimant le repos trouvé
dans l’œuvre de Christ, la paix qu’il a faite, la communion avec Dieu et entre
nous :
Agneau, victime expiatoire !
Nous contemplons ta charité,
Ta mort sanglante et ta victoire
Pour nous, ton peuple racheté.
Réunis autour de ta table,
Nos cœurs célèbrent ton amour.
(H. & C. 24:1.)
Ou cet autre cantique :
C’est toi, Jésus, c’est ta grâce,
Ta croix, ton sang précieux,
C’est le regard de ta face,
Qui nous rend justes, heureux !
Notre âme, en paix, se repose
Sur toi, bien-aimé Sauveur !
L’auteur, la source, la cause
De notre éternel bonheur.
(H. et C. 40.)
Réfléchissons au sens des cantiques lorsque nous exprimons la louange devant Dieu. Chanter avec l’intelligence nous aidera à entrer dans les divers aspects de cette oeuvre merveilleuse, unique et éternelle : l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes.
C’est la joie et le privilège des rachetés de chanter. 2 Chroniques 29 nous en donne le fondement : « Au moment où commença l’holocauste, le cantique de l’Éternel commença… Et toute la congrégation se prosterna, et le cantique se chanta tout le temps jusqu’à ce que l’holocauste fût achevé ». Il n’y aurait jamais eu de cantique s’il n’y avait pas eu d’holocauste. Simultanément avec le sacrifice, a commencé le chant du cantique. Jamais la valeur de l’holocauste ne disparaîtra de devant Dieu, et le cantique se poursuit jusqu’à ce que l’holocauste soit achevé. Sans doute, Christ a-t-il été offert une fois pour toutes, mais devant Dieu le parfum de bonne odeur de son sacrifice s’élèvera éternellement. Le cantique de louange se chantera non seulement durant le temps de notre séjour ici-bas, mais :
Pour t’exalter, ô Fils du Père,
L’hymne des cieux et de la terre
Montera dans le sanctuaire
À toujours.
(H. et C. 169:1.)
Ces chapitres du Lévitique nous ont montré comment les Israélites apportaient des offrandes à Dieu. Nous avons compris que maintenant, pierres vivantes, édifiés en une maison spirituelle, nous sommes une sainte sacrificature pour offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus Christ. Sous la loi, on pouvait présenter à Dieu ce qu’il demandait, et se nourrir des sacrifices ; mais la part du chrétien est plus large. Sans doute, la chose la plus importante est-elle d’offrir à Dieu des sacrifices spirituels : l’adorer pour ce qu’il est en lui-même, le bénir de tout ce qu’il a fait pour nous ; puis nous réjouir devant sa face et nous nourrir de l’amour infini de son Fils.
Mais, sous la loi, époque de « la clôture », de la « bergerie », Israël ignorait la sacrificature royale « Mais vous, vous êtes une race élue, une sacrificature royale, une nation sainte, un peuple acquis, pour que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pierre 2:9). Si notre premier privilège est d’offrir à Dieu des sacrifices spirituels, nous sommes aussi invités à annoncer aux autres les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Sortant du sanctuaire, nous pourrons faire connaître au monde d’où nous avons été tirés, cette grâce, cet amour, cette lumière dont nous jouissons.
C’est le propre de la grâce, de cette grâce qui n’est retenue par rien, mais s’étend jusqu’aux extrémités de la terre selon la promesse faite au Seigneur Jésus lui-même par la voix prophétique : « C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour ramener les préservés d’Israël ; je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre » (És. 49:6).
Puissions-nous à la fois répondre à la pensée de Dieu en offrant les sacrifices spirituels et en nous nourrissant de Christ, et, d’autre part, en proclamant autour de nous les merveilles de sa grâce.