Mark Grasso [ajouts de Bibliquest entre crochets]
Truth & Testimony 2019 p. 30-34
Table des matières :
1 - [Cohérence du caractère de Dieu. La prophétie d’Ésaïe 6:9-10]
2 - [Le rejet du Seigneur explique le parler en paraboles]
3 - [Changement dans l’œuvre du Seigneur : des Juifs aux Gentils]
7 - [Application des principes précédents au temps de la grâce]
La plupart des articles de cette brochure [Truth & Testimony 2019 p.1-40] considèrent la souveraineté de Dieu et la responsabilité de l’homme dans cet ordre, c’est-à-dire la grâce de Dieu en ce qu’elle choisit un individu ou un groupe de gens pour la bénédiction, puis la responsabilité de chacun de répondre à l’offre de grâce de Dieu envers le monde entier. Le présent article considère ces notions dans l’ordre inverse : la responsabilité de l’homme envers Dieu, puis la manière dont Dieu agit dans Sa souveraineté quand Sa grâce est rejetée. Comme nous le verrons, la souveraineté de Dieu à cet égard n’est pas de l’arbitraire [une lubie], mais elle est cohérente avec tout Son caractère.
Quand le Seigneur Jésus était sur la terre, Ses disciples lui demandèrent pourquoi Il parlait aux foules en paraboles. Sa réponse fut : « À vous il est donné de connaître le mystère du royaume de Dieu ; mais pour ceux qui sont dehors, toutes choses se traitent par des paraboles, afin qu’en voyant ils voient et n’aperçoivent pas, et qu’en entendant ils entendent et ne comprennent pas : de peur qu’ils ne se convertissent et que leurs péchés ne leur soient pardonnés » (Marc 4:11, 12). Autrement dit, le Seigneur Jésus exposait Sa doctrine (Marc 4:2) en paraboles dans un but spécifique : que l’un des groupes les comprenne, que l’autre groupe ne les comprenne pas, avec comme résultat qu’ils ne soient pas sauvés.
Est-ce que prêcher d’une manière que certaines personnes ne comprennent pas, est cohérent avec les autres aspects du ministère du Seigneur, par exemple Son appel : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matthieu 11:28) ? Le contexte des paroles du Seigneur, spécialement selon le récit de Matthieu qui présente la vie et le ministère du Seigneur sous une perspective dispensationnelle, aide à fournir la réponse à cette question.
Dans les ch. 1 à 12 de Matthieu, le Seigneur Jésus est présenté aux Siens (les Juifs) comme leur Roi. Malheureusement ils Le rejettent. Il est vrai que le rejet complet n’a eu lieu que lors de la comparution du Seigneur en jugement et qu’ils dirent « Ôte, ôte ! crucifie-le ! », déclarant aussi expressément qu’Il n’était pas leur Roi (Jean 19:15) ; cependant le refus volontaire de la nation à l’égard du Seigneur avait déjà été manifesté. On le trouve en Matthieu 12, quand ils accusèrent le Seigneur de chasser les démons par la puissance de Satan, ce qui était une calomnie très grave à l’égard de l’activité du Saint Esprit. Cette attitude envers Lui signifiait qu’ils étaient dans un état sans espoir — le Seigneur ne pouvait plus montrer Sa grâce au peuple qui était le Sien selon les liens naturels ; c’est ce qui ressort de Sa déclaration que Sa parenté selon la chair n’était plus Sa parenté (Sa mère et Ses frères, Matt. 12:47-50), à la suite de quoi Il quitta « la maison » (Matt. 13:1), la maison étant une figure d’Israël.
Cependant, dans Sa grâce, le Seigneur n’en avait pas fini pour toujours avec l’homme malgré l’insulte qu’Il venait de recevoir de la bouche des Juifs. En fait, le rejet du Seigneur ne fit que Le conduire à commencer une nouvelle œuvre envers l’humanité toute entière, dont la mer est l’image (Matt. 13:1 ; voir une explication de ce symbole en Apoc. 17:15), et l’objet de cette œuvre nouvelle était de bénir une nouvelle famille se composant de ceux qui feraient la volonté de Son Père (Matt. 12:49-50).
Le Seigneur commença ce nouveau chapitre de Son service en prêchant aux grandes foules rassemblées autour de Lui au bord de la mer (Matt. 13:1-2). La foule se composait probablement de Juifs incrédules et de ceux qui avaient mis leur foi en Lui, et peut-être également de Gentils. Comme déjà mentionné, le Seigneur leur parlait en paraboles, spécialement avec la parabole du semeur (Marc 4:2-9). Une fois que les foules furent parties et que le Seigneur fut avec les Siens, Ses disciples lui demandèrent pourquoi Il avait parlé en paraboles et la réponse indiquée plus haut fut donnée (Marc 4:10-12).
La réponse du Seigneur fait référence à deux sortes de gens : « vous » et « eux » [ou : « ceux qui »]. Le premier groupe était ceux qui avaient mis leur confiance en Lui. Certains étaient Juifs par nature, mais ils étaient vus par le Seigneur non pas selon la chair, mais comme faisant partie de Sa nouvelle famille — comme déjà dit, ceux qui faisaient la volonté de Son Père. À cause de leur foi, le Seigneur voulait leur faire connaître le mystère du royaume de Dieu (Marc 4:11), bien que ceci même fût en réalité une manifestation de Sa grâce parce que beaucoup de prophètes fidèles et d’hommes justes de l’Ancien Testament avaient désiré entendre les choses que ceux-ci entendaient maintenant, mais n’en avaient pas eu le privilège (Matthieu 13:17). On pouvait dire que c’était la grâce souveraine du Seigneur de choisir de bénir ceux qui, en Le recevant, avaient fait simplement ce qu’ils étaient responsables de faire.
Le second groupe auquel le Seigneur fait référence était les Juifs comme nation : « ceux qui sont dehors » (Marc 4:11). Bien qu’ils aient pu avoir fait partie de ceux nommés les Siens par rapport au Seigneur en vertu des relations naturelles selon Jean 1:11, ils ne faisaient pourtant pas partie de Sa vraie famille. Du fait qu’ils Le rejetaient, Il prononce le jugement suivant : « C’est pourquoi je leur parle en paraboles… car le cœur de ce peuple s’est épaissi, et ils ont ouï dur de leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient des yeux, et qu’ils n’entendent des oreilles, et qu’ils ne comprennent du cœur, et qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse » (Matthieu 13:13-15). En conséquence il parlait aux foules en paraboles non pas par lubie, ni de manière inéquitable ou injuste. Mais plutôt, c’était en harmonie avec un principe qu’on trouve tout le long de la Bible à savoir que l’Esprit de Dieu ne veut pas contester toujours avec l’homme (Gen. 6:3). Ce principe est entièrement juste. Bien que la patience de Dieu soit immense et que Son désir soit qu’aucun ne périsse, mais que tous viennent à la repentance (2 Pierre 3:9), néanmoins Il doit juger en justice les hommes et ce monde méchant, sinon Il serait injuste. En tout cas, le fait qu’un Dieu saint qui a les yeux trop purs pour voir le mal (Hab. 1:13) ait agi avec l’homme pour l’amener à la bénédiction, — et qu’en plus Il ait fait cet effort pendant environ 6000 ans avec ceux en qui il n’y a pas de bien (Rom. 7:18) et qui n’ont fait rien de bon (Rom. 3:10-18, 23), — cela signifie qu’Il a le droit de mettre fin à Son œuvre de grâce envers des individus ou des groupes de gens et qu’Il a le droit de juger ceux qui endurcissent leur cœur.
Quant aux Juifs de la foule à laquelle le Seigneur prêchait, ils avaient reçu des bénédictions supplémentaires de la part de Dieu, en ce qu’ils avaient été choisis par Lui pour être Son propre trésor [Ex. 19:5, KJV], délivrés de l’esclavage, protégés et bénis pendant des siècles, et il leur avait été parlé d’une manière toute spéciale par la Loi, et par-dessus tout il leur avait été donné le privilège d’être les premiers bénéficiaires de Son grand don, Son Fils. C’était dès lors très grave pour eux de ne pas écouter les paroles du Seigneur. Ils avaient aussi été expressément avertis que s’ils refusaient de L’écouter, il exécuterait sur eux la sentence qui suivait. Comme Lui-même le rappelle, Ésaïe avait prophétisé qu’il viendrait un temps où ils entendraient Ses paroles, mais ne les comprendraient pas (Matt. 13:14-15 ; És. 6:9-10). En outre ils savaient qu’il y avait eu des temps où Dieu avait montré qu’Il ne voulait plus contester avec l’homme ; c’était le cas au déluge (Gen. 6:3), et quand Il avait endurci le cœur du Pharaon (Ex. 9:12) et dans Ses voies envers Israël à cause de leurs infidélités (par exemple Héb. 3:8-11). En conséquence, ils étaient sans excuses, et le Seigneur Jésus ne peut pas être accusé de manque d’équité quand Il se met délibérément à leur parler en paraboles. Bien plutôt le Juge de la terre fera toujours ce qui est juste, même en jugement (Gen. 18:25).
Le principe que Dieu ne veut pas contester à toujours avec l’homme s’applique encore au temps de la grâce. Après le retour du Seigneur au ciel [Ascension], les Juifs auxquels les bénédictions du Christianisme avaient été présentées, furent avertis de ne pas endurcir leur cœur, sinon Dieu agirait envers eux de la même manière qu’Il avait fait envers Israël dans le désert, quand Il jura que ceux qui n’avaient pas cru en Lui n’entreraient pas dans Son repos (Héb. 3:7 à 4:11). Dans la mesure où il s’agit du monde, « Dieu … ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ; parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée » (Actes 17:30-31). Quand quelqu’un a entendu l’Évangile et qu’il lui a été donné toute occasion pour se repentir, mais qu’il a délibérément tourné le dos à Dieu, Dieu a le droit, dans Sa souveraineté, d’agir d’une manière juste à l’égard de cette personne et de sa désobéissance à Son commandement de se repentir. Ceci peut inclure, dans certains cas, l’endurcissement du cœur comme dans le cas du Pharaon.
Après l’enlèvement, Dieu agira d’une manière particulière envers tous ceux qui auront refusé l’Évangile durant le temps de la grâce. Il fera qu’ils croient au mensonge, de sorte qu’Il pourra agir en justice et les juger parce qu’ils n’ont pas cru la vérité (2 Thess. 2:7-12).
Dans tous ces cas, Dieu n’a prédéterminé personne au jugement éternel ni ne l’a empêché d’accepter le Seigneur Jésus comme Sauveur. Bien plutôt, Il a agi d’une manière juste et cohérente avec Son caractère.
En bref, l’homme est responsable vis-à-vis de Dieu. En particulier, chacun est tenu de se repentir comme Dieu le commande. S’il manque à le faire, il n’a pas d’excuse si Dieu agit de manière juste en réponse à sa désobéissance. Pour ceux d’entre nous qui sommes sauvés, il y a tellement de caractères et de voies de Dieu qui nous conduisent à L’adorer ! Depuis le moment où nous nous sommes confiés dans le Seigneur Jésus, nous avons été bénis beaucoup plus que nous ne le méritons. Dans la souveraineté de Dieu, nous jouissons de grâce sur grâce (Jean 1:16).