Table des matières :
1 - Première leçon — lisez la Bible
2 - Deuxième leçon — les merveilles de la création
3 - Troisième leçon — Genèse 1
4 - Quatrième leçon — Genèse 2
5 - Cinquième leçon — Genèse 3
9 - Neuvième leçon — Genèse 6 à 9
10 - Dixième leçon — Genèse 11
11 - Onzième leçon — Genèse 12 : Abraham
12 - Douzième leçon — Genèse 18 et 21 : naissance d’Isaac
18 - 18ème leçon — Genèse 24 : Éliézer
19 - 19ème leçon — Genèse 24 : Éliézer
20 - 20ème leçon — Genèse 24 : Rebecca
21 - 21ème leçon — Genèse 24 ; 29 ; 31 : Laban
22 - 22ème leçon — Genèse 24 : Isaac
23 - 23ème leçon — Genèse 25 : mort d’Abraham
24 - 24ème leçon — Genèse 25 : Isaac
26 - 26ème leçon — Genèse 25 : les 2 fils d’Isaac
28 - 28ème leçon — Genèse 26:17-35
31 - 31ème leçon — Genèse 28 (fin)
32 - 32ème leçon — Genèse 29-30 : Jacob
33 - 33ème leçon — Genèse 29:32. Ruben, premier fils de Jacob
34 - 34ème leçon — Genèse 29:33. Siméon, deuxième fils de Jacob
35 - 35ème leçon — Genèse 29:34. Lévi
36 - 36ème leçon — Genèse 29:35. Juda
37 - 37ème leçon — Genèse 30:6. Dan
38 - 38ème leçon — Genèse 30:8. Nephthali
39 - 39ème leçon — Genèse 30:12. Gad
40 - 40ème leçon — Genèse 30:13. Aser
41 - 41ème leçon — Genèse 30:18. Issacar
42 - 42ème leçon — Genèse 30:20. Zabulon
43 - 43ème leçon — Genèse 30:22-43
54 - 54ème leçon — Genèse 37:1, 2
55 - 55ème leçon — Genèse 37 : les songes de Joseph
56 - 56ème leçon — Genèse 37:12-17
57 - 57ème leçon — Genèse 37:18-35
60 - 60ème leçon — Genèse 41:1-24
61 - 61ème leçon — Genèse 41:25-36
62 - 62ème leçon — Genèse 41:37-46
63 - 63ème leçon — Genèse 41:47-52
64 - 64ème leçon — Genèse 41:53-57 ; 42:1-9
65 - 65ème leçon — Genèse 42:9-17
66 - 66ème leçon — Genèse 42:18-28
67 - 67ème leçon — Genèse 42:29-38
68 - 68ème leçon — Genèse 43:1, 2
69 - 69ème leçon — Genèse 43:3-14
70 - 70ème leçon — Genèse 43:15-18
71 - 71ème leçon — Genèse 43:19-34
72 - 72ème leçon — Genèse 44:1-6
73 - 73ème leçon — Genèse 44:7-13
74 - 74ème leçon — Genèse 44:14-17
75 - 75ème leçon — Genèse 44:18-34
77 - 77ème leçon — Genèse 45:4-12
78 - 78ème leçon — Genèse 45:13-15
79 - 79ème leçon — Genèse 45:16-24
80 - 80ème leçon — Genèse 45:25-28
82 - 82ème leçon — Genèse 46:28-30
83 - 83ème leçon — Genèse 46:31 à 47:6
84 - 84ème leçon — Genèse 47:7-12
85 - 85ème leçon — Genèse 47:13-26
86 - 86ème leçon — Genèse 47:27-31
89 - 89ème leçon — Genèse 49:1-21
90 - 90ème leçon — Genèse 49:22-33
Bonne Nouvelle 1934
Mes chers enfants, en commençant votre vie ici-bas il y a une quantité de choses que vous voyez et que vous ne comprenez pas ; c’est la raison pour laquelle continuellement se trouve dans votre bouche ce mot : Pourquoi ? Que de fois, dans ma longue carrière, je vous ai entendus dire : Pourquoi ceci ? Pourquoi cela ?
Au fur et à mesure que vous
grandirez, il y aura pour vous d’autres pourquoi
beaucoup plus importants que ceux qui vous préoccupent maintenant. J’aimerais,
dès le début, vous avertir qu’il y a un livre, un seul, qui répond à toutes les
questions qui peuvent se poser dans la vie d’un enfant, aussi bien que dans
celle d’un homme fait. Ce livre est le livre de Dieu, sa parole ; ou, en
d’autres termes, la Bible
. On
l’appelle de ce nom, qui veut dire le
livre
, parce que de fait, il est le livre unique.
Souvenez-vous bien de cela
et ne cherchez nulle part ailleurs la solution aux questions qui peuvent vous
préoccuper ou vous troubler. Bienheureux ceux qui gardent ses témoignages, qui
Le cherchent de tout leur cœur, dit le psalmiste (Ps. 119
, 2).
Il n’est pas nécessaire
d’être intelligent, ni d’avoir fait de grandes études pour comprendre la Bible ;
elle s’adresse à tous, même aux jeunes. Il suffit de deux choses pour en
profiter : la lire et la croire. Le Seigneur Jésus, étant sur la terre, se
réjouissait de ce que le Père avait caché ces choses aux sages et aux
intelligents et qu’il les avait révélées aux petits enfants (Matt. 11
, 25). Réjouissez-vous donc de ce que
la Bible soit pour vous et pour ceux qui vous ressemblent.
Je me souviens d’avoir parlé autrefois avec un homme qui avait fait de fortes études et qui avait lu beaucoup de livres. Malgré cela il n’était pas heureux, bien au contraire. Il cherchait encore la réponse à des questions nombreuses et angoissantes qui le rendaient malheureux. Voyant l’inutilité de plusieurs de ses livres, il les avait mis de côté, et il se demandait ce qu’il devait faire. Je lui fis remarquer qu’il y avait un seul livre, la Bible, qu’il devait consulter. Il passa des mois entiers à la lire, à la méditer, et à prier. C’est ainsi qu’il apprit à connaître ce que toutes les bibliothèques du monde n’auraient pas pu lui enseigner.
Donc, pour résumer notre
première leçon : Lisez la Bible, lisez-la avec attention et prières et
cela dès votre enfance, et tous les pourquoi
qui sont dans votre cœur trouveront leur réponse. Peut-être qu’il vous faudra
attendre longtemps, mais certainement Dieu, par son saint livre, vous fera
connaître tout ce qui pourra vous rendre parfaitement heureux.
Mes chers enfants, aujourd’hui, j’aimerais attirer votre attention sur une quantité de choses intéressantes qui sont sous vos yeux chaque jour, sur bien des merveilles qui souvent passent inaperçues d’un grand nombre d’enfants et même de grandes personnes. Ce sont des choses qui sont bien propres à parler à nos cœurs et à nous amener à méditer, à réfléchir, à nous faire comprendre tout le sérieux et toute l’importance de notre courte vie ici-bas ; elles sont bien propres aussi à nous réjouir.
Certainement, vous avez déjà admiré le soleil qui chaque jour traverse les cieux. Je sais même que vous l’aimez. Il vous réchauffe, il vous réjouit ; il semble qu’un voile de tristesse vous enveloppe lorsque, pour un moment, un nuage vient le dérober à vos yeux. Je sais aussi que, plus d’une fois, vous avez contemplé la lune. Tous les enfants aiment à voir ce disque d’argent qui répand une douce lumière durant la sombre nuit. Plus d’une fois un rayon de la lune est venu briller sur votre lit, quelquefois même il semblait qu’elle vous regardait par la fenêtre lorsque vous alliez vous endormir. Le soir vous voyez aussi les brillantes étoiles qui sont dans le ciel. Lors même que je suis âgé, je ne me lasse jamais de les contempler. Que de fois j’ai été réjoui en les voyant ! Avez-vous remarqué comment elles semblent marcher dans l’espace, chacune à sa place, comme une gigantesque armée ? Pour vous en convaincre, vous n’avez qu’à entrouvrir votre fenêtre par une belle soirée, à vous asseoir et à les contempler. Ainsi vous verrez bientôt que celles qui sont à l’Occident disparaissent tandis que d’autres apparaissent à l’Orient, avancent toujours dans la même direction et finissent par disparaître elles aussi pour faire place à d’autres astres. Cela n’est-il pas merveilleux ?
Maintenant abaissez vos regards vers la terre et là aussi vous verrez bien des choses intéressantes. Au printemps, voici les chauds rayons du soleil qui font fondre la neige, ce tapis blanc qui avait couvert la terre. À sa place, voici l’herbe verte qui commence à pousser ; un peu partout des fleurs qui éclosent. Voyez comme elles sont jolies ! d’où peuvent-elles bien avoir tiré les belles couleurs dont elles sont ornées ? Y avez-vous songé ?
Un autre jour, voici les hirondelles qui arrivent, vous ne savez d’où. Pendant de longs mois leurs nids ont été déserts et silencieux. Un beau matin, les voici qui gazouillent, qui s’affairent pour remettre en bon état leurs anciennes demeures. Qui leur a dit que le printemps était arrivé, et qui leur a montré le chemin qu’elles devaient suivre pour retrouver leurs nids ?
Que vous dire des papillons qui voltigent autour des fleurs dans lesquelles ils viennent chercher le miel avec lequel ils se nourrissent ? Savez-vous que l’an passé les chenilles qui se traînaient par terre sont devenues des chrysalides qui semblaient mortes et ont passé l’hiver sans nourriture et sans mouvement, et que de ces chrysalides sont sortis ces brillants papillons aux grandes ailes parées de couleurs si vives ? Savez-vous comment ces choses se font ?
Avez-vous regardé de près les mouches aux formes si diverses ? Avez-vous observé leurs ailes qui se meuvent avec tant de rapidité ?
Il n’y a pas jusqu’aux araignées dont vous avez peur qui ne soient de vraies merveilles. Voyez un peu comment cet insecte prépare sa toile. C’est un joli filet qu’il tend pour attraper les mouches qui lui servent de nourriture. Qui lui a enseigné comment il doit tisser et quels sont les endroits où sa chasse sera fructueuse ?
Mes chers enfants, je ne puis que vous mentionner quelques-unes de ces merveilles qui sont autour de nous chaque jour. Ouvrez vous-mêmes vos yeux et vous en verrez bien d’autres. Maintenant, j’aimerais vous poser une question : Comment se font toutes ces choses ? Qui est-ce qui donne la vie à tous les êtres animés ? Vous savez bien que toutes choses sont faites par quelqu’un. C’est le boulanger qui fait le pain que vous mangez, vous le savez ; et il ne vous viendrait pas à la pensée que l’horloge du village se soit placée d’elle-même dans le clocher, ni qu’elle marche toute seule, sans que personne ne vienne la remonter. Qui donc a fait toutes les grandes choses qui sont dans les cieux et sur la terre ? Savez-vous quel est son nom ? C’est Dieu, le grand Dieu, Fort et Tout-Puissant. Il est merveilleux.
Ne voulez-vous pas l’aimer puisque c’est lui qui fait lever sur vous son soleil ? Ne voulez-vous pas lui donner gloire puisqu’il fait tant de merveilles ? Bénissez-le chaque jour. C’est de ce Dieu que j’aimerais vous parler dans nos prochaines leçons. Combien je serais heureux si, dès votre enfance, vous saviez admirer toutes ses merveilles et le louer chaque jour.
Mes chers enfants !
Lors de notre dernière leçon, je vous ai parlé d’un Dieu Tout-Puissant qui a
fait toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre. Ce Dieu nous a
donné un livre : la Bible dont je vous ai parlé, dans lequel il nous
enseigne à l’égard de toutes choses. Nous voulons aujourd’hui nous occuper de
la première page de son livre. C’est là qu’il nous raconte comment il a créé
les cieux et la terre. Créer, c’est
faire avec rien. Dieu seul peut créer. Il a simplement parlé, et les mondes
sont venus à l’existence. L’homme peut faire beaucoup de choses, mais pour cela
il lui faut toujours ce que nous appelons la matière première. Un menuisier
peut faire des tables, des chaises et beaucoup d’autres objets, mais il lui
faut du bois pour cela. Un maçon peut bâtir des maisons, mais sans des pierres
ou des briques, cela lui est impossible. Quel Dieu puissant, grand et
glorieux ! Les cieux racontent sa grandeur, et l’étendue l’ouvrage de ses
mains, nous dit le psalmiste (Ps. 19
,
1).
Le premier verset de la
Bible nous dit : Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. (Genèse 1
, 1) Que ce premier verset est
merveilleux, allez-vous dire. Oui, certainement. Par lui nous apprenons à
connaître les origines de toutes les choses que nous voyons. Par ce simple
verset, nous en savons plus que tout ce que contiennent les livres des hommes
sur ce sujet. Souvenez-vous que les 31.160 autres versets de la Bible sont
aussi merveilleux que celui-ci ; mais il faut que Dieu, par la puissance
du Saint-Esprit, ouvre les yeux de nos cœurs pour que nous puissions voir les
merveilles qu’ils contiennent.
Vous avez remarqué que hier, lorsque vous vous êtes couchés, tout était noir, on ne voyait rien et maintenant vous distinguez nettement les maisons, les champs, les montagnes, et… C’est ce que nous appelons les ténèbres et la lumière, ou, si vous comprenez mieux, la nuit et le jour. Autrefois les ténèbres couvraient la terre, mais Dieu a dit : Que la lumière soit, et la lumière fut. Autrefois tout était noir. Depuis ce moment, on voyait toutes choses. Dieu a séparé la lumière d’avec les ténèbres. Il appela les ténèbres, nuit ; et la lumière, il l’appela jour. Depuis lors, il y a la nuit et le jour. Le soir, tout devient noir ; le matin la lumière vient éclairer toutes choses. Il fait bon dans la lumière. Dieu vit qu’elle était bonne. C’est ce que Dieu fit le premier jour de la création.
Le second jour, Dieu a
séparé les eaux. Une partie des eaux est au-dessus de nous, l’autre partie est
sur la terre. Le lac que vous voyez, les rivières, les mers sont les eaux qui
sont sur la terre ; les nuages sont les eaux qui sont au-dessus de nous.
Ces eaux tombent sur la terre sous la forme de pluie, de neige ou de grêle. Les
eaux qui sont sur la terre remontent vers le ciel, sous la forme de vapeurs et
y deviennent des nuages. C’est ce Dieu sage et grand qui a établi toutes ces
choses. Voyez, chers enfants, avec quelle sagesse il a tout ordonné et tout
calculé avec une précision absolue. Les eaux qui s’évaporent et montent vers le
ciel représentent exactement la même quantité que celle qui tombe sur la terre.
Oui, écoutez ces choses, et contemplez les œuvres merveilleuses du Dieu Fort.
Comment un mortel comprendrait-il le balancement des nuages et connaîtrait-il
les œuvres merveilleuses de Celui qui est parfait en connaissance ? (Job 37
, 16). Il est digne que nous lui
donnions gloire et que nous lui chantions :
À toi louange, honneur,
Tout-puissant créateur.
Ces choses ont été faites le deuxième jour.
Après cela, le puissant
Créateur a rassemblé les eaux qui sont sur la terre de manière qu’elles forment
des lacs et des mers. Il leur a assigné la place qu’elles ont à occuper. Les
montagnes se sont élevées, les vallées se sont abaissées et les eaux se sont
réunies là où il a voulu. C’est ce Dieu sage qui a dessiné la forme de chaque
montagne et qui a prescrit les limites de chaque lac et de chaque mer. Ici,
a-t-il dit à la mer, s’arrêtera l’orgueil de tes flots. Tu viendras jusqu’ici
et tu n’iras pas plus loin (Job 28
,
11). C’est Lui qui fait croître l’herbe verte dans les champs et qui a donné la
vie à tous les arbres de la terre. À chacun il donne une semence qui, mise en
terre, devient une plante de la même espèce que celle de laquelle elle
provient. Jamais un grain de blé n’a pu produire autre chose que du blé, et
jamais d’un pépin de pomme mis en terre n’est sorti autre chose qu’un
pommier ; ainsi qu’il est écrit : La plante portant de la semence,
l’arbre fruitier portant du fruit selon son espèce, ayant sa semence en soi
(Genèse 1
, 11). Tout cela est très
bon. C’est le troisième jour que Dieu a fait ces choses. Un jour qui avait,
comme les autres, un soir et un matin.
Ce Dieu qui a fait la terre est aussi celui qui a fait le soleil, la lune et les étoiles. Il a fixé à chacun des astres sa place dans les cieux et il a ordonné à tous le chemin qu’ils ont à suivre dans l’espace. Conduits par sa sagesse et soutenus par sa main puissante, ils marchent silencieusement de jour et de nuit, revenant à la même place et à la même heure avec une précision qui n’a jamais été égalée par les plus excellents chronomètres dont se glorifient les horlogers. C’est ainsi qu’ils marquent le temps, les jours, les mois et les années. Ainsi les saisons se succèdent sans interruption avec une sagesse divine. C’est le quatrième jour que Dieu fit toutes ces merveilles.
Le cinquième jour il a fait les oiseaux et les poissons. Voyez comme les oiseaux sont jolis, quelle beauté dans leur plumage aux couleurs les plus charmantes. Les savants qui ont étudié les oiseaux en ont compté environ huit mille espèces. Toutes ces espèces diffèrent les unes des autres ; et toutes ont des habitudes, des mœurs variées.
Quant aux poissons et aux
autres animaux qui sont dans les eaux, il est impossible d’en connaître le
nombre. Que se passe-t-il au fond des grandes eaux ? Dieu seul le sait. Il
voit toutes ses créatures, il les nourrit ; il retire leur souffle et ils
expirent et retournent à leur poussière (Ps. 104
, 29).
Chers enfants, savez-vous que le grand Dieu voit toutes choses, que toutes vos actions, vos pensées, même les plus secrètes, lui sont parfaitement connues ? Votre souffle est dans ses mains. Si vous étiez appelés aujourd’hui à quitter cette terre, si votre souffle vous était retiré, où iriez-vous ? Y avez-vous pensé ?
Le sixième jour Dieu a fait les animaux de la terre : les brebis, les bœufs, tous les quadrupèdes et tout animal qui rampe sur la terre ; et, en dernier lieu, l’homme. Il a tout préparé d’avance pour qu’il ne manquât rien à l’homme lorsqu’il serait sur la terre et pour qu’il fût heureux au milieu de cette belle création. La lumière brillait sur lui, les eaux rafraîchissantes le désaltéraient, les fruits exquis qui croissaient en abondance sur les arbres le nourrissaient. Le brillant soleil réjouissait son cœur et réchauffait la terre. Les oiseaux dans les airs, les poissons dans les eaux et les animaux de la terre étaient tous sous sa domination. Enfin, Ève, sa compagne, partageait son bonheur. Tout était très bon et Dieu, le septième jour, pouvait se reposer de toutes ses œuvres. Que tout cela était beau ! Mais, il faut que je m’arrête, je vois que ma troisième leçon est bien longue. J’espère que vous vous en souviendrez.
Mes chers enfants, je pense
que vous n’avez pas oublié ce que je vous ai raconté la dernière fois que nous
nous sommes rencontrés ; comment Dieu a fait les cieux et la terre.
Aujourd’hui j’aimerais vous engager à lire le chapitre 2
de la Genèse. Cela vous aidera à comprendre ce que je veux vous
expliquer maintenant.
Tout ce que Dieu avait fait était très bon. Il avait créé un homme et une femme. L’homme s’appelait Adam, la femme Ève. Afin qu’ils puissent être heureux sur la terre, Dieu avait planté un merveilleux jardin, le jardin d’Éden, aussi appelé le paradis terrestre. Le chapitre 2 de la Genèse nous en donne la description.
Il y avait des arbres
agréables à voir, qui portaient des fruits bons à manger. Ces fruits étaient
pour la nourriture de l’homme. Les animaux se nourrissaient de l’herbe verte de
la terre. Ce jardin était arrosé par quatre rivières. Voulez-vous vous souvenir
de leurs noms ? La première s’appelait Pishon, la deuxième Guihon, la
troisième Hiddékel et la quatrième l’Euphrate. Les deux premières de ces
rivières ont disparu, nous ne savons pas ce qu’elles sont devenues, la
troisième coule encore : c’est le Tigre ; la quatrième porte encore
le nom d’Euphrate. Vous la trouverez facilement sur une carte de l’Asie. Le
livre de l’Apocalypse, au chap. 16
,
12 nous apprend que les eaux de cette rivière tariront bientôt. Dieu fait ce
qu’il veut dans les cieux et sur la terre. Il change les fleuves en désert et
les sources d’eau en sol aride (Ps. 107
,
33).
Vous remarquez en lisant votre Bible que, souvent, elle nous parle des fleuves, des rivières, des torrents et même des ruisseaux. Nous n’avons pas le temps aujourd’hui de nous occuper de ce sujet, mais vous pouvez vous-même, un jour que vous en aurez le temps, prendre une concordance et rechercher tous les passages où il est question des cours d’eau. Cela vous intéressera. Vous remarquerez que plusieurs d’entre eux sont une image de la grâce de Dieu. Elle coule comme un fleuve qui ne s’épuise et ne tarit jamais, dit un cantique bien connu.
Dieu avait placé Adam dans
le beau jardin pour le cultiver et le garder. Vous voyez que, même dans le
paradis, le travail est une bonne chose, une chose ordonnée de Dieu. La paresse
est toujours mauvaise et elle est la source de bien des maux. Le livre des
Proverbes, qui nous enseigne comment nous avons à nous conduire sur la terre,
nous met souvent en garde contre ce vice. Je vous citerai un des passages où il
en est question : Va vers la fourmi, paresseux ; regarde ses voies et
sois sage. Elle qui n’a ni chef, ni surveillant, ni gouverneur, elle prépare en
été son pain, elle amasse pendant la moisson sa nourriture. Jusques à quand,
paresseux, resteras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ?
Un peu de sommeil, un peu d’assoupissement, un peu croiser les mains pour
dormir… et ta pauvreté viendra comme un voyageur, et ton dénuement comme un
homme armé (Prov. 6
, 6-11).
Nous ne savons pas comment Adam a cultivé le jardin, mais hélas ! Nous savons qu’il l’a bien mal gardé. Depuis longtemps il est perdu et nul ne saura le retrouver. Il est inutile de vouloir chercher le bonheur sur la terre. Mais il y a un paradis céleste dans lequel le Seigneur Jésus va introduire les siens dans peu de temps. Tous ceux qui ont trouvé en lui leur Sauveur y seront pour toujours avec lui. Vous trouverez la description de ce paradis dans les premiers versets du chap. 22 du livre de l’Apocalypse. Vous verrez que nous y retrouvons plusieurs des choses qui étaient dans le jardin d’Éden : le fleuve, l’arbre de vie, les fruits. J’aime à penser que vous vous réjouissez tous à la pensée d’y entrer bientôt. Comme tout y sera beau ! Plus de maladies, plus de malédiction, plus de nuit. Le Seigneur Dieu fera briller sa lumière sur tous les bienheureux habitants de ce saint lieu. Je vous ferai remarquer que l’Éternel Dieu du livre de la Genèse c’est le Seigneur Dieu du livre de l’Apocalypse.
Dieu fit venir vers Adam
tous les animaux pour voir comment il les nommerait et tout nom que l’homme
donna à un être vivant fut son nom. Vous voyez par ce fait quelle était la
sagesse et l’intelligence extraordinaire d’Adam. Aujourd’hui des savants
étudient les animaux, mais quelle peine cela leur donne ! Ils passent
toute leur vie dans cette étude. Dieu a établi Adam seigneur sur toute la
création. C’est lui qui dominait sur toutes les œuvres de Dieu. En cela il
était une image de Christ qui est appelé le dernier Adam (1 Cor. 15
, 45) et qui régnera bientôt sur tout
l’univers. Lisez à ce sujet le Psaume 8
qui
nous parle de ces temps heureux. Vous remarquerez que ce sont les petits
enfants qui loueront le Seigneur dans ce jour glorieux. En attendant, employez
la voix qu’il vous donne pour chanter des cantiques à la gloire de son nom.
Mes chers enfants, j’aimerais avoir toujours d’heureuses histoires à vous raconter ; malheureusement pour aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Au contraire, c’est un bien triste récit que je dois vous faire. Vous avez, malgré votre courte vie, vu déjà bien des choses douloureuses. Il vous est arrivé de verser des larmes. Vous avez vu des personnes malades et d’autres qui étaient dans le deuil. Vous êtes-vous demandé d’où cela pouvait provenir, quelle était la cause de toute la souffrance qui est sur la terre ? Cette souffrance peut vous paraître étrange et cela d’autant plus que la dernière fois que je vous ai parlé je vous avais dit que Dieu a voulu que l’homme soit heureux sur la terre et qu’il avait planté un beau jardin dans lequel Adam avait tout ce que son cœur pouvait souhaiter. Pourquoi ne sommes-nous plus dans le paradis ? Pourquoi la mort, la souffrance et les larmes ? Y avez-vous songé ? Cela ne provient que d’une seule chose : la désobéissance d’Adam.
Auriez-vous pensé que de
désobéir une seule fois pouvait avoir de telles conséquences ?
Certainement pas, et même je crains bien que vous n’ayez déjà désobéi à vos
parents plus d’une fois. Lisez vous-mêmes le chapitre 3
du livre de la Genèse ; là vous verrez qu’un ennemi
redoutable, Satan, s’est introduit dans le beau jardin d’Éden, sous la forme
d’un serpent, et a engagé Ève à manger du fruit d’un arbre qui était au milieu
du jardin et duquel l’Éternel avait défendu de manger le fruit. Probablement
semblait-il à Ève que c’était peu de chose que de prendre du fruit qui ne lui
appartenait pas et d’en manger, lors même que cela lui était défendu. En
faisant ainsi elle méprisait la sainteté de l’Éternel. Elle aurait dû obéir et
dire : l’Éternel l’a défendu. Je ne le ferai pas.
Jamais nous ne sommes trop
simples en présence du mal. Chers enfants, souvenez-vous de cette parole qui se
trouve dans l’épître aux Romains, chap. 16
,
v. 19 : Soyez simples quant au mal. Lorsque vous voyez du mal ou lorsque
vous pensez qu’il y en a, détournez-vous-en avec horreur. Le mal est une
offense à la sainteté de Dieu ; il a les yeux trop purs pour voir le mal.
Le mal quel qu’il soit porte toujours avec lui ses funestes conséquences déjà
dans le monde, et bien plus dans l’éternité. Ayez en horreur le mal.
Ève a donc mangé du fruit défendu et elle en a donné à son mari, qui, lui aussi, en a mangé. Souvent lorsque nous faisons le mal, nous entraînons aussi d’autres personnes à faire de même, et quelles peuvent en être les conséquences ? Nous ne le savons. Adam a été grandement coupable. Au lieu de reprendre sa femme, il a fait comme elle. Hélas ! les conséquences en furent bien tristes pour tous deux ! Ils furent chassés du paradis ; et voici des épines et des ronces qui ont poussé sur la terre ; le travail devint pénible, la souffrance vint gâter toutes nos joies et la mort nous ravit ceux que nous aimons.
Voici bientôt dix mille ans que l’homme pleure loin d’un paradis perdu et d’un bonheur qu’il ne peut retrouver.
J’espère que ce que je viens
de vous dire aura pour résultat de vous amener à avoir peur du mal et à fermer
vos oreilles aux insinuations de Satan qui vient souvent nous dire : Tu
peux bien faire ceci ou cela. Ce n’est pas très mal ; nul ne le verra.
Criez au Seigneur ; lui seul peut vous garder. Faites comme le divin
Modèle qui disait : « Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en
toi » (Ps. 16
, 1).
Maintenant, je ne veux pas
vous laisser sous le coup d’une trop grande tristesse et je veux terminer en
vous parlant du Dieu d’amour qui, malgré tout, veut que nous soyons heureux.
Pour cela, il a préparé un autre paradis, non pas sur la terre, mais dans les
cieux. Vous en trouverez la description dans les premiers versets du chap. 22
du livre de l’Apocalypse. Vous y
retrouverez le fleuve ; ses eaux donnent la vie à ceux qui s’y
désaltèrent. L’arbre de vie y est aussi ; ses fruits nourrissent les heureux
habitants de ce saint lieu, ses feuilles guérissent de toutes les maladies que
la désobéissance d’Adam et Ève ont amenées dans ce pauvre monde. Comme tout y
est beau ! Plus de souffrances, plus de mort, plus de cris, plus de
larmes. Pour pouvoir entrer dans le paradis de Dieu, il faut être lavé de tous
ses péchés dans le sang de l’Agneau qui est mort pour nous sur la croix.
Mes chers enfants, Adam a eu deux fils après avoir été chassé du paradis. L’aîné s’appelait Caïn, le second Abel. Abel paissait le menu bétail et Caïn était laboureur. Ces deux fils d’Adam étaient ce que nous appellerions des hommes religieux ; mais chacun d’une manière bien différente. Caïn, oubliant ce qui s’était passé lorsque son père avait désobéi à l’Éternel, oubliant aussi ses propres péchés et la sainteté de ce Dieu qui avait été offensé par ces choses mauvaises, vient se présenter devant lui comme si tout allait bien, et apporte des fruits de la terre qui était maudite.
Vous comprenez vous-même que
l’Éternel ne pouvait pas le recevoir ainsi ; aussi nous est-il dit :
À Caïn et à son offrande, il n’eut pas égard (Genèse 4
, 5).
Si vous aviez offensé un de vos voisins, pensez-vous que quelques jours après vous pourriez aller chez lui comme si tout allait bien entre vous ? Vous savez bien que cela ne serait pas possible. Il faudrait auparavant qu’une réconciliation ait lieu entre vous.
Tôt ou tard, il vous faudra
avoir affaire avec Dieu, car nous devons tous être manifestés devant le
tribunal de Dieu (Rom. 14
, 10). Y
avez-vous pensé ? Que lui apporterez-vous dans ce jour solennel ? Vos
bonnes œuvres ? Le fruit de votre labeur ? Si vous n’avez que cela,
vous êtes perdus ; Dieu ne pourra que vous rejeter, vous et ce que vous
apportez, comme il l’a fait pour Caïn.
Tout au contraire, Abel offre à Dieu les premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. Pour pouvoir offrir cette graisse il a dû nécessairement sacrifier ces premiers-nés et répandre leur sang. En agissant ainsi Abel reconnaissait toute la sainteté de Dieu, toute l’horreur du péché et la nécessité de la mort d’une victime, prenant sa place, pour qu’il pût s’approcher de Dieu.
L’épître aux Hébreux nous
apprend que c’est par la foi qu’Abel a fait ces choses. Il ne s’agissait donc
pas de savoir ce que Abel avait fait
,
mais de ce qu’il avait cru
. Si Dieu
avait rendu témoignage à Abel, il aurait dû dire qu’Abel était un pécheur,
comme tous les hommes, car il est écrit qu’il n’y a point de juste, pas même un
seul (Rom. 3
, 10). Mais Dieu, nous
est-il dit, rend témoignage à ses dons. Le sang des premiers-nés qui avaient
été offerts parlait d’avance du sang précieux de Christ qui purifie de tout
péché. Dieu voyait une image du sang de son propre Fils et il a tenu Abel pour
juste à cause de ce sacrifice qu’il a pu agréer. Ainsi Abel, étant mort, nous
parle encore et nous enseigne comment nous pouvons être justes devant le Dieu
saint et par conséquent en paix devant lui.
Chers enfants, qu’en est-il de chacun de vous ? Savez-vous que vous êtes des pécheurs ? Il y a deux témoins qui sont là pour vous accuser. Le premier c’est Dieu, qui connaît les cœurs, et qui dit qu’il n’y a point de juste, ainsi que nous l’avons déjà dit plus haut. Le second, c’est votre conscience qui vous accuse d’avoir fait plusieurs choses mauvaises. Peut-être que vous avez une fois désobéi à vos parents, que vous vous êtes mis en colère, que vous avez eu de mauvaises pensées ou d’autres choses encore. Dieu le sait, vous ne pouvez rien lui cacher. Je pense donc que vous êtes d’accord et que vous reconnaissez que vous êtes un pécheur. C’est une chose profondément humiliante que d’être obligé d’en venir là, mais Dieu veut que nous soyons vrais devant lui.
Ceci étant établi, il vous
faut simplement croire ce qu’il dit au sujet du sang de son Fils : Il
purifie de tout péché (1 Jean 1
, 7).
Ayant cru cela, vous pourrez chanter avec joie ce beau cantique :
Lavés dans ton sang, ô Jésus,
Ils sont blanchis, sans nulle tache ;
Ils étaient autrefois perdus,
Et maintenant ton sein les cache.
Qui les ravirait de tes bras ?
Qui troublerait leur confiance,
Quand ils ont la ferme assurance
Que ton amour ne change pas ?
En terminant, je veux encore vous dire que Caïn était irrité et que, comme ils étaient aux champs, Caïn se leva contre son frère et le tua. Pauvre Caïn, qui n’avait pas voulu se reconnaître comme un pécheur devant Dieu et qui est devenu un meurtrier. La haine dans le cœur est le premier pas vers le meurtre. Il est écrit que celui qui hait son frère est un meurtrier. Ayez donc en horreur toute pensée de haine. Criez au Seigneur, lui demandant de vous garder de tout mal. Lui seul peut le faire. J’espère que vous vous souviendrez de ces choses et que vous ferez votre profit de l’histoire de ces deux frères dont l’un était un juste, l’autre un meurtrier.
Je pense que vous vous souvenez de Caïn qui a tué son frère et que vous vous êtes demandé ce qu’il a fait depuis lors et ce qu’il est devenu. Au lieu de s’humilier de son crime, de le confesser à Dieu et de lui en demander pardon, il s’en est allé de devant la présence de l’Éternel et a cherché à être le plus heureux possible loin de lui. En agissant ainsi, il s’est grandement trompé, car on ne peut pas être heureux en ayant sur soi ses péchés et en ayant une mauvaise conscience.
Mes chers enfants, si vous
avez mal agi en quelque chose, je vous conseille de le confesser à Dieu sans
retard. Il est écrit : Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et
juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité. Cherchez
vous-mêmes ce passage, il se trouve dans le premier chapitre de la première
épître de Jean. Nous lisons aussi ailleurs : Si vos péchés sont comme le
cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme
l’écarlate, ils seront comme la laine (Ésaïe 1
, 18).
Caïn, une fois qu’il a été loin de Dieu, s’est bâti une ville qu’il appela du nom de son fils. Il pensait que dans une ville il serait plus heureux qu’à la campagne. Dans les villes il y a bien des choses qui plaisent aux regards et qui, dans une mesure, satisfont aux convoitises du cœur de l’homme, mais soyez bien assurés que la ville cache bien des misères et de la souffrance plus que vous ne sauriez le penser. Si je vous disais tout ce que j’y ai vu, vous auriez peut-être de la peine à me croire. Caïn pensait aussi acquérir du renom et de la gloire en donnant à la ville le nom de son fils. Certainement vous connaissez des rues qui portent les noms de quelques grands hommes. Pensez-vous que cela les a rendus heureux ? Certainement non. Si peut-être ils en ont eu un instant de satisfaction cela ne les a pas empêchés de mourir et s’ils sont morts sans Sauveur leur gloire passagère n’atténuera en aucune manière leur tourment éternel.
Les descendants de Caïn marchèrent dans le même chemin que leur père. Tous ne furent pas des meurtriers, mais nous ne les voyons pas revenir à Dieu. L’un d’entre eux prit deux femmes, désobéissant ainsi à ce que Dieu avait « établi ». C’est lui qui nous a laissé le premier poème que nous connaissons. Il n’est pas long, mais il nous en dit suffisamment pour nous faire connaître l’état de son cœur. Le voici :
Ada et Tsilla, écoutez ma voix ;
Femmes de Lémec, prêtez l’oreille à ma parole :
Je tuerai un homme pour ma blessure,
Et un jeune homme pour ma meurtrissure.
Si Caïn est vengé sept fois,
Lémec le sera soixante-dix fois.
Comme vous le voyez, c’est un misérable poème que celui-ci. Au lieu de louer l’Éternel comme le fit le roi David qui était le doux psalmiste d’Israël, Lémec étale dans ses vers la méchanceté et le meurtre qui étaient dans son cœur.
Chers enfants, si vous aimez lire la poésie, lisez, je vous prie, le livre des Psaumes. Si vous saviez combien de milliers de personnes ont été consolées, encouragées, et même ont versé des larmes de bonheur en lisant ce livre, cela vous encouragerait certainement à en faire votre lecture habituelle. La Bible de votre grand-père a les feuilles toutes jaunies là où se trouve ce livre tant il en a tourné et retourné les pages, pages qui sont toujours nouvelles pour lui. Puissiez-vous, vous aussi, y trouver autant de joie qu’il en a trouvé pour lui-même.
Un autre des descendants de
Caïn habita dans des tentes et eut des troupeaux. Dans la maison d’un autre on
jouait de la flûte et de la harpe. Un autre enfin fut forgeur de tous les
outils en airain et en fer. Ce sont des choses qui ne sont pas mauvaises en
elles-mêmes, mais souvenez-vous qu’elles ne peuvent pas rendre l’homme heureux
sur la terre. Salomon était un grand roi qui a fait de grandes choses, et il les
a faites avec sagesse. Après avoir tout essayé, il a dû dire :
« Vanité des vanités ! tout est vanité et poursuite du vent. Quel
profit a l’homme de tout son labeur dont il se tourmente sous le
soleil ? » Lisez vous-même les deux premiers chapitres du livre de
l’Ecclésiaste et là vous verrez ce que Salomon a fait et quel en a été le
résultat pour lui-même. Après cela, lisez le Psaume 32
et dès les premiers versets vous verrez comment un homme peut
être bienheureux. Aussi vous verrez le contraste entre les choses de la terre
et le bonheur que Dieu seul peut donner.
Mes chers enfants. Aujourd’hui je vous dirai des choses qui vous étonneront un peu, mais que vous pouvez croire sans arrière-pensée, car c’est Dieu lui-même qui me les a apprises dans son saint livre. Or Dieu est le Dieu de vérité, il ne trompe personne. Vous pouvez mettre en doute la parole des hommes, mais jamais vous n’avez le droit d’émettre la moindre objection au sujet de ce qui est écrit dans la Bible.
Les hommes d’autrefois
vivaient beaucoup plus longtemps que maintenant. Le chapitre 5
du livre de la Genèse nous donne les
noms de plusieurs hommes dont la vie fut extraordinairement longue : Adam
qui vécut 930 ans, son fils Seth 912 ans, un autre, Methushélah, 969 ans. C’est
lui qui, de tous les hommes que nous connaissons, a vécu le plus longtemps.
Malgré cette longue vie, il a dû mourir comme tous les autres. L’histoire de
tous les hommes sur la terre se termine par ces mots : puis il mourut. Car
il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela le jugement
(Hébreux 9
, 27).
Nul ne peut se soustraire à
cette loi inexorable qui est la conséquence du péché de l’homme (Romains 5
, 12). Que l’on soit un grand roi sur
la terre ou un pauvre esclave, il faut mourir un jour.
Job, dans son livre, nous en
parle d’une manière poétique et si merveilleuse que je ne puis faire autrement
que de vous transcrire ce passage : Là les méchants ont cessé leur
tumulte, et là ceux dont les forces sont épuisées par la fatigue sont en
repos ; les prisonniers demeurent ensemble tranquilles, ils n’entendent
pas la voix de l’exacteur. Là sont le petit et le grand, et le serviteur libéré
de son maître (Job 3
, 17-19).
Mais ce qui est le plus extraordinaire dans le chapitre qui nous occupe, c’est que parmi tous les hommes qui y sont mentionnés, il y en a un qui fait exception à la règle commune, c’est Énoch.
De lui il n’est pas écrit
qu’il mourut, mais que Dieu le prit. Il fut enlevé pour qu’il ne vit pas la
mort, nous dit l’épître aux Hébreux (Chap. 11
,
5).
Quelle chose
extraordinaire : ne pas avoir eu besoin de mourir ! Quelle part
précieuse au delà de toute expression ! Si la fin d’Énoch a été différente
de celle des autres hommes, c’est qu’aussi sa vie a été différente de celle du
grand nombre. Il y a eu un changement radical dans sa vie. Depuis l’âge de 65
ans il a marché avec Dieu. C’est ce qu’il n’avait pas fait auparavant. Ce fut
là le moment de sa conversion
. Depuis
ce moment-là toute sa vie s’est passée avec Dieu. Tout en étant encore sur la
terre, il était un homme céleste. Il n’est donc pas surprenant que Dieu l’ait
recueilli dans le ciel.
La part d’Énoch est bien
digne d’envie. N’aimeriez-vous pas vous aussi aller ainsi au ciel sans avoir à
passer par la mort ? Que ne donneraient pas certaines personnes pour ne
pas avoir à rencontrer un jour cette messagère qui les effraie ? Eh
bien ! si vous croyez que le Seigneur Jésus est mort pour vous, qu’il a
été puni à cause de vos péchés, vous pouvez l’attendre du ciel chaque jour, car
il a dit à ses disciples : Je reviendrai et je vous prendrai auprès de
moi. « Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une
voix d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les
morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants qui
demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du
Seigneur, en l’air, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1
Thes.4
, 16-17).
Lorsqu’on croit au Seigneur Jésus, on a la vie éternelle et quant on possède la vie éternelle on n’attend plus la mort, mais, ainsi que nous venons de le voir, on attend le Seigneur qui nous introduira dans le ciel. En attendant, il se peut que le croyant déloge pour être avec Christ, ce qui est de beaucoup meilleur. Là, dans le repos, tous ceux qui nous ont devancé attendent le grand jour glorieux où tous ensemble nous serons introduits dans le séjour éternel de la paix et du bonheur. Chers enfants, attendez le Seigneur chaque jour. Il vient bientôt : Il l’a promis. Cela vaut beaucoup mieux que de vivre mille ans sur la terre et finir par mourir.
Mes chers enfants, je pense que plus d’une fois vous avez contemplé l’arc aux brillantes couleurs qui se montre parfois dans le ciel dans un jour de pluie : l’arc-en-ciel, comme nous l’appelons. Je ne saurais vous dire combien j’aime à le voir et combien mon cœur se réjouit en le contemplant. Savez-vous que cet arc rappelle de grandes choses ? Il y a 4281 ans qu’il a brillé pour la première fois dans la voûte céleste.
La terre avait été détruite
par les eaux du déluge. Je suis certain que la plupart d’entre vous ont entendu
parler de ce cataclysme et que même plusieurs d’entre vous ont lu le récit que
Dieu nous en a fait dans les chap. 6
à
9
du livre de la Genèse. Je ne vous
le répéterai pas ici, vous pouvez encore le relire vous-même. Souvenez-vous que
jamais on ne perd son temps en lisant les Écritures. Je ne vous cache pas qu’il
m’arrive assez souvent de relire la même portion de la Bible pendant des
semaines consécutives. C’est là le vrai moyen pour trouver les richesses
qu’elle contient. L’apôtre Paul disait à son enfant Timothée : Considère
ce que je dis, et le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses.
La méchanceté de l’homme avant le déluge était si grande que Dieu s’en est affligé dans son cœur et a dû détruire toute âme vivante à cause de sa sainteté, qui ne peut supporter le mal. C’est une pensée bien solennelle qui est propre à nous faire haïr le mal sous toutes ses formes. Il y a aussi quelque chose qui est bien propre à nous réjouir, c’est que Dieu a les yeux sur les justes et qu’il est fidèle pour les délivrer même dans les plus grandes calamités.
Lors même que le déluge a dû venir sur toute la terre, Dieu a donné à un homme qui se nommait Noé un moyen pour échapper à la mort qui allait atteindre tous les hommes de son temps. Noé, nous est-il dit, était juste, il était parfait parmi ceux de son temps, et il marchait avec Dieu comme son arrière-grand-père Énoch dont je vous ai parlé. Dieu dit à Noé de faire une arche et lui a donné toutes les indications nécessaires pour sa construction et sur ce qu’il avait à faire pour échapper au terrible jugement qui allait fondre sur toute la terre. Noé a obéi et a été sauvé, lui, sa femme, ses fils et les femmes de ses fils.
Qu’ils devaient être heureux au jour où tous sont sortis de l’arche sains et saufs ! Après cela Dieu a promis à Noé que jamais il ne détruirait plus la terre par les eaux du déluge et que tant que dureraient les jours de la terre, les semailles et les moissons, le froid et le chaud, et l’été et l’hiver, et le jour et la nuit, ne cesseraient pas. Comme signe de cette alliance, il a mis l’arc dans la nuée. Dieu le voit et il se souvient de sa promesse.
Ce fait n’est-il pas de toute beauté ? Depuis si longtemps il met son arc dans la nuée lorsque la pluie vient sur la terre, et il se souvient de sa promesse. Lorsque vous verrez l’arc-en-ciel vous vous souviendrez de ce que je viens de vous raconter.
Maintenant, je ne puis pas terminer sans vous avertir que si Dieu a dit qu’il n’y aurait plus de déluge sur la terre, il a dit aussi, et cela longtemps après, que la terre serait de nouveau détruite, non plus avec de l’eau, mais par le feu. Dans ce jour-là les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement et cela à cause de la méchanceté de l’homme qui a mis à mort le Fils de Dieu et aussi à cause du refus de sa grâce, grâce qu’il fait annoncer depuis bientôt deux mille ans.
Le moyen d’échapper à ce jugement plus terrible que le premier, c’est de se repentir et de croire à la bonne nouvelle que le Seigneur est mort pour nous sauver et que celui qui croit en lui a la vie éternelle et ne vient pas en jugement. J’aime à penser que vous tous vous échapperez ainsi à ce jugement. Lorsque vous verrez de nouveau un arc-en-ciel, vous vous souviendrez des enseignements que votre grand-père vous a donnés aujourd’hui concernant le merveilleux phénomène qui se voit dans le ciel lorsque la pluie vient sur la terre.
Mes chers enfants, vous savez que tous les hommes ne parlent pas le même langage. Presque chaque pays a une langue différente, même quelques-uns en ont plusieurs. Par exemple en Belgique on en entend deux, en Suisse trois ou quatre. Dans le monde entier on en compte plus d’un millier. Vous êtes-vous demandé pourquoi toutes ces langues, et si elles ont toujours existé ?
Il n’en a pas toujours été
ainsi : le commencement du chapitre 11
du livre de la Genèse nous apprend qu’autrefois toute la terre avait une
seule langue et les mêmes paroles. Ce devait être bien agréable et beaucoup
plus facile qu’aujourd’hui où il nous faut étudier longuement avant de pouvoir
parler deux ou trois langues pour nous faire comprendre dans d’autres pays que
celui dans lequel nous sommes nés.
Voici donc ce qui est arrivé. Dieu avait dit à Noé et à ses fils de multiplier et de remplir la terre. Malheureusement l’homme n’aime pas à obéir, les enfants non plus. Je suis bien certain que plus d’une fois vous avez désobéi à vos parents.
Après que les fils de Noé eurent eu une nombreuse postérité, les hommes se dirent l’un à l’autre : Bâtissons une ville et une tour dont le sommet atteigne jusqu’aux cieux, et faisons-nous un nom, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre. Leur volonté bien arrêtée était donc de désobéir à l’ordonnance de l’Éternel et de ne pas remplir la terre. Souvenez-vous que jamais on ne peut désobéir impunément à Dieu. C’est ce que durent apprendre à leurs dépens les hommes de ce temps-là et bien d’autres après eux. Alors l’Éternel confondit leurs langages et voici que tous parlaient des langues différentes les unes des autres, et les voici incapables de se comprendre les uns les autres. Ce que ces pauvres gens devaient être surpris et confus ! C’est pourquoi leur ville a été appelée « Babel », ce qui veut dire confusion. Ne pouvant donc plus se comprendre entre eux, ils cessèrent de bâtir leur ville. Alors l’Éternel les dispersa sur toute la surface de la terre. Au lieu d’être dispersés par un acte d’obéissance, ils l’ont été par un jugement de Dieu. C’est de ce moment que datent les nations et les langues que nous voyons encore aujourd’hui dans le monde entier.
Maintenant je vais encore vous raconter au sujet des langues une chose merveilleuse qui a eu lieu lorsque le Saint Esprit est descendu sur la terre, le jour de la Pentecôte. Il est descendu sur chacun des apôtres sous la forme de langues divisées, comme de feu, et depuis ce moment-là ils purent parler les langues des personnes qui étaient avec eux et leur annoncer le merveilleux évangile de Dieu et cela sans avoir appris ces langues. Le Seigneur voulait que cette bonne nouvelle put être entendue par tous sans aucun obstacle. À ce moment les conséquences de la folie de l’homme à Babel avaient disparu pour un temps.
Quel témoignage était ainsi
rendu par ces pauvres pécheurs illettrés, mais remplis de la puissance du Saint
Esprit ! Lisez à ce sujet le chapitre 2
du livre des Actes. Ce pouvoir miraculeux a duré un certain temps chez les
disciples, puis il s’est perdu. Du reste, l’apôtre Paul l’avait annoncé
d’avance, en disant : « Y a-t-il des langues ? elles
cesseront » (1 Cor. 13
, 8).
Autre chose : ce qui
est à la confusion de l’homme Dieu s’en sert pour sa propre gloire. Bientôt des
hommes de toutes tribus, et langues, et peuples, et nations seront réunis
autour du trône du Seigneur Jésus et lui donneront gloire. Que ce sera beau et
merveilleux d’entendre ainsi toutes ces langues diverses qui, à l’unisson,
loueront le Seigneur. Ce sera un concert comme jamais on n’en entendit de
pareil dans toute l’histoire du monde. Votre vieux grand-père sera du nombre de
ceux qui chanteront les gloires de l’Agneau. Il se réjouit en pensant à ce
moment, et son ardent désir est de voir là-haut aussi tous les lecteurs de la Bonne Nouvelle
, et d’y entendre leurs
voix. C’est pourquoi chaque mois il vous donne ces courtes leçons.
Mes chers enfants, je vous ai déjà parlé de plusieurs hommes remarquables : Adam, Abel, Énoch, Noé. Aujourd’hui, j’ai l’intention de vous faire faire connaissance avec un des hommes que Dieu s’est plu à honorer, Abraham. Ce nom veut dire père d’une multitude. Dieu lui avait promis une postérité comme les étoiles en nombre et comme le sable qui est sur le rivage de la mer, lequel ne peut se compter.
Abraham, autrefois, habitait la ville de Ur en Chaldée. C’était une grande ville, une ville extraordinaire de laquelle on retrouve maintenant des ruines remarquables qui nous font connaître son ancienne splendeur. Cette cité a été détruite et pendant fort longtemps, on ne connaissait même plus son emplacement. Dieu a voulu que ces dernières années elle soit retrouvée. Les fouilles qui s’y font amènent au jour bien des choses qui viennent confirmer les enseignements de la parole de Dieu. Nous ne pouvons pas en parler ici, peut-être y reviendrons-nous dans une autre circonstance.
À Ur on adorait les idoles. Quelle folie que de se prosterner devant des figures de bois, de pierre, d’argent ou d’or ! C’est Satan qui se sert de ce moyen pour détourner les hommes du seul vrai Dieu, ce Dieu qui a fait les cieux et la terre ; qui donne à tous la vie et la respiration et qui a envoyé son Fils bien-aimé dans le monde pour nous sauver.
C’est au milieu de cette idolâtrie que Dieu est venu tirer Abraham. Il l’a appelé, lui a fait de grandes et précieuses promesses. Abraham a cru Dieu, il lui a obéi. Il a tout quitté et il est parti ne sachant où il allait, se laissant conduire par le Dieu Tout-Puissant. Ce n’était pas peu de choses que de quitter le lieu de sa naissance, ses parents, ses amis, mais la parole de l’Éternel lui a suffi et jamais il n’a regretté d’avoir écouté cette parole.
Abraham avait soixante-quinze ans lorsqu’il est allé dans le pays de Canaan et c’est à l’âge de cent soixante-quinze ans qu’il y est mort. De sorte que s’il s’était souvenu du pays d’où il était sorti, s’il avait regretté de l’avoir quitté, il aurait eu du temps pour y retourner. Lorsqu’il fut arrivé dans le pays, l’Éternel lui dit de regarder vers les cieux et de compter les étoiles s’il pouvait les compter ; et il lui dit : Ainsi sera ta semence. Il crut l’Éternel qui lui compta cela à justice, ou, si vous préférez, l’Éternel le tint pour juste puisqu’il l’avait cru. S’il s’agit de ce que nous avons fait, il n’y a pas de justes, non, pas même un seul. Mais Dieu, dans sa grâce, veut bien justifier ou tenir pour justes ceux qui croient sa parole. Abraham donc a cru ce que Dieu lui avait dit, et maintenant ce même Dieu demande aux hommes de croire en son Fils bien-aimé, et celui qui croît est justifié par lui, ainsi qu’il est écrit : Il justifie celui qui est de la foi de Jésus. La foi peut être soumise à diverses épreuves pour la fortifier. Celle d’Abraham a dû traverser de rudes épreuves, mais jamais il n’est revenu en arrière. Aussi Dieu s’est plu à l’honorer.
Lisez le chapitre 11
de l’épître aux Hébreux. Là vous
verrez les noms de plusieurs hommes que Dieu s’est plu à honorer en parlant de
leur foi. C’est comme la liste des grands hommes de foi de l’Ancien Testament.
Au milieu de ces noms nous voyons briller celui d’Abraham. Là il nous est dit
que Dieu n’a pas honte d’eux, savoir d’être appelé leur Dieu, car il leur a
préparé une cité, la cité céleste de laquelle il est l’architecte et le
fondateur.
Vous pouvez lire la
description de cette cité dans le chap. 21
,
9-27 du livre de l’Apocalypse. Elle est merveilleuse : Tout ce qu’il y a
de riche, de beau, de précieux est employé pour nous en faire connaître les
splendeurs. Certes elle vaut mille fois mieux qu’Ur de Chaldée qui n’a subsisté
que pour un temps et qui a été détruite. Abraham et tous ceux qui croient y
auront leur part pendant l’éternité. Certainement vous désirez y entrer. Faites
comme Abraham, croyez Dieu et sa Parole. Avant de terminer notre leçon,
j’aimerais que vous chantiez le petit cantique bien connu :
Cité d’or, ô ville sainte !
Qui foulera tes parvis ?
Qui, dans ta céleste enceinte,
Près de Dieu peut être admis ?
Le pécheur, de ses souillures,
Dans le sang du Christ lavé,
Seul franchit tes portes pures :
Il est saint, il est sauvé.
Mes chers enfants, nous avons déjà parlé ensemble d’Abraham, de sa foi, de son obéissance à l’Éternel. Nous reviendrons plusieurs fois sur ce sujet, car c’est lui qui occupe la plus grande place dans le livre de la Genèse. Nous voulons parler aujourd’hui d’une des circonstances les plus heureuses de sa longue vie.
Vous vous souvenez que l’Éternel lui avait promis une postérité nombreuse. Mais voici qu’il devenait âgé, très âgé, Sara, sa femme aussi et ils n’avaient pas d’enfants. Sa foi était ainsi mise à l’épreuve pendant bien des années. Malgré cela l’Éternel n’oubliait pas ses promesses envers son serviteur.
Ce fut lorsqu’il était âgé de cent ans que ce fils longtemps attendu fit son entrée dans le monde. Quelle joie et quelle reconnaissance devaient remplir le cœur de ces deux pieux vieillards ! Oui, Dieu ne trompe personne. Il fait bon se reposer sur les déclarations de sa parole. Ne doutez jamais de lui, quelles que soient les circonstances par lesquelles il trouvera bon de vous faire passer. Soyez bien assurés que jamais vous ne serez confus si vous vous confiez en lui. Votre vieux grand-père pourrait vous raconter bien des délivrances dont il a été l’objet et bien des réponses qu’il a reçues de la part de Dieu pendant sa longue vie. Aussi il peut vous dire : Croyez la parole du Seigneur et vous vous en trouverez toujours bien. Espérez en lui contre toute espérance et vous verrez des merveilles.
Abraham appela son fils
Isaac, ce qui veut dire « Rire ». Il y a plusieurs choses qui
provoquent le rire chez les hommes. Souvent nous entendons le rire des
moqueurs : misérable rire que celui-ci. Dans le chap. 21
de la Genèse qui nous rapporte la naissance d’Isaac, nous voyons
le fils de la servante d’Abraham qui se moquait d’Isaac. Certes Dieu se moque
des moqueurs.
Il y a aussi le rire de
l’incrédule. On ne croit pas ce que Dieu dit et on rit. C’est aussi un
misérable rire que celui-ci. Sara elle-même a eu ce rire à un moment donné.
Lisez à ce sujet le chap. 18
du livre
de la Genèse. L’Éternel venait annoncer à Abraham qu’il allait accomplir sa
promesse et Sara, qui écoutait vers la porte de la tente, a ri en elle-même,
pensant sans doute qu’elle était trop âgée pour avoir des enfants, comme si une
chose était trop difficile pour Dieu. Mais lorsqu’Isaac est né c’était le rire
de la foi que celui d’Abraham et de Sara. Elle dit : Dieu m’a donné sujet
de rire, quiconque l’entendra rira avec moi. C’est un rire de joie, le rire de
la récompense de la foi. Nous pouvons être assurés si nous nous confions en
Dieu que tôt ou tard nous pourrons dire avec le psalmiste : Quand
l’Éternel rétablit les captifs de Sion, nous étions comme ceux qui songent.
Alors notre bouche fut remplie de rire et notre langue de chants de joie ;
alors on dit parmi les nations : l’Éternel a fait de grandes choses pour
ceux-ci ! L’Éternel a fait de grandes choses pour nous ; nous en
avons été réjouis.
Abraham, lui aussi, commençait à voir de grandes choses et le commencement de l’accomplissement des promesses de l’Éternel ; aussi la joie remplissait sa maison et il fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré : C’était un jour de fête, tandis que pour la servante et son fils ce fut un jour de tristesse. Ils furent tous deux chassés de la maison d’Abraham.
Il faut que je m’arrête pour aujourd’hui. Si le Seigneur n’est pas venu, nous aurons de nouveau l’occasion de reparler d’Abraham et d’Isaac son fils. Je vous engage à lire le récit que Dieu nous en donne dans le livre de la Genèse et je vous ferai remarquer plusieurs choses que Dieu veut nous enseigner par ce moyen.
Lorsque vous lisez la Parole, il arrive souvent que vous y trouvez des choses que vous ne comprenez pas. Que cela ne vous arrête pas, lisez quand même et tôt ou tard, au moment où cela vous sera utile, ces pages s’éclaireront et vous comprendrez pourquoi elles ont été écrites. Ne riez jamais du rire de l’incrédulité parce que vous ne comprenez pas.
Bonne Nouvelle 1935
Mes chers enfants. Nous
voici au commencement d’une nouvelle année. J’aime à penser que vous ne la
commencez pas sans bénir le Seigneur pour toutes ses bontés envers vous pendant
celle qui vient de s’écouler. Le psalmiste disait : Mon âme, bénis
l’Éternel ! Et que tout ce qui est au dedans de moi bénisse son saint
nom ! J’espère que vous aurez à cœur d’écouter les enseignements d’un
grand-père. Autre chose encore, nous vous disons de ne pas vous décourager si
parfois il se trouve des choses que vous avez de la peine à comprendre. À tous,
je recommanderai de beaucoup prier : demandez à Dieu toutes les choses
dont vous avez besoin. Peut-être qu’il ne vous les donnera pas immédiatement,
mais soyez bien assurés qu’il vous entend et qu’il vous exaucera au moment fixé
par sa sagesse. Priez sans cesse, nous est-il dit (1 Thess. 5
, 17). Souvenez-vous que jamais on ne
perd son temps quand on prie.
Maintenant, nous allons
continuer le récit de la vie d’Abraham. Vous vous souvenez de ce que je vous ai
déjà dit de cet homme remarquable qui a été appelé ami de Dieu (Jacques 2
, 23). C’est un beau et glorieux titre
que Dieu lui a donné. Si Dieu l’a ainsi honoré, c’est que lui a honoré
l’Éternel par sa foi, son obéissance et son entière confiance en lui.
Aujourd’hui nous voulons
nous occuper de ce qui nous est dit de lui dans le chapitre 22
du livre de la Genèse. Là Dieu nous
raconte comment Abraham a obéi lorsqu’il lui a demandé d’aller offrir son fils
bien-aimé en holocauste sur la montagne qu’il lui indiquerait. Abraham a obéi
sans tarder. De bon matin il s’est levé et a tout préparé et il est parti vers
le lieu que l’Éternel lui avait indiqué. Arrivé sur la montagne il bâtit
l’autel, arrange le bois, lie son fils, le met sur l’autel et prend le couteau
pour égorger Isaac. À ce moment l’Éternel l’arrête. En faisant ces choses,
Abraham avait montré sa foi et son obéissance. Cela suffisait. Sa foi avait été
éprouvée et l’épreuve qu’elle venait de traverser en avait manifesté toute la
beauté.
Vous savez qu’on éprouve l’or pour s’assurer qu’il ne contient aucun alliage d’un métal quelconque. Par cela les orfèvres soumettent l’or à l’action de certains acides. Si l’or est pur il reste dans tout son éclat, il ne change pas, mais s’il est mélangé à d’autres métaux il se détériore et se ternit.
Or la foi est plus précieuse que l’or, c’est pourquoi Dieu l’éprouve.
Vous pouvez penser combien l’épreuve d’Abraham était douloureuse. Il aimait tendrement son fils unique. En l’offrant en holocauste, il devait le sacrifier entièrement. L’holocauste était un sacrifice qui devait être entièrement consumé. Abraham, en sacrifiant son fils, montrait qu’il aimait l’Éternel, qu’il se confiait en lui, qu’il savait que l’Éternel pouvait le lui ressusciter d’entre les morts.
Ces choses sont de toute beauté. La foi est quelque chose de merveilleux, elle est toujours accompagnée de l’obéissance à la parole de Dieu. Souvenez-vous que croire et obéir vont toujours ensemble. Nous comprenons que l’Éternel s’est plu à bénir son serviteur Abraham et que Dieu se plaît ainsi à nous raconter comment son serviteur l’a honoré.
En nous donnant ce récit, Dieu aussi a voulu, à l’avance, nous faire connaître ce que ce devait être pour Lui que de sacrifier son Fils unique et bien-aimé lorsqu’il est mort sur la croix. Si l’ange de l’Éternel a arrêté la main d’Abraham lorsqu’il allait frapper son fils, personne n’a pu arrêter la main de Dieu lorsqu’il a sacrifié son Fils sur le mont Calvaire. De fait Isaac n’a pas dû mourir, mais le Fils unique est mort entre deux malfaiteurs : le Père l’a sacrifié pour des méchants. Quel amour que l’amour de Dieu pour vous et pour moi !
Maintenant je vais vous demander de montrer votre foi : vous aussi, de même qu’Abraham, vous avez à le faire. Abraham a cru que Dieu pouvait ressusciter son fils. Vous, croyez-vous que Dieu a pu ressusciter d’entre les morts Jésus, notre Seigneur qui est mort pour nos fautes et est ressuscité pour notre justification ? Si vous croyez vraiment cela, vous êtes sauvés, déclarés justes par Dieu lui-même.
Lisez vous-même le premier
verset du chap. 5
de l’épître aux
Romains et le v. 9 du chap. 10 de la même épître. Alors dites-moi :
Êtes-vous sauvés ? Si vous croyez vraiment, vous pouvez sans crainte
répondre : Oui, je suis sauvé : Dieu l’a dit.
Mes chers enfants. Ce matin, avant le lever du soleil, je suis allé faire une longue promenade dans la campagne. Je puis bien vous dire que j’ai eu beaucoup de plaisir à me trouver ainsi seul au milieu des œuvres du Dieu créateur. Tout ce qu’il fait est merveilleux, et nous avons à admirer toutes ses œuvres et à lui en donner gloire. Les cieux racontent sa grandeur, et l’étendue annonce l’ouvrage de ses mains ; et il fait toutes choses pour sa gloire, car sa bonté demeure à toujours.
Je ne puis vous raconter tout ce que j’ai vu, ni vous faire part de toutes les choses qui ont rempli ma pensée. Il faudrait bien un livre entier pour le faire. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir des merveilles trop nombreuses pour pouvoir les raconter, mais les jouissances que j’ai éprouvées m’engagent à vous recommander de vous lever toujours de bon matin. C’est une chose beaucoup plus importante que vous ne le pensez.
Vous vous souvenez, sans
doute, qu’Abraham s’est levé de bon matin lorsque l’Éternel lui a dit d’aller
offrir son fils en holocauste sur la montagne de Morija. Cherchez vous-même
dans votre Bible et vous y verrez combien de fois il y est question de se lever
de bon matin. Vous y verrez aussi que le Seigneur Jésus, le divin modèle, se
levait le matin longtemps avant le jour et se retirait dans un lieu désert, et
il priait là (Marc 1
, 35). Si nous
voulons lire la Parole de Dieu avec profit pour nos âmes, il faut le faire de
bon matin ; c’est aussi le moment le plus favorable pour la prière et la
méditation. Prenez donc cette bonne habitude dès votre jeune âge et jamais vous
ne le regretterez.
Maintenant, nous voulons
continuer notre lecture du livre de la Genèse. Aujourd’hui ce sera le chapitre 23
. Vous verrez que dans ce chapitre le
Saint Esprit nous raconte l’histoire de la mort et de l’enterrement de Sara, la
femme d’Abraham. Elle a vécu cent vingt-sept ans. C’est une longue vie. Nous ne
voyons jamais maintenant des personnes qui atteignent un âge aussi avancé, mais
quoi qu’il en soit, il arrive un jour où nous devons quitter cette terre, car
il n’y a pas d’espoir pour l’homme de demeurer ici-bas. Soyez bien pénétrés de
cette pensée solennelle que, même un jeune enfant peut être appelé à mourir,
même subitement. De là l’importance qu’il y a pour chacun de nous, de savoir où
nous irons lorsque nous quitterons cette terre. Serez-vous avec le Seigneur
Jésus, ou serez-vous perdu pour l’éternité ? Celui qui croit au Seigneur
Jésus a la vie éternelle. Si son corps doit être déposé dans la poussière, son
âme est avec le Seigneur Jésus, ce qui est de beaucoup meilleur. Quant à ceux
qui sont perdus, lisez le chapitre 16
de
Luc, v. 19 à 31. Là vous serez renseignés mieux que je ne saurais le
faire : c’est affreux.
Abraham a pleuré sa femme et
a mené deuil sur elle. Quel monde que celui dans lequel nous sommes : la
mort, les larmes et le deuil ! C’est la désobéissance d’Adam qui a amené
toutes ces choses. Ainsi qu’il est écrit : Par un seul homme le péché est
entré dans le monde et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé à tous
les hommes en ce que tous ont péché (Rom. 5
,
12). Mais celui qui croit, sait qu’il ressuscitera bientôt dans un corps glorieux
semblable au corps de la gloire du Seigneur Jésus.
Abraham connaissait le Dieu
qui ressuscite les morts. Il avait montré sa foi lorsqu’il avait sacrifié son
fils sur la montagne de Morija. Il savait que lui et les siens auraient une
part dans le règne glorieux de Christ. L’Éternel lui avait promis ce bon pays
dans lequel il était et il savait que Dieu était fidèle et puissant pour
accomplir sa promesse. C’est pourquoi il achète des fils de Heth le champ et la
caverne qui s’y trouvait pour la posséder comme sépulcre assuré pour lui et les
siens. Là furent enterrés Abraham, Sara, Isaac, Rebecca, Jacob et Léa. Tous
ceux-ci auront part à la première résurrection. Je dis première, car de fait il
y en aura une seconde. Il y aura la résurrection des justes, et la résurrection
des méchants, autrement dit la résurrection de vie et la résurrection de
jugement (Jean 5
, 29). Donc tous ceux
qui ont été enterrés dans le sépulcre d’Abraham auront part à la première
résurrection, car ils ont cru Dieu et ont montré leur foi par leurs œuvres. Je
vois que je vous donne une bien grand leçon aujourd’hui. Tâchez de vous
souvenir de tout ce que je vous ai enseigné. Que Dieu vous garde, chers
enfants.
Mes chers enfants, en
commençant j’aimerais vous donner un petit conseil. Lorsque vous ouvrez votre
Bible, placez auprès de vous une feuille de papier et un crayon et, au fur et à
mesure que vous lisez, notez sur cette feuille ce qu’il vous sera donné de
comprendre dans votre lecture. Ce sera peut-être fort peu de chose, mais ainsi
vous le retiendrez mieux et le souvenir vous en restera. C’est ainsi que
procédait un vénéré serviteur de Dieu qui avait acquis une connaissance
extraordinaire des Écritures et dont les écrits ont été et sont encore en
bénédiction à bien des saints. Après cela vous pouvez consulter les ouvrages
qui vous feront mieux comprendre ce que vous avez lu. C’est le moyen de rendre
vraiment profitable votre lecture et de ne rien perdre de ce que le Seigneur
vous aura donné. Dans le livre des Proverbes, il nous est dit qu’il y a ce qui
se perd faute de règle (Chap. 13
,
23).
Maintenant, nous allons lire
le chap. 24
de la Genèse. Souvent,
j’ai été surpris de la longueur extraordinaire de ce chapitre. Il n’a pas moins
de soixante-sept versets, alors que le premier chapitre de ce livre nous
raconte la création des cieux et de la terre dans un court chapitre de trente
et un versets. Souvent, il faut fort peu de mots pour nous donner de grandes
leçons. D’autres fois Dieu se donne la peine de nous raconter une des scènes de
la vie journalière avec une quantité de détails auxquels nous n’aurions pas
pensé. Il est grand et merveilleux dans tout ce qu’il fait.
Ces détails, surtout dans le chapitre qui nous occupe, nous montrent sa tendre sollicitude envers les siens. Nous sommes précieux à son cœur et tout ce qui nous concerne l’intéresse et a pour lui de l’importance. C’est, je pense, une des grandes leçons que nous pouvons retirer de la lecture de ce chapitre.
L’Éternel aimait son fidèle serviteur Abraham, et il n’aurait pas voulu qu’une femme qui soit un sujet de souffrance dans cette pieuse maison devint la compagne de son fils Isaac. C’est pourquoi il a tout préparé en vue du mariage de ce fils bien-aimé d’Abraham, et il conduit le serviteur par le vrai chemin pour trouver Rebecca, la femme qu’il lui destinait. Il n’aurait pas voulu qu’une fille de Heth qui ne connaissait pas l’Éternel et n’était ni capable de marcher par la foi, ni d’apprécier les grandes et précieuses promesses de l’Éternel, fit son entrée dans les tentes d’Abraham. Comment les uns et les autres auraient-ils pu être heureux dans de telles conditions ? Cela aurait été impossible.
Il est de toute évidence que
ceux qui connaissent le Seigneur Jésus ne peuvent s’unir avec ceux qui ne le
connaissent pas. Comme il est écrit : on ne peut pas se mettre sous un
joug mal assorti avec des incrédules (2 Cor. 6
, 14).
Vous avez remarqué que, dans notre chapitre, nous voyons un grand nombre de personnes qui défilent pour ainsi dire devant nos yeux : Abraham, son serviteur, Isaac et d’autres. Cherchez-les vous-mêmes et notez-les sur votre papier. Il nous semble que nous les connaissons, que nous les voyons, car la description qui nous est faite d’eux est si simple et si vivante. C’est Dieu qui nous les fait connaître.
Notez, je vous prie, ce que
vous pensez de chacun d’eux et, dans notre prochaine leçon, je vous dirai de
mon côté quelques-unes des choses qui m’ont intéressé. Ainsi vous pourrez
comparer et voir jusqu’à quel point le Seigneur nous a conduits dans cette
étude dans le même courant de pensées. Je termine aujourd’hui en vous donnant
un verset qui m’a été rappelé il y a plus de quarante-cinq ans par un de mes
chers amis : c’est 1 Timothée 4
,
15.
Mes chers enfants, j’aimerais bien savoir combien d’entre vous ont pris des notes au sujet du chap. 24 du livre de la Genèse, comme je vous l’avais proposé lors de ma dernière leçon. Cela m’intéresserait de savoir aussi ce que vous avez trouvé dans ce chapitre. Ce qui me suffit est de savoir que ceux qui ont fait ce travail y ont certainement trouvé de la bénédiction pour leurs âmes, car jamais on ne s’occupe de la parole de Dieu sans en retirer un profit réel.
Un serviteur de Dieu trouvait, il y a déjà longtemps, que la Bible est comme un arbre sur lequel il y a toujours des fruits mûrs pour nourrir nos âmes. Vous ne sauriez croire combien de fois déjà j’ai lu ce précieux chapitre qui nous occupe dans ce moment.
Vous avez sans doute
remarqué que plusieurs personnages défilent pour ainsi dire devant nos yeux. Le
premier mentionné est Abraham, c’est de lui que nous nous occuperons
aujourd’hui. Vous vous souvenez que plusieurs fois déjà je vous ai parlé de
lui ; Dieu se plaît à honorer ceux qui se sont confiés en lui. Il confesse
leurs noms avec satisfaction et raconte ce qu’ils ont fait pour lui. La mémoire
du juste est en bénédiction, mais le nom des méchants tombe en pourriture.
Cherchez vous-même le verset que je viens de vous citer ; il se trouve
dans le chapitre 10
du livre des Proverbes.
Vous ne voudriez pas que lorsque vous aurez quitté cette terre votre nom soit
un objet de répulsion ou de mépris.
Abraham, nous est-il dit, était vieux, avancé en âge. Pendant une longue vie, il a été fidèle et a gardé toujours la foi qui l’a caractérisé dès que Dieu l’a appelé. Il ne suffit pas de bien commencer, mais aussi, il faut aller jusqu’au bout de la course, ne pas se laisser décourager par les difficultés, ou arrêter par les peines et les souffrances du chemin.
Autre chose : l’Éternel l’avait béni en toutes choses. Dieu est bon envers les siens et ceux qui se confient en lui ne manquent d’aucun bien. Il y avait une différence entre les bénédictions qu’Abraham possédait et celles que le Seigneur donne aux siens maintenant. Les biens d’Abraham étaient matériels et pour la terre. C’étaient des troupeaux, des serviteurs, des servantes, et d’autres choses semblables. Les nôtres sont spirituels et dans les cieux. Ils sont infiniment supérieurs à tout ce que possédait Abraham. Lui, il jouissait de ce que l’Éternel lui avait donné et ne désirait rien d’autre pour lui-même et pour son fils. Aussi il ne voulait à aucun prix que son fils retournât dans le pays duquel il était sorti. Les biens du pays de Canaan à ses yeux étaient mille fois plus précieux que ceux qu’il avait laissés à Ur des Chaldéens. Si vous avez des parents qui connaissent le Seigneur, vous ne pouvez rien désirer de meilleur pour vous-même. Souvent, nous voyons des enfants qui désirent une position plus élevée que celle de leurs parents : une autre profession, une position plus aisée, peut-être plus brillante aux yeux des hommes. Pauvres insensés que ces jeunes gens ! N’avez-vous pas entendu chaque jour vos parents rendre grâces au Seigneur pour les choses qu’ils ont reçues de lui. Vous ne voudriez pas mépriser ces choses pour lesquelles ils rendaient grâces avec des cœurs pleins de reconnaissance. Évidemment, vos parents ont eu des peines et des difficultés, et des moments où leur foi a été soumise à de rudes épreuves, mais le Dieu fidèle le permettait pour leur profit. Ces épreuves de la foi sont nécessaires. Malgré ces épreuves vos parents étaient reconnaissants. Ne le seriez-vous pas si ce même Dieu et bon Père vous donnait la même part qu’à eux ? L’ambition et la convoitise font beaucoup de mal. Demandez au Seigneur qu’il vous garde de ce piège que l’ennemi tend souvent sur le chemin des jeunes. La piété et le contentement sont un grand gain. Soyez bien assurés que ce qui brille dans le monde ne donne pas le bonheur. Voudriez-vous une grande place dans un monde où votre Seigneur n’a trouvé qu’une crèche et une croix ?
Que Dieu vous garde du mal, chers enfants.
Mes chers enfants. La parole
de Dieu est infinie et tant que nous serons sur la terre nous n’en connaîtrons
que les bords. Par exemple, nous pourrions méditer longtemps sur ce qui nous
est dit d’Abraham dans ce chapitre 24
de
la Genèse dont nous nous sommes occupés déjà plusieurs fois, de sorte
qu’aujourd’hui encore je veux vous parler de ce qui nous est dit de lui par la
bouche de son serviteur.
Il raconte dans la maison de
Béthuel que son maître Abraham lui avait dit : « L’Éternel devant qui
je marche enverra son ange avec toi et fera prospérer ton voyage ».
Avez-vous pensé à ce que veulent dire ces mots marcher devant Dieu
? Vous vous souvenez qu’il nous est dit
d’Enoch qu’il marcha avec Dieu.
Si
vous ouvrez votre Bible au chap. 17
du
premier livre des Rois vous y verrez qu’Élie dit à Achab :
« L’Éternel devant qui je me tiens
est vivant qu’il
n’y aura ces années-ci, ni rosée, ni pluie, sinon à ma parole ! »
Vous remarquez la différence qui se trouve dans ces trois expressions. Abraham avait marché devant Dieu, ce qui revient à dire que toute sa vie était entièrement manifestée à Dieu, qu’il n’y avait rien de caché. Si quelqu’un marche devant nous, ses faits et gestes nécessairement nous sont connus. La vie d’Abraham était pour ainsi dire comme un livre ouvert devant Dieu ; il n’y avait rien de caché ni de ténébreux. Il parlait à l’Éternel de tout ce qu’il faisait et de tout ce qui le concernait. Nécessairement, il lui avait parlé du mariage de son fils Isaac et il savait que l’Éternel conduirait dans son choix le serviteur qu’il envoyait. Il ne dit pas : J’espère, mais : Il enverra son ange avec toi et il fera prospérer ton voyage.
Jacob, à la fin de sa vie
(Genèse 48
, 15) peut dire que ses
pères Abraham et Isaac avaient marché devant l’Éternel, mais il ne peut pas
dire qu’il en fait autant, bien s’en faut. L’Éternel avait été fidèle, mais son
pauvre serviteur ne l’avait guère été. Aussi sa vie presque tout entière
s’était écoulée étant sous la discipline de l’Éternel. Bien des souffrances
avaient été sa part à cause de sa propre volonté qui était toujours en activité
et à cause des moyens détournés qu’il employait pour arriver à ses fins. Prenez
donc note, je vous prie, des enseignements que vous recevez par ce moyen, et,
dès votre jeune âge, prenez la bonne habitude de ne rien faire sans Dieu.
Chaque matin, demandez-lui de vous garder et de vous conduire. Chaque soir,
mettez-vous à genoux et rendez-lui compte de tout ce que vous avez dit et fait.
Surtout, ne négligez jamais de lui confesser vos fautes, et rendez-lui grâce
pour tous les bienfaits qu’il a répandus sur vous pendant la journée. C’est
ainsi que vous marcherez devant Dieu.
Élie, lui, se tenait devant Dieu.
Étant ainsi sans
cesse dans cette solennelle présence, il était initié aux pensées de Dieu.
C’est en vous tenant sans cesse devant un maître que vous apprenez de lui. De
la même manière lorsqu’un enfant se tient continuellement devant son père, dans
sa compagnie habituelle, il connaîtra de ce père bien des choses qu’ignorera un
enfant qui préfère sans cesse aller jouer avec des camarades. Dans le cas qui
nous occupe, Élie avait ainsi appris ce que l’Éternel allait faire à l’égard de
son peuple Israël. Il savait que sa main allait le frapper à cause de ses
fautes, et de quelle manière il voulait le faire. C’est aussi dans la présence
de l’Éternel qu’il avait acquis le courage nécessaire pour rendre un fidèle
témoignage devant l’impie roi Achab. Sans aucune crainte, il se présente devant
lui et lui dit ce qui allait arriver.
Enfin, Énoch marchait avec Dieu.
Lorsque vous faites
une promenade avec quelqu’un que vous aimez, vous marchez avec cette personne.
Ce sont d’heureux moments. En marchant ainsi ensemble, vous êtes occupés et
vous jouissez des mêmes choses. C’est ce que nous pouvons appeler une heureuse
communion. Énoch était occupé des choses dont Dieu lui-même était occupé ;
ses pensées étaient les siennes. Tout en étant encore sur la terre, il était un
homme céleste. Il vivait pour ainsi dire dans les cieux. Aussi il n’y a rien de
surprenant que Dieu l’ait ravi de ce monde, comme nous l’avons déjà vu lorsque
nous nous sommes occupés de lui il y a quelque temps. Vous retiendrez bien ces
trois choses dans votre cœur. Que Dieu vous accorde la grâce de les mettre en
pratique dès votre jeune âge. En agissant ainsi, vous pouvez être assurés que
vous serez heureux sur la terre. Cela ne vous empêchera pas d’avoir des
épreuves, mais rien ne pourra vous ravir votre bonheur.
Mes chers enfants. Après
nous être occupés d’Abraham, nous allons nous entretenir aujourd’hui de son
serviteur. C’est lui qui occupe la plus grande place dans le récit que nous
considérons dans la Genèse, chapitre 24
.
Ce fut un fidèle serviteur. Si nous désirons nous-mêmes servir fidèlement le
Seigneur, nous apprendrons bien des choses en considérant sa manière d’être et
de faire.
Vous savez qu’en 1
Thessaloniciens 1
il nous est dit que
nous avons été convertis des idoles vers Dieu pour servir le Dieu vivant et
vrai et pour attendre des cieux son Fils, Jésus, qui nous délivre de la colère
qui vient. Si vous savez que le Seigneur Jésus est votre Sauveur et qu’il est
mort pour vous sur la croix, vous pouvez attendre chaque jour sa venue et même
dire : Seigneur Jésus, viens. Croyez bien qu’il ne trompera pas celui qui
du fond de son cœur lui dit : Viens
et soyez bien assurés qu’il vous prendra quand il viendra sur les nuées du
ciel.
En attendant cet heureux moment, vous avez à le servir, chaque jour. Servir, c’est là le précieux privilège de tous ceux qui l’attendent. Le serviteur d’Abraham est placé devant nos yeux comme un bel exemple à suivre.
Une première chose que
j’aimerais vous faire remarquer c’est que le nom de ce serviteur ne nous est
pas donné. Nous pouvons penser que c’était Éliézer de Damas dont parle Abraham
(Genèse 15
, 2), mais la chose ne nous
est pas dite. Lorsqu’il arrive chez Béthuel, il ne dit pas : Je suis tel
et tel. Non, il revendique un seul titre pour lui-même : Je suis serviteur
d’Abraham. Lui n’était rien à ses propres yeux, son seigneur était tout pour
lui. Nous avons là une grande leçon à retenir si nous voulons servir fidèlement
le Seigneur. Il est de toute importance que nous ne soyons rien à nos yeux, et
que le Seigneur soit tout, que tout se fasse pour sa gloire ; pas d’autres
motifs, pas d’autre but que Lui. Sitôt qu’un serviteur a quelque importance à
ses propres yeux, il ne peut être qu’un mauvais serviteur ou un serviteur
nuisible. Autre chose : le serviteur d’Abraham était un serviteur
obéissant. Son maître lui avait dit d’aller, il va. Pourtant, il était âgé et
son maître le chargeait d’une mission pénible et difficile. S’il avait voulu
raisonner, il aurait pu dire à Abraham : Tu sais que je suis âgé ; tu
as d’autres serviteurs plus jeunes et plus forts que moi, ils seront plus
capables de supporter les fatigues du long voyage que tu me proposes.
Rien de cela. Il fait ses préparatifs et il se met en route.
Souvent nous aimerions faire des choses que le Seigneur ne nous a pas commandées et ne pas faire les petites choses qu’il place devant nous chaque jour. Apprenez la grande leçon de l’obéissance en tout temps. Premièrement envers vos parents et, si vous êtes fidèles, le Seigneur pourra vous confier d’autres services plus importants. Nous avons toujours à commencer dans de petites choses. Un de mes amis me racontait autrefois qu’il avait une jeune servante fidèle qui aimait le Seigneur. Or, un jour il la trouva qui balayait la chambre en ayant les yeux pleins de larmes. « Qu’avez-vous donc ? » questionna-t-il. « Je suis si heureuse de balayer cette chambre pour le Seigneur », fut sa réponse. C’était des larmes de joie qui remplissaient ses yeux. Cette chère jeune fille avait bien compris la leçon que je vous donne dans ce moment. Elle n’était à ses yeux qu’une pauvre servante, mais ce qu’elle faisait, même l’humble service qui lui était confié, elle le faisait pour son Seigneur, par amour pour lui, et cela lui suffisait. Puissiez-vous, chers enfants, être fidèles comme cette jeune fille. Nous reparlerons encore une autre fois du serviteur d’Abraham.
Mes chers enfants, vous vous souvenez de ce que je vous ai dit du serviteur d’Abraham. Aujourd’hui je veux vous faire remarquer d’autres choses qui le concernaient. Puissions-nous, vous et moi, en faire notre profit et, par ce moyen, apprendre à être de plus fidèles serviteurs du grand Roi des rois.
Vous avez sans doute remarqué que le serviteur d’Abraham était un homme de prières. Arrivé au lieu où son seigneur l’envoyait, il a fait reposer ses chameaux et il se met à prier. Avant d’agir, il s’adresse à celui qui seul pouvait faire prospérer son voyage. Chers enfants, souvenez-vous que vous avez à prier en tout temps et pour toutes choses. Si pour une chose ou pour une autre, vous sentez que vous ne pouvez pas prier, ne faites pas cette chose. Elle est mauvaise. Il n’est pas toujours possible de se mettre à genoux, pour prier, mais toujours, où que nous soyons, nous pouvons élever nos cœurs vers le Seigneur. Il nous est dit, au v. 45, qu’il priait dans son cœur. Nous pouvons le faire nous aussi en tout temps, même au milieu de nos occupations, de nos allées et de nos venues. Le grand Dieu des cieux et de la terre connaît les pensées les plus secrètes de nos cœurs et veut bien nous répondre lorsque dans un danger, dans une tentation, nous lui disons : garde-moi, conduis-moi. Un soupir même qui monte vers lui est entendu. Il est évident que, lorsque la chose est possible, nous avons à nous retirer dans notre chambre, à nous mettre à genoux et à répandre nos âmes devant Lui.
Voyez aussi comment la
prière du fidèle serviteur d’Abraham a été exaucée : Avant même qu’il eût
achevé de parler, que voici arriva celle qui était la réponse même à sa prière.
Cela nous fait penser à ce qui nous est dit dans le prophète Ésaïe :
« Avant qu’ils crient, je répondrai, et pendant qu’ils parlent,
j’exaucerai ». (Chap. 65
, 24).
Il se peut que Dieu ne
réponde pas immédiatement, il lui arrive même souvent de faire attendre sa
réponse, mais jamais nous ne devons douter de sa fidélité. Il est dit, à propos
de la prière, de ne douter nullement, car celui qui doute est semblable au flot
de la mer, agité par le vent et jeté çà et là ; or que cet homme ne pense
pas qu’il recevra quoi que ce soit du Seigneur (Jacques 1
, 6-8). Vous remarquez aussi combien la
prière de ce fidèle serviteur est simple et précise. Il dit à Dieu en toute liberté
et toute simplicité ce qu’il fait et ce qu’il désire. Pas de grands mots, pas
de phrases bien arrangées, mais le simple exposé de ses désirs.
Il est important, lorsque nous nous adressons à Dieu, d’user de peu de paroles. Vous sauriez bien, si vous vous adressiez à un grand personnage, être respectueux et vous ne diriez devant lui que ce qui est absolument nécessaire. À combien plus forte raison devez-vous le faire lorsque vous vous adressez au grand Dieu des cieux et de la terre. Présentez-lui donc vos prières simplement et en toute humilité et révérence. Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles.
Pour résumer, si vous désirez servir le Seigneur d’une manière qui lui soit agréable, priez beaucoup, faites-le en peu de mots d’une manière simple, claire et précise. Ne mettez jamais en doute la fidélité de Dieu à répondre à vos prières, même s’il faut attendre la réponse ou si cette réponse est toute différente de ce que vous aviez pensé. Il nous aime et il est plus sage que nous.
Mes chers enfants. Aujourd’hui c’est spécialement aux petites filles que je désire m’adresser en vous parlant de Rebecca. Il est évident que les petits garçons peuvent écouter. Ils y trouveront, eux aussi, de l’instruction pour ce qui les concerne.
Vous remarquez que dans le
chap. 24
de la Genèse que nous
étudions depuis quelques temps, Rebecca occupe une grande place. Elle descend à
la fontaine et là elle trouve un étranger qu’elle ne connaissait pas. Il lui
demande de l’eau. Vite elle abaisse sa cruche de dessus son épaule pour lui
donner à boire, et non seulement cela, mais aussi elle lui offre volontairement
de lui abreuver ses chameaux.
Souvent les enfants sont peu serviables, manquent de dévouement et aiment à s’épargner de la peine. Rebecca aurait pu dire : Cet étranger est bien hardi en me demandant ainsi de l’eau. Elle aurait aussi pu dire, après lui en avoir donné : J’ai bien fait mon devoir envers lui. Rien de tout cela, elle aime à servir et elle se dépense sans compter pour les autres, même pour les inconnus.
Chères jeunes amies, souvenez-vous qu’un esprit de dévouement est un des plus beaux ornements d’une jeune fille. L’égoïsme et la recherche de soi-même ne conviennent nullement à celles qui aiment le Seigneur ; lui qui a été le serviteur parfait, obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix, Lui qui, par amour pour nous, a sacrifié même sa propre vie. Ne craignez jamais de rendre un petit service lorsque la chose vous est possible, même si ce service vous coûtait quelque peine ou quelque renoncement.
Rebecca a été richement récompensée de ce qu’elle a fait pour cet étranger qu’elle ne connaissait pas. Non seulement, elle a reçu les bracelets et l’anneau, mais aussi elle a eu l’honneur d’entrer dans la famille d’un grand serviteur de Dieu, Abraham lui-même.
Croyez-moi l’égoïsme et la recherche de soi-même ont souvent fait beaucoup de mal à un grand nombre d’enfants.
Une autre chose qui nous est
rapportée de Rebecca c’est sa décision. Une fois que la volonté de Dieu à son
égard a été manifestée, sans hésiter elle a dit : J’irai
. Voici deux petits mots qui ont une grande valeur aux yeux
de Dieu. Avant d’agir, dans une chose ou dans une autre, attendez de savoir
quelle est la volonté de Dieu dans cette circonstance. Lorsque cette volonté
vous est connue, n’hésitez pas, obéissez quoi qu’il puisse vous en coûter.
Dieu dans sa Parole nous donne des enseignements au sujet de toutes choses. Si quelquefois vous ne savez que faire, cherchez dans votre Bible avec prières ce qu’il dit au sujet des choses qui vous concernent, et obéissez à cette Parole sans que rien ne vous arrête.
Rebecca, après avoir dit : J’irai, est partie dès le lendemain, quittant ainsi son père, sa mère, son frère et le pays de sa naissance : elle a fait comme Abraham autrefois.
Enfin, une troisième chose que j’aimerais vous faire remarquer, c’est son humilité. Il nous est dit que Rebecca était très belle. La beauté est une chose que les petites filles envient souvent. Souvenez-vous que c’est Dieu lui-même qui vous a formées et que dans sa sagesse il vous a donné le visage qu’il a voulu ; il l’a fait comme il l’a trouvé bien. Si donc il vous semble que vous êtes moins favorisées sous ce rapport que quelques-unes de vos camarades, n’en soyez nullement jalouses. Si c’est le contraire, ne vous en enorgueillissez pas. Souvenez-vous que Dieu résiste aux orgueilleux et qu’il donne la grâce aux humbles. Or la grâce de Dieu est tout ce que nous pouvons désirer de plus précieux.
Nous venons de dire que
Rebecca était très belle ; loin d’en tirer vanité, elle se couvre d’un
voile lorsqu’elle rencontre Isaac. Elle cache sa propre beauté aux yeux des
autres. N’oubliez jamais la belle leçon d’humilité qu’elle vous donne en
agissant ainsi. Souvenez-vous de ce qui nous est dit de la femme vertueuse dans
le chap. 31
, 30 du livre des
Proverbes. « La grâce est trompeuse et la beauté est vanité ; la
femme qui craint l’Éternel, c’est elle qui sera louée ». J’aime à penser
que vous n’oublierez jamais les trois grandes leçons que vous donne Rebecca.
Mes chers enfants. Je vois
que ce chap. 24
du livre de la Genèse
est comme une mine inépuisable. Il contient tant de choses précieuses ! Il
me souvient d’un temps où ce chapitre m’était presque entièrement fermé. Ce
n’est qu’après l’avoir lu bien des fois qu’il s’est ouvert et que j’ai pu
connaître un peu les richesses qu’il contient. Si parfois une page de la parole
vous paraît obscure, ne vous découragez pas, relisez-la souvent, pensez-y,
méditez-la. C’est là le secret pour faire des progrès dans la connaissance des
choses que l’œil n’a pas vues, que l’oreille n’a pas entendues et qui ne sont
pas montées au cœur de l’homme, mais que Dieu a préparées pour ceux qui
l’aiment. Souvenez-vous de ce qui est écrit dans 2 Tim. 2
, 7 : « Considère ce que je dis ; car le Seigneur
te donnera de l’intelligence en toutes choses ».
Ceci dit, nous allons nous occuper du frère de Rebecca. Il se nommait Laban. Lorsqu’il vit l’anneau et les bracelets qui étaient aux mains de sa sœur, il vint vers le serviteur d’Abraham et lui dit : « Entre, béni de l’Éternel, pourquoi te tiens-tu dehors ? car j’ai préparé la maison, et de la place pour les chameaux ».
Vite il a su apprécier la valeur des bijoux qui avaient été donnés à sa sœur. Un seul coup d’œil l’avait renseigné. Avec un étranger, possédant de telles richesses et donnant de tels bijoux en échange d’un peu d’eau, il n’aurait certainement rien à perdre en le recevant sous son toit.
Laban estimait les biens périssables, il pensait que ces choses étaient vraiment la bénédiction de l’Éternel. Il oubliait que les biens éternels ont seuls de la valeur. Les choses visibles avaient plus de prix pour son cœur que les invisibles, qui, semble-t-il, ne l’occupaient guère.
Plus tard on trouve chez lui
une âpreté au gain digne d’un homme qui ne connaît pas le Seigneur. Pendant
vingt ans il rivalise de ruse et de tromperies avec son propre neveu Jacob pour
avoir des troupeaux. Ses propres filles disent de lui : « Avons-nous
encore une portion et un héritage dans la maison de notre père ?
N’avons-nous pas été réputées par lui des étrangères ? car il nous a
vendues, et a même toujours mangé notre argent ». Lisez à ce sujet ce qui
est dit de cet homme dans les chap. 29
et
31
de la Genèse. Vous remarquez aussi
que dans la maison de Béthuel c’est Laban qui dirige et qui commande tout comme
s’il avait été le chef de la maison. Au verset 32 c’est lui qui dit au
serviteur d’Abraham : « Parle ». Pourtant, c’était à Béthuel de
prendre la parole. Au verset 50 c’est Laban et Béthuel qui lui répondent au
lieu que ce soit Béthuel, car Rebecca était sa fille.
Il arrive quelquefois dans
certaines maisons que les fils, une fois qu’ils deviennent grands, prennent
insensiblement l’autorité et la direction dans la maison paternelle ; cela
amène toujours tôt ou tard des choses fâcheuses. Je pourrais vous citer de bien
tristes exemples que j’ai vus de mes propres yeux, mais cela nous porterait
trop loin pour aujourd’hui. On ne peut pas renverser impunément les choses que
Dieu a établies : c’est le père qui a reçu l’autorité et les fils doivent
lui être soumis et l’honorer. Ainsi les fils seront à la place que Dieu leur a
départie et ils pourront profiter des enseignements et de l’expérience acquise
par leur père. « Honore ton père et ta mère. C’est là le premier
commandement avec promesse, afin que tu prospères et que tu vives longtemps sur
la terre » (Éph. 6
, 1, 2).
Laban semblait avoir oublié
ces choses. De fait, il a été un mauvais fils, un mauvais père et un mauvais
maître. Il a été dur envers les siens et envers ses serviteurs. L’amour des
richesses a étouffé en lui tout bon sentiment. Avec cela, nous trouvons encore
des idoles dans sa maison. (Gen. 31
,
19).
Que Dieu nous garde de lui ressembler. Chers enfants, prenez bien garde à tous les enseignements que Dieu nous donne dans sa bonne Parole. En le faisant nous connaîtrons ce qui convient à sa gloire.
Mes chers enfants, vous vous souvenez sans doute de ce que je vous ai dit de Laban lors de notre dernière leçon. Cet homme peu intéressant connaissait l’Éternel, mais la connaissance qu’il avait de lui n’avait guère d’influence sur sa vie de chaque jour.
Nous voulons nous occuper
aujourd’hui d’Isaac, le fils bien-aimé d’Abraham dont je vous ai déjà parlé
autrefois lorsque son père est allé l’offrir en holocauste sur la montagne de
Morija. Il nous est dit dans notre chapitre qu’il venait d’arriver du puits de
Lakhaï-Roï. Vous allez dire : Voici un drôle de nom. En effet, vous savez
que les langues différent beaucoup les unes des autres. Ces deux mots veulent
dire : Le Vivant qui se révèle. Savez-vous quel est ce Vivant qui se
révèle et qui désaltère nos âmes ? Lisez, je vous prie, à ce sujet dans
l’évangile de Jean au chap. 4
, le v.
14 et au chap. 7
les v. 37 à 39. Vous
comprendrez ainsi facilement de quoi il est question et que ce puits est une
image de Christ, lui le Vivant. Lorsque nous nous approchons de lui, nous
sommes toujours désaltérés dans nos âmes. Il est lui-même la source des eaux
vives, ou si vous préférez des eaux qui donnent la vie. Vous connaissez sans
doute le beau cantique :
Source de lumière et de vie,
Source de grâce pour la foi,
Repos, bonheur, paix infinie,
Nous les avons trouvés en toi.
Source d’amour, toujours nouvelle,
Qui jaillis pour nous du saint Lieu ;
De ta plénitude éternelle,
Tu nous remplis, source de Dieu !
Heureux celui qui près du fleuve,
Arbre vivant par Toi planté,
Prend racine et croit et s’abreuve
De ses eaux, dans l’éternité !
Il porte son fruit et prospère,
Sa vigueur croît de jour en jour !
Heureux celui qui, sur la terre,
Boit à la source de l’amour !
La première fois qu’il est question de ce puits, c’est lorsque Agar, la servante égyptienne, errait dans un désert. L’ange de l’Éternel la trouva près de cette fontaine. L’ange de l’Éternel, dans l’Ancien Testament, est toujours une manifestation du Seigneur Jésus avant sa venue dans le monde, comme vous avez appris à le connaître dans les évangiles.
Là l’ange de l’Éternel dit à Agar : « D’où viens-tu, et où vas-tu ? » Vous êtes-vous posé une fois dans votre vie ces deux questions ? D’où viens-tu ? Où allez-vous ? Il y a le ciel et l’enfer. Dans lequel de ces deux endroits allez-vous ? N’avez-vous jamais désobéi à vos parents ? N’êtes-vous jamais allés là où vous ne deviez pas aller ? Ne faites pas comme une jeune personne à laquelle j’avais parlé de son âme et qui a dit après mon départ : « Il devrait bien me laisser tranquille ». Pauvre malheureuse ! quelques années plus tard, voyant qu’elle allait mourir, elle a dit : « Lequel des deux va m’emporter ? » Ces deux, je n’ai presque pas besoin de le dire, étaient l’un le Sauveur, l’autre le diable. Elle ne savait donc pas où elle allait : terrible condition pour une âme en présence de l’éternité.
Agar avait donc trouvé près du puits de Lakhaï-Roï un Dieu Sauveur qui s’était révélé à elle et son âme avait été délivrée. Isaac connaissait le puits, il y allait et il méditait après s’être désaltéré de ses eaux rafraîchissantes.
Maintenant il n’est pas
nécessaire de faire un long voyage dans le désert pour trouver le Seigneur
Jésus. Il se révèle à nous dans sa parole. Lorsque vous la lisez, vous êtes
comme auprès du puits. Vous pouvez méditer les grandes choses contenues dans ce
saint livre. En le faisant, votre âme est désaltérée. Si vous lisiez au chap. 25
, 11 vous verriez que Isaac, après la
mort de son père, est allé habiter près du puits. C’est là qu’il se tenait
habituellement. Heureux ceux qui savent toujours se tenir près du Seigneur
Jésus. J’espère que vous avez compris la leçon un peu difficile à expliquer du
puits de Lakhaï-Roï.
Mes chers enfants, aujourd’hui, nous terminerons l’histoire d’Abraham en vous racontant sa mort et son enterrement. Il a vécu cent soixante-quinze ans. C’est une longue vie. Il était âgé de soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Charan. Il a donc vécu exactement cent ans après avoir tout quitté pour obéir à l’Éternel. Pendant ce long temps il a pu montrer par sa manière de faire que les promesses de l’Éternel valaient mieux pour lui que tout ce qu’il avait abandonné.
Il est dit dans l’épître aux Hébreux que, s’il s’était souvenu du pays d’où il était sorti, il aurait eu du temps pour y retourner. Pendant tant d’années, il ne lui est pas venu à la pensée de retourner à Ur des Chaldéens.
Pourtant, c’était une grande cité dans laquelle il y avait bien des choses propres à attirer le cœur d’un homme. Depuis quelques années on pratique sur l’emplacement de cette cité des fouilles qui mettent à jour bien des choses intéressantes. Je ne puis pas vous raconter ces choses maintenant, désirant vous occuper d’Abraham et non du pays qu’il a quitté.
Pour Abraham, une tente et des troupeaux, les promesses de l’Éternel, et un autel pour adorer valaient mieux que toutes les beautés de la grande ville qu’il avait abandonnée. En agissant ainsi, il montrait sa foi par ses œuvres. Il voyait ce qui est invisible et il contemplait déjà les glorieuses réalités de la cité céleste de laquelle Dieu est l’architecte et le Créateur. C’est la seule cité qui subsistera éternellement. Depuis longtemps Ur des Chaldéens n’est plus qu’un monceau de ruines que l’on fouille avec curiosité. Si Abraham s’était attaché à ces choses, que lui resterait-il ? Rien. Et avec cela il aurait fait la perte de son âme, tandis que maintenant, il est présent avec son Sauveur et bientôt il va entrer glorieux dans la cité céleste. Les portes vont s’ouvrir devant lui et, avec tous ceux qui ont cru, nous pourrons chanter : Là, j’entrerai sauvé par grâce.
Abraham, donc, après avoir attendu pendant cent ans, est mort sans avoir rien obtenu. Croyez-vous qu’il ait perdu quelque chose d’avoir attendu si longtemps ? Non, le Dieu fidèle lui donnera infiniment plus qu’il n’aura jamais osé espérer. Il était rassasié de jours, nous est-il dit. Il ne désirait plus rien sur la terre. Heureux départ ! Il fait contraste avec celui de pauvres malheureux qui disent qu’ils ne veulent pas mourir, qu’ils ne veulent pas mourir ! … La mort impitoyable les emporte : ils auraient dû profiter du temps que Dieu leur avait donné.
Isaac et Ismaël, les fils d’Abraham, l’ensevelirent dans la caverne de Macpéla, dont je vous ai déjà parlé autrefois. Vous remarquez la simplicité de cet enterrement. Devant le sépulcre de la foi, de vaines cérémonies, de longs discours pour raconter tout ce qu’Abraham avait fait, n’auraient pas été à leur place. La vie du patriarche avait suffisamment parlé, il n’y avait rien à ajouter. Dans cet enterrement tout s’est passé comme il convenait chez des personnes qui ont leur part en dehors des choses d’un monde qui passe. Que des hommes pécheurs qui ne connaissent pas Dieu, ni sa grâce, fassent de longs discours devant la fosse d’un de leurs semblables, qu’ils fassent de somptueux tombeaux qui cachent l’affreuse réalité de la mort, cela ne convenait pas pour l’homme de foi qui s’appelait Abraham.
Cet ensevelissement m’a souvent fait penser à l’enterrement du seul Juste, le Seigneur Jésus, le Prince de la vie. Il nous est dit que Nicodème et Joseph d’Arimathée déposèrent son corps dans un sépulcre neuf, dans lequel personne n’avait jamais été déposé. Les deux fils d’Abraham enterrèrent le père des croyants. Deux disciples ont enterré le Seigneur de gloire.
Que ces choses sont belles dans leur simplicité !
Enfants, aimez les choses simples, ce sont celles qui sont grandes et belles aux yeux de Dieu.
Mes chers enfants, nous
voici de nouveau à la fin d’une année. Comme le temps passe ! Lorsque nous
sommes jeunes comme vous, il semble que nous avons un grand avenir devant nous. Mais lorsque nous
arrivons aux limites de la vie, nous pouvons dire comme un vieillard qui avait
près de quatre-vingt-dix ans : La vie, ce n’est rien ! Le psalmiste,
bien mieux encore, disait : « Tu m’as donné des jours comme la
largeur d’une main, et ma durée est comme un rien devant toi » (Ps. 39
, 5).
Vous vous souvenez que lors de notre dernier entretien, nous avons parlé de la mort d’Abraham. Vous vous êtes peut-être demandés ce que fit Isaac après la mort de son père ? Il avait vu ce que son père avait fait et entendu ce qu’il lui avait enseigné. En fils obéissant et soumis il était resté dans le pays de la promesse auprès de son père. Une fois qu’il a été seul et libre de tous ses mouvements, il aurait pu dire : Certainement mon père s’est trompé. Voici, il est resté dans l’attente dans ce pays et l’Éternel ne lui a rien donné. Le voici mort et il n’a rien possédé de ce pays promis. Il aurait pu dire aussi : l’Éternel n’a pas accompli sa promesse, je vais retourner à Ur des Chaldéens. Pourquoi donc rester ici comme un étranger lorsque je pouvais être un citoyen honoré de cette grande ville ? Là je retrouverai les choses que mon père y a laissées et dans lesquelles mes ancêtres ont cherché leur plaisir autrefois.
Rien de tout cela. Isaac reste dans le pays de la promesse. Il y reste étranger comme son père. En agissant ainsi, il montre qu’il possédait la même foi que celui-ci et que les promesses de l’Éternel ont aussi du prix pour son cœur, et qu’il est lui aussi disposé à attendre aussi longtemps que son Dieu le trouvera bon.
C’est un bel exemple de foi
de la part d’un homme qui a cru Dieu. Nous comprenons que Dieu se plaît à
honorer de tels hommes ; c’est pourquoi il a fait inscrire son nom dans la
galerie des grands hommes de foi. Hébreux 11
,
où il est mentionné deux fois : v. 9 et 20.
Chers enfants, le plus grand
nombre d’entre vous ont des parents qui croient au Seigneur Jésus et qui vous
parlent de lui. Possédez-vous la même foi que vos parents, et avez-vous la même
espérance qu’eux ? Pour en avoir la certitude, rien n’est plus simple. Au
chap. 10
de l’épître aux Romains,
v.17, il nous est dit que la foi est de ce qu’on entend et de ce qu’on entend
par la parole de Dieu. Croyez simplement ce que Dieu dit. Il nous rend
témoignage qu’il n’y a pas de justes, pas même un seul (Rom. 3
, 10). Admettez-vous cela ? Il
nous dit aussi que son Fils unique et bien-aimé est mort pour nos fautes et
ressuscité pour notre justification (chap. 4
,
25). En d’autres termes, il a été puni à notre place. Croyez-vous ces
choses ? Enfin, le Seigneur est monté au ciel pour nous y préparer une
place et il va revenir chercher ceux qui l’attendent. L’attendez-vous ?
Voici l’année qui va se terminer. C’est peut-être la dernière avant la venue de notre Sauveur. Il vient bientôt. Puissiez-vous tous ensemble dire : Viens Seigneur Jésus. C’est là le plus ardent désir de votre vieux grand-père pour chacun de vous et le vœu qu’il peut vous adresser en cette fin d’année.
Bonne Nouvelle 1936
Mes chers enfants. Nous voici au commencement d’une nouvelle année, la dernière peut-être avant que le Seigneur Jésus vienne chercher ceux qui l’attendent. Il vient promptement, et tout dans le monde nous parle de sa prochaine venue. J’aime à penser que tous les petits lecteurs de la « Bonne Nouvelle » attendent ce précieux Sauveur, et se réjouissent à la pensée de le voir. Je me souviens d’un temps, bien éloigné déjà, où, pour la première fois, j’ai dit : Viens, Seigneur Jésus ! - Depuis lors, jamais je n’ai douté de sa fidélité concernant l’accomplissement de sa promesse, et je sais qu’il viendra dans peu de temps, car il l’a dit. Attendez-le chaque jour, et certainement vous ne serez pas confus.
Si le Seigneur le permet,
nous reviendrons au mois de février à l’histoire d’Isaac que nous avons déjà
commencée l’année dernière. Pour aujourd’hui, je veux vous parler de la
naissance du Sauveur telle qu’elle nous est racontée dans les premiers versets
du chapitre 2
de l’évangile de Luc.
Ce Sauveur précieux est venu
dans le monde comme un petit enfant, né dans la pauvreté, un enfant qui a été
emmailloté et couché dans une crèche, lui, le Roi de gloire. Il n’y avait pas
de place pour lui dans l’hôtellerie. Aimez-vous ce Sauveur ? Puisqu’il n’a
pas trouvé de place dans l’hôtellerie, ne trouvera-t-il pas au moins une place
dans votre cœur ? N’est-il pas digne de posséder le cœur de votre jeune
âge puisqu’il est venu sur cette pauvre terre pour y souffrir et y mourir pour
vous ? Pour pouvoir s’attacher à lui, il faut premièrement faire comme les
bergers, croire les choses qui nous sont dites de lui. Vous remarquez que dans
le cœur de ces humbles bergers il n’y a pas l’ombre d’un doute concernant les
choses qui avaient été annoncées par les anges. Ils n’ont pas dit :
« Allons pour voir si les choses sont bien ainsi ». Mais : Allons et voyons.
Ils savaient qu’en
allant ils verraient, puisque les anges le leur avaient assuré. Il faut aussi,
comme Marie, repasser ces choses dans nos cœurs et même faire comme le
psalmiste qui disait : « Je médite de toi durant les veilles de la
nuit » (Ps. 63
, 6).
À quoi pensez-vous le matin en vous éveillant ? Vous souvenez-vous que dans cette journée qui commence, le Seigneur peut venir chercher les siens et êtes-vous prêts pour ce moment solennel ? Recherchez-vous les choses de ce monde ? Y avez-vous vos pensées ? Si ces choses remplissent votre cœur, soyez bien assurés qu’elles ne vous apporteront qu’amertume et déception, car ici-bas, tout est ainsi. Par contre, si vous cherchez le Seigneur de tout votre cœur, vous serez bienheureux. Il est le grand sujet de joie qui a été annoncé par les anges aux bergers.
Les saints de l’Ancien
Testament attendaient le Seigneur. Le psalmiste disait : « Mon âme
attend le Seigneur, plus que les sentinelles n’attendent le matin, que les
sentinelles n’attendent le matin » (Ps. 130
, 6). Leur attente a été longue, mais elle a eu sa fin. Rien ne
faisait prévoir cette venue pour cette nuit-là plutôt qu’une autre. Les
bergers, comme de coutume, ont fait sortir leurs troupeaux. Ils auraient pu
dire : Voici, nous avons devant nous une nuit de veille et de fatigue.
Mais, cette même nuit, le Seigneur est venu et ils l’ont vu, et ont entendu le
concert des armées célestes. Que ce devait être merveilleux et quelle joie
devait remplir leurs cœurs !
De la même manière le Seigneur va apparaître non dans l’abaissement, mais dans toute sa gloire, et nous le verrons. Quelle sainte allégresse remplira tous les cœurs de ceux qui l’auront attendu, et quel concert de louanges s’élèvera vers lui ; jamais concert pareil n’aura été entendu. Attendez donc le Seigneur, chers enfants, attendez-le chaque jour et réjouissez-vous, car il vient bientôt, il vient promptement. C’est là le vœu le plus ardent que peut vous adresser votre grand-père en commençant cette nouvelle année.
À la fin de l’année passée,
je vous ai parlé d’Isaac en rapport avec l’histoire d’Abraham, son père.
Aujourd’hui, je veux vous dire quelques mots de ses deux fils dont la naissance
nous est rapportée à la fin du chapitre 25
du livre de la Genèse.
L’aîné s’appelait Ésaü, le plus jeune Jacob. À vue humaine, le premier devait être l’héritier des promesses faites par l’Éternel à Abraham et à Isaac ; malgré cela, jamais nous ne voyons que l’Éternel soit appelé le Dieu d’Ésaü. Par contre, souvent il est appelé le Dieu de Jacob. Vous êtes-vous demandé pourquoi ?
Voici la raison : Ésaü, par toute sa manière de faire, a montré que les promesses divines n’avaient aucun prix pour son cœur. Dans notre chapitre, nous voyons qu’il méprise son droit de premier-né, et pour un seul mets, un plat de lentilles, il vend ce droit qu’il possédait par naissance. Plus tard, après la mort de son père, il prend tout ce qu’il possédait, tout ce qu’il avait acquis dans le pays de Canaan et il s’en va bien loin de la terre de la promesse pour habiter dans la montagne de Séhir. Pauvre Ésaü ! La montagne de Séhir valait mieux à ses yeux que le pays que l’Éternel avait promis à Abraham et dont il aurait hérité s’il avait cru aux promesses divines. Il commence par vendre son droit de premier-né, ensuite, il s’en va loin du lieu de la bénédiction et enfin sa postérité devient un ennemi du peuple de Dieu, ainsi que nous le montre le prophète Abdias.
Lisez ce petit prophète et
vous remarquerez qu’il ne parle que d’Ésaü et annonce le jugement qui doit
l’atteindre à la fin. Sept fois il dit de lui : « Tu n’aurais pas dû
». Cherchez
vous-mêmes ces passages et notez-les dans votre cœur. Un jugement particulier
sera la part d’Ésaü à la fin : son peuple sera retranché et il n’y aura
pas de reste d’Ésaü pour le beau règne de mille ans.
Le dernier des prophètes,
Malachie, déclare que l’Éternel a haï Ésaü (Mal. 1
, 3). Son mépris de la bénédiction de l’Éternel et de sa longue
patience envers lui, ainsi que sa haine contre le peuple de l’Éternel ont
attiré sur lui la haine de Dieu et sa colère.
Après avoir vendu son droit de premier-né, le nom d’Ésaü a été changé en celui d’Édom, ce qui veut dire "roux", allusion au potage roux que lui avait donné son frère. Depuis ce jour-là, le nom d’Édom rappelle qu’Ésaü a été un profane. Dieu a voulu qu’ainsi son nom rappelât sa faute. Cela ne veut nullement dire qu’Ésaü ait été ce que nous appelons un mauvais homme, bien s’en faut. Il aimait la vie au grand air, son père l’aimait. Il savait même à l’occasion pardonner une faute, comme il le fit à l’égard de son frère, mais Dieu et ses promesses n’avaient aucune valeur pour son cœur. Il voulait jouir du présent sans se soucier de l’avenir.
Ils sont nombreux aujourd’hui ceux qui lui ressemblent. Ce sont peut-être des enfants de chrétiens, aimables, bons envers leurs parents, même respectueux lorsqu’ils entendent parler des choses de Dieu, mais leurs cœurs sont ailleurs. Une belle course en perspective, une partie de sport, une rencontre avec des amis qui leur parleront de mille choses intéressantes, mais qui ne leur diront pas un mot du Seigneur : voici ce qui réjouit leurs cœurs, ce qui les attire.
Chers enfants, pensez-y.
Dieu regarde à ce qui est dans le cœur et il voit tout ce qui s’y passe. C’est
pourquoi il est écrit : garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde,
car de lui sont les issues de la vie (Proverbes 4
, 23). Vous commencez à envier les choses du monde, vous n’aimez
pas aller écouter la parole de Dieu, vous préférez aller vous amuser avec des
amis mondains, etc., sans que vous vous en rendiez compte, vous méprisez ainsi
la bénédiction que Dieu met à votre disposition. Qui vous dit que, pour finir,
vous ne deviendrez pas un ennemi de l’évangile ? Sans que vous vous en
doutiez, vous amassez sur votre propre tête la colère divine et si Dieu
lui-même n’intervient en miséricorde en votre faveur, vous serez en fin de
compte perdus pour l’éternité. Le chemin d’Ésaü est le chemin de la perdition.
J’aime à penser que nul ne suivra un tel chemin.
Aujourd’hui nous
continuerons la lecture du livre de la Genèse et nous nous occuperons ensemble
du chap. 26
. Il contient plusieurs
choses intéressantes concernant Isaac. Tout d’abord vous remarquez une famine
dans ce bon pays que l’Éternel avait promis à Abraham et à sa postérité. Vous
comprenez que ce devait être une grande épreuve pour la foi d’Isaac. Comment,
aurait-il pu dire, c’est ce pays que l’Éternel nous a promis, et voici j’y
trouve la famine ?
Il nous faut nous souvenir
qu’en tout temps la foi des fidèles a été soumise à l’épreuve d’une manière ou
de l’autre. Il ne peut pas en être autrement. Nous l’avons vu à propos
d’Abraham, nous le voyons ici et nous le retrouverons tout du long des
Écritures. La foi est plus précieuse que l’or qui pourtant est éprouvé par le
feu. On éprouve le métal pour le débarrasser de tout alliage et de toute
matière étrangère (1 Pierre 1
, 7). De
la même manière Dieu ne permet pas que notre confiance en lui soit mélangée de
confiance en nous, en nos ressources et en moyens humains. Il veut être notre
unique confiance. Ce qui l’honore, c’est lorsque nous lui remettons en toute
simplicité tout ce qui nous concerne et que nous restons tranquilles sachant
qu’il a soin de nous et qu’il mène tout à bonne fin pour nous. N’oubliez jamais
que Dieu vous aime et qu’il s’occupe des plus petits détails de votre vie. Il
sait quels sont vos travaux, vos peines, vos difficultés, vos alarmes, vos
détresses, rien n’échappe à son œil paternel.
Dans notre récit, l’Éternel savait que la foi de son serviteur Isaac pouvait être chancelante et que des craintes pouvaient l’assaillir, qu’il était même en danger de descendre en Égypte comme l’avait fait son père Abraham ; il vient donc l’enseigner et lui dire de demeurer dans le pays et il lui renouvelle les promesses qu’il avait faites à son père. Ce devait être un grand encouragement pour Isaac.
Malgré cela, il craint et dit un mensonge à l’égard de sa femme. Hélas ! Dieu nous rappelle la faute de son serviteur afin de nous avertir en nous montrant de quoi nous sommes capables et combien nous avons besoin d’être gardés en tout temps, et surtout lorsque survient une difficulté quelconque.
Lisez le premier verset du
Psaume 16 ;
là vous verrez le
Seigneur Jésus, divin modèle que nous avons à imiter et qui dit :
« Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en toi ». J’aimerais que ce
soit là votre première prière chaque matin en ouvrant les yeux. Jamais vous ne
regretterez de l’avoir faite. De ce mensonge d’Isaac il aurait pu résulter de
fâcheuses conséquences tant pour lui que pour Rebecca ; mais Dieu, dans sa
miséricorde, a veillé sur son pauvre serviteur. Malgré cela, combien ce devait
être humiliant pour lui lorsque Abimélec a dû le reprendre à cause de sa
faute !
Lorsqu’un croyant tombe dans
quelque faute, il déshonore le Seigneur en présence des ennemis de Dieu et
aussi donne aux ennemis des occasions de blasphémer son nom, comme nous le
voyons dans l’histoire du roi David. Lisez à ce sujet 2 Samuel 12
, 14.
Après cela Isaac sème dans cette terre et y recueille le centuple. L’Éternel le bénit de bénédictions matérielles. Ces bénédictions-là le monde nous les envie et cherche à nous les ravir, tandis que les bénédictions spirituelles personne ne cherche à nous les prendre. Maintenant, que voulez-vous rechercher ? Désirez-vous devenir grand dans le monde, avoir des richesses, des troupeaux, des serviteurs et des servantes ? Ou, désirez-vous jouir de l’amour du Seigneur Jésus, faire du progrès dans la connaissance de l’excellence de sa personne et de ses gloires ? Désirez-vous lui ressembler, être pauvre peut-être, mais riche en foi ? Chers enfants, combien j’aimerais que de cette lecture vous gardiez dans vos cœurs trois grands enseignements : 1° Désirer posséder cette foi qui croit Dieu et qui se confie en lui en tout temps. 2° Avoir en horreur le mal sous toutes ses formes et surtout le mensonge quel qu’il soit. 3° Rechercher les biens éternels qui sont en Christ et qu’il soit, lui, votre seul trésor, votre vie, votre tout. C’est ce que votre grand-père va demander au Seigneur en terminant sa leçon.
Mes chers enfants, c’est de
la fin du chap. 26
du livre de la
Genèse que je veux vous parler aujourd’hui. Je pense que vous vous souvenez de
ce que je vous ai dit du commencement de ce chapitre le mois passé. Nous le
lirons depuis le v. 17 à la fin du chapitre.
Avant d’entrer dans quelques détails, je vous dirai que ces versets m’ont beaucoup encouragé il y a déjà un certain nombre d’années. Pendant longtemps j’ai eu le privilège d’aller voir souvent un vénéré serviteur de Dieu. Comme il était âgé et ne pouvait guère sortir de la maison, je me rendais dans son cabinet de travail et là il profitait de ces rencontres bénies pour m’enseigner beaucoup de choses. Il était pour moi comme un père. Que d’heures précieuses j’ai passées avec lui, seul dans cette chambre qui était comme un vrai sanctuaire pour nous deux.
Chers enfants, si vous avez l’occasion d’être en relation avec d’anciens chrétiens fidèles, ne manquez pas de profiter le plus possible des enseignements que vous pourrez recevoir d’eux. Ne craignez pas de les interroger ; ainsi vous profiterez de leurs connaissances et de leur expérience. Cela pourra vous être utile pour toute votre vie.
Je reviens à mon récit. Lorsque le Seigneur eût recueilli auprès de lui le cher vieillard dont je vous ai parlé, j’en ressentis un grand vide dans mon cœur, et souvent j’aurais aimé aller le voir et m’entretenir encore avec lui. Mais, hélas ! mes visites chez lui étaient finies pour toujours. Tout passe ici-bas. C’est à ce moment que ces versets se présentèrent à moi comme une source de consolations précieuses. Mon vieil ami, comme Abraham, avait creusé des puits. Abraham l’avait fait dans la terre que l’Éternel lui avait donnée en héritage. Le cher ami qui venait de me quitter en avait creusé en sondant la Parole et il y avait trouvé de l’eau qui l’avait désaltéré, lui et ceux qui l’avaient écouté. Ce que j’avais à faire était de faire comme Isaac : retourner aux sources qui avaient désaltéré son père et, comme lui, j’y trouverais de l’eau. Lui en avait trouvé pour son corps, moi j’en trouverais pour mon âme.
C’est dans les Écritures que se trouve la source des eaux vives ; comme nous le chantons quelques fois : C’est la source abondante où se puise la vie, ce fleuve de la grâce aux salutaires eaux. Pour nous, creuser des puits, c’est se donner de la peine pour chercher les richesses insondables qui sont contenues dans ce saint livre. Pour cela il faut de la diligence et de la persévérance. Le monde et les choses de ce monde sont souvent un obstacle pour en jouir, elles sont comme la terre avec laquelle les ennemis d’Isaac avaient bouché les puits.
Vous remarquez la persévérance d’Isaac et de ses serviteurs ; persévérance qui a été récompensée. Après avoir creusé un puits et trouvé de l’eau, ils en creusent encore d’autres et chaque fois leurs efforts ont été couronnés de succès. Abraham n’était plus, mais les puits étaient encore dans le pays. Les serviteurs de Dieu peuvent disparaître, mais les sources abondantes auxquelles ils ont puisé existent encore. Puissiez-vous, comme Isaac, être des creuseurs de puits.
Mes chers enfants, lors de
notre dernière leçon nous avons vu Isaac dans la force de l’âge et creusant des
puits dans le pays de la promesse. Aujourd’hui, en lisant le chap. 27
, nous le trouvons, un vieillard
aveugle et s’attendant à la mort d’un jour à l’autre. Souvenez-vous que nous
vieillissons rapidement, beaucoup plus rapidement que vous ne le pensez. Isaac
veut bénir son fils Ésaü avant de quitter cette terre. Pauvre Isaac ! Il
avait oublié que c’était à Jacob qu’appartenait la bénédiction de l’Éternel.
Puis, au lieu de chercher auprès de l’Éternel la force qui lui était nécessaire
pour accomplir ce service, il pense qu’il lui fallait un mets savoureux, comme
il l’aimait, pour le fortifier. Le gibier était sa viande, et son fils Ésaü, qui
était un habile chasseur, pouvait lui procurer facilement ce qui était
nécessaire pour satisfaire sa gourmandise. Jusqu’à sa vieillesse, il l’avait
gardée sans la juger. C’est pourquoi il préférait son fils aîné et, si Dieu
n’était pas intervenu, il aurait béni Ésaü sans tenir compte de la volonté de
l’Éternel.
Vous voyez, par cela, que tant que nous sommes dans le monde nous avons besoin d’être gardés du mal. Notre cœur ne change pas ; même après avoir marché longtemps avec Dieu, nous sommes capables des mêmes fautes que dans la jeunesse.
Ce chapitre qui est devant nous est rempli de choses profondément tristes. D’un côté, nous voyons Isaac dans un des moments les plus solennels de son existence et manquant de communion avec Dieu ; de l’autre, Rebecca, qui avait si bien commencé, et qui dans ce moment ne sait pas se confier en l’Éternel pour l’accomplissement de ses promesses. Au lieu de l’invoquer et de le supplier avec son fils Jacob, elle lui enseigne à mentir et à tromper son père pour obtenir sa bénédiction et elle lui fournit les moyens pour le faire, en lui préparant un mets savoureux et en revêtant ses mains et son cou de la peau des chevreaux. Toutes ces choses sont humiliantes et cela d’autant plus qu’elles se passent dans une famille où l’on connaissait l’Éternel. Il semble que la piété s’était enfuie de cette maison.
Cela nous fait penser à
cette parole de la première épître à Timothée : Poursuis la piété (Chap. 6
, 11). Dieu nous raconte ces choses non
dans le but de dire du mal de ses serviteurs, mais afin de nous avertir en nous
montrant de quoi nous sommes capables, même après avoir marché fidèlement
pendant de longues années.
Lorsqu’Isaac a vu combien il
s’était trompé, il a été saisi d’un grand tremblement. Il y avait bien de quoi.
Il allait bénir un profane qui pour un seul mets, un plat de lentilles, avait
vendu son droit de premier-né ; bénir celui, qui plus tard, devait être
haï de l’Éternel. Lisez à ce sujet le v. 3 du chap. 1
de Malachie, le dernier des prophètes. Évidemment l’Éternel n’a
haï Ésaü que lorsqu’il s’est montré parfaitement haïssable, lui et sa
postérité. Pendant plus de mille ans ils ont montré une haine implacable contre
le peuple de Dieu, aussi, tout à la fin, il doit dire : J’ai haï Ésaü.
Quelle chose effrayante !
Vous lirez à ce sujet le livre du prophète Abdias. Tout du long il nous raconte ce qu’a été cette haine d’Ésaü contre son frère. Haine qui s’est bien vite manifestée puisque nous lisons à la fin de notre chapitre : « Et Ésaü eut Jacob en haine… et Ésaü dit en son cœur : Les jours du deuil de mon père approchent, et je tuerai Jacob, mon frère ». Lui, le fils d’Isaac, le petit-fils d’Abraham, devenir un meurtrier ! Quelle chose effrayante. Si Dieu ne l’avait pas gardé, certainement il l’aurait fait. Ainsi que je vous le disais au commencement, tout ce chapitre est profondément triste. Après en avoir fait la lecture, nous pourrons bien nous écrier, vous et moi, avec le psalmiste : Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en toi…
Mes chers enfants, vous
n’avez pas oublié, je l’espère, notre dernière leçon et j’aime à croire qu’elle
a produit en vous une crainte salutaire de toute tromperie et propre volonté.
Aujourd’hui, nous allons voir quelques-unes des conséquences des fautes dont je
vous ai parlé lors de notre dernière rencontre. C’est le sujet qui est traité
dans le chapitre 28
de notre livre de
la Genèse. Jacob, craignant les menaces faites par son frère Ésaü, doit s’en
aller loin de la maison paternelle. Pauvre Rebecca ! Nous pouvons penser
combien son cœur de mère devait être déchiré lorsqu’elle a vu partir son fils
bien-aimé, et cela sans savoir si jamais il reviendrait sous le toit paternel.
Nous savons que, de fait, elle ne l’a jamais revu puisqu’elle est morte pendant
son absence. Ainsi elle n’a pas même eu la consolation de recevoir un dernier
baiser sur son lit de mort de ce fils qu’elle aimait tant.
Souvenez-vous de la parole
qui se trouve dans l’épître aux Galates : « On ne se moque pas de
Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui
qui sème pour sa propre chair, moissonnera de la chair la corruption ».
Cherchez-le vous-même et vous le trouverez facilement ; notez-le dans
votre Bible et surtout mettez-le en pratique. Rebecca en a fait l’amère
expérience. Isaac, lui aussi, a dû porter les conséquences de sa faute et a été
fort longtemps sans revoir son fils : plus de vingt années. Que furent
pour Isaac ces longues années dans lesquelles, vieillard aveugle, il a pu
repasser devant Dieu sa longue vie ? Moins coupable que sa femme, il a eu
la joie d’entendre du moins la voix de son fils s’il n’a pu revoir son visage.
Voyez Genèse, chap. 35
, v. 27 à 29.
Jacob, lui aussi, a dû porter les conséquences de sa faute et s’en aller loin de la maison paternelle. Pauvre Jacob ! Le voici s’en allant dans un pays inconnu auprès d’un oncle qu’il ne connaissait pas et qui de fait l’a traité durement. Longtemps il a dû garder ses troupeaux : là il souffrait de la sécheresse de jour et de nuit de la gelée ; le sommeil fuyait ses yeux, car, sans cesse, il avait à veiller contre les voleurs et les bêtes sauvages. Bien des fois il a sans doute repensé aux soins dont il était autrefois entouré par une mère qui l’aimait. Puissiez-vous vous souvenir de ces choses et en faire votre profit. Que cela produise dans vos cœurs une crainte salutaire de tout mal. Nous avons affaire avec un Dieu qui nous aime ; et précisément parce qu’il nous aime, il ne peut pas tolérer en nous ce qui est incompatible avec sa gloire. Devrait-il nous tenir de longues années sur un lit de maladie, il le fera si cela est nécessaire pour nous amener à juger nos fautes et à les lui confesser ; car si nous confessons nos fautes, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité. Si au moins Jacob avait profité de la discipline que le Seigneur lui dispensait dans ce moment ! Nous savons qu’il a dû rencontrer bien d’autres choses pénibles pendant sa vie jusqu’à ce que sa volonté fût brisée et qu’il pût entièrement mettre sa confiance en l’Éternel. Si sa vie fut orageuse, sa fin, par contre, fut de toute beauté. En terminant sa vie il adora appuyé sur le bout de son bâton. Certainement, dans ce moment-là, il ne regrettait pas d’avoir été l’objet des soins de Dieu et d’avoir été maintes fois sous sa discipline. Son Dieu l’avait fait pour son profit. Pour aujourd’hui, je m’arrête et je réserve la fin du chapitre pour une autre leçon. Là nous trouverons des choses plus réjouissantes que celles qui nous ont occupé ces derniers temps.
Mes chers enfants, j’ai hâte
d’arriver au sujet qui nous occupera aujourd’hui, car c’est une des pages de
l’Ancien Testament qui s’est gravée le plus profondément dans mon cœur dès mon
jeune âge. Certainement, la vision de l’échelle de Jacob est un de mes plus
anciens souvenirs. Lors même que les années se sont accumulées, il me semble
qu’il y a peu de scènes plus merveilleuses que celle qui nous est racontée à la
fin du chapitre 28
de la Genèse.
Ce pauvre Jacob, dont je vous ai déjà parlé, est maintenant bien loin des siens, dans un lieu inconnu. Bien des pensées diverses devaient se presser dans son cœur en songeant à tout ce qui s’était passé et à ceux qu’il avait laissés à la maison.
Que devait-il rencontrer dans le chemin où il marchait ? Sa conscience aussi ne devait guère lui laisser de repos : quand on a menti et trompé son père on ne peut pas être heureux, et, quand il faut fuir devant une colère qu’on n’a que trop méritée, on doit nécessairement regretter bien des choses. Mais les regrets ne servent de rien tant qu’on n’a pas confessé ses fautes à Dieu et qu’on ne s’en est pas humilié devant lui. Jacob ne l’avait pas encore fait.
Voici que le soleil s’était
couché ; la nuit devait envelopper son âme aussi bien que son corps :
tout était obscur pour lui. De fait, de profondes ténèbres ont enveloppé son
âme pendant vingt longues années, et il semble que l’aurore d’un nouveau jour
ne s’est levé pour lui que lorsqu’il a passé à Péniel. Voyez à ce sujet le
chapitre 32
de la Genèse. Maintenant
Jacob est seul dans la nuit, et le voici couché dans ce lieu inconnu, ayant une
dure pierre pour oreiller. Il est probable qu’il avait oublié que les cieux
même étaient sa couverture et que le Dieu Tout-Puissant prenait soin de lui, et
pourtant avec quelle tendresse ce Dieu veillait sur lui.
Chers enfants, pensez-vous à ce Dieu le soir quand vous vous livrez au repos ? Savez-vous que, de jour et de nuit, il veille sur vous ?
Voici que Jacob, dans son
sommeil fait un songe merveilleux. Il voit une échelle dressée sur la terre et
son sommet touchait aux cieux. Vous êtes-vous demandés pourquoi l’Éternel lui
faisait voir cette échelle ? Il voulait, par ce moyen, lui faire
comprendre que, malgré toute sa misère et ses fautes, il pouvait aller au ciel.
Quand il y a une échelle, on peut par son moyen atteindre le lieu touché par
son sommet. C’est comme s’il lui disait : Tu peux y monter. Chers enfants,
gravez, je vous prie, au plus profond de votre cœur cette pensée que Dieu veut
que vous montiez aux cieux, il vous y convie, il vous y offre une place
gratuitement. Le Seigneur Jésus lui-même étant ici-bas, a dit : « Je
suis le chemin, nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14
, 6).
Sur cette échelle montaient et descendaient les anges de Dieu. Ils sont des esprits administrateurs employés par Dieu en faveur de ceux qui vont hériter du salut. Il les emploie pour nous garder, pour nous protéger et nous conduire. Il le fait souvent à notre insu. Ce sont des êtres puissants en force et en dignité et ils lui obéissaient sans cesse. Enfin l’Éternel lui-même était sur l’échelle. Vous êtes-vous demandés si c’était pour monter ou pour descendre ? Il me semble que j’entends un tout petit qui me dit : C’est pour descendre. Oui, c’est bien cela : quand on est en haut on ne peut que descendre.
Jacob, dans son songe, ne contemple que des merveilles. Voici sous ses yeux une révélation de ce glorieux mystère que celui qui est dans les cieux allait descendre sur cette terre sous la forme de l’humble Jésus de Nazareth : ce Jésus qui allait de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance. Il devait descendre sur la terre afin de délivrer les coupables et afin de porter le châtiment que nous avions mérité à cause de nos péchés. Si Jésus n’était pas venu sur la terre, ni Jacob, ni vous, ni moi n’aurions jamais eu de place dans le ciel. Dans ce songe de Jacob, nous entrevoyons les grandes vérités de l’évangile de Dieu.
Dans ce moment l’Éternel a fait à Jacob de grandes et précieuses promesses, et cela gratuitement et sans même lui faire aucun reproche au sujet de ses fautes. Pauvre Jacob ! Il était bien peu en état de comprendre toutes ces choses. Nous aurions pensé qu’en se réveillant il ait pu se réjouir d’une fort grande joie. Hélas, non ! au contraire, il est tout effrayé et dit : Certainement l’Éternel est dans ce lieu, et moi je ne le savais pas !
Il avait donc oublié que Dieu est présent partout et qu’il n’y a pas de lieu pour se cacher loin de lui. Malheureusement Jacob n’est pas seul à oublier la présence du Dieu Tout-Puissant. Je crains bien que vous ne l’ayez oublié plus d’une fois lorsque vous faites ou dites quelque chose de mal.
Que ce lieu-ci est terrible ! ce n’est autre chose que la maison de Dieu et c’est ici la porte des cieux ! Mais, allez-vous dire, la porte des cieux est-elle un lieu terrible ? Oui, mes enfants, elle est effrayante pour ceux qui ont une mauvaise conscience ; et c’était le cas pour Jacob.
Vous voyez qu’il y a bien des leçons importantes dans ce récit qui est devant nos yeux. Ayez donc bien soin d’avoir affaire avec Dieu chaque jour au sujet de tout ce qui vous concerne. Parlez-lui de toutes vos peines, de vos joies, de vos espérances, de vos désirs et surtout de vos fautes, autrement, un jour ou l’autre vous serez saisis d’effroi comme ce pauvre Jacob.
Il dresse maintenant la pierre dont il avait fait son chevet, comme un monument qui rappelait ce qui s’était passé dans cette nuit mémorable. Mais il semble qu’il n’a rien compris à toutes ces choses qu’il a vues et à toutes ces promesses que l’Éternel lui avait faites, car il prononce un vœu et demande une partie des choses que l’Éternel venait de lui promettre gratuitement. Il lui faudra voir d’autres choses et faire d’autres expériences.
Souvent ce n’est pas en un seul jour que nous apprenons les grandes leçons que Dieu veut nous enseigner. Nous sommes lents à croire ce que Dieu nous dit et lents à n’avoir pas d’autre volonté que la sienne. Jacob appelle le nom de ce lieu-là Béthel, ce qui veut dire : « maison de Dieu ». Après cela, il continue son chemin.
Bien des années plus tard, il est retourné à Béthel. Nous verrons la chose une autre fois. J’ai été un peu long aujourd’hui, mais malgré cela, j’espère que vous m’avez bien compris et que vous vous souviendrez toute votre vie de l’échelle de Jacob et des enseignements qu’elle nous donne.
Mes chers enfants, je pense que plus d’un d’entre vous a repensé à l’échelle de Jacob dont nous avons parlé lors de notre dernière leçon.
Après cette nuit mémorable
Jacob a continué son chemin. Dieu, dans sa grâce et dans sa fidélité à ses
promesses, a conduit Jacob auprès d’un puits d’eau où Rachel, sa cousine, fille
de Laban, menait son troupeau pour l’abreuver. J’aimerais que, avant d’aller
plus loin, vous regardiez dans votre Bible les passages où nous trouvons des
voyageurs auprès d’un puits. Vous vous souvenez du serviteur d’Abraham qui,
près d’un puits, a rencontré Rebecca. Ici, c’est Jacob qui trouve Rachel ;
au chap. 2
du livre de l’Exode, c’est
Moïse qui y rencontre Séphora ; enfin dans le chap. 4
de l’évangile de Jean, nous trouvons le Seigneur de gloire qui y
rencontre la femme samaritaine. Ce furent chaque fois d’heureuses rencontres.
Vous pouvez penser combien Jacob devait être heureux en arrivant ainsi au terme de son voyage d’avoir été conduit auprès de la famille de sa mère et de rencontrer là sa cousine qu’il ne connaissait pas encore. Nous comprenons qu’il éleva la voix et pleura. Que de sentiments divers devait éprouver ce pauvre voyageur. L’Éternel avait été bon pour lui malgré ses fautes.
Chers enfants, ne doutez
jamais de la bonté du Seigneur envers vous, même en présence de vos fautes et
de vos manquements. Si même il doit châtier un des siens, il le fait toujours
dans son amour. Voyez les v. 11 et 12 du chap. 3
des Proverbes, et lisez ensuite dans l’épître aux Hébreux, chap. 12
, les v. 5 et 6. Que Dieu se donne la
peine de nous répéter deux fois la même chose nous en montre l’importance. De
la même manière que vos parents, qui vous aiment tendrement, sont obligés
quelquefois de vous punir, le Dieu tendre et bon châtie ceux qu’il aime et cela
pour leur profit et pour les rendre participants de sa sainteté. Souvenez-vous
en toujours.
Jacob n’était pas au bout de
ses peines. Il avait trompé son père et il fallait qu’il soit amené à juger
profondément sa faute. Pour arriver à ce but, l’Éternel s’est servi de son
oncle. Vous vous souvenez, sans doute, que Laban aimait les choses matérielles.
Relisez, je vous prie, notre vingt et unième leçon. Puisque nous nous sommes
déjà occupés de lui, je ne veux pas vous répéter ce que je vous ai déjà dit à
son sujet, et cela d’autant plus que ce sont des choses plus tristes que
réjouissantes. Les chap. 29
et 30
de notre livre de la Genèse sont
remplis des tromperies de Laban et de son neveu Jacob. L’un et l’autre se
trompaient à qui mieux mieux. Laban trompe son neveu et lui change dix fois son
salaire. Jacob use de ruse afin de s’enrichir au détriment de son oncle. Ce
sont des choses bien tristes que le Dieu de vérité nous enseigne dans ces
pages. L’amour des richesses avait étouffé dans ces deux cœurs tout bon
sentiment. Qui aurait pensé que ces deux hommes connaissaient l’Éternel, en les
voyant agir d’une telle manière ? Lorsque les croyants se laissent
entraîner par leurs convoitises, ils deviennent souvent pires qu’un incrédule,
et tombent plus bas dans le mal que ceux qui sont sans espérance. Privés de la
communion avec Dieu, ils ne jouissent de rien, ni des choses terrestres, ni des
choses célestes ; et, ce qui est plus grave encore, ils déshonorent le nom
du Seigneur Jésus qu’ils prétendent connaître et servir. Souvenez-vous que
l’amour de l’argent est une racine de toutes sortes de maux. Lisez en
terminant, dans la première épître à Timothée, chap. 6
, les versets 9 à 12. Que Dieu vous garde d’être obligés de faire
les mêmes expériences que Jacob.
Mes chers enfants, les
chapitres 29
et 30
du livre de la Genèse dont nous nous sommes occupés lors de
notre dernière leçon nous rapportent aussi la naissance de onze des fils de
Jacob. Le dernier, Benjamin, est né plus tard. Comme ces hommes occupent une
grande place dans les Écritures et sont les chefs des douze tribus d’Israël, je
veux vous donner un petit aperçu de leur vie et de ce qui a caractérisé chacune
de ces tribus. Il est évident que ces récits seront bien incomplets, car entrer
dans beaucoup de détails nous prendrait trop de temps. Une fois devenus grands,
vous pourrez vous-même chercher ce qui nous est dit de chacun d’eux, vous
souvenant que c’est Dieu lui-même qui nous a donné ces récits afin de nous
instruire et pour notre profit.
Ruben est le premier-né, il
est fils de Léa. Son nom signifie : voyez
un fils
. Il est comme l’exclamation joyeuse poussée par sa mère lors de sa
naissance. Cette joie était bien légitime, non seulement pour elle-même, mais
aussi à la pensée que son mari l’aimerait puisqu’elle lui avait donné un fils.
Ruben devint grand, mais
malheureusement il causa un grand chagrin à son père. Hélas ! il était un
pécheur, et à cause de sa faute il perdit son droit de premier-né qui fut donné
à Joseph, ou plutôt à ses fils. C’est ce qui nous est enseigné au chapitre 5
du premier livre des Chroniques.
Plus tard, un travail de
conscience s’est opéré en lui. Nous en avons la preuve lorsqu’il a cherché à
délivrer Joseph des mains de ses frères qui voulaient le faire mourir. Nous
l’entendons dire lorsqu’il trouve la citerne vide : L’enfant n’y est pas,
et moi, où irai-je ? (Genèse 37
,
21 et 22, 29 et 30). Où irai-je ? Voici une question solennelle pour un
coupable. Vous êtes-vous demandés une fois dans votre vie, où vous irez ?
Tôt ou tard il nous faut nous en aller. Où donc allez-vous ? C’est là la
chose la plus importante qui existe, la seule qui compte vraiment.
Moïse, dans la bénédiction
qu’il donne aux fils d’Israël (Deutéronome 33
,
6), dit : « Que Ruben vive et ne meure pas, et que ses hommes soient
en petit nombre ». Qu’il vive ! Voici une parole précieuse pour un
coupable qui méritait la mort. C’est la voix de la grâce de Dieu qui se faisait
entendre dans ce moment-là. Cette grâce est encore proclamée, aujourd’hui, car
Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive.
Pour posséder la vie, il suffit de croire à la bonne nouvelle de l’évangile,
qui nous apprend que le juste est mort pour des injustes afin de nous amener à
Dieu comme de bien-aimés enfants. J’aime à penser que tous les petits lecteurs
de la « Bonne Nouvelle » croient en toute simplicité ce que Dieu nous
dit.
Il est aussi ajouté :
« Que ses hommes soient en petit nombre », car la foi n’est pas de
tous. De fait, tous les descendants de Ruben ne sont pas des croyants et un
petit nombre relativement sont sauvés. Lorsque les fils d’Israël sont entrés
dans le pays de Canaan que l’Éternel leur avait donné, Ruben, et avec lui les
fils de Gad et la demi-tribu de Manassé, ont demandé à avoir leur héritage dans
le pays de Galaad. Ils avaient des troupeaux en grand nombre. Ils virent que ce
pays était propre pour les troupeaux et ils ont désiré le posséder. Pour eux,
les bons pâturages valaient mieux que le pays dans lequel les fils d’Israël
allaient entrer. Souvent les biens matériels sont un obstacle à ce que les
croyants mettent de l’énergie pour acquérir des biens spirituels. Avoir des
troupeaux et de gras pâturages, de l’argent et de l’or leur suffisent, et
valent mieux que la jouissance des choses célestes. Nous comprenons que, plus
tard, lorsqu’il a fallu aller combattre pour le peuple de Dieu, Ruben ait
préféré rester auprès de ses troupeaux, ainsi que nous le lisons dans le
cantique de Debora (Juges 5
) :
« Aux divisions de Ruben, grandes considérations de cœur ! Pourquoi
es-tu resté entre les barres des étables, à écouter le bêlement des
troupeaux ? Aux divisions de Ruben, grandes délibérations de
cœur ! » Ruben aurait bien aimé aller, puisque le devoir le
commandait, mais comment laisser ses troupeaux ? Les intérêts matériels
lui tenaient plus à cœur que la gloire de l’Éternel et le bien de son peuple.
D’un côté le devoir, de l’autre les troupeaux qui bêlaient, et après avoir bien
délibéré, il n’est pas allé. Aussi il n’a participé ni à la lutte ni à la
victoire. Hélas ! Il en est toujours ainsi lorsque le cœur est attaché aux
choses périssables. Nul ne peut servir deux maîtres. Lequel des deux
désirez-vous servir, mes chers enfants ? Le Seigneur ou Mammon ?
Mes chers enfants,
aujourd’hui je vous parlerai de Siméon, le second fils de Jacob. Comme Ruben,
il était fils de Léa. Son nom signifie entendu
.
Sa mère savait que la naissance de cet enfant était la réponse de l’Éternel à
son affliction. Nous voyons ici la foi de cette femme ; foi faible
peut-être, foi qui ne dépassait guère les choses visibles, mais néanmoins foi
réelle en l’Éternel, le Dieu qui entend les prières et qui est fidèle pour y
répondre. Nous pouvons même remarquer de légers progrès chez cette femme.
Lors de la naissance de
Ruben, elle dit que l’Éternel a regardé
son affliction ; ici, à la naissance de Siméon, elle dit que l’Éternel a entendu.
Ce sont évidemment des progrès
lents, mais néanmoins, ils sont précieux à constater. Elle en a fait d’autres
et nous sommes réjouis à la pensée qu’elle a été enterrée plus tard dans le
sépulcre qu’Abraham avait acheté des fils de Heth, en compagnie du père des
croyants et de Sara, sa femme, d’Isaac, de Rebecca et de Jacob son mari (Genèse
49
, 31-32).
Vous pouvez peut-être vous trouver dans l’affliction, peut-être que la réponse à vos prières se fera longtemps attendre ; ne doutez jamais de la fidélité de Dieu. Il répondra au temps fixé par sa sagesse. S’il trouve bon d’éprouver votre foi, soyez bien assurés qu’il le fait pour votre profit.
Siméon, devenu grand, de
même que Ruben, son frère, manifesta la méchanceté de son cœur. Il prit son
épée ; et, avec Lévi, son frère, il mit à mort les hommes de Sichem. Ruben
avait montré de la corruption, Siméon de la violence. Ce sont les deux formes
que revêt le mal. Nous trouvons ces deux choses déjà lors du déluge où il nous
est dit que la terre était corrompue devant Dieu et que la terre était pleine
de violence (Genèse 6
, 11). La
violence de Siméon est vivement blâmée par Jacob, son père, lorsque, sur son
lit de mort, il bénit ses fils. Il dit : « Siméon et Lévi sont
frères, leurs glaives ont été des instruments de violence. Mon âme n’entre pas
dans leur conseil secret ; ma gloire, ne t’unis pas à leur
assemblée ! Car dans leur colère ils ont tué des hommes, et pour leur plaisir
ils ont coupé les jarrets du taureau. Maudite soit leur colère, car elle a été
violente ; et leur furie, car elle a été cruelle ! Je les diviserai
en Jacob, et les disperserai en Israël » (Genèse 49
, 5-7).
Il semble que dans Siméon nous voyons un cœur particulièrement endurci. Nous ne voyons en lui aucun des signes de repentance qu’on est heureux de constater chez Ruben et d’autres de ses frères. Nous comprenons que Joseph, avec une sagesse divine, le garda en prison lorsqu’il descendit en Égypte pour acheter des vivres. Conduit par Dieu et connaissant sans doute le caractère de son frère, il l’a soumis à une rude épreuve.
C’est ainsi que Dieu souvent est obligé d’agir afin de nous amener à juger nos fautes afin de pouvoir nous bénir. Tant qu’un travail de conscience n’a pas eu lieu dans le cœur d’un homme, il est incapable de profiter de la grâce de Dieu et d’en jouir.
Autre chose à considérer.
Moïse, dans les bénédictions qu’il a données aux fils d’Israël avant sa mort
passe entièrement sous silence Siméon. Il n’a pas une seule bénédiction pour
lui : c’est un fait bien sérieux à constater. Jacob le maudit. Moïse n’a
pas une bénédiction pour lui. Il est une image de ce qu’est l’homme dans la
chair ou, si vous préférez, de l’homme qui n’est pas né de nouveau. Il ne peut
être béni et il n’a sur lui que la malédiction et la colère divine. La grâce de
Dieu, sa pure grâce, peut intervenir en faveur de l’homme et le sauver malgré
toute sa méchanceté et sa dureté de cœur, et le délivrer des conséquences éternelles
de ses fautes. Ainsi, malgré tout ce qu’a été Siméon, nous voyons que sa tribu
aura un héritage dans le beau règne de Christ sur la terre. Vous trouvez cela
dans le prophète Ézéchiel (chap. 48
,
24). Puis dans le chap. 7
de
l’Apocalypse, nous trouvons douze mille scellés du sceau du Dieu vivant
appartenant à la tribu de Siméon.
Mes chers enfants, que ce
petit récit vous amène à avoir la crainte du mal et à réprimer toute pensée de
colère ou de vengeance, car vous ne savez pas où cela peut vous conduire. Du
reste, il nous est dit que celui qui hait son frère est un meurtrier (1 Jean 3
, 15).
Mes chers enfants, vous vous souvenez sans doute de ce que je vous ai dit de Siméon. Lévi, son frère, lui est plusieurs fois associé dans les premiers récits qui nous sont donnés. Plus tard, nous ne les voyons plus ensemble ; une séparation bien marquée s’est manifestée entre eux ; nous en comprendrons le pourquoi dans le cours de ce que nous allons considérer ensemble maintenant.
Lévi est le troisième fils
de Jacob et de Léa ; son nom signifie attachement
.
Léa l’appela ainsi, pensant que cette fois son mari s’attacherait à elle. Avec
Siméon, son frère, il avait pris l’épée pour mettre à mort les hommes de
Sichem. Hélas ! l’aîné souvent entraîne son plus jeune frère dans le mal.
Que ceux d’entre vous, mes chers enfants, qui avez des frères ou des sœurs plus
jeunes que vous, y pensent. Vous pouvez leur faire beaucoup de mal en vous
permettant des choses mauvaises ; par esprit d’imitation, ils peuvent être
conduits dans un mauvais chemin dont la grâce de Dieu seule peut les retirer.
De la même manière, un enfant fidèle et pieux peut avoir une profonde influence
bénie sur toute une famille.
Si Lévi a suivi son frère dans le mal, il a dû comme lui aussi porter les conséquences de sa faute. Comme ce pauvre Siméon, il a dû entendre ces paroles : Siméon et Lévi sont frères. Maudite soit leur colère, car elle a été violente ; et leur furie, car elle a été cruelle ! Je les diviserai en Jacob, et les disperserai en Israël.
Dans ce moment solennel, il ne recevait que le juste châtiment dû à ses crimes. Combien ce devait être pénible pour Jacob de devoir prononcer de telles paroles et aussi pour le cœur de Lévi d’entendre de la bouche d’un père qui l’aimait une sentence aussi solennelle. Ce qu’un homme sème, tôt ou tard il devra le moissonner.
Plus tard, nous voyons que
Moïse, le libérateur du peuple de Dieu, est né d’un homme qui était de la tribu
de Lévi, de même que sa femme. Cette famille est caractérisée par la foi, aussi
nous lisons dans le chap. 11
de
l’épître aux Hébreux : « Par la foi, Moïse étant né fut caché par ses
parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau ; et ils ne
craignirent pas l’ordonnance du roi ». Ici encore, la foi s’élève
au-dessus de toute la culpabilité de l’homme, s’élève à la hauteur des pensées
de Dieu, du Dieu d’amour. Plus tard encore, lors de l’affaire du veau d’or,
lorsqu’il s’agissait de revendiquer la gloire de l’Éternel qui avait été livrée
à l’opprobre à cause de l’infidélité du peuple, Moïse se tint à la porte du
camp et dit : « À moi quiconque est pour l’Éternel ». Alors tous
les fils de Lévi se rassemblèrent vers lui, et il leur dit : « Ainsi
dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Que chacun de vous mette son épée sur sa
cuisse ; passez et revenez d’une porte à l’autre dans le camp et que
chacun de vous tue son frère, et chacun son compagnon, et chacun son intime
ami. Et les fils de Lévi firent selon la parole de l’Éternel ; et il en
tomba d’entre le peuple, ce jour-là, environ trois mille hommes. Et Moïse
dit : Consacrez-vous aujourd’hui à l’Éternel, chacun dans son fils et dans
son frère, afin de faire venir aujourd’hui sur vous une bénédiction ».
Dans ce jour-là, l’épée qui avait autrefois été employée pour faire le mal, se
trouva dans la main de Lévi, pour revendiquer la gloire de l’Éternel au milieu
de son peuple. – Les fils de Lévi ont été consacrés d’entre toutes les tribus
d’Israël pour faire le service du sanctuaire. Vous lirez à ce sujet au chap. 1
du livre des Nombres, v. 47 à 53, puis
le chap. 18
du même livre. Cela nous
prendrait trop de temps si nous voulions les regarder ensemble maintenant. Vous
pouvez aussi lire Esdras, chap. 8
, 15
à 20, et Néhémie 8
v 7 et 8. Du
reste, un grand nombre de passages nous parlent de ce précieux service qui a
été confié aux fils de Lévi. Aussi Moïse, dans sa bénédiction aux fils
d’Israël, dit de Lévi : « Tes thummim et tes urim sont à l’homme de
ta bonté, que tu as éprouvé à Massa, et avec lequel tu as contesté aux eaux de
Mériba ; qui dit de son père et de sa mère : je ne l’ai point
vu ; et qui n’a pas reconnu ses frères, et n’a pas connu ses fils. Car ils
ont gardé tes paroles et observé ton alliance ; ils enseigneront tes
ordonnances à Jacob et ta loi à Israël ; ils mettront l’encens sous tes
narines, et l’holocauste sur ton autel. Éternel, bénis sa force ; et que
l’œuvre de ses mains te soit agréable ! Brise les reins de ceux qui
s’élèvent contre lui, et de ceux qui le haïssent, en sorte qu’ils ne puissent plus
se relever » (Deut. 33
, 8-11).
Tout à la fin de l’Ancien
Testament, le prophète Malachie parle encore de la fidélité de Lévi dans ces
termes : « Et vous saurez que je vous ai envoyé ce commandement, afin
que mon alliance subsiste avec Lévi, dit l’Éternel des armées. Mon alliance
avec lui était la vie et la paix, et je les lui donnai pour qu’il
craignit ; et il me craignit et trembla devant mon nom. La loi de vérité
était dans sa bouche, et l’iniquité ne se trouva pas sur ses lèvres ; il
marcha avec moi dans la paix et dans la droiture, et il détourna de l’iniquité
beaucoup de gens » (Malachie 2
,
4-6) – Vous voyez, chers enfants, que la grâce de Dieu s’élève au-dessus de
toute la misère de l’homme ; que ce Dieu pardonne, restaure et même permet
à ceux qui reçoivent cette grâce de pouvoir le servir et l’honorer. Que ce soit
notre part à chacun de nous.
Bonne Nouvelle 1937
Mes chers enfants. C’est de Juda et de sa tribu que je désire vous parler aujourd’hui. Probablement que plus d’un d’entre vous a remarqué qu’il est question de Juda dans les Écritures beaucoup plus que de toutes les autres tribus d’Israël. Cela provient du fait que Juda est le chef de la tribu royale et que c’est d’elle qu’a surgi Jésus Christ notre Seigneur, lui qui est le Roi de gloire.
Juda est le quatrième fils
de Jacob et de Léa. Son nom signifie louange.
Lors de sa naissance, Léa a dit : « Cette fois, je louerai
l’Éternel ». Nous verrons qu’en cela elle a été conduite par l’Éternel.
Dans Juda, peut-être plus que dans toutes les autres tribus d’Israël, nous
voyons briller la merveilleuse grâce de Dieu. Il se plaît à glorifier sa grâce
envers des coupables qui ne méritent que sa colère et sa condamnation.
Mes chers enfants,
souvenez-vous que Dieu est un Dieu de grâce, que ce n’est qu’en vertu de cette
grâce que nous pouvons subsister devant lui, et que ce n’est que par sa grâce
que nous pouvons le servir. C’est pourquoi il est dit : Veillez de peur
que quelqu’un ne manque de la grâce de Dieu ; et : Retenez la grâce
par laquelle nous servions Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec
révérence et avec crainte (Hébreux 12
,
15 et 28).
Certes, Juda, comme ses
frères, était un coupable ; le chap. 38
de la Genèse nous en dit long sur ce qu’ont été bien des années de sa vie.
Mais nous pouvons avoir la certitude que Dieu a opéré une œuvre de repentance
dans son cœur, lorsqu’il a plaidé auprès de Joseph en faveur de son frère
Benjamin, au chap. 44
de la Genèse.
Il demande d’être serviteur auprès de Joseph à la place de Benjamin. C’est la
grâce de Dieu qui seule pouvait mettre de tels sentiments dans son cœur. Cette
même grâce se plaît à bénir et nous la voyons dans sa merveilleuse bonté lors
de la bénédiction de Jacob à ses fils. Je vais vous la citer dans son entier, car
il en vaut la peine :
Toi, Juda, tes frères te
loueront ; ta main sera sur la nuque de tes ennemis ; les fils de ton
père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion. Tu es monté d’auprès
de la proie, mon fils. Il se courbe, il se couche comme un lion, et comme une
lionne : qui le fera lever ? Le sceptre ne se retirera point de Juda,
ni un législateur d’entre ses pieds, jusqu’à ce que Shilo vienne, et à lui sera
l’obéissance des peuples. Il attache à la vigne son ânon, et au cep excellent
le petit de son ânesse ; il lave dans le vin son vêtement, et dans le sang
des raisins son manteau. Ses yeux sont rouges de vin, et ses dents blanches de
lait (Genèse 49
, 8-12).
C’est une bénédiction merveilleuse ; combien Juda devait être heureux en entendant son père la prononcer. Si nous considérons de plus près cette bénédiction, il ne nous sera pas difficile d’y voir de brillants rayons de la gloire de Christ lui-même. De fait tout nous parle de lui dans ce passage. Certainement il n’y a que lui qui sera loué éternellement et cela de la bouche de tous ceux qu’il n’a pas honte d’appeler ses frères. Nous pouvons le louer déjà maintenant. J’aime à penser que vous le faites chaque jour. Combien ce sera beau lorsque toutes les bouches seront ouvertes pour le louer éternellement. Il dominera sur le monde entier ; alors, il aura sa main sur la nuque de tous ses ennemis, et sans lui, nul ne pourra lever la main ou le pied et tous se prosterneront devant lui. Tous les bouts de la terre se tourneront vers lui et toutes les familles se courberont devant lui, car à lui est le royaume pour l’éternité. Il est le lion de la tribu de Juda, le roi contre qui personne ne peut se lever. Son repos sera éternel et rien ne pourra le troubler. Sous son sceptre régnera la justice et la paix, et à lui sera l’obéissance des peuples.
Il est venu une première fois dans l’abaissement et dans la souffrance. Lorsqu’il a fait son entrée dans Jérusalem, la ville de laquelle il est le grand roi, il était humble et débonnaire monté sur le poulain d’une ânesse. Bientôt il reviendra dans sa gloire avec les anges de sa puissance en flammes de feu pour exercer la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n’obéissent pas à son évangile.
Mes chers enfants, vous réjouissez-vous en pensant que ce jour est proche ? Je dois vous quitter pour aujourd’hui, il y aurait beaucoup d’autres choses à vous dire de Juda et de sa tribu. Lisez vous-même les passages qui nous parlent de lui ; certainement vous ne regretterez pas de l’avoir fait.
Mes chers enfants, la liste
des fils de Jacob est longue, malgré cela, j’aime à penser que vous ne vous
fatiguez pas d’entendre mes récits au sujet de cette famille. De plus, je pense
que par ce moyen vous recevez des enseignements qui vous seront utiles. Que
cela vous mettra en garde contre les dangers qui vous guettent, que cela aussi
vous encouragera à servir le Seigneur dès votre jeune âge par la grâce et le
secours qui vient de lui. Il vous faut vous souvenir que tout ce que Dieu dit
de l’homme dans sa Parole, il le dit de chacun de nous. Non que nous soyons
tombés dans toutes les fautes dont elle nous parle, mais dans notre cœur il y a
le germe de toutes ces mauvaises choses, et sa grâce seule peut nous en garder.
N’oubliez jamais chaque matin, en ouvrant les yeux, de dire : Garde-moi, ô
Dieu, car je me confie en toi (Ps. 16
,
1).
Aujourd’hui, je vous
parlerai de Dan. Il est le cinquième fils de Jacob, il est né de Bilha,
servante de Rachel. Cette dernière l’a appelé de ce nom qui veut dire juge
. Il ne nous est rien dit de lui
concernant son enfance, sauf ce que nous trouvons au chap. 37
de la Genèse, v. 2, concernant sa mauvaise renommée, mais dans
la bénédiction de Jacob à ses fils il nous fait savoir qu’il aurait un
caractère de juge mauvais, un caractère diabolique, comme un serpent et une
vipère. Hélas ! C’est dans la tribu de Dan que l’idolâtrie a été établie
en premier lieu au milieu du peuple de Dieu. Les fils de Dan ont dressé pour
eux l’image taillée qu’ils avaient volée à Michée dans la montagne d’Éphraïm,
et Jonathan, fils de Guershom, fils de Moïse, lui et ses fils furent
sacrificateurs de cette idole pour la tribu des Danites.
L’idolâtrie est une chose
affreuse entre toutes. Le premier commandement la défend d’une manière absolue
(Exode 20
, 1-6). Sitôt que cette
tribu de Dan est entrée dans le beau pays que l’Éternel lui avait donné elle se
détourne de lui et se met à servir une image taillée, une idole qu’ils avaient
volée. En le faisant ils se moquaient ouvertement de l’Éternel, de sa sainteté
et de sa loi sainte, juste et bonne.
On a de la peine à croire que l’homme puisse être aussi insensé : avoir un dieu fait de main d’homme qui ne voit ni n’entend et qui ne peut être d’aucun secours. C’est Satan, le prince des ténèbres, qui a aveuglé le cœur de ceux qui désobéissent à la volonté de Dieu, ils deviennent ses esclaves et les misérables jouets de sa malice.
Oh ! chers enfants, que rien ne vous détourne d’une simple et absolue obéissance à tous les enseignements qui nous sont donnés dans la Parole. C’est en la gardant, en la méditant dans vos cœurs et en la mettant en pratique que vous serez gardés de tout le mal dont l’homme est capable, et de toutes les ruses et les séductions de l’adversaire de nos âmes.
Vous prendrez garde aussi à
ce fait que c’était un petit-fils de Moïse, ce fidèle serviteur de l’Éternel,
qui a été le sacrificateur des Danites auprès de cette idole. Pauvre jeune
homme ! pour de l’argent il a consenti à servir des faux dieux dans la
maison de Michée, et il a entraîné sa famille après lui dans l’idolâtrie. Il
n’a pas écouté les enseignements de son grand-père, ni considéré sa foi et sa
conduite et, en conséquence, il est tombé bien bas dans le mal. Vous qui avez
des parents chrétiens, prenez garde aux enseignements qu’ils vous
donnent ; si vous les oubliez, vous ne savez pas jusqu’où l’ennemi vous conduira et où il vous fera
tomber. Soyez bien assurés que Satan s’acharnera contre vous. Que l’exemple de
ce petit-fils de Moïse mette dans vos cœurs une crainte salutaire. Lisez
vous-mêmes ce qui nous est dit à ce sujet dans les chapitres 17
et 18
du livre des Juges.
En terminant, je vous ferai
remarquer que nous ne trouvons pas le nom de Dan parmi les scellés du chap. 7
de l’Apocalypse, ni celui d’Éphraïm
qui, sous Jéroboam, a aussi établi l’idolâtrie en Israël. (1 Rois 12
, 26, 33)
Mes chers enfants. Nephthali
dont je veux vous parler maintenant était le second fils de Bilha et le sixième
de Jacob. Son nom signifie « ma lutte
».
Nous savons peu de chose de son jeune âge sauf que, avec ses frères, les fils
de Bilha et de Zilpa, il avait une mauvaise renommée.
N’oubliez pas que même un
jeune garçon se fait connaître par ses actions si sa conduite est pure (Prov. 20
, 11). En marchant fidèlement, vous
pouvez, par votre manière de faire, honorer le nom du Seigneur Jésus. Ce devait
être un sujet de tristesse pour Jacob de savoir que ses fils déshonoraient
ainsi le nom de l’Éternel au milieu des nations qui ne connaissaient pas le
Dieu d’Abraham.
Le livre des Proverbes, dont
je viens de vous tirer cette citation est d’une grande importance pour les
jeunes. Il a été écrit, entre autres choses, pour donner aux simples de la
prudence et au jeune homme de la connaissance et de la réflexion (Chap. 1
, 4). Il est de toute importance de ne
pas aller étourdiment selon ses propres pensées ou selon les désirs de son cœur
ou les convoitises de ses yeux, car, en le faisant, on peut sombrer dans de
graves fautes dont les conséquences peuvent se faire sentir pendant toute une
vie.
Nous pouvons penser qu’il y a eu un profond changement dans la vie et dans la conduite de Nephthali, car en le bénissant son père dit de lui : « Nephthali est une biche lâchée ; et il profère de belles paroles ». Une biche lâchée est une image qui nous parle d’une conduite qui glorifie Dieu. Vous savez qu’une biche a le pied complètement divisé, ce qui, dans les Écritures, nous parle d’une marche selon Dieu. La biche a une marche si légère et rapide que, semble-t-il, elle touche à peine le sol quand elle court. Vous savez que Dieu se sert souvent d’images dans sa Parole pour nous faire comprendre ses pensées. Il nous faut, lorsque nous en avons l’occasion, considérer ces images avec beaucoup d’attention. Si, par exemple, il nous parle d’un agneau, nous avons à en regarder un lorsque l’occasion se présente : nous comprendrons ainsi mieux ce qu’Il veut nous faire connaître concernant la douceur et l’innocence de la sainte Victime qu’a été l’Agneau de Dieu. La marche de Nephthali était donc belle aux yeux de Dieu, mais aussi ses paroles lui étaient agréables. Vous comprendrez ainsi que nous avons à prendre garde non seulement à nos actes, mais aussi à nos paroles si nous voulons glorifier le Seigneur. Je pense que de belles paroles aux yeux de Dieu sont des paroles de confession et d’humiliation. Le cœur de Dieu est touché de compassion lorsque nous reconnaissons humblement nos fautes et que nous nous en humilions devant lui, que nous les lui confessons avec un cœur vrai. C’est le moyen par lequel nous pouvons être bénis par Lui.
C’est ce qui fut la part de
Nephthali lors des bénédictions de Moïse. De Nephthali, il dit :
« Nephthali, rassasié de faveurs et comblé de la bénédiction de l’Éternel,
possède la mer et le Darôm » (Deut. 33
,
23), ou, si vous préférez, possède l’occident et le midi. Ce sont des
bénédictions qui s’étendent au loin. Dieu se plaît à répandre ses biens sur
ceux qui marchent dans l’humilité ; mais aussi, Il résiste aux
orgueilleux.
Plus tard, nous voyons du
dévouement chez Nephthali pour les intérêts de l’Éternel et de son peuple. Dix
mille hommes de Zabulon et de Nephthali se sont rassemblés autour de Barak pour
aller combattre Sisera, alors que Ruben était resté, comme vous vous en
souvenez, entre les barres des étables à écouter le bêlement de ses troupeaux.
Dieu n’est pas injuste pour oublier ce qui a été ainsi fait pour son peuple,
aussi, dans le cantique de Debora, il nous est dit que Zabulon est un peuple
qui a exposé son âme à la mort, Nephthali aussi, sur les hauteurs des champs.
Ce qui a été fait dans ce jour-là par ces deux tribus a été ainsi consigné dans
les Écritures pour toujours. C’est donc une chose qui ne sera jamais oubliée
pendant l’éternité. Nephthali a ainsi glorifié le nom qui lui a été donné par
Rachel. Il a lutté pour le peuple de Dieu. Plus tard encore nous le trouvons
dans la lutte en 1 Chron. 12
, 34. De
Nephthali, mille chefs, et avec eux trente-sept mille hommes portant le
bouclier et la lance sont venus en ordre de bataille et d’un cœur droit pour
établir David roi sur tout Israël. Dans le même chapitre, v. 40, nous voyons
des hommes de Nephthali qui apportaient des vivres pour le peuple de Dieu. Ils
ont ainsi lutté pour le peuple et ils ont eu du dévouement pour lui. Le
résultat fut qu’il y eut de la joie en Israël. Lors même que vous n’êtes encore
que des enfants, vous pouvez au moins prier pour les rachetés du Seigneur. En
faisant ainsi vous combattez pour eux. Lisez en terminant Colossiens 4
, 12.
Mes chers enfants, Zilpa,
servante de Jacob, elle aussi donna deux fils à Jacob. Le premier fut nommé Gad
, ce qui signifie la bonne fortune.
Gad a possédé son héritage de l’autre côté du Jourdain avec les fils de Ruben
et la demi-tribu de Manassé. C’est dans les limites de son territoire que fut
enterré Moïse, le libérateur du peuple de Dieu. C’est de ce fait qu’il est
parlé dans les bénédictions de Moïse au chapitre 33
, 21 du livre du Deutéronome, lorsqu’il dit de Gad : Béni
soit celui qui élargit Gad. Il habite comme une lionne, et il déchire le bras,
et même le sommet de la tête. Et il s’est choisi la première partie du
pays ; car là était réservée la part du législateur ; et il est allé
avec les chefs du peuple ; il a accompli avec Israël la justice de l’Éternel
et ses jugements (ou ses ordonnances ; le mot hébreu a les deux sens).
Ses limites sont élargies, car Dieu est infiniment riche et il se plaît à nous bénir. Israël était béni sur la terre de bénédictions matérielles, nous, nous sommes bénis de toutes bénédictions spirituelles en Christ. Pourrions-nous désirer davantage et mieux ? Mais nous avons besoin de diligence pour prendre possession de toutes ces richesses et pour être rendus capables d’en jouir. C’est Dieu qui peut aussi élargir, pour ainsi dire, nos limites et nous faire mieux connaître l’excellence de la personne de notre Seigneur et des biens que nous avons en lui.
Moïse, non seulement dit que les limites de Gad sont élargies, mais aussi il montre qu’il habitera en paix et en sécurité en détruisant tous ses ennemis. Pour nous, les ennemis qui cherchent à nous ravir nos richesses, sont Satan, ses agents et le monde. Nous avons à veiller avec un soin jaloux sur les richesses que nous avons en Christ, de manière que rien ne vienne nous entraver dans la communion avec le Seigneur.
Parmi les bénédictions qui étaient la part de Gad, il en était une qui avait un prix tout particulier pour l’âme pieuse. C’était le souvenir de la mort de leur libérateur : Moïse qui les avait sauvés de l’Égypte et de la main du Pharaon. Ainsi que nous venons de le voir, c’était dans les limites de l’héritage de Gad que Moïse avait été enterré par l’Éternel. C’était ce qui est appelé ici la première partie du pays. Chers enfants, il y a pour celui qui connaît le Seigneur Jésus une part précieuse entre toutes : c’est le souvenir de la mort de son Sauveur et Seigneur.
Nous trouvons aussi des fils de Gad qui viennent pour se joindre à David. C’était des hommes forts et vaillants, des hommes exercés pour la guerre. Ils étaient armés de boucliers et de piques, leurs faces étaient comme des faces de lions, et ils étaient prompts comme des gazelles sur les montagnes ; leurs noms nous sont donnés. Ils sont ainsi conservés dans le livre de Dieu. Ces hommes étaient chefs de l’armée, le moindre était chef de cent hommes, le plus grand de mille. Ce sont eux qui traversèrent le Jourdain au premier mois quand il regorge par dessus tous ses bords, et ils mirent en fuite ceux de toutes les vallées, vers le levant et vers le couchant. Nous comprenons que des hommes pareils devaient être précieux au cœur de David.
Ces choses sont écrites pour nous servir d’instruction. Jésus est notre roi, notre divin David. Il va bientôt régner dans les cieux et sur la terre ; sommes-nous de cœur pour lui au milieu d’un monde qui le rejette ? Avons-nous revêtu les armes de la justice et possédons-nous le bouclier de la foi ? Allons-nous devant nous comme des lions qui ne se laissent arrêter par aucune difficulté ? Lorsqu’il s’agit de faire la volonté de Dieu, sommes-nous prompts comme des gazelles pour obéir ?
Mes chers enfants, toute la
parole de Dieu est écrite pour notre profit. Qu’il nous soit accordé la grâce
d’être de ceux qui aiment le Seigneur Jésus et qui lui montrent cet amour en
lui obéissant en toutes choses avec autant de zèle que s’il était déjà sur le
trône de sa gloire. On peut le servir dès son jeune âge. Samuel, jeune garçon,
servait l’Éternel. Son service était peut-être peu de choses aux yeux des
hommes, mais l’Éternel savait l’apprécier. Nous voyons dans 1 Samuel 3
, 15 qu’il ouvrait les portes du temple
de l’Éternel. C’était un service bien simple, service qu’un jeune garçon peut
accomplir. Il le faisait pour l’Éternel. Ayant été fidèle dans ce petit
service, l’Éternel lui en a confié de plus grands une fois devenu un homme
fait.
Mes chers enfants, Zilpa,
servante de Léa a donné un autre fils à Jacob qui a été nommé Aser
, ce qui veut dire heureux
. C’est un joli nom.
Puissiez-vous, vous aussi, être heureux.
Le secret du bonheur se
trouve dans le Ps. 32
. Lisez-le
vous-même. Vous remarquerez que ce psaume a un titre remarquable :
« Instruction ». Par son moyen, Dieu veut nous instruire et nous
apprendre comment nous pouvons être heureux et même bienheureux. La première
chose qui est nécessaire, c’est d’avoir ses péchés pardonnés, et pour qu’ils
soient pardonnés, il nous faut les confesser. Le roi David, qui a écrit ce
psaume, a dit : « Je confesserai mes transgressions à
l’Éternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché » (v. 5).
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous
pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité », lisons-nous
dans 1 Jean 1
, 9. Pour être
bienheureux, il faut aussi se laisser entièrement conduire par le Seigneur
lui-même. Il nous enseigne le chemin dans lequel nous avons à marcher et nous
avons à ne pas être comme le cheval fougueux qui veut courir là où bon lui
semble ; ou comme le mulet rétif qui s’obstine dans sa propre volonté et
n’obéit pas à la voix de son maître.
Aser était donc heureux. Son père dit de lui dans sa bénédiction : « D’Aser viendra le pain excellent ; et lui il fournira les délices royales ».
Je n’ai pas besoin de vous dire que le roi dont il est question ici, c’est le Seigneur Jésus, le roi de gloire. Aser fera donc les délices du Seigneur. Pour cela il faut que les cœurs soient remplis de lui et que les siens marchent dans une sainte obéissance à sa parole. Un fils obéissant est un sujet de joie pour le cœur de son père. Le Seigneur nous a laissé un moyen de lui témoigner notre amour pendant le temps de son absence. C’est de garder sa Parole. Ainsi qu’il l’a dit lui-même : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas ma parole.
Moïse dit d’Aser : « Aser sera béni en fils, il sera agréable à ses frères, et il trempera son pied dans l’huile. Tes verrous seront de fer et d’airain, et ton repos sera comme tes jours ».
Le voici béni dans sa
famille. Un père peut-il désirer chose plus précieuse ? Quel sujet de joie
pour les parents lorsque les enfants marchent bien, ainsi qu’il est
écrit : « Un fils sage réjouit son père, mais un fils insensé est le
chagrin de sa mère » (Proverbes 10
,
1). Puissiez-vous vous en souvenir et chaque jour être des sujets de joie pour
vos chers parents qui se donnent tant de peine pour vous élever et qui vous
comblent de bienfaits. Pensez un peu à la somme de labeur que vous leur avez
donné dès votre entrée dans le monde. Jamais vous ne pourrez leur rendre tout
ce qu’ils ont fait pour vous.
Il sera agréable à ses
frères. C’est toujours le cas lorsqu’un croyant marche fidèlement. Il reflète
en cela même, les rayons de la gloire du divin modèle, le Seigneur Jésus qui,
enfant, avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des
hommes (Luc 2
, 52). On est heureux en
marchant dans une telle voie, on y est aussi en sécurité et en paix. C’est ce
dont nous parlent les verrous de fer et d’airain derrière lesquels on est en
sécurité et en repos. Chaque jour sur la terre est un jour de repos. C’est bien
différent de ce que nous trouvons dans le prophète Ésaïe : « Il n’y a
pas de paix, dit mon Dieu, pour les méchants » (Ésaïe 57, 21). Repos et
bonheur, voici des choses bien précieuses que nous pouvons posséder dès
ici-bas.
Dans le Nouveau Testament nous trouvons une femme de la tribu d’Aser qui était bienheureuse : c’était Anne. Elle était fort avancée en âge, elle était veuve depuis fort longtemps. Il semblait qu’elle n’avait eu qu’une longue vie de souffrances et n’avait rien à attendre ici-bas. Malgré cela elle possédait un grand sujet de joie ; elle connaissait le Seigneur, elle l’attendait dans son temple. Elle a dû l’attendre fort longtemps, mais un jour elle l’a vu, il est venu porté par ses parents. Quelle sainte joie remplissait le cœur d’Anne ! Bonheur inexprimable ! Nous comprenons qu’elle parlait de lui à tous ceux qui dans Jérusalem attendaient la délivrance.
Possédez-vous le même sujet de joie ? Attendez-vous le Seigneur chaque jour ? Il va venir ; bienheureux ceux qui seront trouvés veillant et attendant quand il viendra. Puissiez-vous tous ensemble dire : Viens, Seigneur Jésus !
Mes chers enfants,
aujourd’hui, je veux vous parler d’une des tribus d’Israël qui occupe le moins
de place dans les Écritures, celle au sujet de laquelle nous avons le moins de
renseignements, une tribu qui est presque toujours dans l’ombre. Il s’agit d’Issacar
, le cinquième fils de Léa et le
neuvième de Jacob. Son nom signifie : il
y a salaire
. Nous n’avons aucun renseignement sur ce qu’a été sa jeunesse.
Mais ce qui est au moins précieux à constater, c’est qu’il n’y a pas de grandes
fautes qui nous sont rapportées de lui, comme ce fut malheureusement le cas
pour plusieurs de ses frères. Il vaut mieux être un inconnu que de faire parler
de soi à cause de ses manquements. Ce qui est précieux, c’est de savoir qu’il
faisait partie du peuple de Dieu, et Dieu lui-même se plaît à le rappeler dans
sa parole. Chaque fois que les fils d’Israël sont mentionnés, le nom d’Issacar
s’y trouve. Vous pouvez vous-même le voir dans de nombreux passages :
Genèse 35
, 23 ; 46
, 13 ; Exode 1
, 3 ; Nombre 1
,
8 ; 26
, 23 ; 1 Chroniques 7
, 1 ; Ezéchiel 48
, 25 et 33 ; enfin nous trouvons
le nom d’Issacar dans le chap. 7
de
l’Apocalypse, parmi ceux qui sont scellés du sceau du Dieu vivant.
Faire partie du peuple de
Dieu et être reconnu comme tel par lui, vaut mieux que toutes les grandes
choses qu’on peut raconter de l’homme. Il nous est dit, dans la 2ème épître à
Timothée, chap. 2
, 19 :
« Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ». Avant d’aller plus loin,
je veux vous demander à chacun de vous : Faites-vous partie du peuple de
Dieu ? Êtes-vous un de ses enfants ? Si vous n’en avez pas la
certitude, lisez, je vous prie, les v. 12 et 13 du premier chapitre de
l’évangile de Jean. Ils sont assez simples pour que chacun de vous puisse
savoir s’il est vraiment un enfant de Dieu. « À tous ceux qui l’ont reçu,
il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en
son nom, lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de l’homme, mais
de Dieu ».
Maintenant, nous revenons à
Issacar. Jacob dit de lui, sur son lit de mort : Issacar est un âne ossu,
couché entre deux parcs. Il voit que le repos est bon et que le pays est
agréable, et il incline son épaule pour porter, et il s’assujettit au tribu du
serviteur (Genèse 49
, 14-15). De ce
que nous venons de lire, nous pouvons conclure qu’il y avait eu de la paresse
chez Issacar et peu d’énergie pour la recherche des bénédictions que l’Éternel
a mises à la disposition de la foi. C’est probablement pourquoi nous ne voyons
aussi pas de grandes choses dans sa vie. Comme on le dit quelquefois : il
se laissait vivre, oubliant que la main des diligents enrichit. Se laissant
aller ainsi à la paresse, on devient nécessairement pauvre et dépendant des
autres et leur serviteur, ces choses vont toujours ensemble. Lisez dans le
livre des Proverbes et vous verrez comment souvent nous sommes mis en garde
contre la paresse.
Dans les bénédictions de
Moïse, nous voyons qu’il est encore ici à l’ombre de son frère Zabulon. Et de
Zabulon, il dit : « Réjouis-toi, Zabulon, en ta sortie ; et toi,
Issacar, dans tes tentes ! Ils appelleront les peuples à la
montagne ; là ils offriront des sacrifices de justice, car ils suceront
l’abondance des mers et les trésors cachés du sable » (Deut. 33
, 18-19). Il y aura donc pour Issacar
de la joie, du repos et de l’adoration lorsque la bénédiction sera répandue
avec abondance dans la terre d’Israël et que toutes les nations viendront
adorer l’Éternel.
Plus tard, nous voyons
Issacar combattant pour le peuple de Dieu et marchant sur les traces de Barak.
Il se trouve aussi parmi les hommes forts qui ont apporté du secours à David
lorsque le royaume allait lui être donné (1 Chroniques 12
). Il nous est dit que les hommes de cette tribu savaient
discerner les temps pour savoir ce que devait faire Israël : leurs chefs,
deux cents, et tous leurs frères à leur commandement.
C’est chose précieuse lorsque, parmi les enfants de Dieu, il se trouve des serviteurs qui, ayant de l’expérience et du discernement, peuvent enseigner à leurs frères comment il faut agir dans les circonstances dans lesquelles ils se trouvent.
En terminant, nous trouvons
aussi du discernement chez les hommes d’Issacar dans ce chap. 12
du premier livre des Chroniques. Avec
Zabulon et Nephthali, ils apportent des vivres pour le peuple de Dieu. Oui, il y aura un salaire
pour Issacar, car
Dieu n’est pas injuste pour oublier ce qu’il a fait pour son peuple.
Il me semble qu’il y a de grandes leçons pour vous, mes chers enfants, dans ce que nous venons de considérer ensemble. Premièrement, ne cherchez pas à devenir grands dans le monde ; souvent ce n’est que de l’orgueil qui fait agir ceux qui cherchent à se faire remarquer parmi leurs semblables. Ne soyez pas paresseux, et faites simplement ce que le Seigneur met sur votre chemin chaque jour sans chercher de l’importance aux yeux de vos semblables. Le Seigneur saura récompenser publiquement ce qui a été fait pour lui dans l’ombre, ignoré de tous.
Mes chers enfants. Nous
arrivons au dixième fils de Jacob, Zabulon. Il est le sixième de Léa. Vous
savez que Jacob a eu une nombreuse famille, car il a encore eu deux fils de
Rachel. Nous aurons souvent l’occasion de parler de ces deux fils en continuant
notre lecture du livre de la Genèse, de sorte que je ne vous en dirai rien
maintenant et, après avoir parlé de Zabulon
,
ce dixième fils de Jacob, nous continuerons notre lecture du livre de la
Genèse. Zabulon signifie habitation
.
Vous verrez que Léa a été conduite par l’Éternel lorsqu’elle lui donna ce nom.
Il est fort probable que sa foi ne fut pas à la hauteur des glorieuses
prophéties qui plus tard furent faites au sujet de ce fils, prophéties qui se
sont réalisées d’une manière merveilleuse lorsque le Seigneur Jésus est venu
dans ce monde, comme nous allons le voir. Néanmoins nous voyons la foi de Léa
qui se montre dans cette circonstance comme dans d’autres, malgré sa faiblesse.
Nous avons déjà mentionné plusieurs fois Zabulon, comme associé à ses deux
frères Issacar et Nephthali. De fait son histoire est passablement liée à celle
de ses deux frères et diffère peu de la leur.
Mais, sans contredit, la
chose la plus merveilleuse qui nous est dite de lui se trouve dans l’évangile
de Matthieu au ch. 4
, v. 12 à 16.
« Or ayant ouï dire que Jean avait été livré, Jésus se retira en
Galilée ; et ayant quitté Nazareth, il alla demeurer à Capernaüm qui est
au bord de la mer sur les confins de Zabulon et de Nephthali, afin que fut
accompli ce qui avait été dit par Ésaïe, le prophète, disant : Terre de
Zabulon, et terre de Nephthali, chemin de la mer au delà du Jourdain, Galilée
des nations ; le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande
lumière ; et sur ceux qui sont assis dans la région et dans l’ombre de la
mort, la lumière s’est levée ».
Nous y trouvons donc une
citation du prophète Ésaïe, ch. 9
, v.
1-2. C’était une chose remarquable que Dieu annonçait d’avance par son
serviteur le prophète. Ces deux passages nous apprennent donc que Zabulon habitait
dans les ténèbres et dans le
pays de l’ombre de la mort. C’est, du reste là que sont tous les hommes dans
leur état naturel. Tout est ténèbres pour eux, et la mort projette son ombre
sur leur chemin. Toute leur science, et toutes leurs recherches ne peuvent
dissiper les ténèbres qui les enveloppent et leurs efforts ne peuvent chasser
l’ombre de la main de la mort qui est sur eux, prête à les emporter. L’avenir
est comme un abîme couvert de ténèbres épaisses que rien ne peut enlever.
Mais le Christ est venu dans
le monde, le divin Sauveur a dit : Je suis la lumière du monde ;
celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de
la vie. (Jean 8
, 12). Et
encore : Moi, je suis venu dans le monde, la lumière, afin que quiconque
croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. Sur cette scène de ténèbres qui
caractérisait la terre de Zabulon, la lumière venait briller et faire connaître
la parfaite grâce de Dieu, son amour, son salut, et une habitation
merveilleuse, non plus dans les lieux bas de la terre, mais dans les demeures
célestes, dans la maison du Père. C’est là que le Seigneur Jésus, après avoir
accompli l’œuvre de notre salut, est allé pour préparer une place.
Mes chers enfants, pouvez-vous chanter le beau cantique :
Tandis qu’au ciel ma place est prête,
Ici-bas, j’ai la paix du cœur.
Loin des flots et de la tempête,
J’ai pour y reposer ma tête
Le sein béni de mon Sauveur.
Ceux qui peuvent le chanter de tout leur cœur sont dans la lumière. Ils ne sont plus dans les ténèbres ; ils ne redoutent plus la mort. Ceux-ci peuvent traverser la terre comme des étrangers et des pèlerins, car ils se dirigent vers leur céleste patrie. C’est merveilleux, on sent Jésus tout près de soi, on a en lui la lumière de la vie. Puissiez-vous jouir de ces choses dès votre plus jeune âge.
Nous continuerons donc nos leçons si le Seigneur n’est pas venu, en nous occupant de nouveau de Jacob. Je pense que vous n’avez pas oublié ce que je vous ai déjà raconté de lui.
Mes chers enfants. Ainsi que
je vous l’ai dit lors de notre dernière leçon, nous nous occuperons des deux
derniers fils de Jacob plus tard et nous continuerons la lecture du livre de la
Genèse. Pour aujourd’hui, nous lirons la fin du chapitre 30
en commençant au verset 22.
Mais, avant, j’aimerais vous
demander si vous pourriez me répéter les noms des dix fils de Jacob dont je
vous ai déjà parlé et si vous pourriez raconter quelque chose de chacun
d’eux ? C’est en repassant ce que vous entendez dans vos cœurs, comme le
faisait Marie (Luc 2
, 19) que vous
ferez des progrès dans la connaissance des choses que Dieu vous révèle dans sa
Parole. En faisant ainsi vous acquerrez à la longue des choses qui vous seront
utiles pendant votre voyage ici-bas et qui seront aussi pour vous des richesses
dont vous jouirez pendant l’éternité. À ce sujet j’aimerais vous rappeler un
verset qu’un de mes chers amis m’avait écrit sur un petit traité, il y a
bientôt cinquante ans : Occupe-toi de ces choses, sois-y tout entier afin
que tes progrès soient évidents à tous (1 Timothée 4
, 15).
Les versets 22 à 24 de notre chapitre nous racontent la naissance du premier fils de Rachel, Joseph. Son histoire occupe une grande place dans la fin du livre de la Genèse et nous aurons amplement l’occasion d’en reparler. Après sa naissance Jacob dit à Laban de le renvoyer dans son pays. Malgré toutes ses fautes, Jacob avait un grand attachement pour le pays de la promesse, et son cœur était là. Seulement le moment voulu de Dieu pour y rentrer n’était pas encore arrivé. Jacob avait encore d’autres leçons à apprendre dans le pays où il séjournait et pendant six longues années il devait y garder les troupeaux.
Souvent nous ne pouvons pas faire ce que nous désirons, et nous avons à être soumis à la volonté divine. Dieu est plus sage que nous et il conduit tout pour notre plus grand bien. Laban s’était aperçu que l’Éternel l’avait béni dans ses biens matériels depuis que Jacob était chez lui, aussi il désirait le garder auprès de lui. Vous avez à vous souvenir que Dieu a dans sa main les richesses, les troupeaux et tous les biens matériels et il les donne à qui il veut. Ces biens ne sont pas les vraies richesses et ceux qui y mettent leurs cœurs se trompent grandement.
Voici l’oncle et le neveu qui se mettent à rivaliser de zèle, de ruses et de tromperies pour acquérir des troupeaux. Chacun fait de son mieux pour en avoir le plus grand nombre possible. Jacob s’accroît extrêmement : il devient riche et possède du bétail en grand nombre, des servantes et des serviteurs, et des chameaux et des ânes. Pensez-vous que ces choses l’ont rendu heureux ? Certainement non. Il s’est beaucoup fatigué, n’ayant de repos ni jour ni nuit ; le sommeil fuyait ses yeux. Plus tard, il a dit au Pharaon que ses jours avaient été courts et mauvais.
Les richesses périssables
qui sont dans le monde ne rendent pas heureux, bien s’en faut. Il se peut
qu’elles procurent une satisfaction passagère et de courte durée, mais un beau
jour, comme le gypaète, elles s’envolent vers les cieux et ne laissent
qu’amertume et déception. D’autres fois, il faut mourir après s’être fatigué
pour les acquérir et les laisser à d’autres personnes qui les disperseront
souvent en moins de temps qu’il n’en a fallu pour les acquérir. Je pourrais
vous raconter bien des choses que j’ai vues de mes propres yeux qui vous
montreraient combien les biens matériels sont des choses vaines et fugitives.
Par contre, il y a les richesses insondables du Christ qui sont à la
disposition de tous les hommes et qui ne donnent aucune déception, bien au
contraire. Elles durent éternellement. C’est dans la parole de Dieu qu’elles
sont contenues et elles sont mille fois plus précieuses que de l’or, de
l’argent et des troupeaux. Le psalmiste disait : J’aime tes commandements
plus que l’or et que l’or épuré (Ps. 119
,
127), et : J’ai de la joie dans ta parole comme un homme qui trouve un
grand butin (v. 162). Par contre : c’est une racine de toutes sortes de
maux que l’amour de l’argent : ce que quelques-uns ayant ambitionné, ils
se sont égarés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de beaucoup de
douleurs (1 Timothée 6
, 10). Chers
enfants, dès votre jeune âge, souvenez-vous que Judas, qui a trahi le Seigneur,
aimait l’argent.
Mes chers enfants, lors de notre dernier entretien, nous avons laissé Jacob et Laban à leurs troupeaux et à leurs ruses. Ils sont bien l’image des hommes tout occupés des choses qui passent et qui ne sont que vanité. Ils se fatiguent pour acquérir des biens qu’il faudra laisser tôt ou tard. Ce qui est le plus triste dans ce récit c’est que Jacob qui était un croyant et que Laban qui avait une certaine connaissance de l’Éternel sont tout absorbés dans ces choses comme des hommes qui ont leur part aux choses de la terre.
Aujourd’hui vous lirez ce
chapitre 31
dans son entier, et je
vous ferai quelques remarques sur son contenu. La première chose que vous pouvez
y constater c’est que la possession des biens matériels engendre la jalousie
dans les cœurs. Tant que Jacob ne possédait rien et que Laban tirait profit de
lui, leurs relations étaient bonnes, mais lorsque Jacob a eu des troupeaux, le
visage de Laban ne fut plus le même à son égard ; il reflétait la jalousie
qui remplissait son cœur.
Par contre, la possession des biens spirituels et la jouissance des choses du ciel ne produisent jamais le même effet. Bien au contraire, elle augmente la joie de tous ceux qui y ont une part. Plus un croyant en jouit, plus les autres en sont heureux.
Vous vous souvenez qu’au chapitre précédent, Jacob avait désiré de rentrer dans le pays de ses pères, mais que le moment voulu de Dieu n’était pas encore arrivé. Maintenant l’Éternel, qui dispose de toutes choses, lui dit : Lève-toi, sors de ce pays et retourne dans le pays de ta parenté. Ce même Dieu lui rappelle les promesses qu’il lui avait faites lorsqu’il était à Béthel. Vingt années s’étaient écoulées et ce Dieu fidèle n’avait pas oublié son pauvre serviteur lors même que celui-ci n’avait guère été fidèle pendant tout ce temps.
Pendant toute votre vie, si votre foi est mise à l’épreuve et que parfois il semble que Dieu vous oublie, ne doutez jamais de sa fidélité à ses promesses et confiez-vous en lui, même contre toute espérance. Comme le dit un cantique : « Ce que sa bouche a dit, sa main l’accomplira ».
Une autre chose triste à constater, c’est que l’amour des richesses a détruit dans le cœur de Laban, même les affections naturelles, et il n’a pas mieux traité ses propres filles que de vulgaires servantes. Voici le témoignage qu’elles rendent de lui : « Nous avons été réputées comme des étrangères, il nous a vendues et a même toujours mangé notre argent ». Certes, il n’a pas trouvé sa joie à faire le bonheur de sa famille.
Enfin, voici Jacob qui se met en route et s’enfuit avec toutes ses richesses. Encore une fois, il trompe Laban, ainsi que la chose nous est rapportée. Malgré cela Dieu veille sur son pauvre serviteur et a averti Laban en lui disant : Garde-toi de parler à Jacob, ni en bien, ni en mal.
Mais que de choses tristes dans cette maison où Jacob avait séjourné ! Nous y trouvons même des idoles et voici Rachel qui vole les dieux et les emporte en s’en allant. Un mal en engendre un autre ; et lorsqu’on s’éloigne de Dieu l’on ne sait jamais où cela s’arrêtera.
Soyez bien assurés, chers enfants, que les idoles ne sont pas si éloignées que vous ne le pensez. Elles ne se trouvent pas seulement dans les pays païens où les missionnaires vont annoncer l’Évangile. L’apôtre Jean, le disciple bien-aimé, termine sa première épître par ces mots : « Enfants, gardez-vous des idoles ». Vous voyez ainsi que, tout en connaissant le Seigneur Jésus, nous sommes exposés au danger d’en avoir. De fait, tout ce qui dans nos cœurs vient prendre la place que le Seigneur est en droit de posséder devient une idole. On peut se faire une idole d’un simple jouet.
Nous terminons ces quelques remarques en constatant que Dieu a aplani toutes les difficultés qui étaient sur le chemin, et qu’enfin Jacob et Laban se sont séparés sans que rien de fâcheux se passe entre eux. Au contraire, ils ont mangé ensemble et ont dressé un monument qui était comme un témoin entre eux comme quoi Jacob serait bon envers les filles de Laban et que Laban, de son côté, ne viendrait pas faire du mal à Jacob. C’est Dieu qui a ainsi incliné les cœurs et qui a tout préparé pour le retour de Jacob dans son pays.
Mes chers enfants, vous vous
souvenez que Jacob s’est mis en route pour rentrer dans le pays de ses pères.
Dans son voyage qui a été en plusieurs étapes, il a fait plusieurs rencontres
importantes et a appris bien des choses. Au commencement du chap. 32
nous lisons : « Et Jacob
alla son chemin. Et les anges de Dieu le rencontrèrent. Et Jacob dit, quand il
les vit : C’est l’armée de Dieu. Et il appela le nom de ce lieu-là
Mahanaïm », ce qui veut dire : deux armées, ou deux camps. Il avait
déjà vu les anges sur l’échelle de Béthel, et maintenant il les retrouve ici
pour le protéger dans son voyage.
Les anges sont des
serviteurs puissants que Dieu emploie en faveur de ceux qui doivent hériter du
salut. Nous ne les voyons pas de l’œil de la chair, mais sans cesse ils nous
entourent de leur puissante protection. Souvent, dans les prophètes et
ailleurs, nous trouvons cette expression : l’Éternel des armées. Il ne
s’agit pas là des armées sanguinaires des hommes, mais bien les anges qui sont
les messagers du Dieu de paix. Vous vous souvenez qu’une multitude de l’armée
céleste acclamait le Seigneur Jésus lors de sa naissance dans le monde et
disait : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts ; et, sur la terre,
paix ; et bon plaisir dans les hommes (Luc 2
, 14).
Les dangers ne manquaient pas sur le chemin dans lequel Jacob marchait. Mais l’Éternel qui lui avait dit de rentrer dans son pays voulait bien le protéger dans son voyage, et pour cela, il envoyait ses anges comme des serviteurs pour le garder et le protéger.
Un premier sujet d’inquiétude se présentait devant Jacob, c’était son frère Ésaü. Il avait dit qu’il tuerait Jacob ; sa colère s’était-elle détournée de lui ? Il pouvait se le demander avec anxiété : sa mauvaise conscience évidemment ne le laissait pas en repos à cet égard. Le temps n’efface pas les fautes, et ces vingt années n’avaient rien changé aux choses qui s’étaient passées lorsqu’il avait trompé son père. Aussi, il envoie des messagers à son frère pour lui dire qu’il désirait trouver grâce à ses yeux. Il se fait humble et petit devant Ésaü : il l’appelle son seigneur et se dit être son serviteur. Ce moyen qu’il emploie, au lieu de lui donner du repos ne fait que d’accroître sa crainte, car ses serviteurs reviennent vers lui en lui disant qu’Ésaü venait à sa rencontre et quatre cents hommes avec lui. Que faire en pareille circonstance ?
Il semble que Jacob a déjà oublié l’armée de l’Éternel. En tout cas, il ne sait pas se confier dans le Dieu qui venait de lui donner un si éclatant témoignage de l’intérêt qu’il lui portait et de la puissance qui était là pour le protéger. Comme de coutume, Jacob commence par se servir d’un des moyens nombreux qu’il avait à sa disposition pour se tirer d’affaire. Son cœur, comme le nôtre, était lent à se confier simplement en Dieu et en ses promesses. Que pouvaient Ésaü et les quatre cents hommes contre les armées de l’Éternel que Jacob venait de rencontrer à Mahanaïm ? Jacob craignit beaucoup et fut dans l’angoisse. Il partage le peuple qui était avec lui, et de même les troupeaux, et il dit : Si Ésaü vient à l’une des bandes et la frappe, l’autre pourra échapper.
Chers enfants, que devait faire Jacob dans de telles circonstances ? Pouvez-vous me le dire ? Il me semble que j’entends l’un de vous, peut-être le plus jeune, qui répond : Il fallait prier. En effet, c’est par cela qu’il fallait commencer. Ensuite, il fallait rester bien tranquille puisque l’Éternel et ses armées étaient là pour le protéger.
Lorsque vous vous trouvez
dans quelque difficulté, même des difficultés que vous vous êtes attiré par
votre propre faute, avant toutes choses, priez
!
Dieu entend la plus humble, la plus pauvre, la plus misérable prière de celui
qui s’adresse à lui avec confiance. Même un soupir qui monte devant lui n’est
pas oublié, et dans sa grâce il y répond.
Jacob, lui, commence par faire des arrangements et, ensuite, il prie. Nous comprenons qu’une prière faite dans de telles conditions ne lui a apporté ni paix, ni consolation. De nouveau, il recommence ses arrangements. Comme si Dieu avait besoin de sa sagesse pour le délivrer. Il oubliait que le Dieu qui tient les cœurs des hommes dans sa main, et qui les incline comme des ruisseaux d’eaux pouvait incliner le cœur d’Ésaü en sa faveur. L’Éternel n’avait pas besoin des présents de Jacob pour le faire. Du reste, les arrangements et les présents de Jacob n’ont été d’aucune utilité. Mais, je vois que l’heure se prolonge, il nous faudra nous arrêter pour aujourd’hui et nous reviendrons une autre fois sur Jacob dans son voyage.
Mes chers enfants. Nous avons laissé Jacob dans sa détresse et dans ses arrangements. Maintenant, il prépare un présent pour son frère et pense par ce moyen apaiser sa colère. Ces choses naturellement ne lui ont donné aucune tranquillité et aucun repos. Il ne pouvait en être autrement, car toutes nos ressources ne sont que vanité et déceptions. Par contre, ceux qui se confient en Dieu ne seront jamais confus, et les justes sont pleins d’assurance comme de jeunes lions.
La nuit même Jacob ne reposait pas en paix puisqu’il se lève cette nuit-là et prend de nouveaux arrangements. Il fait passer le torrent de Jabbok à sa famille et à tout ce qui était à lui. Il ne ressemblait guère à l’apôtre Pierre qui dormait profondément la nuit même qui devait précéder son supplice, alors qu’il était en prison gardé par quatre bandes de quatre soldats chacune. Cherchez ce récit dans le livre des Actes. Prenez la bonne habitude de chercher dans votre Bible lorsque vous trouvez une citation quelconque des Écritures, vous acquerrez ainsi une connaissance qui vous sera utile toute votre vie.
Malgré tout, Dieu avait les yeux sur ce pauvre Jacob et cette même nuit il montre sa sollicitude envers lui d’une manière toute particulière : « Et Jacob reste seul ! » C’est quelque chose de profondément solennel d’être seul avec Dieu au sein de la nuit. Quelquefois il nous isole entièrement, afin de pouvoir nous parler et nous enseigner de grandes leçons que nous aurions de la peine à apprendre si nous étions distraits par quelque chose. C’était la seconde fois que Jacob était seul avec Dieu. Une première fois à Béthel où il avait vu l’échelle qui touchait aux cieux. Je pense que vous vous souvenez de ce que je vous ai dit à ce sujet. Là il avait appris qu’il y a un chemin pour aller au ciel. Maintenant il se trouve de nouveau seul à Péniel. Ce nom veut dire « Face de Dieu ».
Dans ce lieu il a dû apprendre à connaître sa faiblesse et depuis ce jour-là il a dû boiter sur sa cuisse, sentant cette faiblesse à chaque pas qu’il faisait. Un homme a lutté avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Par le prophète Osée, nous savons que cet homme était un ange, un messager même de l’Éternel. Dans cette lutte la hanche de Jacob fut luxée. Depuis lors, ne pouvant plus compter sur sa force, il a compris que ce dont il avait besoin était la bénédiction de l’Éternel. Toute sa sagesse, toute sa force, tous ses arrangements n’avaient aucune valeur, n’étaient que néant et vanité.
Tôt ou tard il nous faut en arriver là, et c’est alors que notre âme est délivrée et que la lumière céleste peut éclairer notre chemin. Le soleil qui s’était couché à Béthel éclaire maintenant le sentier du patriarche.
Depuis ce jour-là Jacob a été appelé Israël, ce qui veut dire « Prince de Dieu ». Ce n’était plus le vieux Jacob, le supplanteur, le faiseur de marchés, qui était en activité ; son histoire était pour ainsi dire terminée. Maintenant on voyait en lui un homme nouveau, un prince de Dieu.
Dans les écritures un prince est toujours un homme qui a remporté des victoires. Or nous ne pouvons être victorieux par notre propre force, mais seulement par la force que Dieu fournit. Jacob, depuis Péniel, a dû prendre un bâton sur lequel il devait s’appuyer et sur le bout duquel il s’appuyait encore en terminant sa vie pour adorer l’Éternel qui avait été son Berger depuis sa naissance jusqu’au jour de sa mort. Il est évident que dans la vie de Jacob il y a eu encore bien des faiblesses et des manquements ; malgré cela il a eu conscience que sa force était en Dieu et non en lui-même.
Je me demande si vous avez bien compris les leçons difficiles que j’ai voulu vous enseigner aujourd’hui. Elles s’apprennent plutôt par l’expérience que de tout autre manière. Quoi qu’il en soit, souvenez-vous que toute votre force n’est que faiblesse ; que vos bons désirs, votre zèle, vos bonnes résolutions ne sont rien si Dieu ne vous accorde la capacité et la sagesse pour accomplir ce qui lui est agréable. Sur cela votre vieux grand-père vous invite à une autre leçon au mois prochain si le Seigneur n’est pas venu.
Mes chers enfants, vous
lirez aujourd’hui le chap. 33
de
notre livre de la Genèse. Vous voyez qu’insensiblement nous avançons dans la
lecture de ce livre et que les enseignements que nous pouvons en retirer se
multiplient. La chose importante pour chacun de nous est de ne rien oublier de
ce que nous avons entendu et de mettre en pratique les choses que nous
connaissons. J’ai souvent pensé que ceux qui lisent assidûment les Écritures
sont comme les banquiers qui accumulent de petites sommes provenant des
intérêts qu’ils perçoivent et qui, les ajoutant les unes aux autres, finissent
par posséder de grands capitaux qui se chiffrent souvent par millions.
Puissiez-vous, dans votre jeunesse, mettre toute diligence pour acquérir ainsi
des biens qui demeurent jusque dans l’éternité. Souvenez-vous que la main des
diligents enrichit (Prov. 10
, 4).
Maintenant voici Jacob qui lève ses yeux et voit son frère Ésaü qui vient à sa rencontre. Pauvre Jacob, malgré toutes les choses qu’il avait vues et entendues, et malgré même la bénédiction qu’il avait reçue de l’Éternel à Péniel, il a peur en voyant son frère et recommence ses arrangements en mettant en avant ce qu’il avait de moins précieux et en arrière ce qui lui était le plus cher, Joseph et Rachel.
Nous avons de la peine à nous confier simplement dans le Seigneur et à compter sur sa fidélité, surtout si nous avons marché dans le chemin de notre propre volonté avec une conscience plus ou moins mauvaise. Chers enfants, croyez-moi : ne gardez jamais quelque chose sur votre conscience. Si vous avez manqué en quelque chose, ne tardez pas de le confesser au Seigneur. Vous vous souvenez sans doute de ce précieux verset : Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité. Cherchez-le dans votre Bible, il se trouve dans la première épître de Jean. Vous le noterez afin de le retrouver facilement.
Tous les arrangements de Jacob ne lui ont servi à rien, car c’est Dieu lui-même qui a incliné le cœur d’Ésaü qui, s’avançant vers son frère, le baisa. Il l’a reçu comme un frère, et un frère qu’il n’avait pas revu depuis fort longtemps. Nous remarquons qu’Ésaü avait ce que nous pourrions appeler d’aimables qualités naturelles, mais ces choses ne servent de rien lorsqu’il faut paraître devant le Dieu saint, si la foi ne se trouve pas dans celui qui les possède.
Malgré tout, Jacob est encore craintif et veut offrir un présent à son frère pour l’apaiser. Ce pauvre Jacob dit encore un mensonge à son frère en l’assurant qu’il irait à Séhir. Le but de son voyage n’était pas Séhir, mais bien la terre d’Israël, le pays de la promesse. Nous ne voyons pas que Jacob soit jamais allé à Séhir. Et Ésaü s’en retourne chez lui sans avoir fait de mal à Jacob. C’est Dieu lui-même qui a délivré son enfant de la main d’Ésaü et de Laban ; il était son libérateur.
Ce chapitre se termine par deux courts paragraphes dans lesquels nous voyons Jacob qui s’établit dans les lieux où il n’aurait dû faire que de passer comme un voyageur. Il se bâtit des cabanes pour son bétail, s’y achète des terres comme si Succoth et Sichem avaient été le but de son voyage. Notre patrie est le ciel, la maison du Père. Tant que nous ne sommes pas arrivés là, nous avons à nous conduire comme des étrangers ici-bas. Il se peut que nous ayons des troupeaux, des richesses et des occupations, mais ce n’est jamais que pour un temps que Dieu nous les donne ; tôt ou tard, il faudra les laisser ; ce n’est qu’en passant que nous pouvons en jouir.
Bonne Nouvelle 1938
Mes chers enfants, le séjour
à Sichem n’a pas été profitable à Jacob ni à sa famille, bien au contraire. Au
lieu de ne faire que d’y passer comme je vous l’ai dit dans notre précédente
leçon, il s’y est établi, il a acheté un champ, il y a dressé sa tente et même
bâti un autel au Dieu d’Israël, le Dieu de son père. En apparence, tout allait
bien : il était riche, il avait des troupeaux, il possédait des terres, il
adore le Dieu qu’adorait son père, mais dans tout cela il ne jouissait pas de
la communion avec Dieu et Dieu ne pouvait pas le bénir ni le faire jouir de sa
faveur. Le chapitre 34
de la Genèse
nous fait le récit de choses profondément tristes qui se sont passées pendant
que Jacob était établi dans ce lieu où il n’aurait dû être qu’un étranger et un
voyageur. Sa fille Dina sortit pour voir les filles du pays. La voici dans le
monde.
Hélas ! le monde est trompeur et méchant, Satan en est le prince. Oh ! mes enfants ! N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Ne jetez jamais un regard de convoitise sur les choses que le monde vous offre, et surtout, ne vous associez jamais avec le monde, que ce soit sous une forme ou sous une autre, pas même avec le monde religieux. Je pourrais vous raconter de bien tristes histoires qui se sont passées dans beaucoup de familles de chrétiens parce que les enfants ont voulu aller voir ce qui se passait dans le monde. Croyez que je vous aime et que je veux votre bien en vous avertissant ainsi. Dina en a fait l’amère expérience.
Un mal en engendre un autre,
et voici Siméon et Lévi, les frères de Dina qui, furieux de l’outrage fait à
leur sœur, usent de violence et de ruse. Ils deviennent des meurtriers et
attirent sur eux la malédiction de leur père. Lisez à ce sujet dans le chap. 49
de la Genèse les v. 5 à 7.
Enfin, Jacob doit s’enfuir d’un lieu où il n’aurait jamais dû s’arrêter. Il s’en va chassé par la peur et y abandonne le champ qu’il avait acheté à prix d’argent. Qu’a-t-il donc récolté à Sichem ? De la honte, de la crainte et de la frayeur.
Le voici qui reprend son voyage et, malgré tout, la main de Dieu est sur lui pour le protéger ; il met la frayeur sur les villes qui l’entourent et on ne le poursuivit pas. Mais quel déshonneur la famille de Jacob a jeté sur le nom du Dieu d’Abraham et d’Israël dans les lieux où il a voulu séjourner. À quoi servait la belle profession religieuse qu’il avait faite en dressant un autel à Sichem ? Nous ne pouvons que déshonorer le nom du Seigneur si notre conduite n’est pas en rapport avec la sainteté du Dieu que nous professons servir. Souvenez-vous sans cesse que c’est votre manière d’être et de faire qui seule peut être en témoignage autour de vous. À quoi servirait par exemple, de distribuer des traités, de parler de Jésus, si votre conduite ne glorifie pas le Seigneur ? Il vaut mieux montrer sa foi par ses œuvres que par des paroles.
Mes chers enfants.
Aujourd’hui, vous lirez le chap. 35
de
notre livre de la Genèse. La première chose sur laquelle je veux attirer votre
attention, c’est sur la fidélité invariable de Dieu envers son pauvre serviteur
Jacob. Malgré toutes ses fautes, malgré les choses pénibles et humiliantes qui
se sont passées à Sichem, le Dieu plein de bonté s’occupe de lui pour son bien.
Nous aurions pensé que Dieu aurait dit : Maintenant, que Jacob aille seul
un bout de chemin et qu’il récolte un peu les conséquences de sa folie.
Non ! « Lève-toi, monte à Béthel, et habite là », lui dit-il.
Vous vous souvenez sans
doute de Béthel dont le nom veut dire : « Maison de Dieu ». Il y
avait donc dans ce moment une maison où l’on pouvait rencontrer l’Éternel, un
lieu où il habitait. C’était là qu’il s’était révélé à Jacob lorsqu’il
s’enfuyait de devant Ésaü, son frère. Vous n’avez, je pense, pas oublié ce que
je vous ai dit au sujet de l’échelle de Jacob au chap. 28
de notre livre, Béthel est souvent mentionné dans l’Ancien
Testament. Chaque fois que vous en trouvez le nom en lisant les Écritures,
pensez à ce que ce nom signifie. Cela vous aidera à comprendre l’enseignement
que Dieu veut vous donner dans ce passage.
Dieu a voulu habiter au
milieu des hommes, il prend son plaisir en eux et il veut les bénir. Lorsque le
peuple d’Israël a été délivré de l’Égypte et introduit dans le désert,
l’Éternel a donné des ordres à son peuple afin qu’il lui construise un
tabernacle. Il voulait ainsi habiter au milieu d’eux. Les chapitres 25
à 40
du livre de l’Exode nous donnent les ordonnances concernant le
tabernacle : il était merveilleux !
Une fois entré dans le pays de la promesse, Salomon a bâti un temple magnifique et la gloire de l’Éternel l’a rempli. Lisez le livre des Psaumes et notez les passages où il est question de cette maison et des bénédictions qui s’y rattachent et sont la part de ceux qui sont dans cette maison. Vous verrez combien elles sont grandes.
Chers enfants, lisez
beaucoup la parole de Dieu, elle est remplie de merveilles ! Dans le
Nouveau Testament nous trouvons aussi une maison de Dieu, un lieu où Dieu
habite et où nous pouvons jouir de sa présence et des bénédictions qui sont dans
son sanctuaire. Ce n’est pas une maison matérielle comme celle que Salomon a
bâtie, mais une maison spirituelle composée de pierres vivantes. Tous ceux qui
croient au Seigneur Jésus sont les pierres vivantes de ce glorieux édifice. Ils
sont unis les uns les autres par le Saint Esprit, et lorsque deux ou trois, et
naturellement aussi un plus grand nombre, sont assemblés au nom de Jésus, il
est là au milieu d’eux. Lisez quelques passages à ce sujet : Matthieu 18
, v. 19 à 20, puis 1 Corinthiens 14
, v. 23-25, dans 1 Pierre aussi, chap.
2
, v. 5 à 6. Vous trouverez des
enseignements concernant cette maison. Il y en a aussi beaucoup d’autres que
vous trouverez au fur et à mesure que vous lirez les épîtres.
Il y a bien des choses que je ne puis vous enseigner dans ce moment concernant cette maison, cela prendrait trop de temps et il y en a plusieurs que vous auriez encore de la peine à comprendre, mais soyez bien pénétrés de cette pensée que l’assemblée est la maison de Dieu sur la terre et que là où deux ou trois sont assemblés au nom de Jésus, il est là au milieu d’eux et là, par son Saint Esprit, il bénit, réjouit et console ceux qui viennent chercher sa présence.
J’aimerais aussi que vous lisiez les trois premiers versets du chapitre 5 du livre de l’Ecclésiaste. Vous verrez là qu’il y a donc une maison de Dieu sur la terre, ou, si vous aimez mieux, sous le soleil, comme nous le dit ce livre. Il est dit de s’approcher pour entendre. Qu’entend-on dans une telle maison si ce n’est la voix de Dieu lui-même ? Nous comprenons que nous devons nous approcher avec un saint respect, conscients de la grandeur de Dieu, nous qui sommes de pauvres mortels, pécheurs et coupables.
Jacob, en allant à Béthel, a compris qu’il devait purifier sa maison de tout ce qui était incompatible avec la sainteté de Dieu. C’est pourquoi il a dit : Ôtez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, et purifiez-vous, et changez vos vêtements. Souvent il arrive qu’il y a dans notre vie ou dans nos maisons bien des choses qui sont peu en harmonie avec la gloire de Dieu. Nous avons à les juger, à les confesser et, à nous en débarrasser si nous voulons jouir de la bénédiction du Seigneur. Mais, je vois que je m’allonge beaucoup aujourd’hui. Il faut que je m’arrête et nous reviendrons sur ce chapitre la prochaine fois.
Mes chers enfants. Nous avons laissé Jacob à Béthel, la maison de Dieu, dans le pays de Canaan ; il y est monté et tout le peuple qui était avec lui. Là il bâtit un autel au Dieu qui s’était révélé à lui ; il est ainsi devenu un adorateur. C’est le glorieux privilège de tous les rachetés de pouvoir adorer Dieu dans la mesure dans laquelle il s’est révélé à leurs âmes.
Jacob connaissait le Dieu qui s’était révélé à Abraham comme le Dieu Fort tout-puissant ; nous, maintenant, nous connaissons le Dieu qui s’est révélé à nous dans la personne de son Fils sous le nom de Père. C’est lui que nous pouvons adorer en esprit et en vérité.
J’aime à penser que le plus grand nombre d’entre vous connaissent le Seigneur Jésus comme leur Sauveur ; mais permettez-moi de vous demander si vous avez pensé que, en vous amenant à lui, Dieu a voulu faire de vous des adorateurs ? Il veut que tous ceux qui sont à lui accomplissent ce précieux service dans sa sainte présence. L’adorer, c’est l’aimer par-dessus toutes choses, c’est lui témoigner sa reconnaissance par des actions de grâces et le chant de ses louanges. C’est lui parler de son Fils bien-aimé, de ce qu’il a fait, de son amour et de sa grâce, rappeler son œuvre à la croix, ses souffrances et sa résurrection glorieuse. Si nous faisons cela, Dieu est glorifié et son cœur est réjoui.
Jacob à Béthel pouvait rappeler à l’Éternel comment il s’était révélé à lui lorsqu’il s’enfuyait de devant son frère, comment il lui avait fait de précieuses promesses, comment il avait pris soin de lui pendant son long séjour chez Laban, comment il l’avait comblé de richesses et ramené dans le pays de la promesse.
Chers enfants, n’avez-vous rien à dire au Seigneur pour tous les bienfaits dont Dieu vous a comblés dès votre enfance ? N’avez-vous pas à le bénir pour le don du Seigneur Jésus et pour la glorieuse espérance d’être bientôt pour toujours avec lui dans le ciel même ? Ne pouvez-vous pas vous réjouir de ce que ce divin Sauveur a glorifié Dieu sur la terre et a accompli le plus grand des sacrifices pour nous délivrer de notre misère et pour glorifier Dieu là où nous l’avons déshonoré de tant de manières ?
Pendant que Jacob séjournait
à Béthel, Debora, la nourrice de sa mère meurt et il faut l’enterrer sous un
chêne, en pleurant. Vous vous souvenez que Rebecca, lorsqu’elle a quitté sa
famille pour aller à la rencontre d’Isaac, a pris sa nourrice avec elle (Genèse
24
, 59). Jacob, qui avait cette femme
avec lui dans ce moment, est dépouillé de ce dernier souvenir de sa mère ;
une mère qu’il ne devait plus revoir ici-bas. Il y avait bien de quoi pleurer.
Ici-bas les choses les plus précieuses nous sont reprises les unes après les autres. Ce que nous aimons doit tôt ou tard nous être retiré, et c’est ainsi dépouillés d’une chose puis d’une autre, que nous avançons dans la vie. Mais il est un Ami fidèle, plus attaché qu’un frère, qui nous reste et qui ne fait jamais défaut. Il demeure le même lorsque tout passe, et il suffit à tout en toutes circonstances : c’est Jésus. Puissiez-vous l’avoir pour objet suprême de vos cœurs.
Mes chers enfants. Ce
chapitre 35
du livre de la Genèse
contient de telles richesses que nous nous en occuperons encore aujourd’hui.
Vous vous souvenez que nous avons laissé Jacob enterrant la nourrice de sa
mère, Debora, sous un chêne dont le nom fut appelé Allon-Bacuth, ce qui veut
dire : Chêne des pleurs. Souvent, après une épreuve, Dieu répand sur nous
de nouvelles bénédictions ; du reste s’il éprouve, son but est toujours de
nous bénir. Or, voici Dieu qui apparaît de nouveau à Jacob et qui le bénit. Il
lui rappelle que son nom ne sera plus Jacob, mais Israël, ce qui veut
dire : prince de Dieu. Quelle grâce de lui avoir ainsi changé son nom,
faisant pour ainsi dire disparaître ce qu’il avait été autrefois, un
supplanteur, de telle manière qu’on ne voyait plus rien que ce que la grâce de
Dieu avait produit en lui. Dieu est un Dieu de grâce, il se plaît à bénir ceux
qui reconnaissent devant lui leur culpabilité. Vous savez que la grâce n’est
que pour les coupables ; confessez-lui donc vos fautes et demandez-lui
toutes les choses dont vous avez besoin. En venant ainsi à lui, jamais vous ne
serez confus. Peut-être qu’il vous fera attendre la réponse à vos prières afin
d’éprouver votre foi et afin de voir si vous savez vous confier pleinement en
lui, mais ne doutez jamais de sa fidélité.
L’Éternel renouvelle les promesses qu’il a faites à Jacob, il lui en fait encore d’autres et il lui annonce que des rois sortiraient de lui. Vous savez que David, Salomon et d’autres grands rois sont des descendants de Jacob, mais le plus glorieux de tous est sans conteste le Seigneur Jésus, le roi de gloire qui a bien voulu naître de Marie qui était de la postérité de Jacob, par le roi David.
De nouveau Jacob érige une stèle, un monument qui rappelle ce qui s’est passé dans ce lieu. Son cœur devait être bienheureux en pensant à tout ce que Dieu avait fait pour lui et à tout ce qu’il avait vu et entendu à Béthel. Il part de là et continue son chemin ; mais voici une nouvelle épreuve plus douloureuse que la première, c’est Rachel, son épouse chérie, qui meurt à Bethléhem. Elle lui laisse un fils qui sera pour lui un souvenir précieux de cette femme qu’il a aimée et pour laquelle il a été serviteur pendant sept ans. Il doit enterrer Rachel sur le chemin d’Éphrath.
Vous lirez dans le prophète
Michée, chap. 5
, 2, ce qui nous est
dit d’Éphrath. Vous lirez aussi le commencement du chap. 2
de l’évangile selon Matthieu et vous verrez que c’est là que le
Seigneur est né, chose qui a été annoncée par le prophète plus de sept cents
ans à l’avance. Comment donc les incrédules lisent-ils les Écritures ? Qui
peut dire à l’avance ce qui doit arriver si ce n’est Dieu seul ?
Rachel, en mourant, appelle son fils Ben-Oni, ce qui veut dire : « fils de ma peine » ; mais la foi de Jacob dans ce moment s’élève au-dessus des choses visibles et l’appelle : Benjamin, « fils de ma droite ». Nous pouvons dans toute cette scène distinguer des rayons de la gloire de Christ : si sa venue a été un grand sujet de souffrance pour la nation juive, et cela à cause de leur incrédulité, nous savons par contre que Jésus est le Fils de la droite du Père et que par lui tous ses conseils auront leur plein accomplissement.
À la fin de sa vie Jacob
rappelle ce qui s’est passé dans ce moment (chap. 48
, 7). C’est une douleur qui l’a accompagné pendant le reste de sa
vie ; une blessure qui ne s’est jamais cicatrisée. Que de choses pénibles
nous portons souvent avec nous pendant notre voyage ici-bas. Dieu se sert de
toutes ces choses pour notre profit et nous amener à réaliser que le bonheur
n’est pas ici-bas, mais bien là-haut, dans la maison du Père.
Pour finir Jacob arrive à Mamré, à Kiriath-Arba où était son père. Il le retrouve vivant, après un si long temps d’absence. Ce devait être une bienheureuse rencontre, mais ici-bas rien ne dure ; son père meurt et il doit l’enterrer.
Souvenez-vous que tout passe dans ce monde et que, tôt ou tard, vos parents vous seront repris si le Seigneur tarde encore. Dans ce jour-là, que Dieu veuille que vous n’ayez pas le regret d’avoir causé du chagrin à ces parents qui ont pris soin de vous dans votre enfance.
Vous remarquez que dans ce chapitre nous n’avons pas moins de quatre enterrements : Le premier au v. 4 où Jacob enterre les idoles, le second au v. 8 où il enterre Debora, le troisième au v. 19 où il enterre Rachel, enfin le quatrième au v. 29 où il enterre son père. Que d’enseignements dans ce chapitre ! Soyez bien certains qu’il en contient encore beaucoup d’autres que nous n’avons pas su voir. La parole de Dieu est infinie.
Mes chers enfants. En
continuant la lecture de notre livre de la Genèse, nous arrivons au chapitre 36
que nous considérerons un peu
aujourd’hui. Peut-être que plus d’un d’entre vous va dire : « Mais,
ce chapitre ne contient guère que des noms, quel profit retirerions-nous de sa
lecture ? » C’est vrai, il y a beaucoup de noms, mais puisque Dieu
s’est donné la peine de nous écrire ce chapitre, le moins que nous pouvons
faire est de nous donner la peine de le lire, et de le lire avec attention.
J’ajouterai même que souvent j’ai pensé que les enfants et les jeunes gens
devraient le lire fréquemment, il est rempli d’instructions pour eux.
Nous avons donc laissé Ésaü et Jacob enterrant leur père. Maintenant nous allons voir ce que firent ces deux frères une fois qu’ils sont laissés à eux-mêmes. Ils vont montrer le véritable état de leurs âmes et quelles sont les relations qu’ils ont avec Dieu. Jusqu’à ce jour ils peuvent peut-être avoir marché sur les traces d’Isaac ou, par égard pour lui, avoir agi comme lui ; maintenant que vont-ils faire ?
Notre chapitre commence par ces mots : « Et ce sont ici les générations d’Ésaü », de même que le v. 2 du chapitre suivant nous dit : « Et ce sont ici les générations de Jacob ».
Donc, dans notre chapitre, Dieu va nous faire connaître ce qu’ont été les générations d’Ésaü qui est Édom.
Pourquoi Dieu nous rappelle-t-il ici que le nom d’Ésaü a été changé en celui d’Édom ? Vous vous souvenez que ce nom lui a été donné après le marché qu’il a fait avec Jacob, lorsque, pour un plat de lentilles, il a vendu son droit de premier-né. Ce nom rappelle donc qu’il était un profane et que les promesses divines n’avaient pas de prix pour son cœur.
Hélas ! ce chapitre qui
est devant nos yeux nous le montre tout du long. Ce n’est pas dans un moment de
défaillance qu’il a montré ce qu’il était en vendant son droit de premier-né,
mais toute sa vie en a été la manifestation. Ici nous voyons qu’il prend ses
femmes d’entre les filles de Canaan. Ce que son père Abraham avait dit à propos
des filles des Cananéens n’avait pas de sens pour lui (chap. 24
, 3). Par ses mariages, il montre
qu’il ne possédait pas la foi de ses pères.
Maintenant, il va plus loin dans le chemin de l’incrédulité et il prend ses femmes, et ses fils, et ses filles, et toutes les personnes de sa maison, et ses troupeaux, et tout son bétail et tout le bien qu’il avait acquis dans le pays de Canaan et s’en va loin de son frère, loin du pays de la promesse, loin de la terre que l’Éternel avait donnée à Abraham et à sa postérité. Pour Ésaü, le bon pays que l’Éternel avait choisi pour son peuple ne valait pas mieux que la montagne de Séhir.
Pauvre Ésaü ! il ne comprenait rien aux choses qui sont du domaine de la foi. Pour lui, le présent seul avait de l’importance ; il était le même que lorsque, pour un seul mets, il vendait son droit de premier-né. Il pouvait alléguer de bonnes raisons pour agir ainsi : ses troupeaux étaient nombreux, ainsi que ceux de son frère ; il semblait même faire preuve de désintéressement en s’en allant ainsi, mais le fond de tout cela était simplement de l’incrédulité. C’est pourquoi il nous est dit : « Et Ésaü habita dans la montagne de Séhir : Ésaü, c’est Édom (un profane) ».
Là, dans ce pays, il a prospéré ainsi que sa famille. Ses fils, qui étaient nombreux, sont tous devenus des chefs ainsi que vous le voyez dans les versets 15 à 19. Il est de nouveau répété : « Ésaü, c’est Édom ». Triste refrain, comme une complainte sur Ésaü et sur sa famille.
Dans ce pays de Séhir on trouve des sources chaudes. Elles ne désaltèrent guère, bien loin de ressembler aux eaux de Siloé qui coulent dans le pays de la promesse. Des sources chaudes au désert ! l’on peut mourir de soif auprès de sources pareilles.
Dans ce pays aussi, on a régné avant qu’il y eut un roi sur Israël. Là on règne et là on meurt. Nous lisons : « Et il mourut et un autre régna à sa place, et il mourut, et un autre régna à sa place »è. C’est là ce qu’ont trouvé Ésaü et sa postérité : c’est là la part qu’ils ont eue. Ils sont bien loin d’avoir confessé qu’ils étaient étrangers et forains sur la terre et qu’ils attendaient la cité qui a les fondements de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur. Ils n’ont pas eu une tente et un autel, comme Abraham, qui est mort dans la foi et qui régnera avec Christ. Nous ne voyons ni Ésaü, ni aucun des siens enterrés dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté des fils de Heth.
Chers enfants, vous voyez que ce chapitre contient plus d’un enseignement important. Que voulez-vous choisir pour vous-même : les choses présentes qui passent ou une part avec un Christ rejeté et, dans l’avenir, la gloire éternelle avec lui ? C’est une question importante entre toutes ; il y va de votre bonheur éternel. Les choses qui se voient : troupeaux, richesses, honneurs ne sont que pour un temps, mais les choses qui ne se voient pas : Christ et sa gloire, sont éternelles.
Mes chers enfants. Maintenant nous arrivons à l’histoire de Joseph, récit merveilleux que, sans doute, plus d’un d’entre vous a lu avec intérêt. Puissions-nous recevoir ensemble beaucoup de joie et de bénédiction par la lecture de la fin de ce livre de la Genèse qui nous fait connaître ce fils bien-aimé de Jacob et par ce moyen nous amène à mieux connaître le Seigneur Jésus, le divin Joseph, car toutes les Écritures nous parlent de lui.
Le Seigneur, étant sur la terre, a dit : Sondez les Écritures, ce sont elles qui vous parlent de moi. Essayez donc de lire cette histoire de Joseph en mettant le nom de Jésus à la place du nom de Joseph et vous verrez comment ce récit deviendra merveilleux, et comment, par ce moyen, vous apprendrez à connaître bien des choses concernant ce divin Sauveur.
C’est donc le chap. 37
qui commence ce récit au v. 2. Le
premier verset nous dit que Jacob habita dans le pays de Canaan où son père
avait séjourné. Ceci est en contraste avec ce que nous avons vu dans le
chapitre précédent où Ésaü est allé habiter dans la montagne de Séhir. Malgré
toutes ses fautes, Jacob appréciait les promesses divines ; elles avaient
du prix pour son cœur, et le pays de la promesse valait mieux pour lui que
toute autre partie du monde entier. Lorsqu’il était à Charan chez Laban, son
désir était de revenir dans le pays de ses pères. Il montre sa foi aux
promesses divines en agissant ainsi.
Maintenant, au v. 2, ainsi que nous venons de le voir, commence le récit de la vie de Joseph : « Ce sont ici les générations de Jacob : Joseph, etc. » Je pense que si je vous avais demandé de mentionner les générations de Jacob, vous auriez certainement commencé en mentionnant Ruben, Siméon, Lévi, Juda, etc., et vous auriez terminé en mentionnant les deux plus jeunes, Joseph et Benjamin. Dieu nous parle d’une tout autre manière. Pour lui, il n’y a ici qu’un seul des fils de Jacob qui compte comme génération : C’est Joseph, car il est un type de Christ.
Au milieu de la multitude
d’hommes qui ont été sur la terre, il y en a un seul qui compte devant lui, un
seul dans lequel il a trouvé toute sa satisfaction, tout son bon plaisir :
c’est Jésus ! Lui seul a glorifié Dieu sur la terre, sur lui le ciel s’est
ouvert lorsque le Père a fait entendre sa voix, disant : Celui-ci est mon
Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir (Matth. 3
, 17).
J’aimerais que vous vous réjouissiez en pensant à ce fait qu’il y a eu un homme qui a glorifié Dieu sur la terre. L’évangile nous fait connaître sa personne et toute l’excellence de cette vie qui a commencé dans la crèche de Bethléhem et qui s’est terminée sur la croix du Calvaire. Dans sa vie et dans sa mort il a toujours fait les choses qui étaient agréables à Dieu : c’était comme un parfum précieux et de bonne odeur qui montait continuellement vers le ciel.
Joseph ici, v. 2, nous est
présenté comme paissant le menu bétail. Certainement, en lisant ce verset, vous
avez pensé au bon Berger, le souverain Pasteur dont nous parle souvent la
Parole. Vous connaissez le Ps. 23
, le
chap. 10
de Jean et d’autres portions
des Écritures qui nous parlent de lui. J’aime à penser que tous vous pouvez
dire : Le Seigneur est mon Berger
.
Il ne faut pas dire : Il est notre
Berger.
C’est trop général ; il nous faut quelque chose de plus positif, de plus
sûr, de plus personnel. Il est mon
Berger !
que c’est précieux ! Si peut-être parmi les lecteurs de la « Bonne
Nouvelle » il y a un enfant qui ne puisse pas dire avec certitude qu’il
est une brebis du bon Berger, je l’engagerais à lire avec attention dans
l’évangile de Luc, les v. 4 à 7 du chapitre 15
.
Là nous entendons le Seigneur qui nous parle de ses brebis. Vous remarquerez
qu’il nous est dit une seule chose de sa brebis : c’est qu’elle était perdue
. En considérant la chose, nous pouvons
savoir si nous sommes une de ses brebis. Avons-nous, un jour dans notre vie, dit :
Je suis perdu ? Il est évident que c’est une découverte effrayante lorsque
nous apprenons que nous sommes perdus. Cela remplit le cœur de frayeur ;
mais quelle joie lorsque nous apprenons que le bon Berger est précisément venu
chercher cette brebis parce qu’elle était perdue ! Il n’y a pas de bonheur
comparable à celui-ci. Qui peut dépeindre le bonheur que l’on éprouve en
sachant que l’on est sur les épaules du bon Berger, lui qui nous porte, bien
joyeux, jusque dans la maison du Père. Vous voyez ainsi que dès les premiers
mots du récit de la vie de Joseph, le Saint Esprit veut nous occuper de la
personne du Seigneur Jésus. Nous le voyons comme au travers des ombres de
l’Ancien Testament. Mais lorsque nous arrivons dans le Nouveau Testament, ces
ombres fuient et nous pouvons le contempler dans toute sa gloire.
Mes chers enfants. Avant de continuer l’histoire de Joseph, je dois attirer votre attention sur la conduite des fils de Bilha et de Zilpa, les frères de Joseph : Ils avaient une mauvaise renommée. Leur conduite jetait du déshonneur sur le nom de l’Éternel que Jacob invoquait. Il arrive souvent que les enfants des chrétiens se conduisent plus mal même que les enfants qui n’ont pas le privilège d’entendre parler du Seigneur dans leurs maisons. Soyez bien pénétrés de la pensée que votre manière d’être, de faire, que vos paroles et vos actions peuvent être en bénédiction ou aussi des pierres d’achoppements pour les personnes qui vous voient et vous entendent. « Même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite » (Proverbes 20, 11). Joseph rapporta ces choses à leur père. Évidemment il ne le fit pas dans un esprit de critique ou de supériorité vis-à-vis de ses frères, mais il souffrait de voir leur conduite. Ce n’est pas bien de cacher le mal pour favoriser ceux qui le font. L’amour ne peut pas supporter ce qui n’est pas bien, surtout chez ceux que l’on aime.
Cela nous fait penser au
divin Joseph, lui le saint et le juste ; il était dans un monde méchant.
Ainsi qu’il est écrit : « Il était dans le monde, et le monde fut
fait par lui, et le monde ne l’a pas connu. Il vient chez les siens et les
siens ne l’ont pas reçu ». Il a été haï de son peuple Israël, malgré toute
sa bonté envers eux. Israël était loin de Dieu, malgré toutes ses prétentions
religieuses et il nous est dit que le nom de Dieu est blasphémé à cause d’eux
(Romains 2
, 24). Lorsque le Seigneur
est venu au milieu de son peuple, il n’y a trouvé que des transgresseurs de la
loi.
Israël aimait Joseph plus
que tous ses fils. Nous voyons ici un des rayons merveilleux de la gloire du
Seigneur Jésus. Jésus est le Fils bien-aimé de son Père. Nous sommes incapables
de connaître la satisfaction, le bon plaisir que le Père a trouvés dans le Fils
de son amour, celui qui a toujours fait les choses qui lui plaisent. Nous
lisons dans Jean 3
, 35 :
« Le Père aime le fils ». Vous êtes-vous demandé pourquoi il nous le
dit ? c’est afin que nous aussi nous l’aimions et que nous trouvions nos
délices et notre joie en lui. Notre communion est avec le Père, est-il dit en
1 Jean 1,
3, ou, si vous
comprenez plus facilement, nous avons une part en commun avec le Père ; et
quelle est cette part sinon son Fils lui-même ? Dieu nous l’a donné. Vous
réjouissez-vous en lui chaque jour ?
Nous pouvons bien l’aimer, car c’est lui qui nous a aimés le premier. Dans son grand amour, il est descendu sur la terre pour nous sauver par ses souffrances et par sa mort, cette mort qu’il a endurée sur le mont Calvaire.
Jacob a revêtu Joseph d’une
tunique bigarrée, ou si vous préférez, d’une tunique de diverses couleurs.
Cette tunique devait être fort belle puisque c’était son père qui la lui avait
faite : elle était un témoignage de tout son amour pour lui. Elle nous
fait penser aux gloires variées de la personne du Seigneur. Combien ces gloires
sont diverses : Il est le Roi de gloire, le Messie d’Israël, l’homme
parfait, l’homme des conseils éternels de Dieu, celui qui doit régner sur tout
l’univers, il est le Fils unique et bien-aimé du Père, il est le parfait
serviteur… Je n’en mentionne que quelques-unes, vous pouvez vous-même
regarder tous les titres glorieux qui lui sont donnés dans les Écritures. Tout
dans sa personne adorable est amour, grandeur et beauté, chantons-nous
quelquefois. Voyez vous-même dans le chap. 28
du livre de l’Exode la description des vêtements de gloire et de beauté
d’Aaron, le grand souverain sacrificateur. Tout ce que nous connaissons de plus
beau et de plus précieux était employé dans la confection de ces vêtements
précieux qui nous parlent, eux aussi, des gloires de notre divin Seigneur.
Les frères de Joseph virent que leur père l’aimait plus que tous ses frères et ils le haïssaient et ne pouvaient lui parler paisiblement. De même, les Juifs qui haïssaient le Seigneur Jésus l’entendant lorsqu’il leur parlait de son Père, prirent des pierres pour le lapider. Voici, nous ne faisons que de commencer l’histoire de Joseph. Vous voyez que dès le début nous pouvons y voir quelque chose du Seigneur Jésus, car lui est le vrai, le divin Joseph, celui que le Père aime de toute éternité. Lisez ce récit et notez d’avance ce qui vous semble parler de Jésus et vous verrez si vos notes sont justes et si elles correspondent avec ce que je vous dirai dans la suite.
Mes chers enfants. Voici déjà bien longtemps que j’ai posé ma plume depuis que je vous ai parlé de Joseph la dernière fois. Depuis lors bien des choses se sont passées sur notre pauvre terre. Avez-vous un peu pensé à la quantité de larmes qui coulent pendant une seule journée : que d’accidents, que de morts, et que de cris de détresse qui montent vers le ciel dans un seul jour. Dieu voit tout cela, rien n’échappe à son œil et à son oreille. Il connaît aussi toutes les fautes de ses créatures, il entend tous les blasphèmes que les hommes impies profèrent chaque jour. Sa patience est grande. Il nous est dit, dans la seconde épître de Pierre, que cette patience est salut. Ce qui veut dire que s’il attend, c’est qu’il veut que des âmes soient sauvées. Dieu ne vous demande peut-être pas d’annoncer l’évangile pendant que vous êtes jeunes, mais vous pouvez néanmoins collaborer à son travail d’amour en priant pour ceux qui périssent afin que Dieu les sauve pendant qu’il en est encore temps.
Mais je vois que je ne vous
parle pas encore des songes de Joseph comme je vous avais promis de le faire
lors de notre dernière leçon. Certainement vous avez eu des songes et même
plusieurs fois. Ces songes sont souvent oubliés, mais d’autres fois ils ont
produit sur vous une impression plus ou moins profonde ; vous y avez
repensé, peut-être même que vous les avez racontés. Dieu se sert quelquefois de
ce moyen pour parler aux hommes. « Car Dieu parle aux hommes dans un songe,
dans une vision de nuit, quand un profond sommeil tombe sur les hommes, quand
ils dorment sur leurs lits », lisons-nous dans le livre de Job, chap. 33
, 14-15.
Joseph eut deux songes qui produisirent sur lui une profonde impression puisqu’il les raconta à ses frères. Dans le premier, il était à lier des gerbes au milieu des champs ; et voici, sa gerbe se leva et les gerbes de ses frères l’entourèrent et se prosternèrent devant sa gerbe. Il raconta le songe à ses frères et ceux-ci le haïrent encore davantage. Ce songe annonçait d’avance la gloire future de Joseph et il s’est réalisé à la lettre lorsque ses frères, poussés par la famine, descendirent plus tard en Égypte pour y chercher du blé ; alors ils se prosternèrent en terre devant Joseph, car lui seul pouvait leur donner du blé. C’étaient bien les gerbes de ses frères qui se prosternaient devant la sienne. L’autre songe parlait d’une gloire plus grande encore : le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant lui. Un jour, plus tard, ainsi que nous le verrons dans une autre leçon, Joseph parcourait l’Égypte monté sur son char et on courait devant lui en criant : Abrec ! ce qui veut dire : Qu’on s’agenouille, et bon gré, mal gré tous devaient s’agenouiller lors de son passage.
Chers enfants ! Certainement
en lisant ces choses, vous pensez à un plus grand que Joseph, le Seigneur Jésus
lui-même. Oui, longtemps à l’avance, le Saint Esprit, faisait connaître
quelques rayons de sa gloire. C’est lui que Dieu a haut élevé et auquel il a
donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou
des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et que toute langue confesse
que Jésus est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. (Philippiens 2
, 9-11). Ceux qui confessent le nom de
Jésus et le reconnaissent comme Seigneur maintenant, c’est pour leur délivrance
et leur bonheur éternel. Car : « Si tu confesses Jésus comme Seigneur
et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu
seras sauvé » (Romains 10
, 9).
Mais ceux qui ne le font pas maintenant seront forcés de le faire plus tard
dans le jour du jugement. Alors de sa bouche, il faudra entendre prononcer une
condamnation éternelle. J’aime à penser que nul d’entre vous ne devra entendre
une telle sentence de sa bouche. Vous repenserez, je l’espère, aux songes de
Joseph.
Mes chers enfants.
Aujourd’hui, nous voulons encore nous occuper de Joseph tel que nous le
trouvons dans le chap. 37
du livre de
la Genèse. Je pense que vous vous souvenez de ce que je vous ai dit à son sujet
et que vous avez repensé à sa robe bigarrée et à ses songes. Les frères de
Joseph, faisaient paître le menu bétail de leur père à Sichem. Ce nom ne vous
est pas inconnu. C’est là que Jacob avait acheté une portion de champ pour cent
kesitas. Le kesita est un morceau d’or ou d’argent servant de monnaie et dont
on ignore la valeur, nous le trouvons encore mentionné dans le livre de Job au
dernier chapitre. Cherchez-le vous-même et vous le trouverez facilement. Jacob possédait
donc à Sichem une portion de champ et c’est là évidemment que Jacob pensait que
son troupeau se trouvait. Il dit à Joseph, son fils : « Tes frères ne
paissent-ils pas le troupeau à Sichem ? Viens, et je t’enverrai vers eux.
Et il dit : Me voici ». Vous remarquez l’empressement dont fait
preuve Joseph pour obéir à son père. Immédiatement il est prêt à répondre à sa
volonté et cela sans tarder. Je ne saurais trop vous recommander une obéissance
absolue à vos parents. Jamais vous ne regretterez de l’avoir fait. Il est aussi
important de le faire sans tarder. Si vous remettez à plus tard, il est fort
probable que vous ne ferez jamais ce qu’on attend de vous : l’ennemi aura
vite fait de trouver un empêchement à ce que vous le fassiez : un oubli,
un jeu qu’on ne veut pas interrompre, des raisonnements, etc., il est rusé pour
conduire dans le chemin de la désobéissance. N’oubliez jamais l’exhortation du
Seigneur aux enfants : « Enfants, obéissez à vos parents dans le
Seigneur, car cela est juste. Honore ton père et ta mère, c’est le premier
commandement avec promesse, afin que tu prospères et que tu vives longtemps sur
la terre » (Éphésiens 6
, 1-2).
Jacob lui dit : « Va, je te prie, voir si tes frères se portent bien,
et si le bétail est en bon état, et rapporte-m’en des nouvelles ». Et il
l’envoya de la vallée d’Hébron ; et il vint à Sichem. Joseph savait
parfaitement quels étaient les sentiments de ses frères à son égard, et qu’ils
le haïssaient, mais il va. Puisque son père l’avait envoyé, il a obéi sans faire
d’objections. Quelle belle leçon il donne à chacun de nous. Ce qui est dit ici
nous fait penser à Celui que le Père a envoyé dans un monde méchant. Obéissant
à la volonté de celui qui l’avait envoyé, il a dit : « Voici, je
viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre : c’est mes
délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au
dedans de mes entrailles » (Ps. 40
,
7-8). Divin Sauveur ! Pour lui, obéir c’était souffrir ; mais rien ne
l’a arrêté dans le chemin où il a marché en glorifiant Dieu depuis la crèche de
Bethléhem jusqu’à la croix du mont Calvaire. Vous remarquez ici de nouveaux
rayons de la gloire du divin Joseph, le Seigneur Jésus. Ayez constamment devant
vos yeux ce divin modèle, afin que vous puissiez suivre ses traces, et pour
faire comme il a fait.
Joseph ne trouva pas ses frères au lieu où son père l’avait envoyé ; il aurait pu dire : Puisque je ne les trouve pas, je vais rentrer à la maison ; j’ai fait ce que mon père m’a commandé. Au lieu de cela, il erre dans les champs et s’informe où sont ses frères. Il ne veut pas s’en retourner sans avoir accompli sa mission. Souvent, lorsque vous accomplissez une tâche qui vous a été confiée, vous vous découragez à la première difficulté que vous rencontrez. Joseph a persévéré jusqu’au bout et a atteint le but que son père lui avait assigné. Mais, pauvre Joseph ! son obéissance lui a coûté cher. C’est ce que nous verrons la prochaine fois, si le Seigneur n’est pas venu.
Mes chers enfants. Nous avons laissé Joseph, allant vers ses frères. Vous vous demandez sans doute comment il fut reçu par eux. Il les trouva en Dothan, loin du lieu où il pensait qu’ils étaient. C’est là qu’ils faisaient paître le troupeau. Ils le voient venir de loin ; et au lieu de se réjouir de voir leur frère qui venait de la part de leur père s’enquérir de leur bien-être, ils complotèrent contre lui pour le faire mourir. Cela nous fait penser au passage bien connu que nous trouvons dans le premier chapitre de l’évangile de Jean en rapport avec le Seigneur Jésus : « Il vint chez soi et les siens ne l’ont pas reçu ».
Une pensée de haine gardée
dans le cœur peut conduire aux choses les plus affreuses, même au meurtre. Du
reste il est dit que celui qui hait son frère est un meurtrier (1 Jean 3
, 15). Les frères de Joseph parlent de
le jeter dans une citerne et de tromper leur père en lui disant qu’une mauvaise
bête l’avait déchiré. Malgré tout, Dieu veillait sur Joseph et il s’est servi
de Ruben pour le délivrer de leurs mains. Il semble qu’un travail de conscience
s’opérait dans le cœur de ce fils aîné de Jacob. Non seulement il cherche à
délivrer Joseph, mais, quand il trouve la citerne vide, il dit : L’enfant
n’y est pas, et moi, où irai-je ? Quelle question solennelle : Où
allait-il ? Il avait de graves péchés sur la conscience. Qu’en serait-il
de lui lorsqu’il faudrait rendre compte de ses fautes ? Vous êtes-vous
posé cette question un jour dans votre vie ? Où pensez-vous que vous
allez ? Dieu, le Dieu miséricordieux pouvait faire de Ruben un objet de sa
grâce ; il ne repousse pas le plus grand des coupables qui vient à lui et
qui reconnaît sa misère.
Les frères de Joseph le jettent dans une citerne qui ne contenait pas d’eau, et sans se soucier de sa détresse le laissent là. Après cela ils s’assirent pour manger le pain comme si tout allait bien. Nous pouvons bien penser qu’ils n’ont pas rendu grâce à Dieu pour ce pain qu’il leur donnait. Quand on est dans le mal on ne se soucie pas de Dieu. J’aime à penser que jamais vous n’oubliez de témoigner à Dieu la reconnaissance qui lui est due pour tous les bienfaits qu’il vous dispense chaque jour.
Après cela voici une caravane de chameaux conduits par des Ismaélites qui se rendaient en Égypte pour y vendre leurs marchandises. Ils tirèrent Joseph de la citerne et le vendirent à ces marchands. Voici Joseph emmené bien loin de sa maison paternelle. Ses frères avaient dit, au v. 20 : Nous verrons ce que deviendront ses songes. Ces malheureux ne pensaient guère qu’en envoyant Joseph en Égypte, ils préparaient ainsi le chemin pour l’accomplissement de ces songes, et que bien des années plus tard ils devraient eux-mêmes descendre en Égypte pour y chercher du blé, et qu’ils s’y prosterneraient en terre devant Joseph. Alors leurs gerbes seraient bien prosternées devant la sienne. Le méchant fait toujours une œuvre qui le trompe ; et toutes choses ensemble concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.
Voici Joseph en Égypte. Les
frères se sont débarrassé de lui et Jacob pleure son fils bien-aimé. Nous
pouvons un peu nous représenter la douleur de ce vieillard. Pauvre Jacob !
il récoltait les conséquences de ses fautes. Il avait trompé son père, trompé
Laban et voici que ses propres fils le trompent sans cœur et sans conscience,
ils lui mentent et lui rapportent la tunique bigarrée de Joseph toute
ensanglantée. Hélas ! que de larmes versées. Pendant bien des années Jacob
mène deuil. Dieu doit se servir de ce moyen douloureux pour l’amener à juger
tout un passé dans lequel il n’a pas glorifié le Dieu qui l’avait comblé de
bienfaits. Lorsque Dieu a commencé une œuvre dans le cœur et la conscience de
quelqu’un il ne le laisse pas jusqu’à ce que le but qu’il s’est proposé soit
pleinement atteint. Il lui faudra peut-être des années pour y arriver, mais un
jour celui dont il s’occupe pourra, comme le roi David, dire :
« Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée et dont le péché
est couvert ! » (Ps. 32
,
1).
Vous remarquez que Dieu, dans sa parole, nous donne un récit véridique de la vie de ceux dont il nous raconte l’histoire. Il ne nous cache pas leurs fautes car il est le Dieu de vérité. En le faisant, il nous montre ce que nous sommes, et de quoi nous sommes capables. Sa Parole est comme un miroir qui nous montre ce que nous sommes. En la lisant, nous sommes amenés à dire : « Garde-moi, car je me confie en toi ! »
Mes chers enfants. Je suis certain qu’il vous tarde de savoir ce qu’est devenu Joseph lorsqu’il a été emmené en Égypte. Les marchands l’ont vendu à un nommé Potiphar, officier du roi d’Égypte. Les rois d’Égypte possédaient le titre de Pharaon. Vous trouverez souvent ce nom dans la suite, mais généralement ce sont des personnages différents, car les Pharaons ont été très nombreux. Joseph pouvait se demander le pourquoi de toutes ces choses qui lui arrivaient. Pourquoi ces songes ? Pourquoi les épreuves qu’il devait traverser ? C’était Dieu qui par ce moyen voulait éprouver sa foi.
Chers enfants, si parfois dans votre vie les choses semblent aller tout à l’encontre de ce que vous avez pensé, si des épreuves douloureuses surviennent, si tout semble devenir obscur et ténébreux sur votre chemin, ne soyez jamais découragés et ne doutez jamais de l’amour de Dieu. C’est dans sa fidélité qu’il soumet votre foi au feu ardent de l’épreuve. Il a un but d’amour en le faisant, un but digne de lui. Les résultats en seront d’autant plus précieux que l’épreuve aura été grande.
J’aimerais pouvoir vous
raconter bien des choses que j’ai vues, mais cela n’est pas possible maintenant ;
du reste, je pense qu’elles ne vous seraient pas d’un grand profit ; il
vaut mieux que vous-mêmes vous ayez affaire personnellement avec le
Seigneur ; nul n’enseigne comme lui. Son plan est bien tracé dans le ciel
en faveur de chacun de nous et il l’accomplit fidèlement pour notre bien et en
vue du but qu’il s’est proposé, en vue de sa gloire et de notre bonheur
éternel. Lisez, je vous prie, quand vous aurez un moment disponible, le psaume 77
. Vous verrez qu’au v. 13 sa voie
(le chemin qu’il a tracé d’avance)
est dans le lieu saint : là son plan est établi avec une parfaite
sagesse ; puis au v. 19 « sa voie est dans la mer, ses sentiers dans
les grandes eaux ; et ses traces ne sont pas connues ».
C’est bien ce qui en était de Joseph dans ce moment-là. Dieu voulait l’élever dans une grande gloire ; il lui en avait même fait entrevoir quelque chose dans ses songes, mais pour arriver là il fallait qu’il traversât les grandes eaux de l’affliction et de la souffrance. Vraiment les traces du chemin dans lequel Dieu le faisait passer n’étaient pas connues. Il semblait que tout allait à l’encontre de ce que Dieu s’était proposé en sa faveur. Au lieu de la gloire, c’était la souffrance ; au lieu de l’autorité, c’était l’esclavage.
Malgré tout Dieu veillait sur Joseph avec une tendresse infinie. L’Éternel était avec lui et faisait tout prospérer sous sa main. Il trouva grâce aux yeux de son seigneur qui lui confia tout ce qui était dans sa maison. Certainement il avait vu que Joseph était fidèle. S’il n’en avait pas été ainsi, il ne lui aurait pas confié ses biens. S’il s’était révolté, prétextant qu’il avait été volé, vendu et envoyé injustement en Égypte, son maître n’aurait pas pu avoir une confiance illimitée dans son esclave, et Joseph n’aurait pas glorifié l’Éternel, le Dieu des Hébreux dans ce milieu où il n’était pas connu. Soyez bien assurés pour vous-mêmes que si vous êtes fidèles dans les petites choses qui vous sont confiées et même en présence de l’injustice, vous en serez récompensés et le Seigneur vous en confiera de plus grandes. Soyez toujours fidèles en tout temps et en toutes circonstances.
De nouvelles épreuves devaient atteindre Joseph. Vous avez à vous souvenir que le monde dans lequel vous êtes est un monde souillé par le péché et la corruption, et que Satan a divers moyens pour faire broncher. Ici, c’est la femme même de Potiphar qui est l’instrument choisi par l’adversaire pour essayer de le faire tomber. Chaque jour elle renouvelle ses assauts. Combien sa position était dangereuse ! Il n’y a que ceux que le Seigneur garde qui peuvent échapper aux dangers sans nombre qui assaillent la jeunesse. Tenez-vous bien près de lui et priez-le jour et nuit. Ayez en horreur le mal sous toutes ses formes. Non seulement le monde est plein de corruption, mais aussi de mensonges. Celui qui est le prince de ce monde est aussi le père du mensonge.
Or voici Joseph qui est
accusé bien à tort. Cette femme se sert du mensonge pour assouvir sa vengeance,
car elle n’a pu arriver à ses desseins. Pauvre Joseph ! Il semble que, de
nouveau, tout est contre lui. Dieu l’a-t-il oublié ? Non. Il veut encore
éprouver sa foi. Maintenant, le voici dans la tour, enfermé avec des
malfaiteurs : « On lui serra les pieds dans les ceps, son âme entra
dans les fers. Jusqu’au temps où arriva ce qu’il avait dit : la parole de
l’Éternel l’éprouva » (Ps. 105
,
18-19). Dieu l’avait-il trompé par ses songes ? N’accomplirait-Il pas ses
promesses ? Sa foi était soumise à une rude épreuve. De la même manière
que dans la maison de Potiphar, Dieu avait ses yeux sur lui et il ne
l’abandonnait pas. Bien au contraire, sa main était sur lui pour le protéger et
le bénir.
Mes chers enfants. Voici donc Joseph en prison, souffrant injustement. Que de choses pénibles il a dû traverser et qui étaient bien propres à éprouver sa foi ! Il a pu souvent repenser à son père, à ses frères ; que de souvenirs devaient souvent se presser dans son cœur ! La plupart d’entre vous avez encore des parents qui prennent soin de vous et qui vous entourent d’affection. Savez-vous apprécier un tel privilège ? Vous pouvez leur témoigner votre reconnaissance en leur obéissant en toutes choses ; cela réjouit leur cœur et c’est agréable au Seigneur.
Pendant que Joseph était en
prison, deux des officiers du Pharaon, le grand échanson et le grand panetier
furent enfermés dans la même prison à cause de leurs fautes. Tous deux avaient
offensé leur seigneur, le Roi d’Égypte. Dieu, par le moyen de songes, leur
révéla en une même nuit ce qui devait leur arriver. Ce fut Joseph qui leur
interpréta leurs songes. Il annonça au grand échanson l’heureuse nouvelle de sa
prochaine délivrance et au grand panetier un jugement effrayant : dans
trois jours il devait être pendu à un bois. Or il est écrit : Maudit
quiconque est pendu au bois. Ce passage se trouve même deux fois dans les
Écritures ; le premier dans le livre du Deutéronome, chap. 21
, 23 ; vous trouverez facilement
l’autre dans l’épître aux Galates.
Pour l’un, Joseph a donc été un messager de bonnes nouvelles, pour l’autre il n’a eu qu’une parole de condamnation. Ces deux hommes sont ici une image de toute l’humanité en rapport avec la personne du Seigneur Jésus. Pour les uns, il est le Sauveur qui annonce de bonnes nouvelles aux coupables, pour les autres, bientôt, il sera le juge et c’est de sa bouche que les perdus entendront leur propre condamnation.
Nous pouvons nous demander pourquoi ces deux hommes ont eu une fin si différente l’un de l’autre, puisqu’ils étaient coupables tous deux. Il nous est donné peu de détails sur ce qui les concernait, mais nous en avons néanmoins assez pour nous rendre compte de l’état de chacun d’eux. Le grand échanson, dans le chapitre suivant dit : « Je rappelle aujourd’hui mes fautes ». Il savait donc qu’il était coupable. Il le reconnaissait.
C’est tout ce que Dieu
réclame de l’homme. C’est une parole certaine et digne de toute acceptation que
le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs (1 Tim. 1
, 15). Le Seigneur n’est pas venu
chercher des justes, mais des pécheurs. Si nous reconnaissons nos fautes, Dieu
nous pardonne ; il trouve sa satisfaction en le faisant, car il aime le
pécheur. Par contre, celui qui se justifie, il ne peut que le condamner. On ne
fait grâce qu’à des coupables. Dans le grand panetier nous ne voyons rien qui
montre une œuvre de repentance. Les oiseaux qui venaient manger les mets qui
étaient dans la corbeille qui était sur sa tête nous font penser aux oiseaux de
la parabole du semeur qui venaient dévorer ce qui avait été semé sur le chemin.
Puis il nous est dit qu’il vit que Joseph interprétait favorablement, et il a
conté son songe. Il semble qu’il ne se souciait que d’une interprétation
favorable, comme ceux qui reçoivent la Parole aussitôt avec joie. Il faut que
la Parole pénètre dans la conscience et y opère un profond travail, autrement
elle est sans fruit. Il semble aussi qu’il n’avait aucun souci de la
vérité : une parole favorable lui suffisait. Il était comme ces personnes
nombreuses encore aujourd’hui qui aiment entendre des prédicateurs qui plaisent
aux oreilles et ne leur parlent jamais de péché, de jugement, de condamnation.
Pour ceux-ci, il n’y a qu’une condamnation inévitable.
Ce que Joseph avait dit arriva à ces deux hommes et certainement ce que le Seigneur a annoncé va arriver. La délivrance pour les uns, le jugement pour les autres. Chers enfants, avec lequel de ces deux hommes vous trouverez-vous ? Attendez-vous avec joie le moment de la délivrance qui est assurée, ou n’avez-vous devant vous qu’un jugement certain, la malédiction éternelle d’un Dieu que vous avez offensé par vos nombreux péchés ? C’est une question solennelle entre toutes. Il faut qu’elle soit réglée aujourd’hui même. Qui sait si vous avez encore trois jours d’attente comme ces deux hommes.
Maintenant encore un mot en terminant. Joseph avait dit au grand échanson : Tu te souviendras de moi quand tu seras dans la prospérité. Mais le grand échanson ne se souvint pas de Joseph et l’oublia. Quelle ingratitude dans son cœur ! Tâchons de ne pas lui ressembler et que le souvenir d’un Sauveur qui a souffert pour nous et qui nous a annoncé de bonnes nouvelles soit précieux à tous nos cœurs. Voulons-nous oublier le divin Joseph ?
Bonne Nouvelle 1939
Mes chers enfants.
Probablement que depuis notre dernière leçon vous avez plus d’une fois repensé
à Joseph et que vous vous êtes demandé si ce pauvre Joseph a dû rester encore
longtemps en prison avant d’être délivré. Aujourd’hui, nous lirons le chap. 41
qui nous apprend comment Dieu est
intervenu miraculeusement en sa faveur pour le tirer de cette maison où il
était captif si injustement.
Pendant deux longues années
il a dû encore attendre le moment voulu de Dieu pour sa délivrance. Deux ans.
C’est bien long quand on est dans la souffrance. Pourquoi Dieu a-t-il attendu
si longtemps ? C’est qu’il voulait éprouver la foi de Joseph par ce moyen.
La foi qui compte sur Dieu et qui s’attend à Lui, lui est précieuse. Lisez,
dans la première épître de Pierre, chap. 1
,
v. 6 et 7. Là vous verrez que la foi est plus précieuse que l’or et que Dieu
l’éprouve par divers moyens. Il le fait dans sa sagesse et le résultat en est
glorieux. Ne soyez donc pas surpris ni découragés si vous rencontrez des choses
qui semblent vous être absolument contraires, qui viennent à l’encontre de vos
désirs et de vos projets, qui vous font souffrir d’une manière ou d’une autre.
Souvenez-vous que rien n’arrive sans la volonté de Dieu, car qui dit une chose
et elle arrive quand le Seigneur ne l’a pas commandée ? Cherchez ce
passage dans les Lamentations de Jérémie. C’est dans son amour et dans sa
sagesse que Dieu éprouve ainsi, et son but est de bénir à la fin.
Joseph en a fait l’heureuse
expérience plus tard, mais, en attendant, la parole de l’Éternel l’éprouva,
nous est-il dit dans le psaume 105
,
v. 19. Il pouvait se dire : Pourquoi toutes ces choses ? Pourquoi le
grand échanson n’a-t-il rien fait pour moi ? Que deviennent les songes
merveilleux que j’ai eus et que j’ai racontés à mon père et à mes frères ?
Dieu a tout en mains et il
se sert de qui il veut pour l’accomplissement de ses desseins d’amour envers
les siens, rien n’est trop difficile pour lui. C’est le Pharaon lui-même qu’il
a employé pour tirer Joseph de la prison. Au bout de deux ans ce grand roi eut
un songe qui troubla son esprit. C’est Dieu lui-même qui a voulu lui parler par
ce moyen. Le Pharaon voulut avoir l’interprétation de son songe, mais nul
d’entre les sages et les devins de l’Égypte ne pût lui donner la réponse
désirée. Toute la sagesse de l’homme est folie lorsqu’il s’agit des choses de
Dieu. Ces circonstances firent rentrer en lui-même le grand échanson qui se
souvint de Joseph et parla de lui au Pharaon. Il lui raconta que Joseph avait
interprété son songe et celui du panetier. Le Pharaon envoya et fit sortir Joseph
de prison. On lui changea ses vêtements et il vint vers le Pharaon. En peu de
temps, quel changement dans sa condition. Le jour précédent il était un pauvre
prisonnier oublié de tous, maintenant le voici qui se tient devant un grand
roi. Le Seigneur abaisse et il élève aussi. De la poussière il fait lever le
misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre pour les faire asseoir avec
les nobles ; et il leur donne en héritage un trône de gloire ; car
les piliers de la terre sont au Seigneur, et sur eux il a posé le monde (1 Sam.
2
, 7-8).
Les songes de Joseph allaient avoir leur accomplissement. Ses frères ne pensaient pas, lorsqu’ils vendaient Joseph aux Madianites, qu’ils ne faisaient autre chose que de l’envoyer en Égypte pour qu’il y fût élevé en dignité et pour qu’eux y descendent afin de se prosterner devant lui. Vous vous souvenez que lorsqu’ils complotaient contre lui pour le faire mourir, ils ont dit : Jetons-le dans une des citernes et nous verrons ce que deviendront ses songes. Le méchant fait une œuvre qui le trompe.
Pour aujourd’hui, je dois m’arrêter, car ce serait trop long si je vous racontais les songes du Pharaon et ce qui est résulté de toute cette scène. Souvenez-vous bien que ce que Dieu dit arrive infailliblement. Sa parole s’accomplira à la lettre. Il peut attendre, il le fait même dans le but d’éprouver la foi de ses bien-aimés, mais quoi qu’il en soit, nous savons qu’il mène tout à bonne fin pour les siens et que aucun de ceux qui se confient en lui ne sera confus.
Mes chers enfants. Voici donc Joseph hors de prison et devant le Pharaon ; ce dernier lui conte ses songes, et il dit à Joseph : J’ai songé un songe, et il n’y a personne pour l’interpréter ; et j’ai entendu dire de toi que tu comprends un songe pour l’interpréter. Et Joseph répondit au Pharaon, disant : Cela n’est pas à moi ; Dieu donnera une réponse de paix au Pharaon.
Vous remarquez, chers enfants, l’humilité de Joseph, il ne cherche en aucune manière à se donner de l’importance, bien au contraire, il donne toute gloire à Dieu. Autre chose, il ne craint pas de confesser le nom de son Dieu même devant les grands de ce monde. N’ayez jamais honte de prononcer le nom du Seigneur Jésus devant les hommes. « Quiconque me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux », a dit le Seigneur Jésus. Cherchez vous-même ce passage, vous le trouverez dans les dix premiers chapitres de l’évangile selon Matthieu.
Vous remarquez aussi que
Joseph dit au Pharaon que Dieu lui donnera une réponse de paix. Dieu a un
message de paix à l’adresse de tous les hommes. Il est le Dieu de paix. Vous
savez que la paix a été faite par le sang de la croix de son Fils ; c’est
pourquoi nous avons à prier pour tous les hommes, pour les rois et pour tous
ceux qui sont haut placés, car cela est bon et agréable devant notre Dieu
Sauveur qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la
connaissance de la vérité (1 Timothée 2
,
1-4). Vous voyez que même un enfant peut être employé par le Seigneur dans ce
précieux service de la prière en faveur de tous les hommes. Évidemment il ne
convient pas à un enfant ou à un jeune homme d’enseigner des personnes âgées,
mais, par contre, c’est le privilège du plus petit de prier pour tous les
hommes.
Vous lirez vous-même le
récit des songes du Pharaon ; je ne veux pas vous les raconter ici, ce
serait allonger inutilement. Vous remarquez que le Pharaon eut deux songes qui
de fait n’en étaient qu’un seul. Ils annonçaient ce qui allait arriver en
Égypte : sept années de grande abondance suivies de sept années de
famine ; choses qui eurent lieu exactement comme Joseph l’avait prédit.
C’est Dieu seul qui peut faire connaître d’avance ce qui arrivera dans la
suite. Maintenant il le fait par le moyen de sa Parole dans laquelle il nous a
donné une pleine révélation de ses pensées et de ses voies envers le
monde ; il nous a donné à connaître tout ce qui peut nous être utile.
Lisez beaucoup la Parole et vous serez instruits dans toutes ses pensées.
L’Éternel a parlé au Pharaon par le moyen d’un songe, car à ce moment la Parole
n’avait pas encore été donnée aux hommes. Bienheureux maintenant celui qui lit,
et ceux qui entendent la parole de la prophétie et qui gardent les choses qui y
sont écrites (Apoc. 1
, 3).
Si Dieu a fait connaître au Pharaon ce qui allait arriver en Égypte, de même aussi, il nous fait connaître maintenant ce qui va arriver dans le monde. Vous savez que depuis la croix de Christ, Dieu fait annoncer à tous les hommes un salut parfait et gratuit pour tous ceux qui croient en son Fils qui est mort pour sauver des pécheurs. Il ne repousse personne, pas même un brigand qui s’adresse à lui. C’est le temps de la grâce qui dure depuis bientôt deux mille ans. Il est comme les sept années de l’abondance. Après cela ce sera le temps du jugement qui, de même que les années de famine, succédera à l’abondance de la grâce que Dieu a si richement répandue sur la terre depuis si longtemps. L’énergie de l’erreur, qui fera que les hommes croiront le mensonge, remplacera la grâce et la vérité qui sont venues par Jésus Christ et dont les hommes n’ont rien voulu. Ce sera un temps plus effrayant que les sept années de famine qui sont venues sur l’Égypte.
Joseph, après avoir annoncé ce qui devait arriver, a conseillé au roi de se chercher un homme intelligent qui rassemble le blé de ces années d’abondance afin qu’il serve de réserve pour les années de famine qui viendraient. Et la chose fut bonne aux yeux du Pharaon et de tous ses serviteurs. Ainsi Joseph a été l’instrument choisi de Dieu pour sauver l’Égypte de la mort. Il est encore ici une image du Sauveur du monde. C’est lui que le Pharaon établit sur tout le pays d’Égypte afin de recueillir toute cette abondance et c’est entre ses mains que tous les produits de ces bonnes années furent rassemblés. Ce fut aussi lui qui les distribua lorsque la famine vint dans le pays. Il est bien une image de celui qui est le Sauveur du monde, car il n’y a de salut en aucun autre qu’en lui.
Mes chers enfants, vous vous souvenez de quelle manière Joseph fut tiré de sa prison et comment il a annoncé ce qui devait arriver à l’Égypte, soit les sept années d’abondance suivies des sept années de famine ? Le Pharaon dit : Trouverons-nous un homme semblable à celui-ci, en qui est l’esprit des dieux ? Dieu a ainsi incliné le cœur du grand roi d’Égypte en faveur de ce pauvre prisonnier et s’est servi de lui pour l’accomplissement de ses conseils envers Joseph. Il l’établit sur sa maison, le revêtit d’une grande autorité, de telle manière que sans lui, nul ne levait la main ou le pied dans tout le pays.
Le psaume 105
nous dit que le roi l’établit seigneur
sur sa maison et gouverneur sur toutes ses possessions, pour lier les princes à
son plaisir et pour rendre sages ses anciens. C’était donc un changement
complet dans sa position.
Lui qui avait été méprisé de ses frères, haï et vendu comme esclave, qui avait été mis injustement en prison, le voici élevé en dignité si haut qu’un seul était au-dessus de lui, le Pharaon. Il fut appelé d’un nom merveilleux : Tsaphnath-Pahnéak, ce qui signifie : Révélateur des secrets, sauveur du monde et soutien de la vie. Il est ainsi une belle image de Celui que les hommes ont rejeté, ont mis à mort, et qui maintenant est élevé au plus haut des cieux, lui le Sauveur du monde.
Le Pharaon revêtit Joseph de
byssus et lui mit un collier d’or à son cou. Vous avez sûrement remarqué que
plusieurs fois dans les Écritures il est question de collier. On a mis au cou
de Daniel un collier d’or (cherchez dans son livre et vous le trouverez
facilement). Ici Joseph reçoit la même distinction. Pensez-vous que ce fut pour
satisfaire la vanité d’un prophète ou d’un homme fidèle que Dieu a voulu qu’ils
reçoivent cet ornement ? Évidemment non, car après tout, l’or et l’argent
sont des choses périssables. Le cou, dans l’Écriture, nous parle de soumission
à la volonté divine, de l’obéissance à la Parole. Il nous est dit que les
principaux d’entre les Thékohites ne plièrent pas leur cou au service du
Seigneur (Néhémie 3
, 5). Ils étaient
bien différents d’un Daniel qui avait arrêté dans son cœur qu’il ne se
souillerait pas par les mets délicats du roi, ou de Joseph qui a été obéissant
à la volonté de son père et à celle de l’Éternel, qui même a souffert à cause
de son obéissance. L’or est l’expression de la justice divine. Or cette justice
a voulu que Joseph et Daniel aient ainsi à leur cou un témoignage rendu à leur
obéissance, une récompense publique de leur fidélité.
Je me demande si, en
entendant parler des gloires de Joseph, vous n’avez pas pensé aux gloires qui
l’emportent de beaucoup, d’un plus grand que lui, Celui dont il n’est qu’une
image, le Seigneur Jésus, le divin Joseph. Lui a été abaissé et humilié plus
que personne ; couronné d’épines, mis au rang des malfaiteurs, il a été
mis à mort sur une croix. Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus
de tout nom, un nom plus merveilleux que celui qu’on a donné à Joseph. Dans ma
pensée, j’aime à voir Joseph sur son char parcourant le pays d’Égypte ; on
criait devant lui : Abrec ! ce qui signifie, qu’on
s’agenouille ; et bon gré, mal gré, tous devaient s’agenouiller sur son
passage. Cela fait penser à ce jour, qui est proche, où Jésus reviendra dans sa
gloire. Alors devant lui se ploiera tout genou des êtres célestes, et
terrestres et infernaux, et toute langue confessera qu’il est Seigneur à la
gloire de Dieu le Père (Philippiens 2
,
10-11). Le psalmiste dépeint cette scène en disant : Ceins ton épée sur
ton côté, homme vaillant, dans ta majesté et ta magnificence, et prospérant
dans ta magnificence, mène en avant ton char, à cause de la vérité, de la
débonnaireté et de la justice ; et ta droite t’enseignera des choses
terribles (Ps. 45
, 3-4).
Chers enfants, vous réjouissez-vous dans le jour de son triomphe ? L’appelez-vous Seigneur et lui obéissez-vous ? Si vous ne le faites pas maintenant, il faudra le faire plus tard, quand il viendra comme Juge. Alors, il sera trop tard pour être sauvé, et de sa bouche qui vous invite aujourd’hui à venir à lui, vous entendrez votre propre condamnation. Vous vous souviendrez trop tard que votre vieux grand-père vous a avertis maintes fois.
Mes chers enfants. Ce que Joseph avait annoncé arriva et s’accomplit à la lettre, car c’était Dieu lui-même qui, par le moyen des songes du Pharaon, avait fait connaître ce qui allait arriver en Égypte. Joseph recueillit tout le blé de ces années d’abondance. Il était en quantité comme le sable de la mer ; on cessa même de le compter parce qu’il était sans nombre. Mais si ces années d’abondance eurent lieu, de même aussi les années de famine vinrent après. Ce que Dieu annonce arrive infailliblement et cela aussi bien quand il parle de grâce que lorsqu’il annonce des jugements.
Vous savez que, depuis
bientôt deux mille ans, Dieu fait proclamer une grâce pleine et entière à
quiconque croit au Seigneur Jésus et le reçoit comme son Sauveur. Il ne met
point dehors celui qui vient à lui et il ne repousse personne. C’est le temps
dans lequel Dieu met à la disposition du coupable les richesses insondables de
sa grâce. Quelle grande abondance ! elle est le résultat de l’œuvre que
Christ a accomplie en mourant sur la croix du Calvaire. Les années d’abondance
ont commencé sitôt que Joseph a été tiré de sa prison et, de la même manière,
le temps de la grâce a commencé lorsque le Seigneur Jésus a été ressuscité
d’entre les morts et exalté au plus haut des cieux. L’apôtre Paul nous dit
qu’il a été envoyé pour annoncer parmi les nations les richesses insondables du
Christ (Éphésiens 3
, 8). Ce temps, de
même que le temps d’abondance de l’Égypte, prendra fin. Le Seigneur, lui-même,
va venir sur les nuées pour chercher les siens et les introduire dans les
demeures célestes. Alors, le temps de la grâce aura pris fin pour toujours et
le temps du jugement aura commencé. Des événements effrayants se dérouleront
sur la terre. Le livre de l’Apocalypse, en particulier, nous en dépeint toute
l’horreur. Alors, malheur aux habitants de la terre ! Ce qui est écrit
devra s’accomplir. L’Évangile ne sera plus annoncé, les messagers de la bonne
nouvelle qui parcourent encore la terre ne seront plus là pour donner une
parole de paix à ceux qui cherchent la délivrance. Voici, nous est-il dit, des
jours viennent, dit le Seigneur, l’Éternel, où j’enverrai une famine dans le
pays ; non une famine de pain, ni une soif d’eau, mais d’entendre les
paroles de l’Éternel. Et ils erreront d’une mer à l’autre, et du nord au
levant ; ils courront çà et là pour chercher la parole de l’Éternel, et
ils ne la trouveront pas. (Amos 8
,
11-12)
Maintenant ce sont les serviteurs du Seigneur qui parcourent la terre et la mer pour annoncer l’évangile ; bientôt ceux qui n’en ont pas voulu maintenant courront pour trouver une parole de paix, de salut, mais il n’y en aura plus. Les hommes rendront l’âme de peur à la vue des choses qui arriveront.
Chers enfants, nous sommes à
la veille de ces jours effrayants. Le Saint Esprit est encore ici-bas et habite
dans les croyants ; quand nous partirons avec lui, il n’y aura plus
d’obstacles à ce que ces temps affreux ne viennent sur la terre habitée tout
entière. Qu’en sera-t-il de cette pauvre terre quand les armes que les hommes
ont entre les mains partiront ? Alors se réalisera ce que dit le prophète
Ésaïe : Je ferai qu’un mortel sera plus précieux que l’or fin, et un homme
plus que l’or d’Ophir (chap. 13
, 12),
tant il restera peu de vivants après ces destructions en masse.
Vous voyez combien il est important d’être prêts et de pouvoir dire du fond de son cœur : Viens, Seigneur Jésus ! Il est écrit : Que celui qui entend dise : Viens !
J’aimerais vous faire remarquer encore en terminant que, avant les années de la famine, le Pharaon a donné à Joseph une épouse Asnath, fille de Poti-Phéra, sacrificateur d’On ; elle lui enfanta deux fils : l’un fut appelé Manassé, ce qui veut dire : Oubli, l’autre Éphraïm, ce qui veut dire : double fertilité. Car Dieu lui a fait oublier toute sa peine et toute la maison de son père et Dieu l’a fait fructifier dans le pays de son affliction. Nous avons dans cette femme une image de l’Église qui est l’épouse de Christ et qui lui a été donnée à la suite de ses souffrances et de sa mort. Il oublie pour un moment son peuple Israël, pour s’attacher à ceux que le Père lui a donnés, tous ses rachetés qu’il aime et qui sont précieux à son cœur.
Mes chers enfants. Après
l’abondance vint la famine qui avait été annoncée par Joseph ; et il y eut
famine dans tous les pays ; mais dans tout le pays d’Égypte il y avait du
pain. C’était donc une grande bonté de Dieu d’avoir donné à Joseph la
révélation des songes du Pharaon et de lui avoir aussi donné la sagesse nécessaire
pour la conservation du blé en vue de ces temps de famine. Quand le peuple
avait faim et criait au Pharaon pour du pain, il disait : Allez à
Joseph ; faites ce qu’il vous dira. Il était bien le Sauveur du monde et
le soutien de la vie. Ici encore, je pense qu’il est à peine nécessaire de vous
le dire, il est une image du Seigneur, car c’est à lui qu’il faut aller pour
avoir la vie. Il n’y a pas d’autre nom sous le ciel qui soit donné aux hommes
par lequel il faille être sauvé. Il fallait obéir à Joseph et faire ce qu’il
disait, de même aussi aujourd’hui c’est à Jésus qu’il faut obéir en toutes
choses, il est le Seigneur et toute autorité lui a été donnée dans les cieux et
sur la terre. Que toute la maison d’Israël sache certainement que Dieu a fait
Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié, dit l’apôtre Pierre quand
il parle à ceux qui étaient à Jérusalem le jour de la Pentecôte (Actes 2
, 36).
Vous connaissez aussi
certainement le passage qui se trouve dans Romains 10
, 9 : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme
Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les
morts, tu seras sauvé ». Donc, puisqu’il faut le confesser comme Seigneur
pour être sauvé, c’est qu’il faut lui obéir. Chers enfants, je ne saurais trop insister
auprès de vous sur l’importance de l’obéissance au Seigneur, car nos cœurs
naturels n’aiment pas obéir, puis dans les jours auxquels nous sommes parvenus
un esprit d’indépendance se manifeste de plus en plus parmi les hommes et
surtout dans la jeunesse. Lisez dans la deuxième épître à Timothée, au
commencement du chapitre 3
, la
description de ce qui caractérise les hommes des jours dans lesquels nous
vivons et vous y verrez entre autres mauvaises choses la désobéissance aux
parents, car désobéir aux parents, c’est désobéir au Seigneur, puisqu’il a
dit : Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur (Éph. 6
, 1-3). J’ai souvent pensé au cantique
qui dit :
Oui le souverain bien-être,
Le vrai bonheur ici-bas,
C’est d’avoir Jésus pour maître,
De le suivre pas à pas.
Puisque Jésus est le maître, c’est donc à lui qu’il faut obéir en toutes choses.
Mais, revenons à Joseph. De toute la terre on venait à lui en Égypte pour acheter du blé, car la famine sévissait par toute la terre. La famille de Jacob, elle aussi, connut la disette, et Jacob dit à ses fils : Pourquoi vous regardez-vous les uns les autres ? Voici j’ai appris qu’il y a du blé en Égypte ; descendez-y, et achetez-nous-en là, afin que nous vivions et que nous ne mourions pas.
Dix des frères de Joseph descendirent pour acheter du blé en Égypte. Ils ne pensaient guère qu’ils allaient vers ce Joseph qu’ils avaient vendu comme esclave, et que c’était lui qui vendrait le blé. Le moment était arrivé où leurs gerbes sans fruit venaient se prosterner devant celle de Joseph qui, seule, contenait de la nourriture en abondance. Joseph était gouverneur du pays et vendait le blé à tout le peuple. Les frères de Joseph vinrent et se prosternèrent devant lui la face contre terre. Il les reconnut, mais eux ne le reconnurent pas. Alors Joseph se souvint des songes qu’il avait songé à leur sujet. Pauvres frères de Joseph ! Ils avaient dit : Nous verrons ce que deviendront ses songes, et voici que selon la parole de leur frère, ils se prosternaient devant lui la face contre terre.
Chers enfants, ne méprisez personne et ne laissez pas la haine entrer dans vos cœurs, vous ne savez pas à quoi vous vous exposez en le faisant, ni par quel moyen Dieu vous châtiera. Le Dieu des cieux agit avec une parfaite justice et une parfaite sagesse ; on ne se moque pas de lui, et ce qu’un homme sème, il le récolte aussi. Les frères de Joseph, dans leur dureté de cœur, avaient vendu leur frère pour l’Égypte, et voici qu’ils doivent y descendre eux-mêmes et se prosterner devant celui qu’ils avaient traité d’une manière si injuste. Nous verrons dans la prochaine leçon de quelle manière Joseph les a reçus et traités.
Mes chers enfants. Malgré toute la méchanceté qu’ils avaient montré envers lui, Joseph aimait ses frères et il leur a donné maintes preuves de son amour. Mais vous savez que l’amour vrai va avec la vérité, ce sont deux choses qui ne peuvent être séparées. Or Joseph voulait savoir quels étaient leurs sentiments et quel était l’état de leurs cœurs et de leurs consciences. Il était nécessaire qu’ils fussent amenés à juger leurs fautes qui étaient nombreuses et surtout le crime qu’ils avaient commis en vendant leur frère comme un vil esclave. Joseph a agi envers eux avec une parfaite sagesse ; il a fait l’étranger vis-à-vis d’eux. Ce n’aurait été ni de l’amour, ni de la sagesse de sa part de les recevoir comme si tout avait été très bien entre eux.
De la même manière Dieu aime
le pécheur, mais pour que celui-ci puisse jouir de son amour, il faut qu’il
reconnaisse sa culpabilité et confesse ses fautes. « Repentez-vous, et
croyez à l’évangile », nous est-il dit (Marc 1
, 15), et « si nous confessons nos péchés, il est fidèle et
juste pour nous pardonner nos péchés, et nous purifier de toute iniquité »
(1 Jean 1
, 9).
Ces pauvres frères de Joseph avaient bien peu conscience de leur culpabilité lorsqu’ils disent : Nous sommes d’honnêtes gens. D’honnêtes gens qui avaient vendu leur frère et avaient indignement trompé leur père ! Seule, l’œuvre de Dieu dans un cœur d’homme peut lui faire voir sa misère et l’horreur de son péché. C’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendit qui vient éclairer un cœur et une conscience. Souvent, de longs et douloureux exercices sont nécessaires pour qu’un coupable soit amené à reconnaître son péché et à en faire une pleine confession.
Les frères de Joseph ont dû ainsi être exercés et passer par les grandes eaux de l’affliction avant qu’il puisse les faire jouir d’un plein pardon.
Pour commencer, il les fit mettre ensemble sous garde pendant trois jours. Joseph avait été dans la prison en Égypte, ils doivent, eux aussi, connaître quelque chose de la souffrance qu’il a endurée à cause d’eux. Pendant ces trois jours ils ont pu repenser à bien des choses. Plusieurs années s’étaient écoulées depuis qu’ils avaient vendu Joseph, ils pouvaient croire que tout était oublié ; ils n’en avaient plus entendu parler, mais voici que sous le coup de l’épreuve, ils se disent l’un à l’autre : « Certainement nous sommes coupables à l’égard de notre frère : car nous avons vu la détresse de son âme quand il nous demandait grâce, et nous ne l’avons pas écouté ; c’est pourquoi cette détresse est venue sur nous ».
Chers enfants, n’oubliez
jamais cette parole du livre des Proverbes : Le méchant, ses iniquités le
saisiront, et il sera tenu par les cordes de son péché. Cherchez vous-même le
verset, il se trouve dans le chapitre 5
de
ce livre ; notez-le soigneusement afin de bien vous en souvenir pendant
toute votre vie. Ayez en horreur le mal sous toutes ses formes.
Vous avez sans doute vu une mouche prise dans une toile d’araignée. Pauvre mouche ! Elle a passé étourdiment près de ce dangereux filet tendu par son ennemie. C’est peut-être seulement le bord de son aile qui a frôlé cette toile meurtrière, mais, oh ! malheur ! elle est prise, tenue comme par une corde plus puissante qu’elle. La voici incapable de se délivrer. Elle se débat, pensant pouvoir se dégager, il semble que le fil qui la retient est si tendu qu’il finira par se rompre, mais non, elle est captive, tenue comme par une corde dont elle ne peut être délivrée. Puis voici l’araignée elle-même qui vient promptement, se précipite sur la pauvre prisonnière et lui jette un nouveau fil, puis un second et un troisième ; bientôt, liée de toute part, elle ne peut plus même faire un mouvement. Hélas ! pauvre imprudente, elle va être dévorée sans pouvoir opposer la moindre résistance si une main secourable ne vient là promptement pour la délivrer.
Il en est de même du malheureux qui se laisse séduire par le péché : il est tenu par de puissants liens dont il ne peut se dégager. Les frères de Joseph commencent à voir l’horreur de la condition dans laquelle ils se trouvent et Ruben leur dit : Voici, son sang nous est redemandé. Comment se tirer de là ?
Gardez au plus profond de votre cœur les choses que vous avez entendues aujourd’hui.
Mes chers enfants. Les
épreuves des frères de Joseph ne faisaient que de commencer, et l’œuvre de
repentance dont nous avons vu le début lorsqu’ils disaient : Nous sommes
coupables à l’égard de notre frère, devait se continuer jusqu’au plus profond
de leur conscience. Certainement, vous aussi, vous avez des fautes à vous
reprocher ; probablement qu’elles ne sont pas aussi graves que celles des
frères de Joseph, malgré cela Dieu veut que vous ayez affaire avec lui au sujet
de ces choses, et il ne vous laissera pas avant que tout soit mis bien en règle
avec lui. S’il est amour, il est aussi lumière. Il faut que nous soyons amenés,
comme Job, à dire : Je suis une créature de rien, et : J’ai horreur
de moi. Vous remarquez qu’il ne dit pas : J’ai horreur de
mes
fautes
, mais bien : horreur de moi
.
Le travail de conscience est pénible et souvent long, mais il vaut la peine d’y
passer. Souvent j’ai entendu, dans mon jeune âge, de fidèles serviteurs du
Seigneur qui disaient : Une conversion vaut ce qu’elle coûte. Ne vous
découragez donc pas, si vous ne trouvez pas immédiatement la paix après
laquelle vous soupirez, si vous avez des moments de détresse, de désespoir,
s’il semble que votre sentier devient de plus en plus obscur, s’il semble que
la réponse à vos prières ne vient pas ou se fait attendre, si vous passez par
de profonds exercices de conscience, si le fardeau de vos péchés vous écrase sans
que vous puissiez vous en délivrer, si vous ne trouvez rien de bon en vous. Ces
choses sont comme le labourage de Dieu, il veut que le résultat de tout cela
soit pour vous une riche récolte de bénédictions.
Autre chose, Joseph
comprenait ce que ses frères disaient, mais eux ne le savaient pas. Il y avait
entre eux un interprète. Il en est de même quand un coupable gémit sur ses
fautes et en mène deuil ; souvent il ne se doute guère que le Seigneur est
là tout près de lui, qu’Il entend ses paroles et recueille ses larmes et les
inscrit même dans son livre. La tendresse de son cœur est plus grande que celle
de Joseph qui a pleuré lorsqu’il a entendu ses frères dire qu’ils étaient
coupables à son égard. Lisez dans le livre du prophète Jérémie, chapitre 31
, versets 18 à 20. Là vous verrez
l’Éternel qui a très bien entendu Éphraïm se lamenter sur ses fautes et lui
demandant qu’il le convertisse. Le Seigneur est plein de compassion pour tous
ceux qui sentent leur misère et il ne méprise pas un cœur brisé et humilié.
Maintenant Joseph va renvoyer ses frères vers son père et lui faire parvenir les vivres dont il a besoin, mais il garde Siméon auprès de lui et le fait lier devant leurs yeux. Il avait un but en prenant Siméon plutôt qu’un autre. C’était lui qui, avec Lévi, avait fait mourir les habitants de la ville de Sichem. Ils ont agi avec tromperie et une indigne violence. Maudite soit leur colère, car elle a été violente ; et leur furie, car elle a été cruelle ! dit Jacob à la fin de sa vie. Il semble que Siméon avait un cœur particulièrement endurci.
Joseph commande et fait remplir de blé les sacs de ses frères et remettre l’argent de chacun dans son sac. Les voici qui s’en vont. Que de choses ils ont vues dans ce premier voyage en Égypte. Maintenant ils ont dans leurs sacs des provisions pour le chemin, mais, malgré cela, ils étaient bien loin d’être heureux. Voici Siméon n’était plus avec eux, le souvenir de ce qu’ils avaient fait à Joseph pesait sur leurs consciences ; et voici un nouveau sujet de trouble : ils retrouvent l’argent de leur blé à l’ouverture de leurs sacs. Au lieu de se réjouir de ce témoignage de la bonté de Joseph envers eux, ils sont saisis de peur, et se disent l’un à l’autre : Qu’est-ce que Dieu nous a fait ? Ils ne connaissaient pas encore la grâce de Dieu qui est absolument gratuite. Ils savaient bien qu’ils avaient besoin de Joseph, mais ils voulaient tout payer. Ils n’avaient pas encore appris qu’ils étaient ruinés et sans ressources. L’homme a bien quelque peu conscience de ses besoins, mais jamais il ne veut reconnaître sa ruine absolue. La grâce de Dieu est la chose la plus inconnue à son cœur. Il veut faire, faire, et faire encore. Pourtant il faut venir, comme le dit un petit cantique :
Tel que je suis, sans rien à moi,
Sinon ton sang versé pour moi,
Et ta voix qui m’appelle à toi,
Agneau de Dieu, je viens, je viens.
Ces pauvres frères de Joseph ont encore bien des choses à apprendre ; mais Dieu est fidèle et il saura bien les conduire au but qu’il s’est proposé envers eux. Quand il a commencé une bonne œuvre dans un cœur, il l’achève à sa gloire et pour le bonheur de ceux dont il s’occupe.
Mes chers enfants. Les frères de Joseph donc revinrent vers leur père et ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils lui dirent aussi qu’en retournant en Égypte ils devaient amener avec eux Benjamin, leur plus jeune frère. Voici de nouveau Jacob dans la détresse. Pour lui, Joseph n’était plus, Siméon était captif en Égypte, et voici que le seul fils qui lui restait de Rachel, sa femme bien-aimée, devait le quitter et faire ce long voyage : si un accident allait lui arriver en chemin ! Pauvre Jacob ! Lui, de même que ses fils, devait avoir affaire avec un Dieu juste et saint, un Dieu qui l’aimait, mais qui voulait l’amener à juger un long passé bien ténébreux. Il était un croyant, et il appréciait vraiment les promesses divines, mais il avait employé des moyens charnels pour obtenir ce qu’il désirait.
Chers enfants, considérez, je vous prie, l’histoire de Jacob ; elle est pleine d’enseignements pratiques dont vous pouvez faire votre profit. Gardez-vous de toute sagesse humaine sachant qu’elle est folie aux yeux de Dieu et qu’il prend les sages dans leurs ruses. Faites intervenir le Seigneur dans toutes vos circonstances. Prenez, dès votre jeune âge, la bonne habitude de le faire intervenir en toutes choses ; parlez-lui de tout ce qui vous concerne, demandez-lui directions et sagesse en toutes choses. Ainsi vous éviterez bien des fautes, des peines et des larmes. Lisez souvent les dix premiers versets du chapitre 3 du livre des Proverbes. Vous remarquerez que les choses qui nous sont enseignées dans cette portion des Écritures, sont des choses qu’il ne faut pas oublier.
En somme, ce premier voyage des frères de Joseph en Égypte a eu pour résultat de soulager momentanément Jacob et ses fils de la misère dans laquelle ils se trouvaient, mais il en résulte aussi une aggravation à la détresse qui se trouvait au fond de leur cœur, car on ne peut être que misérable quand on a un fardeau de péché sur ses épaules. À cela s’ajoutait le souci d’une nouvelle rencontre avec Joseph : qu’en adviendrait-il des uns et des autres quand ils retourneraient en Égypte ? Nul ne le savait. Tous devaient sentir d’une manière plus pénible le mauvais état dans lequel ils se trouvaient et la crainte d’un avenir qui certainement devait leur paraître bien sombre.
Le temps passait, les provisions s’épuisaient et la famine continuait à sévir dans le pays. Hélas ! La délivrance ne viendra-t-elle pas ?
Ce sont les exercices par lesquels passent plus ou moins les personnes dans lesquelles s’opère une œuvre de Dieu, un travail de conscience. Ces personnes ont le sentiment de leurs besoins, et le poids de leurs fautes sur leur conscience. Elles peuvent avoir entendu parler du Sauveur du monde, le divin Joseph, elles pensent qu’il faut lui apporter au moins quelque chose : de bonnes dispositions, de fermes résolutions, des bonnes œuvres, et d’autres choses semblables. Tant qu’elles sont dans de tels sentiments elles ne trouveront ni paix ni délivrance. Souvent le Seigneur, dans sa miséricorde, leur accorde quelque soulagement momentané, même quelquefois un peu de paix en leur faisant penser à sa bonté, mais cela ne dure pas et il semble que les ténèbres deviennent plus obscures après ce rayon de lumière qui leur a éclairé leur sentier. De nouveau ce sont des craintes et de la détresse au fond du cœur. Dieu qui est sage ne veut pas donner la délivrance avant que le coupable ait entièrement jugé son être tout entier et en ait fini avec ses ressources et ses bonnes résolutions.
Chers enfants, combien je
désire qu’une œuvre profonde de repentance envers Dieu s’opère en chacun de
vous, car c’est par ce moyen seulement que vous arriverez à jouir d’une paix
durable et que vous serez rendus capables de glorifier le Seigneur pendant le
temps qu’il trouvera bon de vous laisser dans le monde. Je suis profondément
pénétré de l’importance de ces choses et souvent je dois constater combien peu
maintenant on voit ce travail de Dieu dans le cœur des jeunes. Ayez beaucoup
affaire avec le Seigneur, demandez-lui de vous éclairer et de vous bénir. Alors
seulement vous pourrez réaliser le bonheur qui nous est dépeint dans le Ps. 32
. Lisez-le après que nous aurons
achevé notre leçon.
Mes chers enfants. Les
provisions que les fils de Jacob avaient rapportées de l’Égypte s’épuisaient
rapidement. Chaque jour ils pouvaient, avec angoisse, constater qu’elles
diminuaient et que le jour où il faudrait retourner en Égypte vers Joseph
approchait rapidement. Ils connaissaient bien peu sa bonté et son ardent désir
de les voir parfaitement heureux. Il en est ainsi de tout homme qui ne connaît
pas le Seigneur Jésus, il a peur de lui et n’ose pas s’approcher de lui car il
pense qu’il est un homme dur. Pourtant il a dit : « Venez à moi, vous
tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos.
Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi car je suis débonnaire et humble
de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes, car mon joug est aisé et
mon fardeau est léger » (Matth. 11
,
29, 30).
La famine continuait à peser sur le pays, elle devait durer encore longtemps. La parole de l’Éternel doit nécessairement avoir son accomplissement, et ce que sa bouche a dit aura lieu, il ne peut en être autrement : les sept années de famine suivront leur cours. Il en est de même aujourd’hui : Si Dieu donne un temps de paix et de tranquillité relative dans le monde, il n’en sera pas toujours ainsi, et le temps de jugement qui est annoncé va bientôt commencer et rien ne pourra arrêter la main de Dieu quand elle frappera la terre. Alors, l’Évangile ne sera plus annoncé aux pécheurs ; il sera remplacé par une énergie d’erreur qui fera que les hommes croiront le mensonge. Dans ce temps-là, il n’y aura plus de serviteurs de Dieu pour donner de sa part une parole de paix et de salut pour les âmes angoissées et dans la détresse. Les puissances des cieux seront ébranlées ; les nations s’élèveront les unes contre les autres et les hommes rendront l’âme de peur à la vue des événements qui se dérouleront sur la terre. Vous remarquez que déjà maintenant les nations font de grands préparatifs pour la guerre, qu’en sera-t-il quand toutes ces armes partiront et que la paix sera ôtée de la terre ? Chers enfants, c’est encore aujourd’hui le jour du salut, et Dieu veut que tous les hommes viennent à la connaissance de la vérité. Celui qui croit au Seigneur Jésus est mis à l’abri du jugement et cela pour toujours. Il n’a rien à redouter de la colère qui vient sur la terre habitée tout entière.
Mais je vois que je m’écarte de l’histoire de Joseph et de ses frères, mais il est bon que je vous avertisse de ce qui va venir, car le temps presse. Voici les vivres qui sont épuisés. Il n’y a plus qu’une seule ressource, retourner vers Joseph. C’est ce que dit Jacob à ses fils : « Retournez et apportez un peu de vivres ». Pourquoi donc ont-ils tardé si longtemps ? Pourquoi aussi, aujourd’hui, rester dans le besoin et la misère quand on sait qu’il y a des ressources infinies dans un plus puissant que Joseph, Jésus lui-même ? Il délivre et sauve les plus misérables pécheurs. On peut aller à lui quelle que soit sa misère. Jamais personne n’a regretté de s’être adressé à Lui, mais nombreux sont ceux qui regrettent d’avoir tardé si longtemps de venir lui confesser leur misère. Je vois que je me suis un peu allongé et je ne pourrais dans ce moment vous raconter le voyage des frères de Joseph. Ce sera pour notre prochaine leçon si le Seigneur Jésus n’est pas venu chercher ceux qui l’attendent.
Mes chers enfants, voici
donc les fils de Jacob qui sont à bout de ressources et, dans cette extrémité,
ils se décident à retourner vers Joseph, mais cela ne va pas tout seul et bien
des difficultés se présentent devant eux. Premièrement, il faut faire un long
voyage ; puis Joseph les a traités durement une première fois ; qu’en
sera-t-il cette fois ? Leurs mauvaises consciences leur reprochent aussi
bien des fautes. Hélas ! quand on est dans la détresse, bien des choses,
oubliées souvent depuis longtemps, nous reviennent en mémoire. Puis, il faut
que leur plus jeune frère descende avec eux en Égypte, et jamais il n’a quitté
son père, et ce père l’aime. Consentira-t-il jamais à se séparer de lui ?
Les dangers du voyage sont là, il pourrait rencontrer des choses pénibles et
douloureuses ; le cœur du vieux père saigne en y pensant ;
consentira-t-il à se séparer de son fils ? Pourtant, c’est une question de
vie ou de mort pour les uns et pour les autres. Toutes ces choses nous font
nécessairement penser à ce qui devait se passer dans le cœur du Père quand il a
dû envoyer dans un monde méchant son Fils unique et bien-aimé, monde dans
lequel il a dû souffrir la contradiction de la part des pécheurs contre
lui-même et y mourir sur la croix du Calvaire. Vous remarquez que, dans
l’Ancien Testament, aussi bien que dans le Nouveau, le Saint Esprit nous parle
de l’excellence de la personne du Seigneur Jésus et de la valeur inestimable de
son œuvre en notre faveur. Lorsque vous lisez la parole de Dieu, cherchez-y
avant tout les choses qui le concernent. Il a dit : « Sondez les
Écritures, ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5
, 39).
Jacob, après bien des
luttes, se décide à envoyer Benjamin. En le faisant, il dit : « Et
moi, si je suis privé d’enfants, j’en serai privé ». Quelle parole dans la
bouche d’un père ! Sa volonté était entièrement brisée ; c’était
précisément là où Dieu voulait l’amener. C’est dans ce but qu’il a permis
toutes les épreuves et les disciplines qu’il a dû traverser. Notre propre
volonté va toujours à l’encontre des pensées de Dieu et c’est elle qui nous
prive de la jouissance des bénédictions que Dieu se plaît à répandre richement
sur nous. Le Seigneur Jésus, divin modèle, a dit, en entrant dans le
monde : « Voici, je viens, il est écrit de moi dans le rouleau du
livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hébreux 10
, 7). Malgré toute la souffrance qui a été sa part dans le monde,
il a été bienheureux, car il avait mis sa confiance en l’Éternel et ne s’était
pas tourné vers les orgueilleux et ceux qui se détournent vers le mensonge (Ps.
40
, 4). Il n’avait pas d’autre
volonté que celle de Dieu et il se confiait pleinement en lui pour toutes
choses. En toutes choses prenez-le pour modèle. Plusieurs hommes ont glorifié
Dieu dans leur vie : des Abraham, des Joseph et d’autres, mais ce ne sont
pas eux que nous avons à imiter et à suivre, le Seigneur Jésus est le seul et
unique parfait modèle, le seul que nous pouvons suivre sans crainte.
Mes chers enfants. Voici
donc les frères de Joseph qui se remettent en route pour aller une seconde fois
en Égypte. Certainement ils espèrent que tout ira bien pour eux pendant ce
voyage. On pourrait dire qu’ils ont pris toutes les précautions possibles pour
que tout aille bien pour eux. Dans leurs mains ils ont de l’argent au
double ; ils peuvent donc tout payer. Malheureusement ils n’ont pas encore
appris la grande leçon qu’ils auraient dû savoir, qu’avec Joseph, de même
qu’avec Dieu, tout est gratuit. Il faut venir à lui sans argent et sans aucun
prix. L’un et l’autre ne demandent rien, ils
donnent
! et même avec abondance. Ces pauvres fils de Jacob auraient
dû l’apprendre quand ils ont retrouvé leur argent dans leurs sacs. Mais le cœur
de l’homme a une peine infinie à s’élever à la hauteur des pensées de Dieu.
Chers enfants, n’apportez jamais à Dieu autre chose que votre misère et
l’excellence de la personne du Seigneur Jésus.
Israël, leur père, leur avait aussi préparé un présent pour Joseph, pensant ainsi les rendre agréables à cet homme duquel ils avaient une certaine crainte, et qui pourtant ne leur voulait que du bien. Il était en cela une image de personnes très nombreuses qui croient se rendre agréables à Dieu en faisant de bonnes œuvres, et beaucoup de choses qui paraissent excellentes à leurs propres yeux, mais qui, de fait, ne font que manifester combien peu elles connaissent leur ruine et la sainteté de Dieu.
Avec tout cela, les frères ont Benjamin avec eux comme Joseph le leur avait ordonné. Ainsi, tout était bien en ordre extérieurement. Ils se lèvent et descendent en Égypte et se tiennent devant Joseph. Celui-ci les reçoit bien et même les fait conduire dans sa maison pour manger avec lui à midi. C’était un témoignage d’une faveur toute spéciale, car Joseph était un grand seigneur et un homme très haut placé en Égypte.
Chers enfants, avez-vous pensé qu’un plus grand Seigneur que Joseph vous invite à venir dans sa maison et à y jouir des délices qu’on trouve dans une telle demeure ? Le Seigneur Jésus, le Roi de gloire, a une maison sur la terre ; il demeure au milieu des deux ou trois que son nom a assemblés dans divers endroits ici-bas. Il est là au milieu d’eux. C’est là sa demeure, c’est là qu’il vient pour être avec les siens, et là qu’il les bénit. Je suis persuadé que le plus grand nombre d’entre vous ont le privilège de pouvoir assister au rassemblement des enfants de Dieu, d’entendre les prières qui montent devant lui et d’unir vos voix aux chants de louanges de ses rachetés. Vous avez vu là des personnes de condition bien différentes. Vous êtes-vous demandés pourquoi elles se rencontraient ainsi ? Eh bien ! c’est simplement parce que le Seigneur leur a promis qu’Il serait au milieu d’eux. C’est là sa maison sur la terre comme autrefois il avait une maison à Jérusalem, maison qui a été détruite à cause de l’infidélité de son peuple. Il est évident que nous ne le voyons pas de notre œil naturel, mais il est présent et, malgré tout, l’œil de la foi le contemple. Ceux qui sont là présents jouissent de sa personne et sont conduits par lui dans le chant de la louange et dans tout le service qui s’accomplit. Cela vaut mieux encore que le festin que les frères de Joseph firent dans sa maison.
Malgré tous les témoignages de la bonté de Joseph, ses frères ont peur quand on les mène dans sa maison. Cela provenait de deux causes : La première, de leur mauvaise conscience. C’est toujours ce qui a lieu quand on n’a pas confessé ses fautes. La seconde, parce qu’ils ne connaissaient pas encore l’amour de Joseph pour eux. Il en est de même de tout homme qui n’a pas dit comme le psalmiste : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel, et tant qu’on ne connaît pas l’amour du Seigneur Jésus, qu’on n’en jouit pas dans son âme. Dans cet état, on ne peut qu’être dans l’inquiétude et dans l’anxiété, même en présence des témoignages de la bonté de Dieu. Il faut être vrai et droit devant lui. Il est amour, mais aussi, il est lumière ; or dans la lumière on ne peut rien cacher.
Mes chers enfants. Je pense
que vous avez, depuis notre dernière leçon, lu le chapitre 43
de notre livre de la Genèse qui nous raconte quel fut ce repas
de Joseph avec ses frères. Plusieurs choses devaient leur paraître étranges.
Dans ce repas il y avait trois tables : une pour Joseph, une pour ses
frères et une pour les Égyptiens qui étaient à ce repas. Joseph ne pouvait pas
encore les faire asseoir à la même table que lui. Il leur témoignait sa bonté
en les invitant à manger avec lui, mais il ne pouvait pas encore être en pleine
communion avec eux, ni se faire connaître à eux, car il y avait encore des
choses en eux qui n’étaient pas pleinement jugées. Ils avaient bien dit entre
eux : « Certainement nous sommes coupables à l’égard de notre
frère ; car nous avons vu la détresse de son âme quand il nous demandait
grâce, et nous ne l’avons pas écouté ; c’est pourquoi cette détresse est
venue sur nous ». Mais ils n’avaient pas fait une pleine confession de
leurs fautes et bien des choses ténébreuses obscurcissaient leurs cœurs. Ils
n’étaient donc pas encore en état de recevoir un plein pardon. Malgré cela
Joseph ne les met pas au même rang que les Égyptiens. Malgré tout, il y avait
une grande différence entre ses frères et des Égyptiens qui sont une image des
gens du monde. De fait, Joseph, dans ce repas, était seul à table, mais une
chose devait passablement les mettre mal à l’aise et les troubler. C’est qu’il
les avait fait mettre à table selon leur âge, le premier selon son droit
d’aînesse et le plus jeune selon sa jeunesse. Il devait donc les connaître.
Tout cela devait paraître étrange aux fils de Jacob, et bien des pourquoi
devaient monter dans leurs cœurs.
L’homme stupide ne connaît pas les pensées de Dieu, il ne peut s’élever à leur hauteur. Et tant qu’il n’a pas été scellé du Saint Esprit, tout ce qui est du Seigneur lui paraît étrange, mystérieux, incompréhensible. L’ennemi de l’homme a obscurci son entendement et les choses qui sont de l’Esprit de Dieu lui sont folie et mystère. Il faut que le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, vienne faire brûler sa lumière dans les cœurs : alors tout est clair, simple, lumineux, merveilleux.
Pauvres fils de Jacob ! Que de questions embarrassantes devaient les troubler pendant ce repas. Malgré cela, ils mangent, boivent et font bonne chère. Près de Joseph, malgré tout, on oublie sa misère et la famine qui est dans le pays. Chez lui il y a une grande abondance, de même que près du divin Joseph, le Seigneur Jésus.
Il commande de remplir les sacs de ses frères, autant qu’ils en peuvent porter, et il les renvoie au matin. Les voici tous ensemble, avec Siméon et Benjamin, qui prennent le chemin de la maison ; probablement qu’ils sont pleins de joie ; car il semble que leur voyage a prospéré au-delà de toute espérance. Ils avaient fait tout ce que Joseph leur avait ordonné et il les avait reçu favorablement, ils pouvaient remonter vers leur père en pleine paix. Cette scène nous fait penser à bien des personnes qui, sous l’empire de la détresse de leur âme, viennent pour écouter la parole de Dieu, la bonne nouvelle de l’évangile et qui, ayant entendu parler de l’amour de Dieu et du don de son Fils, s’en retournent toutes joyeuses, croyant qu’elles sont vraiment converties, et pourtant elles n’ont jamais confessé leurs fautes au Seigneur et n’ont jamais vu la grandeur de leur misère dans la lumière de la présence de Dieu. Ces personnes sont comme celles qui ont reçu la Parole sur le roc où il n’y a pas une terre profonde. Il faudra passer par de nouvelles détresses plus grandes que les premières et traverser des angoisses plus grandes que celles qu’elles ont éprouvées jusqu’à ce jour : un nouveau labourage de Dieu est nécessaire avant que la Parole puisse porter du fruit à maturité. Mais Dieu est fidèle. Il ne laisse pas une œuvre qu’il a commencée sans la mener à bonne fin. Si les frères de Joseph avaient vraiment écouté les paroles de Joseph, ils auraient compris que d’autres choses devaient encore se passer. Lorsqu’il voit son plus jeune frère, il lui dit : « Dieu te fasse grâce, mon fils ». Que voulaient dire ces paroles ? C’est ce que nous verrons dans notre prochaine leçon.
Bonne Nouvelle 1940
Chers enfants, certainement
vous vous êtes demandé comment s’est effectué le voyage des fils de Jacob. Nous
lirons le chapitre 44
de notre livre
de la Genèse qui va nous renseigner sur ce sujet. Les voici donc qui se mettent
en route probablement très satisfaits de leur voyage, car Joseph leur avait témoigné
de la bonté. Il aimait ses frères et certainement il ne désirait que leur bien.
Il en est de même du Seigneur Jésus envers les pécheurs, lui le divin Joseph.
Il ne demande qu’à nous rendre heureux ; mais nous avons à nous souvenir
que nous ne pouvons l’être quand nous avons une mauvaise conscience ; et
pour qu’elle soit bonne, il faut être vrai devant Dieu. C’est ce que les frères
de Joseph n’avaient pas encore appris. Pour les amener là, il fallait qu’ils
traversent encore de nouvelles épreuves et de nouvelles détresses pires que les
premières qu’ils avaient déjà rencontrées.
Ils n’étaient pas loin de la
ville que voici un messager de Joseph court après eux, les atteint et leur
dit : « Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ? »
Pauvres fils de Jacob ! Les voici maintenant accusés d’une faute qu’ils
n’avaient pas commise. Que faire ? Se justifier ? Non, c’était chose
impossible, car tout semblait être contre eux et les circonstances même qu’ils
traversaient semblaient les accuser d’une manière irréfutable. Il est possible
que dans votre vie vous soyez accusés à tort. Que devez-vous faire dans des
circonstances aussi douloureuses et difficiles ? D’abord vous devez vous
souvenir que rien n’arrive sans la volonté de Dieu, et que, très probablement, il
a quelque chose à vous dire par ce moyen, une leçon à vous apprendre.
Secondement, il vous faut crier à lui, le supplier de prendre en main votre
cause, car certainement il mène tout à bonne fin pour vous. Troisièmement
restez tranquilles, montrant ainsi que vous savez vous confier en lui. Il se
peut qu’il ne répondra pas immédiatement et qu’il permettra que votre foi soit
mise à l’épreuve pendant un temps plus ou moins long ; mais soyez bien
assurés qu’il ne vous abandonnera pas, car aucun de ceux qui se confient en lui
ne sera confus. Remettez votre cause entre ses mains et confiez-vous en lui, et
lui il agira, et il produira votre justice comme la lumière et votre droit
comme le plein midi (Ps. 37
, 6).
Les frères de Joseph
cherchent à se justifier et chacun d’eux descend son sac de dessus son âne. On
fouille, et voici la coupe de Joseph est dans le sac de Benjamin. On pouvait
donc à bon droit l’accuser de l’avoir volée. Chacun recharge son sac, et il
faut retourner vers Joseph. Qui dépeindra la tristesse qui remplit leurs cœurs
dans un tel moment ? Ces pauvres fils de Jacob pouvaient repenser à bien
des choses ; Dieu ne permettait pas une telle détresse sans avoir un
but ; et celui qu’il se proposait était près d’être atteint. C’était un
but plein de grâce, il voulait les rendre capables d’être bénis par lui.
Arrivés vers Joseph, ils ne cherchent nullement à se justifier ; du reste,
à quoi cela aurait-il servi puisque tout semblait être contre eux ? Ils
ont la bouche fermée. C’est précisément là que Dieu voulait les amener, et là
que nous arriverons tous devant Lui. « Je suis resté muet, et je n’ai pas
ouvert la bouche, car c’est toi qui l’as fait », disait le psalmiste (Ps. 39
, 9). « Et maintenant, qu’est-ce
que j’attends, Seigneur ? Mon attente est en Toi. Écoute ma prière, ô
Éternel ! et prête l’oreille à mon cri ; ne sois pas sourd à mes
larmes », ajoute-t-il dans ce psaume. Et Dieu écoute la prière qui monte
devant lui, il répond et il délivre. « La délivrance est de l’Éternel »,
dit le prophète Jonas. Lorsque nous cessons de nous justifier, lui nous
justifie.
Mes chers enfants. Aujourd’hui, je veux vous parler de Benjamin. Il était donc le plus jeune des fils de Jacob ; de même que Joseph, il lui était né de Rachel, sa femme bien-aimée. Vous savez qu’il n’avait pas participé au crime de ses frères quand ils avaient vendu Joseph. Il était toujours resté auprès de son père qui l’aimait tendrement. Sur l’ordre de Joseph il était descendu en Égypte avec ses frères. Lorsque Joseph le vit, son cœur fut ému envers lui et il se cacha dans sa chambre pour y pleurer. Il ne pouvait pas encore se faire connaître à lui dans ce moment, car il avait d’autres pensées à son égard. Il voulait, par son moyen, éprouver ses frères et voir ce qu’il en était d’eux. C’est pourquoi il fit mettre sa coupe d’argent à l’entrée de son sac.
C’est donc là que le serviteur de Joseph retrouva cette coupe, lorsqu’il fouilla les sacs des fils de Jacob. Quelle fut leur détresse en voyant cette coupe et cela d’autant plus que Benjamin était parfaitement innocent ! Dans ce moment, quatre paroles furent prononcées. J’aimerais que nous les considérions ensemble et avec une profonde attention car, par ce moyen, le Saint Esprit veut nous parler d’un plus grand que Benjamin, le Seigneur Jésus qui, tout en étant parfaitement innocent, a dû être traité comme le plus vil des malfaiteurs quand il est venu vers ses frères, les fils d’Israël.
La première de ces paroles est celle-ci : « Que celui de tes serviteurs chez qui la coupe se trouvera meure ; et nous aussi, nous serons serviteurs de mon Seigneur ». L’intendant de Joseph dit : « Maintenant, qu’il en soit selon vos paroles ».
Chers enfants !
Benjamin n’a pas dû mourir, mais le Saint et le Juste, le Seigneur Jésus, vous
le savez, a dû mourir à cause de nous qui étions des coupables. Il en a été
selon ces paroles, non pour Benjamin, mais bien pour lui lors même que Pilate,
le juge, par trois fois, a déclaré qu’aucun crime n’était en lui. Lisez
vous-même le chapitre 23
de l’évangile
de Luc et notez les trois passages dans lesquels Pilate déclare son innocence.
Vous pouvez aussi les noter dans l’évangile de Jean, à la fin du chapitre 18
et au commencement du chapitre 19
.
Benjamin donc aurait dû mourir et ses frères auraient été serviteurs de Joseph si la chose s’était accomplie à la lettre. Mais c’est le Seigneur Jésus qui est mort et, depuis cette mort, notre glorieux et bienheureux privilège est de servir le Seigneur. Vous voyez qu’ici, comme dans toutes les Écritures, le Saint Esprit nous parle de lui.
Une seconde parole :
« Celui chez qui elle sera trouvée sera mon serviteur, et vous vous serez
innocents ». De même le Seigneur Jésus a été le parfait serviteur, et, en
vertu de son service qui l’a conduit à la mort, de pauvres coupables tels que
nous sont justifiés et sans conscience de péché devant Dieu, lavés qu’ils sont
dans son sang et plus blancs que neige. Une troisième parole : « Nous
sommes serviteurs de mon seigneur, tant nous que celui en la main duquel la
coupe a été trouvée ». Ici, nous avons, de nouveau, une image du
Seigneur : il est avec les siens qui, tous ensemble, comme un corps de
sacrificateurs, peuvent servir Dieu, le Père, dans son sanctuaire. C’est une
part précieuse entre toutes. Quand vous chantez les louanges du Seigneur dans
l’assemblée, vous accomplissez ce précieux service autour de lui et dans le
lieu où il a mis son nom. En faisant cela vous le glorifiez, car celui qui
sacrifie la louange le glorifie. Cherchez ce verset dans le Ps. 50
. Enfin, une quatrième parole :
« Lui sera mon serviteur ; et vous, montez en paix vers votre
père ». De nouveau, nous trouvons le parfait serviteur, celui qui est
serviteur à toujours et, en vertu de son service, nous montons en paix vers la
maison du Père, là où nous allons entrer bientôt. J’aime à penser que, tous,
vous vous réjouissez à la pensée d’être bientôt dans cette demeure céleste, que
du fond de vos cœurs vous dites : « Viens, Seigneur
Jésus ! » Nous ne pouvons le faire qu’avec des cœurs reconnaissants
envers lui de ce qu’il a été ainsi obéissant jusqu’à la mort de la croix pour
nous.
Mes chers enfants. Vous avez sans doute repensé à Benjamin et à ses frères quand ils étaient devant Joseph après que la coupe a été trouvée dans son sac ; et vous vous êtes demandé comment tout cela s’est terminé. Voici, Joseph leur dit : « Ne savez-vous pas qu’un homme tel que moi sait deviner ? » Il savait donc tout ce qui en était d’eux. Nous pouvons donc nous représenter un peu l’angoisse qui a rempli leurs cœurs à l’ouïe d’une telle parole. Il était donc impossible de rien lui cacher ; il savait quelle avait été leur vie passée et il était parfaitement inutile de venir lui dire, comme ils l’avaient fait autrefois : « Nous sommes d’honnêtes gens ».
Dieu veut la vérité dans
l’homme intérieur et on ne peut rien lui cacher. Il est très important que nous
en soyons profondément pénétrés. Maintes fois vous avez entendu dire que Dieu
est amour. Cela est parfaitement vrai, mais il est tout aussi vrai qu’il est
lumière. On ne peut rien lui cacher et on ne peut pas se cacher de lui. Si nous
ne venons pas dans sa lumière maintenant, un jour il mettra devant la lumière
de sa présence nos fautes cachées et, devant son trône blanc, tout ce que nous
aurons fait, dit et pensé sera pleinement manifesté. Lisez, chers enfants, les
versets 12 à 15 du chapitre 20
du
livre de l’Apocalypse.
Parlez-lui de tout ce qui
vous concerne, et surtout, ne lui cachez aucune de vos fautes. Le psaume 32
est là pour nous instruire et nous
enseigne comment nous pouvons être bienheureux. Nous y lisons :
« J’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel, et toi,
tu as pardonné l’iniquité de mon péché ». « Si nous confessons nos
péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier
de toute iniquité ». Cherchez vous-mêmes le passage dans la première
épître de Jean et notez-le afin de bien vous en souvenir.
Sous le coup de la détresse
qui remplissait le cœur des fils de Jacob et à l’ouïe des paroles de Joseph,
ils reconnaissent ce qu’il en est d’eux et Juda est le porte-parole pour
reconnaître leurs fautes et les confesser : « Que dirons-nous à mon
Seigneur ? Comment parlerons-nous et nous justifierons-nous ? »
Tout semblait être contre eux et ils avaient la bouche fermée. C’est déjà une
bonne chose et même une excellente, quand un coupable se tait et ainsi
reconnaît qu’il ne peut pas se justifier. C’est là qu’il faut en venir lorsque
nous nous présentons devant Dieu. « Je suis resté muet, et je n’ai pas ouvert
la bouche, car c’est toi qui l’as fait », dit le psalmiste (Ps. 39
, 9). « Comment parlerons-nous et
comment nous justifierons-nous ? » dit Juda. Quand nous sommes
coupables, et nous le sommes tous, nous n’avons d’autre chose à faire que de
baisser la tête sous la main de Dieu et à fermer la bouche. Juda ajoute :
« Dieu a trouvé l’iniquité de tes serviteurs ». Il reconnaît donc que
la main de Dieu est sur eux et cela à cause de leurs fautes.
Souvent nous voyons des personnes qui sont dans des circonstances pénibles et douloureuses, et qui disent : « Pourquoi, pourquoi ? » Si ces personnes jetaient un coup d’œil sur leur vie passée, elles pourraient se souvenir de bien des fautes plus ou moins oubliées, et qui n’ont jamais été jugées ni confessées. Dieu permet ces circonstances afin de les faire rentrer en elles-mêmes, et considérer leur passé à la lumière de sa présence afin de pouvoir leur pardonner pendant qu’il en est encore temps.
C’est précisément ce que voulait Joseph avec ses frères, et c’est pourquoi il les a fait passer par des choses douloureuses, mais qui étaient nécessaires pour les amener à reconnaître ce qu’ils étaient. Ce n’était plus le moment de dire : « Nous sommes d’honnêtes gens ». Ils n’avaient rien d’autre à faire que de reconnaître leur effrayante méchanceté.
Mes chers enfants. Vous vous souvenez sans doute de notre dernière leçon dans laquelle nous avons vu Juda reconnaissant sa culpabilité et celle de ses frères. C’est toujours ce que nous avons à faire lorsque nous avons commis quelques fautes, car celui qui se condamne lui-même, Dieu le justifie, et si Dieu justifie qui pourra condamner ? Personne.
Dans la fin de notre
chapitre 44
de la Genèse, nous voyons
dans Juda les preuves évidentes d’une réelle conversion. Il se met à plaider
devant Joseph en faveur de Benjamin dans des termes si touchants qu’ils sont
propres à émouvoir le cœur le plus dur. Il parle de son vieux père, de son fils
qu’il croit mort et qu’il pleure, de son amour pour son plus jeune fils qu’il
aurait voulu garder auprès de lui, mais qui a dû descendre en Égypte à cause de
la volonté de Joseph : Si un accident lui arrivait en chemin et si ses
fils revenaient d’Égypte sans lui, ses cheveux blancs descendraient avec
douleur au shéol. La détresse dans laquelle se trouve ce pauvre Juda lui donne
une éloquence qui est propre à arracher des larmes à l’homme le plus endurci.
Il ne saurait retourner vers son père si le jeune homme n’est pas avec lui et
il ne saurait se résoudre à voir la douleur de son père et le malheur qui
l’atteindrait s’il se voyait privé de son plus jeune fils ; aussi il
propose à Joseph de rester serviteur en Égypte à la place de son frère.
Cela nous montre quel changement s’était opéré en lui depuis le jour où, avec ses frères, ils avaient rapporté la tunique ensanglantée de Joseph. Vous vous souvenez qu’ils lui ont dit : "Nous avons trouvé ceci, reconnais si c’est la tunique de ton fils ou non". Dans l’endurcissement de leurs cœurs, ils ne se souciaient ni de la vérité, ni de la douleur de leur père, ni de ses larmes. Quel cœur que celui de l’homme sous la puissance de Satan !
Maintenant tout est changé. Ce sont des sentiments tout différents qui remplissaient leurs cœurs, et Juda était tout disposé à se sacrifier en faveur de son frère afin d’épargner à son père la douleur de perdre son plus jeune fils. Lorsqu’une vraie conversion a été opérée dans un cœur, on en voit certainement les fruits dans la vie de celui chez lequel la chose a eu lieu. Il ne suffit pas de dire qu’on est converti, mais la vie doit le manifester. Du reste, souvent nous parlons plus par nos actes et notre manière de faire que par nos paroles. J’aime à penser que vous connaissez tous le Seigneur Jésus comme votre Sauveur, et que même vous êtes heureux de le confesser quand l’occasion se présente ; mais n’oubliez pas que vos paroles et vos actes doivent être en parfait accord avec ce que vous professez.
Maintenant les frères de Joseph sont arrivés au point où il les voulait afin de pouvoir les pardonner. Ils reconnaissent qu’ils sont coupables, ils sont là devant lui, brisés, humiliés, repentants. Dans cette dernière extrémité, n’ayant plus aucune ressource que celle de la miséricorde de Joseph, ils vont apprendre à connaître quel est ce glorieux personnage devant lequel ils sont là, tout tremblants, et quel est son amour pour eux.
Si cela était vrai dans ce moment, cela est vrai encore aujourd’hui pour tous ceux qui, reconnaissant leur misère, n’ont plus aucune ressource en eux-mêmes, et se tiennent devant celui en qui ils ne voient qu’un juge qu’ils ont offensé : il se révèle à eux comme leur Sauveur, celui qui les aime, qui leur pardonne, les comble de bienfaits. Nous comprenons pourquoi le Pharaon a appelé Joseph Tsaphnath-Pahnéakh, ce qui, vous vous en souvenez, veut dire : sauveur du monde.
Mes chers enfants.
Aujourd’hui vous lirez en entier le chapitre 45
du livre de la Genèse. C’est une des pages les plus
impressionnantes de la parole de Dieu ; il faut avoir un cœur bien endurci
pour ne pas être profondément ému en la lisant. Nous avons vu dans notre
dernière leçon que Juda, sous le coup de l’épreuve qu’il avait traversée en
compagnie de ses frères, a fait une belle confession, reconnaissant sa
culpabilité et l’impossibilité complète dans laquelle il se trouvait de pouvoir
se justifier. C’est à cela que Joseph voulait amener ses frères, afin de
pouvoir les faire jouir d’un plein pardon. Il en est de même maintenant de la
part de Dieu qui ne demande qu’à justifier même les plus grands coupables et
veut leur accorder le pardon de leurs péchés. Mais, pour cela, il est
absolument nécessaire qu’ils reconnaissent qu’ils sont des pécheurs perdus.
Repentez-vous, et croyez à l’évangile, a dit le Seigneur dès le début de son
ministère ici-bas (Marc 1
, 15).
Il est de toute évidence
qu’on ne peut apprécier la grâce de Dieu que dans la mesure dans laquelle on a
reconnu sa misère. Lorsqu’on l’a fait, on peut dire, avec le psalmiste :
Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée et dont le péché est
couvert (Ps. 32
, 1). Le roi David,
qui a écrit ce psaume, n’a pu jouir de ce bonheur qu’après avoir dit : Je
ferai confession de mes transgressions à l’Éternel, et toi tu as pardonné
l’iniquité de mon péché (v. 5).
Joseph, en présence des paroles de son frère Juda, est profondément ému. Il aimait ses frères d’un tendre amour ; tout ce qu’il avait enduré de leur part n’avait en rien changé cet amour. Il ne peut plus se contenir et il fait sortir tous ceux qui se tenaient auprès de lui, voulant être seul avec ses frères au moment de se faire connaître à eux.
Le Seigneur, lui aussi, nous
aime et d’un amour plus grand que celui qui remplissait le cœur de Joseph pour
ses frères. Or c’est en ayant affaire avec lui dans le secret qu’on apprend à
le connaître. Avez-vous, une fois dans votre vie, été seul avec lui, et, caché
dans votre chambre, avez-vous eu affaire avec lui au sujet de ce que vous êtes
et de ce que vous avait fait ? Lui avez-vous parlé de vos fautes ?
lui avez-vous dit tout ce que vous avez fait, même des choses que vous n’avez
osé raconter à personne ? Il ne demande que cela de vous. Lorsque le fils
prodigue est revenu à la maison, il a dit à son père : Père, j’ai péché
contre le ciel et devant toi (Luc 15
,
21). Alors son père le couvrit de baisers. Tout était oublié, pardonné. Quel
bonheur pour le prodigue, mais aussi quel bonheur pour le cœur du père !
Joseph laisse éclater sa voix en pleurs : comment dépeindre l’émotion qui remplissait son cœur dans ce moment ? Alors, il dit à ses frères : Je suis Joseph ! La foudre tombant sur le lieu où ils étaient les aurait moins émotionnés que d’entendre cette déclaration. Voyez la confusion qui remplissait leurs cœurs. Ils avaient dit : « Jetons-le dans cette citerne et nous verrons ce que deviendront ses songes », et maintenant le voici devant eux, bien vivant et entouré d’une gloire extraordinaire ! Sans s’en douter, en se prosternant devant lui, ils avaient accompli à la lettre les songes que Joseph leur avait racontés.
Rien n’est impossible à Dieu
et ce qu’il a dit s’accomplit à la lettre et rien ne peut être un obstacle à la
réalisation de ses desseins : Le conseil de l’Éternel subsiste à toujours,
les desseins de son cœur de génération en génération, lisons-nous dans le Ps. 33
, 11. Or les desseins de Dieu sont
toujours des desseins d’amour envers les siens. Malgré tout ce qu’ils étaient,
Dieu voulait bénir les frères de Joseph et il l’a fait.
Dans le but d’atténuer dans
une mesure l’effet produit par ses paroles, Joseph ajoute : Mon père vit-il
encore ? C’était une chose qu’il savait parfaitement, puisqu’ils lui
avaient déjà parlé de lui le jour précédent (chap. 43
, 29). Avec une grande délicatesse, il veut leur épargner une
émotion trop profonde.
Chers enfants ! Veillez
sur vos paroles, car il y a telle parole qui transperce comme une épée (Prov. 12
, 18). Vous remarquez comment dans le
livre des Proverbes la sagesse nous met en garde contre des paroles que souvent
nous prononçons mal à propos. Pensez-y lorsque vous êtes appelés à dire quelque
chose. Parlez peu et demandez-vous si votre parole est dans un esprit de grâce
assaisonnée de sel ; c’est-à-dire de ce qui préserve de la corruption. La
parole des frères de Joseph avait souvent été mauvaise et ils ont dû récolter
ce qu’ils avaient semé. Considérez les résultats de leur conduite.
Mes chers enfants. Nous avons donc vu Joseph qui s’est fait connaître à ses frères. Maintenant il leur dit : Approchez-vous de moi. Il voulait les avoir bien près de son cœur, car, ainsi que nous l’avons déjà vu plusieurs fois, il les aimait.
Cela nous fait penser à un
plus grand que Joseph, le Seigneur Jésus qui veut avoir les siens bien près de
lui. Il a dit lui-même, étant ici-bas : « Père je veux, quant à ceux
que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi ».
Cherchez ce passage dans le chap. 17
de
l’évangile de Jean. Il veut nous avoir avec lui pour la satisfaction de son
propre cœur et son bonheur sera parfait quand nous serons tous auprès de lui
dans sa propre gloire. Pour nous avoir, il a souffert la mort de la croix.
Quand nous le verrons ainsi dans sa gloire éternelle, alors seulement nous
saurons combien il nous a aimés. Quitter une telle gloire pour être dans le
monde un homme de douleur qui a connu ce que c’est que la langueur ! Quel
jour heureux lorsque nous le verrons et que nous contemplerons son propre
bonheur.
Joseph aussi a voulu consoler ses frères. Au fond de leur cœur il pouvait rester un peu d’amertume en pensant à ce qu’ils lui avaient fait en le vendant pour l’Égypte. Mais Joseph leur fait comprendre que malgré tout la main de Dieu était derrière toute cette scène, et qu’il s’était servi de toute leur méchanceté pour l’accomplissement de ses pensées d’amour envers eux et de ses desseins envers l’Égypte. C’est Joseph qui a conservé la vie à ses frères et à un grand peuple par une grande délivrance. Sans l’intervention de Joseph, tout le peuple de l’Égypte serait mort de faim.
Nous trouvons le même
principe à propos de la personne du Seigneur Jésus. Lisez à ce sujet ce qui
nous est dit dans le livre des Actes, chapitre 4
, 23-28. Là, d’un côté nous voyons le crime commis par les Juifs
et les nations en mettant à mort le Seigneur Jésus, crime dont ils sont
responsables ; et de l’autre les conseils de Dieu qui s’est servi de ce
crime pour sauver des coupables tels que nous. Sans la mort de Christ nous
aurions tous été perdus pour l’éternité. Dieu est plus grand que l’homme et si
ce dernier est grand dans sa méchanceté, Dieu, lui, se montre encore plus grand
dans son amour et dans sa grâce. La croix du Calvaire, qui est la démonstration
de la méchanceté de l’homme, est en même temps la manifestation la plus
éclatante de l’amour d’un Dieu qui a voulu nous sauver. C’était ce Dieu qui
avait envoyé Joseph devant ses frères en Égypte pour les conserver de reste sur
la terre, et qui a envoyé son Fils pour que nous ayons en lui la vie éternelle.
Maintenant l’histoire de la tribulation des frères de Joseph était terminée. Il n’y avait plus rien qui puisse les troubler, bien au contraire, leur cœur devait être rempli de joie et de reconnaissance envers Joseph qui avait usé envers eux d’une telle bonté et d’une telle sagesse. Aux pires détresses avaient succédé une paix parfaite et une joie bien grande.
Il nous arrive fréquemment de nous demander pourquoi Dieu nous fait passer par telle ou telle circonstance pénible ou difficile. Je suis certain que plus d’une fois il vous est arrivé d’avoir une déception, une peine, une contrariété, peut-être même une maladie, et vous vous êtes demandé le pourquoi de ces choses. Soyez bien certains que Dieu avait un but d’amour envers vous, et que bientôt vous pourrez l’adorer en voyant sa sagesse en permettant ces choses. Il vous a peut-être gardé de bien des dangers en permettant l’épreuve et vous a peut-être amenés à juger bien des choses sur lesquelles il ne pouvait pas mettre son approbation. Ne cherchez pas le pourquoi des choses qui vous arrivent maintenant, mais confiez-vous en la fidélité du Dieu qui dirige et conduit tout pour le bien de ceux qui l’aiment. Ceux qui se confient en lui ne seront jamais confus.
Maintenant que le but que Joseph s’était proposé à l’égard de ses frères a été pleinement atteint, il va s’occuper de leur bonheur de toute manière. « Hâtez-vous de monter vers mon père, et vous lui direz : « Ainsi dit ton fils Joseph : Dieu m’a établi seigneur de toute l’Égypte ; descends vers moi, ne t’arrête pas. Et tu habiteras dans le pays de Goshen, et tu seras près de moi, toi, et tes fils, et les fils de tes fils, et ton menu et ton gros bétail, et tout ce qui est à toi ; et je t’y entretiendrai ». Encore ici nous voyons dans Joseph une belle image du Seigneur Jésus, le Roi de gloire, qui veut nous avoir près de lui afin que nous puissions jouir de tout ce que sa grâce voudra bien mettre à notre disposition. Nous allons aller à sa rencontre sur les nuées du ciel et nous serons toujours avec lui. J’aime à penser que vous vous réjouissez de le voir et d’être avec lui ; que, du fond de votre cœur, vous dites : Viens, Seigneur Jésus ! En attendant nous avons à le servir fidèlement chaque jour, car nous avons été convertis des idoles pour servir le Dieu vivant et pour attendre des cieux son Fils, Jésus qui nous délivre de la colère qui vient.
Mes chers enfants. Vous vous
souvenez que Joseph a voulu que ses frères aillent chercher leur vieux père. Il
leur dit « Vous raconterez à mon père toute ma gloire ». Combien
cette gloire était grande. Un seul homme, en Égypte, était plus grand que lui :
le Pharaon. Il l’avait établi seigneur sur sa maison et gouverneur sur toutes
ses possessions, pour lier ses princes à son plaisir et pour rendre sages ses
anciens (Ps. 105
, 21-22). Où trouver
un homme semblable à celui-ci ? avait dit le Pharaon. Il y avait bien de
quoi réjouir le cœur de Jacob en apprenant que ce fils qu’il avait pleuré,
croyant qu’il était mort, était bien vivant et entouré d’une telle gloire.
Les pensées du Dieu d’amour sont élevées au-dessus des pensées des hommes autant que les cieux sont élevés au-dessus de la terre. Qui pourrait nous faire connaître le bonheur qui remplira nos cœurs lorsque nous comprendrons l’immensité de la grâce dont nous sommes les objets et quand nous verrons la gloire magnifique de notre Seigneur, gloire en présence de laquelle pâlit celle de Joseph lorsqu’il était à la cour du Pharaon ?
« Vous vous hâterez, et vous ferez descendre mon père », avait dit Joseph. Il lui tardait de revoir ce père bien-aimé dont il avait été privé pendant tant d’années. Après cela, Joseph se jette au cou de Benjamin et de ses frères ; il les baisa et pleura sur eux. Quelle scène ! Elle nous rappelle celle du fils prodigue lorsqu’il est revenu et qu’il est tombé dans les bras de son père. Ce sont des choses que nous pouvons contempler, en présence desquelles nous pouvons adorer, mais que nous ne pouvons dépeindre.
Qu’en sera-t-il quand nous verrons le Seigneur pour la première fois ? Lui, verra du fruit du travail de son âme et sera satisfait. Dans toute cette scène, qui était le plus heureux de Joseph ou de ses frères ? Sans contredit, c’était Joseph, car son amour pour ses frères était le plus grand. Évidemment, ses frères ne pouvaient faire autrement que de l’aimer ; leur haine avait fait place à un profond amour, mais Joseph les aimait d’un amour plus pur et plus désintéressé que le leur. Nous, nous aimons le Seigneur, mais c’est lui qui nous a aimés le premier, et notre amour ne saurait être comparé au sien. Quel bonheur pour lui quand il verra autour de lui tous ceux pour lesquels il a sacrifié sa vie.
Chers enfants ! L’amour est le contraire de l’égoïsme. L’égoïsme nous fait toujours penser à nous, tandis que l’amour se dépense toujours pour les autres. Ayez en horreur l’égoïsme ; il est digne de toute notre réprobation ; et de plus un égoïste n’est jamais heureux, car son cœur est sans cesse plein d’envie. Or l’envie est comme une lèpre rongeuse qui détruit tout bon sentiment.
Pensez au bonheur de vos semblables, demandez-vous comment vous pourrez rendre heureux celui-ci ou celle-là. Vous avez votre mère qui s’est dépensée sans compter pour vous, n’est-elle pas digne de toute votre sollicitude ? Cherchez à la soulager dans sa tâche journalière, à lui venir en aide dans son travail, à lui éviter des peines et des soucis. Votre père aussi a travaillé pour pourvoir à vos besoins et vous a donné toutes les choses qui vous étaient nécessaires, y avez-vous pensé ? Témoignez-lui toute l’affection dont il est digne ; obéissez-lui sans jamais murmurer, lors même que parfois il vous commande des choses qui vous contrarient. La plupart d’entre vous, vous avez des frères, des sœurs, de petits amis ; cherchez à leur faire plaisir. Le Seigneur Jésus, étant un jeune garçon, avançait en stature et en faveur auprès de Dieu et des hommes. Or un égoïste ne jouit ni de la faveur de Dieu ni de celle des hommes. Un égoïste est un être malheureux qui rend malheureux ses semblables : c’est un être vil et misérable. Demandez à Dieu de vous garder de cet affreux péché.
Après cela les frères de
Joseph parlèrent avec lui. Que de choses ils avaient à se dire après tant
d’événements et un si long temps de séparation. Le revoir était bien doux pour
les uns et pour les autres et cela d’autant plus que la séparation avait été
cruelle. Ils pouvaient réaliser ce que disait le psalmiste : Voici, qu’il
est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble (Ps. 133
, 1).
Mes chers enfants. Maintenant tout est prêt pour que Jacob et ses fils puissent descendre en Égypte et y séjourner. L’Éternel avait dit à Abraham que sa semence séjournerait dans un pays qui n’est pas le sien pendant quatre cents ans, et voici la chose allait s’accomplir, car tout ce que Dieu dit arrive infailliblement. Souvenez-vous de cela. Le ciel et la terre passeront, mais ses paroles ne passeront point.
La rumeur de ce qui était arrivé parvint jusqu’à la maison du Pharaon et cela fut bon à ses yeux et aux yeux de tous ses serviteurs. Vous vous souvenez que le Pharaon avait Joseph en grande estime et lui avait donné une position glorieuse dans tout son royaume. Le voici qui donne des ordres concernant des chariots pour que le voyage pût s’accomplir dans les conditions les plus favorables possible. Joseph donne à ses frères des provisions pour le chemin et les renvoie en leur disant de ne pas regretter leurs meubles, car le meilleur de tout le pays d’Égypte serait à eux.
Cela nous fait penser à ce qui aura lieu bientôt quand nous quitterons cette pauvre terre pour aller à la rencontre du Seigneur Jésus sur les nuées et qu’il nous introduira dans la maison du Père. Alors, certainement nous ne regretterons pas les choses d’ici-bas, pas même les meilleures qui nous ont été données pour le temps de notre séjour dans le monde. Nous avons à nous souvenir que toutes les choses qui sont entre nos mains ne nous sont que prêtées et cela pour un temps relativement bien court, et que nous allons les quitter bientôt.
Nos vrais biens sont dans
les cieux. J’aimerais que vous lisiez à ce sujet ce qui se trouve dans
l’évangile de Luc 16
, 10-12. Là nous
voyons que les richesses de ce monde sont très petites, qu’elles sont injustes,
et qu’elles ne sont pas à nous. Ce ne sont pas les vraies richesses. Nous avons
à les employer en vue de l’éternité en les administrant fidèlement. Si nous le
faisons, Dieu nous donnera ce qui est à nous, c’est-à-dire les bénédictions
célestes. À quoi voulez-vous mettre vos cœurs ? aux choses qui passent ou
à celles qui demeurent pour l’éternité ? Vous vous souvenez de l’homme
riche dont les champs avaient beaucoup rapporté, qui avait rassemblé ses biens
dans ses greniers et qui disait à son âme : « Mon âme, tu as beaucoup
de biens assemblés pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais
grande chère. Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme
te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui
seront-elles ? » (Luc 12
,
19-20). Certainement vous ne voudriez pas ressembler à ce malheureux.
Recherchez donc les choses qui concernent le royaume de Dieu et les choses
nécessaires pour cette vie vous seront données par-dessus. Dieu sait de quoi
vous avez besoin ; confiez-vous en lui pour toutes choses.
Maintenant, une autre parole que Joseph a dite à ses frères et dont vous devez vous souvenir : « Ne vous querellez pas en chemin ». De quoi nous sommes capables, et de quoi nous avons besoin d’être gardés ! Il arrive fréquemment que des enfants se querellent et souvent pour des motifs des plus futiles. Cela déshonore Dieu et les prive de la jouissance de son amour. Demandez-lui de vous garder, lui seul peut le faire, car nos meilleures résolutions n’aboutissent qu’à des déceptions. Il se peut que vous ayez à subir quelques injustices ; mais si vous vous souvenez de la grâce dont vous êtes les objets de la part du Seigneur et de toutes les fautes qu’il vous a pardonnées, il vous sera facile d’oublier quelques torts réels ou imaginaires qui vous auront été faits.
Maintenant voici les frères de Joseph qui se mettent en route pour retourner vers leur père. Quel changement dans leur condition ! Comme tout est nouveau pour eux ; Ils allaient vers Joseph le cœur plein d’inquiétude, maintenant tout est changé. Ce Joseph dont ils avaient peur leur a pardonné ; il les a consolés, comblés de bienfaits. La joie maintenant remplit leurs cœurs.
Il en est de même de tous ceux qui viennent au Seigneur Jésus, le divin Joseph. On vient à lui en tremblant, et voici qu’on trouve en lui un Sauveur qui pardonne, qui console et remplit le cœur d’espérance et de joie. Certes jamais personne n’a regretté d’être allé à lui ; bien au contraire, le seul regret est de ne pas l’avoir fait plus tôt. Pourquoi les frères de Joseph ont-ils tant tardé de retourner vers lui, et pourquoi tant de personnes restent-elles loin du Sauveur si longtemps ? À Jésus l’on ne peut être, ni trop tôt, ni trop longtemps, chantez-vous quelquefois.
Mes chers enfants. Voici les frères de Joseph qui arrivent à la maison de leur père. Vous représentez-vous cette rentrée des fils de Jacob ? Probablement ce pauvre Jacob se demandait avec anxiété quel serait le résultat de ce second voyage en Égypte, et voici ses fils qui arrivent en lui disant : Joseph vit encore ! Aurait-il jamais pensé à une chose pareille ? Avec cela ce Joseph qu’il avait pleuré comme mort pendant bien des années était gouverneur sur toute l’Égypte ! Combien Jacob devait être heureux en entendant ses fils.
Eh bien, ce pauvre vieillard, au lieu de se réjouir, reste froid, car il ne les crut pas. L’incrédulité nous prive de toutes les bénédictions que Dieu met à notre disposition. Jacob, dans un certain sens, était en droit de ne pas croire ses fils, car ils ne lui avaient pas toujours dit la vérité ; mais personne n’a le droit de ne pas croire le Dieu qui ne peut mentir ; le faire, c’est dire qu’il est comme les hommes qui sont menteurs.
Quand Jacob vit les chariots
que Joseph avait envoyés pour les transporter, son esprit se ranima, et il
dit : C’est assez, Joseph, mon fils vit encore, j’irai, et je le verrai
avant que je meure. Cette parole nous fait penser à ce que le Seigneur a dit à
Thomas qui, lui aussi, n’avait pas cru le message des disciples : Parce
que tu m’as vu, tu as cru, bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru
(Jean 20
, 29).
Ceux qui croient maintenant au Seigneur ne l’ont point vu et ils seront bienheureux, car ils auront une part avec lui dans les cieux. Bientôt ce peuple d’Israël, qui ne croit pas maintenant, verra le Seigneur, et, comme Jacob, ils croiront quand ils verront ; leur part sera dans le royaume sur la terre. Ce sera une part précieuse, mais qui ne sera pas comparable à celle de ceux qui auront la leur dans la gloire céleste.
La longue discipline à laquelle Jacob avait été soumis touchait à sa fin ; le but que Dieu s’était proposé à son égard était atteint. La fidélité de Dieu est grande. Il se plaît à bénir, mais il ne peut le faire que d’une manière qui est en parfaite harmonie avec sa sainteté. S’il discipline les siens, il le fait pour leur profit, afin de les rendre participants de sa sainteté.
Chers enfants, ayez en horreur le mal sous toutes ses formes. Le mal amène toujours avec lui ses funestes conséquences ; il est une offense à la sainteté de Dieu. Voyez la différence de la vie d’Abraham et de celle de Jacob ; pourtant tous deux étaient des croyants ; mais le premier marchait devant Dieu. C’est-à-dire que sa vie était pleinement manifestée à Dieu, et ce Dieu pouvait lui communiquer ses pensées et l’appeler son ami. Tandis que Jacob, qui usait de moyens détournés pour arriver à ses fins, n’a eu qu’une longue vie de souffrances et de détresses. Ce n’est qu’à la fin de sa vie que Dieu a pu faire briller sur lui le regard de sa face. Mais pour que la chose ait pu avoir lieu, il a dû être brisé et amené à n’avoir plus aucune confiance en lui-même.
Sa fin a été comme un beau coucher de soleil après une longue journée d’orage. Alors il a pu expérimenter la fidélité de Dieu envers lui, pauvre Jacob, qui avait été si peu fidèle. Ces choses sont écrites pour notre profit ; Dieu, par ce moyen, veut nous enseigner. En lisant ainsi l’Ancien Testament vous apprendrez à connaître les dangers auxquels vous êtes exposés, de quoi vous êtes capables ; mais aussi combien est grande la bonté de Dieu envers ceux qui se confient en Lui.
Pour aujourd’hui nous
laissons Jacob et ses fils prêts à partir pour aller vers Joseph. Nous
réservons pour une autre leçon ce que fit Jacob avant d’aller en Égypte. C’est
un récit si merveilleux que je désire en faire un sujet à part. Lisez vous-même
le chapitre 46
de notre livre de la
Genèse et notez sur un papier les diverses pensées qui vous ont été suggérées
par cette lecture, de même que les questions qui se sont posées devant vous en
présence de ce récit. C’est un bon moyen pour rendre une lecture de la Parole
profitable. Lorsque vous lisez, ayez à portée de votre main un papier et un
crayon et rapidement, en deux ou trois mots, notez ce qui vous a frappés, ainsi
vous vous en souviendrez, et plus tard vous y reviendrez. L’apôtre Paul disait
à son enfant Timothée : Considère ce que je dis, car le Seigneur te
donnera de l’intelligence en toutes choses (2 Tim. 2
, 7). Il ne faut donc pas donner un simple coup d’œil à ce qu’on
lit, mais le regarder avec attention. Faites de même.
Mes chers enfants. Nous
arrivons maintenant au chapitre 46
du
livre de la Genèse. Je pense que vous l’avez lu, ainsi que je vous avais engagé
à le faire lors de notre dernière leçon. Soyez bien assurés que nous sommes
loin d’avoir épuisé tout ce que contient le chapitre 45
. En le lisant de nouveau, vous trouverez encore bien d’autres
choses précieuses auxquelles nous ne nous sommes pas arrêtés, car toutes les
pages de la Parole de Dieu sont un infini comme tout ce qui est de ce grand
Dieu qui a fait la terre et les cieux.
J’aimerais que, dès votre enfance, vous preniez la bonne habitude d’admirer ses œuvres et de lui donner gloire. Elles sont toutes faites avec une sagesse parfaite, et il les a toutes faites, car sa bonté demeure à toujours. Mais parmi toutes ses œuvres, il en est une qui surpasse toutes les autres et en présence de laquelle nous adorerons pendant l’éternité. C’est l’œuvre de la croix.
Mais revenons à notre
chapitre 46
. Avant de commencer à le
méditer, je vous ferai remarquer qu’il commence par une vraie merveille que
souvent j’ai admirée. Nous y voyons où Dieu a pu amener un Jacob qui autrefois
était sans cesse en activité pour arriver à l’accomplissement de ses desseins.
Maintenant il n’a plus d’autre volonté que de faire celle de Dieu. Vous pouvez
penser comment son cœur lui criait bien fort d’aller vers Joseph et cela le
plus rapidement possible. Il y avait si longtemps qu’il n’avait pas revu ce
fils bien-aimé. Joseph, lui aussi, lui avait envoyé dire de venir vers lui et
avait mis à sa disposition des chariots et des provisions pour le voyage ;
le Pharaon lui-même, lui avait fait dire, ainsi qu’aux siens : Venez vers
moi et je vous donnerai ce qu’il y a de meilleur au pays d’Égypte. Mais Dieu ne
lui avait pas dit d’y aller ; aussi Jacob, au lieu de se rendre en Égypte,
va à Beër-Shéba, et là il adore le Dieu qui lui avait fait des promesses bien
assurées. Voyez ce vieillard offrant des sacrifices au Dieu de son père Isaac.
C’est une scène touchante. Il rend à Dieu ce qui lui est dû et il attend un
ordre de sa part.
Vous avez là un enseignement des plus importants. Avant toute chose, pensez aux bontés de Dieu et témoignez-lui la reconnaissance qui lui revient. Soyez reconnaissants, nous est-il dit. Cherchez ce passage dans l’épître aux Colossiens.
Pendant que Jacob était à Beër-Shéba, Dieu lui parla dans des visions de la nuit et lui dit de descendre en Égypte, qu’il y descendrait avec lui et qu’il l’en ferait remonter. Maintenant il peut aller, puisque l’Éternel lui avait dit de le faire ; et puisqu’il était avec lui tout irait bien dans ce voyage.
C’est ainsi que nous avons à agir en toutes choses. Nous sommes certains que si le Seigneur est avec nous, nous pouvons aller sans crainte partout où il nous envoie. Par contre, si nous n’avons pas la certitude qu’il est avec nous dans le chemin dans lequel nous marchons, il vaut mieux s’arrêter. Il se peut que, dans telle ou telle circonstance, nous ne sachions pas ce que nous avons à faire ; dans ce cas, il vaut mieux attendre et faire comme Jacob qui restait en adorant à Beër-Shéba.
Nous avons ensuite, dans ce
chapitre, les noms des fils d’Israël et de leur famille. C’est un témoignage de
l’intérêt que l’Éternel prenait pour eux. Il voulait s’intéresser à tous ceux
qui faisaient partie de la famille du patriarche. Il voulait les connaître nom par
nom et savoir quel était leur nombre. Aujourd’hui encore, Dieu connaît le nom
et le nombre de tous ceux qui font partie de son peuple et qui sont dans le
monde. Nous pouvons être dispersés dans les milieux les plus divers, mais
soyons bien assurés qu’il est au courant de tout ce qui nous concerne et qu’il
s’intéresse à toutes nos circonstances, rien n’échappe à sa sollicitude. Jamais
le bon Berger n’oublie aucune de ses brebis chéries. Il a dit : Mes brebis
écoutent ma voix, et moi je les connais (Jean 10
, 27).
Plus tard, quand il s’agira de faire remonter le peuple d’Égypte, nous retrouvons, au commencement du livre de l’Exode, le nom des fils d’Israël. L’Éternel ne les a pas oubliés pendant le long temps qu’ils ont passé en Égypte. Il connaît ceux qui y sont descendus et il connaît aussi tous ceux qui doivent en remonter. Vous voyez combien la sollicitude du Seigneur est grande envers tous les siens. Aujourd’hui il sait quel est le nom et le nombre de tous ceux qui l’attendent et qui partiront à sa rencontre sur les nuées. J’aime à penser que tous les petits lecteurs sont de ce nombre.
Mes chers enfants. La fin du
chapitre 46
de la Genèse dont nous
nous sommes occupés lors de notre dernière leçon nous a fait connaître la rencontre
mémorable de Jacob et de son fils Joseph. Quel heureux moment pour l’un et pour
l’autre ! Cette rencontre eut lieu dans le pays de Goshen, ce bon pays
dans lequel Joseph a voulu installer ses frères.
Joseph ayant été averti par Juda que Jacob venait en Égypte est monté sur son char pour aller à la rencontre de son père. Ce char devait être magnifique ; nécessairement il était en rapport avec la grandeur et la gloire de Joseph. Nous pouvons nous représenter la majesté de celui devant lequel on courait en criant : Qu’on s’agenouille ! devant celui qui autrefois avait été dans la prison, abaissé, humilié et dans la souffrance.
Ces choses nous font penser
à ce qui se trouve dans le psaume 45
en
rapport avec la personne du Seigneur Jésus, le bien-aimé de son peuple, qui
vient pour établir son règne glorieux. Là, prospérant dans sa majesté et dans
sa magnificence, il mène en avant son char à cause de la parole de la vérité,
et de la débonnaireté, et de la justice. Dans ce jour-là, sa droite lui
enseignera des choses terribles. Il vient promptement, car à lui appartient le
sceptre et il dominera sur tous les peuples. Les hommes d’aujourd’hui se
demandent ce qui adviendra des événements qui se déroulent maintenant sur la
terre. La chose est simple pour l’humble croyant qui s’en tient à ce que Dieu
dit dans sa parole : Tout aboutira à l’établissement du règne de Christ.
Si cela peut vous
intéresser, je vous dirai que la description du char du Roi de gloire, ce char
glorieux dont nous parle le Ps. 45
nous
est donnée dans le premier chapitre du prophète Ézéchiel. Probablement que vous
vous êtes demandé, et bien d’autres personnes avec vous, ce que pouvait bien
être les choses qui nous sont dépeintes dans ce chapitre extraordinaire. C’est
donc la description de ce char glorieux de notre Seigneur, le char de son
gouvernement dans les cieux et sur la terre. Vous ne sauriez comprendre
maintenant tous les détails qui nous sont donnés dans ce chapitre. Mais vous y
remarquez premièrement les quatre animaux qui mènent ce char, puis le char
lui-même avec ses quatre roues et bien haut le siège où, si vous préférez, le
trône sur lequel est assis celui qui conduit ce char. C’est un glorieux
personnage qui a l’aspect d’un homme. Il est à peine nécessaire de vous dire
que cet homme, c’est le Seigneur lui-même qui conduit tout dans les cieux et
sur la terre.
Mais je m’écarte de mon sujet ; revenons à Joseph. Il se montre ainsi à son père dans toute sa gloire. Il n’y a pas de paroles pour raconter ce qui s’est passé dans le cœur de l’un et de l’autre. Évidemment Jacob a versé d’abondantes larmes de joie en revoyant ce fils bien-aimé ; mais le Saint Esprit ne nous parle ici que des larmes que Joseph a répandues. Il pleura longuement sur son cou, nous est-il dit.
Souvent nous voyons Joseph pleurer. Vous pouvez vous-même chercher les nombreux passages où nous le voyons le faire. Il avait un cœur sensible et plein de tendresse.
En cela il est encore une image du Seigneur Jésus, le divin Joseph, qui a été ici-bas l’homme de douleurs qui pleurait sur Jérusalem, qui pleurait au tombeau de Lazare, celui dont il avait fait son ami. Homme parfait, il sentait toutes les douleurs de sa créature et il sympathisait parfaitement à tous les maux qui affligent l’humanité au milieu de laquelle il se trouvait : Il a porté nos douleurs, est-il dit.
Cette rencontre de Joseph avec son père nous fait penser à ce moment qui est proche où nous verrons le Seigneur pour la première fois. Que se passera-t-il dans nos cœurs et dans le cœur du Seigneur Jésus lorsque nous le verrons dans tout l’éclat de sa gloire, quand nous le verrons comme il est et que lui verra son Épouse pour laquelle il a sacrifié sa vie, pour laquelle il est mort sur la croix qui a été dressée sur le mont Calvaire ?
Dans la fin de notre chapitre, Joseph s’occupe du bien-être de ses frères et s’intéresse à leurs circonstances, de même que le Seigneur s’occupe de tout ce qui nous concerne et pourvoit à tous nos besoins matériels et spirituels. Certes, il nous aime plus que Joseph n’aimait ses frères. Il fait bon pouvoir se confier en lui pour tout ce qui nous concerne, car il a soin de nous.
Mes chers enfants. Vous avez sans doute remarqué que, dans la plupart de vos Bibles, dans l’Ancien Testament, se trouve au commencement de certains chapitres et même de quelques versets un astérisque. Vous vous êtes probablement demandé le pourquoi de ce petit signe. Cela veut dire que là où il se trouve il y a un changement de sujet dans ce qui nous est dit. Cela nous aide à saisir la pensée de Dieu lorsque nous y prenons garde. Ce fait est particulièrement important à considérer dans la lecture du livre des Psaumes. Là, vous remarquerez dans le corps même d’un psaume un astérisque plus petit ; il indique les divisions du psaume. Nous n’avons pas le temps de nous arrêter plus longuement sur ces choses aujourd’hui, mais je tenais à attirer votre attention sur cela afin que vous y preniez garde dès votre enfance. Il y a de bonnes habitudes que vous avez à prendre dès votre jeune âge ; vous en recevrez ainsi la bénédiction pendant toute votre vie. C’est en se donnant de la peine, et en mettant beaucoup d’attention à la lecture que nous faisons, qu’on arrive à faire des progrès dans la connaissance des pensées de Dieu. Il en vaut la peine, car rien ne saurait égaler cette connaissance précieuse.
Maintenant, venons au sujet
qui doit nous occuper aujourd’hui. Vous remarquez précisément que le v. 31 de
notre chapitre est marqué de ce petit astérisque. C’est donc un nouveau sujet
qui va commencer et qui se continuera jusqu’au v. 13 du chapitre 47
. Dans cette partie de notre livre,
ainsi que nous en avons déjà dit un mot lors de notre dernière leçon, Joseph
s’occupe du bien-être de ses frères. Il ne leur a pas dit, comme nous l’aurions
probablement fait : Maintenant que je vous ai pardonné vos fautes envers
moi et que je vous ai donné du blé, mettez-vous au travail et arrangez-vous au
mieux possible. Tâchez de mieux faire que précédemment.
Non ! cela n’aurait pas été digne de l’amour de Joseph pour ses frères. Il continue à s’occuper d’eux tous, à s’intéresser à leur bonheur. Non content de faire en leur faveur tout ce qui était en son pouvoir, il va aussi intercéder pour eux auprès du Pharaon, afin qu’il leur donne la meilleure partie du pays dans lequel ils séjournaient. Vraiment, la bonté de Joseph envers ses frères est inlassable, et il ne se ménage aucune peine afin qu’ils puissent être dans le bien-être de toute manière.
Une fois de plus nous retrouvons ici ce que je vous ai fait remarquer tout au long de l’histoire de Joseph, qu’il est une belle image du Seigneur Jésus, lui qui est le divin, le vrai Joseph. On a dit souvent, et avec raison, qu’il est le plus beau type de Christ dans les Écritures.
Avez-vous pensé à ce que ce
précieux Sauveur a fait pour vous ? Avez-vous essayé de compter ses
bienfaits ? Ils sont trop nombreux pour que nous puissions le faire. Seule
l’éternité nous en révélera toute l’étendue, toute l’immensité. Il vous a
pardonné toutes vos fautes. Certes, elles étaient nombreuses. Le psalmiste
disait qu’elles étaient plus nombreuses que les cheveux de sa tête (Ps. 40
, 12).
Vous vous souvenez sans doute que si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité. Cherchez le verset qui nous le fait savoir dans la première épître de Jean. Tout est donc pardonné pour celui qui a confessé, non des lèvres, mais du cœur ; et c’est au Seigneur lui-même qu’il faut le faire et non à des hommes qui sont pécheurs et coupables comme nous. Ceci étant fait, nous pouvons nous confier entièrement dans le Seigneur pour tout ce qui nous concerne, car il a soin de nous. Mieux que Joseph, il s’intéresse à tous nos besoins. Vous êtes jeunes et vous avez la vie devant vous si le Seigneur tarde encore un peu et s’il ne vous retire pas à lui de bonne heure. Laissez-le vous diriger en toutes choses ; adressez-vous à lui dans toutes vos circonstances petites ou grandes, heureuses ou malheureuses. Ne faites jamais une chose de votre propre volonté, mais demandez-lui qu’il vous fasse connaître quelle est la sienne. Ainsi, vous ferez l’heureuse expérience de sa fidélité et vous ne manquerez de rien. Dans vos détresses, vos luttes, vos larmes, souvenez-vous qu’il intercède pour vous devant Dieu comme Joseph le faisait en faveur de ses frères devant le Pharaon. Quel privilège que de connaître celui qui, mieux que joseph, nous donne la meilleure part, non dans le pays d’Égypte, mais dans les lieux célestes, bénis que nous sommes en lui de toute bénédiction dans les lieux élevés ! Là-haut, dans la maison du Père, en lui nous avons tous les biens, tous les trésors du sanctuaire, sa force est notre lumière, sa gloire et son amour sont à nous.
Bonne Nouvelle 1941
Mes chers enfants. Après
s’être ainsi occupé de ses frères, Joseph a fait entrer Jacob, son père, devant
le Pharaon, et il l’a fait se tenir devant lui. Ce devait être un jour
mémorable pour ce vieillard que celui dans lequel il s’est tenu devant le
pharaon, ce grand Roi qui dominait sur toute l’Égypte. Abraham son grand-père
s’était tenu devant un plus grand que lui puisqu’il marchait devant l’Éternel
ainsi que nous l’avons vu dans le chap. 24
.
Que sera-ce quand nous
serons présentés par le Seigneur devant son Dieu et Père ? Lisez à ce
sujet 1 Thess. 3
, versets 12-13. Le
Seigneur donc à sa venue amènera devant son Père tous ceux qu’Il lui a donnés.
C’est une pensée des plus solennelles, de laquelle nous avons à nous
souvenir ; elle est propre à nous séparer pratiquement de tout ce qui est
incompatible avec la gloire de ce grand Dieu, ce Dieu saint en présence duquel
nous serons manifestés bientôt. Si l’on venait dans ce moment vous dire que vos
parents viennent vous chercher pour vous présenter à un de leurs amis, qui est
un grand personnage, immédiatement vous regarderiez si vos vêtements sont en
ordre et si vos mains sont propres. C’est ainsi que la pensée de paraître
bientôt devant la sainteté de Dieu met dans les cœurs un désir ardent de se
séparer de tout ce qui est mal, car ce Dieu a les yeux trop purs pour voir le
mal. C’est pourquoi il est dit ici : Pour affermir vos cœurs, sans
reproche en sainteté devant notre Dieu et Père en la venue de notre Seigneur
Jésus avec tous ses saints.
Le Pharaon dit à Jacob : « Combien sont les jours des années de ta vie ? » car il était un vieillard âgé de cent trente ans. C’était une longue vie. Mais aux yeux de Dieu et même aux yeux du patriarche elle était peu de chose, car cette vie s’était passée presque tout entière sous la discipline de Dieu et sans communion avec lui. De fait il n’y avait eu dans cette vie que peu de jours pour Dieu, qui puissent vraiment compter devant Lui. On ne trouvait pas dans Jacob une longue vie pour Dieu comme ce fut le cas dans la vie d’Abraham. Jacob en a conscience et il ne craint pas de le confesser, reconnaissant ainsi devant le roi d’Égypte que sa vie, malgré le nombre des années, n’avait guère été à la gloire de Dieu.
Nous avons ici une belle leçon d’humilité à laquelle vous avez à prendre garde. Souvenez-vous que Dieu résiste aux orgueilleux et qu’il donne la grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu.
On aime à voir ce vieillard
devant le grand roi de toute l’Égypte. Il avait passé sa vie à paître le bétail
et le voici qui se tient en présence d’un des plus grands souverains de la
terre. C’est Dieu qui a voulu cette rencontre. Avant de sortir, Jacob a béni le
Pharaon. Or, sans contredit, le moindre est béni par celui qui est le plus
excellent, nous est-il dit dans l’épître aux Hébreux 7
, 7.
Le moindre croyant, parce qu’il est aimé de Dieu, qu’il possède la vie éternelle, qu’il est héritier des bénédictions qui sont dans les cieux et qu’il a part à la gloire à venir, est plus grand que le plus puissant des monarques de la terre. Bien loin de s’enorgueillir d’avoir une telle part, le fidèle marche dans l’humilité, conscient de sa faiblesse et de ses fautes, mais aussi conscient de la grâce dont il est l’objet. Il peut désirer que tous les hommes puissent avoir une part aussi précieuse que la sienne, car tout ce qui est dans le monde ne saurait être comparé avec les choses qui sont dans les cieux et qui sont la part de tous ceux qui croient au Seigneur Jésus comme leur Sauveur.
Mais posséder une chose et
en jouir sont deux choses bien différentes. La question pour nous est de savoir
jouir de ce qui est à nous et qui nous a été donné dans la personne du Seigneur
Jésus. Pour cela il faut de la diligence pour les rechercher et nous en emparer
par la foi. Certainement, si nous recherchons les choses d’ici-bas, nous ne
jouirons pas de celles qui sont en haut. Il nous est dit, dans le livre des
Proverbes que la main des diligents enrichit (ch. 10
, 4). Si cela est vrai dans les choses matérielles, cela est vrai
aussi dans les choses spirituelles. Quelles sont donc les choses que vous
voulez rechercher dès votre enfance ?
Mes chers enfants. Avec le
v. 13 du chapitre 47
de la Genèse
commence donc un nouveau sujet dans le récit de l’histoire de Joseph. Je pense
que vous vous souvenez de ce que je vous ai dit à ce sujet dans notre dernière
leçon. Maintenant Joseph ne nous est plus présenté comme s’occupant de ses
frères, mais bien de l’Égypte tout entière. Il est encore ici un type de Christ
qui ne s’occupe pas seulement des siens, mais aussi de tout ce qui est dans le
monde, car tout doit lui être soumis dans les cieux et sur la terre. C’est là
ce qui est appelé le « mystère de la volonté » de Dieu (Éph. 1
, 9). Le monde ignore ces choses, mais
le croyant se réjouit à la pensée que bientôt tout sera ainsi soumis à Christ
et que tout lui appartiendra. Il a des droits sur toutes choses, car il en est
le créateur, puis aussi parce qu’il a tout racheté par son sacrifice.
La domination de Joseph
s’étendait sur toute l’Égypte, ainsi que le Pharaon le lui avait dit après
qu’il lui eût expliqué ses songes : Sans toi nul ne lèvera la main ou le
pied dans toute l’Égypte (Gen. 41
,
44).
Les Égyptiens, aussi bien que les fils de Jacob, ont dû avoir affaire avec lui pour du pain. Ils ont dû expérimenter que c’était auprès de lui seul que se trouvaient les ressources pour ne pas mourir de faim. La famine sévissait dans tout le pays d’Égypte et elle était très intense. Seul Joseph possédait des provisions en abondance et il fallait aller à lui pour avoir du pain. Déjà précédemment le Pharaon avait dit à son peuple : « Allez à Joseph, faites tout ce qu’il vous dira », de même que maintenant il n’y a de ressource que dans la personne du Seigneur Jésus. C’est lui qui est le seul « sauveur du monde », le seul soutien de la vie.
Mais, quel tableau nous avons ici de l’état de l’Égypte dans ce moment : la famine dans toute son horreur, les ressources qui sont à bout, et la mort qui guette tout un peuple. C’est l’image de l’état dans lequel le monde se trouve maintenant. Partout c’est une soif et une faim ardente de bonheur ; mais nul ne sait où il se trouve. Tout ici-bas est assujetti à la vanité et tout passe rapidement. Seul dans le Seigneur Jésus se trouvent les ressources inépuisables. Si les hommes d’aujourd’hui étaient aussi sages que les Égyptiens qui criaient à Joseph, ils trouveraient en lui la vie éternelle, la joie, les richesses insondables, le bonheur pour le présent et pour l’éternité.
Vous remarquez que Joseph a
tout acheté contre du blé, tout était sous sa main : l’argent, les
troupeaux, les terres de l’Égypte et même le peuple ; il a tout acheté
pour le Pharaon, le roi, son seigneur. De la même manière maintenant celui qui
vient au Seigneur reçoit le salut, le pardon de ses péchés, la vie éternelle,
mais aussi il appartient au Seigneur. Son être tout entier lui appartient,
corps, âme, vie, biens, tout est à lui. Or être à lui, c’est le bonheur
suprême. Il est le Maître débonnaire et humble de cœur qui a dit : Venez à
moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai
du repos. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire
et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes (Matt. 11
, 28-29).
Maintenant tout est à Joseph et c’est de lui que tous dépendent : ils reçoivent tout de sa puissante main ; aussi bien celui qui sème que celui qui mange du pain. Il pourvoit aux besoins du peuple et de leurs maisons et de leurs petits enfants. Il est ainsi une belle image de celui duquel nous dépendons pour toutes choses. Nous remarquons que les Égyptiens sont pleins de reconnaissance envers Joseph. Ils lui disent : Tu nous as conservé la vie ; que nous trouvions grâce aux yeux de mon seigneur, et nous serons serviteurs du Pharaon. Nous aussi nous avons trouvé grâce aux yeux du Seigneur et nous avons en lui la vie éternelle, nous qui méritions la mort. Maintenant nous pouvons servir Dieu en attendant d’être pour toujours avec le Seigneur.
Joseph met ainsi tout en
ordre en Égypte et assujettit tout le peuple au Pharaon. Il fait une loi sur
les terres de l’Égypte : Au Pharaon un cinquième. Ce cinquième qui était
ainsi prélevé sur les terres de l’Égypte représente pour nous les droits de
Dieu sur toutes choses ; droits que nous avons à lui rendre et dont nous
ne pourrons pas le frustrer. Il a droit à la reconnaissance de nos cœurs, à la
louange et c’est notre glorieux privilège que de lui apporter ainsi chaque jour
ce tribut qui lui est si justement dû. Pour ce cinquième, lisez ce qui nous est
dit dans Lévitique 5
, 16. Ce
cinquième représente les droits de Dieu. Hélas ! l’homme l’a lésé dans ces
choses et demeure coupable envers lui. À nous de le lui rendre.
Mes chers enfants.
Maintenant l’histoire de Joseph est presque terminée et le Saint Esprit, dans
la fin de notre livre de la Genèse, nous parle de nouveau de Jacob. C’est un
sujet qui commence avec le v. 27 de notre chapitre 47
, et va jusqu’à la fin du livre.
Dieu a accordé à Jacob de pouvoir rester dix-sept années dans le pays d’Égypte, près de son fils bien-aimé. Ce dut être pour lui un temps heureux et béni. La joie de son cœur devait être grande en voyant la gloire dont ce fils était entouré et aussi toute la sagesse que Dieu lui avait donnée pour tout diriger dans ce grand pays. Joseph rendait ainsi devant les yeux des Égyptiens un brillant témoignage au seul vrai Dieu, le Dieu d’Israël. Je ne pense pas qu’il y ait une plus grande joie pour un cœur de père que de voir ses enfants marcher fidèlement et glorifier le Seigneur dans leur conduite. Mais aussi quelle souffrance quand ils s’éloignent du chemin de Dieu et oublient les enseignements qu’ils ont reçu dans la maison paternelle. Demandez à Dieu avec instance qu’il veuille vous garder du mal et qu’il vous accorde la grâce de marcher selon tous les enseignements que ce Dieu sage et bon vous donne dans sa Parole. Ainsi vous réjouirez le cœur du Seigneur et celui de vos parents.
Lisez avec attention et
prières le livre des Proverbes, et mettez en pratique tous les enseignements
qui nous y sont donnés. Vous remarquerez que ce livre est particulièrement
écrit pour donner au jeune homme de la connaissance et de la réflexion (chap. 1
, 4).
Jacob maintenant jouissait pleinement de la communion avec Dieu. Il pouvait considérer toute la patience de ce Dieu envers lui ; toute sa fidélité concernant les promesses qu’il lui avait faites. Nous comprenons que, à la fin de sa vie, il pouvait adorer, appuyé sur le bout de son bâton (Hébreux 11, 21).
Mais tout à une fin ici-bas même une longue vie de cent quarante-sept ans. Les jours de Jacob approchèrent de la mort. C’est un moment solennel quand il faut quitter tout ce que nous avons eu ici-bas, même ceux que nous avons aimé. Pour celui qui est sans Sauveur, c’est marcher vers le roi des épouvantements, et la mort n’écoute personne : elle pose sa froide main sur sa victime, et elle l’emporte qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, qu’on soit prêt ou qu’on ne le soit pas. Pour le croyant, celui qui a mis sa confiance dans son Sauveur, c’est la fin des peines et de la souffrance, l’heureux moment de quitter une terre où tout est désolation pour être avec le Seigneur, ce qui est de beaucoup meilleur. Puissions-nous toujours marcher dans la lumière de Dieu et dans sa communion, afin que, arrivés au terme du voyage, nous n’ayons rien à juger et que nous puissions partir en pleine paix. Nous pouvons compter sur la fidélité de Dieu pour qu’il nous garde sans reproche jusqu’à ce jour-là.
Au moment de quitter les siens, Jacob avait encore un grand désir, celui de ne pas être enterré dans le pays d’Égypte. Il voulait qu’on le mit dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté des fils de Heth.
Vous vous souvenez de ce que
nous avons dit de ce sépulcre lorsque nous nous sommes occupés de l’enterrement
d’Abraham au chap. 25
de notre livre.
Aussi Jacob fait jurer à son fils Joseph de l’enterrer dans ce sépulcre. Étant
le père de Joseph, il aurait pu avoir un magnifique sépulcre dans le pays
d’Égypte et de somptueuses funérailles ; mais, pour lui la caverne où
étaient enterrés ses pères avait infiniment plus de valeur que toutes ces
choses. Il savait que ceux qui étaient enterrés dans le sépulcre de ses pères
ressusciteraient à la première résurrection et auraient une part dans le
royaume promis à Israël. C’était sa foi qui le faisait agir ainsi en appréciant
les choses à leur juste valeur. Aussi lorsque Joseph lui a donné la promesse
requise, Jacob s’est prosterné sur le chevet de son lit et a pu adorer le Dieu
qui l’avait accompagné pendant tout son pèlerinage et qui lui accordait encore
cette joie avant de mourir.
Cette scène est de toute beauté pour ceux qui, avec Jacob, possèdent en partage une foi de pareil prix. Foi qui, je l’espère, est la part de tous les lecteurs. Il suffit de croire en toute simplicité ce que Dieu nous dit dans sa bonne parole. Les choses dont il nous parle, il nous les donne, la foi les reçoit et le cœur est rempli de joie en les possédant.
Mes chers enfants.
Aujourd’hui vous lirez le chapitre 48
de
notre livre de la Genèse. Là vous trouverez Jacob malade et près de sa fin.
Souvenez-vous qu’il n’y a pas d’espoir pour l’homme de rester sur la terre.
Aurions-nous une vie de cent quarante-sept ans comme Jacob, un jour il faut
partir et tout quitter. Vous êtes jeunes et il vous semble que vous avez un
long avenir devant vous ; n’oubliez pas que nos jours sont comme une
vapeur paraissant sur la terre et puis disparaissant. Le psalmiste disait :
« Voici, tu m’as donné des jours comme la largeur d’une main et ma durée
est comme un rien devant toi ». Cherchez vous-même ce verset à la fin du
premier livre des Psaumes. Vous avez probablement remarqué que le livre des
Psaumes est divisé en cinq livres.
Joseph vient donc voir son père, accompagné de ses deux fils Manassé et Éphraïm. C’est un moment solennel quand il faut quitter cette terre et toutes les choses au milieu desquelles on a vécu et que l’on a aimées. Dans un tel moment, combien sont misérables ceux qui n’ont vécu que pour les choses visibles et qui partent sans espérance. Mais, par contre, quel bonheur remplit le cœur de ceux qui ont aimé le Seigneur et qui se réjouissent à la pensée de le voir et d’être pour toujours avec Lui !
Dans ce moment solennel, Jacob repense à ce que l’Éternel avait fait pour lui. Si lui n’avait pas été très fidèle, l’Éternel l’avait été et avait accompli fidèlement toutes ses promesses envers le patriarche. C’est pourquoi il rappelle dans ce moment que ce Dieu tout-puissant lui était apparu à Luz et lui avait fait des promesses. Malgré toutes ses fautes, Jacob était un croyant et il attachait du prix aux promesses qui avaient été faites à Abraham et à sa semence. Croyez Dieu et désirez obtenir les choses qu’il a promises dans la Parole ; ces choses sont infiniment plus précieuses que tout ce que le monde peut offrir. Ici-bas tout passe et tout est vanité, mais les choses que Dieu offre sont éternelles ; la mort n’y change rien.
Une chose caractérisait Jacob dans ce moment. Il était dans une pleine communion avec Dieu et il savait que l’Éternel donnerait une part particulière aux deux fils de Joseph et qu’ils seraient comptés au nombre des tribus d’Israël. Comment le savait-il ? C’est Dieu qui le lui avait révélé. Pour qu’il puisse ainsi nous faire entrer dans ses pensées secrètes, il faut vivre bien près de Lui. Nous pouvons bien penser que les dix-sept années que Jacob a passées en Égypte furent pour lui des années particulièrement bénies et dans lesquelles il a beaucoup joui de la communion avec Dieu.
Ensuite Jacob, en quelques mots touchants, rappelle la mort de Rachel, sa femme bien-aimée, qu’il a enterrée sur le chemin d’Éphrath qui est Bethléhem. Certaines douleurs restent dans le cœur jusqu’à la fin d’une longue vie. Le Seigneur le permet pour nous faire réaliser quel est le monde dans lequel nous sommes et nous faire nous attacher aux choses qui sont éternelles, aux choses célestes.
Il arrive aussi fréquemment
que nous nous attirons, à cause de nos infidélités, des peines que nous devons
endurer comme discipline. Pauvre Jacob ! Ainsi que nous l’avons déjà vu
précédemment, il a dû endurer bien des souffrances qui n’étaient que la
conséquence de ses fautes. Ce qu’un homme sème, il le récolte aussi. Celui qui
sème pour la chair, récolte de la chair la corruption (Galates 6
, 7, 8). On ne peut pas s’attendre à
une vie heureuse en marchant dans la désobéissance à la parole de Dieu et en
suivant le chemin de la propre volonté.
Malgré tout, nous pouvons
admirer ce vieillard qui rappelle cette douloureuse discipline par laquelle il
avait dû passer en courbant la tête sous la main de Dieu sans proférer une
parole de murmure. C’est déjà une grande chose quand nous savons mettre notre
bouche dans la poussière et faire comme le psalmiste qui, étant sous les coups
de la discipline de Dieu, disait : « Je suis resté muet, et je n’ai
pas ouvert la bouche, car c’est toi qui l’as fait » (Ps. 39
, 9). Nous avons affaire avec un Dieu
qui nous aime et qui fait concourir toutes choses pour notre plus grand bien.
Un jour, comme le psalmiste, avec des cœurs qui adorent, nous dirons en
considérant le chemin qu’il nous a fait parcourir : « Je sais que
c’est en fidélité que tu m’as affligé ». Vous aurez peut-être un peu de peine
à vous souvenir de tout ce que je vous ai enseigné aujourd’hui, et je crains
d’avoir un peu dépassé ce que vous pouvez comprendre maintenant, mais plus tard
vous pourrez relire ces lignes, et j’aime à croire qu’elles vous seront en
consolation et en encouragement. Si le Seigneur vous laisse quelque temps
ici-bas, certainement que vous rencontrerez des peines et des difficultés.
Souvenez-vous que Dieu seul saura vous soutenir et vous consoler.
Mes chers enfants, vous vous souvenez que dans notre dernière leçon nous avons vu Jacob malade et à la fin de ses jours. Son fils Joseph était auprès de lui. Jacob rend témoignage à la grâce de Dieu qui s’est plu à le bénir. Ce Dieu agit toujours de même envers ceux qu’il aime. Pendant de longues années Jacob avait pleuré son fils Joseph, pensant qu’il était mort, et maintenant ce fils était devant lui, et non plus un humble berger, mais un grand seigneur sur toute l’Égypte ; non seulement cela, mais aussi il avait la joie de voir aussi les fils de son fils chéri. Le cœur du patriarche devait déborder de reconnaissance envers ce Dieu qui avait fait de telles choses pour lui.
Souvenez-vous que Dieu est bon, qu’il nous aime et qu’il veut notre bonheur. Si parfois il doit nous discipliner, il ne le fait qu’autant que cela est nécessaire et pour notre profit. Vous pouvez vous confier en sa bonté pour tout ce qui vous concerne et dans toutes les circonstances que vous traversez et jamais vous ne serez confus.
Ces deux fils de Joseph devaient donc avoir une part dans l’héritage de l’Éternel au milieu des fils d’Israël lorsqu’ils se partageraient le pays de la promesse. Mais les fils d’Éphraïm devaient devenir une nation plus grande et plus forte que ceux de Manassé, lors même que ce dernier était le premier-né. Il semble que dans ce moment-là Joseph n’était pas à la hauteur des pensées de Dieu. Son père âgé, et à la fin de sa course ici-bas, ayant les yeux appesantis par la vieillesse avait un parfait discernement de la volonté de Dieu. Cela provenait du fait que dans ce moment il était en pleine communion avec Dieu. La propre volonté ne venait en aucune manière obscurcir son discernement spirituel. Sa foi était à la hauteur des pensées de Dieu et il voyait même dans l’avenir ce qu’il en serait des deux fils de Joseph.
La foi est une chose merveilleuse : elle voit les choses invisibles, et celui qui la possède jouit de ces choses comme s’il les avait entre les mains. Je me demande si vous comprenez ce que je vous dis dans ce moment ? Comme cela peut vous paraître un peu difficile, je vais vous donner un exemple. Vous n’avez jamais vu le Seigneur Jésus de vos propre yeux, et cependant vous savez qu’il est dans le ciel, vous en êtes assurés. Vous le savez parce que Dieu l’a dit dans sa parole et vous pouvez vous réjouir à la pensée qu’il va revenir pour vous chercher. C’est la foi qui vous donne cette assurance. D’autres personnes ne savent pas où est le Seigneur, ne se soucient pas de lui et ne l’attendent pas : ces personnes n’ont pas la foi, elles n’ont pas cru ce que Dieu dit dans sa parole. Or Jacob était un croyant, il avait la foi. Le voici donc qui annonce ce qui va arriver aux deux fils de Joseph et il les bénit.
Une autre chose que Jacob a dit à son fils : « Je meurs, et Dieu sera avec vous ». Il pouvait parler de la fidélité de ce Dieu, car il avait été avec lui pendant une longue vie de près de cent cinquante ans. Il reconnaît qu’il n’a pas été fidèle comme ses pères, Abraham et Isaac, qui avaient marché devant Dieu ; lui ne l’avait pas fait, mais malgré cela ce Dieu avait été son Berger, l’avait gardé et l’avait béni.
Vous allez peut-être me demander ce que c’est que de marcher avec Dieu. La chose est bien simple : lorsqu’une personne marche devant nous, nous voyons tout ce qu’elle fait, ses faits et gestes nous sont connus, elle ne peut rien nous cacher. Donc marcher devant Dieu, c’est avoir une vie dans laquelle il n’y a rien qui lui soit caché, dans laquelle tout lui est manifesté. Nos actes, nos paroles, tout étant fait comme devant lui.
Chers enfants, prenez la bonne habitude, dès votre jeune âge, de faire tout comme en sa présence et de lui parler de tout ce qui vous concerne : de vos allées et de vos venues, de vos travaux, de vos désirs, de vos peines, ne lui cachez rien. Jamais vous ne regretterez d’avoir agi ainsi, et, arrivés à la fin de votre vie vous n’aurez pas, comme Jacob, à confesser que vous n’avez pas marché avec Dieu.
En terminant, encore un
mot : Jacob donne à Joseph une portion de plus qu’à ses frères. De fait,
Joseph était l’héritier des bénédictions de Jacob. En Israël, une double
portion était la part du fils premier-né, et c’était Joseph qui avait ce droit,
car Ruben l’avait perdu à cause de ses fautes, et c’était Joseph qui avait
hérité de ce droit. Voyez à ce sujet 1 Chron. 5
, 1. En tout cela Joseph, comme dans presque toute sa vie, est un
type de Christ. C’est Christ qui héritera de tout, et nous, nous hériterons
avec lui, ainsi qu’il est écrit : « héritiers de Dieu, cohéritiers de
Christ » (Rom. 8
, 17).
Savons-nous apprécier un tel héritage ? Voulez-vous courir après les
choses qui passent ou voulez-vous mettre votre diligence pour acquérir les
choses du royaume de Dieu ?
Mes chers enfants.
Maintenant nous arrivons à la dernière étape de la vie de Jacob avec le chap. 49
de notre livre. Le voici sur son lit,
prêt à mourir. Le chap. 11
de
l’épître aux Hébreux nous apprend que Jacob mourant bénit chacun de ses fils.
Il les appelle et dit : « Assemblez-vous, et je vous ferai savoir ce
qui arrivera à la fin des jours. Réunissez-vous et écoutez, fils de Jacob,
écoutez Israël, votre père ». Nous avons donc ici une prophétie dans
laquelle Jacob nous fait connaître ce qui arrivera à la fin des jours.
Entrer dans les détails de ce chapitre nous entraînerait trop loin et il y aurait des choses trop difficiles pour que vous puissiez les comprendre. Je me bornerai donc à vous donner quelques grandes lignes des vérités que nous trouvons dans cette merveilleuse page.
Les trois premiers fils de
Jacob, Ruben, Siméon et Lévi sont en quelque sorte ensemble et présentent les
caractères de l’homme dans la chair, ou si vous aimez mieux, dans son état
naturel. Aucune bénédiction n’est prononcée sur eux, mais seulement des
malédictions. Ce qui a caractérisé ces trois fils est la corruption et la
violence. Ce sont les deux formes que revêt tout le mal qui est dans le monde.
La corruption a aussi bien un caractère religieux qu’un caractère moral.
Partout ici-bas c’est l’idolâtrie et la cruauté. L’homme s’exerce à
perfectionner les moyens de destruction et, hélas ! partout le sang coule
sur la terre. Le monde aujourd’hui est semblable à celui du temps de Noé, monde
qui a été englouti par les eaux du déluge. Le monde d’aujourd’hui sera détruit
non par de l’eau, mais bien par le feu ainsi que nous l’apprenons par la
seconde épître de Pierre, chap. 3
, 7.
Maudite soit leur colère, car elle a été violente, dit Jacob : Qu’en
sera-t-il de ceux qui devront entendre leur jugement de la bouche du
Seigneur ?
Après cela, voici Juda qui occupe une large place dans les paroles de Jacob. Il nous fait savoir que la tribu de Juda sera la tribu royale, et nous savons que notre Seigneur a surgi de Juda et que c’est à lui qu’appartient le sceptre. Ce qui nous est dit ici s’applique plus à Christ qu’à Juda lui-même. Qui sera loué comme notre Seigneur ? N’est-il pas aussi celui qui dominera sur ses ennemis et devant qui tous se prosterneront ?
Zabulon et Issacar sont l’image de l’état des Juifs maintenant. Après avoir rejeté leur Messie, ils sont dispersés parmi les nations, toujours agités et sans repos, comme la mer ; ils s’assujettissent à tout pourvu qu’ils puissent gagner de l’argent. Ils se trouvent bien là où ils peuvent trafiquer.
Dan est une image de l’Antichrist qui revêtira un caractère diabolique, comme le serpent, et dominera sur le peuple incrédule. Pendant ce temps les fidèles diront : « J’ai attendu ton salut, ô Éternel ! » Salut qui arrivera certainement par la venue du Messie.
Gad, Aser et Nephthali sont ensemble et revêtent les caractères du résidu fidèle d’Israël pendant ce temps-là et qui attendra cette délivrance. Si les ennemis lui tombent dessus et semblent un moment être victorieux, en fin de compte ce sont eux qui tomberont sur leurs ennemis et les anéantiront. D’Aser viendra le pain excellent qui fera les délices du Roi, donc de Christ ; il trouvera en eux sa satisfaction, son bon plaisir, car à cause de lui ils porteront l’opprobre et endureront la souffrance de la part de leurs ennemis. Nephthali, comme une biche légère, qui marche sur les lieux élevés, glorifie Dieu dans sa marche.
Chers enfants !
avez-vous pensé que Dieu observe votre manière d’être et de faire ?
Trouve-t-il son plaisir en voyant comment vous vous conduisez dans la rue, à la
maison, à l’école ? Rien n’échappe à son œil. « Même un jeune garçon
se fait connaître par ses actions si sa conduite est pure et si elle est
droite » (Prov. 20
, 11). Non
seulement la marche de Nephthali est belle, mais aussi ses paroles sont
agréables à Dieu. Quelles sont les paroles que Dieu peut trouver belles si ce
n’est celles qui proviennent d’un cœur qui est vrai devant lui ? Quand un
pécheur reconnaît sa misère et mène deuil sur ses fautes, ce sont de belles
paroles. « Soyez vrais devant Dieu et devant les hommes, ayant dépouillé
le mensonge, parlez la vérité chacun à son prochain » (Éphés. 4
, 25). Maintenant, je vais vous
laisser, car nous ne pouvons pas aujourd’hui finir ce merveilleux chapitre.
Gardez dans votre cœur ce que vous avez pu comprendre et plus tard vous
trouverez dans cette page bien d’autres merveilles. C’est un infini comme tout
ce qui est de Dieu.
Mes chers enfants. Maintenant nous arrivons à Joseph, celui dont je vous ai parlé si longuement dans nos précédentes leçons. Sa personne est si merveilleuse parce qu’elle nous parle du Seigneur Jésus, le divin Joseph. Ici, comme dans les autres chapitres, où il est question de lui, nous voyons briller les rayons de la gloire de notre Seigneur. C’est lui qui est la seule branche qui a porté du fruit pour Dieu, et même tout le fruit qu’il a pu récolter dans le monde provient de lui. Ici il est représenté par un arbre planté près d’une fontaine. Là on ne connaît pas la sécheresse, et un arbre dans de telles conditions ne peut que porter du fruit en abondance, ses rameaux poussent par-dessus la muraille, nous est-il dit. Cela veut dire que sa bénédiction s’étend aux nations qui étaient sans Dieu et sans espérance dans le monde. Les bénédictions étaient promises à Israël, ce peuple qui était séparé des autres nations et comme entouré d’une muraille qui le mettait à part de tous ceux qui l’environnaient. Mais, après la venue du Seigneur Jésus, l’Évangile a été prêché à toutes les nations et des fruits abondants ont été produits parmi les Gentils aussi bien que parmi les Juifs.
Ce divin Sauveur a rencontré dans le monde la haine, la méchanceté et toute la puissance de l’ennemi ; c’est ce dont nous parle le v. 23. Les archers l’ont provoqué amèrement, et ont tiré contre lui et l’ont haï. Rien ne l’a arrêté, son arc est demeuré ferme par les mains du Puissant de Jacob. L’arc, dans les Écritures, est l’arme de la force. C’est Jésus aussi qui est le berger, le bon Berger dont vous connaissez l’histoire et dont, j’aime à le croire, vous êtes une brebis. Il est aussi la pierre choisie et précieuse auprès de Dieu, mais que les bâtisseurs ont rejetée. Cherchez dans la première épître de Pierre le passage où il en est question.
Toutes les bénédictions sont comme accumulées sur sa tête ; ce n’est qu’en lui qu’il y en a, il ne peut s’en trouver dans aucun autre. C’est en Christ que nous sommes bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes et c’est en Christ que les Juifs seront bénis bientôt sur la terre. Les bénédictions prononcées par Jacob vont jusqu’au bout des collines éternelles.
Et pourtant c’est Christ qui a été rejeté de son peuple et lui que rejettent bien des personnes même au milieu de ce qui s’appelle la chrétienté. Les hommes n’ont eu pour lui aucune estime et pourtant il est plus beau que les fils des hommes et toute sa personne est désirable.
Enfin, nous trouvons Benjamin, le fils de la droite de son père. Il est ici un type de Christ quand il viendra pour exterminer ses ennemis lors de l’établissement de son règne. Ce n’est pas par la prédication de l’Évangile que ce règne s’établira comme bien des personnes se le figurent, mais bien par le jugement de tous ses ennemis.
Ce sont donc là les douze tribus d’Israël, tribus qui existent encore. Plusieurs sont perdues maintenant, mais Dieu, quand le moment sera venu, saura les retrouver et il les ramènera dans le pays de la promesse et le Seigneur régnera sur le peuple tout entier. Alors seront accomplies toutes les promesses faites aux pères et toutes prophéties que Dieu a données à son peuple.
C’est ce dont Jacob a le sentiment profond au moment où il allait mourir. C’est pourquoi il a voulu que son corps soit transporté dans le pays de la promesse et soit mis dans le sépulcre où avaient déjà été déposés ceux d’Abraham, de Sara, d’Isaac, de Rebecca et de Léa ; tous ceux-là auront part à la première résurrection et pourront jouir de la bénédiction que l’Éternel leur a promise et dont leur foi s’est emparée. Avez-vous cru les promesses que Dieu a faites et qui sont la part de tous ceux qui l’ont honoré de leur confiance ? Maintenant il a fait des promesses pour le ciel et ceux qui croient peuvent chanter :
Tandis qu’au ciel ma place est prête,
Ici-bas, j’ai la paix du cœur.
Mes chers enfants. Maintenant Jacob est mort, sa longue vie ici-bas est terminée ; pour lui, après bien des orages, c’est le repos auprès de son Sauveur en attendant le jour de la résurrection, jour dans lequel il recevra les choses dont sa foi s’est emparée et dont il pourra jouir éternellement.
Joseph pleure son père. Tôt
ou tard les précieux liens de la famille sont brisés et il ne reste que des
larmes et des regrets pour ceux qui demeurent ici-bas. Bien des larmes sont
répandues sur cette pauvre terre, et cela même dans les lieux qui paraissent
les plus favorisés. Joseph lui-même a beaucoup pleuré. Cherchez dans votre
Bible tous les passages où nous le voyons répandre des larmes. Les honneurs
dont il était entouré et les richesses qui étaient entre ses mains ne l’ont pas
empêché de verser beaucoup de larmes. N’enviez pas ceux qui sont haut placés
dans le monde, souvent ce sont ceux qui sont dans les honneurs et dans
l’opulence qui sont les plus à plaindre et qui ont le plus de sujets de
souffrances. Vous-mêmes, plus d’une fois, vous avez pleuré ; sachez bien que
si Dieu vous donne encore des jours ici-bas, vous aurez encore à verser bien
des larmes. Ne vous découragez pas pour cela et souvenez-vous que Dieu
recueille nos larmes dans ses vaisseaux et même il les inscrit dans son livre.
Cherchez ce passage ; vous le trouverez dans le second livre des Psaumes.
Ce Dieu est aussi celui qui console les siens dans toutes leurs afflictions (2
Cor. 1
, 4), et qui bientôt essuiera
les larmes de dessus tout visage (Ésaïe 25
,
8).
Après cela Joseph commande à
ses serviteurs, les médecins, d’embaumer le corps de son père. Vous remarquez
ici combien Joseph était élevé en dignité dans le pays d’Égypte, puisque les
médecins n’étaient que ses serviteurs. On fit à Jacob un grand deuil dans le
pays d’Égypte, car il était le père d’un grand seigneur qui dominait sur tout
le pays et devant lequel tous devaient fléchir les genoux (chap. 41
, 43). Jacob aurait pu avoir un
somptueux sépulcre en Égypte, mais il a préféré à cela l’humble caverne qui
était dans le champ de Macpéla où étaient déjà déposés les corps d’Abraham, de
Sara, d’Isaac, de Rebecca et de Léa.
La foi sait estimer les choses d’une manière toute différente que l’homme naturel ne le fait. Ce dernier ne voit que les choses visibles, tandis que le croyant voit les choses invisibles ; ces choses sont éternelles, tandis que ce qui se voit n’est que pour un temps.
Un très gros camp monta dans le pays de Canaan avec Joseph et ses frères. On fit là de grandes lamentations au sujet de Jacob. Après cela, Joseph retourna en Égypte avec ses frères. C’est là que Dieu l’avait placé et qu’il avait son service. D’un autre côté, c’était aussi dans les conseils de Dieu que la postérité de Jacob séjournât dans ce pays jusqu’au jour glorieux où l’Éternel interviendrait avec puissance, à main forte et à bras étendu pour les délivrer et les introduire dans le pays de la promesse.
Cette délivrance est une image d’une délivrance plus grande encore quand le Seigneur Jésus lui-même avec sa puissance ressuscitera ceux qui sont endormis, changera ceux qui sont vivants sur la terre et nous ravira dans le ciel, la maison de son Père. Vous réjouissez-vous dans cette bienheureuse espérance ?
Lorsque les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils pensèrent que Joseph allait se venger sur eux de tout le mal qu’ils lui avaient fait. Ils ne connaissaient pas le cœur de Joseph et avaient de la peine à comprendre qu’ils étaient entièrement pardonnés. L’homme a de la peine à s’élever à la hauteur des pensées de Dieu et entre difficilement dans la connaissance de l’étendue de sa grâce. De nouveau Joseph pleure en voyant que ses frères doutaient de son amour. Leur incrédulité affligeait son cœur. Combien de fois, nous aussi, nous affligeons le cœur du Seigneur Jésus lorsque nous ne savons pas nous confier pleinement en sa bonté envers nous. Ne doutez jamais de son amour, pas même en présence de vos fautes. Son amour est plus grand que toute notre misère.
Après la mort de Jacob, nous avons celle de Joseph. Qu’on soit un grand seigneur dans le monde ou un humble berger, tôt ou tard, il faut quitter cette terre et abandonner toutes les choses au milieu desquelles nous avons vécu et que nous pouvons avoir aimé. Joseph a conscience de toute la fidélité de l’Éternel en faveur des siens et a la bienheureuse certitude que Dieu fera remonter le peuple dans le pays de leurs pères. Sa foi se montre ainsi dans toute sa beauté au moment même où, à vue humaine, il ne lui restait plus rien qu’un sépulcre. Tous les honneurs dont il a été entouré en Égypte ne sont rien comparés avec la gloire dont il sera entouré au jour de Christ.
Maintenant nous voici à la fin du livre de la Genèse. Soyez bien assuré que nous n’avons vu que les bords des richesses qu’il contient, une bien petite partie. Continuez d’en faire la lecture et vous y trouverez bien d’autres merveilles. Cherchez-y toujours la personne du Seigneur Jésus, le divin Joseph ; c’est lui qui est la clé de toutes les Écritures.