Alfred Guignard
ME 1943 p. 325. Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest
Table des matières :
1 - Quatre parties dans le chapitre
2 - Jean 17:6-13. Nouvelle position, nouvelles relations
Nous avons dans le chap. 17 de l’évangile de Jean le dernier entretien du Seigneur Jésus avec son Père avant d’aller avec ses disciples à Gethsémané. Dans ce moment Il se considère déjà comme au-delà de la croix, car, pour lui, son sacrifice était déjà consommé. À cette heure suprême, mourir était un acte d’obéissance comme, du reste, tout ce qui a caractérisé sa vie entière. Il avait reçu ce commandement de son Père (Jean 10:18). Il considère, du lieu élevé où Il se place, les glorieux résultats de cette œuvre qu’Il allait accomplir ; il en parle à Celui dont Il avait toujours fait la volonté et auquel Il a été obéissant jusqu’à la mort, la mort de la croix.
Ce chapitre se divise en quatre parties et traite de quatre grands sujets, si nous pouvons parler de chiffres en présence de ce qui est infini.
la nouvelle positiondans laquelle Il allait entrer après cette œuvre de la croix.
la nouvelle relationdans laquelle les disciples allaient se trouver avec le Père ; chose absolument inconnue du résidu fidèle d’Israël jusqu’à ce jour.
la nouvelle positiondes disciples dans un monde désormais ennemi.
résultats éternelset glorieux de cette œuvre de la croix. Pour le Seigneur, toutes choses étaient déjà comme achevées et Il en parle à son Père. Les conseils qui dataient d’avant la fondation du monde avaient ainsi leur plein accomplissement.
Que ces choses devaient être précieuses à son cœur ! Pourtant Il avait encore à traverser « l’heure », et quelle heure ! Dans les Écritures, lorsqu’il est question de « l’heure » en rapport avec la personne du Seigneur Jésus ou de « son heure », c’est une allusion à l’heure de la croix et à ce qui en résulterait : une heure unique dans l’histoire du monde, nous pourrions même dire dans les annales de l’éternité : « Père, délivre-moi de cette heure ; mais c’est pour cela que je suis venu à cette heure » (Jean 12:27). L’heure était venue pour le Père de glorifier son Fils qui l’avait glorifié sur la terre. Il allait, comme homme, entrer dans la gloire dans laquelle Il était avant que le monde fût. Dans cette gloire, Il continuerait à glorifier le Père.
Nous avons ici une vérité des plus précieuses, que malheureusement nous oublions facilement, et même dans laquelle nous sommes peu entrés. Qu’il ait glorifié Dieu dans sa vie, nous le savons et nous en sommes bien heureux. Il a dit : « Je t’ai glorifié sur la terre ! » (v. 4). — Qu’Il l’ait glorifié dans sa mort, tous les rachetés le savent et s’en réjouissent car, dans cette mort, ils ont trouvé le salut de leur âme : c’était l’œuvre que le Père lui avait donnée à faire. Mais, avons-nous pensé à ce grand fait que le Fils, dans la gloire où Il est entré, continue à glorifier le Père ? Il le fait depuis bientôt deux mille ans en donnant la vie éternelle à tous ceux que le Père lui a donnés. Il a glorifié le Père quand Il nous a donné la vie éternelle à vous et à moi, cher lecteur. Méditons sur un tel sujet et nous aurons de nouveaux sujets pour l’adorer.
Nous venons de dire que, dans les v. 6 à 13, le Seigneur parle
au Père de la nouvelle position dans laquelle se trouveraient désormais ceux
que le Père lui aurait donnés. Pour eux, c’en est fini des relations
précédentes et de la condition dans laquelle ils étaient jusqu’à ce moment.
Pour les Juifs tout était fini des relations et des privilèges qu’ils pouvaient
avoir eus comme peuple terrestre de Dieu en relation avec l’Éternel. Pour les
nations, c’était la fin de leur condition misérable dans l’idolâtrie et sous la
puissance des démons. Les uns et les autres étaient maintenant en relation avec
le Père, et cela de la même manière que Lui, le Fils, était ici-bas, en
relation avec le Père. Il est maintenant notre Dieu et Père comme Il est le
Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ. Nous ne sommes pas des orphelins,
nous avons à nous en souvenir aujourd’hui plus que jamais. Comment
pourrons-nous témoigner notre amour et notre reconnaissance à notre Dieu et
Père et à notre Seigneur ? Simplement en gardant sa Parole. Que cette
Parole soit précieuse à nos cœurs. C’est à un Père saint
que nous avons
affaire, et c’est sa Parole qui nous sanctifiera, qui nous séparera
pratiquement du monde et du mal. C’est le monde qui est le grand ennemi ;
les écrits de Jean nous le montrent d’une marnière particulière. Quelle est
donc notre position dans un tel monde ? Ceci nous amène au troisième grand
sujet que nous avons mentionné en commençant : nous ne sommes pas du
monde. Qu’Il le dise deux fois, cela nous en fait comprendre l’importance.
C’est un monde ennemi duquel nous sommes rejetés comme notre Seigneur lui-même.
Mais ici une question se pose : comment le réalisons-nous dans notre vie
de chaque jour ? Ce monde ennemi aura affaire bientôt avec le Père
juste ; il a fait mourir son Fils. Il y a un compte à régler entre le Père
et le monde dans lequel nous sommes. Qu’en sera-t-il quand le Père viendra lui
demander compte du meurtre de son Bien-aimé ? Faut-il être surpris en
voyant le monde dans l’état dans lequel il se trouve aujourd’hui ? Dans
peu de temps, quittant un tel monde, nous serons dans la gloire dans laquelle
notre Seigneur est entré comme notre précurseur. C’est de cette gloire dont Il
parle dans les derniers versets de notre chapitre. C’est là la quatrième vérité
que nous avons mentionnée au début de cet article. La gloire est considérée
sous deux aspects différents.
Premièrement : « La gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée ». Ici, ce sont toutes les gloires que le Seigneur a acquises comme homme ; gloires qui vont être manifestées devant le monde qui l’a rejeté : devant un monde qui l’a couronné d’épines. Ce ne sera plus « voici l’homme » que Pilate a montré aux foules, mais « voici l’homme » que le Père manifestera aux yeux de tout l’univers. Dans ce jour-là, tous les genoux se ploieront devant lui et toute langue confessera qu’il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. Alors nous serons avec Lui et dans la même gloire que Lui. Nous Lui serons semblables et nous le verrons comme Il est.
Secondement, nous trouvons une autre gloire. Celle-ci, nous ne la partagerons pas avec Lui, mais nous la verrons. C’est sa gloire éternelle, la gloire dans laquelle Il était auprès du Père avant que le monde fût. Il est de toute évidence que, êtres finis que nous sommes, nous qui avons eu un commencement, nous ne pouvons avoir une part dans une telle gloire, mais le Fils veut que nous la voyons. C’est alors seulement que nous saurons combien nous avons été aimés, puisqu’Il a quitté les splendeurs de la maison du Père, voilant sa gloire sous son humanité, pour venir ici-bas afin d’y être l’homme de douleur et pour faire par Lui-même la purification de nos péchés. Comment sonder un tel mystère ? La pensée de voir cette gloire est bien propre à nous encourager dans les difficultés des jours auxquels nous sommes parvenus. Mais il y a encore une chose bien précieuse à nos cœurs et qui est comme la clôture de notre chapitre : c’est l’amour infini dont nous sommes les objets ; amour manifesté au moment où la croix qui seule peut nous en donner la mesure, projetait déjà son ombre sur notre Sauveur. Que dire en présence de ces choses ? — Un objet précieux caché dans le ciel, la relation d’enfants de Dieu, délivrés d’un monde qui passe et s’en va à la perdition, une gloire infinie, un amour dont nous ne connaîtrons jamais ni les bords, ni la profondeur, voici notre part en vertu de ce qui s’est passé à la croix.