Actes 9:10-18
Me voici Seigneur — Être prêt pour faire la volonté du Seigneur
Alfred Guignard
ME 1923 p. 316
La Parole nous dit peu de chose du pieux disciple, Ananias, qui fut envoyé vers Saul de Tarse pour qu’il recouvrât la vue ; mais le peu que nous savons de lui est si précieux, et si plein d’enseignements, qu’il vaut la peine de nous y arrêter. Cela nous fera comprendre pourquoi le Seigneur l’a honoré, dans ce service, en faveur du vase d’élection qui devait porter son nom devant les nations, et les rois, et les fils d’Israël.
« Il y avait à Damas un disciple nommé Ananias ; et le
Seigneur lui dit en vision : Ananias ! Et il dit : Me voici,
Seigneur ». Que cette parole est simple, mais belle ! Ananias était un disciple.
Il
ne nous est pas dit qu’il fût un croyant ; cela est vrai de tous les rachetés
du Seigneur ; mais un disciple est celui qui écoute les enseignements du
Maître, qui apprend de lui et marche selon ses enseignements. Il se tenait là à
ses pieds et avait fait son profit de ce qu’on apprend à une pareille école. La
preuve en était qu’il ressemblait à son divin Maître et Seigneur : « Me
voici, Seigneur », dit Ananias. « Me voici, pour faire, ô Dieu, ta volonté »,
disait le Seigneur. Quelle conformité entre le disciple et son parfait
modèle ! « Me voici ! » c’est l’entière mise de côté de toute propre
volonté. Je ne dis pas un cœur soumis à la volonté divine, mais un cœur qui
trouve son bonheur dans l’accomplissement de cette volonté : je suis à ta
disposition, fais de moi ce que tu trouveras bon ; tu es mon Seigneur, je
n’ai d’autre désir que de faire ce qui t’est agréable. Nous trouvons déjà, dans
l’Ancien Testament, quelques exemples de ce genre, quelques rayons de la gloire
de Christ qui brillent dans les saints d’autrefois : « Me voici, car tu
m’as appelé », dit Samuel. Il servait l’Éternel dès sa jeunesse, son oreille
était attentive à la voix du représentant de l’Éternel. Celui-ci lui apprend à
dire : « Parle, Éternel, car ton serviteur écoute ». En conséquence, l’Éternel
allait pouvoir se faire connaître à son serviteur, car « il ne connaissait pas
encore l’Éternel, et la parole de l’Éternel ne lui avait pas encore été
révélée » (1 Sam. 3:1-7). C’était un : Me voici, pour apprendre !
« Me voici, envoie-moi », répond Ésaïe quand Celui dont il
venait d’apprendre à connaître la gloire et la grâce dit : Qui
enverrai-je ? (És. 6:1-9). Aussi l’Éternel put mettre dans sa bouche les
paroles adressées à son peuple. C’était un : Me voici, pour servir !
« Me voici », disait Joseph à son père (Gen. 37:11) ;
et Jacob l’envoie vers ses frères qui le haïssent et le jettent dans la fosse.
Comme il ressemblait, n’est-ce pas à Jésus venu chez les siens qui ne l’ont pas
reçu, à Jésus mis dans la poussière de la mort ! C’était un : Me voici,
pour refléter les gloires de Christ !
Peut-être le Seigneur nous met-il à l’écart pour écouter sa voix et apprendre de lui ; ou veut-il nous confier un service quelconque, ou encore, veut-il montrer par nous les rayons de sa gloire devant le monde qui l’a crucifié. Sachons dire, nous aussi : « Me voici ». Dans Ananias nous trouvons les trois choses réunies : il avait appris du Seigneur, il allait accomplir son service, et la gloire de Christ brillait dans sa personne. Quand un saint est dans de telles dispositions, le Seigneur peut l’employer d’une manière utile, bénie. « Lève-toi et va dans la rue appelée la Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse ; car voici, il prie, et il a vu en vision un homme nommé Ananias, entrant et lui imposant la main pour qu’il recouvrât la vue ». Comme l’étonnement d’Ananias devait être grand en entendant cette parole ; sans parler de la crainte, bien légitime, qui devait s’emparer de lui, en pensant à la haine, bien connue, de ce Saul de Tarse, pour tous ceux qui invoquaient le nom du Seigneur ; et voici que le Seigneur l’envoyait vers cet homme ! Mais quelle sainte liberté et quelle confiance chez ce pieux disciple ! Il parle au Seigneur de ses craintes comme il l’aurait fait à son plus intime ami. Nous trouvons chez lui une grande intimité jointe à une sainte révérence. Il connaît celui qui est son Seigneur, qui a toute autorité sur lui, il est prêt à lui obéir ; mais il connaît aussi son cœur et il lui parle librement de tout ce qui peut le préoccuper. Celui qui est dans la gloire est aussi l’humble Jésus qui était dans le monde, accessible à tous, et qui n’a jamais repoussé personne, le même Jésus qui était au milieu de ses disciples, plein de tendresse et de miséricorde. Ce Sauveur et Seigneur, souvenons-nous-en, est le même aujourd’hui, que lorsqu’il était ici-bas. Sa séance de bientôt deux mille ans à la droite du Père n’a changé en rien son amour envers nous. Il est avec nous comme il était avec Ananias ; comme il était avec ses disciples sur la mer orageuse. Si nous le connaissions mieux, si nous vivions plus près de son cœur, comme nous lui parlerions de toutes nos peines, de toutes nos craintes, de toutes nos détresses, au lieu de nous fatiguer nous-mêmes à porter des fardeaux trop lourds pour nos épaules. Ananias fait part au Seigneur de ce qui était dans son cœur ; Celui-ci le rassure et même lui confie ses secrets au sujet de l’homme vers lequel il l’envoie. Qu’il est précieux de rencontrer un cœur, vivant si près du Seigneur, et n’ayant d’autre désir que de lui obéir, de faire tout ce qui lui est commandé ! Ananias va ; le Seigneur l’avait envoyé, et lui, avait répondu : Me voici. — « Saul, frère, dit-il, le Seigneur, Jésus qui t’est apparu dans le chemin par où tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue, et que tu sois rempli de l’Esprit Saint ». Dès les premiers mots, il lui présente une personne connue et précieuse à son cœur, le Seigneur Jésus, un objet béni capable de remplir le cœur de Saul, comme il remplissait le sien. Il le lui présente dans sa seigneurie et dans sa grâce ; Saul avait déjà dit : Que dois-je faire, Seigneur ? (Actes 22:10), mais cela ne suffisait pas ; il fallait qu’il le connût comme Jésus le Sauveur. Il lui annonce le Seigneur Jésus et immédiatement le voilà tiré des ténèbres dans lesquelles il était plongé et amené dans la lumière. Ses yeux sont ouverts.
Quelle grandeur et quelle beauté dans cet humble disciple, qui aura éternellement la gloire d’avoir été envoyé pour annoncer le Seigneur Jésus à celui qui devait être le grand apôtre Paul, un instrument si puissant dans la main du Seigneur pour la bénédiction de tant de milliers de rachetés. Le Saint Esprit ne nous parle, au sujet d’Ananias, ni de dons merveilleux, ni de zèle pour annoncer l’Évangile, ni d’activité dans l’assemblée ; mais il nous le présente comme un disciple qui, vivant près du Seigneur, était prêt à lui obéir, et pouvait parler de Lui. Qu’il nous accorde les mêmes grâces ; nous en avons d’autant plus besoin aujourd’hui où l’on rencontre tant d’activité avec si peu d’obéissance, et où la personne du Seigneur est peu connue, peu présentée et a peu de prix pour les cœurs.