H.L. Heijkoop
Traduit de l’allemand : Aus dem Wort der Wahrheit, vol.2, p.8-23. Ed. Heijkoop verlag, 1983
Les titres et sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest.
Table des matières :
1 - But de ces chapitres. Pourquoi nous sommes laissés sur cette terre
2 - Nombres 1. Une armée de combat : un témoignage que Dieu maintient Ses droits
4 - Rôle des croyants aujourd’hui : Salut des âmes et honneur de Christ
5 - Un témoignage à la gloire de Dieu et de Son Fils
6 - Dénombrement. Caractères des guerriers
6.1 - Des hommes faits, aptes au combat
6.2 - Signification de quelques noms
6.2.1 - Ruben. Position de fils
6.2.2 - Nakhshon. Connaître l’avenir
7 - Dénombrement. Maintien du témoignage
8 - Vis-à-vis de la tente d’assignation
8.1 - Présence du Seigneur Jésus au milieu de l’assemblée
8.2 - Présence et habitation du Saint Esprit
8.3 - La tente d’assignation et le peuple : qui protège qui ?
8.4 - Juda : louange. Dieu cherche des adorateurs
9 - Réalisation pratique de la position de fils
9.1 - Nakhshon : Connaître son passé
9.2 - Nakhshon : Connaître notre avenir.
9.2.1 - Enlèvement et transmutation des croyants
9.2.2 - Maison du Père et nouvelle Jérusalem
9.3 - Amminadab : le peuple de Celui qui donne avec joie
10 - L’arche : Un autre objet du témoignage
10.1 - L’arche portée sur l’épaule
10.2 - L’arche comme type de Christ
10.3 - Un témoignage pour préserver l’honneur du Fils
11 - Faire des progrès. À quoi occuper son temps
12 - Conclusion : creuser la Parole de Dieu et glorifier Christ dans nos vies
Au commencement du livre des Nombres, le peuple d’Israël se trouve presque au début de son voyage dans le désert, qui devait durer plus de 39 ans. Les détails du voyage ne seront donnés qu’à partir du chapitre 11, et l’Esprit de Dieu commence par montrer le but de ce voyage. Par le moyen de types, nous trouvons dans ces premiers chapitres des enseignements sur les raisons pour lesquelles le Seigneur nous a laissés sur cette terre. Les premiers versets le montrent, d’emblée, très clairement.
Le peuple se trouve dans le désert, mais l’Éternel lui parle depuis la tente d’assignation. C’est le lieu où Il appelle son peuple afin de l’avoir près de Lui. C’est là que le peuple apportait des sacrifices à Dieu par l’intermédiaire des sacrificateurs, et c’est là que Dieu leur faisait connaître Ses pensées. Dieu parle donc ici à Moïse, qui nous introduit dans les pensées de Dieu : « Relevez la somme de toute l’assemblée des fils d’Israël, selon leurs familles, selon leurs maisons de pères, suivant le nombre des noms, tous les mâles, par tête : depuis l’âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux d’Israël qui sont propres au service militaire, vous les compterez selon leurs armées, toi et Aaron » (1:2, 3). Ces quelques paroles renferment une instruction d’une importance extraordinaire quant aux desseins de Dieu envers nous ici-bas, sur la terre.
Dieu désirerait avoir une armée de combat dans un monde qui L’a rejeté, et où les hommes ont fait de Satan leur roi et leur prince. Dans l’évangile selon Jean, le Seigneur Jésus parle trois fois de Satan comme chef de ce monde (Jean 12:31 ; 14:30 ; 16:11), et en 2 Cor. 4:4, Paul le désigne comme « le Dieu de ce monde (ou de ce siècle) », monde et siècle se rapportant à l’état moral de ce monde. Dans ce monde qui a rejeté Dieu et le Seigneur Jésus, Dieu veut cependant avoir un témoignage. Il maintient Ses droits et les droits du Seigneur Jésus sur cette création. Et un jour, le Seigneur Jésus reviendra sur cette terre, et Dieu veillera à ce que tout genou se ploie devant Lui, et que toute langue confesse qu’Il est Seigneur (Phil. 2:10-11). Or ce n’est pas encore le cas aujourd’hui. Nous savons cependant que, lorsque le Seigneur Jésus reviendra, ce sera le jugement de Ses ennemis et la fin du temps de la grâce. Mais notre Dieu Sauveur veut « que tous les hommes soient sauvés, et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2:4). C’est la raison pour laquelle Dieu n’est pas encore intervenu et n’a pas encore mis toutes choses sous les pieds du Seigneur Jésus, selon ce qu’Il lui a dit : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds » (Héb. 1:13 ; Ps. 110:1).
Mais cela ne signifie pas du tout qu’au temps actuel Dieu ait sacrifié Ses droits et les droits du Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus a des droits sur cette création, parce qu’Il est Lui-même le Créateur qui a créé toutes choses, et Il les a créées « pour Lui-même » (Col. 1:16). Le Créateur n’aurait-Il aucun droit sur ce qu’Il a créé ? Hébreux 2 va même jusqu’à dire qu’en tant que Fils de l’homme, Il a un droit sur toutes choses, c’est-à-dire sur l’univers tout entier. Le Psaume 8 indiquait déjà que Dieu veut établir le Fils de l’homme comme dominateur sur toutes choses. En troisième lieu, nous savons que le Seigneur a un droit sur l’univers tout entier en vertu de l’œuvre de la rédemption : « Car en Lui, toute la plénitude s’est plu à habiter, et par Lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par Lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux. Et vous… Il vous a toutefois maintenant réconciliés » (Col. 1:19-22).
Nous voyons donc clairement dans la Parole de Dieu, quels sont les droits que possède le Seigneur Jésus, non seulement sur cette terre, mais aussi sur l’univers tout entier. Mais comment les hommes L’ont-ils traité, Lui, le Créateur, quand Il était ici-bas sur la terre ? Quelle a été la réponse des hommes, quelle a été la réponse de ce monde ? Ils L’ont crucifié et ont crié : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous » (Luc 19:14). Et après avoir été cloué sur la croix, une fois mort, Il a été enseveli. Puis le monde l’a oublié. Dès lors le monde ne prend plus Ses droits en compte. Mais malgré cela, Dieu affirme ces droits : Il veut avoir ici-bas sur la terre, sur le territoire même de l’ennemi, une armée de combat.
C’est pourquoi nous trouvons ici le peuple d’Israël dans le
désert, une image du monde caractérisé par la malédiction, laquelle est
intervenue comme conséquence du péché sur ce monde. Il n’y pousse aucun fruit
pour Dieu. Dieu avait dit à Adam de cultiver et de garder le jardin d’Eden (Gen. 2:15). Mais Adam ne l’a pas gardé. Le jardin est tombé
en ruine à cause du péché. La terre est tombée entre les mains de Satan. Malgré
tout cela, Dieu désirait recueillir du fruit de cette terre. En Nombres 28,
nous lisons que Dieu commanda aux fils d’Israël par Moïse : « Vous
prendrez garde à me présenter au temps fixé, mon offrande, mon pain, pour mes
sacrifices par feu, qui me sont une odeur agréable » (28:2). Oui, Dieu
voudrait avoir du fruit de cette terre, et Il maintiendra Ses droits et se
conservera un témoignage sur la terre. Il a une armée de combat, qui défend Ses
droits avec les armes de la grâce
.
Cette armée est un témoignage à ce que, un jour, tout genou se ploiera devant
le Seigneur Jésus, et dans le temps présent, cette armée de combat est constituée
des croyants ici-bas sur la terre.
C’est ce dont traitent les deux premiers chapitres du livre des Nombres. Le premier chapitre nous indique quels sont ceux qui devaient faire partie de cette armée de combat ; le second montre la liaison de cette armée avec la tente d’assignation. Dans le Nouveau Testament, la tente d’assignation est une figure de l’Assemblée de Dieu, dans laquelle Dieu le Saint Esprit habite au milieu des Siens. La nuée qui couvrait le tabernacle de jour, et était une colonne de feu la nuit, est une image de la présence de Dieu dans l’assemblée (Nomb. 9:15-23)
J’ai souvent entendu des croyants dire ceci : Nous avons
été sauvés pour sauver. Notre seul
devoir est d’annoncer l’Évangile, pour que des âmes perdues soient sauvées.
C’est une belle déclaration, mais qui est en contradiction avec la Parole de
Dieu. Nous sommes sauvés en premier lieu pour servir le Seigneur et pour
reconnaître Ses droits, pour ployer nos genoux devant Lui, et pour dire :
Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Sans doute, le Seigneur dira alors à
l’un ou l’autre d’aller rendre témoignage de Lui d’une manière particulière, et
d’annoncer l’Évangile. Le Seigneur a donné des frères évangélistes, et Il les
utilisera. Le devoir de ceux qui ont reçu ce don, est de consacrer tout leur
temps à l’annonce de l’Évangile, afin que des pécheurs soient sauvés. Bien
entendu, chaque croyant a aussi le devoir de rendre témoignage de l’Évangile,
là où le Seigneur lui en donne la possibilité, afin que les hommes de ce monde
apprennent quelque chose de la gloire du Seigneur Jésus comme Seigneur, et
aussi comme Rédempteur. Mais le principe demeure toujours : nous avons à
faire ce que le Seigneur nous dit.
L’annonce de l’Évangile et le salut des pécheurs sont-ils la seule chose à faire et la plus importante ? N’est-il pas vrai qu’honorer le Seigneur Jésus et Le glorifier est au-dessus de tout, y compris le salut des pécheurs ? Croyons-nous que le Père ne place pas la gloire de son Fils au-dessus de toute autre chose ? Certes, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Il envoie Ses messagers qui supplient les hommes en son Nom : « Soyez réconciliés avec Dieu » (2 Cor. 5:20-21). Il dit aux hommes : J’ai envoyé mon Fils ; Celui qui n’a pas connu le péché, je L’ai fait péché pour vous, afin que vous deveniez Ma justice en Lui. À la dernière page de la Parole de Dieu, nous lisons : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apoc. 22:17). Tous les hommes peuvent venir, car la voie est ouverte. Dieu appelle tous les hommes, car le Seigneur Jésus a accompli une œuvre suffisante pour que tous les hommes puissent être sauvés, à condition qu’ils viennent et qu’ils l’acceptent — qu’ils viennent à Dieu avec leurs péchés et leur culpabilité, et qu’ils les confessent devant Lui, et reçoivent le Seigneur Jésus par la foi.
Dieu a envoyé son Fils sur cette terre, afin de réconcilier le
monde avec Lui-même. En Genèse 6, Dieu devait déjà dire de l’homme que toute
l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps. Et
le Psaume 14 affirme que tous se sont détournés, « qu’ils se sont tous
ensemble corrompus ; qu’il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même
un seul » (Ps. 14:3). C’est pourquoi Dieu a envoyé Son Fils. Il L’a envoyé
afin de mettre en évidence sa grâce. Le Fils de Dieu, le Fils unique du Père,
est venu sur cette terre de manière que personne n’avait à avoir peur de Lui.
Peut-on avoir peur d’un petit enfant qui vient de naître ? C’est ainsi que
le Créateur, le Fils unique de Dieu est venu sur cette terre. Quelle preuve de
la bonté et de la grâce de Dieu ! Quel amour que celui de Dieu se penchant
vers l’homme ! Et quelle a été la réponse de l’homme ? « Crucifie,
crucifie-le ! ». Une croix et un tombeau, voilà tout ce que l’homme a
consenti à donner à son Créateur. Ils n’ont pas voulu de Lui. « Nous
l’avons estimé battu, frappé de Dieu et affligé » (Ésaïe 53:4), dira le
Résidu l’avenir. Ainsi, Dieu dans Sa grâce, a envoyé le Seigneur Jésus afin de
pouvoir sauver les hommes. Et c’est encore aujourd’hui la grâce de Dieu que le
Seigneur Jésus ne soit pas encore revenu pour exercer le jugement, de sorte que
des pécheurs peuvent encore être sauvés. Or Dieu veut qu’aussi dans ce
temps-là, Son Fils soit honoré. Aucun de ceux qui n’ont pas encore reçu le
Seigneur Jésus comme Seigneur
, ne
sera sauvé (Rom. 10:9-10). Si un homme vient à Dieu, et veut bien recevoir le
Seigneur Jésus comme son Sauveur, mais non pas comme Son Seigneur, Dieu le
refuserait.
Que signifie donc recevoir le Seigneur Jésus comme son Seigneur
? Cela veut dire que nous
ne suivons plus notre propre volonté, car Il nous a achetés avec Son propre
sang : « Car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans
votre corps » (1 Cor. 6:20). Voilà la volonté de Dieu à notre égard. Nous
sommes ici-bas sur la terre pour être un témoignage à l’honneur de Dieu et du
Seigneur Jésus, un témoignage à la gloire de Dieu et des droits de Dieu qu’Il a
sur chacun de nous comme Ses créatures ; et avant tout, un témoignage de
ce que le Seigneur Jésus est Seigneur
!
Qu’en est-il pour moi et pour toi, dans notre vie pratique ? Est-ce que
nous nous posons en toutes choses la question de savoir quelle est la volonté
du Seigneur ? Sommes-nous conscients de ce qu’Il est notre Seigneur, de ce
que nous n’avons à faire que ce qu’Il dit ? Au tribunal de Christ, tout
sera un jour manifesté. Alors, nous verrons notre vie, et tout ce que le
Seigneur aura opéré en nous pour glorifier Son Nom. Peut-être y aura-t-il des
choses auxquelles nous n’avons pas du tout pensé, mais qui auront cependant
manifesté la vie nouvelle reçue lors de la nouvelle naissance. En cela seul,
Dieu sera manifesté et glorifié.
Nous avons lu que l’armée pour le combat devait être dénombrée « …suivant le nombre des noms, tous les mâles, par tête : depuis l’âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux d’Israël qui sont propres au service militaire, vous les compterez selon leurs armées » (Nombres 1:2-3). Dans la Parole de Dieu, ce qui est féminin parle toujours de la position, tandis que ce qui est masculin présente le côté de l’énergie spirituelle avec laquelle cette position est réalisée. Dans l’armée du Seigneur, ici sur la terre, ceux qui peuvent servir sont seulement ceux qui spirituellement ont au moins vingt ans, c’est-à-dire les adultes, ou selon le langage des épîtres du Nouveau Testament, ceux qui sont à l’état d’« hommes faits ». Les enfants et les jeunes gens de moins de vingt ans appartenaient au peuple de Dieu, mais ils n’étaient pas dénombrés. Ils ne pouvaient pas non plus exercer le service de sacrificateur.
Il ne suffit donc pas d’être né de nouveau, il faut aussi avoir progressé spirituellement, et être apte au combat. Un adulte sait que sa position est « dans le Christ Jésus » (Rom. 8:1), qu’il est « béni de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ », qu’il est élu, saint et irréprochable devant Lui en amour, prédestiné à être adopté comme fils (Éph. 1:3-6). Il sait qu’il a été pour toujours, rendu parfait à perpétuité, par l’œuvre du Seigneur Jésus (Héb. 10:14). À cette maturité spirituelle, se rattache aussi la connaissance du fait que Dieu ne voit plus aucun péché chez celui qui, avec droiture, a confessé devant Dieu sa culpabilité, car Dieu nous voit dans notre nouvelle vie, qui est la vie du Seigneur Jésus. Il sait que le vieil homme a été crucifié avec Lui, et que le Seigneur Jésus a porté tous ses péchés en Son corps sur le bois. Il sait que Dieu nous voit uniquement dans ce que nous sommes devenus dans le Seigneur Jésus. Celui qui, un jour, a su qu’il était un enfant de Dieu, n’a plus aucune crainte d’être perdu. Sans doute, si nous regardons à nous-mêmes, nous voyons fréquemment l’activité de la chair, et Jacques nous dit que nous faillissons tous à plusieurs égards (Jacques 3:1). Il est vrai aussi, que Jude dit que Dieu a le pouvoir de nous garder sans que nous bronchions (Jude 24). Dieu peut faire cela si nous nous remettons entièrement à Lui. Mais ici en Nombres 1 et 2, en utilisant l’image des Israélites de plus de vingt ans, il s’agit avant tout de réaliser leur position dans l’énergie spirituelle, et de se voir eux-mêmes tels que Dieu les voit. Cela veut dire qu’ils sont adultes : c’est ceux-là que Dieu peut utiliser dans Son armée.
Dans les versets 5 à 15 du ch. 1, nous trouvons l’énumération des
chefs de chacune des tribus. Il est très riche d’instruction de voir de près la
signification de quelques-uns de ces noms. Je pense qu’on peut comparer ces
tribus aux assemblées locales prises individuellement. Les membres de ces
assemblées sur la terre forment le seul corps. Mais, chaque assemblée locale
est elle-même l’expression de ce seul corps, ici-bas sur la terre. La première
tribu mentionnée ici, est Ruben, le fils premier-né d’Israël. Ruben
signifie : « Voyez, un fils ». Cela nous rappelle ce que nous
devrions réaliser pratiquement : que nous sommes fils
de Dieu. Le fait d’être enfants
de Dieu, indique que nous avons la vie de Dieu, la vie éternelle, et que nous
possédons le Seigneur Jésus Lui-même comme notre vie. La position de fils
correspond au privilège de nous tenir, comme spirituellement adultes, en
relation avec le Père, et d’avoir part aux pensées de Son cœur. Un fils connaît
la richesse de son père, et sait aussi ce qu’est son héritage. En outre, le
fait d’être fils, parle de l’énergie spirituelle avec laquelle nous réalisons
notre position. En principe, le fait d’être fils de Dieu est vrai pour tous
ceux qui ont confessé leurs péchés et sont nés de nouveau, même s’ils n’en sont
pas conscients.
C’est tout cela que nous rappelle la signification du nom de Ruben : « Voici, un fils ». Le monde voit-il en moi et en toi, que nous sommes des enfants de Dieu, et même des fils de Dieu ? Réalisons-nous en pratique, que nous sommes frères du Seigneur Jésus, et que Lui est le premier-né entre plusieurs frères (Rom. 8:29) ? Trouvons-nous de l’intérêt à apprendre à connaître les pensées du cœur de Dieu ? « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » ; et il est dit un peu plus loin : « Dieu nous l’a révélé par son Esprit » (1 Cor. 2:9-10). C’est avec la vision d’une telle révélation de Dieu que nous avons à parcourir notre chemin dans ce monde ! Dieu nous a révélé tout ce qu’Il fera avec les hommes qui ont rejeté son témoignage, ce qu’Il fera avec cette terre dans l’avenir, mais avant tout quel est notre avenir glorieux : Nous habiterons pour l’éternité dans la maison du Père, dans le ciel qui n’est pas de cette création, là où le Père éternel et le Fils éternel ont habité dès l’éternité. Là, nous serons les propres enfants du Père et les frères du Seigneur Jésus.
Voilà donc le premier témoignage à l’égard de ce monde. Nous aussi, nous étions autrefois enfants du diable (voir Jean 8:44), mais Dieu a fait de nous Ses fils, qui connaissent leurs richesses et ont à rendre témoignage de ce que Dieu est leur Père. Nous n’avons pas assez de temps pour examiner tous les noms des tribus et des princes, mais je voudrais dire quelque chose au sujet du prince de Juda, Nakhshon, cité au verset 7 ; son nom signifie : « devin ». On a souvent attribué à ce nom un sens péjoratif, mais je pense qu’ici nous pouvons voir en Nakhshon quelqu’un qui prédit l’avenir. Or nous connaissons l’avenir par la Parole de Dieu, et nous pouvons dire aussi aux non croyants ce que sera leur avenir. Nous connaissons l’avenir de l’Europe de l’Ouest, l’avenir de la Russie, l’avenir de cette terre, nous connaissons l’avenir éternel.
Nakhshon était fils d’Amminadab, qui signifie quelque chose comme « le peuple de celui qui donne libéralement », ou aussi « le peuple du Père qui donne librement ». Juda était la première tribu à s’avancer pour le combat. Nous comportons-nous à l’égard du monde comme ceux qui connaissent l’avenir ? Dieu dit qu’Il est Celui qui déclare dès le commencement ce qui sera à la fin (Ésaïe 46:10). Ses fils aussi connaissent l’avenir. Réalisons-nous que nous sommes le peuple du généreux Donateur ? Le monde nous connaît-il comme tels ? Les gens que je côtoie, savent-ils à quel point je suis devenu riche ? Ont-ils vu dans ma vie, que je suis enfant du Père Tout-Puissant, la propriété du Créateur du ciel et de la terre, de Celui qui est le Fils de Dieu qui m’a aimé s’est livré Lui-même pour moi (Gal. 2:20) ? Voilà le témoignage que Dieu voudrait nous voir rendre sur cette terre.
Au verset 46, nous avons le nombre total des dénombrés : 603550 hommes. C’est le nombre au début du voyage dans le désert. Si nous le comparons au nombre à la fin du voyage dans le désert selon Nombres 26, nous voyons qu’ils n’étaient alors guère moins : 601730 (26:51). Mais pour quelques tribus, il y a eu de grandes variations. C’est ainsi que la tribu de Siméon a commencé avec 59300 hommes, et a terminé avec 22200. La tribu d’Issacar a augmenté de 54400 à 64300, et celle de Manassé de 32200 à 52700. Ces nombres ne parlent-ils pas sérieusement à nos consciences ? Si nous faisons l’application de chacune de ces tribus aux assemblées locales, qu’en est-il du témoignage local auquel nous nous rattachons ? A-t-il cru ou décru ? Dans l’ensemble, le nombre est resté à peu près le même : le Seigneur se conserve jusqu’à la fin un témoignage, par lequel Il se glorifie ? Si nous sommes défaillants localement quant au témoignage pour le maintien des droits du Seigneur et dans la réalisation pratique des vérités merveilleuses que nous avons reçues par le Saint Esprit, concernant la gloire et les droits du Seigneur, et concernant Son œuvre, alors le Seigneur suscitera d’autres témoins qui auront peut-être une connaissance moins profonde de Sa Parole, mais qui Le serviront avec plus de fidélité et de dévouement. Le Seigneur maintiendra sa gloire ! Mais quelle honte alors pour nous !
Au verset 2 du chapitre 2, nous avons lu : « Ils camperont autour de la tente d’assignation, à distance, vis-à-vis ». Nous voyons maintenant ici la relation entre l’armée et la tente d’assignation. Cette tente est le point central. Cette tente était le lieu où Dieu habitait au milieu de Son peuple, et où Il invitait Son peuple à Lui offrir des sacrifices. C’était aussi le lieu où Dieu parlait avec Moïse pour faire connaître Ses pensées au peuple. Quel endroit merveilleux ! Le connaissons-nous ? Pour nous aujourd’hui, c’est le lieu où nous nous rassemblons chaque Dimanche, le matin pour apporter nos sacrifices spirituels à Dieu, et l’après-midi pour apprendre à connaître les pensées de Dieu. Dans quelle mesure tenons-nous compte de ce que, pendant ces moments, le Seigneur Jésus est là, présent en personne au milieu de nous ? Si nous sommes conscients de la présence personnelle du Seigneur, nous ne penserons pas au frère qu’Il utilise pour indiquer un cantique, pour exprimer une prière, ou pour présenter la Parole. Nos cœurs sont alors remplis de Sa gloire.
Notre chant a exprimé que le Seigneur Jésus est avec nous avec son Esprit. Oui, Son Esprit est toujours au milieu du peuple de Dieu, car l’Assemblée est la maison de Dieu, dans laquelle Dieu le Saint Esprit habite (1 Cor. 3:16). De plus, nous savons par 1 Cor. 6:19, que le Saint Esprit habite personnellement dans chaque croyant, dans son corps. Le corps est le temple du Saint Esprit.
La tente d’assignation était le point central de toute l’armée de combat. Quand l’armée parcourait le désert, on portait le tabernacle, et celui-ci était protégé de tous côtés. En fait, le tabernacle n’avait pas besoin de cette protection, et pareillement Dieu ne dépend pas de nous ; mais, c’était un privilège pour le peuple de pouvoir porter le tabernacle. Au chapitre 10, quand le peuple fut sur le point de partir, nous voyons une faiblesse de Moïse lui-même. Il demanda à son beau-père qui n’appartenait pas au peuple de Dieu, de les accompagner pour reconnaître le chemin pour eux. Et là nous voyons l’arche de l’alliance sortir du milieu du camp, et aller devant le peuple le chemin de trois jours, pour « leur chercher un lieu de repos » (Nomb. 10:33). Dieu seul est en mesure de maintenir Son honneur et de le défendre. Le Seigneur Jésus a tout pouvoir dans le ciel et sur la terre (Matt. 28:18). Il est Celui qui, en tant qu’homme, y compris comme petit enfant, a Lui-même soutenu le monde entier par la Parole de Sa puissance (Héb. 1:3). Mais dans Sa grâce, Il veut que nous soyons un avec Lui, et Il veut nous accorder le privilège d’être, ensemble avec Lui, un témoignage dans ce monde, de sorte que nous puissions en cela avoir communion avec Ses pensées, et apprendre à toujours mieux le connaître. Il veut enfin nous récompenser pour les choses que nous pouvons par grâce faire pour Lui. Quelle merveilleuse grâce que celle-là !
Au chapitre 2 où nous voyons les fils d’Israël en relation avec la tente d’assignation (j’en ai déjà parlé), l’ordre des tribus n’est plus le même. Maintenant (Nomb. 2:3), c’est Juda qui est nommé en premier. Juda signifie : « Objet de louange », ou « Il sera loué ». Cela nous fait voir que notre premier devoir, le devoir le plus élevé, est de louer Dieu, de Lui apporter des sacrifices de louanges et d’actions de grâces. Dieu voudrait recevoir de notre part ces sacrifices, comme nous l’avons déjà vu : « Vous prendrez garde à me présenter, au temps fixé, mon offrande, mon pain, pour mes sacrifices par feu, qui me sont en odeur agréable » (Nombres 28:2). Dieu en cherche de tels qui l’adorent en esprit et en vérité (Jean 4). Dieu voudrait recueillir du fruit de cette terre, le fruit qui glorifie Son Nom, dans ce monde où Satan règne et qui n’est qu’un désert pour la foi, et où Dieu ne voit que des épines. C’est de ce monde-là qu’Il désirerait recueillir du fruit, des sacrifices qui proviennent de ce que nous avons trouvé dans le Seigneur Jésus. Car les sacrifices sont tous une figure de la personne et de l’œuvre du Seigneur Jésus qu’Il a accomplie pour Dieu ici-bas sur la terre. C’est le service le plus élevé que nous pouvons exercer ici, sur la terre, louer Dieu de ce qu’Il s’est révélé et glorifié dans la vie et l’œuvre du Seigneur Jésus.
Voilà les deux grands côtés de notre service et de notre témoignage dans ce monde : d’un coté le monde doit voir en nous que nous sommes des fils de Dieu, qui, non seulement connaissent les privilèges qui sont rattachés à cette relation de fils, mais qui réalisent aussi cette relation de façon pratique. D’un autre côté nous pouvons toujours de nouveau nous réunir au lieu où nous sommes assemblés autour du Seigneur Jésus, et où nous apportons la louange et la reconnaissance à Lui et au Père. Nous le faisons comme des gens qui connaissent aussi bien leur passé que leur avenir. Nakhshon est bien le chef de Juda, qui connaît aussi bien le passé que l’avenir. Oui, quelle grâce de connaître notre passé. Je connais le passé de chaque croyant qui se trouve ici, car c’est le même passé que le mien. Nous étions des pécheurs misérables, ennemis de Dieu, dépourvus de toute force (Rom. 5:6-8). De nous aussi il pouvait être dit que toute l’imagination des pensées de nos cœurs n’était que méchanceté en tout temps (Gen. 6:5). Ne pouvons-nous pas dire aussi, avec Méphibosheth : « Qu’est ton serviteur, que tu aies regardé un chien mort tel que moi » (2 Sam. 9:8) ? Plus nous avançons en âge, mieux nous le comprenons. Je sais très bien ce que je pensais lorsque j’étais encore jeune croyant — que c’était quand même un peu exagéré d’utiliser de telles expressions, même si j’étais pleinement convaincu de n’être sauvé que par la grâce. Je n’avais pas encore appris pratiquement de ce que je suis en moi-même, de façon à pouvoir dire : je ne suis rien d’autre qu’un chien mort.
Le prince de Juda est Nakhshon. Ce nom signifie « devin ». Son sens non péjoratif est que Nakhshon connaît non seulement le passé, mais aussi l’avenir. Nous savons que ceux qui délogent sont portés par les anges dans le paradis de Dieu, comme le Seigneur Jésus le dit en Luc 16:22 et 23:43. Le Seigneur Jésus vient bientôt nous chercher pour nous amener à Lui, nous tous qui sommes encore vivants. À ce moment-là, nous serons changés. Nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, « qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire » (Phil. 3:20-21). Dans notre être intérieur, nous sommes déjà conformes à Lui-même, car Il est effectivement notre vie. Par la foi, nous avons la vie éternelle, et le Seigneur Jésus Lui-même est le Dieu véritable et la vie éternelle (1 Jean 5:20). Nous lui serons semblables, « car nous le verrons comme Il est » (1 Jean 3:2). Voilà notre avenir ! Quand le Seigneur Jésus viendra nous prendre, Il nous amènera dans la maison du Père, comme Il le dit en Jean 14. Et, d’après 2 Corinthiens 5:10, nous savons que, peu de temps avant que nous revenions sur cette terre, nous serons manifestés devant le tribunal de Christ. Là, nous verrons toute notre vie, et tous les péchés que nous avons commis depuis notre naissance ; nous confesserons combien nous étions entièrement méchants, et nous verrons que le Seigneur Jésus a porté tous les péchés, qui ne seront pas comptés par centaines de millions, mais plutôt par milliards. Il les a tous portés, et Il m’a reçu, sachant que je commettrais ces péchés, sachant ce que serait ma vie, y compris après avoir cru. Il m’a aimé et Il est mort pour moi. Et enfin, Il me récompensera pour ce que, dans sa grâce, Il aura accompli en moi, mais seulement pour ce en quoi Il aura pu m’utiliser comme témoin, et qui constituait du fruit pour Dieu.
Ensuite, comme Apocalypse 5 le montre, nous chanterons le cantique nouveau, et nous L’adorerons comme l’Agneau. Nous jetterons nos couronnes à ses pieds, et nous règnerons avec Lui sur tout l’univers durant le règne millénaire. Nous aurons la gloire de la nouvelle Jérusalem, qui est une figure de l’Assemblée, selon ce que décrit Apocalypse 21:9 à 22, 5. Et la part la plus élevée, sera qu’éternellement nous aurons la relation d’enfants du Père dans la maison du Père. La maison du Père est le ciel non créé, qui n’est pas de cette création. Là, nous serons éternellement dans l’atmosphère de l’amour du Père pour son Fils, et aussi pour nous comme Ses fils. Là, nous jouirons de tout ce qui, dès l’éternité, était la part des trois personnes divines de la Déité. Voilà notre avenir !
Pouvons-nous faire autrement que de reconnaître avec joie, que nous sommes « le peuple de Celui qui donne avec joie » (Amminadab) ? Peut-on s’occuper de tout ce que la grâce de Dieu nous a donné, sans en être émerveillé ? Nous sommes bénis « de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (Éph. 1:3). Y a-t-il des bénédictions que nous n’ayons pas reçues ? Dieu pouvait-il nous donner davantage ? Toutes les bénédictions spirituelles sont à nous ! Nous jouirons de la part qui est celle du Père et de celle du Fils. Quelle était la joie du Père, dans l’éternité ? N’était-ce pas le Fils qui était dans Son sein, sur Son cœur, en qui Il avait tout Son plaisir (Prov. 8) ? Quelle était la part du Fils dans l’éternité ? La portion la plus élevée, n’était-elle pas d’être l’objet de tout l’amour du Père ? Tout cela est devenu notre part à nous. « Personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père, ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler » (Matt. 11:27). Nous pouvons dire « Abba, Père », comme le Fils l’a fait sur la terre. Le Seigneur Jésus a dit aux Siens tout ce que le Père Lui disait, de sorte qu’ils savaient comment le Père parlait avec son Fils unique.
En Jean 17, nous voyons comment le Fils parle au Père ; il ne parle pas comme sacrificateur s’adressant à Dieu. C’est à tort que ce chapitre a souvent été appelé la prière sacerdotale. Non, c’est le Fils qui parle au Père, — certes de manière que nous puissions l’entendre, et que nous puissions quelque peu pénétrer dans la manière dont le cœur du Père et le cœur du Fils s’occupent de nous et de nos bénédictions. Pouvons-nous méditer sur ces choses, sans que les actions de grâce et l’adoration montent de nos cœurs ? Quand nous remplissons réellement nos cœurs de ces choses, peut-il y avoir un résultat autre que celui-ci, — que les gens de notre entourage voient que nous avons quelque chose qu’ils ne connaissent pas, à savoir que nous sommes les enfants de Celui qui donne libéralement. Il donne tout : « Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, comment étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis » (2 Cor. 8:9). Combien Il était riche, et combien Il est devenu pauvre ! Combien nous avons été enrichis par Lui, bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes, dans le Christ Jésus. De tout cela, nous jouirons parfaitement.
Mais Dieu aimerait que déjà, maintenant, nous rendions témoignage de ces choses, et voilà pourquoi Il nous a aussi donné une « tente d’assignation » comme point central pour notre service. Nous avons à porter la tente avec nous à travers le désert. L’objet le plus glorieux du tabernacle était, sans nul doute, l’arche de l’alliance. En Deutéronome 10:8, il est fait expressément mention de ce que les lévites devaient porter l’arche à travers le désert. D’après Nombres 7, nous savons que les lévites reçurent quelques chariots pour transporter les objets du tabernacle. Mais l’arche de l’alliance ne devait pas être transportée par véhicule : les lévites devaient la porter à travers le désert avec leurs mains et leurs épaules. Cela permettait qu’elle ne soit ni souillée, ni rendue impure au contact du sable du désert, et qu’elle ne devienne pas ainsi la possession de la puissance de Satan et du monde. Elle devait être conduite à travers le désert dans toute sa gloire, et à la fin du voyage dans le désert, elle devait remise à Dieu exempte de toute souillure, dans une pureté parfaite.
Je ne crois pas qu’il y ait dans l’Ancien Testament une image du Seigneur Jésus plus riche en aspects divers que l’arche de l’alliance. Elle était faite de bois de sittim (ou : acacia), une figure du Seigneur Jésus comme « le fruit de la terre » (Ésaïe 4:2), comme un homme véritable. Elle était recouverte d’or pur. L’or est une image de la justice et de la gloire de Dieu ; l’or pur dans le tabernacle représente toujours le Seigneur Jésus Lui-même. L’or de l’arche de l’alliance parle de Lui comme le Fils éternel de Dieu. Sur elle se trouvait le propitiatoire, entièrement d’or pur, et sur lequel le sang devait être aspergé. L’arche de l’alliance est aussi appelée le trône de Dieu, car c’est là que Dieu siégeait entre les chérubins (1 Sam. 4:4 ; 2 Rois 19:15 ; 1 Chr. 13:6). Dieu a donné tout le jugement au Seigneur Jésus, parce qu’Il est Fils de l’homme (Jean 5:27). Il est assis sur le trône de jugement de Dieu, sur le trône gouvernemental, qui prendra dans l’avenir le caractère du grand trône blanc devant lequel tous seront jugés. Dieu jugera le monde par l’homme qu’Il a destiné à cela (Actes 17:31). Dieu a rendu témoignage de cela en Le ressuscitant d’entre les morts.
Nous voyons ainsi dans l’arche de l’alliance, la gloire du Seigneur Jésus comme vrai homme et vrai Dieu, comme créateur du ciel et de la terre, qui sera seul à exercer le jugement, et qui est aussi seul médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tim. 2:5). Mais grâce au sang aspergé sur le propitiatoire, ce trône de jugement est maintenant devenu pour nous un trône de grâce. Il en résulte que les pécheurs ont maintenant accès auprès de Dieu. C’est pourquoi nous lisons en Romains 3 : « Car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu — étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, lequel Dieu a présenté pour propitiatoire par la foi en son sang » (Rom. 3:23-25). Cette vérité, Dieu nous l’a confiée. Il nous a, pour ainsi dire, mis entre les mains l’honneur de Son Fils, afin que nous puissions le porter intact à travers ce désert, et le remettre à Dieu intact à la fin. L’arche de l’alliance n’a pas besoin de notre protection, comme nous l’avons vu en Nombres 10. Mais c’est une grâce que le Père et le Fils Lui-même aient mis entre nos mains l’honneur du Fils comme témoignage vis-à-vis de ce monde. Si nous avons les yeux et les oreilles ouverts, nous savons bien combien il est indispensable de préserver ce témoignage, alors que l’honneur du Fils est maintenant ouvertement attaqué de tous côtés. Des gens qui se disent théologiens, c’est-à-dire qui disent vouloir posséder la connaissance de Dieu, osent dire qu’Il serait un enfant naturel de Marie et d’un soldat romain. D’un côté, ils nient qu’Il est Dieu, et d’un autre côté, ils nient qu’Il est homme. Ils veulent Lui ravir toute Sa gloire. Quel honneur pour nous dans un tel monde, — où Satan par séduction, entraîne même ceux qui se nomment chrétiens, ou qui veulent l’être, à Le déshonorer — que de rendre témoignage à Celui qui est mort sur la croix de la mort d’un esclave, à Celui qui a subi l’opprobre et les crachats, Celui qui a été en apparence sans force, — de Lui rendre le témoignage que Lui est Dieu, le Fils, le Créateur du ciel et de la terre, vrai homme et vrai Dieu. Il a été véritablement homme parce qu’Il voulait nous sauver et parce qu’Il voulait réconcilier l’univers tout entier, toutes choses avec Dieu (Col. 1:19-21). Quel honneur, que Dieu ait voulu nous confier ce magnifique témoignage !
À l’âge de seize ans, Dieu me donna l’assurance que mes péchés étaient pardonnés, mais je n’avais pas encore la paix. Je me trouvais à l’époque dans l’état de Romains 7. C’est plus tard, à l’âge de dix-neuf ans, que j’ai reçu la paix avec Dieu, et que j’ai appris à connaître ce que c’est que d’être en Christ, et que pour de tels, il n’y a aucune condamnation (Rom. 8:1). Pour la première fois dans ma vie, j’étais heureux et je savais que, si je devais mourir, je n’irais pas en enfer. Ensuite le Seigneur me montra la nécessité d’être occupé de la Parole de Dieu au moins une heure chaque jour. À Winschoten où j’habitais, il n’y avait à l’époque aucune assemblée. À vingt et un ans, deux frères arrivèrent ; ils étaient baptistes, et me demandèrent si nous ne pourrions pas avoir une étude de la Bible. Comme les deux frères en question étaient encore moins avancés que moi dans la Parole de Dieu, je dus être celui qui enseignait. Oui, le Seigneur me contraignit, mais non pas contre mon gré, à beaucoup étudier la Bible, en sorte que j’abandonnai mes autres études pour me consacrer uniquement à la Parole de Dieu. Je me rappelle encore bien des soirées merveilleuses où je devais souvent interrompre ma lecture, pour, avant toutes choses, rendre grâces à Dieu, oui, pour L’adorer pour les vérités tellement nouvelles et rafraîchissantes pour moi. J’apprenais à connaître les richesses infinies que nous possédons comme croyants, et à contempler la gloire infinie du Seigneur Jésus.
C’est pourquoi, je désire exhorter les jeunes frères et sœurs parmi nous : Lisez avec zèle et prière la Parole de Dieu. Apprenez à connaître vos richesses, apprenez à connaître la gloire du Seigneur Jésus, la gloire de Ses pensées et des pensées du Père. Alors vous verrez pourquoi le Seigneur vous a laissés sur la terre : c’est pour être un témoignage de ce que vous êtes devenus par sa grâce. Sa gloire ne sera-t-elle pas magnifiée en ce que le monde verra que vous êtes devenus des enfants de Dieu, oui, des fils de Dieu ? Ne sera-t-Il pas glorifié quand ils verront combien vous louez et glorifiez le Seigneur (ce qui est justement le sens du nom Juda) ? Ne sera-t-Il pas glorifié quand ils verront combien vos cœurs sont heureux, parce que vous connaissez le Seigneur Jésus, que vous vous réjouissez en Lui, et que vous êtes heureux de connaître un lieu où vous pouvez toujours aller dans Sa présence, un lieu où Il est présent personnellement au milieu, où vous pouvez lever les yeux vers Lui et Le contempler des yeux de la foi ? Alors vous recevrez tout ce qui est nécessaire pour votre chemin à travers ce désert.
Nous te rendons grâces, Sauveur fidèle,
De ce que tu ne nous a pas laissés
Comme des orphelins abandonnés ici-bas,
Sur des chemins inconnus.
Au sein d’un peuple étranger dans un pays étranger,
Où aucun chemin n’est frayé,
Là, nous voyons tes pas.
Là, nous ne sommes jamais abandonnés,
Partout tu es près de nous,
Tu vis au milieu de nous.
C’est pourquoi nous te rendons grâces, ô Sauveur,
Pour ton amour et ta fidélité.
Oh ! que tous les cœurs dès ici-bas,
Se vouent continuellement à ta louange.
C’est notre bienheureux repos
Une douce consolation dans toutes les peines,
Tant que nous cheminerons ici-bas.
Et lorsque là-haut nous verrons ta face
Et que nous comprendrons pleinement ton amour,
La louange éternelle retentira.