Hamilton Smith
http://www.stempublishing.com/authors/smith/HS_Colossians.html
Table des matières abrégée :
1 - Introduction générale sur l’épitre
2 - La partie introductive de l’épitre — Colossiens 1:1-14
2.1 - La salutation — Col. 1:1, 2
2.2 - L’action de grâce — Col. 1:3-8
3 - Christ, l’œuvre de Christ, et le Mystère — Colossiens 1:15-29
3.1 - Les gloires de la Personne de Christ — Col. 1:15-19
3.2 - Les gloires de l’œuvre de Christ — Col. 1:20-23
3.3 - La gloire du mystère — Col. 1:24-29
4 - Les pièges qui environnent l’Assemblée — Colossiens 2:1-19
4.1 - Les exercices d’âme de l’apôtre — Col. 2:1-3
4.2 - Les discours spécieux — Col. 2:4-7
4.3 - Le Rationalisme — Col. 2:8-15
4.4 - Le Ritualisme — Col. 2:16, 17
4.5 - La superstition — Col. 2:18, 19
5 - La mort et la résurrection du croyant avec Christ — Colossiens 2:20 à 3:11
5.1 - L’effet pratique de notre mort avec Christ — Col. 2:20-23
5.2 - L’effet pratique d’être ressuscité avec Christ — Col. 3:1-11
6 - Christ dans le croyant — Colossiens 3:12 à 4:6
6.1 - Christ exprimé dans le cercle chrétien — Col. 3:12-17
6.2 - Christ exprimé dans le cercle familial — Col. 3:18-21
6.3 - Christ exprimé dans le cercle social — Col. 3:22 à 4:4
6.4 - Christ exprimé envers ceux de dehors — Col. 4:5, 6
7 - Les salutations finales — Colossiens 4:7-18
Table des matières détaillée :
1 - Introduction générale sur l’épitre
2 - La partie introductive de l’épitre — Colossiens 1:1-14
2.1 - La salutation — Col. 1:1, 2
2.2 - L’action de grâce — Col. 1:3-8
2.3.2 - 1:10 — Marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards
3 - Christ, l’œuvre de Christ, et le Mystère — Colossiens 1:15-29
3.1 - Les gloires de la Personne de Christ — Col. 1:15-19
3.1.1 - 1:15-17 — Image de Dieu. Premier-né. Créateur
3.1.2 - 1:18, 19 — Tête du corps
3.2 - Les gloires de l’œuvre de Christ — Col. 1:20-23
3.3 - La gloire du mystère — Col. 1:24-29
3.3.4 - 1:27 — Christ en vous l’espérance de la gloire
4 - Les pièges qui environnent l’Assemblée — Colossiens 2:1-19
4.1 - Les exercices d’âme de l’apôtre — Col. 2:1-3
4.1.2 - Lien entre 2:1-3 et le reste du chapitre
4.2 - Les discours spécieux — Col. 2:4-7
4.2.4 - 2:7 — enracinés et édifiés en Lui
4.3 - Le Rationalisme — Col. 2:8-15
4.3.2 - 2:9 — En Lui habite toute la plénitude de la déité corporellement
4.3.3 - 2:10 — Accomplis en Lui
4.3.4 - 2:11 — Circoncision et mort avec Christ
4.3.5 - 2:12 — Baptême, ensevelissement et résurrection avec Christ
4.3.6 - 2:13-15 — Vivification. Triomphe à la croix sur ce qui s’oppose
4.4 - Le Ritualisme — Col. 2:16, 17
4.5 - La superstition — Col. 2:18, 19
5 - La mort et la résurrection du croyant avec Christ — Colossiens 2:20 à 3:11
5.1 - L’effet pratique de notre mort avec Christ — Col. 2:20-23
5.2 - L’effet pratique d’être ressuscité avec Christ — Col. 3:1-11
5.2.1 - 3:1-2 — Les choses qui sont en haut
5.2.2 - 3:3-4 — La vie du croyant cachée en Christ
5.2.4 - 3:8-10 — Le nouvel homme
5.2.5 - 3:11 — Christ tout et en tous
6 - Christ dans le croyant — Colossiens 3:12 à 4:6
6.1 - Christ exprimé dans le cercle chrétien — Col. 3:12-17
6.1.2 - 3:14 — L’amour lien de la perfection
6.1.3 - 3:15 — La paix du Christ
6.2 - Christ exprimé dans le cercle familial — Col. 3:18-21
6.3 - Christ exprimé dans le cercle social — Col. 3:22 à 4:4
6.4 - Christ exprimé envers ceux de dehors — Col. 4:5, 6
7 - Les salutations finales — Colossiens 4:7-18
Dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens, l’Esprit de Dieu déploie devant nous par le moyen de l’apôtre Paul les plus hautes vérités du christianisme. Les deux épîtres donnent la prééminence aux grandes vérités de l’Église corps de Christ, et de Christ Tête du corps. Il y a cependant la différence importante que voici : tandis que l’épître aux Éphésiens met en avant les privilèges du corps, l’épître aux Colossiens met l’accent sur les gloires de la Tête ; tandis que dans l’épître aux Éphésiens, l’Église est vue comme représentée en Christ dans le ciel, dans l’épître aux Colossiens Christ est vu comme représenté dans l’église sur la terre.
Il semblerait que l’épître a été écrite avec un double objectif :
En Colossiens 1, après l’introduction (1:1-14), il est présenté :
Ensuite en Colossiens 2:1-19 nous sommes mis en garde contre les différents expédients par lesquels le diable cherche à contrecarrer le propos actuel de Dieu qui est de manifester le caractère de Christ, comme Tête dans le ciel, dans les membres de Son corps sur la terre.
Avec Colossiens 2:20 à 3:11, l’apôtre présente la pratique qui doit découler de ce que les croyants sont morts et ressuscités avec Christ.
Puis dans Colossiens 3:12 à 4:6, nous sommes exhortés à exprimer la vie de Christ moralement
Enfin les salutations d’usage terminent l’épître (4:7-18).
Les versets d’introduction de l’épître commencent par la salutation de l’apôtre (1:1-2). Suivent ses actions de grâces pour les fruits de la grâce vus dans les saints de Colosses (1:3-8), et finalement la prière en leur faveur (1:9-14).
1 Paul, apôtre du christ Jésus par la volonté de Dieu, et Timothée, le frère, aux saints et fidèles frères en Christ qui sont à Colosses : 2 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père [et du seigneur Jésus Christ] !
L’épître commence par une belle salutation dans laquelle Paul parle de lui-même comme apôtre envoyé avec toute l’autorité de Jésus Christ. Tout ce qui est dit dans l’épître peut donc être lu comme un message de Jésus Christ et en accord avec la volonté de Dieu. Comme très souvent dans les épîtres de Paul, Timothée est associé à l’apôtre.
Les croyants de Colosses sont vus comme étant « en Christ », et l’apôtre s’adresse à eux
Comme tels, l’apôtre désire pour eux que leur soient accordées la grâce et la paix dont les saints ont constamment besoin, et qui sont toujours disponibles de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.
3 Nous rendons grâces au Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, priant toujours pour vous, 4 ayant ouï parler de votre foi dans le christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les saints,
Après la salutation, nous avons l’action de grâces qui s’élevait constamment du cœur de l’apôtre quand il priait pour ces croyants. L’apôtre parle d’abord de leurs qualités chrétiennes qui faisaient naître ses actions de grâces. Ils étaient marqués par la foi dans le christ Jésus et par l’amour pour tous les saints. Ils avaient non seulement été tirés vers le Seigneur Jésus par la foi en tant que pécheurs nécessiteux, mais ils marchaient aussi par la foi comme des saints dépendants. La réalité de leur foi en Christ était démontrée par leur amour pour les saints. Leur amour n’était pas un amour de type humain qui les aurait simplement attachés à certains individus ; c’était un amour divin qui s’épanchait vers « tous les saints » en tant que tels.
5 à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux et dont vous avez déjà ouï parler dans la parole de la vérité de l’évangile,
Après avoir présenté la raison qui lui permet de rendre grâces, l’apôtre déclare ce pour quoi il rend grâce. Il rend grâce à Dieu pour la perspective glorieuse qui est devant les croyants — l’espérance réservée pour eux dans les cieux. Il ne pense pas à ce dont ils étaient délivrés ni à la scène qu’ils traversaient. Il ne propose aucune espérance brillante dans ce monde, mais il voit dans les saints de Colosses une compagnie de gens rattachés au ciel. L’épître indique qu’en ce moment même, ils étaient en danger d’avoir leurs pensées détournées des choses d’en-haut par « les choses qui sont sur la terre » (Col. 3:2). Néanmoins, le danger de se détourner n’altérait en aucune manière le fait que Dieu ait réservé une perspective bénie pour les Siens dans le ciel, et c’est là le sujet d’action de grâces de l’apôtre. (*)
(*) Note Bibliquest : L’auteur rattache bien le v.5
(« à cause de l’espérance ») au v.3, mais il fait ce rattachement à
« nous rendons grâces » de ce v.3. Nous pensons plutôt qu’il faut
faire le rattachement à « priant toujours pour vous ». Autrement dit
l’apôtre priait à cause de l’espérance
, parce que les Colossiens étaient
en danger de la perdre de vue, — ce que l’auteur indique justement dans le
paragraphe suivant, et plus loin dans cette brochure.
Garder constamment cette espérance bénie devant nos âmes est certainement de la plus haute importance. Nous nous réjouissons à juste titre de savoir que nous avons été délivrés du jugement. Mais s’il n’y a que cela, nous risquons de retourner aux choses de la terre dès que la première joie du soulagement diminue. C’est ainsi que les fils d’Israël ont chanté de joie quand ils ont été délivrés du Pharaon, et pourtant ils sont bien trop tôt retournés de cœur en Égypte. Caleb et Josué, qui ne sont pas ainsi retournés, avaient devant eux le pays de Canaan. De même pour nous les chrétiens, ce n’est que dans la mesure où nos cœurs entrent dans la bénédiction de l’espérance réservée pour nous par Dieu dans le ciel, que nous échappons aux pièges tendus par le diable sous nos pieds sur la terre. Ce n’est que si nous marchons à la lumière du ciel que nous serons élevés au-dessus du présent siècle mauvais, et que nous serons soutenus dans notre traversée du désert.
Ainsi ces premiers versets dressent le beau tableau d’une compagnie de saints objets de la faveur présente du Père et de Ses provisions de grâce sans faille (1:2) ; de saints marqués par la « foi » et « l’amour » qui accompagnent le salut (1:4) ; et qui ont une « espérance » glorieuse réservée pour eux dans le ciel (1:5).
6 qui est parvenu jusqu’à vous, comme aussi [il l’est] dans tout le monde, et qui porte du fruit et croît, comme aussi parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu en vérité, 7 comme vous l’avez entendue d’Épaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est un fidèle serviteur du Christ pour vous, 8 qui nous a aussi fait connaître votre amour dans l’Esprit.
L’apôtre rappelle ensuite à ces saints les moyens par lesquels ils avaient entendu parler de cette espérance bénie. Cela l’amène à parler de l’évangile car, comme quelqu’un a dit : « la bonne nouvelle de la grâce contient en elle la bonne nouvelle de la gloire ». Nous apprenons ainsi dans l’épître de Paul à Tite que l’apparition de la grâce de Dieu conduit à l’apparition de la gloire (Tite 2:11-13). L’apôtre parle de l’évangile comme de « la parole de vérité » (Col. 1:5) en contraste avec les « discours spécieux » par lesquels ils étaient en danger d’être séduits (Col. 2:4). Il y avait en ce temps-là, comme aujourd’hui, des gens qui cherchaient à ramener les saints au terrain juif ; c’est pourquoi l’apôtre leur rappelle l’universalité de l’évangile. La grâce de Dieu ne peut pas être confinée aux Juifs : elle est pour « tout le monde ».
En outre, dans ce temps-là, l’évangile « portait du fruit et croissait ». Plus loin nous apprendrons que les saints doivent porter du fruit et croître (Col. 1:10). Ici c’est l’évangile qui porte du fruit et croit. Les saints eux-mêmes sont le fruit de l’évangile ; le caractère de Christ dans les saints est le fruit qui doit être porté par les croyants.
L’évangile de la grâce de Dieu avait atteint les Colossiens par Épaphras, le bien-aimé compagnon de service de Paul et Timothée, et « un fidèle serviteur du Christ » pour les saints de Colosses. Il avait rapporté à l’apôtre qu’une authentique œuvre de Dieu avait été opérée au milieu d’eux, manifestée par leur « amour dans l’Esprit ».
Il est significatif que ce soit la seule référence à l’Esprit dans l’épître. Comme ces saints étaient en danger d’être détournés de Christ comme leur seul Objet, le propos spécial de l’Esprit dans l’épître est d’exalter Christ devant eux. C’est probablement la raison pour laquelle l’apôtre est conduit à tenir Christ devant ces saints et à peu parler de l’Esprit, — qui est ici Celui qui prend ce qui est à Christ et nous le communique (Jean 16:14).
L’apôtre a remercié Dieu pour l’espérance réservée aux croyants dans les cieux. La certitude de la fin du voyage n’est pas un sujet de prière, mais plutôt de louange. Nous sommes toutefois encore dans le monde, bien que n’en étant pas, et il y a un chemin à parcourir en route pour le ciel. Ce chemin, en raison de ses difficultés et de ses dangers, suscite la prière de l’apôtre.
9 C’est pourquoi nous aussi, depuis le jour où nous en avons ouï parler, nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle,
Il priait sans cesse pour que ces croyants soient remplis de « la connaissance » de la volonté de Dieu, « en toute sagesse et intelligence spirituelle ».
Dans de nombreux passages la volonté de Dieu fait référence aux conseils éternels de Dieu, comme quand nous lisons par exemple : « celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté » (Éph. 1:11). Dans d’autres passages cette volonté fait référence à la volonté de Dieu pour les Siens dans leur chemin quotidien (1 Thes. 4: 3; 1 Pierre 2:15, etc.). C’est le cas dans ce passage de Col. 1:9 où la volonté de Dieu se réfère à l’évidence à notre marche pratique. Le discernement de la volonté de Dieu pour notre chemin, tout en requérant une connaissance des pensées de Dieu révélées dans la Parole, dépend de l’état spirituel de l’âme, ce qui est sous-entendu dans les mots « en toute sagesse et intelligence spirituelle ». L’apôtre ne laisse pas entendre que la connaissance de Sa volonté peut être acquise par une connaissance intellectuelle des commandements formels de Dieu comme sous la loi. Encore moins peut-on l’acquérir par les conseils d’autrui, même si les conseils fraternels ne sont pas à mépriser. « La sagesse et l’intelligence spirituelle » signifient plutôt, comme quelqu’un l’a dit, « la perception de ce qui est bon et sage aux yeux de Dieu, sans être Son commandement exprès ». « La sagesse » est la connaissance intime de la vérité en contraste avec le manque de sagesse ou d’intelligence (voir Rom. 1:14). « L’intelligence (ou compréhension) spirituelle » est plutôt le discernement ou la clairvoyance spirituels, qui fait une application juste de la vérité aux circonstances particulières.
Dans le chemin de la volonté de Dieu, la sagesse et l’intelligence simplement humaines ne servent à rien. « C’est un sentier que l’oiseau de proie ne connaît pas, et que l’œil du vautour n’a pas aperçu ; la bête fauve ne l’a pas foulé, le lion ne l’a pas traversé » (Job 28:7, 8). Dans la nature, il n’y a pas d’œil aussi perçant que celui du vautour, ni d’animal aussi audacieux que le lion. Mais la hardiesse et la longue-vue naturelles ne sont pas de taille à soutenir le chemin de la foi. Seul l’œil simple qui a Christ pour seul objet donne de l’intelligence spirituelle.
Les saints de Colosses connaissaient la grâce de Dieu qui leur avait procuré un avenir béni dans le ciel ; mais, comme ils étaient en danger d’être détournés par les « discours spécieux » des hommes, par la philosophie et les « vaines déceptions », il semble qu’il leur manquait la pleine connaissance de la volonté de Dieu.
10 pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu :
Nous apprenons maintenant que cette sagesse divine a en vue un triple but :
Il est à noter que dans ce passage la plénitude de sagesse et d’intelligence spirituelle n’ont pas pour but de pouvoir faire de grandes choses pour le Seigneur ou de pouvoir enseigner et prêcher la vérité à Son sujet, mais qu’au-delà de toutes autres considérations, nous marchions d’une manière digne du Seigneur. Notre état spirituel et notre marche pratique dans la vie de tous les jours sont de loin bien plus importants que tout notre service et nos activités. C’était donc pour cela que l’apôtre priait.
En outre, l’apôtre ne priait pas pour que nous marchions simplement en évitant le mal, ce qu’un homme naturel pourrait faire, mais pour que notre marche soit digne du Seigneur. Le Seigneur est la norme de notre marche. Nous ne devons pas simplement avoir en vue une marche digne de notre réputation ou de notre position ou de notre famille ou de notre nation ou même des saints, mais une marche digne du Seigneur.
Et la marche ne doit pas seulement être digne du Seigneur, mais il faut « Lui plaire à tous égards ». Il ne suffit pas d’avoir une marche qui plaise et soit agréable à nous ou à nos frères, mais il faut qu’elle plaise au Seigneur. Il est écrit du Seigneur : « le Christ n’a point cherché à plaire à Lui-même » ; par contre il pouvait dire : « Je fais toujours les choses qui lui [Le Père] plaisent » (Rom. 15:3; Jean 8:29).
Il y a souvent bien des choses que nous disons et faisons, qui ne seraient jamais dites ou faites si nous nous arrêtions pour nous demander : « Est-ce digne du Seigneur ? » et « est-ce que cela plait au Seigneur ? ». Il est bien de commencer chaque journée par la prière que nous « marchions d’une manière digne du Seigneur pour Lui plaire à tous égards ».
L’apôtre désire ensuite que nous « portions du fruit en toute bonne œuvre ». Le fruit dans le croyant est toujours l’expression du caractère de Christ. L’homme du monde peut faire beaucoup de bonnes œuvres ; mais il ne peut pas porter du fruit pour Dieu dans ses bonnes œuvres. Seul le croyant peut exprimer quelque chose de Christ dans ses bonnes œuvres, de sorte qu’il y ait du fruit pour Dieu dans celles dont l’homme profite.
Enfin, l’apôtre désire que nous « croissions par la connaissance de Dieu ». Le chemin qui est digne du Seigneur, et dans lequel il y a du fruit pour Dieu, sera sûrement un chemin qui conduit à la croissance spirituelle au moyen d’une connaissance accrue de Dieu. Ce sera sûrement une connaissance de Dieu acquise par l’expérience, plutôt que par la doctrine, même que cette connaissance soit certainement en accord avec la vérité.
Il devient évident à partir de ce passage ou d’autres de l’Écriture, que les croyants ne sont pas laissés dans ce monde pour trouver leur chemin vers le ciel du mieux qu’ils peuvent, ou pour marcher selon leur idée de ce qui plait à Dieu. La voie tracée par Dieu pour les Siens est celle où Sa volonté passe en premier, et non la leur. De toute évidence, ce v. 10 montre que Sa volonté est que les Siens marchent d’une manière digne du Seigneur, portant du fruit — c’est-à-dire manifestant les caractères de Christ — et croissant par la connaissance de Dieu. Une marche ne peut être digne du Seigneur que si nous « suivons Ses traces ». Nous lisons de Lui : « qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pierre 2:23). En présence de torts et de paroles dures, méchantes et malveillantes prononcées contre nous, notre préoccupation ne devrait pas être de nous défendre et de maintenir nos droits, mais de manifester Christ ; et à l’égard des torts, de nous remettre à celui qui juge justement. Si les intérêts de Christ sont notre préoccupation principale, nous pouvons compter sur Dieu pour qu’Il s’intéresse à nos préoccupations. En manifestant ainsi Christ, nous porterons du fruit, et nous croîtrons dans (ou par) la vraie connaissance de Dieu. Quelqu’un a dit : « Nous ornons la doctrine de notre Dieu Sauveur en manifestant dans ce monde de péché, et dans les circonstances difficiles de la vie quotidienne, non pas ce qu’est la chair, mais ce qu’est Christ : nos cœurs se nourrissent de Son amour tandis que nous nous appuyons sur Son bras et que nous sommes guidés par Son œil… nous fera-t-Il défaut à l’heure du besoin ? Il nous met dans le besoin juste pour que nous éprouvions combien Ses ressources sont abondantes pour faire de nous des vainqueurs de la puissance de l’ennemi » (JND).
11 étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance*, avec joie,
Nous avons déjà vu qu’il y a besoin de sagesse
divine et
d’intelligence
spirituelle pour prendre un chemin digne du Seigneur, où
l’on porte du fruit et où l’on croît dans la connaissance de Dieu. Nous apprenons
en outre maintenant la vérité que ce chemin nécessite de la puissance
divine. Un tel chemin dépasse tout à fait la force naturelle. C’est pourquoi l’apôtre
prie pour que nous soyons « fortifiés en toute force, selon la puissance
de sa gloire ». Plus une Personne est exaltée dans Sa position, plus Sa
puissance est grande. Qui peut donc estimer la puissance de la gloire de Christ
qui est assis à la droite de La puissance (Matt. 26:64) ? Dans l’épître
aux Éphésiens il est parlé de « l’excellente grandeur de Sa puissance
envers nous qui croyons ». Elle a été vue en plaçant Christ à la droite de
Dieu, au-dessus de toute puissance qui nous est contraire, que ce soit dans ce
monde ou dans le monde à venir (Éph. 1:19-21). Si Christ dans Son chemin est
notre modèle, Christ vivant dans la gloire est notre force. Cette puissante
force est à notre disposition, mais ici ce n’est pas pour faire de nous de
grands prédicateurs ou docteurs ou des conducteurs de premier plan parmi le
peuple de Dieu ; ici cette puissance est là pour nous rendre capables, non
seulement de prendre le chemin qui est agréable au Seigneur, mais aussi d’endurer
avec patience et joie les circonstances du chemin. Nous Le considérons dans Son
chemin parfait comme notre modèle, et nous nous tournons vers Lui dans la
gloire pour avoir la puissance pour marcher selon le modèle. Ainsi, dans une
autre épître l’apôtre peut dire : « Or nous tous, contemplant à face
découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de
gloire en gloire » (2 Cor. 3:18).
L’apôtre ne demande pas de la force pour faire
de grandes
actions ou quelque grand sacrifice dans une occasion particulière. Il demande de
la force afin d’être
dans un état digne du Seigneur dans la tranquillité
de la vie quotidienne. Nous savons très bien que c’est le quotidien qui est le
véritable test de la vie chrétienne. C’est là que nous avons besoin de
« toute patience et constance (ou longanimité) », combinées avec
« la joie ». Un homme inconverti peut parfois faire preuve de « constance
(ou longanimité) » ; mais qui peut combiner « la constance » avec
« la joie » si ce n’est le chrétien ?
Ces termes décrivent ce que nous sommes, plutôt que ce que nous faisons. La patience a trait plutôt aux circonstances, la constance (ou longanimité) plutôt à nos frères, et la joie plutôt à Dieu. Tel est le chemin que l’apôtre désire pour les croyants, — un chemin qui a été tracé par Christ pour nous, car nous lisons : « Celui qui dit demeurer en lui doit aussi marcher comme lui a marché » (1 Jean 2:6). Dans Son chemin à travers ce monde, tout était contre Lui. À chaque étape, Il a dû rencontrer la contradiction des pécheurs, l’opposition du monde religieux, la faiblesse et l’ignorance des Siens. Pourtant, en présence de toute sorte d’épreuves, Il n’a jamais rien fait pour Lui-même, mais Il a fait seulement la volonté du Père, montrant une bonté parfaite, et toute patience avec longanimité. Considérant Son chemin, nous voyons ce qu’on ne trouvera pas au ciel : un chemin de perfection au milieu du mal. Voilà le modèle parfait pour le chemin du croyant. Marcher en quelque mesure dans le chemin qui a Christ pour modèle, demande un œil simple qui a Christ pour objet.
12 rendant grâces au Père qui nous a rendus capables* de participer au lot des saints dans la lumière ;
— v. 12 : ou
:
dignes.
L’apôtre passe alors au secret de la joie quand les circonstances demandent de la patience et de la constance. Ce secret réside dans la connaissance de ce que le Père a fait pour nous. Tout d’abord, le Père nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière. Il y a non seulement une part mise en réserve pour nous dans le ciel, mais nous sommes rendus propres à avoir cette part. Nous ne sommes pas seulement rendus propres à participer aux privilèges des saints ici-bas, mais aussi à participer à leur lot dans la lumière. L’efficacité de l’œuvre de Dieu par Christ est si absolue qu’elle rend les Siens dignes de se tenir « dans la lumière » où Dieu habite dans la pleine lumière de Sa sainteté sans tache.
Le Père nous a pris quand nous étions dans tous nos péchés et notre abjection et nous a rendus dignes pour la lumière. La propre justice peut dire : « Je ne suis pas digne » ; mais la foi qui regarde à Christ ressuscité peut dire : « J’ai été rendu tel qu’Il est, et suis donc rendu capable de participer au lot des saints dans la lumière ». Il peut y avoir des exercices profonds quand on l’apprend. Des questions sans fin et qui tourmentent peuvent se poser, si le cœur se tourne vers lui-même, mais toutes ces questions seront réglées quand l’âme ne regarde qu’à Christ ressuscité. Christ est ressuscité et il n’est pas possible de mettre en cause Christ ressuscité. Il est au-delà des péchés, au-delà du jugement, au-delà de la mort, et au-delà de la puissance de Satan qu’Il a brisée sur la croix. Ce qui est vrai de Christ est vrai du croyant pour lequel Christ est mort. Celui qui est effectivement ressuscité ne peut être suspecté d’indignité vis-à-vis de la lumière. Or Dieu nous dit que Christ qui est mort pour nous, est réellement ressuscité, et que ce qui est vrai de Lui est vrai du croyant devant Dieu. Christ est-il digne d’être dans la lumière ? Nous aussi. Le brigand a été rendu propre pour être avec Christ le jour même où il a été converti. Paul, à la fin de sa vie de dévouement, n’était pas plus propre pour le ciel que le brigand entré au paradis le jour même de sa conversion — même si lui, Paul, était beaucoup plus propre pour vivre pour Christ dans ce monde mauvais.
13 qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,
Deuxièmement, non seulement nous sommes rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière, mais le Père nous a aussi délivrés du pouvoir des ténèbres. Satan et ses émissaires sont « les dominateurs des ténèbres de ce monde ». Aveuglé par Satan, le monde, en dépit de toute sa civilisation, ses découvertes, et ses inventions, est dans les « ténèbres » ou l’ignorance de Dieu. Le chrétien a été délivré du pouvoir des ténèbres et placé sous un autre pouvoir, — le pouvoir de Celui qui a la grande et glorieuse position et relation avec Dieu comme « le Fils de son amour ».
Plus tard Christ sera manifesté comme le Fils de l’homme sur la terre dans Son Royaume. Mais cette personne glorieuse sous la domination duquel nous sommes amenés est Celui dont le Père peut dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ». En venant sous la domination du « Fils de son amour » nous venons à Celui qui, non seulement peut nous mettre à l’abri de tous les dangers et répondre à tous nos besoins, mais qui peut aussi satisfaire le cœur de Son amour indéfectible. Non seulement nous sommes rendus propres pour la lumière — la lumière de Dieu — mais nous sommes aussi sous la domination de l’amour — l’amour du Père révélé dans le Fils.
14 en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés ;
Troisièmement, il nous est rappelé la base juste sur laquelle nous avons été rendus propres pour la lumière, et transportés dans le royaume de l’amour. Par l’œuvre de Christ sur la croix, tout ce qui s’interposait entre nous et la bénédiction a été dissipé, de sorte que nous pouvons dire « en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés ».
Dans ces versets 12-14, l’apôtre ne rend plus grâce pour les qualités trouvées chez les saints de Colosses, comme aux v. 4 et 5, mais il exprime plutôt la reconnaissance au Père pour les bénédictions qui sont la part commune de tous les croyants. Ainsi il dit : « nous a rendus capables », « nous a délivrés », « nous a transportés » ; et encore, « nous avons la rédemption ». Nous avons eu la prière de l’apôtre au Père pour notre marche et notre croissance spirituelle ; ici, il rend grâce pour les bénédictions dans lesquelles nous sommes placés par grâce. Ces bénédictions ne sont pas un sujet de prière, mais un sujet de louange, et elles présentent la position et les relations dans lesquelles le croyant est placé par la grâce du Père par l’œuvre de Christ. La position et les relations étant le résultat de l’œuvre de Christ, elles sont aussi parfaites que cette œuvre. Nous pouvons croître dans l’appréciation de ces bénédictions, mais pas dans les bénédictions elles-mêmes.
Saisir cela est de la plus haute importance, car toute marche chrétienne correcte, tout service, tout témoignage vis-à-vis du monde, découlent de la vraie connaissance des relations établies entre nous et Dieu. Si cela n’est pas fermement maintenu, l’âme sérieuse cherchera à bien marcher pour sécuriser la relation, tombant ainsi dans le légalisme. L’œuvre de Christ assure la bénédiction, quoique la jouissance de la bénédiction dépende largement de notre marche.
Les saints de Colosses étaient en danger d’être détournés de Christ par la philosophie et les vaines déceptions, perdant ainsi conscience de la plénitude de leurs ressources en Christ la Tête, aussi bien que de la vraie relation de l’assemblée avec Christ comme Son corps. Pour faire face à ces pièges, l’Esprit de Dieu, dans cette portion de l’épître, cherche à attirer nos cœurs à Christ en dévoilant les gloires de Sa Personne, la grandeur de Son œuvre et la gloire du mystère.
15 qui est [l’]image du Dieu invisible, [le] premier-né de toute [la] création ; 16 car par lui ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou autorités : toutes choses ont été créées par lui et pour lui ; 17 et lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par lui ;
L’apôtre a déjà placé, devant nous, le Fils en relation avec le Père, comme Celui sous la domination duquel les croyants ont été amenés ; maintenant il place devant nous les gloires du Fils en relation avec Dieu. Il est l’image du Dieu invisible. Dans Sa Déité essentielle, Dieu est invisible ; mais dans Son Être moral, Dieu a été parfaitement donné à connaître dans le Fils devenu chair. « Le Fils unique qui est dans le sein du Père lui l’a fait connaitre » (Jean 1:18). Personne, hormis une personne divine, n’est compétent pour révéler pleinement une Personne divine. Le cœur du Père ne pouvait être révélé avant que le Fils vienne dans le monde.
L’Écriture parle d’« image » et de « ressemblance » ; la
différence est que dans la ressemblance, on est comme un autre — avec les mêmes
traits et les mêmes caractères ; mais l’« image » donne l’idée de
représenter un autre, qu’il y ait ressemblance ou non. Dieu a dit :
« Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance ». Adam
était comme Dieu, en ce qu’il a été fait sans péché ; il était également à
l’image de Dieu, en ce qu’il représentait Dieu comme étant le centre d’un
système sur lequel il devait avoir la domination. Il est encore dit de l’homme qu’il
est « à l’image de Dieu » (1 Cor. 11:7), même s’il est très
dissemblable de Dieu depuis qu’il est déchu. Le Fils n’est jamais dit être à la
ressemblance
du Dieu invisible, car Il est Dieu, et dire qu’Il est comme
Dieu pourrait laisser entendre qu’Il n’est pas vraiment Dieu. Néanmoins, le
Fils est « l’image du Dieu invisible », Celui qui dans Sa propre personne
représente parfaitement Dieu dans Ses caractères et Ses attributs moraux,
devant tout l’univers.
Deuxièmement, il est fait passer devant nous les gloires du Fils en rapport avec l’ensemble de l’univers créé. Venu dans la création, le Fils est « le premier-né de toute la création ». Le mot « premier-né » est souvent utilisé dans l’Écriture, comme parmi nous, pour signifier une priorité dans le temps — celui qui vient en premier. L’Écriture utilise aussi ce mot pour signifier la prééminence et la dignité. Dieu parle d’Éphraïm comme « mon premier-né », bien qu’historiquement Manassé soit le fils premier-né de Joseph (Jérémie 31:9). Il est aussi dit de David : « je ferai de lui mon premier-né le plus élevé des rois de la terre » (Psaume 89:27). Ici le mot est utilisé pour exprimer la prééminence de David sur les rois de la terre, et donc en faire une figure de Christ. Si le Fils est venu dans la création, Il doit nécessairement avoir la prééminence en position et en dignité au-dessus de toute créature : c’est dans ce sens qu’il est appelé « le Premier-né de toute la création ».
En outre, il nous est dit pourquoi le Fils a pris ainsi la place
suprême de Premier-né. « Car par lui ont été créées toutes choses »,
soit dans le ciel soit sur la terre ; les visibles comme celles au-delà
des limites de notre vision ; les puissances matérielles comme les
puissances spirituelles. De plus, non seulement toutes choses ont été créées
par Lui, mais elles ont également été créés « pour Lui », comme pour
le Père également. Nous sommes ensuite mis en garde contre les pensées incrédules
des hommes qui professent croire en Sa prééminence sur la création, et qui
pourtant disent que Lui-même a eu un commencement, — car il nous est
expressément dit : « Lui est avant toutes choses ». Cette
déclaration nous parle en termes non équivoques de la gloire divine et
éternelle du Fils. Nous sommes ramenés à une époque où il n’y avait rien de
créé de ce qui a ensuite été créé, pour apprendre non seulement qu’« Il
était », mais qu’« Il est ». Ce sont des mots qui, tout en interdisant
l’idée qu’« Il a commencé » ou qu’« Il a été fait », nous
parlent clairement de son existence éternelle comme le Fils. Enfin, en rapport
avec la création, il nous est dit : « toutes choses subsistent par Lui ».
Non seulement les choses créées subsistent, mais elles « subsistent
ensemble ». La grande création est soutenue par le Fils dans toutes ses différentes
parties comme un tout harmonieux. Les hommes voudraient utiliser ce qu’ils
appellent les lois de la nature pour rejeter le Créateur hors de Son univers ;
mais tout tomberait en ruine sans la puissance de soutien du Fils. Sans doute,
il y a des lois par lesquelles Dieu maintient l’univers, car Dieu est un Dieu d’ordre,
et parmi toutes leurs spéculations changeantes, les hommes peuvent avoir
partiellement découvert certaines de ces lois. Mais on peut demander : si
la gravité est l’une de ces lois par lesquelles la terre est maintenue dans son
orbite autour du soleil, Qui est-ce qui fait persister la gravité ? L’Écriture
répond : « toutes choses
subsistent par Lui ».
Venant ainsi dans la création, le Fils prend la place de suprématie comme Le Premier-né, car toutes choses ont été créées par Lui, et pour Lui, et Lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par Lui.
18 et il est le chef* du corps, de l’assemblée, lui qui est [le] commencement, [le] premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place ; 19 car, en lui, toute la plénitude s’est plu à habiter,
— v. 18 : la tête.
Troisièmement, les gloires du Fils en rapport avec l’assemblée sont mises devant nous. « Il est la Tête du corps, de l’assemblée ». Ici, nous sommes emportés en pensée au-delà de la terre, et au-delà de la mort. Pour être la Tête de l’église, il ne suffisait pas que le Fils entre dans la création et prenne Sa place de prééminence dans le monde que Ses mains avaient fait ; Il devait aller plus loin, dans la mort même, et devenir prééminent en résurrection, pour devenir ainsi le commencement d’une nouvelle création au-delà du pouvoir de la mort. Dans cette nouvelle scène, Il s’est associé Son assemblée.
Il y a, comme nous l’avons vu, la prééminence qui Lui appartient
dans la création en raison de qui Il est
; il y a aussi la
prééminence qu’Il a acquise en vertu de l’œuvre qu’Il a accomplie. Il a ainsi
la prééminence en toutes choses — « car, en lui, toute la plénitude s’est
plu à habiter ». De manière très bénie, il a révélé le Père ; mais il
a fait plus. Il a révélé la Déité — Père, Fils et Saint-Esprit, car en Lui la
« plénitude » a habité.
20 et, par lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même*, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux.
— v. 20 : c’est-à-dire
:
la plénitude, comparer
2:9.
Après avoir placé devant nous les gloires de la Personne du Fils, l’apôtre aborde les gloires de Son œuvre. De même que la gloire de Sa Personne est présentée en premier lieu en rapport avec la création, puis en rapport avec l’assemblée, de même la gloire de Son œuvre a aussi ce double aspect. En premier lieu Son œuvre est considérée en rapport avec la création (1:20), puis en rapport avec ceux qui forment l’assemblée (1:21, 22).
Toute la création a été touchée par la chute. Le péché a souillé l’univers entier ; et une création souillée est nécessairement inconvenante pour Dieu. Nous lisons ainsi dans un autre passage : « La création tout entière soupire et est en travail jusqu’à ce jour » (Rom. 8:22). C’est le bon plaisir de Dieu de réconcilier toutes choses avec la Déité, de sorte que tout étant en accord avec Sa pensée, Il regardera enfin le vaste univers avec satisfaction et délices.
Pour supprimer la douleur et la discorde de la création, il ne suffisait pas que le Fils s’incarne (devienne homme). Il fallait qu’Il entre dans la mort. Une création ruinée ne pouvait être réconciliée avec Dieu que « par le sang de Sa croix ». Le sang a été versé, et mis sur le propitiatoire : la paix a donc été faite devant Dieu. Comment Dieu aurait-il pu autrement s’occuper avec justice d’une création souillée depuis la chute ? Il nous faudra encore attendre pour voir les pleins résultats de Son œuvre appliqués à la création.
21 Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à votre entendement, dans les mauvaises œuvres, 22 il vous a toutefois maintenant réconciliés dans* le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables et irrépréhensibles devant lui,
— v. 22 : ou
:
par.
Cependant, à part des choses créées, il y a ceux qui forment l’assemblée. Les choses créées rendent témoignage à ce que le péché souille ; de même les personnes sont devenues étrangères dans leurs pensées par les mauvaises œuvres. En contraste avec les choses créées, nous apprenons que les croyants sont déjà réconciliés. L’œuvre de Christ n’a pas seulement ôté nos péchés, mais elle nous a aussi placés dans une condition devant Dieu dans laquelle Il peut nous regarder avec satisfaction, comme « saints et irréprochables et irrépréhensibles ». Voilà comment nous sommes vus, par la Déité, comme étant en Christ. Hélas, dans la pratique, nous sommes trop souvent loin d’être irréprochables et irrépréhensibles.
23 si du moins vous demeurez dans la foi, fondés et fermes, et ne vous laissant pas détourner de l’espérance de l’évangile que vous avez ouï, lequel a été prêché dans toute la création qui est sous le ciel, [et] duquel moi, Paul, je suis devenu serviteur.
La vérité de la réconciliation suppose que nous sommes de vrais croyants. C’est une réalité prouvée par la persévérance dans la foi. L’apôtre parle, non pas de la foi de l’individu, mais de la foi commune, la vérité que l’on croit. Si un homme qui a professé la vérité abandonne la foi commune, nous ne pouvons absolument pas nous prononcer sur la foi individuelle de son âme. Nous pouvons cependant juger de la foi qu’il reconnait, si c’est la vérité ou non. Quelqu’un a dit : « Une personne peut être sincère dans ce qui est mal, ou de mauvaise foi dans ce qui est juste ; mais la vérité est une norme inflexible. Si l’on devait juger sur la base du cœur d’une personne, on ne pourrait jamais rien dire ; car qui peut se prononcer là-dessus, hormis Dieu ? Si l’on agit sur la base de la foi, du moment qu’un homme va à l’encontre de la vérité, abandonnant ce qu’il professait, nous sommes tenus de juger cela en laissant la question de la foi de son cœur dans les mains de Dieu ».
Du fait que les Colossiens étaient en danger de s’écarter de la vérité, un avertissement est donné pour qu’ils persévèrent. S’ils abandonnaient la vérité, personne ne serait en droit de les considérer comme faisant partie de ceux qui sont réconciliés. D’où l’avertissement de ne pas se détourner de l’espérance de l’évangile. L’espérance de l’évangile est dans les cieux, en contraste avec les espérances d’Israël qui sont sur la terre. Il y avait ceux qui tentaient de séduire ces saints pour leur faire abandonner leur espérance céleste par l’adoption de l’ascétisme, des fêtes et des ordonnances, — toutes choses qui les rattachaient à la terre. Un tel enseignement n’était pas en accord avec l’évangile qu’ils avaient entendu, et dont Paul était devenu serviteur.
Après avoir présenté la gloire de la Personne de Christ et la gloire de Son œuvre, l’apôtre complète maintenant la vérité en présentant la gloire du mystère. La gloire et la prééminence de la Personne de Christ ont d’abord été présentées en rapport avec la création, puis en rapport avec l’assemblée. La gloire de Son œuvre a également été présentée en rapport avec ces deux sphères — la création et l’assemblée. Maintenant l’apôtre présente le ministère de la vérité dans ce double aspect : d’abord, le ministère de l’évangile à « toute la création qui est sous le ciel » (1:23), et d’autre part, le ministère ou administration du mystère pour les saints (1:25-26).
24 Maintenant, je me réjouis dans les* souffrances pour vous, et j’accomplis dans ma chair ce qui reste [encore à souffrir] des afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée,
— v. 24 : ou
:
mes.
Le ministère de la vérité du mystère avait conduit l’apôtre en prison ; et en rapport avec cette grande vérité, il accomplissait ce qui restait des souffrances de Christ, et complétait la Parole de Dieu. La vérité de l’assemblée, plus que toute autre vérité, a exposé l’apôtre aux persécutions et aux souffrances, surtout de la part des Juifs. Juifs et païens avaient en horreur la vérité qui met de côté la religion des Juifs et la philosophie des païens en annonçant la grâce à tous, sans avoir aucun respect pour la chair ni des uns ni des autres. Cette haine s’est exprimée par la persécution et par la prison.
Dans Son grand amour, Christ avait en effet souffert sur la
croix pour l’église. L’apôtre, dans son amour pour l’assemblée, avait souffert
pour proclamer la vérité du mystère
. Aussi grandes et parfaites que
soient les souffrances expiatoires de Christ, proclamer publiquement la vérité
du mystère ne faisait pas partie de Son service d’amour. Il fallait pour cela
attendre Sa nouvelle place dans la gloire, et la venue de l’Esprit. Alors l’apôtre
a pris en charge ce service d’amour, avec les souffrances qu’il entraîne, et a ainsi
accompli ce qui restait à souffrir des souffrances du Christ.
25 de laquelle moi je suis devenu serviteur selon l’administration de Dieu qui m’a été donnée envers vous, pour compléter la parole de Dieu,
En outre, la vérité du mystère complète le grand cercle des sujets contenus dans la Parole de Dieu. Cela exclut totalement d’autres sujets que les hommes peuvent chercher à présenter comme étant la vérité ou le développement de la vérité. Quelqu’un a dit : « Le cercle des vérités que Dieu avait à traiter, afin de nous révéler la gloire de Christ et de nous donner une instruction complète selon Sa sagesse, est complet une fois que la doctrine de l’assemblée est révélée » (JND).
26 [savoir] le mystère qui avait été caché dès les* siècles et dès les* générations, mais qui a été maintenant manifesté à ses saints,
— v. 26 : ou
:
aux.
Cette grande vérité — l’assemblée composée de croyants pris d’entre les Juifs et les Gentils et formés en un seul corps, unis à Christ comme Homme glorifié, pour former une compagnie céleste — cette vérité avait été cachée dès les siècles et dès les générations. Elle était inconnue tout au long des dispensations passées, et elle n’avait pas été révélée aux générations du peuple de Dieu, ni même aux armées angéliques. Si Dieu avait à faire avec les Juifs et avec les Gentils en tant que tels, comment pouvait-il être révélé une vérité qui met de côté les uns et les autres pour former une compagnie nouvelle et céleste ?
27 auxquels Dieu a voulu donner à connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les nations, c’est-[à-dire] Christ en* vous l’espérance de la gloire,
— v. 27 : ou
:
parmi.
Maintenant, cette vérité était manifestée aux saints, à qui Dieu voulait faire connaître non seulement le mystère, ou la gloire du mystère, mais « les richesses de la gloire de ce mystère ». L’apôtre, écrivant à ceux qui étaient appelés d’entre les Gentils, insiste spécialement sur le fait que le mystère est donné à connaître parmi les Gentils, puis met l’accent sur le côté de la vérité, si nécessaire chez ces croyants Gentils, selon lequel le mystère implique la grande vérité « Christ en vous l’espérance de la gloire ».
Il est vrai que le mystère implique aussi la grande vérité que les saints sont représentés en Christ — la Tête (comparer Éphésiens 3:6, 11) ; mais la vérité que Christ habite dans le cœur des saints, et que Son caractère doit être vu en eux, était la vérité dont les saints de Colosses avaient le plus besoin pour faire face aux dangers qu’ils couraient. Cette grande vérité est l’espérance de la gloire où Christ sera parfaitement manifesté dans les Siens, comme nous lisons : « il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1:10). Il est important de garder clairement devant nos âmes les deux grands aspects du mystère, tel que présenté dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens. Premièrement, le propos de Dieu est qu’il y ait dans le ciel, par l’église, une compagnie de saints qui partagent l’exaltation de Christ (la Tête) et le fait qu’Il soit agréable. Ceci est développé dans l’épître aux Éphésiens (Éphésiens 2:6 ; 3). Deuxièmement, c’est le propos de Dieu que le caractère et la beauté morale de Christ — la Tête, soient manifestés dans l’église — Son corps, maintenant sur la terre, ainsi que dans la gloire à venir. Ceci est la grande vérité développée dans l’épître aux Colossiens (Col. 1:26, 27).
28 lequel* nous annonçons, exhortant tout homme et enseignant tout homme en toute sagesse, afin que nous présentions tout homme parfait en Christ : 29 à quoi aussi je travaille, combattant selon son opération qui opère en moi avec puissance.
— v. 28 : c’est-à-dire
Christ.
En attendant Paul prêchait Christ, exhortait et enseignait tout homme, avec pour but que chaque saint reflète Christ et soit ainsi « parfait en Christ », une expression qui implique un chrétien adulte.
Dans le premier chapitre l’apôtre a dévoilé les gloires de
Christ, et fait référence à la gloire du mystère — Christ dans les saints
« l’espérance de la gloire ». Voilà les deux grands sujets de l’épître :
d’abord, la plénitude de nos ressources en Christ
, la Tête de l’église ;
deuxièmement, Christ dans les saints
, — effectivement dans le jour de
gloire à venir, et moralement
[déjà maintenant] dans leur passage à
travers le temps.
Au ch. 2, l’apôtre donne des avertissements et des instructions. Il met en garde contre les différentes façons par lesquelles le diable cherche à éloigner les saints de Christ (et à détourner l’homme de l’expression de Christ dans les saints). Il nous instruit sur les ressources que Dieu a disposées pour que, d’une part, nous soyons préservés de ces pièges, et d’autre part, que nous exprimions Christ dans nos vies.
1 Car je veux que vous sachiez quel combat j’ai pour vous et pour ceux qui sont à Laodicée, et tous ceux qui n’ont point vu mon visage en la chair, 2 afin que leurs cœurs soient consolés, étant unis ensemble dans l’amour et pour toutes les richesses de la pleine certitude d’intelligence, pour la connaissance du mystère de Dieu, 3 dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance.
Les versets introductifs nous révèlent les profonds exercices d’âme de l’apôtre. Il voyait clairement que l’ennemi cherchait à détourner de Christ les assemblées de Colosses et Laodicée, et qu’à moins d’être établies dans la grande vérité du mystère de Dieu, elles seraient emportées par ces mauvais agissements.
Il est instructif de voir le caractère de ses exercices. En
premier lieu, il était profondément exercé pour que les saints soient trouvés
dans un bon état spirituel
. Il désire qu’ils soient consolés, ou
encouragés, et non pas déprimés par les attaques de l’ennemi. Il désire qu’ils
présentent un front uni contre l’ennemi en étant « unis ensemble dans l’amour »,
et non pas qu’ils tombent dans les conflits et les discordes par les agissements
des hommes. Il est très difficile pour l’ennemi de prendre pied dans une
compagnie de saints unis ensemble dans l’amour.
En outre, il est exercé quant à ce bon état spirituel, non pas
simplement en vue du service chrétien, si important qu’il fût, mais afin qu’ils
aient une vraie intelligence de la vérité spirituelle
. Ce n’est que dans
la mesure où l’assemblée est dans un bon état, unie dans l’amour, qu’elle peut croître
dans la connaissance de la vérité. S’il y avait beaucoup de sujets de rendre
grâce dans l’assemblée à Colosses, il est évident qu’ils étaient défaillants quant
à la vérité du mystère de Dieu, et donc en danger d’être emportés par les
discours spécieux des hommes. C’est pourquoi l’apôtre désirait que les croyants
entrent dans les richesses de la vérité du mystère ; qu’ils aient la
pleine certitude d’intelligence qui vient de la pleine connaissance du mystère
de Dieu. Cette grande vérité dit aux croyants qu’ils sont pris d’entre les
Juifs et les Gentils afin d’être unis par l’Esprit les uns aux autres et à
Christ dans la gloire ; ils forment ainsi une nouvelle compagnie qui est hors
d’atteinte de la mort, au-dessus de la puissance de l’ennemi ; une
compagnie qui est certes dans le monde, mais n’en est pas ; une compagnie
qui passe à travers le temps, mais qui appartient à l’éternité ; une compagnie
qui est formée sur la terre, mais dont la destinée est le ciel. Les hommes,
avec toute leur science et leur philosophie, peuvent prétendre à des hauteurs
de sagesse et de connaissance, mais dans le mystère de Dieu se trouvent tous
les trésors de la sagesse et de la connaissance.
En outre, l’apôtre désire que les saints entrent dans la vérité du mystère afin qu’ils échappent aux pièges de l’ennemi, car il ajoute aussitôt : « Or je dis ceci, afin que personne ne vous séduise » (2:4). Il désire ainsi un bon état spirituel pour que nous soyons en mesure de comprendre la vérité spirituelle du mystère, et que nous échappions au mal spirituel.
Après avoir exprimé les profonds exercices de son cœur, l’apôtre se met à dénoncer les différentes ruses de l’ennemi et à nous instruire sur la façon d’échapper à ses séductions et à l’attrait loin de Christ. Il y a quatre grands dangers contre lesquels nous sommes avertis : 1. les discours spécieux (2:4) ; 2. le rationalisme (2:8) ; 3. le ritualisme (2:16) ; 4. la superstition (2:18).
On remarquera qu’aucun de ces maux ne fait partie des choses grossières du monde ; il s’agit plutôt de choses faisant appel à l’intelligence et au côté religieux de la nature de l’homme, des choses qui sont donc un piège spécial pour le chrétien.
4 Or je dis ceci, afin que personne ne vous séduise par des discours spécieux ;
Le premier avertissement est « que personne ne vous séduise par des discours spécieux ». Ceci est un avertissement contre l’erreur présentée sous une forme attrayante avec de l’éloquence humaine, ou mélangée de termes chrétiens ayant une part de vérité. Jamais cet avertissement n’a été plus nécessaire que de nos jours où le monde est inondé de livres religieux populaires, contenant les erreurs les plus funestes, exprimées avec un langage raffiné, cachées sous des sentiments attrayants et revêtues d’un vernis chrétien.
5 car lors même que je suis absent de corps, toutefois je suis avec vous en esprit, me réjouissant et voyant votre ordre, et la fermeté de votre foi en Christ.
L’apôtre était d’autant plus inquiet pour les saints de Colosses qu’il avait de quoi se réjouir à leur égard en voyant qu’ils étaient une compagnie en ordre, tenant ferme dans leur foi en Christ. Néanmoins il sentait qu’ils ne seraient pas en mesure de tenir ferme contre les ruses de l’ennemi s’ils n’entraient dans la connaissance du mystère de Dieu. Si nous reconnaissons avec joie que, comme pécheurs, nous sommes sauvés par grâce, nous devons admettre que nous sommes bien lents à reconnaître l’autre grande vérité que, comme saints, nous sommes unis à Christ dans le ciel, — Christ la Tête du corps qu’est l’église, et le centre de la vaste création nouvelle selon les conseils éternels de Dieu.
Connaissant seulement la grâce de Dieu qui apporte le salut, et manquant d’entrer dans les conseils de Dieu pour la gloire de Christ et la bénédiction des saints, la grande majorité des chrétiens est devenue une proie des pièges dont parle l’apôtre.
6 Comme donc vous avez reçu le christ Jésus, le Seigneur, marchez en Lui,
Les discours spécieux des hommes peuvent sembler ouvrir de vastes panoramas de bénédictions plus vastes, de connaissance plus profonde, d’utilité plus grande ; mais leur effet est de détourner les âmes de Christ. L’apôtre commence donc par tourner nos pensées vers Christ. Et il nous exhorte à ce que, après avoir reçu Christ comme notre Sauveur et Seigneur, nous marchions « en Lui ». Il nous faut marcher dans Sa dépendance, guidés et gardés de tous les pièges par la grâce et la sagesse qui sont en Lui.
7 marchez en lui, enracinés et édifiés en lui, et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en elle avec des actions de grâces.
En outre, si nous sommes enracinés en Lui comme la source de toute notre bénédiction, cherchons aussi à être édifiés et établis dans nos âmes dans la vérité qui est en Lui, et donc assurés ou affermis dans la foi. Cet affermissement dans la foi est le résultat du fait de tenir à la vérité comme nous l’avons apprise des enseignements des apôtres. Ce que nous avons appris dans les Écritures ne doit pas être gardé avec des cœurs partagés. Nous devrions chercher à abonder dans la vérité avec actions de grâces.
Hélas, les saints montrent trop souvent qu’ils sont bien peu
affermis dans la foi qu’ils ont apprises des écrits des apôtres, et sous l’effet
des discours spécieux de quelque meneur, ils abandonnent facilement tout ce qu’ils
ont professé croire. Combien est nécessaire l’avertissement : « afin
que personne
», quel que soit son don ou sa sincérité, « ne
vous séduise par des discours spécieux ». Tout ce que nous entendons, de
qui que cela vienne, nous ne serons en sécurité que si nous le testons par
« la foi », selon que nous avons « été enseignés » dans la
Parole de Dieu.
8 Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines déceptions, selon l’enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ ;
Au v.8 l’apôtre nous met en garde contre un second grand piège, celui du rationalisme, ou l’effort de tout expliquer par la raison humaine en excluant toute révélation. L’apôtre dit : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines déceptions ». La philosophie est l’amour de la sagesse, mais la sagesse des hommes par laquelle on cherche à expliquer tout ce qui se trouve sous le soleil. Hélas ! la sagesse humaine laisse Dieu de côté, et conduit à « de vaines déceptions (ou : tromperies) », telles que l’évolution, qui voudrait bien avoir un univers sans Dieu, et le modernisme qui voudrait bien une forme de christianisme sans le Christ de Dieu et sans l’expiation de la Bible.
L’apôtre répond à ce piège de la philosophie par une triple condamnation.
9 car en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement ;
Après nous avoir mis en garde contre ce piège, l’apôtre place aussitôt devant nous les grandes vérités positives qui nous préserveront d’être détournés par le néant de la sagesse humaine. D’abord, il nous tourne vers Christ : « En lui habite toute la plénitude de la déité corporellement » (2:9). Au lieu des spéculations brumeuses des hommes, nous avons Dieu parfaitement révélé dans toute Sa plénitude en Christ. Pas un seul attribut de la Déité ne fait défaut en Christ. En outre, cette plénitude est en Lui « corporellement ». Christ a pris un corps et a été manifesté en chair, de sorte que la plénitude de la Déité a été présentée d’une manière pouvant être connue par les plus simples des hommes. Il peut falloir une intelligence immense pour arriver à comprendre ne serait-ce que les mots dont les philosophes s’efforcent d’exprimer leurs spéculations ; mais de simples pêcheurs de Galilée peuvent voir la plénitude de Dieu en Christ, et entrer ainsi dans les vérités qui sont en dehors de la compréhension de la plus grande intelligence naturelle. Quelqu’un a dit : « Pour la foi qui a vu à travers le voile de Son humiliation quand Il était ici-bas, il n’y avait pas un trait de Son caractère, pas un acte de Sa conduite, pas une expression du sentiment de Son cœur sortant vers la misère autour de Lui, qui ne fût la révélation de la Déité » (JND).
10 et vous êtes accomplis* en lui, qui est le chef** de toute principauté et autorité,
— v. 10* : c’est-à-dire
:
pleins ou
remplis. — v. 10** : ou
: la tête.
Deuxièmement, l’apôtre dit : « vous êtes accomplis [ou : complets] en Lui, qui est le Chef de toute principauté et autorité ». Non seulement Dieu nous est pleinement révélé en Christ, mais les croyants sont pleinement présentés devant Dieu en Lui. Toute la bénédiction que Dieu s’est proposé pour les croyants, et que l’œuvre de Christ leur a acquise, est présentée en Christ, Lui-même, dans Sa place dans la gloire au-dessus de toutes principautés et autorités. Notre part et notre position telles que présentées en Christ, sont complètes. Toute la philosophie et les enseignements des hommes ne peuvent rien ajouter à la plénitude de la Déité révélée en Christ, ou à l’intégralité de la part du croyant telle qu’on la voit en Christ.
justiceavons-nous ? Elle est vue en Christ comme convenant tellement à la sainte nature de Dieu que nous sommes rendus capables d’avoir part au lot des saints dans la lumière, comme Christ est dans la lumière.
vieavons-nous ? Christ dans la gloire est notre vie : elle est montrée en Lui.
relationsommes-nous amenés ? Elle est montrée en Christ : Son Père est notre Père, et Son Dieu est notre Dieu.
gloirenous est assurée à la fin de notre voyage ? Elle est montrée en Christ. La gloire qu’Il a comme homme nous a été donnée.
11 en qui aussi vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ,
Ayant établi la grande vérité de la plénitude de notre bénédiction telles que montrées en Christ, l’apôtre montre comment Dieu a opéré pour délivrer le croyant de tout mal intérieur et de tout ennemi extérieur, afin de nous amener dans cette place merveilleuse de bénédiction en Christ. Il déroule devant nous cette grande œuvre de Dieu en se référant à la circoncision, à l’ensevelissement, à la résurrection et à la vivification.
La circoncision, ou le dépouillement de la chair, nous dit que dans la mort de Christ, la chair, avec tout son mal, a été ôtée de la vue de Dieu. C’est quelque chose qui a été fait par Dieu sans intervention de l’homme. Il n’est pas question de la réalisation d’une expérience chrétienne, quoiqu’elle ait sûrement à être réalisée, et qu’elle implique l’expérience dans sa réalisation par le croyant. Car si nous reconnaissons que la chair a été traitée et condamnée à la croix, ce doit être une chose réglée pour nous que la chair n’a plus à régir nos vies.
12 étant ensevelis avec lui dans* le baptême, dans* lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts.
— v. 12 : ou
:
par.
Après la circoncision, l’apôtre se met à parler du baptême qui
présente la grande vérité que nous avons été ensevelis avec Christ
afin
que le « vieil homme » disparaisse. Le baptême présente une entière séparation d’avec
le « vieil homme », d’avec sa vie et toutes ses caractéristiques, qui nous marquaient
comme hommes naturels. Abraham a dit : « j’enterrerai mon mort de
devant moi
». Ce qui est mort doit être hors de la vue. Si cela s’applique
à notre baptême, il serait difficile pour le monde ou les saints, de dire
quelle sorte d’hommes nous étions avant notre conversion. Le « vieil homme » qui
a été crucifié avec Christ serait hors de vue. Dans le ch. 1, nous sommes
exhortés à « marcher du manière digne du Seigneur pour Lui plaire à tous
égards ». Nous avons à marcher devant le Seigneur en cherchant Son
approbation, sans chercher à avoir une place importante devant les hommes et
sans rechercher l’approbation du monde. Nous gardant ainsi hors de vue, nous
deviendrons de vrais témoins de Christ.
Après le baptême, l’apôtre se met à parler de la résurrection
.
Le baptême nous sépare du monde, et des hommes qui ont vécu dans le monde ;
la résurrection nous amène dans la lumière d’un autre monde. Dieu a ressuscité
Christ d’entre les morts, et par la foi nous savons que nous sommes faits
compagnons de Christ ressuscité, et que si le monde est fermé derrière nous, le
ciel est ouvert devant nous (Col. 3:1-4).
13 Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble avec lui, nous ayant pardonné toutes nos fautes, 14 ayant effacé l’obligation qui était contre nous, [laquelle consistait] en ordonnances [et] qui nous était contraire, et il l’a ôtée en la clouant à la croix : 15 ayant dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d’elles en la [croix].
En outre, les croyants sont vivifiés. Il y a une œuvre positive de Dieu dans l’âme par laquelle les croyants sont rendus vivants avec Christ dans une vie libre du péché et de la mort. Le corps n’a pas encore été vivifié ; car cela, nous l’attendons encore ; mais nous avons une vie qui nous rend capables de jouir des choses d’en-haut et de marcher dans la communion avec Christ sur notre chemin vers le ciel.
Nous apprenons ainsi que tout ce qui, en nous, nous empêcherait de vivre la vie de Christ a été réglé : La chair a été condamnée par la circoncision de Christ dans la mort ; le vieil homme a été enseveli avec Lui. Les choses célestes apparaissent par Sa résurrection, et nous sommes vivifiés avec une nouvelle vie qui peut entrer dans les choses célestes et en jouir.
En outre, nous apprenons que non seulement le mal intérieur
a été réglé, mais qu’aussi toute puissance qui s’oppose au dehors
a été défaite.
S’agissant de nos péchés, ils ont été pardonnés. S’agissant des ordonnances de
la loi qui exigeaient de nous ce que nous ne pouvions pas faire, et qui exigeaient
une justice que nous ne pouvions pas fournir, nous en sommes délivrés par la
croix. Toutes les forces spirituelles qui étaient contre nous ont été vaincues.
16 Que personne donc ne vous juge en ce qui concerne le manger ou le boire, ou à propos d’un jour de fête ou de nouvelle lune, ou de sabbats, 17 qui sont une ombre des choses à venir ; mais le corps* est du Christ.
— v. 17 : la réalité par opposition à l’ombre.
Dans le verset suivant, l’apôtre nous met en garde contre un troisième grand piège auquel les saints sont exposés — la judaïsation. En ce temps-là, certains prétendaient ajouter à la vie chrétienne en insistant sur les ordonnances juives relatives à la nourriture (manger) et à la boisson (boire), et à l’observation de certains jours estimés saints, comme la nouvelle lune et le sabbat. Ce piège auquel les saints de Colosses étaient exposés s’est développé dans le ritualisme de nos jours. Il est condamné par Dieu en une phrase, comme étant un retour aux ombres d’une dispensation passée. Dans les jours d’autrefois, les ordonnances du judaïsme préfiguraient les réalités concrétisées seulement en Christ. Hélas ! la chrétienté est tombée dans ce piège, et en retournant aux ombres, elle a largement perdu ce qui est la réalité (Christ).
18 Que personne ne vous frustre du prix [du combat], faisant sa volonté propre dans [l’]humilité et dans [le] culte des anges, s’ingérant dans les choses qu’il n’a pas vues, enflé d’un vain orgueil par les pensées de sa chair, 19 et ne tenant pas ferme le chef*, duquel tout le corps, alimenté et bien uni ensemble par des jointures et des liens, croît de l’accroissement de Dieu.
— v. 19 : ou
:
la tête.
Enfin, dans les versets 18 et 19, nous sommes mis en garde contre un quatrième piège — le culte des anges, et l’intrusion dans des choses qu’on n’a pas vues. Ceci est la superstition de la chair qui aime pénétrer l’invisible et frayer dans l’inconnu. Cela peut avoir l’apparence d’une humilité prête à se soumettre à des êtres spirituels ; en réalité, c’est seulement la chair qui se livre à sa propre volonté. Il a été justement dit des anges : « Ils ont à faire avec nous, mais pas nous avec eux. Notre affaire est avec Dieu ».
L’apôtre dénonce ce mal comme étant l’orgueil de la pensée de la chair qui prétend pénétrer les secrets du ciel. En outre, l’apôtre nous avertit que ce mal implique la mise de côté de Christ, la Tête de Son Corps. Amener des anges, ou toute autre créature comme la vierge ou les saints, entre nos âmes et Christ revient à nier notre union directe avec Christ. Il est le Chef (ou : Tête) de toute principauté et puissance ; et en tant que Chef (ou : Tête) du corps, Il administre directement toute nourriture spirituelle par l’aide spirituelle fournie par les membres du corps. Ainsi, la croissance spirituelle de l’âme est maintenue, et le corps du Christ croît de l’accroissement de Dieu, tout à fait en dehors du ministère angélique, qui, dans l’Écriture, est toujours en rapport avec les soins protecteurs du corps naturel.
L’apôtre a ainsi fait passer devant nous quatre pièges différents qui ne font guère appel à la chair grossière, mais qui sont très attrayants pour la chair religieuse. Une chose est commune à tous ces pièges : ils n’amènent pas à Christ.
Les discours spécieux peuvent facilement jouer sur notre ignorance, le rationalisme faire appel à l’esprit humain, le ritualisme aux émotions, et les superstitions à l’imagination ; mais aucune de ces choses ne révèle Christ à l’âme ni ne forme Christ dans nos vies. Elles ne conduisent pas à Christ.
Pour faire face à tous ces maux, et nous en préserver, l’apôtre
présente Christ. L’ayant reçu, Il est la puissance
de notre marche (2:6) ;
nous avons tout en Lui
(2:9) ; nous sommes identifiés avec Lui
(2:11-13) ; nous tirons toute nourriture de Lui
(2:19).
Dans la section précédente de l’épître, nous avons été mis en garde contre les dangers particuliers qui guettent l’assemblée chrétienne. Avec le v. 20 du ch. 2, nous passons à la partie exhortative de l’épître. Nous y sommes exhortés à appliquer à nos vies pratiques la grande vérité que, comme croyants, nous sommes morts et ressuscités avec Christ.
Dans l’application pratique de ces vérités à la vie et à la marche du croyant, on trouvera, d’une part, la délivrance des dangers dont l’apôtre a parlé ; et d’autre part, la préparation à la présentation des caractères de Christ dans les saints, dont il est parlé dans la division suivante de l’épître (Col. 3:12 à 4:6).
20 Si vous êtes morts* avec Christ aux éléments du monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez-vous des ordonnances, 21 — ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ! 22 — (choses qui sont toutes destinées à périr par l’usage,) selon les commandements et les enseignements des hommes 23 (qui ont bien une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité, et en ce qu’elles n’épargnent pas le corps, ne [lui] rendant pas un certain honneur), pour la satisfaction de la chair ?
— v. 20* : ou
:
mourûtes ; c’est un fait passé
.
Les premières exhortations sont basées sur la grande vérité que les croyants sont morts avec Christ aux éléments du monde. Les mots mêmes de l’apôtre, ainsi que la teneur générale de l’épître, indiquent clairement que « les éléments du monde » sont les ordonnances religieuses inventées par les hommes ou empruntées au judaïsme.
L’apôtre a parlé des différents pièges par lesquels l’ennemi cherche à détourner nos âmes de Christ. Comme nous l’avons vu, ces pièges ont tous un caractère religieux et intellectuel ; c’est pourquoi dans ce passage, il est insisté sur le grand fait que, si nous sommes morts avec Christ, c’est non seulement une mort vis-à-vis des choses grossières du monde, mais aussi vis-à-vis de la religion du monde. Les déclarations de l’apôtre dévoilent et condamnent très nettement cette religion mondaine.
en vie dans le monde». La religion du paganisme, du judaïsme corrompu, comme aussi celle de la chrétienté corrompue, convient au monde ; elle peut être pratiquée par le monde, et laisse les hommes en vie dans le monde. Elle se trouve ainsi condamnée par la Parole de Dieu, car le christianisme tire le croyant hors du monde par la mort avec Christ.
s’abstenirde certaines choses matérielles lors de certains jours que les hommes estiment saints, comme les nouvelles lunes et les sabbats. Elles peuvent se résumer par la formule négative : « ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ».
Ainsi donc, une religion qui se confie dans des ordonnances, tout en faisant appel à l’homme « en vie dans le monde », est tout à fait inacceptable pour le croyant qui reçoit la grande vérité qu’il est mort avec Christ. Pour un tel homme, retourner à une religion d’ordonnances revient pratiquement à nier qu’il est mort avec Christ, et à reprendre encore une fois sa place comme vivant dans le monde.
Après nous avoir mis en garde contre la religion du monde que nous avons laissée derrière nous par notre mort avec Christ, l’apôtre exhorte maintenant les croyants à entrer dans les bénédictions positives qui sont la part de ceux qui sont ressuscités avec Christ.
Les exhortations sont d’abord en rapport avec le nouveau monde de bénédiction ouvert au croyant (3:1, 2), puis avec la nouvelle vie (3:3-7), et enfin avec le nouvel homme (3:8-11).
1 Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; 2 pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ;
(1) Premièrement l’apôtre parle de la nouvelle sphère en contraste avec l’ancienne. Quand Christ est ressuscité d’entre les morts, il est clair, que la mort n’avait plus de pouvoir sur lui ; et le croyant, étant ressuscité avec Christ, est libéré de la mort comme châtiment du péché. Il y a cependant encore une autre grande vérité présentée en Christ ressuscité, à savoir qu’une nouvelle scène avec de nouvelles relations est ouverte au croyant. Comme homme ressuscité, Christ pouvait dire à Marie : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; mais va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17). Après Sa résurrection le monde ne L’a plus vu, et les Siens ne devaient plus Le connaître selon la chair, mais en relation avec le Père et dans Sa nouvelle position dans le ciel. Bien qu’il ait faire avec la vie ici-bas et avec ses relations au cours de son passage à travers le temps, le croyant, en tant que ressuscité avec Christ, est introduit dans de nouvelles relations en rapport avec la scène d’en-haut où Christ est allé.
Nous sommes alors exhortés à « chercher les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ». Dans ce passage de l’épitre, les choses qui sont en-haut sont mises en contraste avec « celles qui sont sur la terre ». Ce monde est occupé avec de vastes projets par lesquels l’homme cherche, par sa propre volonté et sa propre puissance, à améliorer l’état du monde et à introduire un millénium sans Dieu et sans Christ. Regardant en-haut, nous voyons que le dessein de Dieu est d’introduire par Christ un univers de bonheur dont Christ sera la Tête et le Centre. Dieu a donné l’assurance de l’accomplissement de Son propos en exaltant à Sa droite Celui que les hommes ont crucifié. Christ sur la croix est le témoignage clair de l’échec de tous les projets des hommes ; Christ dans la gloire, à la droite de Dieu, est le sûr gage que Dieu accomplira Son propos. Les choses qui sont en-haut sont toutes ces choses qui dépendent de Christ à la droite de Dieu, et que Dieu s’est proposé pour la gloire de Christ et la bénédiction de l’homme. C’est à ces choses que nous devons penser et non pas aux choses passagères de la terre.
Ce passage de l’épitre indique clairement qu’en-haut il y a le
repos, là où il n’y aura plus de labeur, car Christ est assis
à la
droite de Dieu. En outre, il y a la puissance, qui peut soutenir tout l’univers
de bonheur, car Christ est dans le lieu de la puissance — à la droite de Dieu.
Ensuite, le Psaume 16 ne nous dit-il pas qu’à la droite de Dieu il y a un rassasiement
de joie
, et des plaisirs pour toujours
? Il peut y avoir des
joies sur terre, mais la plénitude (ou : le rassasiement) de joie se
trouve à la droite de Dieu. Sur terre, la joie s’épuise ; dans le ciel,
elle est entière. Sur terre, les plaisirs ne sont que pour un temps ; au
ciel, ils sont pour toujours. Cela ne fait-il pas partie des choses qui sont
en haut
, auxquelles nous sommes exhortés à penser plutôt qu’aux choses qui
sont sur la terre ? L’apôtre ne parle pas des choses qui sont dans le
monde, mais des choses qui sont sur la terre. Les choses mondaines
peuvent inclure beaucoup de choses qui sont absolument mauvaises ; arrêter
ses pensées sur de telles choses souillerait. Les choses terrestres
comprennent des choses naturelles et des relations naturelles qui, à leur
place, ne sont pas mauvaises, mais qui, si nos esprits en sont trop occupés,
gâteront notre goût pour les choses célestes.
3 car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. 4 Quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire.
(2) Ensuite, l’apôtre parle de la nouvelle vie en contraste avec l’ancienne. Dans les deux premiers versets du chapitre, une scène entièrement nouvelle nous est ouverte — la sphère de la résurrection — et tout dans cette belle scène est hors d’atteinte de la mort. Les choses de la terre, même si elle sont correctes en elles-mêmes, sont sujettes à la mort et aux limitations du temps. Le chrétien est non seulement mis en relation avec cette nouvelle scène, mais il possède aussi une vie nouvelle capable de jouir des scènes célestes et des relations éternelles. C’est de cette nouvelle vie que l’apôtre parle maintenant, car comment pourrions-nous arrêter nos pensées aux choses d’en-haut sans une vie capable d’apprécier ces choses ?
La vie du monde consiste à jouir des choses du monde telles qu’elles sont. Christ, qui est la vie du croyant, est caché aux regards du monde, et le monde ne peut donc pas voir la source ni le ressort de la vie chrétienne. On peut dire que Christ est cette vie, car, en Christ dans la gloire, nous voyons la présentation de la vie du croyant dans sa propre sphère. Cette vie se manifestera dans toute sa félicité quand Christ apparaîtra, et que nous apparaitrons avec Lui en gloire. On verra alors ce qui a soutenu le croyant dans sa vie quand il traversait le monde durant l’absence de Christ.
5 Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre, la fornication, l’impureté, les affections déréglées, la mauvaise convoitise, et la cupidité, qui est de l’idolâtrie ; 6 à cause desquelles la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance ; 7 parmi lesquels vous aussi vous avez marché autrefois, quand vous viviez dans ces choses.
Après avoir parlé de la vie chrétienne, l’apôtre la met en contraste avec les choses qui font la vie du monde. Il a déjà dit que nous sommes morts à la religion du monde ; maintenant il voudrait que nous appliquions la mort aux activités de la chair en nous. Nous avons à retrancher ce qui, en nous, nous rattacherait à la vie du monde. Si un ange passait à travers ce monde, il ne serait pas contaminé par le monde ; rien dans l’ange ne serait là pour répondre à ses séductions. Avec nous, il y a la chair — une nature qui répond rapidement aux attractions du monde et aux plaisirs du péché. Nous sommes donc exhortés à retrancher et à refuser les différentes formes sous lesquelles la chair se manifeste : les convoitises, la cupidité, et l’idolâtrie de la chair. À moins que nous bridions nos désirs, ils nous conduiront à poursuivre quelque objet particulier avec un intérêt si absorbant que celui-ci deviendra une idole mettant Dieu de côté.
Le chrétien est appelé à mortifier ces membres de la chair. La question de la chair a été résolue à la croix : le croyant a à faire avec les différentes formes sous lesquelles cette chair (qui est encore en lui) cherche à se manifester. Les membres dont parle l’apôtre dans ce passage ne peuvent guère désigner les membres du corps. Loin de mortifier ces membres de notre corps, il nous est dit en Romains 6 de livrer nos membres à Dieu comme des instruments. Les membres ici semblent être toutes ces choses profanes par lesquelles la chair s’exprime ; de même que les membres effectifs du corps sont les instruments pour le service du corps.
C’est à cause de la tolérance de ces membres de la chair que la colère de Dieu viendra sur les fils de la désobéissance. En refusant la grâce de Dieu qui voudrait ôter leurs péchés, ils se mettent sous la colère de Dieu qui s’occupe d’eux à cause de leurs péchés. Ces croyants avaient marché autrefois dans ces choses dans lesquelles ils trouvaient leur vie. Leur mauvaise marche était alors parfaitement en accord avec leur vie non régénérée. Maintenant comme chrétiens, l’apôtre nous exhorte à marcher en accord avec la vie nouvelle.
8 Mais maintenant, renoncez, vous aussi, à toutes ces choses : colère, courroux, malice, injures, paroles honteuses venant de votre bouche. 9 Ne mentez point l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions 10 et ayant revêtu le nouvel [homme] qui est renouvelé en connaissance, selon [l’]image de celui qui l’a créé,
(3) Troisièmement, après avoir parlé de la vie nouvelle en contraste avec l’ancienne, l’apôtre se met à parler du nouvel homme en contraste avec le vieil homme. Les maux dont il est parlé au v. 8 sont en rapport avec l’esprit et les pensées plutôt qu’avec le corps. La colère, le courroux, la malice, les injures, et les paroles honteuses, tout cela suppose des pensées opérant d’une mauvaise manière, tandis que la liste des péchés du v. 5 impliquait des actes effectivement mauvais en rapport avec le corps. Ici, ce ne sont pas les actes mauvais, mais la façon violente et corrompue avec laquelle la chair se manifeste en commettant ses actes mauvais.
On doit renoncer à toutes ces choses comme faisant partie du caractère du vieil homme et de ses œuvres, et comme tout à fait incompatibles avec le nouvel homme. Ici, donc, l’apôtre fait ressortir le contraste entre le vieil et le nouvel homme. Ces expressions ne se rapportent pas à des individus particuliers. Elles servent à décrire différentes catégories de personnes ayant chacun certaines caractéristiques. Dans le langage ordinaire, on parle de « l’homme noir » et de « l’homme blanc », non pas en se référant à un quelconque individu particulier, mais comme décrivant différentes races d’hommes. En outre, l’expression « nouvel homme » ne signifie pas un homme récent, comme lorsqu’on parle d’un nouvel homme affecté à un poste particulier ; elle implique une catégorie d’homme qui est nouveau dans le sens d’être tout à fait différent du vieil homme.
Ce nouvel homme est « renouvelé », un mot qui implique qu’il progresse en force chaque jour. Cette nouvelle force journalière se trouve dans la connaissance de Celui qui a créé le nouvel homme. À mesure que nous croissons dans la connaissance de Christ, nous devenons comme Christ, Celui qui est l’expression parfaite de la nouvelle catégorie d’homme. Quand Christ est venu dans le monde, il y avait aux yeux de Dieu Quelqu’un qui, moralement, a présenté une nouvelle catégorie d’homme — un homme céleste — avec de nouvelles caractéristiques. L’introduction de cette nouvelle catégorie d’homme a rendu moralement ancien (ou : vieux) le premier homme.
Le nouvel homme est renouvelé selon l’image de Celui qui l’a créé. Plus nous avons Christ devant nous — Celui en qui l’homme nouveau est parfaitement exprimé — plus nous devenons comme Christ, et ainsi nous « revêtons » pratiquement « le nouvel homme » en manifestant les caractères de ce nouvel homme.
11 où il n’y a pas Grec et Juif, circoncision et incirconcision, barbare, Scythe, esclave, homme libre ; mais où Christ est tout et en tous.
Dans cette nouvelle catégorie d’hommes, il n’y a pas de distinctions nationales, telles que Grec et Juif ; il n’y a pas de distinctions religieuses, comme la circoncision et l’incirconcision, ni de distinctions sociales entre les ignorants et les gens instruits, les esclaves et les hommes libres. Le vieil homme peut en effet inclure toute une variété d’hommes, tant Juifs que Gentils, mais tous sont marqués par certaines caractéristiques de mal. Le nouvel homme est une catégorie d’homme dans lequel « Christ est tout et en tous ». Christ est tout comme le modèle parfait et le but parfait ; et Christ est en tous pour former le caractère du nouvel homme.
Ainsi, en relation avec la résurrection de Christ, et avec le fait que le croyant est ressuscité avec Christ, il nous est présenté :
Nous avons vu que le grand objet de l’épître est de présenter les gloires de Christ, la Tête de l’Église, afin que le caractère de la Tête soit exprimé dans Son corps.
Après avoir exposé l’application pratique de la grande vérité que les croyants sont morts et ressuscités avec Christ (Col. 2:20 à 3:11), l’apôtre nous exhorte maintenant à revêtir le caractère de Christ. Dans la gloire à venir, nous serons parfaitement comme Christ, dans une scène où chacun est comme Christ : maintenant le grand privilège du croyant est d’exprimer le caractère de Christ dans un monde où les hommes ne sont pas du tout comme Christ. En outre, ce nouveau caractère doit être manifesté non seulement dans certains cercles particuliers, en de certaines occasions, mais dans tous les cercles où le chrétien est appelé à vivre.
Naturellement l’apôtre place d’abord devant nous l’expression du caractère de Christ dans le cercle chrétien (Col. 3:12-17) ; puis dans le cercle de la famille (Col. 3:18-21) ; puis dans le cercle social (Col. 3:22 à 4:1) ; et enfin le caractère de Christ doit être exprimé envers ceux du dehors (Col. 4:2-6).
12 Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité, 13 vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi [faites] de même.
L’apôtre base toutes ses exhortations sur la position merveilleuse dans laquelle le croyant se tient devant Dieu. Nous sommes « des élus de Dieu, saints et bien-aimés ».
Cette position privilégiée devant Dieu ne pourra jamais nous être assurée par notre marche et notre vie pratique. Notre position de bénédiction est entièrement le résultat de la grâce de Dieu qui nous est parvenue par Christ. Toutefois si la marche ne peut pas assurer la position de privilège, la position doit néanmoins et sûrement gouverner notre marche.
Ces bénédictions ne nous présentent-elles pas la position de Christ quand Il était dans ce monde ? N’était-il pas l’Élu de Dieu — Celui qui était choisi d’entre le peuple dans un sens très particulier ? De même, Il était aussi, dans le sens le plus absolu, le Saint ; et, à deux reprises, la voix du ciel a dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». Si par grâce nous sommes amenés dans la même position, il s’ensuit que nous devons marcher comme Lui a marché, et manifester Ses caractères.
Il est remarquable que dans les prières, la doctrine et les
exhortations de cette épître, il n’est guère ou pas du tout fait référence à
des dons spéciaux, ni à l’exercice du ministère public dans le service du
Seigneur. Ces sujets, d’une importance profonde, ont leur place dans d’autres
épîtres ; ici, le grand sujet est ce qui est encore plus important :
la vie spirituelle et le caractère du chrétien
, voilà le grand sujet. Ce
que nous sommes est beaucoup plus important que ce que nous faisons. Nous
sommes enclins à nous évaluer l’un l’autre d’après notre zèle et notre activité
devant les hommes, plutôt que par notre vie spirituelle et notre caractère
devant Dieu. Si un croyant a un don et une capacité, il est relativement facile
d’être zélé et actif en public ; mais on a besoin d’une plus grande grâce pour
vivre Christ dans l’intimité calme, et plus privée, de la vie de tous les
jours. Être un travailleur énergique parmi le peuple du Seigneur, ou dans le
monde, peut être de plus grande apparence ; mais être un homme spirituel manifestant
le caractère de Christ dans la douceur et l’humilité, dans la patience et le
support, aura plus de poids, et sera d’une plus grande valeur aux yeux de Dieu.
L’ornement d’un esprit doux et paisible est d’un grand prix aux yeux de Dieu (1
Pierre 3:4). Être une Marthe, avec une bonne dose d’activité trépidante, est
facile ; être une Marie, assise calmement aux pieds de Jésus, exige une
spiritualité bien plus profonde. Non pas qu’un croyant paisible et spirituel ne
sera pas actif dans les bonnes œuvres, mais la « vie » précédera les « œuvres », et
sera toujours la première préoccupation. Marie, qui a été louée par le Seigneur
pour avoir choisi « la bonne part », a également été félicitée pour sa « bonne
œuvre ». Mais la « bonne part » (Luc 10:42) est venue avant la « bonne
œuvre » (Matt. 26:10).
Le résultat de la bonne part choisie par Marie — s’asseoir aux pieds de Jésus pour écouter Sa parole — a été la formation en elle du caractère et des grâces de Christ. Les exhortations qui suivent ici très heureusement, présentent ce caractère de Christ, marqué par la grâce (3:12, 13), l’amour (3:14) et la paix (3:15).
Les sept premières exhortations énoncent toutes, les différentes façons dont la grâce de Christ est exprimée. La miséricorde est la grâce envers ceux qui d’une certaine façon peuvent dépendre de nous et qui sont dans un besoin particulier. La bonté ne signifie pas nécessairement le fait de répondre à un besoin effectif, ou l’octroi de bienfaits à quelqu’un qui dépend de nous. C’est plutôt le fait d’exercer un ministère pour le bonheur et le réconfort d’autrui sans qu’ils aient de besoin particulier. L’humilité se rapporte à soi-même ; la douceur se rapporte aux autres. L’humilité pense peu à soi, ou même pas du tout ; la douceur fait place aux autres. Ces deux qualités excellentes sont illustrées par le verset de Philippiens 2:3 : « que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même ». L’homme humble s’anéantit lui-même ; l’homme doux considère les qualités des autres plutôt que les siennes.
La longanimité se rapporte davantage aux circonstances éprouvantes ; se supporter les uns les autres se rapporte aux personnes qui sont un sujet d’épreuve. Nous disons à juste titre que quelqu’un montre un grand support quand il est en présence d’une provocation. Il peut s’agir d’une provocation d’ordre général, quelque chose qui requiert la patience de tous. Il peut aussi s’agir de torts personnels, qui donneraient une bonne raison de se plaindre de la part de celui ayant subi le tort. Ces torts personnels requièrent le pardon. La mesure du pardon est « comme Christ nous a pardonnés ».
14 Et par-dessus toutes ces choses, [revêtez-vous] de l’amour, qui est le lien de la perfection.
Ensuite nous lisons : « par-dessus toutes ces choses,
[revêtez-vous] de l’amour
», littéralement « en plus de toutes
ces choses, [ajoutez] l’amour ». Ce n’est pas comme si « l’amour »
était une qualité à part, au-dessus de toutes les qualités précédentes, mais c’est
qu’il faut ajouter l’amour à la miséricorde, à la bonté, et à toutes les autres
qualités. Toutes ces activités bénies du nouvel homme ont leur source dans l’amour.
Si nous montrons la miséricorde, ou la bonté, ou la longanimité, ou le pardon,
cela doit provenir de ce que nous aimons notre frère. L’amour est « le
lien de la perfection ». L’apôtre parle de cette nouvelle catégorie d’hommes
chez qui seul on trouve la perfection. Dans l’ancienne catégorie (le vieil
homme), les hommes sont haïssables, se haïssant l’un l’autre ; chez le
nouvel homme, tous sont liés ensemble dans les liens éternels de l’amour.
Quelqu’un a dit : « Les liens qui sont rivés dans l’amour de Christ,
et dans les travaux pour Christ, survivent aux changements du temps, et lient
la famille de Dieu dans les demeures de l’éternité ».
15 Et que la paix du Christ, à laquelle aussi vous avez été appelés en un seul corps, préside dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants.
En Christ, nous voyons la nouvelle catégorie d’hommes présentée en perfection. Il était descendu du ciel, mais Il parlait de Lui-même comme du « Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3:13). Il marchait au milieu de l’agitation de la terre, mais vivait dans le calme du ciel. Nous traversons un monde où il n’y a pas de paix. Politiquement, c’est un monde de guerres. Socialement, économiquement et religieusement, tout est effervescence et bouleversements. Le privilège du chrétien est de passer à travers ce monde, comme Christ, avec le calme et la paix du ciel dans le cœur. Quelles que soient les circonstances par lesquelles il est appelé à passer, il a ses pensées aux choses d’en-haut, et sera conservé dans la paix dont Christ jouissait.
En outre la paix doit non seulement présider dans nos cœurs, mais elle est à réaliser dans la compagnie des chrétiens ; car c’est pour cela que nous avons été « appelés en un seul corps ». L’unité du corps requiert la paix entre les membres pour qu’il croisse de l’accroissement de Dieu. En outre, s’il y a la paix dans le cœur, il y aura de la reconnaissance envers Dieu. Étant ainsi marqués par la grâce, l’amour et la paix, le beau caractère de Christ sera reproduit chez les Siens.
16 Que la parole du Christ habite en vous richement, — en toute sagesse vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans [un esprit de] grâce. 17 Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, [faites] tout au nom du seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père.
Le caractère de Christ trouvé dans les saints selon les versets 12 à 15, prépare pour le service de Christ selon les détails des versets 16 et 17. Dans ces versets, l’apôtre parle d’enseignement, d’exhortation, de chant, d’œuvre et d’action de grâce. Il faut bien comprendre le verset 16 avec la bonne ponctuation. Il y a trois exhortations distinctes. Tout d’abord (1) « Que la parole du Christ habite en vous richement » ; puis (2) « en toute sagesse vous enseignant et vous exhortant l’un l’autre » ; enfin (3) « par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans [un esprit de] grâce ».
La première exhortation (1) est individuelle ; chacun de nous doit être instruit dans la pensée de Christ. Puis (2), ayant la pensée de Christ pour nous-mêmes, nous avons à nous enseigner et nous exhorter l’un l’autre. Ici l’exhortation ne semble pas viser le ministère public de quelqu’un ayant un don spécial pour enseigner, mais plutôt l’enseignement et l’exhortation mutuelle entre individus, comme résultat de ce que chacun a la parole du Christ, s’étant assis à Ses pieds et ayant écouté Sa parole. La troisième exhortation (3) donne l’attitude qui convient pour la louange de Dieu. Si nous chantons à Dieu, ce devrait être avec la grâce dans nos cœurs, non pas simplement avec la mélodie sur nos lèvres.
Au v. 17, nous arrivons au « faire ». Tout ce que nous faisons en parole ou en acte, doit l’être au Nom du Seigneur Jésus. Quelle règle de vie simple, mais qui nous sonde. Quelle belle vie quand rien ne se dit ni ne se fait sinon ce qui convient à ce Nom saint et béni. Combien de questions qui nous embarrassent dans la vie quotidienne, seraient résolues d’un coup par ce simple test : « Puis-je le faire ou le dire au Nom du Seigneur Jésus ? »
L’exhortation finale est de « rendre grâces par Lui à Dieu le Père ». Au milieu de toutes les circonstances, nous avons à rendre grâce. Lorsque le Seigneur était rejeté par Israël, Il pouvait dire : « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre » ; et Paul pouvait chanter dans la prison intérieure, les pieds fixés dans les fers. Nous apprenons de ces exhortations combien le caractère de Christ dans les saints, et la vie pratique qu’ils mènent, sont étroitement liés. Le caractère que nous revêtons doit affecter la vie que nous vivons, et être exprimé dans nos paroles et dans nos actes.
Dans les versets 18 à 21, nous avons des exhortations pratiques en rapport avec les relations naturelles établies par Dieu — épouses, maris, enfants, et pères. Si le christianisme nous introduit dans des relations au-dessus des relations de la terre, il ne met pas de côté les relations naturelles tant que nous sommes encore dans le corps. Elles ont été instituées par Dieu, approuvées par le Seigneur, et ont à être respectées par le chrétien.
L’homme déchu a abusé de ces relations : le chrétien est enseigné sur la manière de les maintenir selon la pensée de Dieu, de sorte qu’il y ait dans la famille une expression des excellences du Christ — la soumission, l’obéissance, l’amour, et la grâce — qui ont marqué Son chemin sur la terre.
18 Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur.
Les épouses chrétiennes sont exhortées à reconnaitre l’autorité de leur mari par la soumission. Cela seul est bienséant chez celles qui professent se soumettre au Seigneur. Se soumettre « dans le Seigneur » donne de la force pour appliquer l’exhortation, tout en veillant à ce que la soumission ne dégénère pas en un consentement du mal.
19 Maris, aimez vos femmes et ne vous aigrissez pas contre elles.
Les maris doivent veiller à aimer leurs épouses, et ainsi, au lieu de se laisser aller à quelque aigreur, ils exprimeront le caractère de Christ en exerçant l’autorité dans un esprit d’amour.
20 Enfants, obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable dans le Seigneur.
Les enfants doivent obéir à leurs parents en toutes choses, non pas simplement pour être agréables au cercle de la famille, mais pour être agréables au Seigneur. En marchant dans l’obéissance, ils manifestent quelque chose du beau caractère de Christ qui, dans les jours de Sa chair, était « soumis » à ses parents (Luc 2:51).
21 Pères, n’irritez pas vos enfants, afin qu’ils ne soient pas découragés.
Les pères doivent veiller à ne pas affirmer leur autorité de manière arbitraire, pour ne pas s’aliéner l’affection de l’enfant par quelque punition injuste, ni le décourager en relevant ses fautes inutilement. Ils doivent chercher à montrer la sagesse parfaite de Christ qui a su corriger ses disciples, tout en conservant leurs affections (Luc 22:24-30).
Ces exhortations suppose un foyer chrétien où est maintenue toute autorité juste, mais dans la sujétion au Seigneur, et donc exercée d’une manière qui est agréable au Seigneur, dans un esprit d’amour.
Nous sommes arrivés à ces exhortations spéciales adressées au cercle de la famille à travers les exhortations adressées au cercle chrétien. Si nous nous comportons bien dans le cercle chrétien ; si nous cherchons les choses d’en-haut ; si nous mortifions les membres de la chair ; si nous avons pratiquement dépouillé le vieil homme, et revêtu le nouvel homme, et si nous sommes ainsi marqués par la grâce, l’amour et la paix du Christ, — alors nous serons prêts à vivre correctement les relations du cercle de la famille.
Néanmoins, la chair est encore en nous ; c’est pourquoi chacun est exhorté de manière à se fortifier à l’égard de ce en quoi il est susceptible de manquer. La chair de la femme peut, à certains moments, se rebeller contre l’autorité de l’homme : elle est donc exhortée à se soumettre. L’homme peut plus facilement que la femme manquer d’affection : il est donc exhorté à aimer. Les enfants sont enclins à faire leur propre volonté : ils sont donc avertis d’obéir. Le père peut agir de manière arbitraire : il est donc averti de ne pas provoquer ses enfants.
Combien sera heureuse la maison où la soumission de la femme est réalisée dans le Seigneur, où l’autorité du mari est exercé dans l’amour, où les enfants obéissent pour plaire au Seigneur, et où le père agit avec la sagesse de Christ.
On remarquera que les premières relations dont l’apôtre parle sont celles qui ont existé au jardin d’Eden : mari et femme. Puis nous arrivons aux relations apparues après la chute : les enfants et les parents. Enfin nous arrivons à des relations dont nous n’entendons parler qu’après le déluge : les serviteurs et les maîtres (Genèse 9:25).
22 Esclaves, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, craignant le Seigneur. 23 Quoi que vous fassiez, faites-[le] de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, 24 sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de l’héritage : vous servez le seigneur* Christ. 25 Car celui qui agit injustement, recevra ce qu’il aura fait injustement ; et il n’y a pas d’acception de personnes. Chapitre 4. 1 Maîtres, accordez à vos esclaves ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans les cieux.
— v. 24* : ou
:
le maître.
Apparemment, l’existence de maîtres et d’esclaves n’était pas envisagée dans l’ordre de la création. Ceci étant, on pourrait penser que le christianisme aurait entièrement ignoré, voire interdit ces institutions parmi les hommes. Ce n’est cependant pas le cas : le christianisme n’approuve ni ne condamne l’esclavage, car cela ne fait pas partie du travail de la grâce de « se mettre à changer l’état du monde et de la société ». Son grand objectif est de tirer un peuple hors du monde vers Christ, en l’amenant dans des relations nouvelles et célestes.
Toutefois les chrétiens qui se trouvent dans ces différentes positions sociales sont instruits sur la façon d’agir pour y exprimer quelque chose du caractère de Christ.
Les esclaves chrétiens ont à s’acquitter de l’obéissance à leurs maîtres, non plus pour s’en faire bien voir, ou pour se plaire à eux-mêmes ou aux autres, mais en ayant le cœur gouverné par le seul désir de plaire à Celui dont il est écrit : « le Christ n’a pas cherché à plaire à lui-même ». Que les tâches à faire soient banales ou ingrates, elles doivent être faites comme pour le Seigneur. Ainsi, quoique l’esclave soit esclave d’un homme, l’esclave chrétien sert le Seigneur ; et servant le Seigneur, il sera récompensé par le Seigneur. Dans le jour futur des récompenses, sinon déjà dans le présent, il sera démontré qu’il n’y a pas d’acception de personnes avec le Seigneur. Celui qui fait le mal, qu’il soit maître ou esclave, recevra selon le mal qu’il a fait. Les maîtres doivent donc agir envers leurs esclaves dans la crainte du Seigneur, sachant qu’ils ont un maître dans le ciel. Ce faisant, ils donneront à leurs esclaves ce qui est juste et équitable.
2 Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces ; 3 priant en même temps aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, pour annoncer le mystère du Christ, [mystère] pour lequel aussi je suis lié, 4 afin que je le manifeste comme je dois parler.
Ces exhortations spéciales à différentes personnes se terminent par une exhortation générale à la prière qui s’applique à tous les saints. Le simple fait de connaître la pensée du Seigneur pour chacun dans ces relations ne suffit pas. La connaissance en soi n’est pas la puissance. Nous devons être gardés dans l’attitude de dépendance qui est celle de la prière si nous voulons mettre en pratique les exhortations. Nous sommes donc exhortés à « persévérer dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces ». Persévérer dans la prière implique, non seulement de se tourner vers Dieu dans certains besoins spéciaux, mais une attitude habituelle de dépendance de Dieu. Le psalmiste peut dire : « Le soir, et le matin, et à midi, je prie » (Ps. 55:17 [selon la traduction anglaise]). Quelle que soit la difficulté, quelle que soit la durée de l’épreuve, même si la réponse se fait attendre, nous devons « persévérer dans la prière ». La prière doit être accompagnée de vigilance et d’actions de grâce. Le Seigneur a averti Ses disciples de veiller et de prier. Il est inutile de prier en rapport avec une tentation particulière, ou un piège, si en même temps nous n’y veillons pas. La vigilance à propos de la prière se rapporte à ce qu’on attend comme réponse à la prière, et dans ce sens nous devons surveiller la réponse.
Exhorter d’autres à prier conduit l’apôtre à sentir son profond besoin des prières du peuple de Dieu pour lui-même. C’est pourquoi il demande leurs prières pour que Dieu lui ouvre une porte pour la parole, et que la porte étant ouverte il soit en mesure de présenter le mystère du Christ, et de le faire d’une bonne manière, comme il « doit parler ».
5 Marchez dans la sagesse envers ceux de dehors, saisissant l’occasion. 6 Que votre parole soit toujours dans [un esprit de] grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun.
Enfin, nous sommes exhortés en rapport avec notre marche et nos conversations avec ceux qui sont hors du cercle chrétien. Une bonne marche requiert de la sagesse, et d’être prêts à saisir les occasions qui se présentent de parler pour le Seigneur. Le danger que nous courons est d’avoir de la sagesse, mais en manquant de hardiesse ; ou de manifester une grande hardiesse, mais avec peu de sagesse.
Nous sommes porteurs d’un message de grâce, qui doit être exprimé en paroles de grâce ; en même temps, notre parole doit être assaisonnée avec le sel de la sainteté. En parlant de cette manière, notre grâce ne dégénérera pas en se mettant à passer légèrement sur les péchés, ni notre fidélité en se mettant à condamner durement les pécheurs. Pour combiner correctement la grâce et le « sel », nous avons besoin de la sagesse du Christ qui, non seulement connaissait la bonne réponse à donner à chaque questionneur ou opposant, mais aussi comment répondre de façon à faire face aux besoins de chacun.
Les salutations qui terminent l’épître présentent un beau tableau de l’amour chrétien, de l’intérêt mutuel dans les circonstances l’un de l’autre, et de la tendre préoccupation pour la prospérité spirituelle du peuple du Seigneur ; c’est effectivement ce qui existait dans le cercle chrétien dans les jours précédant le temps où l’église est tombée en ruine quant au témoignage uni pour Dieu, et dans la division et la dispersion du peuple de Dieu.
7 Tychique, le bien-aimé frère et fidèle serviteur et compagnon de service dans le Seigneur, vous fera savoir tout ce qui me concerne : 8 je l’ai envoyé vers vous tout exprès, afin qu’il connaisse l’état de vos affaires, et qu’il console vos cœurs, 9 avec Onésime, le fidèle et bien-aimé frère, qui est des vôtres. Ils vous informeront de toutes les choses d’ici.
Deux frères dans le Seigneur, Tychique et Onésime, étaient chargés ensemble de porter cette lettre à l’assemblée de Colosses. De manière très heureuse, l’apôtre peut parler de Tychique non seulement comme d’un « frère », mais d’un « bien-aimé frère » ; non seulement comme d’un « serviteur », mais comme d’un « fidèle serviteur » ; et non seulement comme d’un « serviteur », mais, comme d’un « compagnon de service » de l’apôtre dans le Seigneur. Ces traits chrétiens étaient si uniformément combinés chez ce serviteur que son amour n’empêchait pas sa fidélité, et sa fidélité n’écartait pas sa communion avec d’autres. Onésime, un des saints de Colosses, est également recommandé comme un fidèle et bien-aimé frère, quoique rien ne soit dit sur une éventuelle participation au ministère public de sa part. Il n’était probablement pas un frère ayant un don. Si nous nous souvenons que, du point de vue social, il n’était qu’un esclave, la recommandation qu’il a reçue de Paul montre à quel point il a entièrement répondu aux exhortations de cette épître pour les esclaves.
Ces deux frères feraient connaître aux frères de Colosses « toutes les choses » concernant Paul et les intérêts du Seigneur à Rome. Pour ramener un rapport à l’apôtre, Tychique prendrait connaissance de leur état, et en même temps il consolerait leur cœur en leur faisant connaitre l’intérêt profond de l’apôtre pour eux. L’amour comptait sur leur intérêt pour l’apôtre, de la même manière que son amour à lui désirait connaître leur condition.
10 Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, et Marc, le neveu de Barnabas, touchant lequel vous avez reçu des ordres (s’il vient vers vous, recevez-le), 11 et Jésus appelé Juste, — qui sont de la circoncision. Ceux-ci sont les seuls compagnons d’œuvre pour le royaume de Dieu qui [aussi] m’ont été en consolation.
L’apôtre mentionne ensuite trois frères de la circoncision :
12 Épaphras qui est des vôtres, esclave du christ Jésus, vous salue, combattant toujours pour vous par des prières, afin que vous demeuriez parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu ; 13 car je lui rends témoignage qu’il est dans un grand travail [de cœur] pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour ceux qui sont à Hiérapolis.
Nous avons déjà appris au début de l’épître qu’Épaphras avait travaillé parmi les saints de Colosses comme un fidèle serviteur de Christ. Nous apprenons maintenant que, bien qu’il ne fût plus avec eux, il travaillait toujours avec ferveur dans la prière, pour eux et pour les saints des villes voisines, Laodicée et Hiérapolis. Il semble qu’il se rendait compte que l’ennemi menait une attaque précise contre ces assemblées afin de les détourner de Christ par des séductions religieuses. En présence de cette opposition, l’apôtre parle d’Épaphras comme « combattant toujours pour vous par des prières ». Un rappel salutaire et encourageant que la prière est une arme puissante pour faire face à l’opposition de l’ennemi. En outre, non seulement Épaphras souhaitait que les efforts de l’ennemi soient déjoués, mais aussi que les saints demeurent « parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu ». Il se rendait compte que s’ils étaient des chrétiens adultes et établis dans la vérité selon la volonté de Dieu, ils seraient en mesure de résister à toutes les attaques de l’ennemi.
14 Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, et Démas.
Luc est désigné comme « le médecin bien-aimé », ce qui prouve que sa vocation terrestre, en tant que médecin, n’était pas incompatible avec sa vocation plus élevée dans le ministère comme compagnon de l’apôtre dans ses voyages, et comme auteur inspiré de l’Évangile.
La mention de Démas sans un mot de recommandation est de mauvais augure à la lumière de la mention finale de Démas dans la seconde épître à Timothée, où nous apprenons qu’il avait abandonné Paul, ayant aimé le présent siècle. Cela montre que l’apôtre était quelqu’un avec qui l’on ne pouvait pas continuer si l’on aimait le monde.
15 Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l’assemblée qui [se réunit] dans sa maison. 16 Et quand la lettre aura été lue parmi vous, faites qu’elle soit lue aussi dans l’assemblée des Laodicéens, et vous aussi lisez celle qui [viendra] de Laodicée.
Des salutations sont envoyées aux frères qui sont à Laodicée et à l’un d’eux chez qui l’assemblée se réunissait. L’apôtre voyait apparemment que l’assemblée à Laodicée était exposée aux mêmes dangers que ceux menaçant l’assemblée à Colosses, et il donne donc des instructions spéciales pour que cette lettre soit lue aussi au milieu d’eux. De leur histoire ultérieure, il semble qu’ils n’aient guère tenu compte des avertissements solennels de l’épître, ou bien qu’ils les aient rapidement oubliés, — surtout ces avertissements contre l’intrusion de la chair religieuse qui détourne l’âme de Christ « pour la satisfaction de la chair » (2:8, 18, 23). Ils ont finalement été gâtés par « de vaines déceptions », ils ont été « enflés d’orgueil » et ont été si satisfaits d’eux-mêmes qu’ils se vantaient de leurs richesses spirituelles, en disant même qu’ils n’avaient besoin de rien, quand même Christ se tenait dehors à la porte de chez eux.
Il en a été avec la chrétienté comme avec l’assemblée à Laodicée. Elle n’a que peu ou pas tenu compte des avertissements de cette épître, avec comme résultat qu’elle a été contaminée par le levain du modernisme, du ritualisme, et de la superstition. Comme Laodicée, la grande masse de la chrétienté professante s’est vanté de sa richesse, et malgré le nom de Christ qu’elle a pris, elle a renié la gloire de Sa personne et l’efficacité de Son œuvre, hâtant ainsi le moment où elle sera vomie de la bouche de Christ.
17 Et dites à Archippe : Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses.
Archippe avait apparemment besoin d’un message spécial pour prendre garde au service qu’il avait reçu dans le Seigneur, afin de l’accomplir. Combien d’entre nous ont besoin de cette même exhortation, car nous pouvons nous lasser en présence de beaucoup de sujets de découragement et de beaucoup d’opposition. Notre rôle est de persévérer dans tous les petits services que le Seigneur peut nous avoir confié, même si, pour le moment, nous ne voyons guère de résultats.
18 La salutation, de la propre main de moi, Paul. — Souvenez-vous de mes liens. La grâce soit avec vous !
L’apôtre termine l’épître par la salutation habituelle de sa propre main. Il leur rappelle ses liens, témoignages de son amour pour le Seigneur, et pour les saints, qui l’ont amené à supporter l’emprisonnement plutôt que de renoncer à la vérité. Enfin, il les recommande à la grâce de Dieu.