FAQ de Michael Hardt complétée par Bibliquest
Table des matières :
1 - Que signifie le mot ‘église’ ?
3 - Qui compose l’Église (ou : assemblée) aujourd’hui ?
4 - Quand l’Église a-t-elle commencé ?
4.2 - pourquoi pas plus tard ?
5 - L’Ancien Testament parle-t-il de l’Église ?
7 - Pourquoi le Nouveau Testament utilise-t-il des images pour décrire l’Église ?
8.1 - l’Église est le corps de Christ ?
8.2 - l’Église est la maison de Dieu ?
8.3 - l’Église est l’épouse de Christ ?
9 - Que veut-on dire par l’expression ‘l’église de Dieu à tel endroit’ ?
10 - Que signifie être ‘réunis au nom du Seigneur’ ?
11 - Qu’est-ce qu’une réunion ‘d’assemblée’ (ou : église) ?
12 - Qui dirige les réunions (est-ce le rôle d’un pasteur ou d’anciens ?) ?
13 - Qui est grand dans les assemblées ?
14 - Qui doit faire le service de la parole ?
15 - Quelle est la différence entre les dons, et les charges ou services ?
16 - Faut-il désigner des anciens ?
17 - Quels dons y a-t-il dans l’Église (ou : assemblée) ?
18.2 - Quel est leur rôle aujourd’hui ?
19 - Que signifie ‘la ruine de l’Église’ ?
20 - Comment peut-on montrer l’unité en un temps de ruine et de fragmentation ?
21 - Qui peut rompre le pain ?
22 - Quelle est la relation entre les assemblées locales ?
23 - Qu’est-ce que la discipline d’assemblée ?
25 - Sommes-nous une dénomination ?
26 - Comment se comporter vis-à-vis d’autres chrétiens qui ne se rassemblent pas avec nous ?
27 - Quel est le plus important ? l’exactitude quant à la doctrine ou le dévouement au Seigneur ?
Le mot grec ‘ekklesia’ signifie ‘appelés hors de’, ou autrement dit ‘assemblée’. L’Église n’a rien à faire avec le monde. Elle est céleste, appelée hors du monde pour appartenir à Christ.
La parole de Dieu ne connaît qu’une Église (ou : assemblée). Cette Église est constituée de tous les croyants, chrétiens qui ont cru l’évangile du salut (Éph 1v13). Ils ont été unis ensemble en un seul corps, non pas en devenant membre d’une organisation, mais par le Saint Esprit (1 Cor. 12v13 et Éph. 1v23).
Tous ceux qui croient l’évangile de leur salut (Éph. 1v13) — ou bien des juifs ou bien des nations (= non-juifs) — Ils sont ainsi unis ensemble en un seul corps (1 Cor. 12v13). — Il faut que ceux qui croient soient de vrais croyants, qu’ils aient la vraie foi au Seigneur Jésus et soient nés de nouveau (Jean 3v3-5). Le vrai croyant a reçu le pardon de ses péchés, il est « justifié ». Rom. 1v17 ; 3v10 ; 3v22-26 ; 4v25 ; 5v1 ; 6v1-11
L’Église (ou : assemblée) a commencé le jour de la Pentecôte, 50 jours après la résurrection du Seigneur (Actes 2).
L’Église (ou : assemblée) ne pouvait pas commencer plus
tôt, parce que Christ devait mourir, ressusciter et être glorifié, avant que le
Saint Esprit puisse venir (Jean 7v37-39). En Matthieu 16 c’est encore
futur : ‘sur ce roc, je bâtirai
mon assemblée’ (verset 18)
L’Église a effectivement commencé le jour de la Pentecôte en Actes 2, parce que nous lisons à la fin du chapitre (2v47) que ‘le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés.’
Non. Le mystère de Christ et de l’Église n’avait pas été ‘donné à connaître’ jusqu’alors (Éph. 3v5). C’est l’apôtre Paul qui a eu la mission de le communiquer (Éph. 3v2, 7, 8).
L’Ancien Testament évoque seulement des types de l’Église (par exemple Rébecca). Mais personne ne peut reconnaître la vérité de l’Église par ces images — sans la lumière du Nouveau Testament.
Il n’y a rien à faire. Si vous êtes un vrai croyant, vous êtes déjà membre de ‘l’Église (ou : assemblée) du Dieu vivant’, la seule Église (ou : assemblée) reconnue dans le Nouveau Testament. Il n’est nul besoin de se ‘joindre’ à quelque leader ou à quelque groupement que ce soit. Un vrai croyant est membre du corps de Christ (1 Cor. 12v12).
Comment expliquer à un pygmée de la forêt équatoriale — qui n’a jamais vu un avion — ce qu’est un avion ? On ne peut éviter d’utiliser des images, par exemple lui dire qu’un avion c’est un grand oiseau, mais en métal, et qui ne peut pas atterrir sur les arbres, et boit de l’essence etc. Cela pourra donner une idée au pygmée de ce qu’est un avion. De la même manière Dieu utilise des choses qui nous sont familières (corps, épouse, maison) pour nous expliquer ce qu’est l’Église.
Quand Dieu présente l’Église comme un corps, cela indique
Dans une maison tout est ordonné de manière à plaire au chef de la maison. Ainsi dans la maison de Dieu :
L’épouse est en relation avec les affections. Cette image de l’épouse appliquée à l’Église montre qu’il y a une relation d’amour entre Christ et l’Église (Éph. 5v25). Les affections de l’Église ne doivent pas être partagées, mais doivent être réservée à Christ seul (2 Cor. 11v2). Et l’épouse a un seul grand désir : que son époux vienne ! ‘Amen, viens Seigneur Jésus’ (Apoc. 22v17, 20).
Il faut comprendre que le corps de Christ a un aspect universel (Éph. 1v23) et un aspect local (voir 1 Cor. 12v27) qui nous occupe ici. L’assemblée locale donne une expression locale de l’Église (ou : assemblée) universelle.
Un chrétien désire en principe tout faire au
nom du
Seigneur, y compris de manger et boire (Col. 3v17). Mais si l’on veut se réunir
en
son nom (Matt. 18v20), il faut que le Seigneur soit le centre du
rassemblement, et qu’Il puisse tout diriger et être le centre de notre
attention. On peut être réuni au nom du Seigneur seulement si l’on reconnaît
Son autorité. En résumé :
L’état d’esprit de ceux qui se rassemblent ainsi n’est pas n’importe lequel ; il est décrit dans le début du même chapitre :
En conclusion : pour se réunir selon Matthieu 18, il faut que
C’est une réunion où ‘toute l’assemblée’ (ou : église)
se réunit ensemble (1 Cor. 14v23), en tant qu’assemblée (ou : église) (1
Cor. 11v18). Lorsque nous disons toute
l’assemblée, c’est bien entendu
ceux qui peuvent le faire, et qui en ont le désir. Le Nouveau Testament donne
trois cas de telles réunions d’assemblée :
Quand des croyants sont ‘réunis en Son nom’ (Matt. 18v20), alors Christ doit être au centre. Il dirige tout. Ce n’est pas une réunion dirigée par l’homme. Christ est Celui qui a autorité (1 Cor. 12v5), et le Saint Esprit opère en distribuant à chacun des dons de grâce ‘comme il Lui plait’ (1 Cor.12v11). Il y a liberté de contribution pour chaque frère (le silence est requis pour les femmes dans les assemblées selon 1 Cor. 14v34) : indiquer un cantique, prier à haute voix, ou parler pour l’édification (1 Cor.14v26-33).
Marc 10:43-44, le plus grand ou le premier est l’esclave de tous – 10:45 le Fils de l’homme n’est pas venue pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs.
Par ‘service de la parole’ (Actes 6v4) nous pensons à l’enseignement et à la prédication de la parole de Dieu aux croyants. Ce service devrait être exercé par ceux qui ont reçu un don pour cela (les docteurs et les pasteurs). Ce ministère peut aussi avoir un caractère prophétique : une parole de Dieu appliquée à la conscience du peuple de Dieu.
La parole de Dieu ne connaît pas d’églises (ou : assemblées) avec ministère unique (selon le principe d’un seul homme qui fait tout). À Antioche, il y avait ‘des prophètes et des docteurs’ (non pas ‘un pasteur’, Actes 13v1). Paul dit aux Corinthiens : ‘Qu’est-ce donc, frères ? Quand vous vous réunissez, chacun de vous a un psaume, a un enseignement… que tout se fasse pour l’édification’ (1 Cor. 14v26).
Enfin, tout doit se passer dans l’amour, et dans la sainte crainte qui découle de la présence de Dieu.
Les dons sont des capacités spirituelles (don de docteur ou enseignant, d’évangéliste, de pasteur [berger au sens littéral], etc.). Les services, ou les charges, sont ce qui est confié à la responsabilité des serviteurs, surveillants ou anciens. Les mots ‘serviteur’ et ‘surveillant’ sont la traduction littérale respective des fonctions que certains nomment ‘diacre’ et ‘évêque’.
Les dons sont pour tout le corps de Christ (Éph. 4v12), ainsi le docteur, par exemple, peut enseigner dans d’autres villes et d’autres pays). Mais les charges sont données pour une localité : « dans chaque ville… des anciens » (Tite 1v5) et « j’exhorte les anciens… paissez le troupeau de Dieu qui est avec vous » (1 Pierre 5v1-2).
Dans les exemples fournis par le Nouveau Testament, les anciens ont toujours été désignés par les apôtres (Actes 14v23), ou par leurs délégués (Tite 1v5). Tite avait reçu expressément de la part de l’apôtre le commandement de le faire. Aujourd’hui il n’y a plus d’apôtres (car ils devaient avoir vu le Seigneur, Actes 1v 22 et 9v 4,5), et il n’y a donc plus non plus de délégués apostoliques qui pourraient les désigner, ni quelqu’un ayant l’autorité donnée de Dieu pour le faire.
Mais il y a encore des hommes ayant les qualifications énumérées pour les anciens (1 Tim. 3v1-6). Une lecture attentive de la liste de qualifications montre que de tels hommes sont très rares. Mais ceux qui ont ces qualités peuvent encore faire le travail d’anciens (1 Pierre 5v2 ; Actes 20v28).
Cinq dons principaux sont mentionnés en Éphésiens 4. Ils sont donnés par Christ :
Il y a en outre beaucoup d’autres dons (1 Corinthiens 12 et Romains 12). Notons qu’aucun de ces passages ne nous donne une liste complète de tous les dons.
Pourquoi Dieu les a-t-Il donnés les miracles ? Pour évangéliser ? Pour donner des spectacles émouvants ? Pour diminuer les souffrances des croyants ? Non : aucune de ces raisons n’est bonne.
Dieu a donné des signes miraculeux, pour prouver que Dieu
commençait quelque chose de nouveau, une ère nouvelle, celle de l’Église
(ou : assemblée) chrétienne. Le temps de la loi était passé. Dieu avait
formé l’Église (ou : assemblée) par le Saint Esprit. Les miracles
servaient à confirmer
la Parole de
Dieu qui annonçait ce changement (Héb. 2v3-4 ; Marc 16v20)
Aussi, au jour de la Pentecôte qui fut celui du commencement de l’Église (ou : assemblée), le Saint Esprit a rendu Ses disciples capables de parler en des langues étrangères compréhensibles pour d’autres : il s’agissait de montrer que, dorénavant, Dieu ne s’adressait plus seulement aux Juifs comme dans l’Ancien Testament, mais aux gens de toutes les nations ; et que le salut était offert à tous, pas seulement aux Juifs.
Il y eut certes des guérisons (Actes 3), mais non pas pour remédier aux souffrances des croyants ; elles servaient de signes pour les incrédules (Actes 4v16, 30 et Héb. 2v4).
Dieu peut toujours faire des miracles de nos jours, et Il en fait, et Il répond aux prières quand Il le juge bon. Mais cela est tout à fait différent de l’exercice d’un don de miracles.
Et qu’en est-il des langues ? Permettez-moi de demander : connaissez-vous une seule personne qui puisse parler une langue qu’il n’a jamais apprise (car c’est ce qui s’est produit dans Actes 2) ? Il n’est plus nécessaire aujourd’hui de proclamer que l’évangile n’est pas limité aux Juifs, et que Dieu offre le salut à toutes les nations : cela est admis partout et par tous.
Cela signifie simplement qu’aujourd’hui les choses sont très différentes de ce que Dieu avait établi quant à l’Église (ou : assemblée) au commencement à la Pentecôte. Les chrétiens sont fragmentés ou morcelés en de multiples groupes. Beaucoup sont devenus membres d’organisations, au lieu d’agir simplement comme membres du corps de Christ.
Beaucoup de mal est présent aujourd’hui sous des formes diverses. Il y a A) du mal moral (péché dans la conduite) ; B) du mal doctrinal (par rapport à Christ, Son incarnation, Sa nature sans péché, Son humanité, Son œuvre, le salut, etc. Il y a aussi la contestation croissante de l’inspiration verbale (ou : littérale) de l’Écriture. Cela se traduit aussi dans le domaine ecclésiastique (ministère d’un seul homme, etc.).
Le mal moral est toléré de plus en plus, sous des formes toujours plus grossières ; on se trouve comme dans une spirale descendante et sans fin. Enfin beaucoup de milieux chrétiens qui désavouent le mal, tolèrent d’y rester associé, et de ne pas s’en séparer.
L’homme a-t-il donc tout gâté ? Oui, mais cela ne veut pas dire qu’il est impossible de pratiquer les principes bibliques. Si les hommes forment des organisations etc., nous pouvons quand même faire ce que la Bible dit : se réunir simplement autour du Seigneur Jésus (Matt. 18v20), réalisant que nous sommes membres du corps de Christ (1 Cor. 12v12,13).
Priez, et le Seigneur vous montrera d’autres croyants qui veulent Le reconnaître comme Seigneur. Réunissez-vous avec eux simplement en essayant autant que possible de mettre en pratique ce que la Bible enseigne. Cela ne veut pas dire qu’il faut chercher à former une nouvelle église, car il y a déjà bien longtemps que Dieu a formé l’Église (ou : assemblée), et cela est tout à fait suffisant. Aujourd’hui, nous avons simplement à reconnaître ce que Lui a fait.
Tout croyant, s’il n’est pas disqualifié. Pourquoi tout croyant ? Parce que la fraction du pain est un privilège qui appartient à tout membre du corps de Christ (1 Cor. 10v17). Mais alors, que signifie ‘être disqualifié’ ? Comment cela peut-il se produire ? — Il y a trois raisons possibles pour cela :
Un rassemblement local (ou assemblée, église) fait partie de l’Église entière de Dieu (1 Cor. 1v2). Les rassemblements locaux agissent donc en harmonie les uns avec les autres (comme les membres du corps humain travaillent ensemble, et non pas l’un contre l’autre). Lorsqu’une assemblée (ou : église) locale prend une décision (par exemple, elle met une personne sous discipline, ou elle admet un croyant pour la communion), cela lie les autres assemblées, c’est-à-dire que sa décision s’applique à toutes les autres assemblées : ‘ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel’ (Matt. 18v18). Paul répète que ces instructions aux Corinthiens s’appliquent à tous les croyants en tout lieu (1 Cor. 1v2 ; 4v17 ; 7v17 ; 11v16).
Une assemblée ne peut pas choisir les assemblées avec lesquelles elle préfère être en communion, tandis que les autres assemblées font un autre choix. La deuxième épitre de Jean indique des personnes qu’on ne doit pas recevoir et la troisième épitre indique des gens qu’on doit recevoir.
Le but de la discipline d’assemblée est d’aider à restaurer quelqu’un qui a agi de manière incompatible avec l’enseignement de la Parole de Dieu. Le type de discipline à utiliser dépend du cas. Il y en a plusieurs sortes :
Le monde parle de secte dès qu’un groupe religieux ne fait pas partie d’une grande religion officielle. Le christianisme à ses débuts était qualifié de secte (Actes 24v4, 14 ; 28v22).
À l’origine une secte était une ‘école de pensée’ ou un ‘parti’, basée sur l’opinion de leurs meneurs. Il se forme une secte dans ce sens quand une doctrine spéciale est formée (ou qu’on met excessivement l’accent sur une doctrine scripturaire particulière) ; voir 1 Cor. 11v18-19.
Comment un groupe de chrétiens devient-il une secte ? De deux manières principalement :
Si on se trouve dans une dénomination (ou organisation avec un nom), le mieux c’est de la quitter. Les premiers chrétiens n’avaient pas de nom, et nous n’en avons pas non plus besoin aujourd’hui. On leur avait donné l’étiquette de ‘chrétiens’ simplement parce que tout le monde savait qu’ils avaient à faire à Christ, qu’ils étaient liés à Lui et à Ses intérêts.
Nous avons à être heureux d’être simplement des membres du corps de Christ.
Ils sont nos frères et sœurs en Christ, s’ils ont la vraie foi, s’ils sont nés de nouveau. Il est possible qu’on ne puisse pas marcher avec eux, ou rompre le pain avec eux, mais nous avons à les aimer. Comment leur montrer cet amour ? En cherchant leur bien ! En essayant de leur être en aide d’une manière fraternelle, en cherchant à les édifier et à approfondir leur foi. Ceci implique souvent de partager quelques enseignements de la Parole de Dieu.
Il n’y a pas à opposer ces choses l’une à l’autre. Nous avons besoin des deux ! La doctrine sans le dévouement est comparable à un squelette, et le dévouement sans la doctrine comparable à un corps sans le squelette nécessaire pour le faire tenir !