d’après Michael Hardt
Truth and Testimony, 2018-1 p28
1 - [Une souffrance image de la situation de l’homme pécheur]
2 - [Un appel à Jésus apparemment inopportun]
3 - [Le Seigneur voulant établir une relation avec la personne objet de Sa guérison]
4 - [Le Seigneur manifestant la FOI]
5 - [Importance que les besoins soient accompagnés de FOI]
Cet incident est étonnant car il va à l’encontre des autres circonstances où le Seigneur fuyait la publicité (Marc 1:44 ; 7:36) ou menait à l’écart ceux qu’Il voulait guérir (Marc 7:33 ; 8:23).
Il s’agissait donc d’une femme souffrant d’une perte de sang depuis 12 ans (5:25). Son cas est également relaté en Matthieu 9 et Luc 8, mais le récit de Marc comporte davantage de détails méritant d’être soulignés.
La femme avait beaucoup souffert de sa maladie, qualifiée à deux reprises de « fléau » (5:29, 34). Elle avait consulté de nombreux médecins (5:26). Chaque nouveau médecin apportait une nouvelle lueur d’espoir, mais celle-ci s’évanouissait bientôt. Ces consultations médicales avaient coûté très cher, et n’avaient apporté aucun soulagement, et surtout aucune guérison. Marc nous apprend que son état s’était même détérioré. Pour ne rien arranger, ses ressources financières s’étaient épuisées.
Sa situation désespérée est une illustration éloquente du pécheur, non pas tant dans sa cécité (incapacité à voir la gloire de Dieu) ou son infirmité (incapacité à venir à Lui), mais dans son impureté et sa source de souillure continuelle (voir Lév. 15:19 et suiv. — *), les moyens humains étant de plus incapables de résoudre le problème du péché. Ceci est souligné par l’affirmation selon laquelle elle avait beaucoup « souffert » de la part de nombreux médecins. (**)
(*) En Matthieu qui présente l’aspect dispensationnel de l’affaire, la femme représente les Gentils qui sont purifiés de leur impureté pendant l’intervalle de temps interrompant la mission du Seigneur auprès de la fille de Jaïrus.
(**) En tant que croyants, nous sommes reconnaissant des soins médicaux que nous recevons selon les besoins. Mais quand il s’agit du péché, les ressources humaines n’ont aucune valeur et sont même contre-productives.
C’est alors que la femme « entendit parler de Jésus » (5:27). Il n’est pas dit ce qu’elle avait entendu exactement, mais cela avait suffi pour qu’elle prenne une décision et qu’elle se mette en route : elle « vint » à Jésus. Le moment n’était pas du tout opportun : le Seigneur venait d’être confronté à une autre urgence, une affaire de vie ou de mort. Jaïrus, un chef de synagogue, L’avait supplié d’intervenir pour guérir sa fille qui était sur son lit de mort, et le Seigneur avait décidé d’aller avec lui, malgré les foules et malgré tout ce qu’Il allait trouver dans la maison de Jaïrus ; la petite phrase du v. 24 est aussi émouvante que réconfortante : « Et Jésus s’en alla avec lui ». Mais la femme avait sa détresse, et elle réussit à s’approcher du Seigneur, par derrière, et à toucher Son vêtement. Elle ressentit une guérison immédiate et s’en rendit compte (5:29).
Nous aurions pu penser que c’était la fin de l’histoire : la femme n’avait qu’à s’en aller puisqu’elle avait été bénie, et le Seigneur pouvait recommencer à s’occuper de la fille de Jaïrus. Mais le Seigneur avait des pensées plus élevées et avait encore d’autres bénédictions en réserve pour cette nouvelle bénéficiaire de sa grâce.
À première vue, on peut se demander pourquoi le Seigneur est
intervenu de cette manière. Il pose une question : « Qui m’a touché
? »
(5:31) et la manière de le faire ne pouvait qu’attirer l’attention des gens :
Luc nous dit que tous niaient
L’avoir touché (Luc 8.45). Lorsque la
femme se rendit compte qu’il n’y avait aucun moyen de s’échapper, ou, comme le
dit Luc, quand elle vit qu’elle n’était pas cachée (Luc 8:47), elle vint,
tremblant de peur, et se prosterna devant le Seigneur (5:33). Il ne fait aucun
doute que tous les regards étaient fixés sur elle.
Pourquoi le Seigneur a-t-Il provoqué cette situation ? Nous pouvons être sûrs que ce n’était pas pour mettre la femme dans l’embarras, mais pour la bénir. Si le Seigneur l’avait simplement laissée partir, elle aurait eu l’impression que son acte était illicite et que sa guérison était une bénédiction volée. De plus, elle n’aurait pas eu l’occasion d’être en relation avec son bienfaiteur et de Le connaître. Le Seigneur voulait qu’elle ne soit pas seulement guérie, mais qu’elle sache que c’était Lui qui l’avait bénie, volontairement et avec un effet permanent. Il ne voulait pas qu’elle s’en aille sans avoir entendu Sa parole « va en paix » (5:34). Sa sécurité ne devait pas être basée sur ses sentiments à elle, mais sur Sa parole à Lui.
Mais il y avait aussi une autre raison. Suite à la question du Seigneur, la femme guérie « vint se prosterner [ou se jeter] devant Lui, et Lui déclara toute la vérité » (5:33). Cela se passa « devant tout le peuple » (Luc 8:47), et elle déclara à la fois le fait qu’elle L’avait touché, et aussi la raison et le résultat de son geste, « pour quelle raison elle L’avait touché, et comment elle avait été aussitôt guérie » (Luc 8:47). De cette manière, sa confession devint un témoignage pour tout le monde, et surtout, pour les disciples du Seigneur qui ne semblaient guère être conscients de la grandeur de Sa personne, ni de Son omniscience. Ils furent surpris par la question du Seigneur « Qui a touché mes vêtements ? » (5:31), ou, comme le dit Luc, « Qui m’a touché ? » et ils Lui firent la remarque que la foule se pressait autour de Lui, de sorte qu’Il semblait être touché par tous en permanence.
Le Seigneur, bien sûr, savait qui L’avait touché et pourquoi ; et Il savait qu’une force était sortie de Lui. Mais la question des disciples soulève un point intéressant : si, avec toutes les bousculades qui se produisaient, beaucoup de gens touchaient le Seigneur tout le temps, pourquoi n’y eut-il que cette femme pour bénéficier d’une opération de puissance, allant jusqu’à un changement de toute sa vie ? Était-elle la seule à avoir un besoin ? Certainement pas. C’est l’attitude de cette femme qui fit toute la différence. Elle était venue à Lui dans un profond sentiment de son besoin, consciente de son incapacité à résoudre le problème, et avec la foi que Jésus, et Jésus seul, pouvait la guérir. Cette foi est démontrée par sa déclaration : « Si je touche ne fût-ce que Ses vêtements, je serai guérie » (5:28). Et ceci fut reconnu par le Seigneur qui déclara : « Ta foi t’a guérie » (5:34).
Il en est de même aujourd’hui. Il y a encore des foules qui « pressent » ou « se pressent ». Beaucoup entrent extérieurement en contact avec le Sauveur. Grâce à Dieu, l’évangile est diffusé par de nombreux canaux et par de nombreux témoins, tant en direct que par écrit. Mais la question décisive est de savoir si ceux qui touchent Jésus Le touchent avec foi — selon l’attitude de la femme souffrante de ce récit.
Et même en tant que croyants, nous allons bien des fois à des
réunions, nous écoutons des prédications et des enseignements ; mais le
faisons-nous toujours avec un sentiment de besoin ? Touchons-nous « le bord
de Son vêtement » avec foi ? Le Seigneur dirait-il que de la puissance est sortie
de Lui ? Relevons le défi, et ne nous contentons pas de faire partie de
la foule, mais touchons-Le dans la foi
.
Le Seigneur donne une réponse étonnante à la femme (5:34) :
Le Seigneur est toujours Le Même. Quiconque vient à Lui dans un sentiment de besoin peut être sûr que le « toucher de la foi » sera richement récompensé.