Les déclarations de Dieu
sur la personne de Christ

Frank Binford Hole [ajouts bibliquest entre crochets]


Scripture Truth, vol. 4, 1912, p. 34-8


1 - [Voix du Père entendue par les hommes (2 / 3 fois)]

2 - [Les déclarations prophétiques]

2.1 - À Sa naissance — Ps. 2 & Héb. 1:5

2.2 - Au moment où Il entre dans la gloire millénaire — Ps. 45 & Héb 1:8-9

2.3 - Quand la mort est en vue — Ps. 102 & Héb. 1:10-12

2.4 - En résurrection — Ps. 110:1 & Héb. 1:13

2.5 - Comme reçu dans la gloire — Ps. 110:4 & Héb. 5:6

2.6 - [Notre souverain sacrificateur]


1 - [Voix du Père entendue par les hommes (2 / 3 fois)]

En deux occasions seulement, la voix du PÈRE a été effectivement entendue par les hommes. À l’époque de l’Ancien Testament, avant que la vérité de la Trinité ne soit clairement révélée, il arrivait fréquemment que Dieu parlait directement avec des hommes, comme avec Moïse, par exemple. À la venue de Christ, cependant, tout a changé. Lors de Son baptême, la Trinité — Père, Fils et Saint Esprit — s’est manifestée en pleine lumière, et la voix du Père a été entendue disant : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (Marc 1:11). Il s’agissait d’une déclaration personnelle adressée au Fils.

La deuxième occasion fut la Transfiguration, où la même voix fut non seulement entendue, mais s’adressa manifestement aux hommes en disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le » (Marc 9:7).

Il y eut une troisième occasion où la voix du Père fut adressée au Fils à l’oreille des hommes (Jean 12:28), mais apparemment ils ne l’entendirent que comme un coup de tonnerre.

Tout cela s’accorde d’une manière frappante avec ce qui est déclaré en Héb. 1:2, à savoir que le Fils est devenu le porte-parole de la Déité, étant Lui-même plus qu’un porte-parole, puisqu’Il est Lui-même ce qu’Il exprime. Le Père exprime donc d’abord Son plaisir personnel en Lui, puis Il déclare ce plaisir aux hommes en ajoutant les mots significatifs : « Écoutez-le ». Dès lors, c’est le Fils qui parle, et nous L’écoutons.


2 - [Les déclarations prophétiques]

Mais bien que ce soient les seules occasions où il fut permis à l’homme d’entendre la voix du Père parler du Fils ou au Fils, il nous est permis de lire dans les Écritures des paroles qui sont une déclaration prophétique des pensées de Dieu le Père à l’égard du Fils. C’est même comme si elles Lui étaient directement adressées.

Des paroles merveilleuses comme celles-ci se distinguent par elles-mêmes et occupent une place unique, tout comme la prière incomparable du Seigneur rapportée en Jean 17. Rien ne peut dépasser le privilège d’être admis à entendre le Fils s’adresser au Père, ou le Père s’adresser au Fils.

Dans les premiers chapitres de l’épître aux Hébreux, la gloire du Seigneur Jésus-Christ est présentée dans une excellence frappante par rapport à tous ceux qui L’ont précédé ; et nous trouvons ainsi cinq déclarations distinctes de Dieu le Père adressées au Fils selon des citations de l’Ancien Testament. Elles se trouvent toutes dans les psaumes messianiques, et sont regroupées en Hébreux [surtout 1, et 5] par l’Esprit de Dieu comme une constellation d’étoiles brillantes déclarant la gloire de JÉSUS.


Examinons-les brièvement :

2.1 - À Sa naissance — Ps. 2 & Héb. 1:5

« Car auquel des anges a-t-il jamais dit : « Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré » ? (Héb.1:5).

C’est une citation du Ps. 2 qui contemple la furie et l’opposition des hommes, juste avant l’apparition glorieuse de Christ lorsqu’Il sera établi comme Roi sur Sion, la sainte montagne de Dieu. Au v. 7, le Messie prend la parole, racontant le décret divin Le concernant.

Ce décret n’est pas seulement cité par l’Esprit en Héb. 1:5, mais aussi en Actes 13:33 dans la prédication de Paul dans la synagogue d’Antioche. Cette dernière citation détermine, pour nous, la portée du décret. Il est lié à la manière dont Dieu a accompli les promesses faites aux pères, c’est-à-dire en suscitant Jésus.

Dieu avait « suscité » plus d’un prophète dans le passé, comme le dit Héb. 1, mais susciter Christ était un acte distinct de tout le reste. Il est né d’une femme, certes, mais n’oublions jamais que la puissance du Saint-Esprit était si intimement liée à ce qu’Il a été suscité qu’il est écrit « la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu » (Luc 1:35).

Voilà un rayon de lumière concernant Sa gloire. C’est en tant que « Fils » — la seconde Personne de la Trinité, selon notre langage — que Dieu a parlé, se révélant à nous ; mais pour le faire, Il est devenu Homme. Et du fait qu’Il s’est ainsi humilié pour devenir le grand porte-parole de la Déité, il y a le risque que Sa propre gloire soit obscurcie ; et c’est pourquoi le décret est publié, et il nous est permis d’entendre les paroles de Dieu le Père à Son égard, prononcées, pour ainsi dire, au moment même de Sa naissance. L’Homme Christ Jésus est le Fils de Dieu.


2.2 - Au moment où Il entre dans la gloire millénaire — Ps. 45 & Héb 1:8-9

« Mais au Fils, il dit : Ton trône, ô Dieu, est aux siècles des siècles ; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne. Tu as aimé la justice, et tu as haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons » (Héb. 1:8-9).

Le Psaume 45 est maintenant mis à contribution par l’Esprit de Dieu, et nous circulons en pensée dans les scènes millénaires.

Ce psaume est un chant de triomphe dans lequel les pieux fidèles célèbrent l’entrée du Messie dans Son royaume de gloire. Les versets cités par l’Esprit de Dieu en Hébreux 1 en sont le sommet.

Au v. 1, le Messie est « le Roi ».

Au v. 2, Il est plein de grâce, béni de Dieu, et transcende les fils des hommes dans toutes les perfections morales.

Aux v. 3, 4 et 5, on Le voit en majesté et puissance, exécutant le jugement, « à cause de la vérité, de la débonnaireté et de la justice ».

Tout cela est bon et émeut le cœur du psalmiste jusqu’à ce qu’il déborde de louanges.

Mais les v. 6 et 7 sont la voix de Dieu, adressée au Messie Lui-même. Nous n’aurions guère pu le savoir sans Héb. 1:8. C’est même comme si le Père Lui-même interrompait la louange du psalmiste. Aussi bonne qu’elle fût, elle n’était pas suffisante. Nous sommes soudain élevés en esprit comme sur les ailes d’un aigle, en haut, en haut, toujours plus haut, jusqu’à ce que, perçant les plus hautes couches de nuages, la lumière du soleil éclate à notre vue sans atténuation : Le Messie est DIEU. Il est ainsi salué par Dieu le Père ! Son trône est pour toujours, son sceptre est un sceptre de droiture.

En ce jour millénaire, le Messie, qui est Dieu, prendra le trône et brandira le sceptre, mais Il ne cessera pas de s’identifier au chemin humble où Il a marché, en prenant Dieu pour son Dieu. Il a aimé la justice jusqu’à la mort. Il a haï la méchanceté jusqu’à la mort — et à la mort de la croix ; c’est pourquoi Il est assis sur le trône, oint par Son Dieu avec une huile de joie au-dessus de Ses compagnons. C’est moralement juste. Un grand « Amen » remplira le monde en ce jour-là.

Dans ces citations d’Héb. 1, depuis la déclaration de Dieu le Père au Fils à Sa naissance dans le temps en tant que Fils de Dieu (Ps. 2), nous passons donc à cette déclaration au moment de la gloire millénaire (Ps. 45) — autrement dit nous passons du début des VOIES de Dieu en relation avec Christ, à leur consommation ou achèvement. Nous chantons parfois :

« Fils de l’homme, son incarnation

A d’abord ouvert l’histoire de la grâce,

Fils de Dieu, dans une nouvelle création,

Chef d’une race élue.

Que la gloire Le couronne dans la place donnée par l’ordre divin ! »


Mais le début et la fin ne pouvaient pas se rattacher ainsi heureusement sans un maillon intermédiaire. C’est ce que, en Héb. 1, l’Esprit de Dieu s’empresse de fournir.


2.3 - Quand la mort est en vue — Ps. 102 & Héb. 1:10-12

Il dit : « Toi, Seigneur, dans les commencements, tu as fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ; ils périront, mais toi, tu demeures ; ils vieilliront tous comme un vêtement ; tu les replieras comme un vêtement, et ils seront changés ; mais toi, tu es le même, et tes années ne cesseront pas » (Héb. 1:10-12).

Voilà le maillon intermédiaire ! Entre l’incarnation et la gloire millénaire, il y a la croix et tout ce qu’elle a impliqué ; c’est pourquoi l’Esprit de Dieu, avec une habileté divine, extrait ces versets incomparables du Ps. 102 et les inscrit ici, comme gravés dans un écrin.

Le Ps. 102 est « une prière de l’affligé, quand il est accablé et qu’il répand sa plainte devant l’Éternel ». Nous y trouvons, fournie par l’esprit de prophétie, les expressions même de l’âme de Jésus à genoux dans le jardin de Gethsémané, ayant la croix devant Lui.

Du début jusqu’au milieu du v. 24, nous avons la voix du Messie. Il répand Ses douleurs aux oreilles de l’Éternel ; Il avait été élevé comme le Messie promis, et jeté en bas pour porter le jugement et la malédiction (v. 10). Ses pensées saintes se reportent aux jours de gloire encore réservés à Sion, et au rassemblement du peuple enfin en paix et dans la bénédiction ; et cependant Lui, le Saint de Dieu, voit Sa force abattue et Ses jours abrégés (v.23). Sentant toutes ces choses à la perfection, Son cri — un grand cri avec des larmes, comme le dit Héb. 5:7 — jaillit : « Mon Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours ».

Alors l’Éternel parle — bien que nous ne l’aurions pas su sans Héb. 1:8,10. Dans cette grande crise, suprême entre toutes dans l’histoire du Messie, Il est salué par l’Éternel comme « Père du siècle ou Père d’éternité » (Ésaïe 9.6).

Nous nous élevons toujours plus haut. Le Jésus qui est devenu cher à nos cœurs en mourant, est déclaré être le Créateur, Celui par qui subsistent toutes choses et Celui qui achève toutes choses. Il est LE MÊME. Nous atteignons ici un point qu’on ne peut dépasser. L’esprit échoue, et seules les affections spirituelles peuvent être en aide. Lorsque nous ne pouvons plus approfondir, nous adorons.

N’est-il pas tout à fait approprié que ces mots exquis aient été la parole de Dieu le Père adressée au Fils à l’heure de la mort ? Alors Jésus s’étant abaissé au plus bas possible dans un amour qui se renonce soi-même, est salué, à ce moment précis, par ce qui exprime le point le plus élevé de Sa gloire.

Jésus donc reçu cette merveilleuse déclaration de Sa gloire juste avant d’entrer dans l’heure la plus terrible.


« … désolé mais non pas épouvanté,

le corps épuisé et la tête couronnée d’épines,

abandonné de Dieu, trahi par l’homme

Lui monte pour nous au Calvaire,

Et mourant là dans la douleur et la honte

Il nous sauvait — que son nom soit béni « .


2.4 - En résurrection — Ps. 110:1 & Héb. 1:13

« Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds ? » (Héb. 1:13).

Après la mort viennent la résurrection et l’exaltation. Que pourrait-il y avoir d’autre après la mort d’une Personne telle que Celui que nous avons vu être Jésus ? C’est pourquoi l’Esprit de Dieu choisit ensuite ces paroles du psaume 110.

Ce sont les paroles que l’Éternel a dites au Seigneur de David, paroles qui ont laissé les pharisiens complètement décontenancés (Matt. 22:41-46), parce qu’elles impliquaient quelque chose de la gloire de Sa personne qu’ils étaient déterminés à ne pas admettre. David a salué ce lointain descendant comme Son Seigneur parce qu’Il est Fils de Dieu aussi bien que Fils de David.

Non seulement Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts, mais Il Lui a donné la gloire, et cela comme étant assis à Sa droite, la place du pouvoir et de l’administration. Cette référence se rattache particulièrement au moment présent. Elle définit la position actuelle de Christ qui attend le royaume en puissance lorsque l’Éternel enverra de Sion la verge de sa force et qu’Il dominera au milieu de Ses ennemis, exalté par Son peuple de franche volonté (Ps. 110:2-3).

Aujourd’hui cependant, Il est rejeté, certes, mais c’est comme un rejeté ressuscité que ces paroles Lui sont adressées, exprimant la satisfaction divine en Lui. Du fait de la manière dont Il a glorifié Dieu dans la mort, Il est glorifié en Dieu, et cela immédiatement (Jean 13:32).

À quatre reprises, hormis cette citation du Ps. 110, nous lisons dans l’Épître aux Hébreux que Christ est assis à la droite de Dieu.


N’y a-t-il pas là une raison surabondante pour que soit prononcée cette phrase du Ps. 110, qui n’a jamais été adressée à aucun ange ? Bien sûr !


2.5 - Comme reçu dans la gloire — Ps. 110:4 & Héb. 5:6

« Tu es sacrificateur pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédec » (Héb. 5:6). Cette déclaration se rattache clairement à celle qui précède dans le Ps. 110 ; en Héb. 5, elle se rattache avec la même netteté à celle du Ps. 2. Christ ne s’est pas élevé Lui-même dans la fonction de souverain sacrificateur, mais Celui qui Lui a dit : « Tu es mon Fils ; aujourd’hui je t’ai engendré », c’est Lui qui L’a salué comme Son Fils dans l’incarnation, qui L’a élevé dans la gloire comme Seigneur en résurrection, et L’a intronisé comme Souverain Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec.


2.6 - [Notre souverain sacrificateur]

Nous arrivons ici à ce qui s’applique à nous. Toutes les déclarations précédentes ont été purement personnelles et se sont adressées à Christ Lui-même dans leur portée. En tant que Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec, Il est Celui par qui toutes choses subsistent pour Dieu. Il est tout à fait évident qu’Il exerce actuellement ce sacerdoce (ou : sacrificature) selon le modèle d’Aaron (Héb. 2:17-18 ; Héb. 4:9-16), mais Il n’est pas sacrificateur selon l’ordre d’Aaron. C’était un sacerdoce (ou : sacrificature) temporaire, liée à un ordre de choses matériel et visible. Lui est immuable, éternel, en dehors des généalogies humaines, et des décompte de temps ; et c’est pourquoi Melchisédec, le mystérieux roi-sacrificateur du temps d’Abraham, est devenu le type de Son ordre.

Un tel personnage est devenu notre grand (souverain) sacrificateur. Nous avons le droit de lire dans le « Tu » de ce verset (Héb. 5:6) toute la richesse de puissance, d’amour et de gloire que nous avons contemplée auparavant, et de dire « TU es un sacrificateur pour toujours selon l’ordre de Melchisédec ». Pouvons-nous nous étonner qu’à présent l’Esprit de Dieu ajoute : « C’est pourquoi Il peut aussi sauver jusqu’à l’achèvement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux » ? (Héb. 7.25).

Cette dernière citation se distingue des cinq autres par le fait qu’elle est liée à un serment. Héb. 7:20-22 s’y réfère, et l’on en déduit qu’elle signale l’immense supériorité de la nouvelle alliance. Une « meilleure alliance » a été établie. En mourant, Jésus s’est porté « garant » de cette alliance, et maintenant qu’Il vit dans la résurrection, Il soutient, en tant que sacrificateur, à la fois l’alliance et ceux qui y sont soumis. En ce qui Le concerne personnellement, aucun serment ne serait nécessaire, mais ici c’est Sa position officielle qui est en question — une position dont dépend le soutien ou maintien de tous les rachetés dans la vie et la bénédiction. Ici, un serment est tout à fait approprié. « Le Seigneur a juré, et ne se repentira pas » (Ps. 110:4).

« Ne se repentira pas ». Grâce à Dieu, aucun désastre n’atteindra jamais cette nouvelle alliance ou ceux qui en bénéficie. Nous serons transportés jusqu’au jour éternel de Dieu, le jour de REPOS. Nous pouvons chanter en toute sécurité :

« Paix, paix parfaite, l’avenir est inconnu.

Mais nous connaissons Jésus, et Il est sur le trône ».


Ne semble-t-il pas, dès lors, qu’il nous est permis d’entendre les déclarations de Dieu le Père au Fils dans les grands moments de crise qu’Il a traversés, du fait qu’Il s’est abaissé dans la plus humble grâce pour devenir le Médiateur ?

1. À sa naissance.

2. Au moment d’entrer dans Sa gloire millénaire.

3. En face de la mort.

4. En résurrection.

5. Comme reçu dans la gloire.


La première déclaration nous donne la première étape de cette merveilleuse histoire. La seconde nous donne l’achèvement de l’œuvre dans le royaume. Les trois dernières nous donnent les étapes nécessaires à son accomplissement.