Laügt Philippe
Août 2003
Plan de lecture :
1 - Un homme de prière disparaît
2 - David et Nabal : comment s’occuper des brebis
3 - Défaillance chez David ; la chair et ses effets
4 - Abigaïl et son intervention en délivrance
5 - Jugement de Dieu sur Nabal
Les ténèbres morales s’étaient aggravées quand le peuple d’Israël avait choisi d’avoir Saül pour roi. Elles s’épaississent encore avec la mort de Samuel. Autrefois, dans sa détresse, le peuple disait au prophète : « Ne cesse pas de crier pour nous à l’Éternel, notre Dieu, pour qu’il nous sauve de la main des Philistins » (1 Sam. 7:8-9). Mais, plus tard, Israël ayant rejeté l’Éternel dans son cœur, demande un roi « comme toutes les nations » (1 Sam. 8:5-7). Samuel, qui maintenait la communication du peuple avec Dieu par la parole prophétique, est, de ce fait, mis aussi de côté. Toutefois il continue, dans sa maison à Rama, à exercer son précieux ministère d’intercession (Jér. 15:1).
À sa mort, malgré
leur
ingratitude, tout Israël s’assemble
et se
lamente
sur lui. Les yeux de ce témoin fidèle, qui dénonçait
le mal tout en intercédant
pour le peuple de Dieu, sont désormais fermés,
en attendant le glorieux matin de la résurrection. Il n’aurait pas été trop tard
pour que le peuple se tourne vers Dieu. Il aurait accepté leurs larmes à Rama, comme
auparavant à Bokim ou à Mitspa, mais il manquait une réelle
repentance
.
C’est toujours un instant solennel quand un homme ou une femme de
prière
est retiré. Toutefois l’intercession du Seigneur ne cesse
jamais
:
« Il est toujours vivant pour intercéder pour nous » (Héb. 7:25).
David, l’Oint de l’Éternel, le vainqueur de Goliath, une belle figure
de Christ, mène alors une vie errante, pourchassé par Saül (1 Sam. 23:14). Entouré
de ceux qui, dans leur détresse morale, l’ont rejoint dans la caverne d’Adullam
(1 Sam. 22:1-3) il trouve son vrai refuge en
l’Éternel
(Ps. 142:5 ;
57:1). Après la mort de Samuel, peut-être par crainte de Saül, David descend au désert de Paran, au sud de la tribu de Juda. Il apprend dans le désert
que Nabal tondait ses moutons. Alors il envoie dix de ses jeunes hommes vers lui
à Carmel, porteurs d’un message de paix : « Vis longtemps ! et paix
te soit et paix
à ta maison et paix
à tout ce qui t’appartient ! »
(1 Sam. 25:6 ; à comparer avec Luc 10:5). David, le vrai
roi, le sauveur
d’Israël, était là au milieu de son peuple, sans savoir où trouver un asile sûr,
mais comme un berger
fidèle (Gen. 31:40), il a veillé sur les troupeaux du
très-riche Nabal (1 Sam. 25:2 ; Ézé. 34:12), aussi soigneusement qu’autrefois
sur ses propres brebis.
Nabal, lui n’est pas un berger. Il est occupé à
tondre
ses trois mille moutons, une activité en accord avec son caractère. David charge
ses jeunes gens de lui exposer humblement leurs besoins : « Nous sommes
venus dans un bon
jour
. Donne à tes serviteurs et à ton
fils
David ce que ta main trouvera » (1 Sam. 25:8-9). Ils délivrent leur message
avec exactitude, au nom de David « et ils se tinrent tranquilles
»
(1 Sam. 25:9). Il ne faut pas que l’esclave du Seigneur conteste. C’était une bonne
attitude et chaque enfant de Dieu doit chercher à l’imiter ! Mais Nabal, que
la Parole de Dieu décrit, en
contraste
avec sa femme Abigaïl, comme
« dur et méchant dans ses actes », tout en étant de la race de Caleb,
(1 Sam. 25:3) ne
connaît
pas
David et le
méprise
.
En fait, il méprise le
pauvre
, sans tenir compte des enseignements
précis de l’Écriture à ce sujet (Deut. 15:7-8 ; Matt. 25:40).
On constate aussi que souvent, là où l’on a certains avantages, du
fait d’une simple
profession
chrétienne
, on découvre beaucoup
d’égoïsme
. Cette position
ne s’accompagne pas de renoncement
mais au contraire, d’une habitude de ne rien se refuser. Plusieurs marchent comme
des ennemis
de la Croix
de
Christ
(Phil. 3:18-19).
Le cœur de Nabal est endurci, ses paroles sont le reflet de son état
intérieur
: « Qui
est
David
? Et qui
est le fils d’Isaï ? Aujourd’hui ils sont nombreux les serviteurs qui se sauvent
chacun de son maître » (1 Sam. 25:10). Ses paroles sont méprisantes, comme
celles de Saül (1 Sam 22:7). David et ses hommes auraient dû pourtant recevoir un
don généreux de cet homme prospère, qui faisait joyeuse chère chaque jour, splendidement
(Luc 16:19). Nabal aurait ainsi montré un peu de reconnaissance pour la protection
que David avait spontanément accordée à ses bergers (1 Sam. 25:7-8). Mais Nabal
ressemble à ces pharisiens qui disaient de Jésus : « Pour celui-ci, nous
ne savons pas d’où il est » (Jean 9:29). En outre, il considère comme sa
propriété
ce que Dieu
a laissé à sa responsabilité (1 Cor. 4:2).
Comment pourrait-il concevoir de partager ce qu’il appelle :
mon
pain, mon
eau, ma
viande « que j’ai tuée pour mes
tondeurs » avec ces hommes dont il ne sait d’où ils sont ? Il s’emporte
contre eux. Quelle audace, à son avis, d’oser venir en si grand nombre réclamer
de l’aide : c’est proprement inadmissible ! (1 Sam. 25:11:14). Il entend
jouir
égoïstement
, sans droit réel, de cet héritage que son aïeul,
Caleb, avait reçu
, après avoir pleinement
suivi
l’Éternel son
Dieu (Jos. 14:8-12). C’est une figure de l’Antichrist, dont l’esprit n’est que trop
évident aujourd’hui. La chrétienté, proche aujourd’hui de l’apostasie, s’est approprié
l’héritage
de la foi, mais elle se refuse à partager l’opprobre et la souffrance
d’un Christ rejeté.
« Ils m’ont rendu le mal pour le bien » pourra dire David
(Ps. 35:12). C’est ce que faisait Nabal (Prov. 17:13), comme Saül à l’égard de David
(1 Sam. 24:18). Nabal ne discerne pas la beauté de celui que Dieu a choisi. Il ne
voit pas la grâce contenue dans ce message, il n’est pas touché
par les besoins
de David et incapable de discerner sa beauté, voilée par son humiliation. Il avait
l’occasion unique
d’aider aux besoins du futur roi d’Israël ! Ignorait-il
vraiment que David avait délivré le peuple des Philistins ?
Sans
lui
répondre
(Prov . 26:4), ces dix jeunes
hommes rebroussent chemin et racontent à leur chef « toutes ces paroles ».
Les hommes de ce monde, en rejetant l’évangile, représenté ici par ces dix messagers,
rejettent Christ, la seule source des biens meilleurs et permanents (Héb. 10:34).
Et cette
fois
hélas, David n’est pas disposé à rendre le bien pour
le mal. Le doux psalmiste d’Israël, jusqu’ici patient, débonnaire, respectueux de
son ennemi, est emporté par la colère. Laissant deux cents hommes près des bagages,
il ceint son épée et, sans interroger l’Éternel, commande aux 400 autres de ceindre
chacun la leur et de le suivre. Voilà qui souligne l’influence
que l’on peut
avoir sur ceux qui nous entourent, soit en bien, soit en mal (voir aussi Jean 21:3).
Retenons l’importance de cette exhortation : « Prenez l’armure
complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez
résister
,
et après avoir
tout
surmonté
, tenir ferme » (Éphés. 6:13).
Sinon on peut se laisser surprendre par une petite
tentation après avoir
résisté victorieusement à une autre, pourtant beaucoup plus grande.
David
cesse
donc pour l’instant de ressembler au Modèle
parfait, à Celui « qui lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand
il souffrait, ne menaçait pas, mais se
remettait (ou se livrait)
à
Celui qui juge justement » (1 Pier. 2:23). Quand l’homme a osé s’ériger comme
son juge, regardant au-dessus et au-delà d’ Hérode, de Pilate, des principaux sacrificateurs
et des scribes, il dit : « la coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je
pas ? » (Jean 18:11). Ses regards sont tournés vers l’avenir et il déclare :
« Dorénavant, vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance,
et venant sur les nuées du ciel » (Matt. 26:64).
Indigné, David est en grand danger de se faire justice par sa main,
au lieu de remettre sa cause à l’Éternel : « Ne vous vengeant pas vous-mêmes,
bien-aimés » (Ps. 37:5 ; Rom. 12:19). La chair du croyant n’est pas meilleure
que celle de tout homme. Nous sommes naturellement enclins à défendre jalousement
ce que nous estimons être à
tort
nos droits. David a failli manquer
à la hauteur de sa position.
Mais Dieu veille sur son serviteur (Ps. 37:23-24). « Un jeune
homme des gens de Nabal informa Abigaïl (son
nom
signifie le don ou
les délices du père), femme de Nabal ». Il rend un témoignage vibrant à la
conduite
de David et de ceux qui l’entouraient. « Les hommes ont été
très-bons pour nous … Ils ont été une muraille pour nous de jour et de nuit, tout
le temps que nous avons été avec eux, faisant paître le menu bétail » (1 Sam.
25:14-16). Ce jeune homme savait qu’il était impossible de s’adresser à Nabal :
« il est trop fils de Bélial ». Quelle différence avec Naaman qui se montre
disposé à écouter ses serviteurs ! (2 Rois 5:23). Mais il savait qu’il pouvait
parler ouvertement à Abigaïl, aussi il
l
’avertit
:
« Sache et vois ce que tu as à faire ; car le mal est décidé contre notre
maître et contre toute sa maison ».
En effet, David, dans sa fureur, avait dit : « Que Dieu
fasse
ainsi
aux ennemis de David, et y ajoute, si, de tout ce qui
est à lui, je laisse jusqu’à la lumière du matin un seul homme de reste » (1
Sam. 25:21-22). On peut s’éloigner du Seigneur, tout en se réclamant de lui !
« La colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu ! » (Jac.
1:20 ; Prov. 20:22). David devançait l’heure du jugement, elle n’avait pas
encore sonné. Elle sera choisie par un plus grand que David (Rom. 12:19 ; Prov.
24:29). Mais Dieu, dans sa grâce, peut
envoyer
vers un croyant ceux
qui vont l’avertir
et lui rappeler
le
chemin
qu’il faut
suivre pour plaire à Dieu. Prenons courage, si nous pensons que beaucoup de choses
dans notre vie sont une entrave positive pour rendre un témoignage clair, Dieu se
glorifie dans notre infirmité ; soyons seulement prêts, dépendants de Sa volonté.
Abigaïl se
hâte
, avec l’énergie de la foi, sans rien
dire à son mari (1 Sam. 25:19). Alors qu’elle vit dans cette compagnie insupportable,
toutes ses ressources sont en Dieu. Elle
« avait du bon sens et était
belle de visage » (1 Sam. 25:3:18-19). Dans cette maison, la sagesse et la
folie (Nabal veut dire fou) cohabitaient ! Abigaïl, avec sa sagesse et sa beauté
(morale avant tout) est le type d’une vraie croyante et l’on peut voir aussi sans
doute en elle un type de l’Église. David est à ses yeux « un porte-bannière
entre dix mille » (Cant. 5:10). Précédée par des présents princiers, elle se
porte à
la
rencontre
de celui qu’elle reconnaît comme l’Oint
de l’Éternel (1 Sam. 25:18-20). À la différence de Jonathan, qui ne suivra pas David
jusqu’au bout, malgré ses affections pour lui, Abigaïl s’identifie
avec le
roi encore rejeté.
Les liens qui subsistent avec Nabal ne l’empêchent pas de reconnaître
David, et après la mort de son mari, elle sera unie à David. Elle voit
David,
alors elle se
hâte
encore
. Elle se prosterne la face contre
terre et confesse son
indignité, elle prend sur elle la culpabilité de Nabal :
« À moi
l’iniquité
, mon seigneur ». Avec humilité, elle
appelle souvent David « seigneur », comme dans ce cas : « Que
mon
seigneur
ne fasse pas attention à cet homme de Bélial, à Nabal »
(1 Sam. 25:24-25). Elle est clairvoyante en jugeant l’état de son mari désespéré.
Cette faible
femme devient un
instrument
remarquable dans la
main de Dieu pour garder du mal un de ses plus grands serviteurs ! « Elle
ceint ses reins de force et fortifie ses bras » (Prov. 31:17 ; 1 Cor.
1:27). David était un type imparfait du Seigneur. Lui seul, n’étant
pas
faillible
, n’a jamais
dû être rappelé au sentiment de ce qui convenait
à la position qu’Il avait prise ici-bas !
« Elle ouvre sa bouche avec sagesse, et la loi de la bonté est
sur sa langue » (Prov. 31:26). « Maintenant
, mon seigneur, l’Éternel
est vivant , et ton âme est vivante, que l’Éternel
t’a
empêché
d’en venir au sang et de te faire justice par ta main » (1 Sam. 25:26). Elle
ne s’attribue rien, tout
est l’œuvre de Dieu. Avec foi, elle ne
doute
pas
un instant des résultats de sa démarche ! « Pardonne, je te
prie, la transgression de ta servante » (1 Sam. 25:28) : elle connaît
la grâce de David et elle y fait appel. Elle montre l’assurance de sa foi :
« L’Éternel fera certainement
une maison stable à mon seigneur ».
Elle magnifie toutes ces gloires encore futures que sa foi a discernées
dans
le roi selon le cœur de Dieu. Mais
elle est conduite à ajouter :
« Car mon
seigneur
combat les combats
de
l’Éternel
,
et la méchanceté
n’a
jamais
été
trouvée
en
toi
». Telle est son appréciation admirable de David, et en même temps
elle lui rappelle quelle devait être son attitude constante.
Dieu peut se
servir
d’elle
, et lui confier une
parole dite en
son
temps
(Prov. 15:23). La conscience
de
David est réveillée
. On voit quelle terrible vengeance il se proposait
d’exercer, avant de rencontrer Abigaïl ! Mais il va se repentir à temps de
cette fâcheuse décision.
Abigaïl poursuit encore, en affirmant sa conviction profonde :
c’est en vain qu’un
homme
(c’est ainsi qu’elle appelle Saül) s’est
levé pour chercher à tuer David : « la vie de mon seigneur est liée
dans le faisceau
des
vivants
par devers l’Éternel, ton Dieu ».
Par contre, l’âme de ses ennemis sera lancée au creux de la fronde ! Possible
rappel du combat contre Goliath (1 Sam. 25:29). Elle invite David à réfléchir posément
à un point d’importance : « Lorsque l’Éternel aura fait à mon seigneur
selon tout le bien dont il a parlé à ton sujet et qu’il
t’aura
établi
prince
sur Israël, ceci ne sera pas pour toi une occasion de chute, ni un
achoppement pour le cœur de mon seigneur d’avoir
sans
cause
versé
le
sang
…
Enfin, sans évoquer son épreuve personnelle, pourtant si pénible,
elle demande avec simplicité à David : « Souviens-toi de ta servante »
quand l’Éternel t’aura fait du bien (1 Sam. 25:31 ; Ps. 89 :20-21). Sa
foi rappelle celle du brigand (Luc 23:42). Certainement les paroles de ce malfaiteur
ont
rafraîchi
le cœur du Seigneur sur la croix ; celles de cette
femme de foi sont une consolation pour David et elle ne sera pas oubliée. « Un
anneau d’or et un joyau d’or fin, tel est, pour l’oreille
qui
écoute,
celui qui reprend sagement » (Prov. 25:12). En répondant à Abigaïl, David rend
d’abord
grâce à Dieu qui l’a envoyée à sa rencontre.
Il ajoute : « Bénie
sois
-tu
pour ta
sagesse et bénie sois-tu, toi qui en ce jour m’as empêché d’en venir au
sang
et de me
faire
justice
par ma main ! » (1 Sam. 25:32-33 ;
Ps. 141:5). Les projets de vengeance sont abandonnés, il laisse sa cause entre de
meilleures mains que les siennes. Il reconnaît : « si tu ne te fusses
hâtée ». Quel encouragement pour chaque enfant de Dieu à se
hâter
aussi
et à ne pas différer
de garder les commandements divins (Ps.
119:60). Il lui dit : « Monte en paix dans ta maison ; regarde, j’ai
écouté ta voix, et j’ai accueilli ta demande avec faveur » (1 Sam. 25:35).
Abigaïl doit revenir vers son mari : « il faisait dans
sa maison un festin de roi … il était ivre
à l’excès » (1 Sam. 25:36). Insensé, il ne pensait qu’à se réjouir, manger
et boire. Au
matin
, quand « le vin de Nabal eut passé »
sa femme lui rapporta ce qui s’était passé. Alors, en écoutant ce récit, le cœur
de Nabal devient comme une pierre
, et environ dix jours après, « l’Éternel
frappa
Nabal
et il mourut » (1 Sam. 25:38 ; Prov. 11:31).
Il est solennel de penser à tous ces ennemis du Seigneur, enivrés
à l’excès par les joies périssables de ce monde qui, malgré les appels de la grâce,
restent volontairement sous la malédiction du péché, dans cette « attente terrible
de jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires » (Héb. 10:26).
Aujourd’hui encore le sort des hommes dépend de ce choix : Mépriser
Christ pendant le temps de son rejet, et mourir dans ses péchés ou le reconnaître
tel que Dieu l’a haut élevé et s’attendre à Sa
grâce
qui seule peut
nous accueillir avec faveur (Ps. 2:11-12).
David l’apprend et bénit l’Éternel qui a pris sa cause en main (Ps.
35:23) : il était toujours
prêt
à le faire. En est-il ainsi pour
chacun de nous ? (Ps. 34:1). Il envoie ses serviteurs vers Abigaïl, à Carmel.
Ils lui disent : « David nous a envoyés vers toi , afin de te prendre
pour sa femme » (1 Sam. 25:40). Elle est libre de la loi du mari, (Rom. 7:1-3),
alors elle se prosterne et déclare, dans son
humilité
:
« Voici ta servante sera une
esclave
pour laver les pieds des
serviteurs de mon seigneur ».
Le monde dirait que c’est pitoyable de se présenter pour être une
esclave. Le croyant, lui, voit autre chose. Il discerne la beauté d’une âme qui
a la même
pensée
que le Seigneur (Phil. 2:7). Voilà quelle était la
grandeur morale d’Abigaïl. Être l’esclave
du Seigneur, c’est un titre méprisable
pour les hommes, mais un titre de gloire aux yeux du croyant, que l’on retrouve
dans plusieurs épîtres de Paul. Désirons servir humblement le Seigneur et ses précieux
rachetés, sans volonté propre, comme Abigaïl.
Puis, une fois encore, elle
se
hâte
de suivre
les messagers … et elle fut la femme de David
(1 Sam. 25:41-42). Elle laisse de côté la jouissance de tous ses biens terrestres
pour partager la vie précaire de David au désert. Elle devient un type de l’Église
comme épouse de Christ, appelée à estimer l’opprobre de Christ un plus grand trésor
que les richesses de ce monde (Héb. 11:26). Heureux David, il a trouvé une femme
selon son cœur, une
aide
véritable
dans les moments difficiles,
comme quand il se sauve chez Akish (1 Sam. 27:3) avec la terrible épreuve à Tsiklag
qui en sera la conséquence. Les Philistins brûlent la ville et emmènent captives
les femmes qui y étaient. Mais Dieu veille sur sa servante, comme sur tout ce qui
appartient à son serviteur, et David, se fortifiant en l’Éternel, son Dieu, recouvrera
finalement tout
(1 Sam. 30:5, 18-19).
Plus tard, Abigaïl suit aussi son mari à Hébron, et « les hommes
de Juda oignirent là David
pour
roi
sur la maison de Juda »
(2 Sam. 2:2-4). Pour un époux chrétien, Abigaïl peut souvent représenter cette femme
que le Seigneur lui a donnée (Prov. 31:30), et qui, par ses conseils de sagesse,
peut l’aider à laisser Dieu seul agir chaque fois qu’il s’agit de Ses propres intérêts.
Abigaïl aussi a fait ce qui était en son pouvoir. Si une parole dite
en son temps est bonne, une parole inutile ou déplacée
peut causer de la
tristesse et blesser profondément. On peut répéter des choses vraies
, mais
qui n’auraient jamais dû être connues par un tiers (Ps. 141:3). Tandis qu’une parole
à propos, comme celle d’Abigaïl à David ou d’Élihu à Job sont précieuses. Elles
viennent en aide à celui auquel elles sont adressées. Et de plus, elles procurent
de la joie à celui qui les prononce.
Abigaïl s’est
levée
, comme Déborah
et Jaël
,
en un jour de profonde misère. Réveillées
, (Jug. 5:12) elles comprennent,
comme Élihu, que dorénavant la
passivité
serait synonyme d’infidélité
(Job 32:6, 17). Ces femmes de foi ont eu à l’égard de leur peuple les soins d’une
vraie « mère
en Israël » (Jug. 4:9 ; 5:7:24-26). Elles ont
agi, sans
sortir
pour autant de l’attitude convenable. Au moment voulu,
conduites par l’Éternel, malgré leur faiblesse naturelle, elles ont eu une action
déterminante
en faveur du peuple de Dieu (1 Cor. 1:27-28).
Exprimons devant Lui le désir fervent qu’il accorde à des sœurs en
Christ de jouer de
Sa
part
, dans ce jour de ruine, un rôle
comparable, en faveur de l’Assemblée. Sans doute, ce ne sera pas, comme pour Barak
ou David, à
notre
honneur
, mais pour la gloire du Seigneur !
Nous attristons si facilement par nos
paroles
et notre
conduite
le Saint Esprit de Dieu qui est
en
nous
et
par lequel nous avons été scellés pour le jour de la rédemption. Cet hôte divin
est très sensible à la mise en pratique chez le racheté de la sainteté.
Cherchons à ressembler à cet ami, avec lequel je ne puis guère rester plus de dix minutes, sans l’entendre me dire : « Tu sais, aujourd’hui, j’ai médité sur telle ou telle Écriture et telle ou telle pensée m’a été communiquée, je le crois, par l’Esprit ».
Avons-nous « appris
le
Christ
» ?
L’avons-nous entendu
, avons-nous été instruits
en Lui selon que la
vérité est en Jésus ? Dès lors « renouvelés dans l’esprit de notre entendement »
nous serons en mesure d’apporter cette parole « bonne, propre à l’édification
selon le besoin, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent »
(Éph. 4:28-29).