Laügt Philippe
08 2003
Table des matières :
1 - Un homme de Dieu dans des temps troublés
2 - 1 Samuel ch. 1 — La famille de Samuel
17 - 1 Samuel ch. 19:18 à 20:1
Le service du prophète
Samuel intervient durant une période de transition de l’histoire d’Israël. Ce peuple
occupe un rôle central dans les voies divines concernant le
gouvernement
de
la
terre
et
sa
bénédiction
(Deut. 33:29). Ce
monde, où règnent le désordre et la souffrance, ne connaîtra jamais de justice et
de paix tant qu’Israël ne sera pas selon les
conseils
de
Dieu
à la tête des nations (Deut. 28:13). Il en sera ainsi
pendant la période heureuse du millénium,
liée au retour du Seigneur, avec
une grande puissance et dans toute sa gloire, pour établir son Règne (2 Tim. 4:1 ; 1 Cor. 15:25).
Au début du premier
livre de Samuel, la sacrificature,
établie après la mort de Moïse, comme
relation entre l’Éternel et son peuple, avait entièrement failli
, sur le
plan spirituel
et moral
. La royauté
va être instaurée, à la
demande formelle d’Israël. L’aspect imposant de Saül flattera le peuple. C’était
un « homme d’élite et beau, et il n’y avait aucun des fils d’Israël qui fût
plus beau que lui ; il était plus
grand
que tout le peuple depuis
les épaules en haut » ! (1 Sam. 9:2). Mais Saül
ne
sera
pas
un homme selon le cœur de Dieu (1 Sam. 16:7). Aussi fera-t-il ensuite oindre David, « pour
Lui », par
Samuel
(1 Sam. 16:3). Ce
roi et son peuple seront encore, pour un temps, sous l’heureuse influence de ce
prophète.
En effet Samuel est appelé à exercer son service à l’égard d’Israël pendant près de 80 ans ! Son nom est cité au milieu de la grande nuée des témoins de la foi (Héb. 11:32 ; 12:1).
Il était prophète
(1 Sam. 3:20), mais son éphod de lin, les sacrifices qu’il
offrait, son service d’intercession, étaient ceux d’un sacrificateur
(1 Sam. 2:18 ; 10:8). En outre, son activité de Juge
lui donnait un caractère un peu royal (1 Sam. 7:15-17).
C’était la réponse en grâce de Dieu aux immenses besoins de son peuple. Un des fruits
bénis du ministère de Samuel sera une restauration partielle
d’Israël, à
la fin de la sombre période des Juges.
Le caractère personnel
de ce prophète est en exemple à tous les croyants. Sa piété
était empreinte
de simplicité, son administration
irréprochable, et son intercession
,
fervente et constante. Il se montrait fidèle
pour reprendre les conducteurs
et ceux dont ils avaient la responsabilité. Toute sa conduite formait vraiment un
tableau harmonieux. Chacun peut désirer être un
Samuel
à la gloire
de Dieu !
Quand les temps
sont troublés
et les besoins spirituels urgents
, un « homme
de
Dieu
» est particulièrement utile. Moïse a été le premier
à recevoir ce titre, à cinq reprises, dans l’Écriture (Deut.
33:1 ; 1 Chr. 23:14 ; 2 Chr. 30:16 ; Esd.
3:2 ; Ps. 90:1). Il s’est
dépensé
au service de l’Éternel, acceptant
de conduire Israël dans le désert, durant quarante ans, alors que ce peuple provoquait
constamment Dieu (Ps. 78:40 ; 106:29). Samuel aussi, est appelé un « homme
de Dieu » (1 Sam. 9:6-10). Du moment où l’Éternel
l’appelle, son obéissance
et sa
fermeté
pour accomplir la Parole
de Dieu (1 Sam. 15:22) seront en contraste permanent avec
la conduite d’Israël, où « chacun faisait ce qui était bon à ses yeux »
(Juges 21:25).
Il est précieux
au milieu du déclin et de tant d’obscurité spirituelle de trouver ici et là une
famille où la piété prévaut et où les droits du Dieu d’Israël sont reconnus. C’était
le cas de la famille de Samuel, qui descendait des fils de Coré (1 Chr. 6:27, 34-37 ;
Nomb. 26:11). Déjà sa naissance est une merveilleuse réponse
aux prières d’Anne. L’Éternel avait fermé sa matrice et
Peninna, son ennemie, la chagrinait aigrement. Mais cette
femme pieuse montait régulièrement avec son mari Elkana
à la maison de l’Éternel à Silo. Et là, comme elle avait « de l’amertume dans
l’âme », elle
priait
et pleurait abondamment devant Dieu (1 Sam. 1:10).
Anne fait un vœu
devant Dieu : « Éternel des armées ! Si tu veux regarder à l’affliction
de ta servante, et que tu donnes à ta servante un enfant mâle, je
le
donnerai
à l’Éternel
pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne
passera pas sur sa tête » (1 Sam. 1:11). Éli était souverain sacrificateur en ce temps-là. Il aurait
dû être capable de comprendre Anne
et de la consoler
(Héb. 5:2). Mais il n’était plus en communion avec Dieu et il
avait donc perdu tout discernement. Anne parle dans son cœur ; Éli voit seulement ses lèvres remuer. Il en déduit qu’elle
est
ivre
et la reprend, ajoutant à sa grande peine. Elle répond avec
douceur
et le sacrificateur comprend son erreur. Il lui dit alors simplement :
« Va en paix et que le Dieu d’Israël t’accorde la demande que tu lui as faite » !
(1 Sam. 1:18). Anne s’empare
avec
foi
de cette parole. Auparavant elle jeûnait, maintenant elle mange « et elle n’eut
plus
le
même
visage
».
Dans sa grâce,
Dieu entend
et répond
au cri de sa servante. Anne reçoit un fils,
selon son désir. « Elle l’appela Samuel, un nom qui signifie :
« car je l’ai demandé
à l’Éternel » ou « Dieu a exaucé »
(1 Sam. 1:20). Elle attend qu’il soit sevré et, accompagnée
par son mari, amène aussitôt «
le fils de ses vœux » (Prov. 31:2)
dans la maison de l’Éternel à Silo « afin qu’il paraisse devant l’Éternel et
habite là pour
toujours
» (1 Sam. 1:22-24) :
Samuel sera un
nazaréen
pour Dieu.
Elle apporte un
sacrifice coûteux. Ces trois jeunes taureaux
, offerts en holocauste, sont
un type du dévouement complet de Christ à Dieu, jusqu’à la mort et à la mort de
la croix. Elle offre aussi un épha de farine
, qui
évoque l’humanité parfaite du Seigneur et une outre de vin
qui rappelle toute
la joie que Dieu éprouve dans son Fils bien-aimé. Si Dieu nous a accordé d’être
parents, partageons-nous avec Anne un désir fervent que nos enfants soient, avant
tout
, séparés pour Dieu ?
Anne se plaît à
rappeler devant Éli son identité. « Je suis la femme
qui se tenait ici près de toi pour prier l’Éternel. J’ai prié pour cet enfant et
l’Éternel m’a accordé ma demande ». Elle ajoute : « Et aussi moi
je l’ai prêté
à l’Éternel pour tous les jours de sa vie » (1 Samuel
1:26-28).
« L’enfant
Samuel était très jeune » (1 Sam. 1:24). À peine
sevré
, il va être séparé de sa mère. Mais ses parents l’y ont certainement
préparé. Combien il est touchant de lire : "Et il se
prosterna
là
devant l’Éternel". Nos enfants ont-ils la même
attitude
de
cœur
pour le Seigneur ?
Loin de se montrer
attristée de laisser dans le Temple son enfant, pourtant tellement désiré, Anne
célèbre
l’Éternel
dans un cantique. Oui, sa coupe est comble !
Quels sont les
thèmes de sa louange ? Elle exalte la sainteté
de Dieu, (1 Sam. 2:2), sa connaissance
(v. 3), sa puissance
(v. 6) et sa justice
(v. 10). Mais surtout elle proclame l’étendue de Sa
grâce
. Elle reconnaît en être l’objet (son nom même en porte témoignage).
Cette grâce élève
le misérable
et le
pauvre
, que ce soit vous ou moi, de la poussière,
image de la mort, et du fumier, figure du péché. Cette grâce lui donne aussi une
part
avec
le
Seigneur
, dans Sa gloire et dans Son règne.
De plus les dernières
paroles de son cantique sont prophétiques.
Elle annonce que Dieu élèvera
la corne
de son Oint
: « Il donnera de la force à son roi »
(1 Sam. 2:10). Il s’agit du Seigneur Jésus lui-même. La
corne, dans l’Écriture, est un symbole de la puissance.
Avec Anne, le salut
de Dieu (v. 1) et le Sauveur,
sont-ils les sujets continuels de notre joie
,
une joie indépendante
des circonstances fâcheuses que nous pouvons avoir
à traverser ?
Marie aussi, dans
le « Magnificat » (Luc 1:46-55), se réjouit en Dieu, son
Sauveur,
mais aussi de ce que Sa puissance et Sa grâce ont fait pour tout
Israël.
Samuel sera, comme
Moïse et Aaron, un homme
de
prière
(Ps. 99:6) et un des ancêtres
de ces fils d’Héman, parmi les chantres, qui se tenaient
dans la maison de l’Éternel, pour y accomplir leur service (1 Chr. 6:32-33).
On peut être surpris
de voir Samuel, jeune garçon, servir
déjà devant
l’Éternel
,
ceint d’un éphod de lin, alors qu’il n’appartenait pas, en ligne directe, à la famille
des sacrificateurs (1 Sam. 2:18).
Sa mère comprenait
que sa responsabilité n’était pas dégagée vis à vis de son fils : elle gardait
le contact avec Samuel. Elle lui confectionnait une petite robe et la lui apportait,
d’année en année, quand elle montait à Silo avec son mari, pour offrir un sacrifice.
Les soins attentifs
de cette mère pieuse
montrent de quelle manière
il convient d’entourer nos enfants. Ne cessons pas de penser et de prier pour eux,
même s’ils sont loin du foyer. Une mère aimante
saura noter les progrès
spirituels
de son enfant, jeune encore dans la foi, et lui apporter tout
ce qui est en son
pouvoir
, pour l’aider à se développer (2 Tim. 1:5 ; 3:15-17).
Mais quel contraste
entre cet enfant qui grandissait auprès
de
l’Éternel
, objet
de Ses soins de grâce (1 Sam. 2:18, 21, 26 ; 3:1)
et les fils d’Éli qui étaient « des fils de Bélial »
c’est à dire connus pour leur impiété (1 Sam. 2:12).
Ils étaient déjà à l’âge adulte, mais leur mauvaise conduite était en scandale et un triste exemple pour tous, en particulier pour le petit Samuel qui vivait dans le temple (1 Sam. 2:22-25).
L’atmosphère familiale
peut être difficile. Mais c’est là
que commence généralement un service.
Un jeune garçon, une jeune fille, un de leurs parents ne peuvent songer à servir
le Seigneur ailleurs, s’il n’a pas d’abord
montré par
sa
conduite
à la maison un amour vrai et sincère pour Dieu et pour les siens.
« La Parole
de Dieu était rare
en ces jours-là : la vision n’était pas répandue »
(1 Sam. 3:1). Un respect relatif pour la Parole de Dieu
a pour conséquence une compréhension limitée de ses trésors (Ps. 119:18).
« Le jeune
enfant Samuel allait grandissant
, agréable
à l’Éternel et aux hommes »
(1 Sam. 2:26). Nos pensées se tournent vers la beauté
inégalable de Celui qui est monté devant Dieu, "comme un rejeton, et comme
une racine sortant d’une terre aride » (És. 53:2 ;
Luc 2:40:52). Toute sa vie a été pour son Père un parfum de bonne
odeur
.
Mais « Samuel
ne
connaissait
pas
encore l’Éternel, et la parole de l’Éternel
ne lui avait pas encore été révélée » (1 Sam. 3:7).
Il dormait dans
le
temple
, où se trouvait encore l’Arche de
Dieu. « Éli était couché en
son
lieu
,
(or ses yeux commençaient à être troubles, il ne pouvait voir) » (1 Sam. 3:1-2). Cette cécité physique était aussi spirituelle
.
La lampe de Dieu dans le sanctuaire n’était pas encore éteinte. Cette scène évoque
les ténèbres
morales
dans
lesquelles
Israël se trouvait
à ce moment-là.
Si le service accompli
par un croyant, même âgé, n’est plus en accord avec la pensée de Dieu, il peut le
lui retirer. En choisissant un jeune serviteur, Dieu veut se servir de sa
ferveur
, de sa pureté de cœur, de son
attachement
au Seigneur.
S’il manifeste une réelle sainteté pratique, il peut être un vase utile au Maître,
préparé pour toute bonne œuvre (2 Tim. 2:21).
C’est pendant la
nuit que l’Éternel appelle Samuel. Aussitôt ce dernier s’empresse de courir, à trois
reprises, vers Éli. Finalement celui-ci s’aperçoit
que c’est l’Éternel qui appelle le jeune garçon et il explique à Samuel comment
il doit répondre (1 Sam. 3:9). Toujours docile, le jeune
garçon est prêt à dire, quand l’Éternel appelle : « Samuel ! Samuel ! » :
« Parle, car ton serviteur écoute » (1 Sam.
3:10). On trouve ailleurs des appels semblables, où le nom est répété par deux
fois : En particulier dans la vie d’Abraham (Gen.
22:11), de Jacob (Gen. 46:2), de Moïse (Ex. 3:4), de Marthe
(Luc 10:41), de Simon (Luc 22:31) et de Saul de Tarse (Act.
9:4). Chaque
fois
que nous ouvrons la Parole, soyons dans les mêmes
dispositions que Samuel. Dieu promet : « Si quelqu’un entend
ma
voix et qu’il ouvre
la
porte
, j’entrerai chez lui et je
souperai
avec lui, et lui avec moi » (Apoc.
3:20).
Animé d’une sainte
crainte, Samuel devient le dépositaire
des secrets de l’Éternel (Ps. 25:14).
Dieu lui révèle le jugement qu’un homme de Dieu était déjà venu annoncer à Éli, de la part de Dieu : « Tu honores tes fils plus
que moi, pour vous
engraisser des prémices de toutes les offrandes d’Israël,
mon
peuple » (1 Sam. 2:27-29).
Aussi la maison
d’Éli va être jugée
pour
toujours
(1
Sam. 22 ; 1 Roi 2:27), à cause de l’iniquité qu’il
connaît : « Ses fils se sont avilis et il ne
les
a pas
retenus »
(1 Sam. 3:13). Il n’y a plus de
remède ; l’Éternel déclare : « Je commencerai et j’achèverai » !
(3:12). Samuel craignait à bon droit de rapporter une telle vision à Éli. Pourtant, au matin, il ouvre les portes du temple et avec
la même fidélité que l’apôtre Paul à l’égard des Éphésiens (Act.
20:20 ; Amos 3:8), rapporte à Éli toutes
les
paroles
de l’Éternel (1 Sam. 3:18). Résigné, Éli répond simplement : « C’est l’Éternel, qu’Il fasse
ce qui est bon à ses yeux ». Mais Dieu prend plaisir à user de grâce, il agit
ainsi, même à l’égard d’un Achab (1 Rois 21:29) ou d’un Manassé (2 Chr. 33:12-13).
Éli n’aurait-il pas dû montrer une vraie repentance et
trouver auprès de l’Éternel l’énergie pour chasser
immédiatement
ses
fils indignes de la sacrificature ?
Samuel s’est montré
fidèle
en rendant ce
premier
témoignage
, si difficile,
vis à vis d’Éli. Il va grandir vers l’état d’homme
fait
(Héb. 6:1). Chaque enfant de Dieu est aussi
appelé à croître selon "la mesure de la stature de la plénitude du Christ"
(Éphés. 4:13). « L’Éternel
était
avec
lui
, et il ne laissa tomber à terre aucune
de
ses
paroles.
Et tout Israël, depuis Dan jusqu’à Béër-Shéba, sut que Samuel était établi
prophète
de
l’Éternel
» (1 Sam.
3:20).
La présence du
Seigneur réalisée
dans
l’homme
intérieur
est la source
de toute
puissance et de toute
bénédiction spirituelle. C’était chez
Samuel une heureuse réalité. Il peut en se confiant en Dieu réparer des désastres.
À l’image du Seigneur,
homme ici bas (Matt. 14:13), ce prophète passait beaucoup de temps dans
le
secret
avec
Dieu
. Il en résultera une conséquence bénie pour
tout
le peuple : « L’Éternel continua
d’apparaître à Silo ; car l’Éternel se révélait à Samuel, à Silo, par la parole
de l’Éternel »(1 Sam. 3:21).
Mais le triste
état du peuple rend nécessaire la discipline de la part de Dieu. La Parole ne mentionne
pas Samuel pendant cette longue période. Il se tient dans la présence de Dieu et
assiste impuissant à ce désastre. Une fois encore, les
Philistins
sont une
verge
dans la main de Dieu (És.
10:5). Ils représentent la prétention de l’homme selon la chair et son intrusion
dans ce qui appartient à Dieu. Battus « par
l’Éternel
»
comme le reconnaissent les
anciens
d’Israël, ils imaginent
aussitôt de prendre avec eux « l’Arche de l’alliance de l’Éternel des armées,
qui siège entre les chérubins » (1 Sam. 4:4). La
folie de leur action est soulignée par les termes majestueux avec lesquels l’Écriture
présente ici l’Arche.
Au lieu de s’humilier
de leurs péchés
, ils se figurent qu’ils vont obliger
Dieu à les soutenir.
Peut-être cherchent-il à s’appuyer sur les paroles de Moïse autrefois ? (Nomb. 10:35-36). Ce sont les deux fils indignes
d’Éli, Hophni et Phinées qui accompagnent l’Arche au milieu des combattants !
(1 Sam. 4:4) ! Mais les grands cris poussés par Israël,
au point que la terre frémit, et la
présence
de l’Arche
n’empêchent
pas le désastre
de prendre des
proportions effrayantes
, telles
que l’Écriture les avaient annoncées en cas de désobéissance (Lev. 26:17). L’Arche
est
prise
par l’ennemi (Ps. 78:56-64 ; Jér.
7:4). La femme de Phinées qui vient d’accoucher et qui
va mourir, appelle son nouveau-né I-Cabod : la
gloire
d’Israël s’en est allée
(1 Sam. 4:19-23). Hophni et Phinées sont tués. Éli apprend la
nouvelle et tombe à la renverse, quand il entend que l’Arche
est
prise
, une terrible nouvelle quatre fois répétée
dans ce chapitre (v. 11, 17, 19, 21) ! Éli meurt
la nuque brisée. Il avait jugé Israël quarante ans (1 Sam.
4:18).
L’Arche
de
sa
force
est transportée d’Eben-Ézer
à Asdod (2 Chr. 6:41 ; Ps. 132:8). Elle est apportée
dans la maison de Dagon et placée à
côté
de l’idole des Philistins. Mais cette idole est retrouvée la face contre terre et
la seconde fois, la tête et les deux paumes des mains coupées sur le seuil (1 Sam. 5:1-5 ; És. 48:11). Simultanément,
la main de l’Éternel s’appesantit durement sur les Philistins et des
plaies
les frappent. D’Asdod, elle est amenée à Gath, mais là aussi l’Éternel produit un très grand trouble.
Il frappe les hommes de la ville et ils n’ont bientôt plus qu’un désir : se
défaire promptement d’un Dieu aussi redoutable !
Le retour de l’Arche
en Israël, décidé au bout de sept mois, mettra, une fois encore en évidence la puissance
de Dieu. Sans conducteur, des vaches qui
allaitent
, attelées à ce
chariot neuf, où les Philistins ont posé l’Arche, avec leurs offrandes, s’en vont
tout
droit
, en mugissant, vers la frontière d’Israël. Un comportement
qui est à l’encontre de leurs instincts naturels, car elles s’éloignent de leurs
petits ! Les princes des Philistins suivaient l’Arche comme de simples serviteurs
pendant son retour. Ce sont les hommes de Beth-Shémesh,
ville qui appartenait aux
sacrificateurs
(Jos. 21:16) qui ont
l’honneur
de la recevoir.
Ils se réjouissent
de son retour mais osent soulever le propitiatoire
qui sert de couvercle
à l’Arche, cette figure
de
Christ,
pour regarder à l’intérieur.
Alors l’Éternel frappe à mort soixante dix-hommes à cause de leur curiosité profane (1 Sam. 6:19 ; Nomb. 4:20). Avertissement
pour nous quant au saint respect dû à la personne de Jésus, parfaitement homme et
parfaitement Dieu : sans contredit le mystère de la piété est grand (1 Tim. 3:16 ; Deut. 29:29) !
C’est maintenant
au tour de ces habitants de Beth-Shémesh de mener deuil
et de dire : « Qui peut tenir devant l’Éternel, ce Dieu saint ? ».
Ils s’interrogent : « Vers qui montera-t-Il de chez nous ? ».
Comment des sacrificateurs pouvaient-ils ignorer que l’Arche était la présence de
Dieu lui-même (1 Sam. 6:19-29 ; Mal. 2:7) ?
Alors ils envoient des messagers et les hommes de Kiriath-Jéarim,
ville située à la frontière de Juda, sur le chemin qui mène à Jérusalem (Jos. 15:9),
font monter l’Arche de l’Éternel dans la maison d’Aminadab,
où elle restera de longues années. Eléazar (Dieu est mon aide), le fils d’Aminadab, est sanctifié pour la garder jusqu’au jour où, plus
tard, David viendra pour la faire monter à Jérusalem (Ps. 132:6). En attendant,
les habitants de cette maison connaîtront la joie et la bénédiction de ceux qui
ouvrent
leur porte à l’Hôte divin (1 Sam. 7:1-2) !
Pendant vingt
ans
, Israël semble insensible à sa situation, pourtant si
humiliante
.
Le peuple s’adonne à l’idolâtrie et Dieu permet que les Philistins l’oppriment.
On peut longtemps ne pas réaliser à quel point l’on
s’est
égaré
,
aussi bien dans sa vie personnelle que dans celle de l’assemblée. Enfin, un travail
de conscience se produit : le
peuple
se
lamente
sur
sa misère, étape nécessaire pour qu’une
restauration
devienne possible
(1 Sam. 7:2 ; Jér. 31:9).
Durant tout ce
temps, dans sa fidélité, Dieu les a portés
comme un homme porte son fils
(Deut. 1:31), Il attendait
pour user de grâce envers
eux (És. 30:18). Il note avec soin, comme au désert, toutes
les
étapes spirituelles
de son peuple, celles-là même dont celui-ci
a perdu le souvenir (Nomb. 33). Le travail divin dans
la conscience et le cœur est souvent long avant qu’un retour
individuel
ou collectif s’opère
. Nous sommes si
lents
à reconnaître nos
fautes !
Mais quand on lit
ces paroles du peuple à Samuel : « Ne
cesse
pas
de
prier
pour nous à l’Éternel afin qu’Il nous sauve » (1 Sam. 7:8) et sa réponse immédiate
, on comprend que, dans
sa vive
affection pour eux
, Samuel, dans sa retraite forcée
,
a constamment intercédé
pour
eux
auprès de Dieu, comme Amos
le faisait aussi, à l’insu de tous (7:1-7). Avec anxiété, Samuel guettait le moindre
signe d’un réveil au milieu d’Israël.
Frères et sœurs
en Christ, pouvons-nous dire en toute
sincérité
, comme l’apôtre :
« Il y a ce qui me tient assiégé
tous
les
jours
,
la sollicitude pour toutes les assemblées » (2 Cor. 11:28) ? Acceptons-nous
en retour, d’être l’objet de
l’incompréhension et de la désaffection de
nos frères
(2 Cor. 12:15) ?
Samuel va sortir
de l’ombre, après un si long temps d’attente patiente. Il a été préparé
par
Dieu
pour s’adresser sans
crainte
et avec
sagesse
à la maison d’Israël. Il parle de grâce à leur cœur et de vérité à leur conscience.
Écoutons attentivement ce message, il nous concerne aussi : « Si de tout
votre cœur vous
retournez
à l’Éternel, ôtez
du milieu de vous
les dieux étrangers, et les Ashtoreths, et attachez
fermement
votre cœur à l’Éternel, et servez-le Lui seul
, et il vous
délivrera
de la main des Philistins » (1 Sam.
7:3 ; Ps. 107:20).
Asthoreth ou Astarté, idole que Samuel cite à
part, était une déesse grecque dont le culte était une source d’immoralité dégradante.
De notre temps, des enfants de Dieu peuvent avoir dans leur vie une « idole »
à laquelle ils sont attachés mais qui doit être absolument
rejetée, sinon
tout progrès spirituel est impossible. C’est un des moments les plus remarquables
dans l’histoire de ce peuple. Il n’y a pas d’atermoiements
ni de grandes
délibérations
de cœur, sans résultat concret
(Jug.
5:16). Les cœurs et les consciences sont gagnés
. « Et les fils d’Israël
ôtèrent
les Baals et les Ashtoreths,
et servirent
l’Éternel seul
» (1 Sam.
7:4 ; 1 Thess. 1:9).
Alors Samuel peut
dire : « Assemblez tout
Israël à Mitspa
et je
prierai
l’Éternel pour vous ». La prière doit précéder
l’enseignement, pour que ce dernier puisse avoir un effet durable. Et ils s’assemblèrent
(1 Sam. 7:5-6). Ils ont un désir réel de se retrouver
ensemble
dans la présence de Dieu. Le Saint Esprit nous fait réaliser notre
misère et produit de tels
rassemblements
autour
du Seigneur,
pour implorer
son
secours
.
Nous avons un immense
besoin aujourd’hui dans l’Assemblée d’un ministère comparable à celui de Samuel !
Il y a tant de barrières
qui se sont élevées entre notre âme et Dieu, et
aussi entre les rachetés du Seigneur : elles doivent être ôtées
. Aucun
mal ne doit être secrètement toléré (Job 20:12-13), et nous ferons l’expérience
de Sa
bénédiction
et de Sa
puissance
en délivrance au
milieu des siens.
C’est bien à Mitspa (un lieu élevé) qu’il convient de puiser de l’eau et
de la répandre devant l’Éternel, pour exprimer une douleur sincère de l’avoir offensé
et confesser son extrême faiblesse, son impuissance (2 Sam.
14:14). En effet Mitspa était aussi le souvenir amer
d’Israël montant comme un seul homme pour faire la guerre à Benjamin, leur
frère,
avec
pour
résultat final de le
retrancher
pratiquement (Juges 20:28 ; 21:6). Le jeûne est associé ce
jour
-là
à
leurs
exercices
devant
Dieu, car dans
le
deuil
, on ne cherche pas à nourrir
la chair.
Rachetés du Seigneur,
il faut reconnaître qu’aujourd’hui ce sont plutôt les
fêtes
qui sont
devenues populaires
et fréquentes
au milieu du peuple de Dieu, imitant
le monde. Avons-nous mené
deuil
ou sommes-nous enflés d’orgueil, alors
que nos
plaies
coulent et sont fétides (1 Cor. 5:2 ; Ps. 38:5) ?
La mondanité a enlevé sa puissance à l’Église et elle a subi plus d’une défaite
de la part des Philistins modernes, plus redoutables encore que ceux d’hier.
Comme pour Israël,
une véritable
confession
du
mal
est indispensable pour
les enfants de Dieu : « Nous avons péché contre
l’Éternel
»
(1 Sam. 7:6 ; Jér. 3:13:15).
L’intercession fervente de Samuel en faveur du peuple a produit des fruits dans
les cœurs, à la gloire de Dieu. « Et Samuel jugea Israël à Mitspa » (Héb. 13:7).
Mais l’unité
du peuple de Dieu et son
rassemblement
ne peuvent convenir à l’ennemi.
Il les considère comme une provocation. Les Philistins montent, Israël a peur et
se tourne vers
Samuel
. Ils réclament son intercession pour que l’Éternel
les sauve de la main des Philistins » (1 Sam. 7:8 ;
Jac. 5:16). Le prophète connaît leur faiblesse et se comporte
à leur égard comme un père (1 Thes. 2:11). Ainsi, à peine
revenu vers son Dieu, le peuple est mis
à
l’épreuve
. Satan
laisse en paix le chrétien spirituellement
endormi
, mais le témoignage
vivant
d’un racheté zélé pour son Sauveur, attise aussitôt sa haine (1 Pier. 4:12-13).
Samuel connaît
les vraies ressources et il y a recours. Le
faisons
-nous
?
Il prend un agneau
de
lait
, victime innocente, pleine de douceur,
et l’offre tout entier à l’Éternel en holocauste. Son intercession
ne peut être efficace qu’en vertu de l’acceptation de ce sacrifice, une belle figure
de Christ s’offrant
lui
-même
à Dieu par l’Esprit éternel, sans
tache. « Samuel cria à l’Éternel pour Israël, et l’Éternel l’exauça »
(1 Sam. 7:9). La démarche de Samuel est d’une tout autre
qualité que celle d’Israël, quand ils poussaient ces grands cris, vingt ans auparavant,
avec les tristes résultats que l’on sait (1 Sam. 4:5-10).
C’est toujours en se
reposant
humblement
sur l’œuvre de Christ
à la Croix, que l’on peut être vainqueur. Dieu est toujours prêt à agir pour la
gloire de son Fils bien-aimé.
Israël était, et
nous le sommes aussi, sans
force
devant ces loups redoutables, qui
le cernaient de toutes parts. Mais « comme Samuel offrait
l’holocauste
,
l’Éternel fit tonner ce jour-là un grand tonnerre sur les Philistins, et les mit
en déroute » (1 Sam. 7:10-11). Alors les hommes d’Israël,
sortant de Mitspa, les frappèrent jusqu’à Beth-Car, qui signifie "la maison de l’agneau". Suivons
aussi avec foi le chemin qui mène à la victoire. Il nous mènera à la Maison où nous
contemplerons à jamais l’Agneau glorieux.
« Et Samuel
prit une pierre et la plaça entre Mitspa et le rocher
et il appela son nom : Eben-Ézer, et dit :
« l’Éternel nous a secourus jusqu’ici
» (1 Sam.
7:12). Elle porte nos pensées vers notre Dieu Sauveur, Lui la maîtresse pierre de
coin. Chacun de nous peut-il rendre ce témoignage avec reconnaissance ? Ces
heureuses expériences dans la vie d’un racheté glorifient la grâce divine. Les Philistins
sont
abaissés
, la main de l’Éternel fut sur eux tous les jours de
Samuel (Deut. 33:27). Les villes qu’ils avaient prises
retournent en Israël, depuis Ekron jusqu’à Gath. Quelle grande délivrance le Seigneur peut accorder aux
siens quand ils s’humilient
et crient
vers
Lui
!
Mais était-il convenable d’être en paix avec l’Amoréen,
dès lors que l’Éternel avait commandé de ne pas traiter alliance avec eux (1 Sam. 7:14 ; Ex. 34:11-12) ?
« Et Samuel
jugea Israël tous les jours de sa vie ». À la différence d’Éli, assis
à la porte du Temple, son activité
était incessante
en faveur du peuple de Dieu.
« Il allait
d’année en année, et faisait le tour, à Béthel, et à Guilgal et à Mitspa et jugeait Israël dans tous ces lieux-là ; et il
s’en retournait à Rama, car là était sa
maison
, et là il jugeait Israël ;
et il bâtit là
un
autel
à l’Éternel » (1 Sam. 7:16-17).
Ces quatre villes,
où il se rendait tour à tour, suggèrent des aspects essentiels
d’un ministère
chrétien équilibré.
C’est à Béthel
,
dans la maison de Dieu, qu’un service doit commencer pour avoir l’approbation du
Seigneur (1 Tim. 1:12). Nos différentes activités doivent
être utiles
aux saints et rechercher l’édification
de l’Assemblée.
C’est animé par
un esprit de prière et guidé par la Parole, que l’on
apprend
« comment
il faut se conduire dans la Maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant,
la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3 :15).
Chérir la vérité
concernant l’Assemblée et rester soumis à Celui qui est
établi sur la Maison de Dieu, gardera chacun de devenir le serviteur de
l’homme
au lieu d’être seulement le serviteur de
Dieu
.
Guilgal
est le lieu de la circoncision, où
la
chair
est mise de côté, de sorte que l’opprobre de l’Égypte, cette
figure du monde, peut être roulé de dessus le racheté (Jos. 5:2-9). Nous avons besoin
d’en être libérés
.
L’apôtre écrit :
« Qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la Croix de notre Seigneur
Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié et moi
au
monde
»
(Gal. 6:14).
Ensuite Samuel
passait à Mitspa
(tour de guet) Elle évoque ce
besoin constant d’être
sur
nos
gardes
, connaissant l’activité
de l’Ennemi. Sur le sommet de cette tour, on peut regarder en
haut
,
vers le ciel, où Christ, entré comme précurseur, introduira bientôt les siens.
Telle est probablement
la portée symbolique de Rama
, qui signifie élevé
. C’était là que Samuel
habitait et avait bâti un
autel
. Il ne se laissait pas absorber
par son service, au point de négliger la communion
et l’adoration
,
ce qui peut être un danger pour nous aujourd’hui.
Mais devenu
vieux
, Samuel se laisse surprendre par une faute : c’est visiblement
l’œuvre de la nature en lui (Gal. 6:1). Sans rechercher la pensée de l’Éternel (Jac. 1:5), il veut perpétuer son service et établir ses fils
Joël et Abija sur Israël. Ils jugent
à Béer-Shéba (1 Sam. 8:1), or, comme
les fils d’Éli, ils
ne
marchent
pas
dans les voies de leur père. Ce sont des avertissements répétés que la Parole de
Dieu adresse aux parents et aux enfants chrétiens ! Ses fils « se détournaient
après le gain
déshonnête
, et prenaient des présents, et faisaient
fléchir le jugement » (1 Sam. 8:1-3 ; Deut. 16:19). Un don ou de la puissance spirituelle ne se transmet
pas de
père
en
fils
. Dieu
seul
peut appeler
à un service et confier
le don nécessaire.
Alors tous
les
anciens
s’assemblent et viennent vers Samuel à Rama. Prenant prétexte
de sa défaillance, ils lui disent sans ménagement : « Voici, tu
es
vieux
, et tes fils ne marchent pas dans tes voies ;
maintenant établis sur nous un roi pour nous juger, comme
toutes
les
nations
» (1 Sam. 8:5). La chose fut mauvaise aux yeux de Samuel mais, à
l’heure de l’épreuve personnelle, son attitude est remarquable : il pria
l’Éternel (1 Sam. 8:6). La difficulté ramène son âme dans
le chemin qu’il avait bien connu, celui de la dépendance
.
Vouloir être comme tout le monde, c’est souvent un désir caché du cœur. Ne pas se comporter comme notre entourage suscite parfois des moqueries, de l’incompréhension, des accusations d’orgueil. Sommes-nous disposés à partager l’opprobre de Christ (1 Pier. 4:16) ?
« L’Éternel dit à Samuel : Écoute la voix du peuple dans tout
ce qu’ils te disent : car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est
moi
qu’ils
ont
rejeté
, afin que je ne règne pas sur
eux ». Ce n’était pas une rébellion récente, elle était déjà dans leur cœur
depuis qu’Il les avait fait monter d’Égypte ! (1 Sam.
8:7-8 ; Deut. 32:15). Toutefois Samuel devait encore
leur rendre
clairement
témoignage
du régime du roi qui allait
régner sur eux : il serait exigeant et dur. Il est répété plusieurs fois :
« il
prendra
», tel est l’homme naturel, un prédateur (1
Sam. 8:11:12:13:14:15:16) !
Quelle différence
avec l’Éternel qui les comblait de bénédictions ! En outre Samuel devait les
avertir
: « En ce jour-là vous crierez… mais l’Éternel ne vous
exaucera pas » (1 Sam. 8:10-18). Pourtant à nouveau
le peuple refuse de prêter attention aux avertissements de Samuel. Il renonce à
sa position de dépendance. L’Éternel dit à son serviteur :
« Écoute leur voix et établis sur eux un roi ». Samuel accomplit fidèlement,
sans se plaindre, l’acte qui met fin à son service de Juge. Cette noble attitude
frappe quand on se souvient d’Élie qui, plus tard, fera « requête à Dieu contre
Israël » (Rom. 11:2).
Averti par l’Éternel
de la venue de Saül, à la recherche des ânesses de son père, Samuel versera sur
sa tête l’huile de l’onction
royale et l’embrassera
(1 Sam. 10:1). Dieu avait dit à son serviteur : « C’est
lui qui dominera
sur mon
peuple
» (1 Sam. 9:15-17). Il allait monter au haut lieu, pour bénir le
sacrifice et manger avec le peuple. Il invite Saül à l’accompagner et le met à la
tête des invités. Puis il lui fait servir par le cuisinier la part spéciale
qu’il lui avait réservée, l’épaule
(1 Sam. 9:24).
Saül, à ce moment-là,
est plein d’humilité, « petit à ses yeux » (1 Sam.
9:21). Ce jour-là, il mangea avec Samuel, dont l’attitude est touchante. Il n’y
a pas trace d’amertume
chez ce prophète
devant tant d’ingratitude
de la part de ceux qu’il servait peut-être déjà depuis cinquante ans, avec tant
de dévouement
et de sagesse
spirituelle. Toujours obéissant à la volonté
de Dieu, il prend grand soin de celui qu’il aurait pu détester comme son rival.
Saül, établi prince
sur l’héritage de l’Éternel, doit parcourir des étapes destinées à le préparer à
occuper le trône. Et là encore, Samuel le dirige. Ce sera d’abord le sépulcre
de
Rachel
qui évoque la
mort
, la fin pour l’homme naturel
de tous ses avantages. Première
grande leçon aussi pour le jeune chrétien.
Puis il rencontrera
trois hommes au chêne de Thabor, porteurs de sacrifices, et il montera avec eux
à Béthel
, la maison
de
Dieu
. Dans ce lieu de l’adoration,
tout croyant est invité, au milieu des deux ou trois.
Enfin, à portée
des postes des Philistins
ennemis, et dans la compagnie des prophètes
,
au coteau
de
Dieu
, il aura un témoignage à rendre :
« L’Esprit de l’Éternel te saisira, et tu prophétiseras
avec eux et tu seras changé en un autre homme » (1 Sam.
10:2-6).
Pourtant
Saül semble bien être passé à côté de
ces leçons, sans
les
apprendre
, comme la suite de sa vie le
montrera. C’est bien la preuve que l’on peut se trouver « parmi les prophètes »,
avoir part à toutes les bénédictions
des enfants de Dieu, sans en être véritablement
un ! Samuel lui dit encore : « Tu descendras
devant moi à
Guilgal
; et voici, je descendrai vers toi pour offrir des holocaustes
et sacrifier des sacrifices de prospérités ; tu attendras sept
jours
jusqu’à ce que je vienne vers toi, et je te ferai savoir ce que tu devras faire »
(1 Sam. 10:8). Alors Dieu changea le cœur de Saül en un
autre et tous ces signes eurent lieu ce jour-là. On le vit prophétiser et les gens
disaient l’un à l’autre : « Qu’est-il donc arrivé au fils de Kis ? » (1 Sam. 10:11).
Dieu avait ainsi
fait connaître le roi qu’il allait donner au peuple. Samuel convoque Israël pour
le leur présenter et pour apporter la preuve que ce choix venait bien de l’Éternel,
il le confirme devant tous par un tirage
au
sort
(Prov. 16:33),
non sans avoir encore rappelé au peuple qu’ils avaient aujourd’hui
rejeté
leur
Dieu
, Celui qui les avait sauvés de tous leurs maux (1 Sam. 10:18-21).
Le sort désigne
Saül, on le cherche, il s’est caché au milieu des bagages ! On court, il est
pris de là et se tient au milieu du peuple, qu’il domine de la tête et des épaules !
« Il n’y en a point comme lui dans tout le peuple » déclare même
Samuel. Alors tout le peuple de crier : Vive le roi ! Jour de fête et
de joie ? Non c’est plutôt un triste jour dans l’histoire d’Israël. À trois
reprises, avec une audace extraordinaire, Israël vient de refuser d’écouter Dieu
(1 Sam. 8:19 ; 10:19 ; 12:12).
Cette scène évoque celle où, bien des siècles plus tard, le peuple répondra à Pilate qui leur présente le Fils de Dieu en disant : « Voici votre roi… ôte, ôte, crucifie-Le » . Pourtant esclaves des Romains, dans leur haine pour Christ, ils n’hésitent pas à affirmer : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » (Jean 19:14-15).
L’autorité de Saül
va s’affirmer à l’occasion d’une victoire sur les fils d’Ammon. Les habitants de
Jabès de Galaad écoutent les menaces cruelles et l’arrogance de Nakhash : « Je traiterai avec vous, à condition que
je vous crève à tous l’œil
droit
et que j’en mette l’opprobre
sur tout Israël » (1 Sam. 11:2). Au lieu de se tourner
vers l’Éternel et d’implorer son secours, ils envisagent de traiter alliance avec
l’ennemi, malgré ses conditions draconiennes ! Leur attitude pleine de lâcheté
illustre le misérable esclavage de ceux qui font
alliance
avec le
monde et son prince (Héb. 2:15).
Saül, vainqueur,
outre son zèle et son courage, montre de la générosité et de la clémence. Un commencement
de vie plein de promesses ? Mais ce n’est pas une garantie pour toute notre
course ici-bas. Plusieurs ainsi avaient pris un beau départ et puis, hélas, ils
ont bronché
et sont tombés. Le Seigneur seul peut nous garder, il faut se
confier en Lui (Jude 24).
Le peuple s’adresse
encore à
Samuel :
il veut faire mourir ceux qui s’étaient opposés
au règne de Saül. Peut-être s’étaient-ils opposés par
fidélité
à l’Éternel,
réalisant que prendre un roi, c’était l’abandonner
? Samuel prend les
choses en mains et dit : « Allons
à
Guilgal
et nous
y renouvellerons la royauté ». C’est toujours
dans ce lieu du jugement
de soi-même, celui où la chair est mise de côté, qu’il convient de retourner. Là,
ils offrent des sacrifices de prospérités devant l’Éternel et font de grandes réjouissances
(1 Sam. 11:14-15).
Samuel saisit l’occasion
de dire à tout Israël, j’ai écouté votre voix et j’ai établi un roi sur
vous
.
« Moi, je suis vieux et j’ai blanchi … J’ai marché devant vous depuis ma jeunesse.
Me
voici
, témoignez contre
moi
devant
l’Éternel
et devant son oint ». Mais il s’était acquitté fidèlement de ses fonctions
et le peuple était obligé de lui en rendre témoignage ! (1 Sam. 12:1-5). Il précise encore que ses fils sont au milieu
d’eux. Il appartient au peuple de les juger selon leurs actes.
Ses paroles peuvent
être rapprochées de celles de l’apôtre aux anciens d’Éphèse. La conduite
personnelle
de Paul et de Samuel donnait une grande valeur à leurs exhortations
(Act. 20:26-27, 33-35). Ceux qui les entendent sont placés
devant leur propre responsabilité. Un jour, nous rendrons compte aussi devant le
Seigneur. Pouvons-nous faire écho en bonne conscience aux paroles de Samuel ou de
Paul ?
À son tour le prophète
dit au peuple : « Présentez-vous et je vous jugerai devant l’Éternel ».
Il fait un court résumé de leur histoire et rappelle les nombreux bienfaits de Dieu.
Malgré ses délivrances en réponse à leurs cris de détresse, leur ingratitude avait
été continuelle
. « Vous
écrire les mêmes choses n’est pas pénible pour moi, et c’est votre sûreté »
disait Paul (Phil. 3:1). Acceptons-nous d’écouter ceux qui nous avertissent
de la part du Seigneur ? Sont-ils estimés « très-haut
en amour ou notre oreille reste-t-elle fermée à une mise en garde qui déplaît »
(1 Thes. 5:13 ; Prov. 28:9) ?
Le chemin de retour
reste ouvert même si Saül n’était que l’expression de l’état moral du peuple. Samuel
l’affirme « Maintenant, voici votre
roi
que vous
avez
choisi…
si vous craignez
l’Éternel et que vous le serviez…
alors
vous et votre roi vous irez après l’Éternel » (1 Sam.
12:6-17). Dans sa condescendance, Dieu permet cette nouvelle expérience ! À
la demande de Samuel, qui crie vers l’Éternel, un miracle
se produit en pleine
période de moisson. Dieu envoie « des tonnerres et de la pluie ce jour-là »
(Prov. 26:1). C’est un signe que Samuel parlait
bien de Sa
part
. « Alors le peuple craignit beaucoup
l’Éternel et Samuel ».
Une fois encore,
le peuple dit à ce prophète : « Prie l’Éternel ton
Dieu, pour tes
serviteurs, afin que nous ne mourions point, car, à tous nos péchés, nous avons
ajouté ce mal d’avoir demandé un roi pour nous » (1 Sam.
12:18-19). Ils se sont humiliés : Samuel saisit l’occasion pour les supplier
de se détourner des choses
de
néant
qui ne profitent pas, pour
servir Dieu « de tout leur cœur » (1 Sam. 12:20-21 ;
Tite 2:12). L’Éternel, à
cause
de
son
grand
Nom
, n’abandonnera pas son peuple.
Samuel en a terminé
avec son activité de Juge. Il continue à assumer son service d’intercesseur
avec le désir, en tant que prophète
, de leur enseigner encore « le bon
et le droit chemin » (1 Sam. 12:23). Il ajoute, rappelant
le secret de la bénédiction en tous temps : « Seulement
, craignez
l’Éternel et servez
-Le en vérité, de tout votre cœur » (1 Sam. 12:24).
Les Philistins
montent à nouveau, nombreux comme le sable. Ils ravagent le pays et Saül rassemble
le peuple à Guilgal, face aux ennemis. Alors le fils du roi, Jonathan, frappe un
poste de Philistins à Guéba. Mais Saül n’hésite pas à
s’attribuer ce fait d’armes et sonne
de
la
trompette
par tout le pays (2 Cor. 10:15-17). Le peuple, devant cette multitude d’ennemis,
se voit dans la détresse et se cache dans les cavernes et un peu partout (1 Sam. 13:6). Saül est encore à Guilgal, mais le peuple qui est
resté le suit en tremblant.
Le roi attend Samuel
sept jours, le temps assigné mais le prophète ne vient pas et le peuple se disperse !
Que faire ? Il empiète sur le service du sacrificateur et offre lui
-même
l’holocauste ! (1 Sam. 13:3, 6, 9). Cet acte profane
n’est pas achevé, que Samuel survient ! Consterné, il dit à Saül :
« Qu’as-tu fait » ? Saül essaye vainement de se justifier :
« Je me suis fait violence ». Mais Samuel lui répond : « Tu
as agi follement ». Il lui fait entendre la sentence de l’Éternel : Son
règne ne subsistera pas. Du fait de sa désobéissance aux commandements divins,
« l’Éternel s’est cherché
un homme selon son cœur et l’a établi
prince sur son peuple » (1 Sam 13:13-14).
Nous ne connaissons
que trop l’impatience
, c’est un fruit de la chair
incapable d’attendre.
La foi, au contraire, est patiente
, elle attend jusqu’au bout le moment
de
Dieu
(Jac. 1:4). Elle sait aussi s’avancer
et combattre, réalisant quand Dieu lui en donne l’instruction. C’est le beau récit
de Jonathan et de son porteur d’armes. Avec humilité, Jonathan déclare à son compagnon :
« peut
être
que l’Éternel opérera pour nous » (1 Sam. 14:6).
Les Hébreux dispersés
reprennent courage et se rassemblent à nouveau. « L’Éternel
sauva Israël ce jour-là » (1 Sam. 14:23). La victoire
aurait pu être totale, sans la défense faite par Saül de se restaurer, avant qu’il
ne se soit vengé de ses
ennemis
! Cette ordonnance légale,
par laquelle Saül voulait asseoir son autorité sur le peuple, rappelle toutes
sortes d’inventions
humaines
, en matière de religion. Que de conséquences
fâcheuses ! Le peuple, affamé, tue les bêtes et les mange avec
le
sang
, commettant ainsi un péché mortel (Lév. 17:10).
Saül, lié par la malédiction qu’il a prononcée à la légère, veut mettre à mort Jonathan,
qui a mangé un peu de miel.
Dieu se sert du
peuple pour délivrer son serviteur Jonathan. Son exemple montre qu’un petit
commencement
, accompli par la
foi
, peut avoir de grands
résultats. Dieu peut se servir de ces petites victoires pour affermir
et
encourager
d’autres chrétiens.
Samuel rappelle
à Saül que c’est lui que l’Éternel a envoyé pour l’oindre comme roi sur son peuple
Israël. Il l’invite à écouter « la voix des paroles de l’Éternel » (1
Sam. 15:1). Adversaire lâche et cruel, Amalek était tombé par surprise en queue sur tous les faibles
qui se traînaient après Israël, alors que le peuple était las et harassé, après
sa sortie d’Égypte (Deut. 25:17-19). Cette méchanceté
ne pouvait pas lui être pardonnée. Dieu n’avait pas oublié. D’où cet ordre donné
à Saül : « Va maintenant et frappe Amalek, et
vous détruirez
entièrement
tout
ce qui est à lui et tu
ne
l’épargneras
pas
» (1 Sam.
15:3).
N’oublions pas
les ennemis qui ont pu nous surprendre dans le passé. Comment s’appellent-ils ?
Colère, mensonge, impureté ou tout autre forme de péché. Si notre vigilance se relâche
à l’égard de ces fruits de la chair, il faudra réapprendre une leçon déjà chèrement
payée
. Ne nous épargnons pas nous
-mêmes
et jugeons sans pitié
toutes les manifestations de la vieille nature.
Mais
Saül prit Agag
vivant
et il épargna
le
meilleur
du menu et du gros
bétail, et tout ce qui était bon (1 Sam. 15:8-9). « Alors
la parole de l’Éternel vint à Samuel, disant : Je me repens d’avoir établi
Saül pour roi, car il s’est détourné de moi et n’a point exécuté mes paroles »
(1 Sam. 15:10-11 ; Jér.
48:10). Samuel est fort attristé et il crie à l’Éternel toute
la
nuit
.
Il se lève de bonne heure pour aller à la rencontre de Saül. Le roi s’était
érigé
un trophée
sur le Carmel : un monument à sa gloire, avec
peut-être, selon la coutume, l’armure d’un ennemi tué au combat. Mais l’orgueil
mène à la destruction.
Puis Saül s’était
rendu à Guilgal, où il se hâte d’accueillir Samuel avec des paroles d’autosatisfaction
:
« J’ai exécuté la parole de l’Éternel » (1 Sam.
15:14). Mais Samuel s’enquiert : « Quel est donc ce
bêlement
de brebis à mes oreilles ? ». En réponse, le roi s’empresse de dire que
le
peuple
a épargné le
meilleur pour sacrifier
à l’Éternel,
ton
Dieu ! Le prophète répond : Arrête
, et je te déclarerai
ce que l’Éternel
m’a dit
cette nuit. Et il dit : « Parle ».
Samuel lui dit : « L’Éternel prend-il plaisir
aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce qu’on écoute la voix de l’Éternel » ?
Souvenons-nous
de cette parole de Dieu : « Voici, écouter
est meilleur que sacrifice,
prêter
l’oreille
que la graisse des béliers ; car la rébellion
est comme le péché de divination, et l’obstination comme une idolâtrie et des théraphim ». Le peuple de Dieu est constamment en danger
de substituer à la réalité
spirituelle des manifestations rituelles
religieuses. Ce que Samuel dit ici à Saül n’a pas pour but de diminuer la valeur
des sacrifices, mais de mettre l’accent sur l’importance que revêt aux yeux de Dieu
l’état
intérieur
de celui qui les offre (Ps. 51:16-17). Dieu n’est
pas enrichi par nos dons (Ps. 50:12-14) mais nous le sommes, s’ils sont l’expression
d’un cœur obéissant
(Osée 6:6 ; Mich. 6:7-8).
Il n’accepte l’adoration que s’il peut au préalable agréer l’adorateur (És. 1:11). « Parce que tu as rejeté la Parole de l’Éternel,
il t’a aussi rejeté
comme
roi
» (1 Sam. 15:22-23).
Saül dit à Samuel :
« J’ai péché, car j’ai transgressé le commandement de l’Éternel ». Mais
il cherche aussitôt des excuses : « J’ai
craint
le peuple
et j’ai écouté leur voix ». Il demande à Samuel de pardonner son péché et de
s’en retourner avec lui. Il promet : « Je me prosternerai devant l’Éternel ».
Mais Samuel lui dit : « Je ne retournerai pas avec toi, car tu as rejeté
la parole de l’Éternel et l’Éternel
t’a
rejeté » (1 Sam. 15:24-26). Puis Samuel se tourne pour s’en aller et Saül
saisit le pan de sa robe, qui se déchire. Alors le prophète ajoute :
« L’Éternel a déchiré aujourd’hui la royauté de dessus
toi et l’a donné à meilleur que toi. Et aussi la
sûre
confiance
d’Israël
ne
ment
point
et
ne
se
repent
point
».
Saül insiste :
« J’ai péché, honore
-moi
maintenant
, je te prie, en présence
des anciens de mon peuple » ! Samuel retourne et met lui-même à mort Agag devant l’Éternel à Guilgal, après avoir rappelé les raisons
de cette exécution (1 Sam. 15:33). Puis il s’en va à Rama
et il ne vit plus Saül jusqu’au jour de sa mort, car il menait deuil sur lui.
« L’Éternel dit à Samuel : Jusques
à
quand
mèneras-tu deuil sur Saül, vu
que moi
je
l’ai
rejeté
pour qu’il ne soit pas roi sur Israël » (1 Sam. 16:1) ?
Mais par contre l’on ne voit pas que Saül réalise la perte immense de l’absence
définitive
de Samuel à ses côtés. Peut-être même était-il plutôt soulagé
de ne plus avoir auprès de lui cet homme sage, qui dénonçait avec fidélité ses mauvaises
actions. Un autre roi, selon
le
cœur
de Dieu
, dont Samuel
avait déjà parlé par l’Esprit, va être oint (1 Sam. 13:14 ;
15:28). Même si le règne de Saül se prolonge encore quelques années, c’est vers
David
, dont le nom signifie « bien-aimé », et qui est un
type
de
Christ
, que doivent désormais se tourner les regards.
L’Éternel enseigne le prophète : « Remplis ta corne
d’huile et va : Je t’enverrai vers Isaï le Bethléhémite : car j’ai vu parmi ses fils un roi
pour
moi
» (1 Sam.
16 :
1). Samuel est soudain rempli de crainte :
« Comment irai-je ? Dès que Saül l’entendra, il me tuera (1 Sam. 16:2). Avec bonté, l’Éternel lui dit : « Tu prendras
avec toi une génisse et tu diras : je suis venu sacrifier à l’Éternel. Et tu
appelleras Isaï au sacrifice, et moi je te ferai savoir
ce que tu auras à faire et tu oindras pour
moi
celui
que
je
te
dirai
» (1 Sam. 16:2-3).
Samuel n’était
pas préparé
à reconnaître celui que l’Éternel avait choisi. Malgré l’expérience
fâcheuse avec Saül, il regardait encore, « à l’apparence » (1 Sam. 16:7-8). Nous sommes tellement portés à juger d’après ce
que nous voyons
et à nous laisser impressionner par des qualités (et des
défauts) extérieurs
. Or Dieu, lui, regarde
au
cœur
(Gal.
2:6). Les apparences de piété qui nous aident à nous faire des illusions sur
nous
-mêmes
et à tromper les autres, ne
sauraient
le
tromper
Lui
.
Samuel arrive donc
à Bethléhem de Juda, dans cette tribu de laquelle l’Écriture
annonçait que le sceptre
ne
devait
pas
se
retirer
(Gen. 49:10). Les anciens vont à sa rencontre en tremblant
et s’enquièrent : « Ta venue est-elle paix ? Et il leur dit :
La paix. Je suis venu pour sacrifier à l’Éternel » (1 Sam.
16:4-5). Puis il leur enjoint : « Sanctifiez –vous et venez avec moi au
sacrifice. Et il sanctifia Isaï et ses fils ». Alors,
comme ils entraient, Samuel voit Éliab, et il croit reconnaître
l’oint de l’Éternel, mais Dieu le détrompe : « Lui, il regarde au cœur »
(1 Sam 16:7).
C’est un jeune
berger,
qu’on avait négligé d’appeler à la fête, qui doit être oint
« au milieu de ses frères » comme roi pour
l’Éternel
(Ps.
78:70-71). Il sera un type convenable du vrai grand Berger des brebis, celui qui
met sa vie pour les brebis (Ps. 80:1 ; Jean 10:11). Cette onction
d’huile
,
figure du Saint Esprit, qui allait saisir
David
« depuis ce jour
et dans la suite », nous rappelle comment le
Bien
-aimé
du Père fut désigné, au Jourdain, à Jean le baptiseur (1 Sam.
16:12-13 ; Jean 1:33).
C’est un grand
honneur que Dieu fait à son serviteur. L’onction de David a été le dernier
acte
important
de Samuel, comme le
couronnement
de sa
vie de dévouement à l’Éternel. C’était selon les pensées de Dieu, depuis que la
maison d’Éli avait été mise de côté, que Samuel soit chargé
de cette onction (1 Sam. 2:35).
Plus tard, David,
après sa victoire sur Goliath, va connaître la haine de Saül. Il était pourtant
devenu le gendre du roi, il avait accès à ses audiences privées. Il avait le rang
d’officier supérieur et c’était un héros très populaire. Mais il doit tout
quitter
, foyer, situation, ressources. Une période très douloureuse de tribulation
commence pour lui.
Il va alors passer
quelque temps en Rama, auprès
de
Samuel
, qui le reçoit avec
affection et se rend avec lui à Naïoth (1 Sam. 19:18). « Il lui rapporta
tout
ce que
Saül lui avait fait » comme plus tard au Seigneur, les disciples de Jean Baptiste
(Matt. 14:12). Quel précieux privilège pour ce jeune homme, au début de sa carrière,
de recevoir les enseignements
et les exhortations
d’un vieillard,
qui approchait de la fin de la sienne.
On peut encourager
les jeunes croyants à
rechercher
la compagnie de chrétiens plus âgés
au lieu, parfois, de les mépriser. Timothée s’est formé
aux côtés de l’apôtre
Paul. Les leçons apprises aideront beaucoup à traverser sans dommage ces expériences
personnelles
que chacun est appelé à faire, dans la vie de la foi.
On rapporte lâchement
à Saül que David est à Naïoth. Il a l’audace d’envoyer
des messagers pour
prendre
David
. Arrivés sur place, ils voient
une assemblée de prophètes qui prophétisaient, et Samuel se tenait là, les présidant.
Mieux, l’Esprit de Dieu se saisit de ces messagers et eux aussi ils prophétisent !
(1 Sam. 19:19-20). La haine dans son cœur, Saül ne se
tient pas pour battu, et il envoie d’autres messagers, une fois et deux fois, et
eux
aussi
prophétisent
. Alors il y va à son tour. Il s’informe
avec soin au grand puits qui était à Sécu : Où sont donc Samuel et David ?
On lui répond : À Naïoth, en Rama. Il s’y rend mais
l’Esprit de Dieu se saisit de lui, comme au début de son histoire. Il poursuit son
chemin mais à son tour, il prophétise !
Devant Samuel,
cet orgueilleux monarque tombe à terre, tout ce jour-là et toute la nuit suivante,
dans l’incapacité de donner suite à son cruel dessein. La question est à nouveau
posée par les témoins de la scène : Saül aussi
est-il parmi les prophètes ?
(1 Sam. 10:10 ; 19:21-24). Cette scène surprenante
évoque les temps heureux où, Israël purifié
, après une vraie repentance et
une profonde humiliation, pourra jouir avec son Dieu d’une alliance éternelle. « Ils
me connaîtront tous
, depuis le plus petit jusqu’au plus grand » (Jér. 31:34). « Je répandrai mon
Esprit
sur
toute
chair
, et vos fils et vos filles prophétiseront » (Joël
2:28).
David s’enfuit
de Naïoth en Rama. Il quitte Samuel pour retrouver le
jeune Jonathan dont il connaît l’affection. Mais auprès de Samuel, n’était-il pas
bien gardé, par Dieu lui-même ?
Une dernière mention
est faite au sujet de Samuel. Il meurt, âgé de quatre-vingt ans environ. C’est une
immense perte pour Israël, même si depuis peut-être seize ans son rôle public
n’est plus mentionné. Mais il était certainement resté jusqu’à
la
fin
un fervent intercesseur
en faveur de son peuple bien-aimé (1 Sam. 12:23).
Alors, tout
Israël s’assemble et se lamente sur lui. Le peuple est prêt à lui rendre les plus
grands honneurs posthumes. C’est bien souvent après
leur
mort
que se mesure un peu mieux le privilège d’avoir connu de tels hommes de Dieu. Un
grand prophète s’est tu et le peuple se
sent
livré à lui-même, comme
un navire privé de boussole et de gouvernail. Va-t-on se souvenir des avertissements
fidèles prodigués ?
L’Écriture nous invite : « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la Parole de Dieu, et, considérant l’issue de leur conduite, imitez leur foi » (Héb. 13:7). Comme eux, « courons avec patience la course qui devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » (Héb. 12:1-2).