Arend Remmers [ajouts Bibliquest entre crochets]
Ermunterung und Ermahnung, 2013, p. 244, 272, 302, 333, 367 et 2014 p. 10, 40
Table des matières abrégée :
2 - La confection de l’arche de l’alliance
3 - Le contenu de l’arche de l’alliance
5 - La signification de l’arche de l’alliance et du propitiatoire
6 - Le transport de l’arche de l’alliance
7 - Un peu de l’histoire de l’arche de l’alliance
Table des matières détaillée :
1.1 - [Dieu habite au milieu de Son peuple]
1.2 - [L’arche image de la gloire de Dieu vue en Christ et de Son œuvre]
1.3 - [L’arche de l’alliance et le Nouveau Testament]
1.4 - [Appellations de l’arche]
1.5 - [Pas besoin d’arche dans l’éternité]
2 - La confection de l’arche de l’alliance
2.1 - [Apport des matériaux nécessaires au sanctuaire]
2.2 - [Prééminence de l’arche dans le tabernacle. Dieu commence par le plus élevé]
2.3 - [Co-responsabilité de tout le peuple quant aux matériaux de l’arche et l’éphod]
2.4 - [L’arche en bois de sittim = acacia, image de l’humanité du Seigneur Jésus]
2.5 - [L’or image de la gloire divine. De l’or partout]
2.6 - [Or pur distinct de l’or simple. Or et acacia : humanité et divinité du Seigneur Jésus]
2.8 - [Mesures fragmentaires = nous connaissons en partie]
2.9 - [Encore les mesures fragmentaires : responsabilité et trinité]
3 - Le contenu de l’arche de l’alliance
3.1.1 - [Les secondes tables, les premières ayant été brisées]
3.1.2 - [La loi accomplie par Christ seul]
3.1.3 - [Tables du témoignage]
3.2 - [Trois objets dans l’arche]
3.3 - [La manne dans la cruche d’or]
3.4 - [La verge d’Aaron qui avait bourgeonné]
4.1 - [Double sens de couvercle et de propitiatoire]
4.2 - [L’expiation ou propitiation voulue par Dieu et accomplie par Christ]
4.3 - [Propitiation accomplie par Christ en tant que Dieu]
4.4 - [Les chérubins, expression de gloire divine]
4.4.1 - [Sept mentions des chérubins]
4.4.2 - [Chérubins en or, probablement pur]
4.4.3 - [L’aspect des chérubins]
4.4.4 - [Sens symbolique des chérubins]
4.5 - [Fin de la description de l’arche et de sa confection]
5 - La signification de l’arche de l’alliance et du propitiatoire
5.1 - [Signification pour Israël]
5.1.1 - [Place de l’arche et son cadre]
5.1.2 - [Lieu de rencontre avec Dieu et trône de Dieu]
5.1.3 - [Besoin persistant de la propitiation, car les hommes restaient pécheurs]
5.2 - [L’accès à Dieu ouvert après la mort du Seigneur Jésus sur la croix]
5.3 - [En type, deux lieux de rencontre de l’homme avec Dieu]
5.4 - [L’accès à la sainte présence de Dieu aujourd'hui]
5.4.1 - [L’accès été frayé par le sang de l’expiation (à la croix) selon Héb. 10]
5.4.2 - [Accès au trône de la grâce en pleine liberté pour avoir du secours, selon Héb. 4:16]
5.4.3 - [Accès dans le sanctuaire en tant que sacrificateurs (avec l’encens) selon Héb. 10]
5.4.4 - [L’accès au Père fait partie du mystère non révélé dans l’Ancien Testament]
5.5 - [L’arche parle de la présence du Seigneur au milieu de ceux assemblés à Son nom]
6 - Le transport de l’arche de l’alliance
6.1 - [La charge du transport de la tente et de ses ustensiles appartenait aux Lévites]
6.2 - [Les fils de Kehath n’avaient pas de chariot, pas d’aide pour transporter]
6.3 - [Porter les ustensiles sur l’épaule : sens symbolique aujourd’hui]
6.4 - [Les couvertures pour le transport]
7 - Un peu de l’histoire de l’arche de l’alliance
7.1 - À travers le désert vers Canaan
7.1.2 - [La traversée du Jourdain devant les sacrificateurs]
7.1.3 - [Lors de la conquête de Jéricho]
7.2.1 - [Les philistins prennent l’arche]
7.2.2 - [Disparition du souverain sacrificateur]
7.3.1 - [La femme de Phinées et la conduite des fils d’Éli]
7.3.2 - [La mort de la femme de Phinées]
7.3.3 - [L’arche chez les philistins et impuissance de l’idole devant le vrai Dieu]
7.3.4 - [Désolation sur tout le pays des philistins]
7.4 - Retour de l’arche de l’alliance
7.4.1 - [Le retour de l’arche agencé par les philistins]
7.4.2 - [Révérence des philistins vis-à-vis de Dieu et recherches de preuves de Son action]
7.4.3 - [L’accueil de l’arche par les gens de Beth-Shémesh]
7.4.4 - [Les gens de Beth-Shémesh regardent dans l’arche]
7.4.5 - [Application aujourd’hui : avoir de la révérence vis-à-vis de la sainteté de Dieu]
7.4.6 - [Image spirituelle de la montée vers Kiriath-Jéarim]
7.5 - Les afflictions de David : Ps. 132]
7.5.1 - [L’intérêt pour l’habitation de Dieu au milieu des Siens]
7.5.2 - [Désir de David d’amener l’arche à Jérusalem. Affliction due à l’affaire d’Uzza]
7.5.3 - [Désir de construire une maison pour l’Éternel et nouvelles afflictions]
7.5.6 - [Joie et consolation liées au retour de l’arche]
7.5.8 - [L’arche en Apocalypse]
L’objet le plus saint dans la tente d’assignation et plus tard dans le temple de Jérusalem, était l’arche de l’alliance avec les deux tables de la loi et son couvercle ou propitiatoire. Elle se trouvait dans le lieu très-saint, le lieu où Dieu voulait habiter au milieu de Son peuple sur la terre. Quelle pensée : Dieu n’habite pas seulement dans la lumière céleste inaccessible, mais aussi sur la terre au milieu de Son peuple racheté ! Il en était ainsi comme type dans la tente d’assignation et dans le temple avec le peuple d’Israël, et il en est ainsi dans la réalité spirituelle aujourd’hui dans l’assemblée. Sommes-nous conscients de cette vérité, de ce fait, surtout quand nous sommes réunis au nom du Seigneur Jésus ?
L’arche de l’alliance est, par anticipation, la plus parfaite représentation (modélisation) typique de la Personne et de l’œuvre de Christ dans l’Ancien Testament. Aucun autre modèle n’est aussi vaste et comprend autant de facettes multiples que l’arche de l’alliance avec le propitiatoire. Les préfigurations humaines du Seigneur Jésus ont toutes leurs défauts et leurs faiblesses ; rien de tel avec l’arche. Certes elle ne nous donne pas de préfiguration des sentiments divins tels que l’amour, la grâce et la miséricorde, mais elle donne une image de la perfection de notre Rédempteur, ainsi que de la sainteté et de la justice de Dieu qui ont été révélées en Lui et dans Son œuvre sur la croix. L’arche est l’image de la gloire de Dieu, qui a trouvé sa parfaite expression en Christ et dans Son œuvre expiatoire dans ce monde. C’est seulement sur cette base qu’Il peut maintenant demeurer au milieu de Ses rachetés.
Pourtant, l’arche n’est mentionnée nulle part dans le Nouveau Testament en relation avec ceux qui croient au Seigneur Jésus dans le temps présent. Elle est certes mentionnée deux fois, mais les deux fois sans référence aux chrétiens (Héb. 9:4 ; Apoc. 11:19). Le propitiatoire de l’arche de l’alliance n’est mentionné qu’une seule fois, ce sur quoi nous reviendrons (Rom. 3:25). La raison de cette absence de mention de l’arche est probablement qu’elle était avant tout un symbole de l’alliance de l’Éternel avec Son peuple terrestre Israël. Cette alliance sera renouvelée dans l’avenir, mais pas avec les chrétiens. Une grande partie de la chrétienté se considère comme étant actuellement le « peuple de l’alliance » de Dieu, cependant l’idée que Dieu aurait conclu la nouvelle alliance avec l’Église ne se trouve pas dans l’Écriture sainte.
La position éminente de l’arche de l’alliance est déjà exprimée dans ses désignations. De tous les objets dans la tente d’assignation, aucun ne porte autant de noms que l’arche de l’alliance ; il y en a au total 21 différents. Cela nous donne un aperçu de la relation entre Dieu et Son peuple terrestre Israël, mais comporte aussi des instructions pour nous aujourd’hui.
Dans l’éternité, nous n’aurons plus besoin d’images ni d’ombres. Les paroles de 1 Corinthiens 13:10-12 seront alors accomplies : « Mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie aura sa fin. Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui était de l’enfant. Car nous voyons maintenant au travers d’un verre, obscurément, mais alors face à face. Maintenant, je connais en partie, mais alors, je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu ». Comme on va le voir en examinant l’arche comme image parfaite de Christ et de Son œuvre, ces paroles de l’apôtre se rapportent au premier chef à la personne bénie de notre Rédempteur et Seigneur, le Fils de Dieu. Puisse la contemplation de Sa Personne nous conduire de plus en plus à la louange et à l’adoration.
Avant la construction de l’arche de l’alliance, le peuple apporta, sur ordre de Dieu, une « offrande élevée » [Exode 35:5,24] consistant en dons en nature volontaires ; il s’agissait des matériaux nécessaires à la construction du sanctuaire de Dieu, dont certains étaient très précieux (Exode 25:1-9). Seul ce qui répondait aux exigences de Dieu pouvait être apporté. Les idées des hommes avaient pour cela aussi peu de place que plus tard dans la construction proprement dite du sanctuaire. Mais d’après le ch. 35, la générosité et le dévouement des Israélites étaient bien mis à l’épreuve. Ensuite Dieu donna la mission de Lui construire un sanctuaire pour qu’Il puisse habiter au milieu d’eux (Exode 25:8). Pour cela Il montra à Moïse un « modèle » (Exode 25:9).
L’arche de l’alliance est nommée en premier comme objet de la tente qui devait être construite (Exode 25:10-22). Ce seul fait contient un enseignement important. Les instructions de Dieu pour Son habitation ne commencèrent ni par le parvis qui entourait la tente et dans lequel on entrait en premier, ni par la tente où l’arche avait sa place, mais elles commencèrent par l’arche elle-même.
Pourquoi en était-il ainsi ? Parce que Dieu commence par ce qui est le plus proche de Lui. L’arche de l’alliance était l’objet le plus saint de Son habitation, Son trône (1 Sam. 4:4 ; Ésaïe 6:1). De même, Dieu commence les prescriptions des sacrifices par le plus élevé, l’holocauste volontaire, qui était tout entier pour Son plaisir. Il est décrit avant tous les autres sacrifices (Lév. 1). Il en va de même avec le classement spirituel des pères dans la foi, que l’apôtre Jean nomme en premier, et ensuite seulement viennent les jeunes gens et les petits enfants (1 Jean 2:13 et suiv.). Peut-être aurions-nous plutôt choisi l’ordre inverse, qui correspond à nos sentiments et aux exigences de la pratique, du plus bas au plus élevé. Mais Dieu commence par le plus élevé, le but. Mais Il condescend aussi en grâce à décrire les niveaux inférieurs, qui trop souvent reflètent notre état ou remédient à notre faiblesse.
Ici, Dieu dit en premier lieu : « Et ils feront une arche en bois d’acacia [de sittim] » (Exode 25:10). Tous les Israélites devraient se sentir concernés par cette première instruction sur la construction. Ce genre d’adresse au pluriel est toutefois une exception qu’on ne retrouve qu’une fois au ch. 28 (v.5) pour la confection de l’éphod. L’éphod était le vêtement de dessus du souverain sacrificateur, la marque spécifique de la sacrificature. Mais d’autres ont aussi porté un éphod, par exemple David quand il a ramené l’arche de l’alliance de la maison d’Obed-Édom vers Jérusalem. L’éphod parle donc aussi de dévouement à Dieu dans la joie. L’arche, par contre, était l’objet le plus saint de la tente. Elle en était le centre. C’est probablement aussi la raison pour laquelle l’appel à sa confection est adressé à tous ici, comme pour l’éphod du souverain sacrificateur. En figure, cela nous parle ici de notre responsabilité quant au témoignage de Dieu sur la terre. Dans les autres instructions de construction de la tente, Dieu s’adresse toujours directement à Moïse en disant « Et tu feras » (25:11, 13, 23, 31 etc.). Moïse avait la responsabilité principale de s’assurer que tout soit fait selon le modèle que Dieu lui avait montré.
On ne peut guère admettre que tous les Israélites aient effectivement travaillé à la confection de ces deux objets (cf. Exode 28:3). Il est vrai que tous ceux qui avaient montré un esprit libéral furent invités à apporter l’offrande élevée, mais pour la confection des éléments individuels de la tente, Dieu avait adjoint à Moïse les deux artistes Betsaleël et Oholiab. Ils sont décrits comme des hommes capables que Dieu avait remplis de Son Esprit. De plus, Dieu avait donné de la sagesse à tout homme sage de cœur, … afin qu’ils fassent tout ce que l’Éternel avait commandé à Moise (Exode 31:1-6). Mais dans les deux cas mentionnés, où il s’agissait de ce qu’il y avait de plus saint, et de la consécration et du dévouement sacerdotaux, tous les membres du peuple de Dieu devaient se sentir concernés. Cela ne nous parle-t-il pas aussi beaucoup ? Dieu voudrait voir chez tous Ses rachetés une coresponsabilité et un dévouement qui L’honore et honore Sa maison et qui soit en même temps une riche bénédiction pour tous.
L’arche était une sorte de coffre, rectangulaire, en bois d’acacia. L’acacia mentionné dans la Bible (hébreu sittim) ne doit pas être confondu avec l’arbre du même nom connu sous nos latitudes. Celui-ci est en fait un robinier d’origine américaine, importé en Europe il y a quelques siècles seulement. L’acacia de la Bible pousse dans des régions chaudes et arides. On dit que c’est le seul arbre du désert qui fournit du bois. Comme tous les arbres de la Bible, c’est aussi une image de la nature humaine, de l’être humain (cf. Luc 23:31). Quand Christ est venu dans le monde, « Il est monté devant lui comme un rejeton, comme une racine sortant d’une terre aride » (És. 53:2). Le bois d’acacia est plus dur que le bois de chêne, et difficile à travailler. En cela, nous voyons la nature humaine du Seigneur Jésus dans son abaissement, tandis que l’or témoigne en même temps de Sa sainteté divine et de Sa justice. Le coffre en bois d’acacia, pris en lui-même, simple et assez petit, est donc à tous égards une image appropriée de l’homme Christ Jésus, venu dans ce monde dans un abaissement profond et pourtant en perfection divine.
Dans les règles suivantes concernant la construction de l’arche, les instructions ne sont plus adressées au peuple, mais seulement à Moïse : « Et tu la plaqueras d’or pur ; tu la plaqueras dedans et dehors » (Exode 25:11). Dans les Écritures, l’or est souvent une image de la gloire de Dieu. Celle-ci comprend toutes Ses caractéristiques et qualités : Son amour, Sa grâce et Sa miséricorde aussi bien que Sa sainteté, Sa vérité et Sa justice. Quand Dieu se révèle, Il est glorifié parce que tout ce qui se rapporte à Lui est gloire. Il en fut ainsi tout particulièrement lorsque Son Fils est devenu homme : « Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité » (Jean 1:14). La signification de l’or comme type peut être saisie d’après plusieurs passages. Au Psaume 29 v.9 il est dit : « Dans son temple tout dit : Gloire ! ». Les chérubins d’or sur le couvercle de l’arche sont appelés « chérubins de gloire » en Hébreux 9 v.5. L’explication en est simple : dans le sanctuaire de la tente et du temple, on voyait de l’or tout autour. Seuls, le voile, les couvertures de la tente, et le sol, n’étaient pas faits de ce matériau noble.
Quand il s’agit d’objets dans la tente qui parlent en figure de notre Seigneur, il est toujours question d’« or pur ». Les planches (ais) de l’habitation, par contre, qui sont des images des croyants, étaient recouvertes simplement d’« or ». Il n’y a pas le qualificatif « pur ». Un seul possède la pureté parfaite !
La combinaison et la distinction en même temps claire du bois et de l’or pur nous montrent le caractère unique du Seigneur Jésus. L’arche de bois d’acacia avait une forme et une grandeur qui correspondait à la « forme d’esclave » de Philippiens 2:7. Par contre, l’or qui recouvrait toute l’arche, caractérisait l’apparition de Christ, la manifestation de Dieu en chair (cf. Rom. 9:5 ; 1 Tim 3:16). Christ est à la fois homme et Dieu dans une seule personne : à la fois vrai homme et vrai Dieu. Le titre fréquent de « Fils de l’homme » (cf. Matt. 20:28 et bien d’autres passages) montre qu’Il était réellement homme. Qu’Il soit Dieu, c’est le début de l’évangile de Jean qui le présente d’une manière merveilleuse, et à la fin de ce même évangile, l’apôtre « incrédule » Thomas, tout surpris, le confirme par les paroles : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 1:1-18 ; 20:28). La divinité et l’humanité de Christ sont aussi exprimées dans la table des pains de proposition et dans l’autel de l’encens. Tous les trois étaient faits de bois d’acacia et recouverts d’or pur. Le chandelier à sept branches, en revanche, était entièrement d’or pur battu.
L’arche avait deux coudées et demie de long, et une coudée et demie en largeur et en hauteur (2.5 x 1.5 x 1.5). Elle ne mesurait donc que 135 x 81 x 81 cm environ. Ces détails apparemment insignifiants ont eux aussi une signification spirituelle. Au sujet de la coudée comme unité de mesure, il est dit en Apoc. 21:17 : « Et il mesura sa muraille, 144 coudées, mesure d’homme, c’est-à-dire d’ange ». Les hommes comme les anges sont des créatures dont la mesure est limitée à tous égards et donc restreinte. Pourtant Dieu, le Fils, s’est abaissé plus bas que les anges et a pris une forme d’esclave humain. En cela, Il s’est assujetti volontairement et par amour aux contraintes auxquelles étaient soumises Ses créatures déchues (Phil. 2:7 et suiv. ; Héb. 2:9). Quel abaissement insondable que celui du Fils de Dieu, qui nous a aimés et s’est livré Lui-même pour nous ! « Il dut, en toutes choses, être rendu semblable à ses frères, afin qu’il fût un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur dans les choses qui concernent Dieu, pour faire propitiation pour les péchés du peuple » (Héb. 2:17).
Il est frappant que les dimensions de l’arche consistent en nombres avec des fractions (2.5 x 1.5 x 1.5 coudées). C’est évidemment une indication de quelque chose de fragmentaire. Cependant, il ne s’agit pas de la grandeur et de la perfection de notre Seigneur Lui-même, mais seulement de Sa représentation en figure et de l’imperfection de notre compréhension. « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11:27). La parole suivante s’applique aussi à cet égard : « Car nous connaissons en partie, … mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie aura sa fin ». Le fragmentaire, l’imparfait ne restera pas toujours. Avec Paul, nous pouvons ajouter, au regard de la gloire future du ciel où nous serons éternellement auprès de notre Seigneur : « Mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu » (1 Cor. 13:10-12). Oui, l’Écriture sainte va encore plus loin : « Nous le verrons comme il est » (1 Jean 3:2). Quelle joie, quelle bénédiction seront liées à cette contemplation éternelle et parfaite et au fait de reconnaitre notre Rédempteur !
Les nombres fractionnaires des dimensions contiennent un enseignement supplémentaire. Le chiffre 2.5 correspond à cinq moitiés, et 1.5 à trois moitiés. Cinq est le nombre de la responsabilité qui a été montrée en perfection dans l’homme Christ Jésus. Il n’a fait que ce que son Père lui avait donné à faire. « Je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6:38 ; cf. Jean 4:34). — Trois est le nombre du Dieu trinitaire (ou tri-un), le nombre de la résurrection (le troisième jour) et celui d’un témoignage parfait (Deut. 17:6 ; Matt. 18:16). Ces trois points ont été confirmés par le Seigneur Jésus dans Son ministère et dans Son œuvre.
Moïse devait faire un couronnement d’or tout autour de l’arche. Il en était de même pour l’autel d’encens en or et pour la table des pains de proposition qui en avait même deux (Exode 25:24-25 ; 30:3). Le mot « couronnement » (hébreu : ser) n’apparaît dans l’Ancien Testament qu’en relation avec ces trois ustensiles de la tente d’assignation. Il s’agit donc de quelque chose d’extraordinaire qui ne pouvait être vu que dans le sanctuaire de Dieu. Le couronnement d’or est le signe d’une beauté qui ne peut être vue qu’en Christ glorifié et qui, en outre, est réservée à la contemplation par les sacrificateurs dans le sanctuaire. Christ est maintenant « couronné de gloire et d’honneur » dans le ciel à la droite de Dieu (Héb. 2:7-9).
« Et tu fondras pour elle quatre anneaux d’or, et tu les mettras à ses quatre coins, deux anneaux à l’un de ses côtés, et deux anneaux à l’autre de ses côtés. Et tu feras des barres de bois d’acacia, et tu les plaqueras d’or ; et tu feras entrer les barres dans les anneaux aux côtés de l’arche, pour porter l’arche par elles. Les barres seront dans les anneaux de l’arche ; on ne les en retirera pas » (Exode 25:12-15).
À l’exception du chandelier d’or et de la cuve d’airain, tous les ustensiles qui appartenaient à la tente d’assignation étaient munis d’anneaux où se logeaient des barres pour le transport. Les anneaux de fonte de l’arche, de l’autel de l’encens et de la table des pains de proposition étaient faits d’or, mais non pas d’or pur comme le revêtement de l’arche. Cela parle de l’élément humain, comme nous l’avons déjà vu. Les anneaux devaient être fixés aux quatre coins (ou : pieds) du coffre. Ils ne semblent pas avoir été fixés en haut de l’arche, mais en bas, de sorte que, pendant le transport, l’arche s’élevait au-dessus des têtes des porteurs. Christ a le premier rang en tout pour Dieu, et doit aussi l’avoir pour nous (Col. 1:18). Puissions-nous ne jamais l’oublier !
Les barres étaient en bois d’acacia, comme l’arche. Elles étaient également recouvertes d’or (sans le qualificatif « pur »). C’est une indication de ce que les deux barres, comme déjà les quatre anneaux, sont une image de l’élément humain. Elles servaient à porter l’arche en chemin à travers le désert. C’était la tâche des Lévites, comme nous le verrons. Il suffira ici de dire que le fait de porter les ustensiles et la tente entière parle du témoignage que Dieu a confié aux Siens dans ce monde. En même temps, les barres dans leurs anneaux rappellent le fait qu’Israël dans le désert était en route, en voyage. Ils n’avaient pas encore atteint le but, tout comme nous, les croyants, ne l’avons pas atteint aujourd’hui.
Les barres devaient toujours rester dans les anneaux et ne pas en être enlevées. Ceci confirme la pensée de notre témoignage au sujet duquel Pierre écrit : « …sanctifiez le Seigneur le Christ dans vos cœurs ; et soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et crainte, à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1 Pierre 3:15). Tant que nous serons sur la terre, il n’y aura pas de « pause », pas de « temps mort », où nous ne serions pas chargés de la tâche glorieuse, mais aussi solennelle, de maintenir haut le témoignage de Christ comme Rédempteur et centre de Son assemblée, — au moyen de « barres » pour ainsi dire. Même dans le temple de Salomon, les barres restaient à leur place : « Et les barres étaient longues, de sorte que les bouts des barres se voyaient depuis le lieu saint, sur le devant de l’oracle, mais ils ne se voyaient pas du dehors ; et elles sont là jusqu’à ce jour » (1 Rois 8:8). Elles s’avançaient donc si loin vers l’avant que leurs extrémités faisaient pression contre le voile devant le lieu très-saint (« l’oracle »), mais n’étaient pas visibles. C’est ainsi que le souvenir du voyage à travers le désert a subsisté même dans le pays de Canaan où l’arche avait trouvé son lieu de repos final à Jérusalem.
« Et tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai » (Exode 25:16).
« Et tu mettras le propitiatoire sur l’arche, par-dessus, et tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai » (Exode 25:21).
Les prescriptions sur la confection de l’arche mentionnent deux fois les tables de la loi qui devaient être placées dans l’arche. Cela souligne leur grande importance. Dieu avait écrit les dix commandements sur les deux tables de pierre et les avait données à Moïse sur la montagne (Exode 20:1-17 ; 24:12 ; 31:18). Mais il les brisa avec colère parce que le peuple avait déjà violé le premier commandement avant qu’il rentre au camp (Exode 32:19). Là-dessus Dieu demanda à Moïse de tailler une seconde paire de tables de pierre, qui furent également écrites par Dieu. Elles furent d’abord placées dans une arche de bois d’acacia, mais lors de la dédicace de la tente, elles furent placées dans l’arche de l’alliance qui leur était destinée (Exode 34:4, 28 ; 40:20 ; Deut.10:1-5).
Bien que nous ne puissions pas entrer ici dans le détail de la signification de la loi, ces événements nous apprennent que l’homme naturel, tombé dans le péché, n’est pas capable de garder la loi, mais qu’il l’a violée, tandis que Christ, le « second homme » a parfaitement accompli la loi (Matt. 5:17). C’est ce qui est annoncé prophétiquement au Psaume 40 v.8 : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles ». Dans Son obéissance en tant qu’homme et dans Son amour pour le Père, Il a été le seul qui soit parfait. Mais il fallait davantage pour que les hommes pécheurs par nature puissent s’approcher de Dieu. La vie parfaite du Seigneur Jésus n’a, à elle seule, sauvé personne. Pour ce faire, il fallait que l’expiation ait lieu, ce qui est symbolisé par le propitiatoire aspergé de sang. On en reparlera plus loin.
Les dix commandements sont appelés ici « le témoignage » parce qu’ils contiennent les prescriptions de Dieu sur la base desquelles Il a fait alliance avec le peuple d’Israël. Elles rendaient témoignage aux saintes exigences de Dieu à l’égard de Son peuple. Les tables sur lesquelles figuraient ces prescriptions étaient les « Tables du témoignage » ou « Tables de l’alliance » (Exode 31:18 ; 34:29 ; Deut. 9:9).
Certains lecteurs de la Bible voient une difficulté, voire une contradiction, dans la description du sanctuaire en Héb. 9:4 où il est dit : « …l’arche de l’alliance entièrement couverte d’or tout autour, dans laquelle était la cruche d’or qui renfermait la manne, et la verge d’Aaron qui avait bourgeonné, et les tables de l’alliance ». Ce problème apparent est cependant résolu assez facilement si l’on tient compte non seulement de ce passage, mais qu’on compare aussi à 1 Rois 8:9, où il est dit : « Il n’y avait rien dans l’arche, sauf les deux tables de pierre que Moïse y plaça en Horeb, quand l’Éternel fit alliance avec les enfants d’Israël, lorsqu’ils sortirent du pays d’Égypte ». Il y a donc eu manifestement un certain temps où il y avait trois choses dans l’arche, et d’autres temps où ce n’était pas le cas. À l’origine, il n’y avait dans l’arche que les deux tables avec les dix commandements de Moïse, selon ce que nous avons vu (Exode 40:20). Mais comment et pourquoi les deux autres choses, la cruche avec la manne et la verge d’Aaron, y sont-elles entrées ?
Selon Exode 16:32-34, un omer devait être conservé dans une cruche, l’omer étant la ration quotidienne de manne [en hébreu « man », Exode 16:15,31] que les Israélites mangeaient pendant le voyage dans le désert. Le texte hébreu de base ne dit rien sur le matériau de la cruche, mais selon la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament (vers 200 av. J.C.), il s’agissait d’une cruche en or (Héb. 9:4). Selon l’ordre de Dieu à Moïse, la manne devait être « gardée pour vos générations » (Exode 16:32) ; selon l’instruction de Moïse à Aaron, elle devait être posée « devant l’Éternel, pour la garder pour vos générations » (Exode 16:33), et finalement Aaron la déposa « devant le témoignage pour être gardée » (Exode 16:34). Ce dernier placement n’eut lieu, bien sûr, qu’après l’érection du tabernacle. Mais nulle part il n’est dit que la manne devait être placée dans l’arche, ni quand cela a eu lieu. Cependant, ce fait est mentionné dans l’épître aux Hébreux, qui parle principalement de la tente d’assignation dans le désert. Elle nous enseigne que Dieu a pris soin de Son peuple pendant le voyage dans le désert, exactement comme Il prend soin des Siens aujourd’hui. Sa Parole qu’on pouvait voir sur les deux tables, contient un guide et des directives pour le chemin, tandis que la cruche avec la manne indique la nourriture quotidienne qu’Israël a littéralement reçue de Lui et que nous recevons également de Lui aujourd’hui du point de vue spirituel. Comme le Seigneur Jésus le dit, la manne est une image de Lui-même, le pain vivant descendu du ciel (Jean 6). La « manne cachée » est également promise pour l’avenir aux vainqueurs de l’assemblée de Pergame ; l’expression « manne cachée » fait sans doute allusion à la cruche dans l’arche de l’alliance (Apoc. 2:17).
Le troisième objet mentionné en Héb. 9:4 est la verge d’Aaron, qui avait bourgeonné. Cela rappelle la rébellion des insurgés de Coré contre Moïse et Aaron décrite en Nombres 16 à 17. Après que les rebelles eurent reçu leur juste punition de Dieu, tout le peuple murmura contre les conducteurs Moïse et Aaron établis par Dieu. Dieu dut alors intervenir de nouveau pour confirmer ces deux-là, spécialement Aaron, en tant que conducteur et souverain sacrificateur. Mais Il ne fit pas cette confirmation par un nouveau jugement punitif, mais selon une grâce insondable. Pour cela, des princes de chacune des douze tribus durent déposer une verge dans le sanctuaire par le moyen de Moïse. Le lendemain matin, onze verges étaient encore aussi mortes que quand elles avaient été déposées, et seule « la verge d’Aaron avait bourgeonné, et avait poussé des boutons, et avait produit des fleurs et mûri des amandes » (Nombres 17:8). Par ce miracle, Dieu confirmait en grâce Son autorité dans la désignation d’Aaron comme souverain sacrificateur, et cela par ce qui est une image de la résurrection, de la vie nouvelle et du fruit qui s’y rattache. Seule la sacrificature désignée et confirmée par l’Éternel pouvait porter du fruit pour Lui. Nous voyons de nouveau en cela une image de Christ pour nous et pour notre vie de foi. Quant à la verge, Dieu n’a pas dit non plus qu’elle devait être placée dans l’arche, mais il est seulement dit : « devant le témoignage » (Nombres 17:10).
En résumé, on peut établir que Dieu a ordonné de garder aussi bien la cruche avec la manne que la verge d’Aaron et de les placer « devant le témoignage », c’est-à-dire devant les tables de la Loi. Mais Il n’a pas dit expressément que cette place était dans l’arche. Elle aurait aussi pu être devant l’arche. Ce fut le cas de l’encens composé dont il est dit en Exode 30:36 : « Et tu en pileras très fin, et tu en mettras sur le devant du témoignage dans la tente d’assignation ».
Par la providence de Dieu, la cruche avec la manne et la verge d’Aaron furent placées dans l’arche à une date ultérieure, comme Hébreux 9:4 le confirme. Nous y voyons les soins de Dieu pour Son peuple pendant le voyage dans le désert. Mais quand arrivée au but dans le pays de Canaan, l’arche reçut sa place finale dans le temple de Salomon à Jérusalem, il n’y avait plus dedans que les deux tables de la loi, comme au commencement, comme on le voit en 1 Rois 8:9. Les mesures prises pour le temps du voyage au désert n’étaient plus nécessaires.
« Et tu feras un propitiatoire d’or pur : sa longueur sera de deux coudées et demie, et sa largeur d’une coudée et demie » (Exode 25:17).
L’arche de l’alliance était surmontée par un « couvercle »,
le propitiatoire (1 Chr 28:11 ; hébreu kapporet). Pour mieux comprendre ce
mot, il faut revenir à l’hébreu. Diverses traductions bibliques ainsi que l’usage
oral ont souvent rendu ce terme par « siège de grâce », mais ce sens
n’est pas correct. Le nom (substantif) hébreu dérive du verbe kaphar, qui a le
sens basique de « couvrir ». On ne le trouve qu’une fois dans la
Parole de Dieu, en Genèse 6:14, où il est question d’« enduire » (ou :
couvrir) l’arche de Noé avec de la poix (goudron végétal pour assurer une
étanchéité). Cependant, le verbe apparait beaucoup plus fréquemment sous une forme
intensive (hébreu kipper) qui a le sens de « réconcilier », « faire
expiation », « expier » et « pardonner » (en Genèse 32:21,
dans une note de la Bible allemande Elberfeld-CSV, le mot « apaiser »
est expliqué par « couvrir le visage »). De cette forme verbale kipper
dérive le substantif (nom) kapporet
« couvercle, propitiatoire ».
Cette explication un peu détaillée permet peut-être de mieux comprendre pourquoi
le nom signifie à la fois « couvercle » et « propitiatoire »
(1 Chr 28:11).
L’arche est une image de la personne de Christ comme homme, et de même le couvercle, sur lequel le sang des sacrifices pour le péché était aspergé au grand Jour des expiations (Lév. 16), est avant tout une image de l’œuvre d’expiation ou de propitiation voulue par Dieu et accomplie par Christ ; c’est une image de Lui comme Celui qui a accompli cette expiation ou propitiation. C’est ce que nous voyons en Rom. 3:25, où il est dit : « lequel Dieu a présenté comme propitiatoire, par la foi en son sang ». Le mot « expiation » ou « propitiation » en grec est le même que celui de « propitiatoire » en Héb. 9:5 (hilaste-rion). Il est déjà utilisé dans la Septante dans le même sens.
Le couvercle était en or pur. On a déjà vu l’or pur comme revêtant l’arche, une image de la gloire de Dieu sous une forme sans mélange ni altération. Aucun bois n’était utilisé pour confectionner le couvercle. Comme le chandelier d’or, il était entièrement fait d’or pur (voir Exode 25:31). Le couvercle ne parle donc que de gloire divine. Car même si le Seigneur Jésus a accompli l’œuvre de l’expiation (ou propitiation) en tant qu’homme, il ne pouvait pourtant la faire que parce qu’Il était Dieu (cf. 2 Cor. 4:6 ; Col. 1:13-15). Une personne pécheresse n’aurait pas été en état de la faire.
Le couvercle (propitiatoire) avait deux coudées et demie (2.5) de long et une coudée et demie (1.5) de large, les mêmes dimensions que l’arche. Sa hauteur n’est pas mentionnée, pas plus que la taille des chérubins (*), qui étaient faits d’une seule pièce avec le couvercle ; ceux-ci le recouvraient de leurs ailes déployées vers le haut. Ces représentations de chérubins faisaient partie du propitiatoire et sont donc aussi une expression de la gloire divine, infiniment élevée et incommensurable pour les hommes (cf. Ps. 36:6 ; 103:11).
(*) La signification du nom Chérubin fait l’objet d’avis très divergents, et il semble presque impossible de l’interpréter. Par conséquent, nous nous limitons à la description biblique des chérubins et de leurs tâches. Les créatures ailées dont les images ont été trouvées dans des fouilles des palais de Mésopotamie sont probablement un faible souvenir des chérubins bibliques, souvenir corrompu par l’idolâtrie.
Au sujet des deux chérubins, nous lisons : « Et tu feras deux chérubins d’or ; tu les feras d’or battu, aux deux bouts du propitiatoire. Fais un chérubin au bout de deçà, et un chérubin au bout de delà : vous ferez les chérubins tirés du propitiatoire, à ses deux bouts. Les chérubins étendront les ailes en haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et leurs faces seront l’une vis-à-vis de l’autre ; les faces des chérubins seront tournées vers le propitiatoire » (Exode 25:18-20). Trois versets sont utilisés pour décrire ces personnages sublimes. Les chérubins sont mentionnés en tout sept fois dans ce passage, en incluant le verset 22. Comme c’est le cas la plupart du temps dans l’Écriture sainte, le nombre sept (7) se réfère aussi ici à la perfection divine.
Selon les termes de l’Écriture, les chérubins n’étaient pas en « or pur », mais seulement en or. Habituellement, ce fait indique qu’il ne s’agit pas en soi de la gloire parfaite de Dieu, mais de la gloire chez des créatures imparfaites, objets de la grâce. Cependant du fait que les chérubins devaient être faits d’une seule pièce avec le propitiatoire, ils étaient probablement faits d’or pur. À cause du silence de la Parole de Dieu à ce sujet, nous pouvons voir en eux aussi bien le symbole de la Divinité que celui de la créature (cf. Éz. 28:14).
La seule chose que nous apprenons ici sur l’apparence des chérubins,
est qu’ils avaient des visages et des ailes. Le prophète Ézéchiel décrit en
détail des « êtres vivants » (*) qui
étaient également des chérubins, mais qui étaient en dessous
du trône de
Dieu (Éz. 1:5-28 ; 10:20). Ils avaient quatre
ailes et la forme d’un
homme à quatre visages, un visage humain, un visage de lion, un visage de bœuf et
un visage d’aigle. Ces détails se réfèrent d’une part à des qualités divines
telles que la sagesse (homme), la puissance (lion), l’endurance (bœuf) et la rapidité
(aigle), d’autre part à la création animée (homme, animaux sauvages et domestiqués,
oiseaux). Leurs pieds et la plante de leurs pieds étaient comme ceux d’un veau,
« et ils allaient chacun droit devant soi ; là où l’Esprit voulait
aller ». Ils sont d’abord appelés « êtres vivants », et ne sont
identifiés comme des chérubins qu’en Éz. 10:15, 20. Les séraphins d’Ésaïe 6:2-7
sont par contre au-dessus
du trône de Dieu et ont six
ailes. Ils crient
constamment l’un à l’autre : « Saint, saint, saint, est l’Éternel des
armées ; toute la terre est pleine de sa gloire ! ». — Les
quatre êtres vivants d’Apocalypse ont des caractères qui sont à la fois ceux des
chérubins et ceux des séraphins, bien qu’à plusieurs égards ils diffèrent des
deux (És. 6:2 et suiv. ; Apoc. 4 et 5). Ils sont « au milieu du trône
et à l’entour du trône » (Apoc. 4:6) et nous donnent la représentation la
plus complète de ces êtres extraordinaires qui symbolisent à la fois les
attributs de Dieu et ceux de créatures en relation directe avec Son trône.
(*) note Bibliquest : L’expression « êtres vivants » est utilisée en Éz. 1:5 par la Bible allemande Elberfeld-CSV, et pareillement en Apoc. 5:6. Dans ces passages, la Bible Darby française utilise le terme « animal », au sens de « être qui a une âme » comme en Genèse 1:30. Ce terme « animal » doit être bien distingué du terme « bête » utilisé à plusieurs reprises en Apoc. 13 et qui désigne des êtres qui n’ont absolument aucune relation avec Dieu. — Pour éviter toute risque de confusion, nous avons conservé dans le présent article l’expression « être vivant » utilisée par la Bible allemande.
Les chérubins sont manifestement des symboles de la gloire et de la puissance de Dieu en création et en gouvernement, lié au jugement, sur la création. Cela se voit déjà dans la première mention des chérubins qui, après l’expulsion de l’homme du jardin d’Éden, devaient garder l’accès à l’arbre de vie avec « la lame de l’épée qui tournait çà et là » (Genèse 3:24). Maintenant nous voyons ici deux chérubins au-dessus du propitiatoire, ce qui parle d’un témoignage suffisant. Ils se tiennent l’un en face de l’autre, chacun à une extrémité du propitiatoire, les ailes dirigées vers le haut et les visages tournés vers le propitiatoire. Là, ils voient le sang de propitiation des sacrifices pour le péché (Lév. 16 ; cf. 1 Pierre 1:12).
Il y avait encore d’autres images de chérubins dans le lieu très-saint. Elles étaient en « ouvrage d’art » sur les dix tapis qui recouvraient le tabernacle (Ex. 26:1) et sur le voile devant le lieu très-saint (Ex. 26:31). Le trône de Dieu dans Son sanctuaire sur la terre n’était donc pas seulement entouré d’or, mais il était aussi caractérisé par les chérubins. Sa souveraineté, Sa puissance et Sa gloire s’exprimaient ainsi de bien des façons.
Après la description du propitiatoire et des chérubins, on trouve deux dernières tâches données par Dieu à Moïse : « Et tu mettras le propitiatoire sur l’arche, par-dessus, et tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai » (Exode 25:21). Avant que l’arche soit fermée par le propitiatoire, Dieu rappelait à Son serviteur Moïse l’instruction déjà donnée au v. 16 de placer dans l’arche le témoignage, les deux tables de la Loi. Ceci complète et termine la description de l’arche et de sa confection.
Si nous examinons maintenant de plus près la signification de l’arche, il faut d’abord distinguer entre la signification qu’elle avait pour Israël et son message typique pour le temps après la croix. Pour Israël, le peuple terrestre de Dieu, l’arche était une sorte de châsse (ou : écrin) sainte dans laquelle était conservée la loi écrite par Dieu, le fondement de Sa relation avec Son peuple. La loi exposait Ses exigences à Israël — et à ce peuple seulement (cf. Deut. 4:8 ; Ps. 147:20). La place de l’arche complètement à part dans le lieu très-saint de la tente montrait clairement que l’homme n’avait aucune possibilité ni aucune habilitation pour influencer cette Loi. Aucun Israélite n’avait la permission de toucher l’arche ni de regarder dedans. Si cela arrivait quand même, cela signifiait la mort (Nomb. 4:15, 20). Seul le souverain sacrificateur, une fois par an, était autorisé à entrer devant elle. Le caractère unique de l’arche était souligné par le propitiatoire d’or qui la couvrait et la fermait. Les deux « chérubins de gloire » étaient les symboles de la sainteté et de la justice de Dieu. En quelque sorte, ils veillaient sur ce lieu saint avec un zèle divin, comme cela avait déjà été le cas au jardin d’Éden.
C’est là que se trouvait le lieu du trône de Dieu sur la terre, et le lieu de rencontre avec Son peuple : « Et je me rencontrerai là avec toi, et je parlerai avec toi de dessus le propitiatoire, d’entre les deux chérubins qui seront sur l’arche du témoignage, et je te dirai tout ce que je te commanderai pour les fils d’Israël » (Exode 25:22). Le Dieu saint, dont le trône éternel est dans les cieux (Ps. 123:1 ; cf. És. 6 ; Éz. 1), a établi, dans une grâce insondable, Son trône sur la terre au milieu de Son peuple racheté d’Égypte. Ici, cependant, nous lisons seulement qu’Il voulait parler à Moïse « d’entre les deux chérubins qui sont sur l’arche du témoignage », et lui dire tout ce qui était destiné aux enfants d’Israël. Par d’autres passages de l’Écriture, cependant, nous savons que le trône de Dieu était effectivement là sur la terre. Il y a sept passages qui parlent de ce trône, ce qui, vu comme un tout, parle de perfection divine. Le premier de ces passages est : « Et le peuple envoya à Silo, et on apporta de là l’arche de l’alliance de l’Éternel des armées, qui siège entre les chérubins » (1 Sam. 4:4 ; cf. 2 Sam. 6:2 ; 2 Rois 19:15 ; 1 Chr. 13:6 ; Ps. 80:2 ; 99:1 ; És. 37:16).
Nous Le voyons ici, au milieu de Son peuple, comme le Dieu souverain, saint et finalement inaccessible, qui possède l’autorité et la puissance d’imposer l’obéissance à Sa loi. Le sang qui devait être répandu chaque année sur le propitiatoire au jour des propitiations, a justement révélé ce caractère de Dieu (Lév. 16). C’était la seule réponse valable aux exigences de la sainteté et de la justice de Celui qui était assis sur le trône, car sous l’ancienne alliance également, il était dit : « Sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission » (Héb. 9:22). En même temps, l’aspersion de sang continuellement répétée mettait en évidence que le caractère pécheur persistait, ainsi que le besoin de rédemption des hommes responsables et fautifs ; il fallait que propitiation soit faite pour eux, mais elle n’était pas encore faite de façon définitive. C’est pourquoi le voile devant le lieu très-saint était encore fermé.
Le trône de Dieu dans le sanctuaire terrestre était un trône de jugement. Il n’était permis à personne d’autre qu’à Moïse d’entrer dans le lieu très saint sans formalité (Nomb. 7:89). Et le souverain sacrificateur Aaron ne le pouvait qu’une fois par an, avec de l’encens et du sang (Lév. 16). Le chemin du lieu très-saint n’était pas encore ouvert, comme le montre l’épitre aux Hébreux : « Or ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs entrent constamment dans le premier tabernacle, accomplissant leur service ; mais, dans le second, le seul souverain sacrificateur, une fois l’an, non sans du sang, qu’il offre pour lui-même, et pour les fautes du peuple, l’Esprit Saint indiquant ceci : le chemin des lieux saints n’a pas encore été manifesté, tandis que le premier tabernacle a encore sa place » (Héb. 9: 6-8).
Tout cela a été changé par la venue de Christ. « Quand l’accomplissement du temps est venu », Dieu, dans la Personne de Son Fils, est sorti en grâce du sanctuaire céleste, dont le sanctuaire terrestre n’est qu’une image. Alors s’est achevé le temps de la loi, laquelle a été « notre conducteur jusqu’à Christ » (Gal. 3:24 ; 4:4). Maintenant que Christ a fait la parfaite propitiation du péché et qu’Il est entré dans la gloire du sanctuaire céleste comme le vrai souverain sacrificateur, même les rachetés ont maintenant accès dans les lieux saints, par l’Esprit, en pleine liberté et sans crainte (Héb. 10:19-22). Cet accès à Dieu n’a été ouvert qu’après la mort du Seigneur Jésus sur la croix et que le voile du sanctuaire terrestre ait été déchiré en deux, comme acte symbolique (Matt. 27:51). C’est grâce à l’œuvre de Christ que l’accès à Dieu a été frayé, car c’est elle qui a révélé la grâce parfaite de Dieu et qui, en même temps, correspondait pleinement à Sa Sainteté,.
En rapport avec la tente d’assignation et plus tard le temple de Jérusalem, il y avait deux lieux de rencontre de l’homme avec Dieu. L’un était l’autel des holocaustes, la « table de l’Éternel » (Mal. 1:7,12), où l’Israélite, sur la base du sacrifice, pouvait s’approcher de Dieu et avoir communion avec Lui (cf. 1 Cor. 10:18). L’autre lieu de rencontre se trouvait dans le lieu très-saint, où Dieu parlait avec Moïse et où le souverain sacrificateur Aaron offrait l’encens et répandait le sang sur et devant le propitiatoire.
Sur l’autel d’airain des holocaustes, qui est une image de la croix, les sacrifices étaient égorgés, leur sang répandu sur l’autel et on faisait fumer les parties du sacrifice qui étaient offertes. Ceux qui avaient droit d’avoir part aux sacrifices exprimaient par-là leur communion avec Dieu. Le sacrifice était le fondement de cette communion entre l’homme et Dieu. Dans l’autel d’airain des holocaustes, nous voyons donc d’abord la croix de Christ, sur laquelle Il s’est offert Lui-même en parfait sacrifice (Héb. 9:14 ; 10:10). Il était à la fois l’holocauste pour glorifier Dieu — et le sacrifice pour le péché et le délit pour expier le péché — et le sacrifice de prospérités comme fondement de notre communion avec Dieu (Éph. 5:2 ; Héb. 10:12 ; 1 Cor. 10:16-18). De cette manière, on reconnaît déjà dans l’Ancien Testament une parenté de sens entre l’autel dans le parvis et la « table du Seigneur » du Nouveau Testament (Mal. 1:7,12 ; 1 Cor. 10:21). Ceci indique que la croix de Christ et Son œuvre sont le fondement de la communion entre les rachetés et Dieu. Si nous sommes réunis à la Table du Seigneur, c’est seulement parce que Son œuvre en est le fondement. Il n’y en a pas d’autre.
Ainsi, l’autel des holocaustes dans le parvis est historiquement une image de la croix de Golgotha, et spirituellement une image de la table du Seigneur dans le temps présent. Aux yeux de Dieu, les deux ne sont pas de ce monde. Le parvis où était l’autel était clôturé, et était donc dans un certain sens à part du monde ; pareillement la place de Christ sur la croix n’était pas directement sur la terre. C’est pourquoi le Seigneur Jésus parle plusieurs fois de Son élévation. Par cela, Il n’entendait pas une élévation à Sa place à la droite de Dieu, mais une élévation sur la croix (Jean 3:14 ; 8:28 ; 12:32-34). Il se trouverait là entre ciel et terre. Le monde Le rejeta et Dieu L’abandonna. Quel endroit ! Il y a la même pensée à la table du Seigneur aujourd’hui : c’est un lieu à part du monde dans la communion avec notre Seigneur. « Vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons » (1 Cor. 10:21).
L’autre lieu de rencontre de l’homme avec Dieu était le lieu très-saint. L’arche de l’alliance avec le propitiatoire est l’image du trône de Dieu entre les chérubins. L’arche elle-même est un type remarquable de la personne du Seigneur Jésus en tant qu’homme, préfiguré dans le bois d’acacia, et en tant que Dieu préfiguré par l’or pur dont l’arche était revêtue intérieurement et extérieurement. Dans l’arche se trouvaient les deux tables de la loi. Comme l’arche avec le sang dessus était située dans le lieu très-saint, ainsi le Seigneur Jésus est maintenant sur le trône dans la gloire en vertu de Son œuvre d’expiation. Il est glorifié dans le ciel. Sur l’arche se trouvait le propitiatoire avec le sang du sacrifice pour le péché aspergé dessus : ceci parle d’une œuvre d’expiation accomplie une fois pour toutes. C’est l’œuvre de Christ par laquelle Lui-même et Dieu ont été glorifiés d’une manière merveilleuse. C’est vers là que sont dirigés les yeux des chérubins, qui forment le trône de Dieu.
Pour que les rachetés puissent entrer en vérité dans la sainte présence de Dieu, le chemin vers Dieu devait être frayé par le sang de l’expiation, selon ce que dit Hébreux 10:19 : « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’Il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, et ayant un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure ». Christ a accompli Son œuvre sur la croix pour l’abolition du péché et pour le pardon des péchés, et pour ouvrir l’accès à Dieu. Par le sacrifice de Son corps sur la croix fait une fois pour toutes, Il a sanctifié et rendu parfait à perpétuité tous ceux qui croient en Lui (Héb. 10:10, 14). Mais par Son sang versé pour l’expiation du péché et aspergé sur le propitiatoire de l’arche de l’alliance selon l’image du grand Jour des Expiations (Lév. 16), Christ a aussi frayé le chemin du sanctuaire céleste et purifié la conscience de tous ceux qui croient en Lui (Héb. 9:12-14). Ainsi purifiés et sanctifiés, nous qui croyons en Son nom pouvons entrer dans le véritable sanctuaire céleste, maintenant par la foi et par l’Esprit, mais bientôt dans la réalité glorieuse !
Notre entrée spirituelle dans le sanctuaire est décrite deux fois dans l’épitre aux Hébreux. Au ch. 4 v.16 [premier passage], nous sommes exhortés à nous « approcher avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun ». Pour nous, le trône de Dieu n’a plus le caractère d’un trône de jugement comme pour Israël. Maintenant que la grâce règne par la justice (Rom. 5:21) et que notre souverain sacrificateur se trouve là, nous pouvons nous approcher du trône de grâce en pleine liberté. Là nous pouvons présenter toutes nos circonstances, et nous pouvons attendre et recevoir l’aide divine dans notre faiblesse. En tant que souverain sacrificateur, Christ a de la sympathie à l’égard de nos faiblesses. Il ne s’agit pas là de péché. Pour le péché, notre Seigneur agit comme avocat auprès du Père (1 Jean 2:1).
Un deuxième passage, déjà mentionné à plusieurs reprises, parle de notre accès dans le sanctuaire ; il se trouve au ch. 10 v.19-22 : « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, … approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure ». Contrairement au ch. 4, la raison de s’approcher n’est pas mentionnée. Mais il n’est pas douteux que nous voyons ici les croyants, dans un caractère de sacrificateurs sous l’autorité de leur « grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu », entrant dans la présence immédiate du Dieu saint pour la contemplation spirituelle de Christ, la véritable « arche de l’alliance » ; et ils ont la pleine liberté de le faire. C’est ce dont parle aussi l’encens composé que les sacrificateurs présentaient sur l’autel d’or en parfum de bonne odeur à Dieu. Quel merveilleux privilège ! Puissions-nous le connaître davantage et en jouir ! David, l’homme selon le cœur de Dieu, avait demandé une chose à l’Éternel : « c’est que j’habite dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie, pour voir la beauté de l’Éternel et pour m’enquérir diligemment de lui dans son temple » (Ps. 27:4 ; cf. 2 Cor. 3:18). Même si le roi David n’était pas sacrificateur, ces paroles témoignent de son caractère spirituel et sacerdotal.
Une chose que nous ne trouvons pas dans cette préfiguration ni dans son accomplissement dans le Nouveau Testament, c’est Dieu comme notre Père et notre position comme Ses enfants, pouvant L’adorer en pleine liberté en esprit et en vérité (Jean 1:12 ; 4:23). Cette relation, la plus intime de toutes celles qu’un homme puisse connaître avec Dieu, fait manifestement partie du mystère qui n’avait pas été révélé ni même suggéré dans l’Ancien Testament. Est-ce là peut-être la raison pour laquelle elle est si peu connue ? Mais c’est l’un des plus grands privilèges que nous, faibles créatures, avons reçus sur la base de la grande œuvre de propitiation de Christ !
Enfin, l’arche de l’alliance, en tant que centre de l’habitation
de Dieu au milieu de Son peuple racheté, parle aussi de Sa présence au milieu de
Ses rachetés dans le temps présent (Exode 29:45 et suiv. ; 1 Cor. 3:16 ;
Éph. 2:21 et suiv.). Ce n’est pas une théorie abstraite, mais une vérité et une
réalité merveilleuses quand nous sommes réunis au nom du Seigneur, comme le Seigneur
Jésus le dit à Ses disciples en Matthieu 18:20 : « Car là où deux ou
trois sont assemblés en mon
nom, je suis là au milieu d’eux ». Paul
écrivit plus tard à propos de cette présence de Dieu au milieu de l’assemblée :
« Mais si tous prophétisent, et qu’il entre quelque incrédule ou quelque homme
simple, il est convaincu par tous, et il est jugé par tous : les secrets de
son cœur sont rendus manifestes, et ainsi, tombant sur sa face, il rendra hommage
à Dieu, publiant que Dieu est véritablement parmi vous » (1 Cor. 14:24-25 et
suiv. ; Actes 10:33). La présence de Dieu en la personne de son Fils est la caractéristique
de toute réunion réellement chrétienne. Nous avons vu que nous sommes en même
temps spirituellement dans le sanctuaire. La reconnaissance de Son autorité s’accompagne
d’une riche bénédiction. Puissions-nous toujours le garder à l’esprit lorsque
nous nous réunissons en Son nom.
Pendant le voyage d’Israël dans le désert, les Lévites avaient pour tâche de porter la tente d’assignation et tous ses ustensiles. Ils étaient les serviteurs de la tente d’assignation, tandis que les sacrificateurs étaient les serviteurs du sanctuaire (cf. Éz. 44:8). Dieu dit des Lévites : « Et moi, voici, j’ai pris vos frères les Lévites du milieu des fils d’Israël ; ils vous sont donnés en don pour l’Éternel, afin qu’ils s’emploient au service de la tente d’assignation » (Nomb. 18:6). Les Lévites représentent en type, ou préfigurent, les serviteurs du Seigneur qui s’occupent spécialement de la maison de Dieu, l’assemblée. Aujourd’hui, tous les croyants sont sacrificateurs quant à leur position (1 Pierre 2:5 ; Apoc. 1:6), mais ils sont aussi tous des Lévites. Dans la pratique aujourd’hui, il y a cependant souvent trop peu de services de Lévites, et encore moins de services de sacrificateurs.
Tous les ustensiles du sanctuaire étaient portés par les membres de la famille de Kehath. Après la dédicace de la tente d’assignation, les princes du peuple d’Israël apportèrent en dons aux Lévites six chariots que Moïse répartit selon l’ordre de Dieu (Nomb. 7:1-10). La famille de Guershon, qui devait porter les couvertures, les rideaux et tentures de la tente d’assignation et du parvis, reçut deux chariots. La famille de Merari, qui était responsable des planches (ais) du tabernacle et des piliers du parvis tout autour, reçut les quatre autres chariots. Quant à la troisième famille de Lévites, qui avait la charge du transport des ustensiles saints, il est écrit : « Mais il n’en donna pas aux fils de Kehath, car le service du lieu saint leur appartenait : ils portaient sur l’épaule » (Nomb. 7:9). Pour les choses les plus saintes, il n’y avait aucun allègement, aucune aide pour le voyage dans le désert. Elles devaient être portées sur les épaules des Kehathites, dans des conditions souvent difficiles.
N’y a-t-il pas quelque chose de semblable aujourd’hui dans les affaires spirituelles ? Dieu a confié différents côtés de la vérité de l’assemblée aux Siens comme un bien précieux. Nous les trouvons dans le Nouveau Testament et en figures dans l’Ancien Testament. Mais à quoi cela ressemble-t-il en pratique ? Beaucoup d’enfants de Dieu connaissent la vérité, mais la « portent-ils », c’est-à-dire la réalisent-ils à l’honneur du Seigneur, pour leur propre bénédiction et en témoignage aux autres. La conscience de son caractère élevé, de sa gloire et de sa sainteté est-elle encore présente en nous, ou est-elle, pour certains d’entre nous, un fardeau que nous ne portons pas de bon cœur ? Certains Kehathites ont peut-être trouvé le poids des instruments lourd et pesant lorsque le soleil brûlait et que le chemin à travers le désert était pierreux et difficile. Mais c’était les choses saintes de leur Dieu qui les avait sauvés d’Égypte et voulait les conduire dans le pays promis ! Cela leur donnait courage et force. Ne devrions-nous pas le voir de cette façon aujourd’hui ?
L’apôtre Paul exhortait Timothée : « Aie un modèle des saines paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et l’amour qui est dans le Christ Jésus. Garde le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous » (2 Tim. 1:13, 14). Nous avons aussi besoin de cet encouragement au ministère Lévitique aujourd’hui. Soyons donc de vrais Lévites spirituels au service de notre Seigneur et de Son assemblée.
Avant de transporter l’arche, le souverain sacrificateur et ses fils devaient entrer dans la tente et enlever le voile de séparation du lieu très-saint. Ils en couvraient d’abord l’arche (Nomb. 4:4). Sur la base des commandements des versets 15 et 20 de ce chapitre, nous pouvons conclure que les hommes tenaient le voile devant eux et ne voyaient même pas l’arche quand ils la couvraient. Puis ils couvraient le tout avec une couverture de peaux de lamantin (ou : taissons) et un drap de bleu était déposé sur l’ensemble. Les peaux de lamantin (ou : taissons) parlent du caractère d’étranger de Christ, et le bleu parle de Sa gloire céleste. Pour les autres ustensiles de la tente, les peaux de lamantin (ou : taissons) formaient la couverture extérieure, mais ici pour l’arche c’était un drap entièrement bleu. Cela parle de la gloire céleste de Christ et de Son œuvre précieuse qui sont au-dessus du caractère d’étranger. Christ l’a révélé en perfection, et les Siens sont aussi invités à ne jamais perdre de vue ce trait de caractère de citoyens du ciel et d’étrangers. Pensons seulement à Jean 17:16, où le Seigneur dit des Siens : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde ». La tente était toujours et en totalité recouverte d’une couverture de peaux de lamantin (ou : taissons). Quiconque n’était pas habilité comme sacrificateur à entrer dans le sanctuaire, ne pouvait rien voir de plus que cet extérieur sans apparence. La gloire à l’intérieur faisait un contraste frappant avec l’extérieur sans apparence. Ne perdons jamais de vue ces deux côtés, mais gardons-les solidement dans nos cœurs !
De tous les ustensiles ou objets de la tente d’assignation, l’arche de l’alliance est celui qui est le plus souvent mentionné dans la Parole de Dieu. La raison en est sa position extraordinaire et son importance comme nous l’avons considéré. Au cours de l’histoire d’Israël, il est rarement parlé des autels, du chandelier et de la table. Mais l’arche revient à de multiples reprises.
Habituellement, l’arche était au milieu de l’immense caravane dans le désert, aussi bien en route qu’aux campements (Nomb. 1:52 à 2:34). Dieu et Son trône prenaient place au milieu, en tout temps et en toute occasion. Il n’y a que deux exceptions à cette règle, sur lesquelles nous nous arrêterons un peu car elles sont très instructives.
La première fois, c’est quand Moïse demanda à son beau-frère Hobab de conduire Israël à travers le désert parce qu’il s’y connaissait mieux que quiconque (Nomb. 10:29-32). Moïse céda à des considérations rationnelles au lieu de s’en remettre à Dieu ! Mais Hobab refusa cette proposition. Sans blâmer ni punir Moïse pour sa demande précipitée, Dieu ne l’abandonna pas, ni lui ni son peuple. Celui qui ne fait aucun reproche, mais qui donne volontiers à tous (Jacq. 1:5), fait aller « l’arche de l’alliance du Seigneur » le chemin de trois jours devant le peuple « pour leur chercher un lieu de repos » (Nomb. 10:33).
Pour Moïse âgé de plus de quatre-vingts ans, la vie dans le désert n’avait rien de nouveau. Il avait déjà pu faire les plus belles expériences de la bonté et de la puissance de Dieu. Et pourtant, nous pouvons imaginer l’inquiétude qu’il pouvait y avoir maintenant, après avoir séjourné plus d’un an au Sinaï, d’être responsable de conduire un grand peuple dans un voyage pénible à travers le désert vers le pays de Canaan. Mais au lieu de compter sur son Dieu seul dans cette situation, il veut « faire de la chair son bras » et s’appuyer sur les capacités et les expériences humaines (Jér. 17:5) [celles de Hobab]. Dans cette situation, Dieu lui montre qu’Il ne le permet en aucun cas, et permet exceptionnellement au gage [l’arche] de Son alliance avec le peuple d’Israël de les précéder pour chercher un « lieu de repos ». Quel soin et quel amour y a-t-il là ! Pour les premiers pas à travers le désert, Il va devant les Siens.
Nous voyons quelque chose de très similaire dans la traversée du Jourdain. Là aussi, il y avait devant les Israélites un chemin par lequel ils n’avaient jamais passé (Jos. 3:4). Les sacrificateurs portèrent l’arche devant le peuple jusqu’au Jourdain et se tinrent avec elle au milieu du fleuve tout le temps de la traversée. Enfin « l’arche de l’Éternel et les sacrificateurs passèrent devant le peuple » (Jos. 4:11). L’arche prit également la première place dans ce cas de sorte que c’est elle qui conduisait. Dans cette occasion unique, les porteurs étaient les sacrificateurs, mais ce qui devait taper les yeux des Israélites, ce n’était pas eux, mais l’arche couverte du drap de bleu. Le bleu fait ressortir la couleur du ciel. Le peuple traversa le Jourdain avec l’arche sous les yeux. Dans cette préfiguration, nous voyons comment les rachetés, par la foi en leur Seigneur ressuscité, sont vus, spirituellement, introduits dans les lieux célestes.
Le port de l’arche par les sacrificateurs montre qu’il s’agit là de l’image du témoignage à la personne du Seigneur Jésus et à Son œuvre avec tous ses résultats glorieux. Aujourd’hui ce témoignage devrait être présenté d’une manière compréhensible et touchant les cœurs : annonce-t-on encore cette vérité que nous sommes morts avec Christ, ressuscités avec Lui et que notre place est en Lui dans les lieux célestes ? Sans prédication, il ne peut y avoir de connaissance, et sans connaissance, nous ne pouvons pas saisir la vérité dans la foi. C’est pourquoi le service accompli par les sacrificateurs lors de la traversée du Jourdain est si instructif et si important.
L’apôtre Paul pouvait rendre témoignage aux anciens d’Éphèse qu’il n’avait rien retenu, mais qu’il leur avait annoncé tout le conseil de Dieu (Actes 20:27). Cela inclut notre résurrection avec Christ et notre position en Lui dans les lieux célestes. Spirituellement, Paul était l’un de ces sacrificateurs qui portaient l’arche de l’alliance devant le peuple à travers le Jourdain.
Après le passage du Jourdain, l’arche est encore spécifiquement mentionnée dans le livre de Josué lors de la conquête de Jéricho (Jos. 6). Elle est de nouveau portée par les sacrificateurs ; cependant elle n’était pas devant, mais derrière les guerriers armés pour le combat. Toute la puissance de la présence de Dieu était à la disposition des Siens dans le combat spirituel. Dieu Lui-même combattait pour Son peuple.
L’arche n’est mentionnée qu’une seule fois dans le livre des Juges (20:27). Dans un temps où « chacun faisait ce qui était bon à ses yeux », est-ce étonnant de ne presque rien lire à ce sujet ? Ce n’est que lorsque le peuple de Dieu s’est humilié devant Lui dans une situation difficile que l’arche, et donc la présence de Dieu, sont revenues à l’esprit. Mais comme le montre l’histoire ultérieure, c’était plutôt une exception.
Le premier livre de Samuel commence par les récits du bas état spirituel du peuple et des sacrificateurs. Dans la lutte contre les Philistins, Israël subit une défaite sévère (1 Sam. 4). Au lieu de s’humilier devant Dieu, ils pensèrent pouvoir renouer avec la victoire par la simple présence de l’arche de l’alliance. Ce n’était pas de la foi, mais plutôt un espoir superstitieux, où l’arche était considérée comme une sorte de porte-bonheur. Mais la présence du signe visible de la présence de Dieu n’équivaut pas à Sa présence elle-même. L’homme ne peut pas « disposer » de Dieu. Là où la foi, l’humilité et la dépendance de Dieu font défaut, peut-on se réclamer de Lui ? Un tel état équivaut à celui de l’assemblée de Laodicée, qui n’était ni froide ni bouillante, mais tiède. Elle se croyait riche, alors qu’en réalité elle était lamentable, misérable, pauvre, aveugle et nue (Apoc. 3:17).
L’arche fut alors transportée de Silo au camp de guerre. Elle n’est appelée ici qu’une fois [1 Sam. 4:4] l’« arche de l’alliance de l’Éternel des armées qui siège entre les chérubins » — un titre qui exprime toute la grandeur et la gloire de la relation de Dieu avec Israël, et cela juste à ce point très bas de l’histoire d’Israël. Oui, Il reste fidèle, car il ne peut se renier Lui-même (2 Tim. 2:13). Combien Il est miséricordieux, bien que le peuple et ses plus hauts représentants spirituels ne fassent preuve d’aucune intelligence spirituelle et soient intérieurement éloignés de lui !
Au début, les Philistins sont consternés de voir l’arche dans le camp des Israélites. Mais dans leur aveuglement, ils n’y voient que des « dieux puissants », qui certes ont vaincu les Égyptiens, mais qui ne sont pas invincibles. Dans la bataille qui suivit, 30000 Israélites tombèrent, l’arche tomba aux mains des Philistins, et Hophni et Phinées, les deux fils d’Éli, périrent.
Pendant ce temps, le souverain sacrificateur Éli attendait à Silo des nouvelles de la bataille, parce que « son cœur tremblait pour l’arche de Dieu ». Mais lui-même n’avait empêché ni qu’on ôte l’arche de sa place ni qu’on la détourne dans un but de puissance. Quand le messager arrive en hâte du champ de bataille à Silo, il a déchiré ses vêtements en signe de deuil, et a mis de la terre sur sa tête. C’est le seul guerrier dont nous apprenons à quel point il a été triste et humilié de la défaite. Quand il annonce la nouvelle dans Silo, il y a un immense cri de deuil. Éli s’enquiert de la raison et apprend la défaite du peuple, la mort de ses fils et la perte de l’arche de l’alliance aux mains des Philistins. C’est un tableau de misère. En 1 Samuel 4:15 nous apprenons qu’il ne pouvait plus voir (cf. 1 Sam. 3:2 ; Gen. 27:1 ; 2 Pierre 1:9), et au v. 18 qu’il était « âgé et pesant ». À tous égards, il n’y a qu’une triste image du souverain sacrificateur d’Israël qui était appelé à agir comme médiateur entre les hommes et Dieu.
Quand Éli apprend que l’arche est tombée entre les mains des Philistins, c’est trop pour lui. Il tombe à la renverse de son siège et se casse la nuque. Le centre du culte divin en Israël n’est plus là, il ne peut plus y avoir de ministère de réconciliation (voir Lév. 16), par lequel le souverain sacrificateur accomplissait une de ses tâches principales. Éli devait se blâmer d’avoir laissé faire ses deux fils méchants sans les arrêter comme il aurait dû.
Mais il y avait une autre personne dans le peuple de Dieu qui avait un sens profond du déclin du peuple. C’était la femme de Phinées qui était sur le point de donner naissance à un enfant (1 Sam 4:19). Connaissait-elle la manière brutale dont son mari et son frère Hophni abusaient de leur fonction de sacrificateur en Israël et plaçaient leurs portions des sacrifices au-dessus de la part de Dieu, méprisant l’offrande de l’Éternel ? Connaissait-elle la débauche sexuelle de ces deux frères ? Avait-elle entendu parler des blâmes légers d’Éli contre ses fils (1 Sam 2:12-36) ? On peut difficilement supposer que tout cela lui soit resté inconnu, tout comme les paroles solennelles de l’homme de Dieu contre Éli et ses fils. Elle restait à la place assignée par Dieu et souffrait en silence de toutes les choses innommables qui l’entouraient et qui avaient pénétré jusque dans son couple.
Quand elle entendit la nouvelle de la perte de l’arche de l’alliance, de la mort d’Éli et de son mari, les douleurs de l’accouchement la surprirent et en même temps les douleurs de la mort. Elle appela le fils auquel elle donna naissance I-Cabod (hébreu pour « pas de gloire »), et dit deux fois : « La gloire s’en est allée d’Israël », ajoutant une fois : « parce que l’arche de Dieu est prise ! » Voilà à quel point elle avait été affectée par la nouvelle que le signe de la présence de Dieu — et avec lui Sa gloire — avait été retiré à Son peuple terrestre. Au Ps. 78 v.61, l’arche est appelée la « force » et la « magnificence » de Dieu. Cette femme fidèle — dont nous ne connaissons même pas le nom — d’un sacrificateur infidèle le savait au plus profond d’elle-même. Quel exemple pour nous qui avons souvent un sentiment spirituel si faible du déclin du peuple de Dieu et du témoignage de Son assemblée.
Les chapitres suivants sont parmi les plus tristes de l’Ancien Testament. Ils décrivent l’état de choses que la prise de l’arche de l’alliance a provoqué aussi bien chez les Philistins qui l’avaient ravie, que chez le peuple d’Israël. Combien de deuils et de lamentations (1 Sam. 5:9-12 ; 6:19 ; 7:2). Pourtant ce passage est caractérisé par l’arche : Elle est nommée 36 fois en tout dans les chapitres 4:3 à 7:4 !
Les Philistins apportèrent d’abord l’arche de l’alliance à Asdod, et la placèrent dans le temple de leur dieu Dagon — comme une sorte de « don de consécration » à cette idole, dont le nom dérive probablement du mot sémitique dag (« poisson » ; 1 Sam 5). C’était une divinité-poisson avec la tête et les mains d’un homme, mais le tronc était celui d’un poisson. Les Philistins, qui placèrent l’arche de Dieu « à côté de Dagon », ne savaient naturellement pas ce que Dieu avait interdit à Son peuple dans le premier commandement : « Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face » (Exode 20:3 ; cf. És. 40:18).
Mais Dieu maintient Sa gloire quand Son peuple ne le fait plus (És. 42:8). La statue de l’idole gisait le lendemain matin face contre terre devant l’arche du seul vrai Dieu. Une fois l’image remise à sa place, la même chose recommence le lendemain matin, sauf que sa tête et ses mains sont coupées et sont sur le seuil de la porte. Mais les idolâtres n’apprennent pas la leçon contenue dans ces manifestations de la puissance de Dieu. Au lieu de reconnaître l’impuissance de leur idole et de se tourner vers le vrai Dieu, ils persistent dans la superstition, en ajoutant un détail de plus à leur faux culte : désormais ils ne marchaient plus sur le seuil où avaient reposé les morceaux de leur idole !
« La main de l’Éternel s’appesantit sur les Asdodiens, et il les désola » (1 Sam. 5:6). Selon le ch. 6 v.5, le pays a en outre été ruiné par un fléau de souris. C’est la seule fois qu’un tel fléau d’animaux impurs est mentionné dans l’Écriture (cf. És. 66:17). Habituellement, ce sont les sauterelles qui dévoraient les récoltes (Exode 10:12-15 ; Joël 1:4 ; Amos 4:9). De plus, les gens étaient atteints d’hémorrhoïdes (*) (1 Sam. 5:6, 9, 12).
(*) Certains exégètes en voient une confirmation au Ps 78 v.66, où il est dit : « Et il frappa ses ennemis par derrière ».
La même plaie arriva à la ville de Gath, où les princes des Philistins firent apporter l’arche, car les Asdodiens ne voulaient plus la conserver chez eux. Mais là aussi, la main de l’Éternel s’abattit sur la ville. Grands et petits furent affligés par les hémorroïdes.
L’arche fut donc envoyée dans la ville suivante, Ékron. Ici, la main de Dieu pesa encore plus lourdement sur les gens, parce que ceux qui n’étaient pas touchés par les hémorroïdes mouraient. Il en résulta un désarroi mortel, jusqu’à ce que le cri des gens monte au ciel. Ils ne virent qu’une seule possibilité de salut, à savoir de renvoyer l’arche en son lieu.
Bien que Dieu parlât clairement par ces fléaux, les Philistins n’allèrent pas jusqu’à la repentance. Comme tous les peuples de l’époque, ils considéraient ce qu’ils imaginaient être le « monde des dieux » comme un domaine dans lequel les différents dieux nationaux aident les peuples qui se battent entre eux. C’est ainsi qu’ils firent preuve d’un certain respect, mais ils appelaient toujours l’arche seulement par le titre de « l’arche du Dieu d’Israël ». Cela ne les a pas conduits à une véritable connaissance de Dieu.
L’arche resta sept mois dans le pays des Philistins (1 Sam 6:1). À la fin de cette période, les sacrificateurs et les devins de ce peuple durent décider comment la renvoyer. La décision correspondit à la superstition de ce peuple. Il fallait offrir un « sacrifice pour le délit » au Dieu d’Israël pour qu’Il puisse les guérir et leur révéler pourquoi Il les avait frappés avec les fléaux.
Les chefs religieux des Philistins imaginèrent que chacun des cinq princes de ville apporte une réplique en or des hémorroïdes dont les gens étaient malades, et des souris qui avaient ruiné le pays. C’est ainsi que l’honneur devait être rendu au Dieu d’Israël et Il devait être reconnu comme l’auteur de ce châtiment. Ils espéraient que cela améliorerait leur sort. En même temps, les prêtres et les devins avertirent les Philistins de ne pas endurcir leur cœur, comme les Égyptiens et le Pharaon l’avaient fait avant l’exode des enfants d’Israël.
C’était la deuxième fois que les Philistins remémoraient cet événement (cf. 1 Sam. 4:8). Mais tandis que la première fois ils ne parlaient que de « dieux », cette fois-ci ils nomment l’Éternel « le Dieu d’Israël » (1 Sam. 6:5). Les Philistins firent comme les Égyptiens quand ils reconnurent la puissance de Dieu et laissèrent partir Son peuple.
Des précautions particulières furent prises en outre pour le transport de l’arche. Il fallait un chariot neuf et y atteler deux vaches allaitantes qui n’avaient encore jamais porté le joug. Ces deux caractéristiques devaient sans doute exprimer la pureté due à Dieu (cf. Nomb. 19:2 ; Luc 19:30 ; 23:53). D’autre part, les Philistins voulaient obtenir la preuve que les fléaux venaient d’une source vraiment plus puissante que leur dieu Dagon. C’est pourquoi ils prirent des vaches encore jeunes, pas trop domestiquées et qui venaient d’avoir leur veau dont elles étaient désormais séparées.
Il est remarquables que les derniers mots de cette proposition concernent l’arche à titre principal : « Et vous verrez : si elle monte par le chemin de sa frontière, vers Beth-Shémesh, c’est lui qui nous a fait ce grand mal ; sinon, nous saurons que ce n’est pas sa main qui nous a frappés, mais que c’est une chose accidentelle qui nous est arrivée » (1 Sam. 6:9). Ici encore une fois, on voit une certaine révérence ou une sainte crainte de l’arche, qui représente le Dieu d’Israël pour ces idolâtres païens.
La distance d’Ékron à Beth-Shémesh était d’environ vingt kilomètres. Le chemin menait de la plaine vers la région des collines de Judée. Les vaches s’engagèrent dans ce chemin sans dévier ni à droite ni à gauche. Les princes des Philistins suivirent l’attelage jusqu’à la frontière de Beth-Shémesh. Là, les habitants étaient justement occupés à récolter le blé. Ils se réjouirent de voir l’arche. Beth-Shémesh était une des villes des Lévites (Jos 21:16). Du fait que les Lévites n’avaient pas d’héritage en tant que tribu, différentes villes leur avaient été attribuées pour y vivre. Les fils de Kehath, qui étaient responsables des ustensiles du sanctuaire, habitaient à Beth-Shémesh.
Quand le chariot s’arrêta au champ de Josué, les habitants de Beth-Shémesh exprimèrent spontanément leur joie en fendant le bois du char et en offrant les deux vaches en holocauste à l’Éternel. Les Lévites qui habitaient là avaient préalablement descendu l’arche de l’Éternel du chariot, ainsi que le coffret qui était auprès, dans lequel étaient les sacrifices pour le délit, et ils les mirent sur la grande pierre qui était dans le champ de Josué (1 Sam. 6:18). Puis il est de nouveau mentionné que les hommes de Beth-Shémesh offrirent ce jour-là des holocaustes et des sacrifices à l’Éternel (6:15). Les cinq princes des Philistins virent toutes ces choses et retournèrent à Ékron le même jour.
En résumé, il est ensuite redonné une liste des origines des cinq hémorroïdes d’or et des cinq souris d’or que les Philistins avaient apportées à l’Éternel en sacrifice pour le délit. Même le nom de la grande pierre (Abel = « deuil ») est mentionné. (*)
(*) Le mot hébreu peut être traduit de différentes manières.
Cependant, la joie initiale des habitants de Beth-Shémesh fut vite assombrie. Dans les prescriptions concernant le transport des objets du sanctuaire, il est dit que les fils de Kehath, qui devaient porter ces choses, n’étaient pas autorisés à les regarder ni à les toucher (Nomb. 4:15, 20). Or les gens de Beth-Shémesh se rendirent coupables sur ces deux points en soulevant le propitiatoire de l’arche et en regardant à l’intérieur. Si Dieu avait manifesté Sa puissance et Sa souveraineté aux Philistins païens et ignorants, combien plus devait-Il le faire vis-à-vis de Son propre peuple, et surtout vis-à-vis des Lévites de la famille Kehath qui habitaient dans cette ville ! Avec une insouciance coupable, ils mésestimèrent la sainteté de l’Éternel et durent donc mourir. C’est ce qui arriva aussi plus tard à Uzza qui fit quelque chose de semblable et toucha l’arche (même si c’était avec les meilleures intentions) (2 Sam. 6:6-7). Soixante-dix hommes étaient déjà un grand nombre pour un endroit à l’époque (1 Sam. 6:19). L’expression « cinquante mille hommes » ajoutée dans la plupart des manuscrits hébraïques (mais pas tous) est difficile à expliquer, et est souvent considérée comme provenant d’une annotation marginale.
« Ne soyez pas séduits ; on ne se moque pas de Dieu », écrivit Paul aux Galates (Gal. 6:7). De nos jours, il n’y a presque plus rien qui soit saint pour les gens qui nous entourent ; il y a donc d’autant plus le danger de tomber dans la grave faute des gens de Beth-Shémesh. Ce que Dieu nous a communiqué dans Sa Sainte Parole doit être autant pris au sérieux aujourd’hui que le devait le peuple terrestre de Dieu autrefois.
L’attitude des gens de Beth-Shémesh dans la pratique ne diffère guère de celle des Philistins, qui furent poussés par les fléaux de Dieu à se débarrasser de l’arche le plus vite possible (1 Sam. 5:7-11). À Beth-Shémesh aussi, on demanda : « Qui peut tenir devant l’Éternel, ce Dieu saint ? Et vers qui montera-t-il de chez nous ? » (1 Sam. 6:20). La sainteté de Dieu provoqua chez eux angoisse et terreur parce qu’ils ne lui avaient pas conformé leur vie. Ils perdirent ainsi la bénédiction liée à la présence de l’arche de l’alliance de l’Éternel.
Ils envoyèrent donc des messagers aux habitants de Kiriath-Jéarim, à quelques kilomètres au nord-est de Beth-Shémesh et donc plus près de Jérusalem. Si Beth-Shémesh était déjà située plus haut que Ékron, il fallait encore monter davantage depuis Beth-Shémesh vers Kiriath-Jéarim. C’est une voie bénie quand on monte spirituellement ! Ici, cela montre encore une fois que même la géographie d’Israël contient des enseignements spirituels. Bien des années plus tard, David alla chercher l’arche de l’alliance à Kirjat-Jearim et l’amena à Jérusalem (cf. Ps 132).
Des hommes de Kiriath-Jéarim vinrent et firent monter l’arche de l’Éternel. Là, elle fut déposée dans la maison d’Abinadab sur la colline. Son fils Éléazar fut sanctifié pour garder l’arche (1 Sam 7).
Quand le nom Abinadab est mentionné, il est presque toujours ajouté que sa maison était « sur la colline ». Quelle belle image ! Voilà un Israélite qui apprécie ce signe précieux de la sainteté et de la grâce de Dieu et qui est prêt à lui donner une place dans sa maison ! Et non seulement Abinadab veut s’employer au service de la garde de ce trésor, mais il fait aussi sanctifier son fils Éléazar pour ce service. On peut donc supposer qu’Abinadab était de la tribu des Lévites qui étaient chargés du « service du tabernacle » (Nomb. 3:5-8). En ce temps de décadence du peuple de Dieu qui peu auparavant s’apprêtait à se doter d’un roi par sa propre volonté, cette image de la « maison sur la colline » convenait spécialement ! Tout comme « une ville située sur une montagne ne peut être cachée » (Matt. 5:14), de même la maison d’Abinadab se voyait de loin. Tout Israélite pouvait le savoir : Il y a là notre bien le plus précieux, qui doit justement se trouver au lieu que le Seigneur voulait se choisir pour y faire habiter Son nom.
Mais il faudra que s’écoule un long temps avant que David trouve cet endroit au milieu de beaucoup d’afflictions, dont seules les vingt premières années sont mentionnées ici (1 Sam. 7:2). Car après ce temps, il se passa encore les quarante ans du règne de Saül et les sept premières années du règne de David à Hébron. Seules les premières années sont mentionnées ici.
Dans le Psaume 132, Salomon, le bâtisseur du temple, rappelle les épreuves de son père David, « l’homme selon le cœur de Dieu » (1 Sam. 13:14 ; Actes 13:22), qui fut le premier à vouloir préparer un lieu pour l’Éternel. Ce Psaume est le seul dans lequel l’arche de Dieu est mentionnée, et elle y joue un rôle important. C’est le symbole glorieux de la personne et de l’œuvre de rédemption de Christ et de Sa présence au milieu des croyants réunis autour de lui. — Ici, dans le Psaume 132, nous voyons le côté humain de l’habitation de Dieu au milieu des Siens, lié à notre responsabilité, tandis qu’en Exode 15 et 25 et suiv. c’est le côté divin.
Certes Moïse avait déjà chanté au sujet de l’habitation de Dieu dans son « Cantique de la Rédemption » d’Exode 15:13, 17, et Dieu avait déjà rendu le peuple attentif au lieu où Il ferait habiter Son nom et que le peuple devrait chercher (Deut. 12). Mais manifestement personne ne l’avait demandé depuis des siècles.
Or dès que David fut arrivé au pouvoir, il appela les anciens du peuple pour amener l’arche à Jérusalem (1 Chr. 13). Depuis son retour du pays des Philistins, avant que Saül ne devienne roi et donc pendant la jeunesse de David, l’arche était dans la maison d’Abinadab à Kiriath-Jéarim (1 Sam. 7:1 et suiv.). C’est là que David dut faire l’expérience de sa première affliction à cet égard, quand Uzza mourut parce qu’il avait saisi l’arche, tandis qu’on la transportait sur un chariot contrairement à la prescription de la loi (2 Sam. 6:1-11 ; 1 Chr. 13 ; 15:12-15). David n’osa plus amener l’arche à Jérusalem et la laissa dans la maison d’Obed-Édom, où elle resta trois mois. Pendant ce temps, la maison d’Obed-Edom fut bénie par Dieu (2 Sam. 6:10, 11 ; 1 Chr. 13:13, 14).
Mais David apprit [une leçon] par cette expérience, et quand il fit enlever l’arche de la maison d’Obed-Édom, il confessa que, la première fois, ils ne l’avaient pas fait correctement. L’arche devait être portée par les Lévites sur l’épaule (1 Chr. 15:2, 13 ; cf. Nomb. 7:9). Cependant il devait maintenant faire l’expérience d’une seconde affliction : Sa femme Mical le méprisa quand elle le vit danser de joie devant l’arche (2 Sam. 6:16 ; 1 Chr. 15:29).
Après que l’arche eut reçu sa place à Jérusalem, après toutes ces erreurs et ces embrouilles, David eut un nouveau désir, celui de construire une maison pour l’Éternel (1 Chr 17). Mais il lui fut signifié qu’il ne serait pas celui qui accomplirait la volonté de Dieu sur ce point, mais que ce serait son fils Salomon. Néanmoins, David prépara à l’avance tout ce qui était nécessaire à la construction du temple de Jérusalem, et cela, comme il le dit lui-même plus tard, au milieu d’une troisième grande affliction (1 Chr. 22:14) ; il prépara de toutes ses forces (1 Chr. 29:2 et suiv.), mais aussi parce qu’il avait son plaisir dans la maison de son Dieu ; 1 Chr. 29:2). Toutefois le lieu exact n’était pas encore déterminé. Il fallut que David traverse une quatrième expérience affligeante, où Dieu lui montra l’aire d’Ornan le Jébusien tandis que s’exécutait le jugement sur son orgueil dans l’affaire du dénombrement (1 Chr. 21:1 à 22:1).
Finalement, la construction du temple put commencer sous le successeur de David, Salomon, et être achevée au bout de sept ans de construction (1 Rois 6:38). Lors de la dédicace du bâtiment achevé, Salomon rappelle les afflictions de son père (Ps 132:1). Dans la première moitié du Psaume 132, il mentionne les exercices de cœur de David à l’égard de la maison de Dieu à Jérusalem. David n’y est pas tellement une figure du Seigneur Jésus — bien qu’il ait aussi dû endurer beaucoup d’afflictions à cause de nous et pour le bien de l’assemblée — mais nous voyons David, d’une part comme Roi d’Israël sentant la responsabilité d’accomplir la volonté de Dieu, d’autre part aussi comme figure d’un croyant qui reconnaît et voudrait réaliser pour lui-même les pensées de Dieu sur Sa maison, Son assemblée. Ce n’est pas une chose facile et entraine aussi beaucoup d’afflictions de notre part. Mais le Seigneur dans Sa fidélité n’oubliera pas cette affliction !
Dans les cinq premiers versets de ce psaume, nous trouvons le serment que David a fait de ne pas se reposer ni de faire de pause avant d’avoir trouvé « un lieu pour l’Éternel et des demeures pour le Puissant de Jacob ». Ce sur quoi se fondait son désir est expliqué au v. 6, dans lequel Salomon s’identifie pleinement à son père : « Voici, nous avons ouï parler d’elle à Éphrata, nous l’avons trouvée dans les champs de Jaar ».
Ce verset nous ramène d’abord aux années de jeunesse de David, qu’il a passées dans sa ville natale de Bethléem. Éphrata est Bethléem (Genèse 35:19 ; Michée 5:1). C’est là que David entendit très tôt parler du triste sort de l’arche de Dieu. Les pronoms « elle » et « l’ » du v. 6 remplacent « l’arche de l’alliance » : cela ressort des v. 7 et 8. Après que les Philistins s’en furent emparés, elle n’est pas retournée à Silo, mais elle avait été pendant des décennies dans la maison d’Abinadab à Kiriath-Jéarim. David à Bethléem n’a-t-il pas dû entendre combien souvent Dieu avait parlé dans la loi du lieu qu’Il se choisirait dans le pays de Canaan (Exode 15:17 ; Deut. 12:5) ? « Vous chercherez le lieu que l’Éternel, votre Dieu, choisira d’entre toutes vos tribus pour y mettre son nom, le lieu où il habitera, et vous y viendrez ». Jusque-là personne ne s’était donné la peine de trouver cet endroit. Mais nous lisons ici que David l’a fait. C’est aussi pourquoi il était un homme selon le cœur de Dieu (1 Sam. 13:14 ; Actes 13:22).
Dans la deuxième moitié du verset 6 (« … nous l’avons trouvée dans les champs de Jaar »), l’expression « les champs de Jaar » est probablement un nom poétique pour Kiriath-Jéarim. L’arche était là depuis son retour du pays des Philistins, et c’est là que David la « trouva ». Nous avons suivi son chemin ultérieur jusqu’au lieu très-saint du temple que Salomon a construit.
Le but est maintenant atteint. Les deux versets suivants du psaume 132 correspondent presque littéralement à la fin du discours de Salomon lors de la dédicace du temple : « Lève-toi, Éternel ! pour entrer dans ton repos, toi et l’arche de ta force ! Que tes sacrificateurs soient revêtus de justice et que tes saints chantent de joie. À cause de David, ton serviteur, ne repousse pas la face de ton oint ! » (Ps. 132:8-10 ; cf. 2 Chr. 6:41-42).
Après des siècles de déclin moral, Juda fut finalement vaincu par les Chaldéens en 586 av. J.C. La ville de Jérusalem et le temple furent détruits, et tous ses ustensiles (y compris l’arche probablement) furent transportés à Babylone avec la majorité de la population de Juda (2 Chr. 36:17-21). Le prophète Jérémie, qui a été témoin de tout cela, a pu prédire le retour du peuple au bout de soixante-dix ans, mais il a aussi mentionné une particularité qui nous montre que, depuis la venue de Christ dans le monde, cette image (l’arche) de Sa personne glorieuse et de Son œuvre comme lieu de repos de Dieu sur la terre n’est plus nécessaire. Quand, dans le royaume millénaire, le temple sera rebâti (Éz. 40 et suiv.), il n’y aura pas d’arche : « Et il arrivera que, quand vous aurez multiplié et fructifié dans le pays, en ces jours-là, dit l’Éternel, on ne dira plus : L’arche de l’alliance de l’Éternel ! et elle ne montera plus au cœur, et on ne s’en souviendra pas, et on ne la visitera pas, et on ne fera plus cela » (Jér. 3:16). Notre Seigneur sera alors le centre de tout.
Nous lisons une dernière fois en Apocalypse 11:19 au sujet de l’arche. Immédiatement avant le passage dans lequel Israël reviendra au centre des interventions de Dieu dans le futur, Son temple qui est dans le ciel sera ouvert, et l’arche de Son alliance y sera visible. Cela ne fait que confirmer ce qui a été dit au début de nos considérations sur l’arche, à savoir que la tente d’assignation de l’Ancien Testament avec tous ses ustensiles sont « les lieux saints faits de main, copies des vrais » et que tout cela n’est que des « images des choses qui sont dans les cieux » (Héb. 9:23 et suiv.). Ici, l’arche est la dernière image dans l’Écriture de la fidélité inaltérable de Dieu à l’alliance avec Son peuple terrestre. Sa fidélité, n’est cependant pas basée sur la première alliance, ou ancienne alliance, l’alliance de la loi violée par Israël, mais elle est basée sur la nouvelle alliance qui repose sur le sang et le sacrifice parfait de Christ.