Arend Remmers (ajouts bibliquest entre crochets)
Im Glauben leben, 2020-5, p 23
1.1 - [Contenu de Matthieu 24 à 25]
1.2 - [En relation avec le Fils de l’homme]
1.4 - [Un discours en rapport avec les Juifs]
2 - L’abomination de la désolation
2.1 - [L’annonce de cette abomination et les circonstances de son apparition]
2.2 - [Ce qu’est cette abomination]
3 - La « détresse de Jacob » — Jér. 30:7
3.1 - [Une prophétie qui n’est pas pour le temps du christianisme]
3.2 - [L’exhortation à fuir devant la persécution]
3.3 - [Persécution causée par l’antichrist]
3.4 - [Des antichrists secondaires]
4 - L’apparition du Fils de l’Homme
4.1 - [Apparition visible comme un éclair]
4.2 - [En provenance de l’orient (l’est)]
4.3 - [Apparition subite, et destruction pour le peuple apostat]
4.4 - [Ne pas confondre avec la venue du Seigneur pour l’enlèvement]
Les ch. 24 et 25 de l’évangile de Matthieu sont un discours prophétique sur la fin des temps. Cependant, dans ces deux chapitres, le Seigneur Jésus ne parle pas seulement de la fin des temps, mais aussi en partie du temps présent. Dans son discours, il aborde trois sujets :
Cette division ressort aussi du fait que le Seigneur se nomme Lui-même « Fils de l’homme » dans la première et la dernière section (24:27, 30, 37, 39, 44 ; 25:31), mais pas dans la partie centrale dans laquelle Il parle de la profession chrétienne. Comme Fils de l’homme, Il sera un jour Juge et Souverain (dominateur ; Jean 5:27 ; Hébreux 2:6, 7). Mais Sa relation avec les croyants du temps de la grâce est complètement différente, plus intime. C’est pourquoi parmi tous les noms glorieux de Christ, le titre de « Fils de l’homme » n’apparaît plus dans les épitres du Nouveau Testament, sauf dans une citation de Hébreux 2:6.
Un acteur important de l’histoire future du monde est le groupe des Juifs qui croiront au Seigneur Jésus dans le temps qui suivra l’enlèvement de l’Église (Assemblée), et qui L’attendront comme Messie. Ils formeront le « Résidu croyant ». Il s’agit de la petite partie de l’ensemble du peuple juif qui, dans le temps suivant l’enlèvement et sous l’action du Saint Esprit, viendra à croire au Messie d’Israël à venir. Pendant le temps où l’Antichrist dominera sur Israël et se fera adorer comme Dieu, ils seront extrêmement opprimés et persécutés. La majeure partie du peuple juif s’accrochera à l’Antichrist dans ce temps de la fin, et fera alliance avec le chef de l’Empire romain (Ésaïe 28:14-18 ; Dan. 9:27a).
Le premier paragraphe (Matt. 24:1-14) constitue l’introduction du discours. La destruction du temple de Jérusalem qui y est annoncée, la mention de la « consommation du siècle » au v. 3 et la prédication de l’évangile du royaume au v. 14 — tout cela indique que, dans cette section, le Seigneur Jésus parle de sujets qui concernent le peuple juif et Son apparition en gloire.
Le Seigneur attire d’abord l’attention de Ses disciples sur le point culminant le plus terrible pour les Juifs croyants au temps de la fin. « Or, quand vous verrez l’abomination de la désolation dont il a été parlé par Daniel le prophète, établie dans le lieu saint (que celui qui lit comprenne), alors que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes » (Matt. 24:15). Dans le livre du prophète Daniel, une abomination est mentionnée à plusieurs endroits (Dan. 9:27 ; 11:31 ; 12:11). Ce n’est qu’en Daniel 12 qu’il est question d’une « abomination qui désole » dans le temps de la fin (le ch. 11 v. 31 se réfère à Antiochus Epiphane au second siècle avant J.-C.). Cela correspond à l’« abomination de la désolation » de Matthieu 24:15. Nous sommes ici dans les trois dernières années et demie de la soixante-dixième « semaine de sept ans » de Daniel, comme le montre l’expression « un temps, des temps et la moitié d’un temps » en Daniel 12:7. Ces trois ans et demi reviennent dans le livre de l’Apocalypse comme 1260 jours (Apoc. 11:3 ; 12:6), comme 42 mois (Apoc. 11:2 ; 13:5), et comme un temps, des temps et une moitié de temps (Apoc. 12:14), en relation avec la tribulation du peuple juif et la domination de l’empire romain. À cette époque, le souverain de l’empire romain abusera de son alliance avec les Juifs incroyants sous la direction de l’Antichrist pour abolir le sacrifice continuel dans le temple (Dan. 9:27 ; 12:11). À la fin de cette période, le Seigneur Jésus apparaîtra et vaincra à la fois le chef de l’empire romain et l’Antichrist, le faux prophète.
L’« abomination de la désolation … dans un lieu saint », dont parle le Seigneur Jésus, sera peut-être l’image parlante du souverain romain, que tous devront alors adorer. Cela peut aussi se référer à l’Antichrist qui s’installera dans le temple et se fera adorer comme Dieu (2 Thes. 2:4 ; Apoc. 13:14, 15). Par lieu saint, on entend le temple de Jérusalem qui aura été reconstruit au temps de l’Antichrist.
Pouvons-nous imaginer une abomination plus terrible et une désolation plus grande de la foi au seul vrai Dieu qu’un faux prophète prétendant être le Christ et se présentant dans le temple de Jérusalem comme s’il était Dieu ? Pourtant, la masse du peuple juif succombera à cet égarement, comme l’a annoncé le Seigneur Jésus : « Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez » (Jean 5:43).
Le Seigneur Jésus ajoute à Ses paroles : « Que celui qui lit comprenne ». Il a donc prévu que beaucoup de gens ne comprendraient pas correctement Ses paroles. Beaucoup de confusion provient de ce qu’on n’a pas tenu compte du principe « qu’aucune prophétie de l’Écriture ne s’interprète elle-même » (2 Pierre 1:20). Il ressort notamment des points suivants que les événements décrits ici ne peuvent se référer au temps présent, mais seulement au temps qui suivra l’enlèvement de l’Église.
Le temps de l’Antichrist sera marqué par de terribles persécutions contre les Juifs croyants qui attendront le Messie (cf. Apoc. 13:15). Le Seigneur parle ici de ceux qui vivent en Judée, c’est-à-dire dans le voisinage de Jérusalem, car ils seront les premiers touchés et le plus gravement. Ils sont donc exhortés à fuir aussi vite que possible vers les montagnes impraticables, où ils seront à l’abri de la fureur de l’ennemi. Ceux qui seront sur un toit ne devront pas descendre dans la maison pour sauver quelque chose, et ceux qui sont aux champs ne devront pas rentrer chez eux même pour prendre un vêtement (24:17, 18). La grossesse et la maternité qui sont normalement des moments de bonheur et de joie pour la femme mariée, malgré les douleurs et la peine qu’elles entraînent, ne seront alors que des obstacles à une fuite rapide (24:19). C’est pourquoi le Seigneur prononce un « malheur » plein de compassion, en pensant aux femmes enceintes et allaitantes en cette période de besoin. Il invite également les disciples à prier pour que la fuite n’ait pas lieu en hiver ou un jour du sabbat (24:20). La pluie et le froid de l’hiver en Israël seraient un obstacle aussi important à la fuite vers les montagnes, de même que le jour de repos juif où, selon l’interprétation des rabbins, il n’est permis de parcourir qu’une courte distance, le « chemin d’un sabbat », c’est-à-dire environ un kilomètre (Actes 1:12). La mention du sabbat à cet endroit indique clairement que le Seigneur ne parle pas ici de chrétiens, mais de Juifs qui observent le sabbat comme jour de repos, au septième jour de la semaine biblique. La « fête » chrétienne, en revanche, est le dimanche, premier jour de la semaine, qui, dans le Nouveau Testament, est également appelé « jour du Seigneur » ou « journée dominicale ».
Au v. 21, le Seigneur Jésus explique Ses avertissements : « Car alors il y aura une grande tribulation, telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais ». Daniel leur avait déjà prédit : « En ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef qui tient pour les fils de ton peuple ; et ce sera un temps de détresse tel, qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là » (Dan. 12:1). Cette tribulation (*) sera causée par l’Antichrist et par le souverain de l’empire romain contre la partie fidèle du peuple juif, le Résidu, parce qu’ils ne voudront pas adorer l’image de la bête ni accepter sa marque sur leur front ou leur main, mais ils ne voudront servir que le vrai Dieu (Apoc. 13:15-17).
(*) La « grande tribulation » mentionnée en Apoc. 7:14 se réfère aux jugements qui viendront de Dieu sur les nations impies. Bien que la même expression soit utilisée, il y a une différence.
Cette tribulation ne durera qu’un temps déterminé, à savoir trois ans et demi au maximum. C’est bien ce que signifient les paroles du Seigneur : « Et si ces jours-là n’eussent été abrégés, nulle chair n’eût été sauvée ; mais à cause des élus, ces jours-là seront abrégés » (24:22). Si la persécution durait plus longtemps, les élus y périraient ! Outre l’Antichrist, qui est aussi appelé le faux prophète (Apoc. 19:20), diverses autres personnes apparaîtront à ce moment-là qui se prétendront Christ ou prophète (24:23-26). Ils porteront les mêmes caractéristiques que le grand trompeur juif, auquel la masse du peuple adhérera, mais ils viendront manifestement dans l’intention d’égarer même les élus qui auront discerné la personne de l’Antichrist et qui fuiront devant lui. Ces instruments du diable, qui se diront être Christ et accompliront de grands signes et prodiges de mensonge, sont à distinguer des antichrists dont parle Jean (1 Jean 2:18 et suiv. ; 4:3 ; 2 Jean 7). Tous ont certes en commun de nier la personne de notre Seigneur comme Fils de Dieu et comme Christ, c’est-à-dire comme Messie. Mais tous ces faux Christ du temps de la fin auront la prétention blasphématoire d’être le vrai Christ. Le Seigneur avait déjà mis en garde contre ces séducteurs au v. 5, et Il le fait ici encore avec beaucoup d’insistance.
Mais la détresse et la tribulation du Résidu croyant des Juifs prendront fin. Quand le Seigneur apparaîtra en gloire, Il ne se fera pas seulement connaître quand Il se tiendra sur ses pieds sur la terre (Zach. 14:4). Il compare Son apparition à la lumière de la foudre qui illumine d’un coup le ciel assombri par les nuages d’orages : « Car, comme l’éclair sort de l’orient et apparaît jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du Fils de l’homme » (24:27). Quand Il descendra du ciel avec puissance et gloire, accompagné des anges et des croyants glorifiés, tous les yeux le verront. Personne n’aura besoin d’être averti de cet événement. Aucun doute ne sera possible.
Le Seigneur dit ici que l’éclair sort de l’orient (24:27). L’entrée de la tente d’assignation et celle du temple étaient dirigées vers l’est. C’est de cette direction que le Seigneur viendra vers Jérusalem et vers le temple lorsqu’Il apparaîtra. En Zacharie 14:4, il est dit qu’en ce jour-là, Ses pieds se tiendront sur la montagne des oliviers « qui est en face de Jérusalem, vers l’orient », et Ézéchiel a prophétisé : « Et la gloire de l’Éternel entra dans la maison, par le chemin de la porte qui regardait vers l’orient » (Éz 43:4).
L’apparition du Seigneur comme Fils de l’homme, c’est-à-dire comme héritier de toutes choses, établi par Dieu (Ps 8), aura lieu de façon tout à fait inattendue. Ce sera comme pour l’enlèvement de l’Église quelques années auparavant, c'est-à-dire de façon si inattendue qu’aucun avertissement ne sera plus possible. Pour tous les incroyants, cette venue amènera une subite destruction (1 Thes. 5:3). Cela est exprimé dans les derniers mots de notre passage : « Car, où que soit le corps mort, là s’assembleront les aigles » (Matt. 24:28). Si la venue du Seigneur pour l’enlèvement des croyants nous est toujours présentée comme une espérance vivante et bienheureuse, il en va autrement pour Sa venue en tant que Fils de l’Homme glorifié. Car cette venue est liée au jugement. Le corps mort est ici l’image du peuple apostat d’Israël, qui s’est volontairement incliné devant l’Antichrist. Les aigles sont l’expression du jugement de Dieu, qui vient du ciel et qui consume tout. Dans les v. 37-39, le Seigneur revient encore sur le jugement subit.
Les mots « Car, où que soit le corps mort, là s’assembleront les aigles » pourraient-ils faire allusion à la venue du Seigneur pour amener les Siens chez lui ? Ce serait vraiment une image inconvenante ! Non, il ne s’agit pas ici de l’accomplissement de la promesse pour les croyants du temps présent, mais de la venue du Fils de l’homme en gloire et en jugement pour les incroyants.