Réponse à 150 questions touchant divers sujets bibliques ou de la vie chrétienne, posées par les lecteurs du périodique « le Salut de Dieu » entre 1873 et 1917 (par W.J.Lowe puis Élie Périer)
« Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi » Jean 5:39
« Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » 2 Timothée 3:16, 17
« Et ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Écritures pour voir si les choses étaient ainsi » Actes 17:11
125. La maison de Dieu à Silo
Les mots « maison » ou « temple » sont quelquefois employés dans un sens spirituel pour indiquer le lieu où était l’autel sur lequel on offrait des sacrifices à Dieu, et où Dieu « habitait » au milieu de son peuple (voyez Exode 15:2, 13). Puis, au chap. 25, vers. 8, nous trouvons que Dieu, en donnant à Moïse les directions nécessaires pour construire le tabernacle, dit que les Israélites devaient lui apporter des offrandes dans ce but, ajoutant : « Ils feront pour moi un sanctuaire, et j’habiterai au milieu d’eux ».
L’expression « maison de l’Éternel » est adaptée à un tel sanctuaire, qu’il eût la forme d’une tente, ou bien d’une maison bâtie de pierres de taille. Voyez Deutéronome 23:18 ; Josué 6:24 ; 9:23 ; Juges 18:31 ; 19:18 ; 1 Samuel 1:7, etc.
Il n’y avait pas de « temple », proprement dit, avant celui qui fut bâti par Salomon (voyez 2 Samuel 7:6 ; 1 Rois 3:2). Jusque là, le tabernacle construit par les fils d’Israël, sous la direction de Moïse, avait servi ; et c’est au tabernacle sans doute que fait allusion dans le Psaume 90, verset 17, l’expression : « l’oeuvre de nos mains ».
Arrivés au pays de Canaan, il semblerait que les Israélites dressèrent le tabernacle d’abord à Guilgal, où était « le camp » (Josué 4:19 ; 9:6 ; 10:15, 43) ; ensuite, à Silo (Josué 18:1 ; 19:51). Nous l’y retrouvons au commencement de Samuel (chap. 1:3, 9, 24), où les deux termes « temple de l’Éternel » et « maison de l’Éternel » sont employés pour le désigner, ainsi qu’au chap. 3:3, 15. Y avait-il alors quelque annexe, ou bâtiment accessoire ? Les passages, chap. 3:3, et 4:18, pourraient le faire supposer. Dans tous les cas, sa valeur et son importance furent perdues, du moment que l’arche en fut ôtée, pour n’être plus jamais replacée en son lieu. Samuel sacrifiait ailleurs, comme à Mitspa, à Rama et à Guilgal (7:9, 17 ; 9:12 ; 10:8 ; 11:15).
Lorsque David fut persécuté par le roi Saül, il s’enfuit auprès du sacrificateur, à Nob (1 Samuel 21:1). Le récit laisse entendre que le tabernacle était là, et que le service s’y faisait, au moins en partie. Mais après le massacre des sacrificateurs, il ne restait qu’Abiathar, qui « s’enfuit après David », en emportant l’éphod, dernier signe de l’intervention de Dieu en faveur de son peuple par le moyen de la sacrificature (1 Samuel 22:20 ; 23:6, 9).
Plus tard, quand David fut établi roi sur tout Israël, le tabernacle se trouvait « au haut lieu qui était à Gabaon » (1 Chroniques 16:39 ; 21:29). L’autel de l’holocauste y était aussi. David fit monter l’arche de Dieu de Kiriath-Jéarim, où elle avait été longtemps gardée, et la mit dans une tente préparée pour elle sur la montagne de Sion ; car il y avait construit son palais (1 Chron. 11:5 ; 15:1). Il maintenait des services aux deux endroits, à Sion et à Gabaon (1 Chron. 16:6, 39, 40).
Lorsque Salomon bâtit le temple sur le mont Morija — à environ 800 mètres de distance de Sion — il y plaça l’arche, ainsi que les saints ustensiles du tabernacle, tirés de Gabaon. L’ancien autel fut remplacé pour le service par le nouvel autel fait par Salomon (2 Chron. 1:5 ; 3:1 ; 4:1 ; 5:5).
À la suite des infidélités du peuple et de son refus d’écouter les avertissements maintes fois répétés par les prophètes, le magnifique temple de Salomon fut livré aux flammes, et les ustensiles et les trésors transportés à Babylone (2 Chron. 36:18, 19). Quel terrible jugement à cause de sa désobéissance, et qui a toute sa valeur pour nous aujourd’hui !
Après les soixante-dix ans de captivité, un résidu du peuple, encouragé par le roi Cyrus, vint rebâtir le temple au milieu de beaucoup de difficultés occasionnées par la jalousie des peuples environnants ; il était construit sur son ancien emplacement à Morija. Ce temple, le deuxième, fut agrandi par le roi Hérode, surtout en y ajoutant tout alentour plusieurs cours et bâtiments. C’est dans ce temple que le Seigneur Jésus est souvent entré, accomplissant ainsi partiellement la prophétie de Aggée 2:9 : « La dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première ».
Ce temple fut brûlé par les Romains quarante ans après la mort et la résurrection du Seigneur.
Il est probable que le peuple juif rentré dans son pays en bâtira un autre, où l’Antichrist fera son oeuvre funeste, et qu’il sera détruit lors du cataclysme qui fendra la montagne des Oliviers, au retour du Seigneur Jésus sur cette terre (Zacharie 14:4). Car il reviendra à l’endroit même d’où les disciples l’ont vu monter au ciel (Actes 1:9-12). En même temps, le nouveau temple, décrit par Ézéchiel, se trouvera bâti sur la « haute montagne » qui s’élèvera au nord de la nouvelle cité de Jérusalem (Ézéchiel 40:1, 2 ; Michée 4:1, 2). Comparez aussi le Psaume 48:1-3.
Il est très remarquable de voir comme toutes ces diverses prophéties s’accordent pour établir non seulement les positions relatives du nouveau temple et de la ville future, mais aussi les changements extraordinaires qui vont avoir lieu. Par ailleurs, il y a certainement dans ces choses un enseignement spirituel pour nous quant à l’importance de la demeure de Dieu, comme centre de rassemblement pour son peuple, et aussi pour tous les habitants de la terre. Nous le voyons à la fin du Psaume 47, qui précède celui où est indiqué le nouvel emplacement de Sion.