W. J. Hocking
Bible Treasury N 12 p.285,313
1 - [Le texte de 2 Tim. 1:8-14]
2 - [Raison d’être de ce texte : comment se comporter dans un temps difficile de déclin]
5 - La honte que Christ a soufferte
6 - La hardiesse vis-à-vis de Dieu
8 - Connaître Celui qui est la tête de l’Église
9 - Résister à la puissance des bêtes
10 - Les affaires de l’Église (ou assemblée) confiées au Seigneur
12 - Le dépôt confié à Timothée
13 - Aie un modèle des saines paroles
14 - Celui qui a prononcé les saines paroles
16 - Le Saint Esprit, non pas des esprits malins
« N’aie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier : mais prends part aux souffrances de l’évangile selon la puissance de Dieu, qui nous a sauvés et appelés d’un saint appel, non selon nos œuvres, mais selon son dessein et sa propre grâce, qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, et qui a été maintenant manifestée par l’apparition de notre Sauveur Jésus Christ, qui a annulé la mort, et qui a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’Évangile : pour lequel, moi, j’ai été établi prédicateur et apôtre et docteur des nations. C’est pourquoi aussi je souffre ces choses ; mais je n’ai pas de honte, car je sais qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder ce que je lui ai confié jusqu’à ce jour-là.
Aie un modèle des saines paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et l’amour qui est dans le Christ Jésus. Garde le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous » 2 Tim. 1:8-14).
Cette deuxième épître à Timothée a un intérêt spécial et nous concerne particulièrement en tant que témoins du Seigneur Jésus Christ dans une crise difficile.
L’apôtre écrivait à son jeune ami et converti à la foi, Timothée, un homme probablement d’un tempérament réservé et quelque peu timide, et son épître est pleine de ce mélange d’affection et de sagesse propre à Paul dans son service d’apôtre. Il écrit pour réconforter et encourager Timothée, craignant que son courage ne faiblisse à cause des temps dangereux qui apparaissaient. Les jours étaient en effet difficiles pour Paul et aussi pour Timothée, et face à ces difficultés, la question était naturellement de savoir ce qu’il fallait faire. L’apôtre n’écrit pas tant dans le but de communiquer une nouvelle révélation de la vérité, mais pour donner des conseils à Timothée dans l’amour de tout son cœur ; et plus encore, dans la riche jouissance de la grâce de Dieu dans son propre cœur, en vue d’un encouragement réel de son jeune ami envers Dieu. C’est ainsi que l’épître nous interpelle d’une manière directe et pratique, comme le font toujours de telles communications. La vérité formelle et nue peut convaincre nos esprits, mais elle n’entraîne pas toujours nos cœurs avec elle, et dans les choses de Dieu nous voulons non seulement être clairs dans nos pensées, mais aussi dévoués dans nos cœurs.
L’apôtre lui-même, évidemment, ressentait profondément les difficultés éprouvantes de l’époque, et si nous considérons un instant sa position, son inquiétude n’est pas étonnante. Prisonnier de l’Évangile, comme il l’était alors à Rome, il jetait un regard en arrière sur une trentaine d’années, et il pouvait constater la grande transformation spirituelle qui s’était opérée sur la face du monde entier en ce court laps de temps. Au début de cette période, l’évangile de la grâce de Dieu par notre Seigneur Jésus Christ avait été annoncé pour la première fois aux hommes dans la puissance du Saint Esprit ; quelle victoire immédiate il avait remportée partout ! Il s’était répandu de ville en ville et de province en province, et au-delà des mers, jusqu’à ce qu’il semble que le monde entier allait être soumis à Christ.
Les Gentils abandonnaient leurs idoles, les Juifs abandonnaient la loi de Moïse ; et les uns et les autres se réunissaient avec humilité et douceur à la table du Seigneur, et ils sentaient en eux la puissance active du Saint Esprit. Les égoïstes devenaient bienfaisants envers les autres, et les convoitises charnelles de la nature humaine étaient vaincues dans la vie des hommes par l’esprit de sainteté.
Dans cette grande œuvre missionnaire, Paul avait joué un rôle personnel dans toutes les directions, et c’est pourquoi tout cela, et plus encore, était devant le grand cœur de l’apôtre des Gentils emprisonné alors que son désir ardent était de prêcher l’Évangile partout. À Rome, dans sa réclusion, il regardait autour de lui, et au lieu de voir que la victoire de l’évangile continuait à se répandre, il voyait échecs et défections. Les hommes abandonnaient les choses de Christ et se détournaient de Son serviteur, et dans tous les sens et de partout, il recevait des nouvelles d’apostasie de cœur et d’esprit dans les églises. Dans ce moment-là il désirait par-dessus tout prêcher l’Évangile à Rome et ailleurs, mais ici, dans la métropole, ses mains étaient bridées. Et tandis que d’autres langues annonçaient la bonne nouvelle, lui devait se taire.
Tandis que toutes ces choses oppressaient son cœur, Paul devait écrire pour encourager Timothée dont la foi semblait défaillir à cause du déclin général. Pourtant, en face de toutes les déceptions et les souffrances qui s’étaient abattues sur lui, l’apôtre bien-aimé écrivait ces paroles qui résonnent encore avec tant de confiance, et qui comportent une telle note d’encouragement pour nous au milieu d’épreuves du même genre : « Mais je n’ai pas de honte ». Pesant toutes ses souffrances en tant qu’apôtre, et regardant en arrière à sa carrière de service pour Christ, il ne considérait pas que ses paroles et ses œuvres avaient été dépensées en vain. Il n’avait pas de honte en ce jour d’échec apparent ; et pourquoi n’en avait-il pas ? parce qu’il suivait et servait Celui qu’il connaissait bien et dont il avait pleinement fait la preuve. Il serait bon que nous prenions dans notre cœur ces paroles de Paul écrites à Timothée.
Au v. 12, l’apôtre fait spécialement allusion à ses souffrances, à la honte et à l’opprobre qui s’étaient abattus sur lui et sur ses travaux comme serviteur de Christ. Il faut que vous pensiez à ses paroles d’assurance hardie à cet égard. Le fait que, selon toutes les apparences, son travail avait échoué, pouvait sembler étayer un motif possible de honte personnel. La responsabilité de cet échec apparent ne reposait-elle pas sur ses propres épaules ?
Paul avait renoncé à beaucoup de choses pour Christ. Il avait beaucoup d’avantages selon la chair dont les gens du monde se vantent : « circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin » etc. — mais il avait renoncé à tout cela pour Christ, le considérant toujours comme une perte à cause de la connaissance de Christ, selon ce qu’il dit aux croyants de Philippes.
Mais si son travail semblait être un échec, si l’expression extérieure de l’église semblait être brisée et ruinée aux yeux des hommes, un tel résultat ne jetait-il pas l’opprobre sur lui en tant qu’ouvrier ? Ne semblait-il pas que c’était lui qui devait avoir honte de ce qui était arrivé ? Il pouvait lui arriver de penser cela au-dedans de lui-même, car il était un homme ayant les mêmes passions que nous ; mais néanmoins, dans cette tristesse déprimante il était pleinement soutenu et préservé de la déception frappant un cœur plein d’une sympathie large et profonde comme le sien, un cœur assez large pour englober le monde entier.
Délaissé et abandonné, Paul, pour trouver un soutien, se tournait vers le Seigneur qu’il connaissait. Il était Celui qui avait Lui-même appris ce qu’était la honte au sens le plus amer, ici dans ce monde. Nous savons que le mot « honte » peut être compris dans plusieurs sens. La honte a commencé dans le jardin d’Eden, lorsque nos ancêtres ont perdu leur position en désobéissant à Dieu. Comment pouvaient-ils lever les yeux et rencontrer leur Créateur en train de se promener dans le jardin au frais du jour ? Ils avaient honte parce qu’ils avaient péché ; ils rougissaient à cause de leur désobéissance ; ils étaient comme l’homme dans le temple qui ne voulait même pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait la poitrine en disant : « Ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur ».
C’était là l’attitude de l’homme après avoir péché. Mais la honte dans la vie de notre Seigneur Jésus Christ était d’une nature différente. L’opprobre prit un caractère qu’il n’avait jamais eu auparavant au même degré. Prenez la vie des saints de l’Ancien Testament, comme Job, Élie, Ésaïe : ils ont tous eu leurs manquements et leurs heures de honte aux yeux des autres ; mais pourquoi ? C’était qu’ils avaient tous failli. Ils s’étaient engagés dans la voie du mal et, à cause de leur égarement, un jugement extérieur s’était abattu sur eux. Mais lorsque vous prenez la vie de notre Seigneur Jésus Christ, vous y voyez un chemin parfait de dévouement à Dieu. Nous avons là le Témoin qui n’a jamais manqué de faire la volonté de Celui qui L’avait envoyé. Il était Celui qui ne permettait à rien de s’opposer au parfait dévouement à Son Père.
Et quel a été le résultat extérieur, visible par tous, de Sa fidélité et de Son dévouement ? — Non pas le succès, mais l’échec, non pas l’honneur, mais la honte. C’est l’Esprit de Christ qui a dit, par l’intermédiaire du Psalmiste : « À cause de toi, j’ai porté l’opprobre, la honte a couvert mon visage » (Ps. 69:7). C’est le Messie souffrant qui a été amené dans la poussière de la mort. C’est Lui qui s’est écrié : « Mon Dieu, en toi j’ai mis ma confiance ; que je ne sois pas confus, que mes ennemis ne triomphent pas de moi » (Ps. 25:2) ; mais il n’y a pas eu de réponse en délivrance.
Nous savons comment les prêtres du Mont Carmel ont crié en vain à leur dieu, Baal. Ils ont crié, et crié encore, mais personne n’a entendu (1 Rois 18:28-29). Sur la croix, le dévoué serviteur de Dieu a crié, selon ce qu’annonçait le Ps. 22 (v.1, 4-5) : « Pourquoi te tiens-tu loin de mon salut ?… Nos pères… ont crié vers toi et ont été sauvés, ils se sont confiés en toi et n’ont pas été confus ». Les anciens des Juifs ont raillé le Seigneur crucifié en disant : « Il s’est confié à Dieu, qu’Il le délivre maintenant s’Il tient à Lui, car il a dit : je suis Fils de Dieu ». Or a-t-il été délivré ? Non, contrairement à l’expérience des pieux et des justes en Israël, Christ a été laissé dans le lieu de l’ignominie et de la malédiction, jusqu’à ce que l’opprobre brise Son cœur. Selon la prophétie d’Ésaïe, le Messie a dit : « Le Seigneur Dieu m’aidera, c’est pourquoi je ne serai pas ébranlé ; c’est pourquoi j’ai dressé ma face comme un caillou, et je sais que je ne serai pas honteux ». Néanmoins, Il a été amené dans la poussière de la mort pour la gloire de Dieu, où, comme toujours, Il a été fidèle à Son Dieu.
Dans ce chemin de honte et de souffrance pour le Nom divin, Christ nous a laissé un exemple pour que nous suivions Ses pas. Ainsi, dans ce monde, ceux qui sont du côté de la vérité et de la justice, ceux qui sont à Christ doivent s’attendre à souffrir la honte pour Son nom, comme ce fut le cas de Paul.
En ces jours sombres à Rome, beaucoup ont dû se demander s’ils n’avaient pas mis leur confiance dans une cause misérable, et que Dieu avait abandonné Son église, et qu’ils étaient laissés seuls en un temps de grand péril, sans personne pour les délivrer, personne pour les sauver, personne pour les secourir. Amis bien-aimés, je vous demande si vous n’avez pas éprouvé des sentiments semblables en considérant sérieusement les difficultés qui vous entourent aujourd’hui, — non seulement les obstacles sur votre chemin personnel, mais aussi ce qui affecte gravement la paix et la concorde des communautés de chrétiens. Lorsque nous regardons en arrière sur une période de trente ou quarante ans, comme Paul l’a fait, quel changement attristant ! Certains iront peut-être jusqu’à dire : « Est-ce parce que Dieu nous a caché Sa face ? Nous a-t-il laissés seuls ? A-t-il honte de nous appeler frères ? »
L’apôtre ne cède pourtant pas à l’abattement ; au contraire il poursuit en disant : « C’est pourquoi aussi je souffre ces choses ; mais je n’ai pas de honte ». Ce qui est arrivé à Paul était arrivé à un degré plus élevé à son Maître : le serviteur doit-il s’attendre à échapper à ce qui est arrivé à son Maître ? S’Il a crié et n’a pas été délivré, n’est-il pas possible que, dans l’extrémité de nos affaires d’église, nous criions pour avoir une délivrance, et qu’aucune délivrance ne vienne ? Si nous constatons qu’il n’y a pas de remède, chacun de nous peut-il encore dire : « Je n’ai pas honte, je continue, je persévère dans la voie » ? Pourquoi ? Non pas à cause de mes propres capacités d’endurance, de ma propre clarté de vue, mais pour la même raison que l’apôtre Paul allait de l’avant avec une telle assurance : Parce que, dit-il, « je sais qui j’ai cru ».
Il rejetait ainsi le fardeau sur son Maître. Paul avait saisi l’esprit du Serviteur de l’Éternel tel qu’il est exprimé dans Ésaïe (50:7) : « Je sais que je ne serai pas confus ». Dans la ferme confession de l’apôtre se trouve, j’ose le dire, le secret de toute l’affaire. Son esprit était celui de la confiance et du courage. Ce n’est pas à moi d’expliquer ce que cette courte phrase signifie pleinement, mais je peux dire que c’est à nous de le prouver pour nous-mêmes.
Savoir en qui nous avons cru est la caractéristique première des enfants de Dieu. Selon les écrits de Jean, tous les membres de la famille constituée par les enfants de Dieu connaissent le Père. La fonction de la vie éternelle donnée au croyant est de connaître le Père et le Fils (Jean 17:3). Qu’implique cette connaissance ? Pensez-y en relation avec la vie quotidienne. Connaître une personne, cela signifie beaucoup. Les jours s’ajoutent l’un à la suite de l’autre ; la connaissance s’ajoute à notre connaissance ; nous progressons, nous savons davantage, nous connaissons mieux. Mais quelle longue et intime relation doit-il y avoir avant que nous puissions prétendre connaître les personnes qui nous sont les plus proches sur terre ! Nous avons tous besoin de croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, car savoir en qui nous croyons est la grande clé de la solidité, de la sécurité et de la stabilité de la vie chrétienne.
C’est le sommet de l’accomplissement des pères en Christ que de connaître Celui qui est dès le commencement. Beaucoup d’entre nous ont été en chemin avec Christ pendant un certain temps ; des années de voyage ont passé, et ne connaissons-nous pas maintenant quelque chose de Lui ? Assurément, oui. Mais que le but de notre vie soit toujours de continuer à connaître le Seigneur, d’avoir tellement l’habitude d’être face à face avec Lui que, dans l’intimité de la communion, nous arrivions à Le connaître suffisamment et à nous en remettre à Lui pour toutes choses.
Je pense que nous prions peut-être davantage pour nos affaires familiales privées que pour les affaires de l’assemblée ou église. Cette situation est le résultat de notre faiblesse. Nos affaires privées se présentent à nous si librement et si facilement, et elles viennent à nous de telle sorte qu’il semble que nous ne pouvons pas y échapper, mais dans les affaires de l’assemblée ou église de Christ, nous cherchons souvent, d’une manière ou d’une autre, consciemment ou inconsciemment, à nous soustraire à notre responsabilité, et pourtant, les soucis de l’assemblée ou église ne doivent-ils pas être toujours devant Christ ? et si nous Le connaissons et connaissons le secret de Sa présence, se peut-il qu’Il ne veuille jamais rien nous dire au sujet des vicissitudes de Son assemblée ou église ? Non. Celui qui vit pour Ses membres et qui s’est donné pour l’assemblée ou église, ne pense pas seulement aux individus, mais à l’unité de l’église. Ne devrions-nous donc pas nous affliger de la désunion, puisque nous sommes héritiers avec Lui de toutes les choses de Sa gloire ? Il doit en être ainsi si nous Le connaissons dans la communion de l’Esprit de Dieu.
Si nous ne Le connaissons pas dans le sens où Paul écrit ici, nous céderons très certainement à des doutes inconvenants. Les disciples sur le lac luttaient pour surmonter les vagues menaçantes, tandis que leur Seigneur était avec eux dans la barque, endormi. Mais eux ne Le connaissaient pas, car ils s’approchèrent de Lui et dirent : « Ne te soucies-tu pas de ce que nous périssons ? » Quelle insulte ! Lui qui était sur le point de donner Sa vie pour eux, ne se soucierait pas de ce qu’ils périssent ! Il se souciait de chaque cheveu de leur tête, mais ils ne Le connaissaient pas, et ils n’avaient pas encore appris les merveilles de Son amour. Ils dirent donc ce qui, par la suite, dut être une honte pour eux : « Ne te soucies-Tu pas de ce que nous périssions ? »
« Je sais qui j’ai cru ». Que cette expression de l’apôtre pénètre profondément dans nos cœurs comme le grand antidote à la peur et au désespoir. Il n’y a pas à craindre ni à désespérer à cause de l’apparente désolation que nous voyons dans les assemblées. L’Église appartient à Christ. Il s’est donné pour elle. Aucun de ses membres ne sera perdu, et tous seront avec Lui pour partager la gloire de l’église au jour de la pleine rédemption. Par conséquent, nous ne devons pas craindre le résultat final, car, comme Paul, nous savons qui nous avons cru. Nous ne pouvons pas connaître le Seigneur Jésus autrement que par la foi. Or la foi en exercice actif nous rapproche de Lui et nous garde près de Lui, et nous donne aussi de savoir qu’Il est près de nous. Nous pouvons dire que nous avons cru en Lui, et nous croyons en Lui, et nous continuerons, par grâce, à croire en Lui jusqu’à ce que la foi ne soit plus nécessaire.
« Je sais qui j’ai cru et je suis persuadé qu’Il a la puissance de garder ce que je Lui ai confié jusqu’à ce jour-là » (1:12). La confiance de Paul était dans la puissance de Celui en qui il mettait sa confiance, le Seigneur de gloire qui était capable de garder ce qu’il Lui avait confié. À ses yeux, il ne s’agissait que d’une question de comparaison des forces — la puissance de Dieu et la puissance du mal. Il était impossible de douter quelle serait l’issue finale.
Cet exercice est souvent nécessaire dans l’histoire de la foi. Nous trouvons un exemple de ce courage de la foi dans le cas des trois captifs hébreux à Babylone (Dan. 3), à l’époque du déclin qui alla presque jusqu’à l’extinction du grand système de la religion nationale. La nation d’Israël que l’Éternel avait appelée spécialement pour être Ses témoins dans le monde, avait misérablement failli et avait abandonné le vrai Dieu au profit des idoles. Où était la belle maison de Sion, la maison de l’Éternel à cette époque ? Où était-elle ? En ruines, et ceux qui avaient été choisis pour être ses adorateurs, étaient captifs du premier grand empire païen selon la vision des bêtes de Daniel (ch. 7).
Pour ces jeunes Hébreux, il s’agissait de comparer la puissance de l’empereur orgueilleux avec la puissance de leur Dieu qui avait permis qu’ils soient transportés en exil. Dans un but d’unité politique, Nébucadnetsar avait dressé une statue dans la plaine de Dura, et ordonné à tous les sujets de son vaste empire de se prosterner et d’adorer une seule et même statue. La loi de Moïse, où était-elle ? Elle était apparemment sous le talon de Nébucadnetsar. Le bon sens ordinaire disait donc à Shadrac et à ses amis : « Venez vous prosterner et adorer ; vous ne pouvez pas résister au pouvoir de cet empereur tout-puissant. Soumettez-vous à son décret, prosternez-vous et adorez ». Mais ils restèrent debout ; ils ne voulurent pas se prosterner ni adorer la statue d’or. Était-ce de l’entêtement ? de l’obstination ? Pas du tout. C’était une conviction calme et solennelle que, bien que le temple ait disparu et que Jérusalem soit en captivité, l’Éternel était toujours le Dieu de Son peuple ; et ils Lui resteraient fidèles à l’heure de la défaite apparente, car ils Le connaissaient, Lui, et étaient convaincus qu’Il avait la puissance de les sauver. Devant eux se trouvait la fournaise de feu et la volonté inflexible de l’empereur. Mais par la foi, ils regardaient au-dessus, vers l’Éternel, et tinrent ferme. Ils firent confiance à Dieu, et ils ne furent pas déçus. Qui a jamais fait confiance à Dieu et a été déçu ? « Celui qui croit en lui ne sera pas confus » (Rom. 9:33 ; 10:11).
Ces hommes furent donc jetés dans la fournaise ardente, parce qu’ils avaient refusé de se prosterner et d’adorer l’image. Mais l’empereur vit les trois hommes marcher dans le feu, indemnes, avec Quelqu’un qui avait une forme semblable à un fils de Dieu. Shadrac et ses amis avaient agi avec ce calme et cette confiance immuable parce qu’ils étaient persuadés que Dieu avait la puissance de garder ce qu’ils Lui avaient confié.
Cela a encore été illustré à l’époque du second empire des Gentils, comme nous l’apprend également le même livre de Daniel (ch. 6). Le décret impérial partit de Darius pour que l’on ne puisse plus, sur la terre, prier le Dieu du ciel. Si l’on devait demander quelque chose, il fallait le demander à l’empereur tout-puissant sur son trône, et, sous peine de mort, on ne devait pas prier quelqu’un d’autre. Tel était le décret de cet empereur, pris sur le conseil de ses nobles. La puissance du monde contre un croyant au Dieu invisible s’était ainsi dressée en conflit ouvert contre Daniel. La question pour lui était de savoir s’il devait, pendant trente jours, faire un compromis avec sa piété, parce que l’interdiction n’était que de trente jours ; et après tout, on pouvait faire valoir que la prière est une communication privée entre soi-même et Dieu, et qu’on pouvait trouver le moyen d’échapper à la menace de châtiment en priant l’Éternel en secret. Mais le cœur de Daniel était courageux et vrai, et il dédaigna un tel subterfuge.
Il connaissait son Dieu, et il était capable de lever les yeux de Darius vers le Dieu du ciel ; et parce qu’il levait les yeux en haut, il ne manqua pas de fléchir les genoux et de garder ses fenêtres ouvertes vers Jérusalem. Il ne craignit pas la vengeance de la loi médo-perse, car il servait Dieu et non pas l’homme. Il était persuadé que son Dieu avait la puissance de le garder, et il ne fut pas déçu. Il fut tiré sain et sauf hors de la fosse aux lions. « Voici la victoire qui a vaincu le monde, c’est-à-dire notre foi » (1 Jean 5:4).
Et ici encore, en 2 Timothée 1, la puissance du quatrième empire des Gentils (Romains) persécutait le serviteur de Dieu. Paul était exposé à tout moment à une explosion de la fureur de César. À tout moment, il pouvait être appelé à donner sa vie pour son Maître. Pendant son emprisonnement à Rome, Paul écrivit aux Philippiens qu’il souhaitait connaître la communion des souffrances de Christ. Son désir fut exaucé, car il dut se trouver face à la même puissance du monde que son Maître.
Chers amis, nous devons compter sur ce facteur dans notre vie, à savoir que, du fait que nous sommes disciples de Christ, nous avons un ennemi implacable dans le monde, et que cet ennemi utilise contre nous les vastes ressources de sa puissance. Le prince de ce monde est contre Christ et contre Ses disciples. Dans son opposition contre nous, la puissance du monde est multiforme, et c’est à chacun de nous de l’affronter sans défaillance sous quelque forme que ce soit. Pour être vainqueurs, il y a une chose sur laquelle il faut être clair. Sommes-nous persuadés qu’Il a la puissance de nous porter à travers n’importe quelle crise ? Cela peut nous sembler très facile et sûr lorsque nous sommes dans des réunions de chrétiens, mais lorsque nous sommes effectivement confrontés aux activités et aux distractions de la vie, comment est alors notre courage ? Soyons toujours assurés que Dieu a la puissance de nous délivrer, et que, s’Il est pour nous, qui peut être contre nous ? Être calme et serein à l’heure du péril, voilà le test de notre foi. Que la confiance en Dieu ne soit pas une simple notion que nous chérissons dans un moment de réunion chrétienne, puis nous rentrons chez nous en oubliant de la maintenir. La foi et l’assurance doivent être mises en pratique de manière constante.
Je pense cependant que l’apôtre avait en vue quelque chose de
plus que sa sécurité et sa bénédiction personnelles lorsqu’il parle de ce que Christ
avait la puissance de garder ce qu’il Lui avait confié. Que Lui avait-il confié ?
Les Corinthiens s’étaient d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur (2 Cor. 8:5). Eh
bien, Paul avait tout
confié, sans aucun doute. Nous aussi, nous devons
nous donner nous-mêmes au Seigneur. Nous ne devons pas donner moins, nous ne
pouvons pas donner plus.
Mais Paul avait également confié au Seigneur les affaires de l’assemblée ou église. C’était, pour ainsi dire, son affaire spéciale. Le Seigneur Lui-même avait placé l’apôtre au premier rang dans l’église. Il avait fait de lui le fondement de l’église et lui avait confié le développement de ce mystère qu’elle constituait. Il lui avait donné à prêcher l’évangile de la grâce de Dieu. Il avait confié de grandes choses à l’apôtre de l’incirconcision, mais Paul ne se faisait pas d’illusion dans son cœur en croyant être suffisant pour ces choses. Paul avait l’humilité de sentir qu’après tout, le ministère apostolique était l’œuvre et le service du Seigneur. Il pouvait entreprendre tel ou tel travail, mais c’était le Seigneur qui dirigeait ses travaux.
Selon son épître à la grande métropole (Romains), Paul avait le désir spécial de prêcher à Rome, mais cela ne lui fut pas accordé de la manière qu’il attendait. Personne peut-être n’avait un plus grand désir que lui de prêcher l’évangile, mais à Rome il était forcé de se taire, tandis que d’autres prêchaient la parole de vie. Il a dû faire ce qu’il est bon pour nous tous de faire parfois — rester tranquille et se réjouir de ce que d’autres personnes sont employés activement. L’apôtre a dû faire cela.
Ici (2 Tim. 1:12), il parle à Timothée de ce que lui, en tant qu’apôtre, avait confié au Seigneur. Je pense que les mots tels qu’ils sont rapportés ici comprennent ce fait parmi d’autres à savoir que l’apôtre avait rendu à son Maître le soin de l’église, sa responsabilité apostolique, le travail qu’il avait reçu directement du Seigneur de gloire, en lui disant, pour ainsi dire : « Seigneur, je ne peux plus servir, tu m’as mis ici. Tu m’as confiné dans une prison, mais la prédication et l’enseignement sont Ton œuvre, poursuis-la, ô Seigneur. L’église est à Toi, les brebis sont à Toi, prends en soin, garde-les, nourris-les, conduis-les, fais-les avancer ». C’est ce qu’impliquait certainement cette phrase que l’apôtre a écrite : « Je suis persuadé qu’Il a la puissance de garder ce que je lui ai confié jusqu’à ce jour-là ». Car l’apôtre Lui confiait tout sans exception.
Cet esprit devrait aussi être le nôtre en vérité. Nous ressentons peut-être parfois la lourde responsabilité que le Seigneur a mise sur nous par rapport à ce qu’Il nous a donné à faire. Nous faisons de notre mieux, mais nous avons souvent l’impression qu’il n’y a pas de réponse suffisante à notre ardeur et à nos efforts. Que faisons-nous alors en pratique ? Ne devrions-nous pas prendre à cœur les paroles de l’apôtre, rejeter notre souci sur le Seigneur, et avoir la certitude qu’Il a la puissance de garder le dépôt que nous Lui avons confié ?
Si vous lisez la grande prière du Seigneur de Jean 17, vous trouverez que le Maître béni a fait la même chose. Il était sur le point de quitter ce monde, mais Il pensait à Ses disciples qu’Il laissait derrière lui dans un environnement hostile, et que fit-Il ? Il les a confiés à Son Père. « Ils étaient à toi et tu me les as donnés. De ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun, sinon le fils de perdition. Tous les miens sont à toi, et les tiens sont à moi, et je suis glorifié en eux » (17:6, 10, 12). Il était sur le point de quitter ce monde, mais Il a d’abord confié Ses disciples à Son Père. Son Père les Lui avait confiés, et Lui les a confiés à Son Père. Qu’est-ce que cela montre ? Rien d’autre que l’union et la communion parfaites entre le Père et le Fils, qui sont le modèle des relations entre le serviteur et son Maître.
Il y a un grand jour qui vient pour nous tous. L’apôtre, confronté au danger comme il l’était, et attristé par le déclin qui l’entourait, était capable de regarder en avant vers ce jour-là, et nous savons tous que cette expression revient fréquemment dans ses écrits. Il avait un « jour » devant lui, tout comme notre Seigneur dans Son pèlerinage avait ce qu’Il appelait « Son heure » devant Lui — l’heure des ténèbres, de la souffrance, de la honte. Il poursuivait toujours vers cette heure. Mais Il a mis devant nous non pas une « heure » de profonde souffrance, mais un « jour » de gloire, un jour de lumière et de joie et de manifestation, où le petit nombre sera le grand nombre, où les humbles se réjouiront avec le Seigneur, où ceux qui ont été abaissés pour l’amour de Christ seront élevés au plus haut niveau. Ne devrions-nous pas laisser la lumière de ce jour-là faire briller ses encouragements sur notre chemin actuel ? Le Seigneur, qui est « l’étoile brillante du matin », voulait qu’il en soit ainsi. Lui n’entrera pas dans les joies de ce jour-là sans nous. Il veut que nous soyons avec Lui et que nous nous réjouissions avec Lui en ce jour-là où les rachetés seront à la maison. Aucune puissance du mal ne pourra interférer quand l’Église sera dans la gloire. Cherchons par la grâce de Dieu à avoir devant nous ce jour-là qui rendra manifestes ceux qui ont souffert la honte pour Lui.
Nous avons dans ce verset ce que je peux appeler la conviction et l’assurance personnelles de l’apôtre au milieu des ténèbres de la crise qui régnait alors, et je crois que cet état de choses est analogue à notre époque. Au v. 14, nous avons ce qu’on peut qualifier de « devoirs spéciaux qui nous sont assignés pour le temps présent ». Timothée avait reçu un bon dépôt, et il y avait aussi le dépôt que Paul avait confié au Seigneur et qui a été notre sujet jusqu’ici. Il avait remis entre les mains du Seigneur Jésus Christ tout ce qui le concernait, lui et les affaires de l’assemblée ou église. Mais nous apprenons du verset suivant que Timothée avait lui aussi reçu un dépôt, « le bon dépôt », qui lui avait été confié. C’était quelque chose que le Seigneur lui avait confié et qu’il était chargé de garder. De même que le Seigneur gardait le dépôt que l’apôtre lui avait confié, de même Timothée est appelé à garder le dépôt que le Seigneur lui avait confié.
Nous avons donc nos devoirs et nos responsabilités pour les derniers jours. Jusqu’à présent, nous avons fait référence à ce qu’on peut appeler l’ancre de salut de notre position — ce qui nous donne courage et stabilité parce que l’ancre ne change pas. Le Seigneur nous maintient jusqu’au bout, mais Il ne nous dégage pas de nos responsabilités. Nous n’avons pas à être oisifs. Il nous a rendus compétents pour être ou faire quelque chose pour Lui. Nous sommes Ses serviteurs, Ses esclaves. C’est pourquoi, alors que le Seigneur, par l’intermédiaire de Paul, nous parle d’abord des privilèges que Sa grâce nous a conférés, Il nous présente ensuite nos responsabilités.
Au v. 13, Paul écrit : « Aie un modèle des saines paroles que tu as entendues de moi dans la foi et l’amour qui est dans Christ Jésus ». Il faut se rappeler que les écrits de l’apôtre n’étaient pas, pour la plupart, largement diffusés à cette époque. Cependant, ses paroles étaient des paroles inspirées. Ce n’étaient pas des paroles issues de la sagesse de l’homme, mais de Dieu. Elles étaient esprit et vie comme les paroles de notre Seigneur Jésus Christ. Il y avait en elles une puissance qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Ce que l’apôtre dit en effet à Timothée revient à ceci : « Sois attentif aux saines paroles que tu as entendues de moi. Des fausses doctrines surgissent, c’est pourquoi tu dois être clair dans ton esprit quant à ce que j’ai dit ».
Il parlait bien sûr en tant qu’apôtre inspiré. Il transmettait ce que le Seigneur lui avait donné, et nous ne devrions jamais perdre de vue cette qualité que possèdent partout les Écritures. Nous sommes les gardiens des paroles de notre Seigneur Jésus Christ, et de celles qui sont écrites ici. Elles sont écrites sous forme de livre parce que c’est commode à faire circuler, mais nous devons nous rappeler qu’il ne suffit pas de posséder un exemplaire de l’ensemble des Écritures. Il est nécessaire, pour nous, d’avoir dans nos cœurs les paroles saines et salutaires de notre Seigneur Jésus Christ et de Ses serviteurs. Elles ont le pouvoir de nous préserver du mal. De plus, les paroles de notre Seigneur Jésus Christ ne se corrompent jamais, parce qu’elles sont, comme elles sont qualifiées ici, « des saines paroles ». Il est particulièrement remarquable que cette recommandation apparaisse plusieurs fois dans les épîtres à Timothée et à Tite, à propos des paroles issues de l’inspiration. Lorsque le mal s’insinuait dans l’église, l’apôtre exhorte l’homme de Dieu à s’attacher fermement aux paroles de Christ et de Son apôtre.
Si vous étudiez les fausses doctrines, ce que j’espère vous n’aurez jamais à faire, vous constaterez toujours qu’elles reposent sur une interprétation nouvelle introduite par ceux qui les exposent. Les discussions et les controverses naissent de ces interprétations humaines des paroles de l’Écriture. Nous avons les paroles de Christ, pourquoi devrions-nous craindre pour le sort de la vérité ? Pourquoi devrions-nous formuler un credo pour nous préserver de l’erreur ? Nous ne devrions pas avoir besoin d’un credo ou d’une tradition quelconque pour nous protéger de l’erreur. Nous avons les paroles de l’Écriture.
Nous pouvons être aidés et guidés par les conseils et la conduite d’autrui ; c’est vrai, mais c’est le « modèle ou sommaire des saines paroles » déposé dans nos propres cœurs qui est le grand préservatif contre le mauvais enseignement. La mauvaise corruption est dans l’air, les germes de mauvaise doctrine sont partout autour de nous. Nous désirons quelque chose qui nous préserve ; où le trouver ? Seulement dans les Écritures. Et ces écritures sont disponibles pour les plus faibles comme les plus fragiles. Certaines des vérités les plus profondes de la révélation sont exprimées par quelques syllabes. Elles sont formulées dans des termes très simples, mais elles sont d’une profondeur insondable. Elles sont profondes — si profondes que personne ne peut les comprendre pleinement, bien que tous puissent en jouir et en être rafraîchis, et que tous seront préservés par elles de ces mauvais enseignements qui nous entourent.
Tenons donc compte du conseil de l’apôtre à son fils Timothée : « Aie un modèle (ou : tiens fermement la forme) des saines paroles que tu as entendues de moi dans la foi et l’amour qui est dans Christ Jésus ». N’y a-t-il pas de la beauté et de la tendresse dans cette fin de phrase : « dans la foi et l’amour qui est dans le Christ Jésus » ?
La Bible révèle Christ, et, si merveilleux que soit ce livre, j’ose dire qu’il peut paraître terne et décevant à ceux qui le lisent sans avoir le sentiment qu’une Personne vivante est derrière lui. Quant au caractère attractif et à la puissance dans le monde, que sont les Écritures en dehors de Christ dont elles témoignent ? Ne nous contentons donc pas d’utiliser l’enveloppe extérieure des choses spirituelles. Nous désirons sentir cette réalité vivante qui nous fait connaître que Christ nous parle par Sa parole. Pourquoi ne la trouvons-nous pas toujours dans nos lectures ? Nous pensons peut-être aux phrases, et non pas à Celui qui les prononce. Nos pensées sont ailleurs, parce que des choses grouillantes autour de nous attirent notre attention. La multitude des soucis quotidiens noie la voix douce du Maître dans Sa parole.
Le v. 14 donne également l’exhortation finale : « Garde le bon dépôt par le Saint Esprit qui habite en nous ». Il ne fait pas de doute que l’apôtre fait directement allusion à la responsabilité particulière qui allait peser sur Timothée en tant que gardien de la foi, quand lui-même allait être écarté. Il y a un dépôt sacré qui est confié à chacun pour ce qui est de rendre témoignage à la vérité de Dieu. Et par témoignage, je n’entends pas la façon de parler et de prêcher. Ce dernier service est réservé à un petit nombre, car si tous étaient enseignants, où seraient les enseignés ? — Nous devons expliquer les Écritures aux autres, de la manière la plus belle et la plus puissante qui soit, c’est-à-dire dans notre vie passée en étroite compagnie avec Christ. Dans les domaines où nous ressemblons le plus à Christ, nous ne serons jamais fiers de nous. Pour Lui ressembler, pour saisir et reproduire Son caractère, nous devons descendre très bas. Nous devons nous abaisser. Lui était humble, humble de cœur et doux ; et pour Lui ressembler, nous devons nous prosterner devant Lui, et c’est quand nous nous abaissons que nous apprenons cette joie qui ne vient que de la communion avec Lui.
Nous devons garder de toutes nos forces ce dépôt sacré par le Saint Esprit qui habite en nous. Beaucoup de personnes se plaisent naturellement à entrer en conflit pour la vérité. Elles sont comme le cheval de guerre de Job (39:28) ; ils sentent de loin le combat avec une joie brutale. Mais je ne pense pas que l’apôtre fasse allusion ici à cet esprit rigoureux. Il ne parle pas de dispute pour la vérité, ni du plaisir d’arriver à ses fins par des argumentations, mais il parle de garder le dépôt de la vérité par le Saint Esprit qui habite en nous. Malgré le déclin du temps présent, il n’en reste pas moins le fait que le Saint Esprit demeure ici-bas dans le monde. De plus, Il est l’Esprit de vérité, et pour avoir cette vérité dans le cœur, nous ne pouvons la recevoir que par le Saint Esprit, car c’est Lui qui a la charge de tout l’ensemble de la vérité.
Vous savez comment cette épître parle des temps solennels quand la puissance des mauvais esprits sera active pour tromper et égarer. Or cette activité prévaut déjà maintenant. Je donne un avertissement spécial contre la puissance du malin qui se manifeste d’une manière particulière à l’heure actuelle : soyez en garde. Méfiez-vous du désir d’avoir commerce avec les puissances invisibles qui ne sont pas de Dieu, ni de Christ.
Vous avez le Saint Esprit, que voulez-vous d’autre ? Voulez-vous une légion de démons pour maintenir la foi une fois communiquée aux saints ? Le Saint Esprit descendu d’en haut garde ce dépôt sacré qui a été donné en premier lieu par ce même Saint Esprit. Nous ne devons pas chercher à invoquer les esprits impies qui nous entourent. Ils sont réels et assez puissants pour faire le mal à un degré qui dépasse peut-être notre compréhension.
Vous avez le Saint Esprit qui ne trompe jamais. Méfiez-vous donc de la puissance du mal qui trompe toujours. Satan sait que son destin est inscrit dans les Écritures, et il voudrait vous en détourner. Le Saint Esprit est avec nous. Écoutez-le, mais écoutez-Le avec la parole de Dieu dans votre cœur. Il ne vous abandonnera pas, ni l’église, jusqu’à ce que le Seigneur Lui-même vienne nous emmener tous, loin dans cette demeure bénie qu’Il est allé préparer (Jean 14:1-3).
Que Dieu fasse en sorte que ces paroles de Paul à Timothée demeurent en nous pour notre profit et notre aide jusqu’au jour heureux de Sa venue !