Où le baptême nous place-t-il ?

Pensées sur Romains 6:1-4

William Wooldridge Fereday [entre crochets, ajouts de Bibliquest]

Truth and Testimony, volume 7, n°1, 2003, p. 24-27


Table des matières :

1 - [Importance du sujet]

2 - [Le baptême par rapport à la Cène]

3 - [Romains 6:1-4]

3.1 - [La position chrétienne où nous a placés la grâce qui surabonde]

3.2 - [Baptisés pour le Christ Jésus]

3.3 - [Baptisés pour la mort]

3.4 - [La nouveauté de vie : une conformité croissante avec Christ dans la gloire sur qui repose tout le plaisir du Père]

4 - [Conclusion : ne pas se contenter de formes]


1 - [Importance du sujet]

Je suis pressé par la nécessité de nous rappeler de manière pratique la position dans laquelle le baptême nous a placés. Il y a eu beaucoup de controverses sur cette ordonnance depuis les jours des apôtres jusqu’à aujourd’hui, et peut-être qu’aucun sujet n’a été développé de façon aussi ardente par ses avocats. Au milieu de la poussière de la controverse, la signification de cette ordonnance risque d’être obscurcie, avec des résultats très graves pour nous tous. Car rien n’est plus solennel dans son application, rien ne conduit davantage à des exercices profonds de cœur et de conscience à l’égard de toute la vie pratique, que le baptême chrétien quand il est compris correctement.


2 - [Le baptême par rapport à la Cène]

Il est intéressant de noter le lien moral entre le baptême et la Cène du Seigneur. Les deux sont des ordonnances du Seigneur pour les Siens, l’une instituée après Sa résurrection, l’autre avant Sa passion. Selon le Seigneur, les deux sont à observer jusqu’à Son retour. Tant le baptême que la Cène du Seigneur visent Sa mort. C’est ce qu’il est de la plus haute importance de garder à l’esprit. Sous prétexte de magnifier le Seigneur Jésus, on insiste aujourd’hui beaucoup sur Sa vie (comme un exemple à suivre) jusqu’à faire peu cas de Sa mort.

La mort de Christ est le fondement de tout, à la fois pour Dieu et pour l’homme. En dehors de cette mort, personne ne pouvait avoir de bénédiction. Par la mort de Christ toutes les revendications de la justice divine ont été satisfaites une fois pour toutes. Mais il y a plus encore. Non seulement les péchés ont été ôtés, mais dans la mort de Christ celui qui a commis ces péchés est aussi ôté des yeux de Dieu. Notre vieil homme est crucifié avec Lui (Rom. 6:6). Le baptême est pour l’individu, la Cène du Seigneur pour l’assemblée. Le baptême est une fois pour toutes ; la Cène du Seigneur est continuelle. Mais les deux visent la mort de Christ. Le baptême nous engage dans l’identification avec Sa mort ; la Cène du Seigneur, en tant que mémorial touchant de Celui qui est mort, est un rappel fréquent de là où Sa mort nous a placés en relation avec toutes choses ici-bas. Notons soigneusement que le baptême a un aspect dirigé en avant, cela est montré par l’usage que le Saint Esprit fait du mot « pour » en Romains 6:3-4 et Galates 3:27. Dans l’ordonnance du baptême, nous renonçons à tout ce que nous étions comme hommes en Adam, et nous nous engageons dans une position qui devrait influencer profondément toute notre vie ultérieure. C’est relativement peu de chose de pouvoir se rappeler d’une certaine date, et de dire qu’à ce moment-là nous avons été baptisés dans l’eau ; l’important, le point majeur qui devrait nous exercer très sérieusement, est de savoir jusqu’à quel point, depuis ce jour-là, nous avons vécu selon les principes exprimés dans notre baptême.


3 - [Romains 6:1-4]

Lisons Romains 6:1-4 : « Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? — Qu’ainsi n’advienne ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ? — Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie ».


3.1 - [La position chrétienne où nous a placés la grâce qui surabonde]

L’argument de l’apôtre dans ce passage bien connu est tellement clair qu’on ne peut pas s’y tromper. Il vient de nous dire en Romains 5:20 que « là où le péché abondait, la grâce a surabondé ». Ici l’œuvre merveilleuse de Dieu est montrée en ce qu’Il a triomphé de tout le mal qui est dans l’homme, ce mal servant de sombre arrière-plan au déploiement de Sa riche grâce envers les pécheurs qui croient. Alors l’apôtre anticipe une objection que des esprits pervers pourraient soulever. Si le mal de l’homme a fait abonder la grâce de Dieu, pourquoi ne pas continuer à pécher ? L’apôtre se met alors à montrer que ceci serait en contradiction directe avec toute la position chrétienne. Le croyant est vu par Dieu comme mort dans la mort de Christ ; comment vivre alors dans ce à quoi Christ est mort ? L’apôtre se trouve souvent obligé, dans ses épîtres de dire : « Ne savez-vous pas ? ». Car nous savons combien il est facile de laisser échapper des vérités qu’on a connues précédemment et dont on a joui ; ou bien, si nous retenons les vérités elles-mêmes dans la lettre, il est facile de s’en éloigner quant à l’esprit. Dans notre passage de Rom. 6, l’apôtre fait ainsi appel à la vérité admise en rapport avec le baptême chrétien.


3.2 - [Baptisés pour le Christ Jésus]

Nous sommes baptisés pour le Christ Jésus. Nous avons été ainsi mis à part pour Lui. Nous avons reconnu que notre seule espérance est en Lui. Un Messie vivant ne nous serait d’aucune utilité. Notre part est avec le Christ Jésus, Celui qui est passé par la mort, et qui maintenant vit dans la puissance de la résurrection devant la face de Dieu. L’effet pratique de ceci est que désormais Christ est tout (Colossiens 3:11). Nous qui vivons, nous ne vivons plus pour nous-mêmes, mais pour Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité ; c’est ce que l’apôtre exprime dans sa deuxième épitre aux Corinthiens (5:15). Christ est digne de notre dévouement absolu, et Sa volonté devrait faire notre profond délice. Ceux qui sortirent d’Égypte furent tous baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer (1 Cor. 10:2). Ils étaient ainsi mis à part vers Moïse, pour écouter la voix de Dieu parlant par lui, et pour obéir en tout à ses directions. Acceptons que nos cœurs soient mis au défi sur ce point : en tant que baptisés pour le Christ Jésus, Lui-sommes-nous absolument et totalement dévoués, et est-ce notre plaisir chaque jour de faire Sa volonté ?


3.3 - [Baptisés pour la mort]

En outre, tous ceux qui ont été baptisés pour le Christ Jésus ont été baptisés pour Sa mort. Introduire la notion de régénération dans le baptême est à la fois absurde, trompeur et destructeur. Tous les passages de l’Écriture qui parlent du baptême montrent que la mort y est présentée et non pas la vie. Dans la puissance de la vie nouvelle qui nous est donnée, nous renonçons à l’ancienne vie, et par le baptême nous prenons notre place comme mis une fois pour toutes en dehors de tout ce où Christ n’est pas. Cela nous sépare catégoriquement de tout le système du monde. Ses buts, ses plaisirs, ses politiques, ses honneurs et ses récompenses sont désormais comptés parmi les choses qui sont derrière (Phil. 3:14). Mais sommes-nous réellement préparés à un tel nettoyage ? C’est ce que notre baptême signifie, mais est-ce le sens que nous voulons ? C’est facile de se vanter d’une façon de baptiser qu’on dit correcte, tandis que dans le cœur on refuse tout ce que le baptême représente. Ceci revient à l’absence de réalité qui ne se distingue guère de ce que le Seigneur condamnait si impitoyablement chez les pharisiens de Son temps.


3.4 - [La nouveauté de vie : une conformité croissante avec Christ dans la gloire sur qui repose tout le plaisir du Père]

Observons la manière dont il est parlé de la résurrection de Christ dans ce passage. Il a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père. La résurrection de Christ a été la réponse du Père à tout ce qu’Il a été comme Homme ici-bas. Du début à la fin Il a glorifié le Père. Il n’a pas été (moralement parlant) un rejeton du premier homme. Il a été un Homme d’un genre entièrement différent : c’était le second Homme venu du ciel (1 Cor. 15:47). Il n’est pas étonnant qu’à plusieurs reprises le Père ait exprimé publiquement le plaisir qu’Il trouvait en Lui. Mais la résurrection a été la pleine réponse à Ses perfections. Le Père ne pouvait pas moins faire que de Le ressusciter. En glorifiant son Fils, le Père s’est glorifié Lui-même. Le résultat pour nous est que nous avons un Homme dans le ciel sur qui repose tout le plaisir du Père, et Il nous est présenté comme le modèle et l’objet de notre marche pratique sur la terre. Cette nouveauté de vie signifie une séparation absolue d’avec tout l’ordre de choses ici-bas, et une carrière de conformité croissante à Christ dans la gloire. Aucune norme inférieure à Christ glorifié ne peut jamais satisfaire Dieu, et aucune norme inférieure ne satisfera jamais celui qui accepte ce que son baptême représente.


4 - [Conclusion : ne pas se contenter de formes]

Que le Seigneur nous préserve d’une simple obéissance aveugle à des formes dont nous ne connaissons pas la signification ni la puissance. Avec intelligence spirituelle et un cœur dévoué au Seigneur, puissions-nous faire Sa volonté jusqu’à Son retour du ciel.